27 août 1989
Talmont/Gironde
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n°5
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L'acte d'espérance
Mon Dieu, J'espère avec une ferme confiance que
vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ votre
grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l'autre, parce
que vous l'avez promis et que vous tenez toujours vos promesses.
"Ne perdons pas de vue que le Créateur a confié à
l'homme le droit et le devoir de dominer la nature et de compléter
la création, mais n'oublions pas non plus que nous ne sommes que
co-créateur et que nos espérances plongent leurs racines
dans la magnanimité et les largesses du Père qui nous a
voulu à son image et à sa ressemblance et nous fait participer
de sa propre nature divine.
Notre espérance n'est pas naïve et ne craint pas d'affronter
des obstacles. Elle a le courage de les regarder de près, elle
travaille à les surmonter en comptant sur sa force propre sans
oublier cependant que le Fils de Dieu s'est fait homme et a déjà
commencé le travail de libération de l'homme qu'il nous
revient de mener à bien, avec l'aide divine.
Serait-ce un audace excessive, serait-ce un rêve irréalisable,
serait-ce une espérance vaine que de penser l'espérance
en une communauté mondiale?"
Dom Helder Camara (13 janvier 1970)
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22 août 2004
Bosnie Herzégovine
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n°239
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la louange des Psaumes
Les Psaumes recueillis dans la Bible ont été composés sous l’inspiration
divine. Certes, dès les débuts de l’Eglise, ils ont merveilleusement contribué
à nourrir la piété des fidèles qui offraient à Dieu, en toutes circonstances,
un sacrifice de louange, c’est à dire l’acte de foi qui sortait de leurs
lèvres en l’honneur de son nom. Mais il est certain aussi que, selon un
usage déjà reçu sous la Loi ancienne, ils ont tenu une place éminente
dans la liturgie proprement dite et dan l’Office divin.
…/…
Les psaumes possèdent en outre une étonnante efficacité pour éveiller
dans les cœurs le désir de toutes les vertus. « Certes, toute la
Sainte Ecriture, de l’Ancien comme du Nouveau Testament, est inspirée
par Dieu et utile pour l’enseignement, ainsi qu’il est écrit ; néanmoins
le livre des Psaumes, comme un paradis contenant tous les fruits des autres
livres, propose ses chants et ajoute ses propres fruits aux autres dans
la psalmodie. » Ces paroles sont de saint Athanase, qui ajoute très
justement : « Je pense que, pour celui qui chante les Psaumes,
ils sont comparables à un miroir où il peut se contempler lui-même ainsi
que les mouvements de son âme, et psalmodier dans ces dispositions. »
C’est pourquoi saint Augustin parle ainsi dans ses confessions :
« Combien j’ai pleuré, en chantant tes hymnes et tes cantiques, tant
j’étais remué par les douces mélodies que chantait ton Eglise ! Ces
chants pénétraient dans mes oreilles, la vérité s’infiltrait dans mon
cœur que la ferveur transportait, mes larmes coulaient, et cela me faisait
du bien. »
Saint Pie X, constitution Divino afflatu (1911)
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26 août 2007
Brigade Franco-Allemande
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n°332
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Prière d'ouverture du 21ème dimanche du
Temps Ordinaire
Dieu qui peux mettre au cœur de tes fidèles un unique
désir,
donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes
et d’attendre ce que tu promets ;
pour qu’au milieu de ce monde,
nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies.
Cette prière à laquelle nous prêtons peu d’attention au début de la messe
du 21ème dimanche du Temps Ordinaire présente un aspect important de notre
foi. Mais elle mérite quelques explications pour que nous en saisissions
tout le sel.
L’expression ‘Dieu qui peux’ n’est pas à prendre dans le sens
où le Père userait d’un arbitraire pour donner ou ne pas donner sa grâce.
C’est davantage une double constatation d’une part de la toute puissance
du Seigneur et d’autre part que tout vient de Lui.
Nous ne pouvons aimer ce qu’Il commande que si nous sommes dans la communion
avec Lui, si nous réalisons, même imparfaitement, à quel point Il est
proche de nous par amour du genre humain. Dieu nous commande toujours
le mieux pour chacun d’entre nous. Il est donc nécessaire de rechercher
quelle est la volonté de Dieu pour moi ‘hic et nunc’. Cela ne peut
se réaliser que dans la méditation de la Parole qu’Il nous a donnée tout
au long de l’histoire du Peuple élu.
Quant à la promesse que nous avons reçue, il s’agit du triple engagement
qu’il a conclu avec Abraham : faire un grand peuple de sauvés, sur
une terre qu’Il nous donne et l’assurance de Sa présence au milieu de
nous.
