Temps Ordinaire 24ème dimanche Année B

Isaïe 50,5-9a - Psaume 114 - Jacques 2,14-18 - Marc 8,27-35

1

Lycée Militaire d'Autun

15 septembre 2000

Vade retro Satana

2

Brigade Franco-Allemande

17 septembre 2006

Le Messie

3

Fort Neuf de Vincennes

13 septembre 2009

"qu'il prenne sa croix"

4

Secteur Vermandois

16 septembre 2012

Foi et action

5

13 septembe 2015

Incompréhension

6

Athies & Nesle

16 septembre 2018

Foi et œuvres – œuvres et foi

7

12 septembre 2021

Tu es le Christ !

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15 septembre 2000

Lycée Militaire d'Autun

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n°102

Vade retro Satana

Ce sont les mots qui sont utilisés par Jésus dans la traduction de la Vulgate, texte de référence de la liturgie catholique. Ces mots nous les utilisons encore aujourd'hui pour signifier une tentation très grande et pour faire reculer les forces du mal. Et pourtant, c'est à Pierre, le chef des Apôtres, celui qu'il vient de féliciter pour son inspiration divine, que Jésus s'adresse.

Cela voudrait-il dire que Pierre, est successivement inspiré par le Père et par Satan ?

Certainement

Et c'est justement en cela que la personne de Pierre est modélisante pour le peuple chrétien. Celui que Jésus a choisit et établit comme chef des Apôtres, chef de l'Eglise est un homme comme les autres, ni meilleur, ni pire, une juste moyenne.

Ainsi en est-il pour nous que le Seigneur a choisis. Les aspirations célestes de louanges et d'adoration de la Trinité, de vénération de la Vierge Marie et des saints sont intimement mélangées aux tentations et aux péchés.

Nous avons pourtant un avantage sur Simon-Pierre, nous avons déjà reçu l'Esprit Saint qu'il ne recevra qu'à la Pentecôte après la mort et la résurrection de Jésus. Et nous recevons l'Esprit à chaque fois que nous célébrons un sacrement. Nous avons en nous par ce don de Dieu la force de résister à la tentation, mais Satan est toujours séduisant et nous tente dans nos faiblesses mêmes.

Si nous succombons comme saint Pierre par pusillanimité, nous savons aussi que le Christ est mort et ressuscité pour cela : nous pardonner nos péchés. Pour retrouver le chemin que le Seigneur trace là où nous sommes, il suffit de reconnaître ses fautes et d'avoir le désir d'y renoncer. Le sacrifice que Christ auquel nous participons nous permet de restaurer notre état d'enfant bien-aimé de Dieu.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun.

17 septembre 2006

Brigade Franco-Allemande

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n°281

Le Messie

L’Apôtre Pierre reconnaît, dans le passage de l’évangile de saint Marc qui nous est proposé aujourd’hui, que Jésus est le Messie.

Christ, messie ou oint (celui qui a reçu une onction) sont des mots qui ont exactement le même sens dans trois langues différentes, respectivement le grec, l’hébreu et le français. Originellement, il s’agit de l’onction royale, celle qu’a reçue David de la main du prophète Samuel ; celle qui consacre le roi comme lieutenant de Dieu pour son peuple.

David lui-même refuse de porter la main sur le roi Saül alors que celui-ci est à sa merci parce qu’il ne veut pas tuer l’Oint de Dieu, même si celui-ci a été rejeté par Dieu au bénéfice de David, il reste sacré à cause de l’onction qu’il a reçue.

Le terme Messie a évolué et désigne, à l’époque de Jésus, l’homme qui sera légitimement roi, envoyé par l’Eternel. Lorsque l’apôtre Pierre dit cette phrase il pensait surtout que Jésus devait restaurer le royaume indépendant de David ; c’est pourquoi il lui fait de vifs reproches après l’avoir entendu dire qu’il devait être rejeté par les anciens et même tué. Ce n’est qu’à la Résurrection que les disciples comprendront la portée des paroles de Jésus.

A la Pentecôte, les Apôtres recevront une autre forme de consécration par l’Esprit Saint, une consécration qui est à la fois le Baptême, la Confirmation et la plénitude du Sacrement de l’Ordination. Cela les constitue surveillants (épiscopos) en veillant sur la foi et  la communauté chrétienne naissante. Les expressions Messie et Christ deviennent des noms propres pour s’appliquer au Fils Unique du Père venu offrir sa vie pour le pardon des péchés.

Dans les Sacrements dits à caractère c’est à dire qu’ils changent la personne (Baptême – Confirmation – Ordination) et que, de ce fait, ils ne sont pas réitérables le Saint Chrême est utilisé pour montrer que ces personnes sont ointes, configurées de façon particulière au Christ Jésus.

