Temps Ordinaire 22ème dimanche Année B

Deutéronome 4,1-8 - Psaume 14 - Jacques 1,17-27 - Marc 7,1-23

1

Fort Neuf de Vincennes

3 septembre 2006

La tradition des Anciens

2

Secteur Vermandois

2 septembre 2012

Hypocrisie

3

30 août 2015

Préceptes divins ou humains ?

4

Athies & Nesle

2 septembre 2018

Le légalisme tue la foi

5

29 août 2021

Extérieur # au-dedans

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3 septembre 2006

Brigade Franco-Allemande

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n°281

La tradition des anciens

Dans le passage de l’Evangile de saint Marc qui est lu dans les églises aujourd’hui ; Jésus fustige les pharisiens qui s’attachent à des traditions sans en respecter le sens. Plusieurs fois le Christ va s’ériger contre une perception légaliste de la Loi donnée à Moïse.

Ce que Jésus reproche aux pharisiens, ce n’est pas d’observer la Loi, mais qu’ils soient obnubilés par le respect strict de la lettre en oubliant l’esprit. Par exemple les docteurs de la Loi, presque tous appartenant au mouvement des pharisiens, avaient défini le nombre de pas qu’un croyant pouvait faire le jour du Sabbat pour que la promenade ne devienne pas un travail et qu’elle ne transgresse pas le repos prescrit par Dieu.

C’est une forte tentation de libérer notre conscience en nous retranchant derrière la Loi alors qu’il nous est demandé d’éclairer notre conscience par la Loi pour prendre des décisions et des attitudes personnelles.

Dans notre vie quotidienne, nous sommes constamment provoqués par notre foi qui est plus ou moins mise à l’épreuve. Devons-nous nous contenter d’obéir aux commandements de Dieu et de l’Eglise, ou bien les appliquer à travers le seul commandement double que nous a donné le Christ : « Aime Dieu par-dessus tout et ton prochain comme toi-même » ?

Le choix que nous allons faire ne dépend que de l’examen de conscience que nous ferons : « Qu’est-ce que le Christ ferait à ma place ? »

Si nous regardons le martyrologe, nous constatons qu’il n’y a pas deux saints semblables, chacun a donné SA réponse à l’appel de Dieu, dans les circonstances qui étaient les siennes ; l’Eglise nous les donne en exemple pour que chacun d’entre nous s’en inspire et donne, lui aussi, SA réponse dans les circonstances qui sont les nôtres.

Agissons en sorte que le Christ ne puisse pas nous dire : « Ce peuple m’honore des lèvres, mis son cœur est loin de moi. Il est inutile le culte qu’ils me rendent ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains » (Mc 7,6-7)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire française

2 septembre 2012

Secteur Vermandois

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n°631

Hypocrisie

Lorsque Jésus reprend les pharisiens sur leur remarque concernant les Apôtres qui ne se sont pas lavés les mains avant de manger, il ne justifie pas l’acte de ses disciples, il met simplement en exergue le fait que ces personnes soulignent un fait  relativement anodin plutôt que de se concentrer sur la Parole qu’il leur donne ; leur légalisme l’emporte sur l’essentiel.

Dans le seul but de ne pas enfreindre la Loi, les pharisiens l’avaient enfermée dans un réseau complexe de préceptes et d’obligations, mais en faisant cela ils perdaient de vue l’importance de la conscience et du discernement : « ce ne sont pas les auditeurs de la Loi qui sont justes devant Dieu, mais les observateurs de la Loi qui seront justifiés. » (Romains 2,13) Il y donc une grande différence entre entendre la Loi et l’appliquer dans sa vie courante.

Le piège du légalisme a survécu, les chrétiens n’ont pas toujours su l’éviter et, à travers les âges, les Conciles, œcuméniques ou locaux, ont rappelé que la Loi est faite pour l’homme et non le contraire. De nos jours encore, il est plus facile de juger son prochain suivant une loi désincarnée et péremptoire plutôt que de l’aimer tel qu’il est pour le faire progresser sur le chemin qui mène à Dieu.

