31 août 2002
Forces Armées de Guyane
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« Ne prenez pas pour modèle le monde présent »
Le monde serait-il mauvais à ce point que nous ne devions le prendre
pour modèle ? Dans ce cas, Dieu ne serait-il pas responsable d’avoir
créé un tel environnement pour l’homme et la femme ?
« Dieu vit que cela était très bon ! » affirme
le livre de la Genèse (Gn 1,31) mais dans le même passage, il remet la
création dans son entier à la gérance du couple primitif : « Remplissez
la terre et soumettez-la ! » (Gn 1,28) et il se retire pour
que l’être humain soit responsable de sa gestion : « Le septième
jour, il se reposa » (Gn 2,2)
Dieu, dans son amour, n’a pas laissé l’homme seul. Dès le commencement
il le guide pour éviter la séparation, et lorsqu’elle est consommée, il
reste présent aussi bien à Caïn, le meurtrier de son frère, qu’à Noé le
seul juste sur terre en se manifestant à eux et en les protégeant, à Abraham
pour montrer que l’Alliance n’est pas rompue. Toujours il rappelle que
l’homme est appelé à mieux : à être en communion avec Lui.
En fonction de cela, saint Paul met en garde contre le monde présent.
Ce n’est pas celui-ci que nous devons avoir comme modèle, mais l’humanité
restaurée ; l’objectif auquel nous aspirons nous a été révélé par
les prophètes et enfin par le Fils Unique du Père qui, par l’acceptation
de sa mort, nous fait entrer dans le monde où nous serons en présence
de la gloire divine.
L’espérance chrétienne n’est pas une vision pour l’avenir, nous avons
conscience d’être déjà dans le Royaume, nous y sommes entrés par le Baptême
en participant à la mort et à la résurrection du Christ et le modèle que
nous devons prendre n’est pas hypothétique, il est dans notre cœur et
dans notre foi. Le monde présent porte en gestation le monde de Dieu,
mais tant qu’il n’est pas advenu, nous avons une idée incomplète de ce
qu’il sera grâce aux révélations qui nous ont été faites.
Nous pouvons alors inverser la phrase de saint Paul : donnez-vous
en modèle au monde présent, que les chrétiens montrent la séparation
qui existe entre ce qui est et ce qui devrait être pour que la création
réponde pleinement au projet de Dieu.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces
Armées en Guyane
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31 août 2008
Brigade Franco-Allemande
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Offrez votre personne et votre vie en sacrifice saint
Le terme de sacrifice n’a pas une bonne renommée, surtout dans
le contexte de confort matériel où nous vivons. Dans l’esprit de nos contemporains
cela évoque quelque chose de difficile, de désagréable que nous nous imposons
péniblement.
Le sacrifice dont parle saint Paul n’est pas un effort extérieur, c’est
toute notre vie qui est prise par la foi, l’espérance et la charité. Il
ne s’agit plus d’aller offrir un mouton ou des tourterelles dans un Temple
unique, mais de participer à l’action du Christ en vivant pleinement dans
notre monde.
Les récits des évangiles insistent sur le fait que nous sommes aimés
tels qu nous sommes, le Fils unique du Père ne renvoie personne, ni la
Samaritaine, ni Zachée, ni même les pestiférés, il les accueille tels
qu’ils se présentent mais ils seront transformés par cette rencontre,
chacun différemment. La Samaritaine devient porteuse de la Bonne Nouvelle
en allant prévenir toute la ville de Sychar de la présence du Messie ;
Zachée ne profitera plus de sa position pour faire des exactions mais
prendra les impôts en étant juste et équitable ; les malades de la
peste, les aveugles, les boiteux seront guéris…
Le sacrifice de notre personne et de notre vie provient du don qui nous
est fait de l’Esprit Saint de façon particulière et personnelle, il sera
fonction de notre personnalité et de nos possibilités physiques. Le Père
ne demande pas à un paralytique d’aller courir les chemins pour annoncer
l’Evangile, mais il peut lui demander de prier pour ceux qui le font.
A nous de trouver, grâce à l’Esprit, l’appel qui nous est destiné et
d’y répondre joyeusement et librement, c’est uniquement de cette façon
que nous obéirons à cette exhortation inspirée à saint Paul, non seulement
à la communauté des Romains, mais à toute l’Eglise à travers le temps.
