30 août 1998
Lycée Militaire d'Autun
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n°58
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Quand vous êtes venus vers Dieu, il n'y avait rien
de matériel
La définition de Dieu dans le catéchisme national, qui
a eu cours jusqu'après le Concile de Vatican II (1962-1965), est
" Dieu est un pur esprit, infiniment bon et infiniment aimable ".
Il ne saurait être question de limiter Dieu à une réponse
aussi sèche, mais elle est l'aboutissement de la réflexion
de l'Eglise au cours des siècles. Aujourd'hui, dans le catéchisme
de l'Eglise catholique, il y a plusieurs pages qui permettent, non pas
de définir Dieu, mais d'en donner une approche et de permettre
à chacun de Le rencontrer.
C'est bien de cela dont il est question. La foi met l'homme en mouvement
:
- Tel Abraham à qui Dieu dit " Quitte ton pays, ta parenté
et la maison de ton père pour le pays que je t'indiquerai "
(Gn 12,1) et Abraham obéit à Dieu, il fait confiance à
Dieu ;
- Tel Moïse qui, après quelques tergiversations, va aller
trouver le Pharaon pour lui demander de laisser partir le peuple de Dieu
;
- Tels les prophètes qui, appelés par Dieu pour aller annoncer
au Peuple qu'il s'est égaré, qu'il a quitté les voies
du Seigneur, vont s'acquitter de leur tâche avec leur propre personnalité
;
- Tel Jean-Baptiste qui appelle à la conversion du cœur ;
- Tels les saints que l'Eglise nous donne, non comme modèles,
mais comme exemples de personnes qui, dans leur vie et avec ce qu'ils
étaient, ont su répondre à l'appel de Dieu.
Tels enfin nous-mêmes qui répondons, en fonction de nos
capacités, de notre personnalité, du temps que nous avons
en dehors de nos devoirs d'état, à la mission que Dieu nous
a confiée. Les réponses de chacun sont apparemment très
inégales, mais rappelons-nous la parabole des talents, ou bien
la comparaison de la sœur de sainte Thérèse de Lisieux,
un dé à coudre plein d'eau est comparable à un seau
plein d'eau : ils sont tous les deux pleins, chacun suivant sa contenance…
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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3 septembre 2001
Forces Armées de Guyane
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n°117
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Mon ami monte plus haut !
Le passage de l'évangile qui nous est proposé dans la liturgie
de ce jour nous montre les invités qui prennent la première
place et qui sont obligés de la laisser pour des personnes plus
importantes. Au contraire, d'autres se mettent volontairement dans les
dernières places pour avoir l'honneur d'être invité
à venir dans les premières.
Nous comprenons bien le sens de la parabole parce que les événements
qui y sont relatés nous sont sans doute arrivés dans un
sens ou dans l'autre.
Mais nous confondons souvent humilité et humiliation.
L'humilité ne consiste pas à se considérer comme
le dernier des derniers, mais à reconnaître notre place devant
Dieu tout-Puissant, Père, Fils et Saint Esprit ; à nous
situer face à Lui en tant que créature. Par contre, nous
devons Lui rendre grâce pour les dons qu'il a mis en nous. Ces dons
nous devons les faire fructifier (voir la parabole des talents) et en
faire profiter tous les hommes, nos frères. Comment considérer
un musicien de génie qui s'enfermerait dans une cave pour jouer
pour lui tout seul ?
J'ai de la valeur aux yeux du Père : il a donné la vie
de son Fils unique pour effacer la faute originelle, Il s'est engagé
à nous donner son Esprit dans chaque Sacrement que nous vivons.
Si le Père m'aime à ce point, comment puis-je ne pas m'aimer
? Comment puis-je dévaloriser et mépriser ce que je suis
?
L'humilité est donc d'accepter ce que je suis, de constater dans
ma vie combien je suis loin du chemin qui conduit vers le Père,
d'écouter l'Esprit Saint qui me parle, dans la prière, dans
la lecture de Sa Parole ; et il me parle par les autres.