Ce passage d’évangile doit nous faire faire un retour sur nous-mêmes pour un examen de conscience qui permettra éradiquer le côté ‘pharisien’ qui sommeille en nous ; il nous appelle également à regarder nos prochains avec le regard du Christ qui est plein de grâce et de pardon mais qui invite à une conversion totale : « Jésus le regarda et dit : "Tu es Simon, le fils de Jean ; tu t'appelleras Céphas" » (Jean 1,42) Devenus des christs par l’onction de notre Baptême, efforçons-nous d’avoir la même attitude !

Certains gestes – ou absence de geste – de dévotion peuvent nous surprendre, voire nous choquer, mais la réponse que Jésus fait aux pharisiens nous invite à la justification de nos propres gestes (ou absence) Sont-ce des gestes automatiques ‘parce qu’on l’a toujours fait’ ou un comportement qui rapproche de Dieu ?

Après l’écoute attentive de ce passage de l’évangile de saint Marc, chaque chrétien doit s’imprégner de la phrase de Jésus : « C’est du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses. »

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

30 août 2015

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n°832

Préceptes divins ou humains ?

Il serait facile de suivre une religion où tout serait basé sur l’observance stricte d’une loi ; certains interlocuteurs de Jésus sont dans ce cas : la Loi donnée par Dieu à Moïse est tellement importante pour eux qu’ils doivent être sûrs de ne pas la transgresser et ceux qui oseraient ne pas s’y soumettre devraient être éliminés du peuple soit par une exécution soit par un bannissement. Pour plus de sureté, ces pharisiens pointilleux vont enfermer cette Loi donnée par Dieu dans de stricts préceptes humains ; en faisant cela, ils tombent dans un légalisme rigoureux, culpabilisateur et mortifère. Dans l’exemple du lavage des mains, ils prescrivent de les laver jusqu’aux coudes ; ils estimeraient commettre un péché si elles n’étaient lavées que jusqu’aux avant-bras ou jusqu’aux poignets.

Face à ces personnes, Jésus ne cesse de rappeler l’essentiel de la Loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12,30-31) Il élimine ainsi tous les pinaillages, chicaneries et autres mesquineries qui séparent l’homme de l’esprit de la Loi : il demande à l’homme de se tourner vers sa conscience et de ne pas considérer la simple lettre de la Loi au détriment de la munificence de son esprit.

Cette conscience doit être éclairée. Pour les chrétiens la source essentielle de lumière est l’Esprit Saint reçu lors du Baptême par lequel ils sont configurés au Christ, prêtre, prophète et roi et de la Confirmation qui les institue apôtres envoyés au monde « comme des brebis au milieu des loups » (Matthieu 10,16) Ces deux Sacrements sont alimentés et régénérés par la fréquentation régulière de deux autres : la communion eucharistique et l’aveu sacramentel de ses péchés. L’Esprit Saint permet au croyant d’avoir par la fréquentation et la méditation de la Parole de Dieu un éclairage complémentaire pour agir : « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter. » (Jacques 1,22)

Ainsi armée par la Grâce, la conscience permet au chrétien de discerner dans sa vie les lieux où le Seigneur l’appelle et de répondre avec joie à sa vocation. La Loi demeure : « pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. » (Matthieu 10,18) car elle est un don que Dieu a fait à son peuple mais, avec cette disposition d’âme, son application intelligente répond à la volonté de Dieu.

L’écueil à éviter serait de se dire ‘Dieu pense comme moi’ et d’avancer sans discernement selon nos propres pensées. Au contraire, forts de l’enseignement de l’Eglise, Corps du Christ, nous cherchons à percer la volonté de Dieu en toute chose. Le souhait de saint Paul, repris au début de la célébration de la messe : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous. » (2Corinthiens 13,13) doit être à la racine de tous nos actes

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois


Paroisses Nesle & Athies

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Le légalisme tue la foi

Les scribes et les pharisiens connaissent toutes les prescriptions qui ont été édictées au cours des siècles pour éviter de transgresser la Loi donnée par Dieu ; au fil du temps ces ordonnances se sont multipliées et elles sont devenues principales alors qu’initialement elles ne devaient être que subsidiaires et surtout vécues dans l’esprit de la Loi. La vie religieuse devient pour beaucoup une interminable succession d’interdictions et d’obligations auxquelles les croyants doivent se plier sans réflexion. Jésus ne condamne pas ces rites dans la mesure où ils sont associés à une démarche de foi et non pas faits pour eux-mêmes plus ou moins par habitude ou par réflexes inconscients.