Dans ce don qu’Il nous a fait, nous ne sommes pas inactifs car Il nous
commande de manifester l’amour tout autour de nous ; le Fils nous
a dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai
aimés. » et dans la parabole du ‘Bon Samaritain’ Il nous
indique que cette demande n’est pas dirigée uniquement vers les croyants
mais universelle : mon prochain n’est pas celui qui est proche par
l’identité de pensée, mais celui qui est proche géographiquement, celui
que Dieu met sur mon chemin.
C’est en étant le prochain de celui-là que nous trouverons les vraies
joies.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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22 août 2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°490
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Nous avons mangé et bu avec toi !
Certains disciples cherchent à avoir une ‘bonne’ place à côté
de Jésus dans le royaume qu’ils pensent terrestre ; ils se targuent
d’une intimité qui devrait, selon toute logique, leur être comptée de
façon positive. La réponse de Jésus est cinglante : « Je
ne vous connais pas, vous qui commettez l’injustice » !
Ainsi ce n’est pas la proximité physique avec Jésus qui peut donner les
clefs du Royaume, mais bel et bien la proximité spirituelle ; cela
rappelle la phrase de Jésus concernant ses proches parents : « Jésus
répondit: "Qui est ma mère et qui sont mes frères?" Et tendant
sa main vers ses disciples, il dit: "Voici ma mère et mes frères.
Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là
m'est un frère et une sœur et une mère." » (Matthieu 12,48-50)
Nous avons une réelle proximité physique avec le Fils du Père lorsque
nous communions à son Corps, nous le touchons, que ce soit avec la main
ou avec la langue ; participant à la dernière Cène, nous mangeons
avec Lui. Nous pourrions, nous aussi, lui dire « Nous avons mangé
et bu avec toi ! » Craignons que la réponse ne soit aussi
sévère que pour les disciples de l’évangile.
Notre présence à la messe est donc soumise à notre vie quotidienne ;
une fois encore la réponse se trouve dans l’enseignement de Jésus :
« Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te
souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande,
devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis
reviens, et alors présente ton offrande. » (Matthieu 5,23-24)
Si nous suivons ce précepte nous ferons la volonté de Dieu.
Réciproquement, c’est notre participation à la messe et la communion
fréquente qui va nous donner la force de vivre de façon conforme à la
Parole de Dieu. L’aliment spirituel que constitue l’eucharistie porte
celui qui la reçoit avec foi à annoncer la Bonne Nouvelle de tout son
être, c'est-à-dire non seulement par des paroles mais aussi par des actes.
Tels les Apôtres, réunis au Cénacle pour prier et méditer les évènements
qu’ils ont vécu, sortent pour annoncer la proximité du Royaume de Dieu
avec une prédication mais aussi avec des aumônes et des miracles, tels
les chrétiens d’aujourd’hui réunis à la messe dominicale pour célébrer
leur Seigneur vont à l’extérieur porter leurs richesses spirituelles et
périssables à ceux qui en sont démunis.
La participation à la messe et la vie chrétienne sont deux éclairages
du même mystère ; aucune personne ne peut se dire chrétienne avec
foi sans participer régulièrement à la communauté eucharistique, pas plus
qu’elle ne peut se vanter d’être ‘pratiquant’ sans avoir une vie
appropriée aux instructions données par le Christ, le Fils du Père fait
homme.
L’examen de conscience que chaque chrétien fait régulièrement lui permet
de vérifier la conformité de sa vie personnelle avec son intimité avec
le Christ.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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25 août 2013
Secteur Vermandois
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n°699
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Je prendrai des prêtres parmi eux
Ce prophète anonyme se revendiquant du prophète Isaïe promet au peuple
d’Israël de ‘rassembler les hommes de toute nation et de toute langue’.
Il indique ainsi que les descendants génétiques d’Abraham ne seront pas
les seuls à bénéficier de la Gloire du Seigneur, c'est-à-dire de sa présence
et de sa protection. Plus encore, il indique que Dieu prendra parmi eux
des prêtres qui ne seront pas des descendants d’Aaron, contrairement à
ce qui est annoncé lors de l’établissement du sacerdoce dans le désert
après la sortie d’Egypte : « Le sacerdoce leur appartiendra
par une loi perpétuelle. Tu consacreras donc Aaron et ses fils. »
(Exode 29,9) « Tu établiras Aaron et ses fils pour qu’ils observent
les fonctions de leur sacerdoce ; et l’étranger qui approchera sera
puni de mort. » (Nombres 3,10)
Cette phrase devait paraître scandaleuse aux auditeurs de cette prophétie :
comment Dieu pourrait-il revenir sur une institution qu’il a lui-même
fixée ? Ce prophète se croirait-il l’égal de Dieu ?