La lecture évangélique d'aujourd'hui nous invite donc
à regarder notre vie, sans fanfaronnade, sans dépréciation,
à ma juste valeur. Demandons à l'Esprit Saint de nous donner
cette objectivité.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier des Forces Armées en Guyane
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29 août 2004
Bosnie Herzégovine
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n°240
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Ils n'ont rien à te rendre
L’évangile de saint Luc ne nous dit pas si le pharisien qui a invité
Jésus l’a fait par pure forfanterie afin d’être envié d’avoir à sa table
cette personne dont tout Jérusalem parle, ou bien s’il l’a fait par adhésion
du message délivré dans lequel il reconnaît la voix de Dieu. Sans doute
y a-t-il un peu des deux sentiments.
Tous les invités se pressent pour être à proximité du maître de maison
et de l’invité de marque dans le but de pouvoir entendre ce qu’ils vont
se dire soit par curiosité soit par intérêt pour l’enseignement de ce
prédicateur.
Devant cet aréopage, Jésus les met en garde contre une valorisation excessive
de soi-même : l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes n’est pas forcément
celle que les autres leur portent ! Il ne leur reproche pas leur
soif d’apprendre et de l’écouter, n’a-t-il pas dit à Marie qui l’écoutait
assise à ses pieds qu’elle a choisi la meilleure part et qu’elle ne lui
sera pas enlevée ? Il condamne leur esprit de préséance et de fatuité.
Dans la seconde partie de la parabole, il demande à ses auditeurs de
ne pas inviter les personnes qui peuvent leur rendre leur invitation.
Il serait facile d’inviter un personnage influent uniquement dans le souci
d’être invité à sa table en retour, et, en le mettant à la place d’honneur,
d’espérer être également bien placé chez eux.
Au contraire il leur propose d’inviter les exclus, ceux qui ne pourront
pas rendre l’invitation, ceux dont la société ne veut pas, qu’elle rejette,
ceux qui ont perdu leur statut d’hommes par un handicap social ou physique.
A la lumière de la Résurrection, le chrétien sait qu’il est invité tous
les dimanches en particulier à venir partager la table du Christ, mieux
encore à manger son Corps. Qu’il se mette au premier ou au dernier rang,
il sera toujours aussi près du Christ, il pourra entendre, méditer, comprendre
la Parole de Dieu qu’il nous annonce pour aujourd’hui. Quant à communier,
que ce soit en premier, en dernier ou au milieu, quelle importance cela
peut-il avoir face à l’immensité du mystère et au don total que Jésus
nous fait de lui-même ?
Pourrons-nous lui rendre cette invitation ? Ne sommes-nous pas les
pauvres, estropiés et aveugles dont il parle ?
Le plus difficile est sans doute d’accepter tout cela en sachant que
nous ne pouvons pas rendre l’équivalent. Humainement, nous nous sentirions
peut-être diminués si nous n’étions pas spirituellement élevés à la mesure
du Fils éternel de Dieu.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine
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2 septembre 2007
Brigade Franco-Allemande
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n°333
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Invités par amour
Chacun d’entre nous a une tendance certaine à se croire le centre du
monde, au point que nous nous demandons quelquefois si les autres existent
lorsque je ne suis pas là ! Aveuglés par notre égocentrisme, nous
évaluons les qualités de ceux qui nous entourent à l’aune des nôtres.
A partir de cette petite parabole, le Christ Jésus invite ceux qui croient
en Lui à regarder autour d’eux avec Son propre regard, un regard d’amour
et d’estime. Chaque homme ou chaque femme est sans doute le (la) meilleur(e)
dans un certain domaine et moins compétent(e) dans d’autres. De même que
les enfants d’une même famille sont différents mais aimés pour ce qu’ils
sont, de même le Père aime tous Ses enfants tels qu’Il les a créés et
comme tous les parents Il désire le mieux pour chacun d’entre eux. Soyons
fiers de ce que nous sommes mais n’en soyons pas imbus.
La lecture de ce texte nous incite à considérer de quelle façon nous
répondons à l’invitation dominicale. Est-ce comme cet homme qui estime
que cela lui est dû ? Ou bien la joie d’être invité est-elle renouvelée
chaque semaine ?
Notre réunion du dimanche n’est pas comme celle d’un club fermé, même
si nous avons plaisir à nous retrouver, c’est avant tout un ressourcement
indispensable pour chacun d’entre nous quel que soit l’âge, la place dans
la société ou la formation, c’est un aliment spirituel pour être toujours
plus proche de Dieu, Père, Fils et Esprit. Chacun d’entre nous reçoit
comme il peut l’enseignement de la Parole et la nourriture du Corps du
Christ.