Les prophètes avaient déjà souligné et condamné l’incompatibilité entre un apparent respect des prescriptions et une attitude contraire à la Loi : « car vous dites : « Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous puissions vendre notre blé ? Quand donc le sabbat sera-t-il fini, pour que nous puissions écouler notre froment ? Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix et fausser les balances. » (Amos 8,5) A leur suite, Jésus dénonce l’hypocrisie d’une obéissance de façade alors que le cœur est loin de l’esprit des commandements, loin de l’amour de Dieu.

Lorsque, cherchant à le piéger, un docteur de la Loi lui demande « Quel est le plus grand commandement ? » Jésus lui répond simplement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Matthieu 22,35-40) Par cette explication de la Loi divine, il exclut tout précepte fixé d’avance car l’amour de l’autre ne saurait être codifié de façon rigide.

Par ces paroles, le Christ nous invite à analyser les rites que nous faisons : ils ne sont importants que s’ils nous rappellent l’amour absolu qui nous est donné. Les gestes, attitudes, objets de dévotion de chacun sont les marques d’une spiritualité personnelle qui est en constante progression. Si nous nous enfermons dans ces éléments, nous serons comme l’homme qui n’a reçu qu’un seul talent (cf. Matthieu 25,25), nous ne le ferons pas fructifier, la peur de mal faire prendra le dessus. A l’écoute de l’Esprit Saint, guidés par les paroles du Fils, les étapes de notre vie de foi nous permettront de séparer progressivement ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et ainsi purifier notre relation au Père.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

29 août 2021
Paroisses Nesle & Athies

n°1233

Extérieur # au-dedans

La peur de l’impureté est une constante importante dans le judaïsme. Dans les évangiles cette crainte est souvent évoquée comme dans le passage de saint Marc proposé aujourd’hui. Ainsi dans la parabole du ‘bon Samaritain’ le prêtre et le lévite font un écart pour ne pas être en contact avec du sang ou pire un cadavre et perdre ainsi la pureté nécessaire pour entrer et surtout pouvoir assurer leur service dans le Temple (cf. Luc 10,30) Ils mettent alors la lettre du principe au-dessus avant son esprit : Jésus montre qu’aux yeux du Père la ‘pureté du Samaritain qui aide son frère est supérieure à celle de ceux qui se limitent à la surface.

Même saint Pierre pour aller vers le centurion Corneille a besoin d’une vision particulière  (cf. Actes 10) pour comprendre que c’est le Père lui-même qui déclare les aliments et les hommes ‘purs’ et non pas des rites humains ou des lois extérieures qui ne tiennent pas devant la volonté du Père d’attirer tous les hommes à lui par son Fils.

Le lavage des mains et des coupes est certainement très important dans les pays chauds pour éviter les épidémies – et nous sommes bien placés pour le savoir depuis dix-huit mois combien ces gestes barrières sont essentiels – mais il est nécessaire que ce rituel reste une démarche pieuse et ne devienne pas la base incontournable de la foi.

A travers l’apostrophe de Jésus aux Pharisiens, tous les croyants sont visés : quelle attitude dois-je avoir pour m’approcher du Seigneur ? Les rites auxquels je vais participer viennent-ils de mon cœur ou bien ce ne sont que des gestes et des paroles prescrits par une autorité qui les figent sans en distinguer la subtilité dont a besoin la Parole de Dieu pour être appliquée.

Sans doute un peu des deux à vision humaine. Mais notre foi nous rappelle  « nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours. » (Hébreux 4,15-16) C’est Dieu-le-Fils lui-même qui accomplit ces rites, qui dit ces paroles en notre nom. C’est son amour qui supplée le nôtre, sa communion avec le Père qui nous aspire à sa suite.

A travers les rites que je fais et les Ecritures que je lis, le Christ me transfigure pour lui ressembler malgré mes défauts et mon inattention. Comme Pierre nous nous exclamons : « ‘Seigneur, sauve-moi !’ Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : ‘Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?’ » (Matthieu 14,31)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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