Père JeanPaul Bouvier
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28 août 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Comme un feu dévorant
Le prophète Jérémie, pourtant en butte à des avanies constantes, ne peut
retenir les avertissements que Dieu lui demande de révéler. Sans nulle
doute il préférerait annoncer des événements positifs plutôt que les malheurs
qui attendent Israël, mais la Parole de Dieu est impérative : il
ne peut pas garder ces messages pour lui-même, il doit les délivrer au
roi, aux prêtres, au Peuple. Il ne doit pas considérer les risques qu’il
encourre personnellement mais seulement la mission qui lui a été confiée.
Avant et après le prophète Jérémie, de nombreuses personnes choisies
par Dieu ont eu à souffrir à cause de leur mission, mais toujours elles
ont considéré que le message était premier ; non seulement dans l’Ancien
Testament, mais également dans le Nouveau Testament où les premiers martyrs
ne se souciaient pas de leur confort personnel ou même de leur vie (e.g.
le martyre d’Etienne – Actes 7,54-8,2) mais uniquement du message de Salut
offert à toute l’humanité.
Dans les siècles qui ont suivi la prédication et le sacrifice du Fils
de Dieu, ce n’est pas par entêtement ou obstination que des hommes et
des femmes se sont levés pour annoncer l’Evangile à leurs contemporains
au risque de perdre la considération de leurs proches, comme pour Jérémie
la Parole qu’ils ont reçue était un feu dévorant qui brûlait leur cœur
et leurs lèvres et ce feu ne pouvait être contenu.
Les chrétiens d’aujourd’hui relèvent le flambeau et annoncent l’importance
centrale de l’Humanité dans un monde secoué de toutes parts par – selon
les mots de Jérémie (20,8) – Violence et Pillage. Le message n’est pas
mieux reçu aujourd’hui qu’il ne l’a été par le passé car il va à l’encontre
de ce qui établi par les habitudes et l’égoïsme de chacun.
Le feu de l’Esprit Saint est descendu sur les Apôtres le jour de la Pentecôte
(cf. Actes 2,1-4) ; il vient sur nous lors des Sacrements du Baptême
et de la Confirmation dès lors un besoin impérieux d’annoncer l’Amour
de Dieu s’empare des Baptisés et des Confirmés qui répondent présents
à l’appel du Christ Ressuscité : « Allez donc, de toutes
les nations faites des disciples ! » (Matthieu 28,19)
La fougue et l’enthousiasme de ces jeunes qui se sont rassemblés à Madrid
pour les Journées Mondiales de la Jeunesse ont ravivé le feu qui couvait
en chacun de nous et donne à tout chrétien un nouvel élan et leur retour
permet à nos paroisses un renouveau missionnaire et apostolique, bousculant
nos liturgies ronronnantes. Ne mettons pas le feu sous le boisseau mais
portons-le sur le lampadaire (cf. Matthieu 5,15)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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31 août 2014
Secteur Vermandois
n°772
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Les pensées des hommes
Pierre n’a pas été long à passer de l’écoute de l’Esprit Saint qui lui
a fait reconnaître le Messie, Fils du Père, à l’incompréhension humaine
du projet divin. Si Jésus est le Fils du Père éternel, il ne peut pas
subir les avanies, la souffrance et la mort, qu’il vient d’énoncer. Pour
l’Apôtre, une intervention miraculeuse empêchera ces événements ;
en cela il rappelle les tentations utilisées par le démon au désert :
« Si tu es le Fils de Dieu… » (cf. Luc 4,3) Jésus peut
alors lui dire : « Passe derrière moi, Satan ! »
Quant à l’affirmation de la Résurrection déjà évoquée par Jésus, elle
demeure incomprise comme lors de la Transfiguration : Pierre Jacques
et Jean redescendent de la montagne « se demandant entre eux ce
que voulait dire : ‘ressusciter d’entre les morts’ » (Marc
9,10) Même en entrant dans le tombeau vide le jour de Pâques, Pierre ne
comprend pas (cf. Jean 20,6-7) Ce n’est que le jour de la Pentecôte que
le don de l’Esprit Saint permettra à Pierre de proclamer : « Cet
homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous
l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais
Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était
pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. » (Actes 2,23-24)
De même, les compagnons qui font route vers le village d’Emmaüs, n’ont
pas compris que Dieu le Fils devait ressusciter parce que cela leur semblait
impossible dans la ‘pensée des hommes’. Ils n’ont pas cru non plus
au témoignage des femmes ayant trouvé le tombeau vide. Bien que troublés
par leur récit, Ils s’en vont sans vérifier leurs dires.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas meilleurs que nos prédécesseurs. Nous
savons que le Christ est ressuscité, ‘premier-né d’entre les morts’,
mais au fond de nous-mêmes notre foi est chancelante puisque nous ne vivons