Par le Baptême, nous devenons fils et filles du Père, frères et sœurs du Fils unique.

Par la Confirmation, nous devenons, par la grâce de Dieu, porteurs de la Parole de Dieu

Par l’Ordination, des hommes deviennent serviteurs (diacres) rassembleurs (prêtres) ou rois (évêques) de la communauté au nom et dans la personne de Jésus-Christ (le célèbre in personna Christi)

Ainsi, nous sommes tous, à des degrés différents, des Messies et des Christs ;

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d’Immendingen

13 septembre 2009

Fort Neuf de Vincennes

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n°442

« Qu’il prenne sa croix ! »

Cette expression « porter sa croix » est devenue proverbiale et lorsqu’elle est prise dans le sens populaire elle a un aspect négatif, presque maléfique ; elle sous-entend habituellement une pénibilité dans la vie quotidienne. Mais cette locution est utilisée hors du contexte de la phrase du Christ dont elle n’est que la deuxième subordonnée : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. »

Il faut donc comprendre cette formule dans l’ensemble de la vie terrestre du Fils Unique du Père et prendre en parallèle les deux compléments que Jésus y accole : prendre sa croix c’est renoncer à soi-même. De même que le Christ n’a pas retenu le rang qui l’égalait à Dieu mais il a pris la condition de serviteur (cf. épître aux Philippiens ch.2) pour sa mission propre, accomplir les Ecritures et restaurer l’Humanité dans sa communion avec le Père ; de même notre mission sur terre est d’être pleinement homme comme Il nous l’a montré.

L’épître de saint Jacques qui est lues pendant ces dimanches nous invite à regarder comment être pleinement humain : reconnaître l’importance de l’humanité dans la foi agissante. Un homme (ou une femme) ne reste pas passif en attendant que quelque chose vienne du Ciel, au contraire comme le dit l’Apôtre : « Montre-moi donc ta foi qui n’agit pas ; moi, c’est par mes actes que je te montrerai ma foi. » (Jacques 2,18) les actes que nous posons sont la preuve de notre humanité restauré dans l’amour du Père. Les actes qui montrent la foi dont parle saint Jacques ne peuvent venir que d’œuvres personnelles ou d’œuvres de la communauté dont je fais partie.

A la lumière de cela, nous comprenons que prendre sa croix n’a rien de négatif ou de pénible : c’est prendre sa vie en main comme le Christ en l’acceptant ; c’est aussi le sens de l’expression qui est proche : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera. » C'est-à-dire ne pas chercher à me sauver tout seul avec mes propres forces mais œuvrer avec les dons que j’ai reçus dans la direction indiquée par les Ecritures, le Seigneur complétera ce qui manque.

En d’autres termes, c’est en étant moi-même sans masque et sans dissimulation que je pourrai annoncer la Bonne Nouvelle, feindre un personnage ou simuler la sainteté ne serait qu’un contre-témoignage voué à l’échec.

Dans le monde occidental actuel, il est particulièrement difficile d’oser se montrer tels que nous sommes, souvent les chrétiens sont mal compris en raison de leurs positions vis-à-vis de telle ou telle option de la cité qui ne correspond pas à l’esprit de l’Evangile ; mais si en plus nous vivons dans une certain incohérence envers ce même Evangile, nous serons encore plus rejetés. Le Christ attend de nous le témoignage véridique et sincère que lui-même a donné en offrant sa vie en sacrifice.

Père JeanPaul Bouvi

16 septembre 2012


Secteur Vermandois

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n°632

Foi et action

« Montre-moi ta foi sans les œuvres ;
moi, c'est par les œuvres que je te montrerai ma foi ! » (Jacques 2,18)

Dès le début de la Bible, Dieu inspire les rédacteurs pour montrer aux hommes que la prière et l’action sont inséparables. Ainsi Abel sacrifie avec foi l’agneau sans tache choisi parmi les meilleurs de son troupeau alors que Caïn ne fait que satisfaire à un rituel par obligation en offrant des produits de la terre mais en gardant les plus beaux. Dieu agrée l’offrande de la foi d’Abel (cf. Hébreux 11 sur ceux qui agissent avec foi)

De même Jésus lors de sa prédication insiste sur l’importance de ne pas rester passif mais au contraire de mettre ses paroles dans la vie quotidienne : « Ce n'est pas en me disant: "Seigneur, Seigneur", qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7,21)

Tout au long de l’histoire de l’Eglise, les chrétiens ont oscillé entre les deux écueils : des gestes de dévotion éloignés de la réalité ou bien des entreprises dans lesquelles l’Evangile n’avait pas la première place. Mais à chaque période, l’Esprit a inspiré des hommes et des femmes qui se sont levés pour rappeler à leurs contemporains que les deux devaient être vécu conjointement.