Nous devons prendre soin que cette participation ne soit pas une habitude
ou un devoir, mais une réponse d’amour à un appel d’amour. Elle ne doit
pas être non plus une parenthèse dans notre vie, chrétiens pendant la
messe et seulement pendant la messe. Cette rencontre avec Notre Seigneur
est un élan qui nous pousse à vivre toujours en conformité avec l’Evangile.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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29 août 2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°491
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Le Médiateur d’une Alliance nouvelle
En lisant le livre de la Genèse, nous nous apercevons qu’il y a une relation
directe entre Dieu et telle ou telle personne avec Adam et Eve (Genèse
2,4-3,24) avec Caïn (Genèse 4,9-16) avec Noé (Genèse 7,1-9,17) et surtout
avec tout le cycle d’Abraham et ses descendants directs.
Ensuite les livres de l’Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome
montrent l’intimité entre Dieu et Moïse qui se parlent « face
à face comme un homme parle à son ami » (Exode 33,11) A plusieurs
reprises Moïse monte sur la montagne vers le Seigneur pour un plaidoyer
pour le peuple qui s’est détourné de l’adoration du seul Dieu ou qui récrimine
contre Lui malgré toutes les preuves qui lui sont données.
Les prophètes ont également reçu des messages de Dieu pour le peuple,
quelquefois accompagnés d’actes symboliques de la part de l’homme inspiré,
mais ils n’avaient pas la même intimité avec Dieu.
Tout ceci est bien connu des destinataires de la Lettre aux Hébreux et
l’auteur veut leur démontrer que tout ceci a changé avec la Nouvelle Alliance
passée par le sacrifice du Fils de Dieu. Il ne s’agit plus d’un homme
‘ami’ mais créature de Dieu ; il s’agit de son propre Fils,
« vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature
que le Père » (cf. le symbole de Nicée-Constantinople)
La manifestation de Dieu au Sinaï avait été grandiose et effrayante,
au point que le Peuple ne voulait plus entendre cette voix de Dieu ;
la manifestation du Fils pour être plus discrète n’en est pas moins plus
importante et quiconque l’entend selon la prescription du Fils :
« de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de
tout ton esprit » (cf. Luc 10,27) loin de ne plus vouloir l’entendre,
demande à approfondir cette connaissance de Dieu qui s’offre à ceux qui
la cherchent.
Le médiateur de l’Alliance Nouvelle est vrai Dieu, engendré du Père et
vrai homme, né d’une femme. Il offre de le suivre jusque dans sa Résurrection,
non plus pour offrir des sacrifices dans un Temple construit de main d’homme
mais dans la ‘Jérusalem céleste’ où il n’y plus besoin de la médiation
des sacrifices faits dans le Temple puisque le vrai médiateur se trouve
auprès du Père : « De temple, je n'en vis point en elle;
c'est que le Seigneur, le Dieu Maître-de-tout, est son temple, ainsi que
l'Agneau » (cf. Apocalypse 21,22)
Père JeanPaul Bouvier
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25 août 2013
Secteur Vermandois
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n°700
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Désintéressement
Le pape Benoît XVI nous a donné, il y a déjà plus de quatre ans, une
encyclique au titre particulièrement significatif : ‘Caritas in
Veritate’. Dans ce document, il soulignait que la charité – l’amour
– devait être exercée dans la vérité. En d’autres termes, le chrétien
est appelé non pas à ‘faire la charité’ dans le sens péjoratif
de l’expression, mais à ‘vivre la charité’.
Dans les récits évangéliques, Jésus fustige ceux qui donnent avec ostentation
pour se faire remarquer comme ces notables qui déposent visiblement de
grosses sommes dans le trésor du Temple (cf. Marc 12,41-44) afin de provoquer
l’admiration des foules. Le don fait à Dieu peut même être aux détriments
d’autres personnes : « Si un homme dit à son père ou à sa
mère: Ce dont j’aurais pu t’assister est corban, c’est-à-dire, une offrande
à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère,
annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. »
(Marc 7,11-13a)
Vivre la charité implique un désintéressement total. Combien de personnes
lorsqu’elles font un don à une personne ou à une association exigent de
savoir ce qui est fait de ce don pour être surs qu’il soit bien utilisé ?
