8 septembre 1991
Saint Charles de Monceau
retour en haut de la page
n°16
|
rassemblements
Dans l'année 1990-1991, il m'a été donné
de vivre deux grands rassemblements de jeunes.
A la Pentecôte 1991, près de 9.000 jeunes étaient
réunis par le "FRAT" des collèges : classes
de 4ème et 3éme venant des sept départements de l'Ile
de France. Des différences d'âges, en fonction des provenances,
collèges classiques, techniques ou professionnels, n'ont pas empêché
tous ces jeunes d'échanger sur leur vie de foi, leur vie familiale,
leur vie de collégiens...
Fin Juillet 1991, 18.000 scouts et scoutes (de 12 à 14 ans) avec
leurs encadrements étaient réunis par le "2ème
Jamboree des Scouts de France". Ils venaient de toute le France,
de la campagne et de la ville. Tous se sont retrouvés dans un projet
d'année : "TERRES D'AVENTURES" qui aboutissait
à ce Jamboree. En un an chacun avait progressé à
son rythme, aidé par les autres et était devenu un peu plus
un homme ou une femme, créé à l'image de Dieu...
Après ces deux grands rassemblements qui ne laissent indifférent
aucun des participants, jeunes ou plus âgés, je suis parti
dans un tout petit village sur le bord de la Gironde, près de Royan.
Ce village compte 70 habitants l'hiver et l'été plus de
150 personnes y viennent à la messe, le dimanche, attirées
par la beauté du site. Comme pour le "FRAT" ou
le "Jamboree", elles venaient de tous les horizons, quelquefois
même d'au-delà des frontières. Une communauté,
un peu artificielle, qui en fait en représentait beaucoup d'autres.
Chaque dimanche, nous avons insisté sur le fait que nous célébrions
la messe en portant dans notre coeur et notre prière nos communautés
habituelles...
En célébrant la messe dans ces différents endroits,
nous pouvons prendre conscience qu'à chaque rassemblement de chrétiens,
l'Eglise toute entière est présente. Je souhaite que cette
conscience reste gravée dans nos coeurs à chaque fois que
nous célébrerons notre Seigneur dans notre paroisse Saint
Charles.
Père JeanPaul Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau
|
8 septembre 2000
Lycée Militaire d'Autun
retour en haut de la page
n°103
|
La vengeance de Dieu
Beaucoup de personnes opposent - à tort - le Dieu de l'Ancien
Testament comme d'un dieu vengeur, punisseur, rancunier, presque méchant
au Dieu Père du Nouveau Testament qui manifeste son amour aux hommes.
Y aurait-il une si grande différence, un changement d'attitude
complet entre l'avant et l'après de l'incarnation ?
Certes, l'Ancien Testament parle souvent de la vengeance de Dieu contre
son peuple rebelle, "à la nuque raide", mais le texte
du prophète Isaïe (35,4-7) qui nous est proposé en
ce 23ème dimanche du temps ordinaire nous éclaire sur ce
que peut être la vengeance de Dieu.
La revanche de Dieu ouvre les yeux des aveugles et les oreilles des sourds
; elle fait bondir le boiteux comme un cerf ; elle fait crier de joie
les muets.
La vengeance de Dieu est de nous faire prendre conscience de ce qu'Il
est. Il dessille nos yeux aveuglés par le péché pour
que nous voyions les merveilles qu'Il accomplit en nous et autour de nous
; Il débouche nos oreilles pour que nous puissions entendre, recevoir
et comprendre Sa Parole dans l'Ecriture, dans la Tradition de l'Eglise,
dans nos frères ; Il est le Chemin et Il nous éclaire sur
la route pour que nous puissions aller facilement sur la Voie droite ouverte
par le Fils vers le Père dans l'Esprit ; Il délie notre
langue pour que nous puissions annoncer aux hommes la Bonne Nouvelle du
Salut, message de joie et de paix.
Dans notre prière demandons à Dieu de se venger !
Pour que nous sachions voir, entendre et répandre la merveille
de son amour.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun.
|
10 septembre 2006
Brigade Franco-Allemande
retour en haut de la page
n°282
|
Ouvre-toi !
Ouvre-toi !
Dans ce passage de l’Evangile, saint Marc nous montre un homme coupé
de toute relation humaine : il n’entend rien et ne peut pas parler
(caractéristique des sourds de naissance) A tel point qu’il est amené
par d’autres car il n’a pas pu entendre parler de Jésus ni des miracles
dont il est capable. Dans son for interne, il doit se demander ce que
lui veulent ses compagnons et pour ils se dirigent vers cet homme.
Et le miracle s’accomplit ; non seulement il entend, mais il parle,
lui qui n’a jamais pu apprendre à prononcer des mots ou à construire des
phrases.