Bien des années après cette prophétie, l’auteur de l’épître aux Hébreux
révèle la clef de cette énigme : le Fils de Dieu est le véritable
grand prêtre : « Ainsi, puisque nous avons un grand prêtre
qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans
la foi que nous professons. » (Hébreux 4,14) Lui seul peut offrir
un sacrifice perpétuel en étant entré dans le sanctuaire des Cieux afin
de se constituer une multitude de frères en les rendant semblables à lui :
« Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés
à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né
entre plusieurs frères. » (Romains 2,29)
Le rituel du Baptême reprend cette réalité en annonçant après l’immersion
et avant l’onction par le Saint Chrême : « Dieu votre Père
vous marque de l’huile sainte pour que vous demeuriez toujours unis à
Jésus, Christ et Seigneur, prêtre, roi et prophète pour les siècles des
siècles. » (Rituel Romain n°358) Chaque baptisé est prêtre en
rendant un culte à la Sainte Trinité, il est roi car héritier du Royaume
et il est prophète puisqu’il annonce le retour du Christ dans la Gloire.
Ainsi la prophétie du livre d’Isaïe est réalisée : lorsque le sacerdoce
d’Aaron a cessé dès la destruction du Temple de Jérusalem, le sacerdoce
du peuple chrétien était déjà en place autour des Apôtres puis de leurs
successeurs. Le Père par le Fils et dans l’Esprit Saint a accompli sa
promesse : ‘rassembler les hommes de toute nation et de toute
langue’.
Le décret sur l’Apostolat des Laïcs a été publié à la dernière session
du second Concile du Vatican (18 octobre 1965) commence ainsi : « Notre
temps n’exige pas un moindre zèle de la part des laïcs; les circonstances
actuelles réclament d'eux au contraire un apostolat toujours plus intense
et plus étendu. » (n°1) Il reste toujours d’actualité et rappelle
cette prophétie d’Isaïe : ‘ces messagers de mon peuple annonceront
ma gloire parmi les nations.’ L’Eglise d’aujourd’hui reprend le flambeau
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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21 août 2016
Secteur Vermandois
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n°891
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Connaissant leurs actions et leurs pensées
Il y a une opposition apparente entre la lecture du livre d’Isaïe et
l’apostrophe de Jésus dans le passage de l’évangile. Le premier souligne
que Dieu sauvera l’humanité, y compris à l’extérieur de son peuple, bien
qu’il soit en pleine connaissance de ses fautes : « je viens
rassembler toutes les nations, de toute langue. » Le second évoque
la difficulté d’entrer dans le Royaume, il ne faut pas être
« du dehors » c'est-à-dire vivre comme étant déjà dans
le Royaume.
Ce sont donc des paroles pédagogiques prononcées à quelques siècles d’écart
pour rappeler au peuple l’Alliance que le Seigneur a passée avec « Abraham,
Isaac et Jacob » Jésus, comme le prophète, veut faire comprendre
à ses auditeurs que faire partie du Peuple de Dieu implique des devoirs,
en particulier faire de la Loi le centre de sa propre vie. Des hommes
et des femmes vivent selon les préceptes de Dieu alors qu’ils ne font
pas partie des descendants d’Abraham : ces « derniers seront
premiers » et passeront devant ceux qui sont héritiers de la
promesse mais qui restent « dehors »
Lorsqu’il reviendra sur ce sujet avec la demande de l’homme riche :
« Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en
héritage ? » (Luc 18,18) Jésus conclut son enseignement
en disant : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible
pour Dieu. » (18,27) pour bien souligner que le Salut est un
don de l’amour de Dieu et qu’il est impossible de l’obtenir par ses propres
mérites.
La promesse faite à Abraham avait été conclue par le sacrifice de trois
animaux : « une génisse de trois ans, une chèvre de trois
ans, un bélier de trois ans » (Genèse 15,9) Le Fils éternel s’est
incarné pour faire alliance non plus avec un peuple avec toute l’humanité.
Dieu s’était engagé seul dans l’alliance, de même le Christ s’engage seul
en acceptant le sacrifice de sa vie : « ceci est mon sang,
le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés. »
(Matthieu 26,28) Rien n’est demandé en échange, le pardon est donné sans
restriction.
C’est en réalisant cet amour du Père que nous pouvons vivre en frères
et sœurs du Fils et nous partageons l’émerveillement de saint Jean :
« Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons
appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. » (1Jean 3,1) et
par l’Esprit Saint qui nous est donné par cette filiation, nous pouvons
témoigner : « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes
disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
(Jean 13,35)
Nous ne sommes pas ‘du dehors’ pique par le Baptême nous sommes
entrés dans le Royaume, vivons de cette Vie éternelle qui nous est donnée.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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25 août 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1100
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Premiers et derniers
Cette expression de Jésus concernant la préséance des derniers sur les
premiers a profondément marqué les évangélistes synoptiques (Matthieu,
Marc, Luc) puisqu’ils la rapportent tous les trois (Matthieu la mentionne
même deux fois). Dans chacune de ces citations de la Parole du Christ
intervient en conclusion d’un discours différent :
-
Matthieu la place après l’épisode du jeune homme riche (19,16-30)
et après le salaire donné aux ouvriers à la vigne (20,1-16) ;
-
Marc la situe après la demande des Apôtres qui ont tout quitté
pour suivre Jésus (10,26-31) ;
-
Luc la cite à la fin des paraboles du Royaume (13,30).