Jésus nous dit de ne rien attendre en retour ; le don que je fais
est un abandon de tout pouvoir sur ce que j’ai donné, sinon ce n’est plus
un don mais un prêt dont j’attends un intérêt immédiat, dans un esprit
‘donnant-donnant’. La seule rétribution que le chrétien doit viser
est celle qui vient du Père : « Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône
se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le
rendra. » (Matthieu 6,3-4)
« Heureux les invités au festin du Royaume ! »
nous dit la liturgie de la messe. En répondant : « Seigneur,
je ne suis pas digne de te recevoir, mais dit seulement une parole et
je serai guéri. » nous reconnaissons que nous recevons un véritable
don : le Fils éternel du Père nous offre de communier à son Corps
Ressuscité sans que nous puissions lui rendre quoi que ce soit, plus encore
par cette communion il nous donne l’Esprit pour vivre en homme véritable :
en image de Dieu (cf. Genèse 1,26) tels qu’il a voulu nous créer.
Configurés au Christ par notre Baptême, rendus missionnaires actifs par
la Confirmation, nous devons prendre modèle sur Celui qui nous a aimés
jusqu’à donner sa vie par amour pour chacun d’entre nous et respecter
la consigne qu’il nous a laissée : « C’est ici mon commandement :
Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » (Jean
15,12)
Père JeanPaul Bouvier
curé "in solidum" du Secteur Vermandois
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28 août 2016
Secteur Vermandois
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n° 892
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Gratuité
« Invite ceux qui ne peuvent rien te donner en retour » dit
Jésus à son hôte. Cela fait penser – à contrario – à ces ‘Rallyes’
où les enfants de ‘bonne famille’ se retrouvent d’abord pour apprendre
à jouer au bridge puis pour des soirées dansantes chez un des couples
de parents. Tout cela pour être sûrs qu’il n’y aura pas de mésalliance :
de cette façon le jeune garçon – ou la jeune fille – choisira quelqu’un
de son milieu. Ce sont là des invitations intéressées, motivées par un
souci de caste : on reste entre ‘gens bien’.
Les hommes qui se précipitent sur les premières places sont dans cet
état d’esprit, ils pensent pouvoir retirer de leur présence à ce repas
une réputation pour avoir été vus à proximité du notable qui a invité
ou mieux encore comme étant proches de cet homme dont tout Jérusalem parle ;
ils recherchent une gloriole personnelle, une reconnaissance dont ils
pourront ensuite tirer un profit social voire financier.
De même, le texte ne dit pas si le pharisien qui a invité Jésus l’a fait
par intérêt pour l’enseignement du Christ, ou si c’est aussi pour exhiber
son importance, l’affluence à ce déjeuner prouverait plutôt la seconde
version ou au moins un mélange des deux.
C’est là un travers bien humain, chacun d’entre nous aime ‘avoir le
beau rôle’ et être vu en compagnie de personnes influentes, la prolifération
des autoportraits avec des célébrités sur les téléphones cellulaires en
est une marque évidente.
Par l’exemple de cette invitation, Jésus nous montre qu’il ne saurait
en être ainsi pour ses disciples : ce qu’ils font doit être totalement
désintéressé, sans arrière-pensées, sans calcul. Donner à ceux qui ne
peuvent pas rendre ; donner sans espoir de retour, pas même espérer
un mot ou un geste de remerciement : « Vous avez reçu gratuitement :
donnez gratuitement. » (Matthieu 10,8)
C’est ainsi que le Père agit avec nous en donnant son Fils : « Tous
les hommes ont péché, ils sont privés de la gloire de Dieu, et lui, gratuitement,
les fait devenir justes par sa grâce, en vertu de la rédemption accomplie
dans le Christ Jésus. » (Romains 3,23-24)
En venant à la messe, je suis handicapé par mes péchés comme ces ‘boiteux’
et ces ‘estropiés’ que Jésus propose d’inviter ; restauré
par la manducation du Corps du Christ, je repars avec des forces neuves :
les forces de l’Esprit. Je ne peux rien rendre d’équivalent à Celui qui
m’a invité à ce repas si ce n’est l’action de grâce et l’annonce du Salut
pour que tous les hommes puissent bénéficier de la joie de l’Evangile.