Chacun d’entre nous n’est-il pas un peu dans la situation de tel ou tel
personnage de ce passage de la vie de Jésus ?
Le sourd-muet en premier : nous lisons et nous entendons la Parole
de Dieu qui doit nous guider dans notre vie quotidienne, mais nous y restons
sourds et nous ne la proclamons pas comme nous le devrions
Les hommes qui l’amènent à Jésus : en témoignant de notre foi dans
la vie familiale, professionnelle ou communautaire, nous pouvons amener
au Christ, Fils unique de Dieu, des personnes qui, comme cet infirme de
l’Evangile, n’ont jamais entendu parler et encore moins proclamer le Mystère
de la Rédemption.
Le jour de notre Baptême, le prêtre a dit que nous étions configuré au
Christ, prêtre, prophète et roi. A la lumière de cette péricope de l’Evangile,
il nous est demandé d’agir comme des christs, des personnes qui ont reçu
l’onction de l’Esprit et donc, à l’instar de notre Sauveur, de ne rejeter
aucun ‘sourd-muet de la foi’. Si nous leur permettons d’entendre
la Bonne Nouvelle du Salut, alors, sans avoir appris, ils pourront eux
aussi la proclamer sans que personne ne puisse les empêcher.
La foi, comme la parole, n’est pas une question de connaissances, c’est
la conscience d’avoir un Père qui nous a envoyé son Fils pour que, par
l’Esprit, nous puissions vivre en hommes et femmes intègres et non infirmes.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d’Immendingen
|
6 septembre 2009
Fort Neuf de Vincennes
retour en haut de la page
n°443
|
« Il leur recommanda de n’en rien dire ! »
Jésus fait cette recommandation à la suite de la guérison d’un sourd-muet
et pourtant les foules qui ont été témoins de ce miracle ne peuvent s’empêcher
de proclamer la Bonne Nouvelle ; pis encore plus Jésus demande la
discrétion, plus elles l’annoncent.
Le Christ ne demande pas à être reconnu comme un simple thaumaturge,
le but de sa venue sur terre n’est pas de guérir physiquement les hommes
mais de les sauver spirituellement. Il sait que sa mission ne sera comprise
qu’après sa Résurrection, mais il ne peut rester insensible aux détresses
humaines qui se présentent à lui.
Les foules suivent cet homme extraordinaire qui appuie sa prédication
par des signes exceptionnels. Par ces miracles il montre qu’il est un
grand prophète comme ceux qui l’ont précédé et qui ont fait des miracles
identiques et qui ont annoncé ce temps de grâce. Les auditeurs des prêches
de Jésus connaissent l’Ecriture, ils la méditent souvent, entendent les
explications qui en sont données à la synagogue. Ils savent que ces signes
annoncent un événement plus important.
Nous avons la clef de lecture de tous ces miracles parce que nous savons
que le Fils Unique du Père est venu pour réconcilier l’humanité avec Lui.
Il ne s’agit pas de les limiter à un aspect symbolique ou à une interprétation
psychosociologique mais d’y reconnaître l’amour du Père pour tous les
hommes et femmes.
Lorsque l’Eglise célèbre un Baptême, le célébrant fait un signe de croix
sur les oreilles et la bouche du futur baptisé en disant la même parole
que le Christ : « Effata ! » en ajoutant une
prière : « Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds
et parler les muets, qu’il te donne d’entendre et d’annoncer sa Parole. »
La recommandation est donc inverse, il est demandé aux Baptisés d’annoncer
la parole !
Si les personnes assistant aux guérisons que Jésus faisait proclamaient
la présence du Christ sur terre alors qu’il leur demandait de ne pas le
faire, combien plus devrions-nous le faire, nous qui avons été baptisés
et à qui il est demandé d’annoncer la Parole.
Un des modes d’emploi nous est donné par l’épître de saint Jacques
qui insiste sur le fait que les chrétiens ne doivent pas faire de différence
de personnes sur l’apparence mais traiter tous les hommes avec la même
charité et considération. Ce n’est pas la seule façon d’annoncer la Parole,
mais c’est un bon début.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
|
9 septembre 2012
Secteur Vermandois
retour en haut de la page
n°632
|
Effata ! ‘Ouvre-toi’
C’est par ce mot que le Christ effectue le miracle de donner l’ouie et
la parole à cet homme que des gens lui amènent. Le soupir qu’il pousse
montre à quel point il est touché par la condition humaine qui implique
ces handicaps – visibles ou invisibles.
Dans les Baptêmes de personnes adultes – quelquefois dans les Baptêmes
d’enfants – le rite de l’‘Effata’ est utilisé lors des célébrations
d’entrée en catéchuménat ; le prêtre trace un signe de croix sur
les organes sensoriels en accompagnant son geste des paroles :
- Sois marqué du signe de la Croix † sur les oreilles, pour que tu entendes
ce que dit Jésus-Christ.
