12 août 2012
Fort Neuf de Vincennes
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n°628
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Cherchez à imiter Dieu
Les Ephésiens, destinataires de cette épître de saint Paul, ont dû être
surpris de cette demande : comment pourrait-on imiter l’Unique Dieu,
l’Infini en toutes choses ? Et Jésus n’a-t-il pas dit aussi à ses
disciples : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre
Père céleste est parfait. » (Matthieu 5,48) ?
A vue humaine cela est totalement impossible, nous nous confortons en
pensant à l’adage : « La perfection n’est pas de ce monde. »
et nous continuons à vivre d’une façon non conforme au message de l’Evangile,
sans complexe ni regret, sûrs que nous sommes que le Père dans son amour
nous pardonnera nos – petits – écarts.
Saint Paul mettait en préambule de ce passage que ses correspondants
avaient reçu en eux « la marque du Saint Esprit de Dieu »
car Jésus l’a promis à ceux qui croiront en lui : « Mais
quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera dans la vérité
tout entière; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu'il entendra,
il le dira et il vous expliquera les choses à venir. » (Jean
16,13) confiants dans cette promesse, nous pouvons nous permettre de viser
la perfection et de tenter d’imiter Dieu.
Après avoir donné quelques exemples concrets, saint Paul énonce son annonce
de la Bonne Nouvelle dans une formule lapidaire : « Vivez
dans l’amour du Christ ! » comme si cette phrase était un
résumé de ce qu’il veut enseigner aux Ephésiens.
A travers les personnes habitant la ville d’Ephèse, l’Apôtre des Gentils
s’adresse à tous les chrétiens du monde entier, qu’ils soient déjà décédés,
vivants ou pas encore nés, ils sont destinataires de cette Parole que
Dieu donne par son héraut.
Nous faisons partie de cette ‘foule immense que nul ne pouvait dénombrer’
(Apocalypse 7,9) nous qui avons reçu le Baptême. Nous sommes à la fois
les récepteurs de l’Evangile en essayant ‘d’imiter Dieu’ dans notre
vie quotidienne, mais aussi – en même temps – les émetteurs de cette Bonne
Nouvelle par notre façon de vivre dans le monde sans être du monde (cf.
Jean 17,15-16)
‘Cherchez à imiter Dieu’ est une formule provocante mais elle
passe inaperçue dans les lectures du dimanche, que ce soit pour nous une
façon de revivifier notre foi pour une pratique nouvelle conforme au Salut
qui nous a été offert.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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9 août 2015
n°828
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Ma chair donnée pour la vie du monde
L’incarnation du Fils éternel du Père est le centre même de la foi chrétienne.
Homme et Dieu, le Christ vient dans le monde pour montrer aux hommes l’amour
que Dieu leur porte. L’Homme, Sommet de la Création dans le premier récit
de la Création (cf. Genèse 1,1-2,4a) premier élément créé pour lequel
Dieu fait comme un écrin la nature environnante dont l’homme est le bénéficiaire
et le responsable dans le second récit (cf. Genèse 2,4b-25)
« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous »
(Jean 1,14) « il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect » (Philippiens
2,7) L’image laissée sur le Saint Suaire de Turin montre un homme véritable,
de belle prestance, grand et musclé qui devait impressionner les foules
déjà par son aspect ; rien à voir avec l’apparence frêle et décharnée
que l’on voit sur la plupart de nos crucifix.
Aussi lorsqu’il parle d’offrir son corps en sacrifice comme l’‘Agneau
de Dieu’ désigné par Jean-Baptiste (cf. Jean1,29.36) les auditeurs
pensent à manger sa propre chair humaine. En effet, contrairement à l’holocauste
où toute la bête est brûlée, dans les sacrifices offerts au Temple, la
viande grillée de l’animal est partagée entre les donateurs et les prêtres
et le reste est brûlé sur l’autel ainsi Dieu et les hommes partagent la
même nourriture. « A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples
s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. » (Jean 6,66)
Mais de la même façon que son Corps est le nouveau Temple (cf. Jean 2,21),
il donne à ses Apôtres son corps d’une autre manière : comme il l’avait
annoncé« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour
la vie du monde. » (Jean 6,51) lors du dernier repas qu’il a pris
avec des Apôtres : « Jésus, ayant pris du pain et prononcé
la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez,
ceci est mon corps. » (Marc 14,22)
Depuis, à l’instar de la génération de saint Paul : « J’ai
moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis »
(1Corinthiens 11,23) les chrétiens perpétuent ce mémorial et communient
au Christ en recevant son Corps Sacramentel dans le Temple de son Corps
mystique, l’Eglise.