Chaque personne a son propre ‘dosage’, certains seront davantage attirés par l’action, d’autres par la contemplation, saint Paul et saint Pierre rappellent l’essentiel : « Et quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, rendant par lui grâces au Dieu Père ! » (Colossiens 3,17) « Si quelqu'un parle, que ce soit comme les paroles de Dieu ; si quelqu'un assure le service, que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu, afin qu'en tout Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui sont la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen ! » (1Pierre 4,11)

A chacun de nos actes, ces Apôtres nous invitent à regarder nos motivations ; ce n’est pas seulement lorsque nous prenons un temps de prière, personnel ou communautaire, ou lorsque nous allons à l’église que nous devons être chrétiens mais à tous les instants de notre vie : « Priez sans cesse. En toute condition soyez dans l'action de grâces. C'est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (1Thessaloniciens 5,17-18) Etre chrétien, ce n’est pas simplement être baptisés, c’est vivre en baptisé ; c'est-à-dire éviter tout ce qui pourrait nous éloigner de Dieu ‘ en pensée, en paroles, par action ou par omission’ (confiteor) alors nous dit Jésus : « Vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5,48)

Dans toute notre vie montrons notre foi par les œuvres qui l’accompagnent

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur du Vermandois

13 septembre 2015

n°834

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Incompréhension

L’évangéliste Marc est le secrétaire de Pierre, c'est-à-dire qu’il transcrit les prédications que le chef des Apôtres fait aux communautés qu’il rencontre. Pierre n’hésite pas à raconter aux chrétiens comment lui-même n’a pas compris le sens réel de la venue du Christ : il s’attendait, comme tous les autres juifs, à un christ c'est-à-dire à un roi choisi par Dieu comme David, un homme qui redonnerait au peuple d’Israël la place qu’il mérite dans le monde ; un homme qui manifesterait avec la puissance de Dieu l’amour que celui-ci porte à son Peuple, les descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

Dans cet état d’esprit, il était impossible à Pierre de concevoir que l’Elu de Dieu subisse ce que Jésus décrit comme sa mission : ‘souffrir, être rejeté, être tué’. Quant à la résurrection, la question qu’il se posait avec Jacques et Jean lors de la ‘Transfiguration’ reste : « se demandant entre eux ce que voulait dire : ‘ressusciter d’entre les morts’ ». (Marc 9,10) Jésus lui fait remarquer : « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Sans doute beaucoup de chrétiens, auditeurs de Pierre, se demandaient pourquoi le Christ ne s’était pas manifesté devant tous dans la gloire du Père au lieu de subir le châtiment infâmant de la Croix. Par son exemple personnel, Pierre leur explique patiemment que Jésus savait ce qui l’attendait et qu’il avait accepté la souffrance, le rejet et même la mort pour montrer à quoi l’Homme est appelé c'est-à-dire ressusciter par lui et avec lui : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jean 14,3)

Comme le Christ, le chrétien ne doit pas chercher à réussir socialement sa vie, il doit la réussir humainement, c’est-à-dire d’accepter de ne pas être compris puisqu’il vise la Gloire éternelle de Dieu et non pas une gloriole temporaire. ‘Renoncer à soi-même’ c’est renoncer à son égoïsme, à son orgueil, répondre humblement à l’appel de Dieu avec tout ce qu’il est « de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée, et de toute sa force. » (cf. Marc 12,30)

Dans ‘les pensées des hommes’, réussir sa vie est avoir une position sociale enviable et enviée surtout dans un monde où le matérialisme prend la première place ; l’expression populaire ‘il gagne bien sa vie’ n’envisage que les aspects financiers. Ce n’est pas la façon d’agir du Christ, même si le groupe des Apôtres ne négligent pas de faire des aumônes (cf. Jean 12,5) Jésus ne donne pas d’argent à ceux qui viennent vers lui, il leur rend leur statut d’homme debout : il guérit les lépreux, fait parler les muets, entendre les sourds, voir les aveugles pour qu’ils soient autonomes, libres de leurs choix, qu’ils retrouvent leur place dans la société et ne soient plus coupés du monde.

