19ème dimanche du Temps Ordinaire Année "C"

Sagesse 18,6-9 - Psaume 32 - Hébreux 11 ,1-19 - Luc 12,32-48

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Talmont/Gironde

13 août 1989

L'acte de foi

2

Forces Armées de Guyane

11 août 2001

Posséder déjà ce que l'on espère

3

Bosnie Herzégovine

8 août 2004

La foi d'Abraham

4

Brigade Franco-Allemande

11 août 2007

L'épître aux Hébreux

5

Fort Neuf de Vincennes

8 août 2010

Connaître de qu'on ne peut voir

6

Secteur Vermandois

11 août 2013

Cette parole s’adresse-t-elle à nous ?

7

7 août 2016

Posséder ce qu’on espère…

8

Athies & Nesle

11 août 2019

Voir et saluer la promesse de loin

9

7 août 2022

 

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13 août 1989

Talmont/Gironde

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L'acte de foi

Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous nous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Eglise,
parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper

" La foi est le moyen de posséder déjà ce qu'on espère "

Ce début de la lettre de saint Paul qui nous proposée par l'Eglise aujourd'hui, mérite d'être médité en soi. En effet, nous sommes réunis, invités par le Christ à son repas pascal, à son sacrifice non sanglant, par la foi que nous avons en lui. Pour beaucoup de personnes, y compris chrétiennes, la foi est un événement de l'avenir : nous croyons que nous ressusciterons, nous croyons que le Christ reviendra.

Mais dans cette espérance, sommes-nous conscients de profiter déjà de ces éléments? Nous participons déjà à la Résurrection du Christ par notre Baptême. Le Christ vient pour nous dans son eucharistie, nous le chantons, nous le proclamons, mais notre confiance n'est pas aussi grande que celle d'Abraham ou de Sara que saint Paul nous cite en exemples. Sommes-nous prêts à partir vers notre vocation comme ils l'ont fait? Ne sommes-nous pas trop attachés à nos petites habitudes?

Pendant cette période d'été qui est pour nombre d'entre nous un temps de vacances, il faudrait que nous prenions le temps, puisque nous l'avons : rien ne nous presse, de nous rapprocher de Dieu, de lui manifester que, réellement, nous croyons en lui, que l'acte de foi n'est pas une citation creuse mais que cela change notre vie et notre relation aux autres...

Père JeanPaul Bouvier
Curé intérimaire de sainte Radegonde

 

11 août 2001

Forces Armées de Guyane

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Posséder déjà ce que l'on espère

Nous prêchons un Père de miséricorde, prêt à pardonner à tous les hommes pour lesquels son Fils Unique et éternel est mort sur la Croix. Lorsque nous osons en parle autour de nous, il nous est souvent rétorqué : " A quoi sert de croire si, en fin de compte, ton Dieu pardonne à tous ? Autant profiter de ce que la vie nous propose ! "

La réponse à cette affirmation nous est donnée par l'extrait de l'épître aux Hébreux qui nous est proposée aujourd'hui : c'est la foi qui permet de connaître des réalités qu'on ne voit pas.

En effet, nous, chrétiens, catholiques, par le Baptême nous sommes entrés dans le Royaume, non pas par effraction comme les gens de Babel voulaient le faire, mais par l'Amour de Dieu qui nous en a ouvert les portes. Nous avons été configurés au Christ, nous sommes devenus des christs - oints de Dieu - par l'onction (la chrismation) du Baptême et celle de la Confirmation. Nous sommes devenus par Lui, Prêtres Prophètes et Rois.

Chacune des onctions du Baptême, de la Confirmation et de l'Ordination ( les trois Sacrements qui utilisent le saint chrême et qui ne sont pas renouvelables) va insister sur un des aspects de ces attributs du Christ. Le Baptême nous fait héritiers avec le Fils du Royaume, nous devenons rois ; par la Confirmation, l'Esprit Saint nous est donné pour que nous utilisions ses dons afin d'être prophètes, de parler au nom de Dieu ; l'Ordination configure au Christ prêtre et c'est in personna Christi que le prêtre catholique peut célébrer la messe et non par ses qualités personnelles. Il rend présent, à travers le temps et l'espace, le sacrifice du Fils unique du Père qui a donné sa vie une fois pour toutes. La messe ne refait pas l'action de grâce du Christ, elle la rend présente.