Cette constatation pose aussi une question : si aimer son prochain
est semblable à aimer Dieu comme le Christ l’affirme : « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de
tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second
lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces
deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »
(Matthieu 22,37-40, il est difficile de penser qu’il puisse y avoir un
‘classement des hommes’ dans lequel il y aurait des premiers et
des derniers ; et qu’en serait-il de ceux qui ne sont ni premiers,
ni derniers ?
Le Bon Pasteur ne va-t-il pas chercher la brebis perdue (cf. Luc 15,4-6) ?
Jésus ne dit-il pas qu’il doit amener les brebis qui ne sont pas de cette
bergerie pour former un seul troupeau sous l’égide d’un seul pasteur (cf.
Jean 10,16) ?
Par son Corps né de la Vierge Marie, le Fils éternel, premier-né d’entre
les morts, a rendu notre humanité présente dans le Royaume. Par le Baptême
qui nous configure à lui nous y sommes déjà dans la foi et l’espérance.
Dans ce sens, nous sommes les premiers, peu importe si « les publicains
et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. »
(Matthieu 21,31) puisque premiers et derniers y entreront : nous
serons premiers aequo et derniers aequo dans l’amour et la miséricorde
de Dieu.
Pour l’instant nous profitons déjà de la présence de Dieu, Père, Fils
et Esprit. Nous vivons en étant le sel de la terre (Matthieu 5,13) et
la lumière du monde (5,14) !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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21 août 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1285
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On viendra de l’orient et de l’occident
Certains disciples cherchent à avoir une ‘bonne’ place à côté
de Jésus dans le royaume qu’ils pensent terrestre ; ils se targuent
d’une intimité qui devrait, selon toute logique, leur être comptée de
façon positive. La réponse de Jésus est cinglante : « Je
ne vous connais pas, vous qui commettez l’injustice » !
Ainsi ce n’est pas la proximité physique avec Jésus qui peut donner les
clefs du Royaume, mais bel et bien la proximité spirituelle ; cela
rappelle la phrase de Jésus concernant ses proches parents : « Jésus
répondit: "Qui est ma mère et qui sont mes frères?" Et tendant
sa main vers ses disciples, il dit: "Voici ma mère et mes frères.
Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là
m'est un frère et une sœur et une mère." » (Matthieu 12,48-50)
Nous avons une réelle proximité physique avec le Fils du Père lorsque
nous communions à son Corps, nous le touchons, que ce soit avec la main
ou avec la langue ; participant à la dernière Cène, nous mangeons
avec Lui. Nous pourrions, nous aussi, lui dire « Nous avons mangé
et bu avec toi ! » Craignons que la réponse ne soit aussi
sévère que pour les disciples de l’évangile.
Notre présence à la messe est donc soumise à notre vie quotidienne ;
une fois encore la réponse se trouve dans l’enseignement de Jésus :
« Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te
souviens que ton frère à quelque chose contre toi, laisse là ton offrande,
devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis
reviens, et alors présente ton offrande. » (Matthieu 5,23-24)
Si nous suivons ce précepte nous ferons la volonté de Dieu.
Réciproquement, c’est notre participation à la messe et la communion
fréquente qui va nous donner la force de vivre de façon conforme à la
Parole de Dieu. L’aliment spirituel que constitue l’eucharistie porte
celui qui la reçoit avec foi à annoncer la Bonne Nouvelle de tout son
être, c'est-à-dire non seulement par des paroles mais aussi par des actes.
Tels les Apôtres, réunis au Cénacle pour prier et méditer les évènements
qu’ils ont vécu, sortent pour annoncer la proximité du Royaume de Dieu
avec une prédication mais aussi avec des aumônes et des miracles, tels
les chrétiens d’aujourd’hui réunis à la messe dominicale pour célébrer
leur Seigneur vont à l’extérieur porter leurs richesses spirituelles et
périssables à ceux qui en sont démunis.
La participation à la messe et la vie chrétienne sont deux éclairages
du même mystère ; aucune personne ne peut se dire chrétienne avec
foi sans participer régulièrement à la communauté eucharistique, pas plus
qu’elle ne peut se vanter d’être ‘pratiquant’ sans avoir une vie
appropriée aux instructions données par le Christ, le Fils du Père fait
homme.
L’examen de conscience que chaque chrétien fait régulièrement lui permet
de vérifier la conformité de sa vie personnelle avec son intimité avec
le Christ.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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