Ainsi en est-il pour nous : en suivant le Christ, nous sommes guéris de la lèpre du péché, nous annonçons la Bonne Nouvelle, nous entendons la Parole de Dieu, nous voyons nos frères nécessiteux et nous rendons présent Christ dans le monde contemporain. Gagner notre vie en remettant les hommes debout.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

16 septembre 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1031

Foi et œuvres – œuvres et foi

Combien de fois entendons-nous cette critique sur les chrétiens qui se rendent à la messe avec régularité mais dont la vie quotidienne ne correspond pas à l’Evangile ? Et de conclure hâtivement qu’il vaut mieux montrer l’enseignement du Christ par une existence probe, honnête et au service des autres que de se pavaner dans les églises de façon ostentatoire. Malheureusement cette argumentation sert essentiellement de justificatif à ceux qui se dispensent de célébrer le dimanche – le jour du Seigneur.

Comme si les deux attitudes étaient incompatibles et systématiquement mises en opposition ! Au contraire, elles sont complémentaires. Quelle valeur chrétienne pourrait avoir une action qui ne serait pas remise entre les mains du Seigneur et nourrie régulièrement par les Sacrements ? Et inversement, que pourrait signifier une adoration de la présence du Christ dans le pain et le vin devenus son Corps et son Sang sans voir également sa présence dans le prochain, tout particulièrement dans celui qui a besoin d’aide et de soutien ?

Le cri de saint Jacques dans sa lettre doit interpeler tous ceux qui l’entendent : « Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. » (Jacques 2,17) Mais cela appelle aussi l’exhortation de saint Paul sur les œuvres sans la foi : « J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. » (1Corinthiens 13,3)

Il ne s’agit pas de proportions mathématiques, être moitié-moitié œuvres et foi, ou être 25% œuvres et 75% foi, le disciple du Christ doit être 100% œuvre et 100 % foi : ses œuvres sont entièrement dans la foi et sa foi est entièrement dans ses œuvres. L’Esprit Saint qui est reçu dans les Sacrements que le Christ a donnés à son Eglise permet au chrétien de discerner à quelle œuvre il est spécifiquement appelé, en fonction de ses possibilités, et lui confère les moyens nécessaires pour l’accomplir.

Comme le jeune garçon qui a mis ses cinq pains et ses deux poissons à la disposition du Seigneur (cf. Jean 6,9) nous devons mettre nos charismes au service de nos frères et – en même temps – avec humilité, accepter qu’ils mettent leurs dons à notre service conformément à ce que Dieu leur inspire.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

12 septembre 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1234

Tu es le Christ !

Saint Marc raconte de façon laconique l’interrogation des Apôtres par Jésus sur la simple question : « Pour vous qui suis-je ? » A côté des réponses embarrassées des autres disciples, saint Pierre proclame spontanément cette phrase comme si elle n’était qu’un bloc, une seule et simple locution. L’évangile de saint Matthieu précise que cette réponse de Pierre lui est inspirée par la grâce de Dieu : «  Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux » (Matthieu 16,17)

L’acte de foi de saint Pierre lors de sa réponse à Jésus ne tient plus lorsque celui-ci leur enseigne qu’il doit être rejeté et même mourir pour mener à bien l’œuvre de Salut que le Père lui a confiée.  Le chef des Apôtres se permet de faire « de vifs reproches » à celui qu’il vient de reconnaitre comme le Christ. Comment peut-il se permettre de morigéner ainsi l’envoyé de Dieu ?

L’explication tient dans la conception que Pierre peut avoir du Christ : il doit être un homme bénéficiant de toute l’aide que Dieu peut donner, c’est-à-dire que rien ne peut venir contrecarrer ses projets, comme David a vaincu ses adversaires par la puissance de Dieu et non pas la force de ses armées. Ce Messie ne pourra se manifester que comme Elie montrant la puissance de Dieu face au néant des prophètes de Baal (cf. 1Rois 18,19-40)

Jésus reçoit ces reproches comme une nouvelle tentation : c’est Satan qui parle par la bouche de Pierre et non plus l’Esprit Saint. Il lui reproche une parole humaine, celle de la réussite matérielle et non pas l’appel que le Père lance à toute l’humanité la réussite spirituelle : être en communion avec la Sainte Trinité et sauver sa vie par la grâce de l’Evangile.

Il serait facile de critiquer saint Pierre dans son revirement si ce n’était pas notre façon d’être habituellement. Nous aussi nous disons facilement : « Tu es le Christ » mais nos agissements ne sont pas en conformité avec cette affirmation, nous recherchons la reconnaissance de ceux qui nous entourent et nous oublions le service qui y est attaché.

La question de Jésus pose à ses disciples : « Pour vous qui suis-je ? » garde toute son acuité pour chacun d’entre nous avec une certaine relecture : « Qui suis-je dans ta vie ? »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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