- Sois marqué du signe de la Croix † sur les yeux, pour que tu voies
ce que fait Jésus Christ.
- Sois marqué du signe de la Croix † sur les lèvres, pour que tu saches
répondre à Jésus qui te parle.
- Sois marqué du signe de la Croix † sur ton cœur, pour que tu saches
accueillir Jésus Christ dans ton cœur.
- Sois marqué du signe de la Croix † sur les épaules, pour que tu aies
en toi la force de Jésus Christ.
- Je te marque tout entier † du signe de la Croix, au nom du Père, du
Fils et du Saint Esprit, pour que tu vives avec Jésus Christ, maintenant
et pour les siècles des siècles. Amen
Puis le prêtre ajoute pour la communauté : Et nous qui portons le
nom de chrétiens, faisons ensemble ce signe qui nous sauve. Au Nom du
Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen
Ces gestes et ces paroles contiennent toute la vie chrétienne et lorsque
nous vivons l’entrée en catéchuménat – pour nous-mêmes ou pour d’autres
– nous sommes frappés de l’engagement que cela représente, la communauté
qui trace le signe de la croix au front, au cœur et sur les épaules s’engage
aussi à suivre ce qui vient d’être proclamé.
Entendre le récit de la guérison du sourd-muet nous invite à reprendre
ces engagements que nos parents, parrains et marraines ont pris pour nous
le jour de notre Baptême : voir l’action du Christ, entendre ses
paroles, proclamer l’Evangile avec la force de l’Esprit Saint.
Une fois encore, nous sortirons de l’église plus forts et plus déterminés
à vivre l’Evangile dans notre vie quotidienne grâce à la force divine
qui nous est donné dans la communion.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur du Vermandois
|
30 août 2015
retour en haut de la page
n°833
|
Ségrégation
Dans sa lettre, l’Apôtre saint Jacques dénonce l’hypocrisie de ceux qui
se disent disciples du Christ et qui ne se comportent pas comme tels.
En particulier dans l’assemblée où tout être humain est égal devant Dieu ;
le respect, ou plutôt la flagornerie, envers ceux qui portent les signes
extérieurs de la richesse et du pouvoir n’est pas dans le projet de Dieu.
Quels que soient ses vêtements, l’homme est l’image de Dieu (cf. Genèse
1,26) ce qui compte n’est pas l’apparence mais la disposition du cœur.
Le témoignage en est donné par le Christ lui-même lorsqu’il regarde les
dons qui sont faits au trésor du Temple : « Beaucoup de riches
y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites
pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : ‘Amen,
je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que
tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle,
elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait,
tout ce qu’elle avait pour vivre.’ » (Marc 12,41-44)
Malgré l’exhortation de l’Apôtre cette attitude n’a guère changé au cours
des siècles, les chrétiens sont toujours admiratifs de l’aspect extérieur.
Dans les enseignements de son magistère, l’Eglise, à la suite du Christ,
n’a cessé de rappeler que tous les hommes sont aimés de Dieu quelle que
soit leur position sociale ou leur fortune. Par les mêmes enseignements,
elle demande à ceux dont la vie matérielle est florissante de ne pas oublier
ceux qui sont démunis, cela sans tenir compte des raisons pour lesquelles
ils sont ainsi dans le besoin : « Mais toi, quand tu fais
l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. »
(Matthieu 6,3)
Ce qui est vrai pour la communauté chrétienne ‘ad intra’ doit
aussi s’exercer sans limitation ‘ad extra’ ; nous ne vivons
pas en vase clos mais dans une société qui a mis la fortune au premier
rang au détriment de l’homme et le devoir des chrétiens est de lutter
contre cet anéantissement de l’être humain. Nous n’avons pas d’autre loi
que celle donnée par le Fils du Père venu pour sauver l’humanité :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton
âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et
le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
(Matthieu 22,37-39) Aimer son prochain, ce n’est pas aimer ses vêtements,
sa prestance ou son argent, c’est reconnaître en lui un frère sans fard.
En entendant ce passage de la lettre de saint Jacques, regardons autour
de nous pour déceler les personnes auxquelles je n’ai jamais parlé, celles
vers lesquelles je ne suis jamais allé, celles avec lesquelles je n’ai
jamais échangé la paix… C’est peut-être l’occasion de mettre en application
les remarques de l’Apôtre.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
|
9 septembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1030
|
Signes matériels
Celui dont la Création affirme « Il dit et cela fut »
(cf. Genèse 1) n’avait nul besoin de mettre ses doigts dans les oreilles
et de toucher la langue avec de la salive de ce sourd-muet qui lui était
présenté par la foule. Jésus pouvait le renvoyer en lui disant une parole
comme il le fait dans d’autres occasions de guérison. Dans ce cas précis,
il y a un signe extérieur : toucher les oreilles et ma langue ;
il y a l’effet de ce geste : la guérison du sourd-muet ; et
un effet intermédiaire à la fois premier effet et signe de l’effet ultime :
l’homme parle et entend.