Compte tenu de tout cela, nous comprenons mieux ce que l'auteur de l'épître aux Hébreux veut dire lorsqu'il affirme que nous possédons ce que nous espérons : nous sommes déjà dans le Royaume, mais en même temps il reste à construire, à évangéliser pour que tous les hommes soient conscients que le Christ est mort pour nous ouvrir les bras du Père et nous révéler, dans l'Esprit, son Amour infini.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier des Forces Armées en Guyane

8 août 2004

Bosnie Herzégovine

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La foi d'Abraham

Lorsque l’auteur de l’épître aux Hébreux leur écrit sur la foi chrétienne, il ne connaît pas la communauté avec laquelle il correspond. Aussi va-t-il reprendre les grands éléments de la foi juive pour leur montrer qu’ils s’accomplissent dans la personne de Jésus, Fils éternel du Père, grand prêtre dont celui de Jérusalem n’était qu’un pâle reflet.

L’auteur choisit donc, après avoir longuement disserté sur le rôle sacerdotal du Christ, de repartir des patriarches et en particulier d’Abraham. Il développe l’idée que Abraham, Isaac et Jacob sont morts sans avoir connu la réalisation des promesses qui leur avaient été faites. Mais ils ont gardé la foi et l’ont transmise à leurs descendants.

Ils ont pu agir et vivre ainsi parce qu’ils avaient conscience d’être de passage dans ce monde, comme ils avaient été de passage sur leurs terres sans s’y attacher, aspirant à la patrie des cieux.

Ce développement est fait pour faire comprendre à ses lecteurs que la mission de l’homme sur la terre n’est pas de s’attacher aux choses matérielles, mais au contraire d’aspirer aux vérités célestes. Les premières ne sont qu’illusions temporaires et passibles, les secondes sont des réalités éternelles et incorruptibles.

Abraham n’a pas refusé son propre fils qui était pourtant la matérialité de la promesse par confiance en Dieu, de même ne refusons pas à Dieu ce qu’il nous demande, même si, dans une réflexion humaine, nous pensons que ce qu’il demande va à l’encontre de ce que nous croyons. La réalisation des promesses de Dieu est toujours dans des proportions infiniment plus grandes que ce qu’il a promis.

Avec Abraham et comme lui, faisons confiance à Dieu et offrons-lui ce que nous avons de plus cher, nous savons que cela nous sera rendu avec largesse.

père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine

11 août 2007

Brigade Franco-Allemande

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L’épître aux Hébreux

L’épître aux Hébreux, comme son nom l’indique, est destinée à des Judéo-Chrétiens, c’est à dire des chrétiens issus du judaïsme, sans doute ceux de Jérusalem et de Judée. Il est sûr que l’auteur de cette lettre soit un disciple de saint Paul, peut-être le prédicateur Apollos dont se revendiquent certains chrétiens de Corinthe (cf. 1Co 1,12) Elle a dû être écrite vers 65, de façon certaine avant la destruction du Temple de Jérusalem (70 ap.J.C.) dont la liturgie est abondamment commentée dans cette lettre.

Les destinataires de l’épître ont besoin d’une parole d’exhortation : leur ferveur première a disparu : malgré la très belle attitude qu’ils avaient eue lors de leur conversion (cf. 10,32-34) ils se sont laissés aller au découragement (cf.12,12)et désertent les réunions de la communauté locale ; certains ont même délaissé complètement la foi chrétienne (cf. 6,4-6 ; 10,28-31)

Ils attendaient un retour glorieux immédiat du nouveau David et sont surpris par la longueur du délai ; les épreuves et les persécutions dont le christianisme naissant est la victimeajoutent à leur désarroi. Leur foi est ainsi mise en danger.