pas conformément à cette foi. Saisis nous aussi par la ‘pensée des
hommes’, nous nous contentons d’une pratique extérieure sans intérioriser
et transmettre la joie du Salut malgré le don de l’Esprit qui nous a été
fait lors de notre Baptême et de notre Confirmation. Comme Pierre, alternativement
nous affirmons que Jésus est le Messie venu pour le salut de l’humanité,
puis dans d’autres temps, nous doutons de la résurrection des morts, oscillant
entre ‘la pensée de Dieu’ et la ‘pensée des hommes’, entre
ce qui nous paraît impossible et ce qui nous semble rationnel. Rappelons-nous
de l’expression de l’Ange à Marie : « Rien n’est impossible
à Dieu » (Luc 1,37)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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3 septembre 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°959
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Pierre, le prenant à part
Pierre vient – par la grâce de l’Esprit Saint – de professer sa foi en
Jésus, le Christ, le Fils de Dieu (cf. Matthieu 16,16). Il ne veut pas
morigéner Jésus devant les autres disciples ni montrer son désaccord avec
le ‘Maître’, mais il ne peut pas envisager que Celui qui est plus
grand que tous les prophètes soit rejeté et tué par ceux à qui il est
envoyé : les ‘anciens’, les ‘prêtres’ et les ‘scribes’
– c'est-à-dire l’élite du peuple de Dieu – ne pourront que reconnaitre
la puissance de Dieu en Jésus, ils se mettront eux aussi à sa suite.
Les foules reconnaissent le Messie, elles crient « Hosanna au
Fils de David » à son passage ; elles écoutent avec ravissement
l’enseignement qu’il prodigue ‘avec autorité’ ; elles se précipitent
à ses genoux pour demander des guérisons et le bannissement des esprits
mauvais. Comment pourrait-il en être autrement de ceux qui sont chargés
par Dieu de conduire et d’éduquer ces foules en discernant le chemin de
la foi ?
Malgré sa profession de foi en Jésus, Fils de Dieu, Pierre y voit surtout
le Messie, c'est-à-dire littéralement celui qui a reçu l’onction, comme
David, une onction royale, matérielle, avec de l’huile. Un véritable sacre
comme Roi d’Israël pour restaurer l’indépendance, la gloire et la puissance
du Peuple de Dieu. Sa dénégation : « Dieu t’en garde, Seigneur !
Cela ne t’arrivera pas, » (v.22) est pour Jésus comme un rappel
des tentations au désert (cf. Matthieu 4,1sv.), c’est pourquoi il appelle
Pierre ‘Satan’.
Face à cette conception purement humaine et matérielle de son ministère,
Jésus affirme sa double nature : « le Fils de l’Homme va
venir avec ses anges dans la gloire de son Père » (v.27) Humain
et créateur des anges, uni par l’Esprit dans la Gloire avec le Père.
Cette affirmation permet de mieux comprendre la phrase précédente :
« Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde
entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en
échange de sa vie ? » (v.26) Elle rappelle la vanité d’accumuler
pour soi-même (cf. Luc 12,20) Mais appliquée au Fils incarné, elle prend
un autre sens : le Fils va gagner le monde entier au Père au prix
de sa vie et ce qu’il donne en échange de sa vie, c’est l’effusion de
l’Esprit, la rémission des péchés et le Salut éternel !
Comme Pierre, nous avons souvent des perspectives purement humaines,
immédiates et matérielles. A nous aussi Jésus dit : « Passe
derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute :
tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
(v.23) Il est temps de marcher à la suite de Jésus et d’en prendre les
moyens !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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3o août 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1168
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La Parole est comme un feu brûlant dans mon cœur
Par les exhortations de Jérémie, le Seigneur annonce la ruine de Jérusalem
et la déportation à Babylone mais les habitants de la ville refusent de
l’écouter et de le croire et ils le rejettent attentant même à sa vie.
Les Jérusalémites sont persuadés que quoi qu’ils fassent le Seigneur ne
laissera jamais son Temple tomber entre des mains impies. Dieu accuse
son peuple par les avertissements du prophète mais il n’est pas compris :
« Quoi ! Vous pouvez voler, tuer, commettre l’adultère, faire
des faux serments, brûler de l’encens pour le dieu Baal, suivre d’autres
dieux que vous ne connaissez pas ; et ensuite, dans cette Maison
sur laquelle mon nom est invoqué, vous pouvez vous présenter devant moi,
en disant : « Nous sommes sauvés » ; et vous faites
toutes ces abominations ! » (Jérémie 7,9-10)
Déportés à Babylone, les Juifs ont l’impression d’être abandonnés par
Dieu. La promesse qui avait été faite à Abraham semble avoir été oubliée.
