Temps Ordinaire 21ème dimanche - Année B

Josué 24,1-2a;15-17.18b - Psaume 33 - Ephésiens 5,21-32 - Jean 6,60-69

1

Fort Neuf de Vincennes

26 août 2012

Intolérable !

2

Secteur Vermandois

23 août 2015

Fidélité

3

Athies & Nesle

26 août 2018

Cette parole est rude !

4

22 août 2021

Inimaginable<

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12 août 2012

Fort Neuf de Vincennes

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n°630

Intolérable !

Les paroles de Jésus choquent ses auditeurs : donner sa chair à manger et son sang à boire est contre toute la Loi juive : même le sang des animaux n’est pas consommé, à plus forte raison le sang humain ; quant à manger de la chair humaine, c’est impensable. Beaucoup de ceux qui le suivaient préfèrent se séparer d’un tel prédicateur plutôt que d’entendre de semblables blasphèmes.

Au début du christianisme à Rome, certains se laissent abuser par les rumeurs qu’ils entendent sur les chrétiens : des gens qui se rassemblent pour manger la chair et boire le sang d’un homme qui donne sa vie pour eux ; il n’en faut pas plus pour les accuser de sacrifices humains suivis d’anthropophagie… Ce sont donc des personnes qu’il faut punir par les pires maux et une religion qu’il est nécessaire d’éradiquer.

Aujourd’hui, nous n’en sommes plus à ces accusations, mais le christianisme n’est pas mieux connu de ceux qui le voient de l’extérieur. Combien de fois n’entendons-nous pas une réflexion sensiblement identique : « Ce que dit l’Eglise est intolérable ! » ? Ces mêmes personnes ne cherchent pas à comprendre ce qui est effectivement dit ni pourquoi l’Eglise le dit mais ils préfèrent la ridiculiser et tourner le dos aux explications raisonnables et raisonnées qui pourraient leur être données.

Ces personnes, dont malheureusement certains chrétiens, font chorus et reprochent à l’Eglise de s’accrocher à des conceptions hors d’âge, d’un autre siècle, de ne pas savoir s’adapter aux temps modernes, d’ignorer l’évolution des mentalités et des mœurs. En bref, ils souhaiteraient qu’elle soit muselée et forcée à ce taire.

Sur un certain plan, ils ont raison : l’Eglise est hors d’âge et d’un autre siècle, mais là où ils se trompent c’est que l’Eglise n’est pas tournée uniquement vers les siècles passés mais aussi vers les siècles futurs ; loin d’être statique, la tradition est celle que nous avons reçu enrichie des siècles passés autant que celle que nous enrichirons et transmettrons et cela dépend le la conception de l’Homme et non pas de ‘l’air du temps’.

Des personnes quittent l’Eglise, comme ceux qui s’étaient séparés de Jésus en ne voulant plus le suivre à cause de ses paroles. A ceux qui restent Jésus pose encore aujourd’hui la question : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Notre réponse sera celle des Apôtres : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle ! Quant à nous nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

23 août 2015

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n°831

Fidélité

Les quatre textes bibliques proposés en ce 21ème dimanche nous présentent quatre aspects de la fidélité, des approches différentes de la même vertu.

Le livre de Josué raconte l’entrée et l’installation en Palestine après les quarante ans passés dans le désert depuis la sortie d’Egypte. Josué rappelle les bienfaits que le Seigneur a dispensés à son peuple puis laisse le choix : le peuple restera-t-il fidèle au Seigneur ? Reviendra-t-il aux dieux qui été adorés avant Abraham ? Ou adoptera-t-il les dieux locaux ? Unanimement le peuple rappelle lui aussi tout ce que le Seigneur a fait pour lui et promet de rester fidèle au Seigneur. Les prophètes rappelleront cet engagement tout au long de l’histoire d’Israël et dénonceront les infidélités dont le peuple se rendra coupable. De même, les chrétiens par leur Baptême et sa reconstitution par le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence disent « prendre la ferme résolution […] de ne plus pécher… » et, comme le peuple, ils auront besoin que cette promesse leur soit souvent rappelée.

Le Psaume 33 chante le Seigneur qui, en dépit d’apparences trompeuses, est présent à celui qui lui reste fidèle : le juste sera récompensé. Les chrétiens voient le Christ dans celui dont ‘pas un seul de ses os ne sera brisé’ (cf. Jean 19,36) la récompense promise est la Résurrection du Fils qui suit la Passion, prémices de notre propre résurrection.

Saint Paul compare l’amour du Christ pour son Eglise à l’amour conjugal : une symbiose doit exister dans le couple uni par Dieu par le Sacrement du Mariage ; une symbiose, c'est-à-dire une vie commune dont chacun des participants profite pleinement du couple mais conserve son humanité propre sans confusion pour constituer une entité commune. La prière d’ouverture de la célébration du Mariage l’indique : « Tu as sanctifié le Mariage par un mystère si beau que tu en as fait le Sacrement de l'alliance du Christ et de l'Eglise. » (rituel) La fidélité du Christ à son Eglise appelle les mariés chrétiens à la même fidélité l’un vis-à-vis de l’autre.