La comparaison qui vient dans leur esprit entre les splendeurs de l’histoire d’Israël et le caractère humble de la doctrine de Jésus les fait douter de la véracité du changement. D’un côté toute la Majesté de Dieu : les anges, la Promesse et l’Alliance, l’Exode et le don de la Loi, le Temple et les cérémonies de fête avec une multitude de prêtres et de lévites et des troupeaux entiers sacrifiés et brûlés sur l’autel ; de l’autre côté tous les abaissements et humiliations : un Messie qui souffre et qui meurt, des disciples persécutés, une liturgie centrée sur un repas sans temple, sans faste et sans sacrifice ni holocauste.

L’auteur de cette lettre va essayer d’apporter des éléments de réflexion suffisants pour convaincre ceux qui hésitent de la justesse de la foi. Une grande partie de son argumentation repose justement sur la liturgie, le culte à rendre à Dieu. Il va particulièrement insister sur le rôle du Fils de Dieu, seul grand-prêtre véritable : les sacrifices et holocaustes qui sont offerts dans le Temple ne sont que des ersatz effectués par des hommes pécheurs, la preuve en est qu’il faut sans cesse les recommencer, le Christ a offert une fois pour toutes LE sacrifice qu’il est inutile de recommencer, mais auquel ils participent lors des assemblées. La religion d’Israël, pour respectable et bonne qu’elle était, était une pédagogie, préparant les croyants à la véritable présence de Dieu.

Dans l’Ancien Testament, Dieu avait fait voir à Moïse le Temple céleste en lui demandant d’en construire une réplique sur terre, d’abord la Tente de la Rencontre puis le Temple de Jérusalem, le Christ est entré dans le Temple céleste pour y faire le sacrifice, non plus dans une imitation mais dans le Demeure de Dieu.

L’auteur finit sa lettre par des encouragements à rester fidèle aux enseignements reçus.

En lisant aujourd’hui cette lettre, l’Eglise propose à ceux qui se sentent découragés par les ironies, les humiliations, les lazzi qui sont proférés à leur égard en tant que chrétiens de se rappeler l’importance du sacrifice du Christ, et loin de déserter les assemblées, de profiter au maximum de ces dons pour vivre déjà dans le Royaume.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire

8 août 2010

Fort Neuf de Vincennes

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Connaître ce qu’on ne peut voir

Depuis toujours l’homme est obnubilé par le savoir ; comprendre ce qui l’entoure devient primordial, analyser, expliquer, rationaliser, organiser, codifier, décortiquer. En même temps il se rend compte que chaque réponse trouvée implique des quantités d’autres questions. A notre époque ce qui est appelé la ‘Science’ prend des faux-airs du ‘Veau d’or’ du livre de l’Exode (cf. Exode 32) Montaigne ne disait-il pas déjà au XVIème siècle : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » Ce qui est enseigné comme une certitude aujourd’hui peut être infirmée demain, les exemples sont multiples dans l’Histoire.

Les Apôtres avaient vu les miracles que Jésus a faits en Palestine, ils ont entendu son enseignement, ils ont expérimenté le Christ Ressuscité ! Pourtant toutes ces ‘preuves’ matérielles n’ont pas été satisfaisantes, il a fallut qu’ils reçoivent l’Esprit Saint au jour de la Pentecôte pour proclamer cet événement inouï du Salut offert à tous les hommes. Ils voyaient les signes mais n’en connaissaient pas le sens, grâce au don de l’Esprit, ils connaissaient l’action salvifique du Fils du Père alors qu’ils ne voyaient plus les signes.

L’enseignement des Apôtres, continué au long des âges par l’Eglise, ne repose pas sur une démonstration étayée par des preuves mais bien sur l’onction par le Saint-Chrême et l’imposition des mains reçues lors du Baptême et de la Confirmation – éventuellement de l’Ordination. Toute personne ayant reçu ces Sacrements connaît Dieu, non pas d’une façon livresque et intellectuelle, mais dans sa vie quotidienne éclairée par l’Esprit Saint et guidée par sa conscience.