Saint Paul prévient : « Ainsi donc, chaque fois que vous
mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du
Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. Et celui qui aura mangé le pain ou
bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps
et du sang du Seigneur. » (Ibid. 11,26-27) Une attitude d’adoration
de notre Seigneur est donc souhaitable lorsque nous nous approchons pour
communier à la messe…
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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12 août 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1025
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Fortifié par cette nourriture
Le prophète Elie a une importance toute particulière dans l’histoire
du Peuple de Dieu et donc dans la foi d’Israël. Il est inspiré par Dieu
à un moment où, sous l’influence de la reine Jézabel, les prophètes du
dieu Baal ont envahi le pays et ils ont détourné le Peuple de l’Alliance
conclue avec Abraham et ses descendants. Face à eux, Elie les met au défi
de faire agréer par leur dieu un holocauste ; toute la journée ils
échouent, Baal ne se manifeste pas malgré leurs supplications, leurs cris
et les lacérations qu’ils s’infligent ; le soir venu, à la prière
d’Elie, le Seigneur consume l’holocauste en un instant par le feu venu
du ciel et les prophètes de Baal sont mis à mort (cf. 1Roi 18,19-40)
Elie est aussi dans la mémoire collective d’Israël le seul prophète qui,
à la fin de son séjour, sur terre a été enlevé au ciel dans un tourbillon
sous les yeux de son disciple Elisée par le « char de feu du Seigneur »
(cf. 2Rois 2,9-14) Les juifs attendent son retour pour qu’il annonce le
règne du Messie (cf. Jean 1,21)
Dans le passage lu ce dimanche, le prophète fuit devant les menaces de
mort qui sont proférées contre lui et il se réfugie au désert et il demande
au Seigneur de lui ôter la vie : « il ne vaut pas mieux que
ses pères » puisque sa mission a échoué et le peuple est toujours
égaré par les prophètes de Baal. Loin d’exaucer sa demande, le Seigneur
lui envoie un ange avec du pain et de l’eau. « Fortifié par cette
nourriture » venue du ciel comme la manne, Elie marche quarante
jours et quarante nuits pour rencontrer Dieu à l’Horeb.
Chrétiens éclairés par la prédication de Jésus, les lettres des Apôtres
et l’enseignement de l’Eglise, nous voyons dans l’histoire d’Elie comme
un concentré de ce nous vivons nous-mêmes. Sous l’action de l’Esprit Saint,
par nos prières faites « Au Nom de Jésus », nous pouvons
tenir tête et vaincre nos détracteurs comme Elie face aux prophètes de
Baal. Comme lui également nous sommes quelquefois désemparés devant un
échec apparent de notre mission, mais nous reprenons courage grâce au
« pain venu du ciel »
En recevant régulièrement par la communion au Corps du Christ « le
pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée
pour la vie du monde. » (Jean 6,51) nous nous mettons debout pour
aller rencontrer le Père là où nous attend pour se montrer à nous…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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8 août 2021
Nesle & Athies
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n°1230
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Je suis le pain vivant
Cette présence, on la nomme "réelle", non à titre exclusif,
comme si les autres présences n'étaient pas "réelles ", mais
par excellence, parce qu'elle est substantielle et que, par elle, le Christ,
Dieu et homme, se rend présent tout entier. Ce serait donc une mauvaise
explication de cette sorte de présence que de prêter au corps du Christ
glorieux une nature spirituelle ["pneumatique "] omniprésente,
ou de réduire la présence eucharistique aux limites d'un symbolisme, comme
si ce sacrement si vénérable ne consistait en rien autre qu'en un signe
efficace "de la présence spirituelle du Christ et de son intime union
en son corps mystique avec les membres fidèles
Si ce symbolisme eucharistique nous fait saisir l'effet propre de
ce sacrement, qui est l'unité du corps mystique, il ne rend pas compte
et ne donne pas l'expression de ce qui, dans la nature de ce sacrement,
le distingue des autres, Car l'enseignement constant départi par l'Eglise
aux catéchumènes, le sens du peuple chrétien, la doctrine définie par
le concile de Trente et les paroles elles-mêmes par lesquelles le Christ
institua la sainte Eucharistie, nous obligent de professer que "'Eucharistie
est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a souffert pour nos péchés
et que le Père a ressuscité dans sa bonté "
Encyclique "Mysterium Fidei " de
Paul VI (3 septembre 1965)
Les travaux du Concile Vatican II ainsi que le langage ecclésiastique
auraient pu laisser penser que le sacrifice eucharistique n’était qu’un
signe exceptionnel de la présence du Christ dans son Eglise. Le pape Paul
VI remet les éléments à leur place en rappelant la doctrine du Concile
de Trente qui affirme la foi catholique du changement de ‘substance’
du pain en Corps réel du Christ.
Ce dogme s’appuie sur l’Ecriture avec les paroles du Christ lors du repas
pascal pris dans le Cénacle avec ses Apôtres le Jeudi Saint. Ces paroles
sont réaffirmées par saint Paul comme un élément de foi qui est transmis
dans l’Esprit Saint (cf. 1Corinthiens 11,24sv.)
Tout le discours sur le ‘pain de vie’ qui se trouve dans le IVème
évangile est un développement sur le don qui est fait aux croyants.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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