L’évangéliste saint Jean exalte la fidélité des Apôtres par la parole de leur chef Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Certes les paroles de Jésus ont été dures à entendre et à comprendre, beaucoup quitte son enseignement l’estimant irrecevable. Pour nous, aujourd’hui, nous entendons l’enseignement du Christ et (trop) souvent nous n’exprimons pas cette profession de foi des Apôtres ; notre vie n’est pas le reflet de ce que nous croyons, notre fidélité à l’évangile est inconstante avec des hauts et des bas…

L’écoute de ces textes fait résonner en nous les dons que Dieu nous a faits : des frères et des sœurs de son Fils par le Baptême, il nous anime par l’Esprit Saint de la Confirmation, il nous alimente par le Corps du Christ. Pouvons-nous reprendre les paroles du peuple hébreu : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! » et dire sincèrement avec saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? »

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

26 août 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1028

Cette parole est rude !

Dans le IVème évangile, la désertion de « beaucoup de ses disciples » suit l’enseignement sur le « pain de vie » que Jésus vient de donner. Ils sont scandalisés par l’idée de manger sa chair et boire son sang. En effet, les mots utilisés « chair » et « sang » ont de quoi choquer, ils sont nullement allégoriques mais ils désignent des aliments très matériels : dans le texte grec, c’est le même mot que dans le prologue de ce même évangile : « Le Verbe s’est fait chair » (Jean 1,14).

C’en est trop pour ces disciples-là ! Ils courraient d’un côté à l’autre du lac de Tibériade pour écouter l’enseignement du Maître tant que ce qu’il disait leur convenait, mais là il a dépassé les bornes. En plus il prétend être descendu du ciel (cf. Jean 6,42) alors que son père et sa mère sont bien connus ; pour eux cet homme a perdu la raison, ils ne doivent plus le suivre.

Vingt siècles ont passé mais la Parole de l’Evangile est toujours aussi rude. L’enseignement de Jésus – et pas seulement le discours sur le Pain de Vie – est toujours aussi déroutant lorsqu’il est confronté aux mentalités du monde actuel. Depuis tout ce temps, l’Eglise continue à peaufiner la compréhension du message délivré par le Fils en particulier sur le Mystère de l’Eucharistie mais plus généralement sur le mystère de l’Incarnation et de l’Amour de Dieu. Mais encore aujourd’hui, des chrétiens déclarent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » et ils « cessent de l’accompagner » oubliant la fréquentation des Sacrements qui ne sont plus vus que comme des rites sociaux dans lesquels ils ne voient plus l’action de Dieu.

La question que Jésus posa aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? », il la demande personnellement à chacun d’entre nous. Les Apôtres ont adhéré à la réponse de Simon-Pierre ; « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. ». Lorsque le pape ou notre évêque répond dans des termes différents mais dans le même esprit, il ne répond pas en son nom propre mais au nom de toute la communauté dont il est le pasteur. Et nous aussi, nous adhérons dans la confiance.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

22 août 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1232

Inimaginable !

Certains disciples sont scandalisés par les paroles du Christ parce qu’il vient de leur dire : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean 6,51). Sans doute imaginent-ils avec répulsion le sens propre, c’est-à-dire la possibilité de partager des quartiers de viande humaine. Mais l’Eglise condamne violemment les fidèles qui penseraient qu’il ne s’agit que d’un sens figuré ou d’une allégorie : c’est réellement le Corps du Christ, le Corps de cet homme Jésus le crucifié qui nous est donné à manger. En entendant cela beaucoup d’entre nous penseront également : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » (v.60)

L’affirmation de la présence réelle du Corps du Fils dans l’hostie consacrée et le Sang du Christ sans le vin consacré est une des bases de la foi catholique : « Si quelqu'un nie que dans le très saint sacrement de l'Eucharistie soient contenus vraiment, réellement et substantiellement le corps et le sang conjointement avec l'âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ et, par conséquent, le Christ tout entier, mais s'il dit qu'ils n'y sont qu'en signe (signo) ou en figure (figura) ou par leur vertu (vertute), qu'il soit anathème » (Concile de Trente canon 1 sur l’Eucharistie 11 octobre 1551)

C’est en suivant l’ordre du Christ de célébrer le Jeudi Saint en mémoire de lui (cf. Luc 22,19) que le ministre de l’eucharistie peut dire en son nom : « ceci est mon Corps » et « ceci est mon Sang » et changer la nature propre du pain et du vin en nature du Corps et du Sang du Christ.

Les disciples qui sont restés avec Jésus lui disent par la bouche de Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » (v.69) Cela s’applique tout naturellement à l’enseignement du Christ sur le partage de sa chair : ce sont ses paroles utilisées pour la consécration de pain et du vin qui procurent la vie éternelle en mangeant sa chair et en buvant son sang.

Les acclamations que nous faisons après la consécration pendant la messe s’adressent à quelqu’un qui est présent au milieu de nous : le Fils éternel qui vient pour se donner en nourriture : « Gloire à toi qui était mort… » ; « Agneau de Dieu » ; « Je ne suis pas digne de te recevoir » Ce ne sont pas des acclamations pour nous-mêmes mais la même déclaration que celle de Pierre : « A qui irions-nous Seigneur ? »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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