Dieu-le-Fils fait chair connaît l’homme : il l’a créé et il en assume
l’humanité dans la vie quotidienne ; le Christ sait que l’homme a
besoin de signes visibles et tangibles pour être attentif à la révélation
qu’il est venu lui apporter.
Les temps n’ont pas changé ! Aujourd’hui encore les hommes exigent
des signes de la part du Christ (cf. Marc 8,11) pour croire en lui. Devançant
notre demande, le Fils du Père a laissé derrière lui des signes qui montrent
l’engagement et l’amour de Dieu, Père Fils et Esprit, ce sont les Sacrements
que nous vivons avec foi.
Ainsi l’Eucharistie à laquelle nous allons communier ce dimanche reprend
les mêmes éléments que pour la guérison du sourd-muet : il y a un
signe extérieur, du pain et du vin ordinaires, « fruits de la
terre et du travail des hommes » qui sont apportés par les fidèles ;
l’effet de la parole du Christ qui nous permet de « faire mémoire »
de sa vie a été donnée ‘pour la multitude’ ; et l’effet résultant
des deux, la ‘transsubstantiation’ du pain en Corps du Christ et
du vin en Sang du Christ de façon permanente : le Christ est présent
dans son Corps et dans son Sang au milieu de nous, nous sommes au jour
de la Cène et nous pouvons communier avec les Apôtres.
Les guérisons – en particulier du sourd-muet de ce passage de l’évangile
de saint Marc – sont des préfigurations des Sacrements qui seront donnés
à l’Eglise, des signes visibles et tangibles qui sont offerts pour que
nous croyions et que nous puissions dire à notre tour : « Il
a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les
muets. » (Marc 7,37) C’est le cas pour chacun d’entre nous :
la participation active aux Sacrements nous permet d’entendre la Parole
non pas avec nos oreilles mais avec le cœur et de parler librement du
Salut apporté par le Fils à tous les hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
|
5 septembre 2021
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1234
|
Il a bien fait toutes choses
Le rituel de ‘l’effatah’ existe toujours dans la célébration des
baptêmes mais il n’est plus guère utilisé que lors de Baptêmes d’adultes
ou d’adolescents. Ce geste du signe de la Croix sur les lèvres et sur
les oreilles est accompagné de la parole reprise de l’Evangile :
« Le Seigneur a fait entendre les sourds et parler les muets,
qu’il te donne d’entendre sa Parole et de l’annoncer avec foi. »
Ce moment de la célébration du Sacrement se situe immédiatement après
que le ministre ait imposé les mains au futur baptisé avec la prière :
« Que la force du Christ te fortifie, lui qui vit et règne pour
les siècles des siècles. »
Cette succession est bien significative : c’est parce qu’ils sont
transformés par la force du Christ que les chrétiens baptisés peuvent
profiter pleinement de la Parole, en premier lieu comme le moteur de leur
vie spirituelle et matérielle puis, à partir de tout ce qu’ils ont ainsi
reçu, animés par la grâce de l’Esprit Saint, ils peuvent proclamer les
miracles dont ils ont été témoins.
L’évocation et l’actualisation de ce miracle, la guérison du sourd-muet,
dans la célébration du Baptême, ce Sacrement qui purifie de tous les péchés,
a une seconde interprétation : c’est le péché qui empêche d’entendre
la Parole et de la mettre au cœur de notre vie et si elle n’est plus entendue
par les baptisés comment pourrait-elle être proclamée ? Le Baptême
ouvre nos oreilles et délie notre langue.
Un élément supplémentaire ne doit pas être oublié : ce miracle a
lieu à l’extérieur des frontières habituelles d’Israël : « en
plein territoire de la Décapole » ! L’audition de la Parole
et sa proclamation sont ainsi offertes aux peuples païens c’est-à-dire
à l’ensemble de l’humanité.
Les lectures de ce jour sont courtes mais elles portent un message puissant
en nous mettant face à face avec notre rapport à la Parole dans notre
vie quotidienne ; nous nous apercevons que le péché occulte son impact
dans l’application que nous en faisons. Les foules présentent cet homme
sourd et parlant difficilement ; imitons-les, présentons-nous au
Seigneur pour qu’il nous fasse entendre et parler. Nous pourrons alors
proclamer : cet homme « a bien fait toutes choses » !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
|