Le catéchisme que nous suivons tout au long de notre vie – et non pas seulement du CE2 à la Profession de Foi – nous permet d’entrer progressivement dans l’intimité du Père en tant que fils et filles, frères et sœurs du Fils qui nous a donné le sens et le goût de la prière. La connaissance de Dieu n’est pas une question de savoirs scolaires mais une approche spirituelle que chacun effectue en fonction de sept dons de l’Esprit Saint (pour mémoire : Sagesse – Force – Intelligence – Science – Amour de Dieu – Conseil – Adoration) mis en œuvre par ses propres moyens physiques ou intellectuels.

Malheureusement, les vicissitudes de la vie ordinaire nous détournent souvent de mener à bien notre chemin qui mène au Royaume, c’est pourquoi il est important de prendre le temps de renouveler sa foi, en particulier de façon communautaire lorsque nous disons le ‘Credo’ le dimanche, de se nourrir du Corps du Christ, de faire régulièrement le point avec le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, d’avoir une vie de prière continue, de méditer la Parole de Dieu au lieu de se contenter de l’écouter distraitement à la messe…

Toutes nos préoccupations, le Père les connaît, son Fils a vécu notre vie d’homme ! Il nous envoie son Esprit pour que nous puissions le connaître, sans le voir certes, mais avec une certitude plus forte que celles qui peuvent être vues ou démontrées.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes

11 août 2013

Secteur Vermandois

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Cette parole s’adresse-t-elle à nous ?

Nous pourrions aussi bien que Pierre poser cette question : nous avons facilement tendance à nous estimer supérieurs aux autres : notre foi nous place au-dessus des conseils évangéliques. L’auteur de l’épître aux hébreux ne nous explique-t-il pas que c’est la foi qui nous sauve en nous donnant l’exemple d’Abraham qui n’hésite pas à offrir son propre fils en sacrifice, car il est sûr que le Seigneur tiendra la promesse qui lui a été faite.

Mais nous qui connaissons la volonté de Dieu et Son désir que l’Homme soit en communion avec Lui, nous devons – en raison même de cette connaissance – être des ‘veilleurs’ de la foi et vivre comme tels c'est-à-dire être « parfaits comme notre Père céleste est parfait » (cf. Matthieu 5,48) et être des exemples pour le monde entier : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,365)

Ce que Jésus dit s’adresse donc bien à tous les disciples et à nous en particulier ; nous devons rester en tenue de service et veiller pour être prêts lorsque le Seigneur viendra. Et, si nous ne savons pas comment faire, nous pouvons demander à l’Esprit Saint de nous indiquer la direction vers laquelle nous trouverons notre façon de servir et de veiller pour accumuler, comme nous dit le texte, des trésors dans le ciel.

Un exemple nous est donné par saint Antoine du désert. Un jour un frère lui demandait : « Comment puis prier sans cesse comme le demande l’évangile ? » L’ermite lui répondit : « Lorsque je vends les corbeilles que j’ai tressées en priant, le marchand m’en donne trois pièces. La première est utilisée pour acheter les palmes afin de continuer mon travail ; la deuxième suffit pour ma subsistance ; je dépose la troisième à l’entrée de ma hutte afin qu’un pauvre puisse la prendre. Cet homme ne m’oubliera pas dans ses prières, que je sois éveillé ou endormi. Ainsi ma prière monte toujours vers le Seigneur.

Ainsi cet exemple nous indique que la charité est un des moyens de veiller et d’assurer une prière perpétuelle mais ce n’est pas le seul ; c’est à chacun de nous de trouver la voie qui conduit à la sainteté suivant les dons que nous avons reçus : « En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit ; à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » (1Corinthiens 12,8-11)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

7 août 2016

Secteur Vermandois

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n°888

Posséder ce qu’on espère…

Lorsqu’il est dit d’une personne qu’elle a des espérances, il est sous-entendu, de façon certaine, qu’elle bénéficiera dans un avenir plus ou proche d’une rentrée d’argent relativement substantielle. C’est la différence avec l’espoir qui est aléatoire et sur lequel il n’y pas de moyen de prédiction.