A chaque fois, le Fils me dit : « Mon ami, monte plus haut. »
non pas géographiquement dans l’église ou dans la société, mais spirituellement
plus haut vers le Père où tous nous avons la première place préparée par
le Christ.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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1er septembre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1100
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Boiteux et aveugles
Cette parabole sur la place des invités à la table de l’hôte peut être
lue sous de nombreux angles :
- Une mise en garde contre l’orgueil, car la surestimation de nous-mêmes,
de nos qualités et de notre rang peut entrainer une humiliation publique ;
- Parallèlement un appel à l’humilité qui peut être une source de reconnaissance
de ce que nous sommes ;
- Une mise en garde contre l’intérêt lorsque nos actions ne sont que
des investissements dans l’attente d’une rétribution au moins équivalente ;
- Au contraire un appel à la gratuité de ce que nous donnons sans esprit
de retour.
Mais la conclusion de cette parabole évoquant la résurrection des morts
indique au lecteur qu’il s’agit bien d’une parabole sur le Royaume. Le
conseil que Jésus donne à celui qui l’a invité est de suivre son propre
exemple : lorsqu’il nous invite à son repas, il ne cherche pas la
moindre réciprocité car il sait que nous sommes ces « pauvres,
estropiés, boiteux et aveugles » pour lesquels il s’est incarné.
- Mais à chaque fois où nous partageons le repas de son Corps et de
son Sang offerts en mémoire de lui :
- Nous sommes rendus un peu plus riches par la richesse de la grâce
qui nous est ainsi donnée ;
- Nos blessures sont soignées et notre foi renforcée ;
- Nous marchons d’un pas plus assuré et plus ferme vers Celui « qui
est le chemin, la vérité et la vie » ;
- Nos yeux s’ouvrent sur nos péchés mais aussi sur le pardon qui nous
est accordé.
Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dit seulement
une parole et je serai sauvé’. Ce n’est pas un simple répons, c’est
un acte de foi ! A cette prière le Christ réponds à chacun de nous :
« Mon ami, monte plus haut »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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28 août 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1286
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L’estime de soi
Le passage de l’évangile qui nous est proposé par la liturgie de ce dimanche
nous montre les invités qui s’emparent des premières places et qui sont
obligés de la laisser pour des personnes que le maître de maison va estimer
plus importantes. Au contraire, d’autres se mettent volontairement dans
les dernières places pour avoir l’honneur d’être invité à venir dans les
premières.
Nous comprenons bien le sens de la parabole parce que les événements
qui y sont relatés nous sont sans doute arrivés dans un sens ou dans l’autre.
Mais nous confondons souvent humilité et humiliation.
L’humilité ne consiste pas à se considérer comme le dernier des derniers,
mais à reconnaître sa place qui est unique devant Dieu tout-Puissant,
Père, Fils et Saint Esprit ; à nous situer face à Lui en tant que
créature. Par contre, nous devons Lui rendre grâce pour les dons qu’il
a mis en nous. Ces dons nous devons les faire fructifier (cf. la parabole
des talents : Matthieu 25,14-30) et en faire profiter tous les hommes,
nos frères. Comment considérer un musicien de génie qui s’enfermerait
dans une cave pour jouer pour lui tout seul ? Ou bien un peintre
d’exception qui refuserait de laisser voir ses tableaux
J’ai de la valeur aux yeux du Père : il a donné la vie de son Fils
unique pour effacer la faute originelle, Il s’est engagé à nous donner
son Esprit dans chaque Sacrement que nous vivons. Si le Père m’aime à
ce point, comment puis-je ne pas m’aimer ? Comment puis-je dévaloriser
et mépriser ce que je suis ?
L’humilité est donc d’accepter ce que je suis, de constater dans ma vie
combien je suis loin du chemin qui conduit vers le Père, d’écouter l’Esprit
Saint qui me parle, dans la prière, dans la lecture de Sa Parole ;
et il me parle par les autres.
La lecture évangélique d’aujourd’hui nous invite donc à regarder notre
vie, sans fanfaronnade, sans dépréciation, à ma juste valeur. Demandons
à l’Esprit Saint de nous donner cette objectivité.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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