Elle comportait trois points : une Terre, une Descendance et la Présence
de Dieu au milieu de son Peuple. Il ne reste plus rien ! Isolé sur
une terre étrangère, un tout petit reste n’a plus de lieu pour rencontrer
son Seigneur. Seule demeure la Parole !
N’est-ce pas ce que nous avons l’impression de vivre dans cette période ?
Tenus à distance les uns des autres, cachés derrière des masques, avec
des possibilités de réunion très réduites nous avons – un peu – le sentiment
d’isolement. Non pas par rapport à Dieu Trinité mais des pierres vivantes
de l’Eglise que nous sommes.
Prenant exemple sur le temps de l’Exil : la vie des patriarches,
la Loi de Moïse, les prophètes ont alimenté et purifié la foi de ce petit
reste d’Israël. Reconstruire le Temple sera important mais plus importante
encore la lecture solennelle devant tout le peuple rassemblé de la Loi
retrouvée dans les fondations lors de cette reconstruction : « Esdras,
tourné vers la place de la porte des Eaux, fit la lecture dans le livre,
depuis le lever du jour jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre : tout le peuple écoutait
la lecture de la Loi. » (Néhémie 8,3)
Cette leçon est une invitation pour nous à redécouvrir la méditation
de la Parole qui nous est donnée. Personnellement, en famille ou avec
quelques amis nous pouvons aller à la source d’eau vive pour étancher
notre soif de la présence du Seigneur. Avec la grâce de l’Esprit Saint,
nous pourrons traverser cette période et construire une Eglise toujours
régénérée à l’écoute et à la suite de son Pasteur.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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3 septembre 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1337
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Impétuosité de la Parole
Les prophètes sont mal reçus par le peuple d’Israël. En effet, ils annoncent
toujours des choses désagréables à entendre à savoir que la ferveur des
descendants de Jacob s’est affaiblie, qu’ils s’éloignent du commandement
du Seigneur.
Jérémie n’échappe pas à ce rejet dû à la haine avec la persécution qui
l’accompagne au point d’être découragé devant la charge que le Seigneur
lui impose, il veut même essayer de l’oublier pour pouvoir vivre dans
l’insouciance des préceptes de Dieu comme le font ses contemporains mais
il ne peut y arriver : « Je me disais : ‘Je ne penserai
plus à lui, je ne parlerai plus en son nom.’ Mais elle était comme un
feu brûlant dans mon cœur, elle était enfermée dans mes os. Je m’épuisais
à la maîtriser, sans y réussir. » (Jérémie 20,9) Le rappel du
Peuple Elu à ses devoirs revient régulièrement dans l’Ecriture, avec comme
exemple fort son attitude par le passé : « Ne fermez pas
votre cœur comme au désert, comme au jour de tentation et de défi, où
vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit »
(Psaume 94,8-9)
Les évangélistes montrent des foules qui ne comprennent pas toujours
les enseignements de Jésus mais, au lieu de rejeter et de persécuter cet
homme qui parle au Nom de Dieu, elles l’écoutent avec plaisir car :
« Il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme
leurs scribes. » (Matthieu 7,29) Pourtant le jour même de la
Résurrection, des disciples n’ont pas cru au témoignage des femmes pleines
d’espérance qui racontaient avoir vu le tombeau vide et, démoralisés,
ils rentraient chez eux ; sur le chemin ils rencontrent Celui qui
va leur permettre d’introspecter la Parole, de la comprendre de l’intérieur
et comme un texte vivant qui s’exprime par leur cœur. Par la grâce du
Christ, bien mieux que Jérémie, ils comprennent le sens profond de ces
écrits et immédiatement leur esprit s’enflamme : « Ils se
dirent l’un à l’autre : ‘Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ?’ »
(Luc 24,32)
L’annonce de la Parole de Dieu n’est plus réservée à quelques élus :
tous ceux qui reconnaissent le Christ comme Fils de Dieu ne peuvent s’empêcher
de partager cette compréhension toujours nouvelle de l’Ecriture. Plus
elle est partagée, mieux elle est intégrée et comprise. Ce partage n’est
pas une question d’intelligence ou de savoir mais une force impétueuse
qui pousse chaque croyant qui peut dire comme saint Paul, l’apôtre des
gentils : « En effet, annoncer l’Evangile, ce n’est pas là
pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur
à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! » (1Co 9,16)
Nous aussi, aujourd’hui, nous avons cette force et cette nécessité, cela
ne demande qu’un minimum de confiance : « Ne vous inquiétez
pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que
vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. » (Matthieu
10,19)
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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