L’expression de l’auteur de l’épître aux hébreux ‘posséder ce qu’on espère’ est donc surprenante car si nous espérons quelque chose c’est que nous ne la possédons pas encore et si nous la possédons, nous ne l’espérons plus ! Pour expliquer ce paradoxe, l’auteur prend l’exemple d’Abraham.

Abraham a ru dans la parole de Dieu, il a quitté son pays et il vient s’installer en étranger sur cette terre que Dieu a promis à sa descendance. Lorsque Sarah meurt, il achète une grotte et le terrain environnant : « Ainsi, le champ d’Éphrone qui se trouve à Macpéla, en face de Mambré, le champ et la caverne, avec tous les arbres qui y poussent, sur toute sa superficie, tout devint possession d’Abraham, aux yeux des Hittites et de tous ceux qui entraient par la porte de la ville. Après quoi, Abraham ensevelit sa femme Sara dans la caverne du champ de Macpéla, qui est en face de Mambré c’est-à-dire à Hébron, dans le pays de Canaan. » (Genèse 23,17-19)

Par cet achat Abraham montre qu’il sait que ce pays sera possession de ses descendants. La même certitude anime ses fils, Isaac et Ismaël, qui, à leur tour, enterreront leur père dans cette grotte (cf. Genèse 25,9) Jacob a déposé dans cet endroit les corps de ses parents, Isaac et Rebecca, ainsi que la seule femme qu’il ait aimé, Léa, la mère de Joseph et de Benjamin (cf. Genèse 49,32) Joseph, après avoir fait embaumer Jacob à la façon égyptienne, rapporte son père dans cette caverne et lui-même (cf. Genèse 50,13) et enfin le livre de la Genèse s’achève sur cette recommandation : « Joseph dit à ses frères : ‘Je vais mourir. Dieu vous visitera et vous fera remonter de ce pays dans le pays qu’il a fait serment de donner à Abraham, Isaac et Jacob.’ Joseph fit prêter serment aux fils d’Israël, en disant : ‘Quand Dieu vous visitera, vous ferez monter d’ici mes ossements.’ » (Genèse 50,24-26) La grotte de Macpéla, possession des descendants d’Abraham, est comme un témoignage qui annonce la réalisation de cette promesse de Dieu : « le pays que je te donnerai »

L’auteur de l’épître aux hébreux prend l’exemple d’Abraham parce qu’il sait que ses correspondants connaissent l’histoire de la grotte de Macpéla et son rôle dans la promesse de Dieu, il veut leur montrer la similitude avec ce que les chrétiens vivent : nous aspirons à la vie avec le Christ Ressuscité lorsqu’il viendra dans la gloire nous mettre à la place qu’il nous a préparée (cf. Jean 14,3) et déjà nous la possédons par anticipation dans le témoignage du Baptême et de l’Esprit qui nous anime.

Nous avons « un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. » sachons l’utiliser par la prière et la fréquentation des Sacrements.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies

11 août 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1097

Voir et saluer la promesse de loin

L’auteur de l’épitre aux Hébreux, vraisemblablement un disciple de saint Paul, utilise la méthodologie rabbinique du midrash, c'est-à-dire qu’il met en parallèle différents textes bibliques pour leur donner une lumière nouvelle dans la situation contemporaine. Citant abondamment la liturgie du Temple de Jérusalem, cette lettre a dû être écrite avant sa destruction définitive par les Romains (en 70)

Dans le passage qui nous est proposé, Abraham est présenté comme le parangon de l’homme croyant en la promesse que Dieu lui a faite. Une promesse en trois parties : une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, une terre ruisselant de lait et de miel et l’assurance de sa présence à ses côtés. S’il est assuré de la présence de Dieu, Abraham ne verra que les prémices des deux autres  points de cette promesse : la naissance d’Isaac est le début d’une longue lignée et Dieu lui fera voir la Terre qui est promise au peuple et de laquelle Abraham pourra prendre possession en achetant à Macpéla une sépulture pour son épouse Sarah et où il sera déposé lui-même par ses fils Ismaël et Isaac (cf. Genèse 23,9-19 ; 25,8-9).

Ce midrash a pour but de montrer aux convertis lecteurs de l’épitre le sens même de la foi : « posséder ce que l’on espère ». Comme Abraham, les fidèles qui croient  que Jésus Christ est Dieu-le-Fils ne posséderont  que des signes avant-coureurs de la réalisation de la Nouvelle Alliance qu’ils espèrent dans la foi de tout leur cœur. Que possèdent donc ces chrétiens qui soient des signes similaires la naissance d’Isaac et à la grotte de Macpéla pour Abraham ?

En premier lieu les nombreux témoignages des témoins oculaires de Jésus Ressuscité signe glorieux de notre propre résurrection : « Il [Jésus] est aussi la tête du corps, la tête de l’Église : c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté. » (Colossiens 1,18).

Plus visiblement, la participation à l’action de grâce du Christ la veille de mourir sur la Croix, la communion à la Cène comme il nous a dit de le faire « Faites cela en mémoire de moi ! » (cf. Luc 22,19). Une prière dans laquelle le Christ se rend présent de plusieurs façons : dans sa Parole, dans son Corps et dans son Sang mais aussi dans l’assemblée réunie : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Matthieu 18,20)

A notre tour de faire du midrash, relire les textes bibliques, Ancien et Nouveau Testament, afin de les relier à ce que nous vivons quotidiennement. Sous l’action de l’Esprit Saint, nous trouverons les parallèles qui conviennent pour notre temps et pour nos contemporains. Nous aussi nous possédons ce que nous espérons !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
 et Modérateur de la paroisse saint Radegonde

7 août 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1282

Confiance !

Lorsque l’auteur de l’épître aux Hébreux leur écrit sur la foi chrétienne, il ne connaît pas les membres de la communauté avec lesquels il correspond. Aussi va-t-il reprendre les grands éléments de la foi juive pour leur montrer que tous ces événements s’accomplissent pleinement dans la personne de Jésus, Fils éternel du Père, grand prêtre dont celui de Jérusalem n’était qu’un pâle reflet.

L’auteur choisit donc, après avoir longuement disserté sur le rôle sacerdotal du Christ, de repartir des patriarches et en particulier d’Abraham. Il développe l’idée qu’Abraham, Isaac et Jacob sont morts sans avoir connu la réalisation des promesses qui leur avaient été faites. Mais ils ont gardé la foi et l’ont transmise à leurs descendants.

Ils ont pu agir et vivre ainsi parce qu’ils avaient conscience d’être de passage dans ce monde, comme ils avaient été de passage sur leurs terres sans s’y attacher, aspirant à la patrie des cieux.

Ce développement est fait pour amener les lecteurs à comprendre que la mission de l’homme sur la terre n’est pas de s’attacher aux choses matérielles, mais au contraire d’aspirer aux vérités célestes. Les premières ne sont qu’illusions temporaires et passibles, les secondes sont des réalités éternelles et incorruptibles.

Par sa confiance en Dieu, Abraham n’a pas refusé de sacrifier son propre fils qui était pourtant la matérialité de la promesse ; comme lui ne refusons pas à Dieu ce qu’il nous demande, même si, dans une réflexion humaine, nous pensons que ce qu’il demande va à l’encontre de ce que nous croyons. La réalisation des promesses de Dieu est toujours dans des proportions infiniment plus grandes que ce qu’il a promis.

Avec Abraham et comme lui, faisons confiance à Dieu et offrons-lui ce que nous avons de plus cher, nous savons que cela nous sera rendu avec largesse.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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