19ème dimanche Temps Ordinaire - Année A

1Rois 19,9a.11-13a - Psaume 84 - Romains 9,1-5 - Matthieu 14,22-33

1

Forces Armées de Guyane

10 août 2002

Fête de saint Laurent

2

Brigade Franco-Allemande

9 août 2008

Le murmure d'une brise légère

3

Fort Neuf de Vincennes

7 août 2011

Les frères de race

4

Secteur Vermandois

10 août 2014

Dominer le mal

5

Athies & Nesle

13 août 2017

Confiance, c’est moi !

6

9 août 2020

Vraiment, tu es le Fils de Dieu !

7

 

13 août 2023

La discrétion de Dieu

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10 août 2002

Forces Armées de Guyane

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Fête de saint Laurent

La ville de saint Laurent fête aujourd'hui son saint patron. Il n'est pas nécessaire de revenir sur les faits historiques qui lui ont donné ce nom, ni sur l'histoire de saint Laurent lui-même.

Martyr, en grec marturos signifie témoin. Les martyrs sont des personnes, hommes femmes, enfants, qui ont témoigné de leur attachement au Christ jusqu'à le préférer à leur propre vie. Face à l'intolérance et à l'incompréhension de leurs contemporains - que ce soit aux premiers siècles ou de nos jours - ils ont choisi de mourir plutôt que de renier le Sauveur.

Qu'en serait-il pour nous est une question que nous devons nous poser tous les jours ? Aurions-nous la constance de tenir ferme ? Mais il faut aussi compter sur la force de l'Esprit Saint et non pas seulement sur nos seules forces humaines.

Réfléchissons sur la liturgie et la couleur rouge qu'elle propose pour fêter les martyrs. La première pensée qui vient à notre esprit est bien sûr la couleur du sang, le sang que les martyrs ont versé pour affirmer leur foi dans le Rédempteur. C'est une bonne interprétation ! Mais elle est incomplète. Il y a - au moins - deux autres acceptations possibles.

Le rouge est aussi la couleur de l'Esprit Saint, celui de la Pentecôte, celui de la Confirmation ou des ordinations ces fêtes et Sacrements qui sont également célébrés avec des ornements de couleur rouge car ce sont aussi des témoignages. Le rouge évoque le feu qui descend sur les apôtres, le feu spirituel qui brûle dans le cœur des croyants.

L'Apocalypse de saint Jean nous donne aussi une autre interprétation de cette couleur : " L'un des Vieillards prit alors la parole et me dit: 'Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où viennent-ils?' Et moi de répondre: 'Monseigneur, c'est toi qui le sais.' Il reprit: 'Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve: ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau !' " (Ap 7,13-14) La couleur liturgique évoque alors le sang que le Christ a répandu sur la Croix, celui qu'il a donné à boire à ses disciples en leur disant " Prenez et buvez-en tous, ceci est la coupe de mon sang… " Ce sang qui, bien que rouge, blanchit les âmes de toute souillure

Et pour nous qui avons été Baptisés, Confirmés, qui avons reçu l'eucharistie, nous sommes aussi blanchis par le sang de l'Agneau et, tous les jours, nous avons à vivre le martyre - le témoignage de notre foi, de notre salut - devant nos contemporains. Les martyrs du passé, saint Laurent et les autres, sont pour nous, non pas des modèles car nous ne sommes pas appelés à faire la même chose qu'eux, mais des exemples de ce que l'Esprit Saint peut permettre de faire à nos forces humaines.

Prions ensemble pour que nous sachions - ici et maintenant - porter notre témoignage devant les hommes et les femmes du XXIème siècle.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

10 août 2008

Brigade Franco-Allemande

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Le murmure d’une brise légère

Lorsque nous pensons à Dieu le Père, nous l’imaginons davantage proche des visions d’Isaïe avec des manifestations de gloire et de puissance que du signe discret qui est donné au prophète Elie.

Cette page du premier livre des Rois est une indication pour toutes les générations qui cherchent Dieu d’une façon générale et pour les chrétiens en particulier à qui le Père a été révélé par le Fils. La lecture de ce texte nous met en garde contre un emballement pour des choses visibles et fortes : ce n’est pas toujours là que le Père nous guide. Le prophète Elie sait discerner la présence de Dieu, il ne se laisse pas impressionné par l’ouragan, le tremblement de terre ou le feu mais dès qu’il entend la brise légère il se couvre le visage de son manteau.

Nous aimerions bien que dans notre prière le Père se manifeste puissamment que nous ayons un signe tangible de l’‘efficacité’ de ce que nous faisons et quelquefois nous partons sur un signe qui paraît puissant dans notre vie, sans discernement mais presque par tocade. Abusés par un tremblement de terre dans le quotidien, nous ne verrons pas la brise légère où le Seigneur se propose à nous.

Dans les exercices de saint Ignace, il est souligné la disponibilité que le croyant doit avoir. La prière n’est pas simplement une demande ou une action de grâce, elle est surtout une écoute de la volonté du Père pour notre quotidien. La participation aux Sacrements nous donne cet appétit et cette attente du dessein de Dieu pour la mission à laquelle il nous invite.

Ainsi, lorsque nous avons l’impression que notre prière est stérile, machinale, superficielle, rappelons-nous cet épisode et soyons sûrs que Dieu, Père, Fils et Esprit, est avec nous ; de même lorsque nous avons l’impression inverse demandons-nous si nous ne nous leurrons pas.

Attentifs aux signes discrets que le Père nous envoie, nous pourrons progresser dans la voie qui mène vers Lui.

Père JeanPaul Bouvier

8 août 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Les frères de race

La tristesse de saint Paul est profonde : il constate que les juifs, les descendants d’Abraham, les héritiers de la promesse, les membres du peuple de Dieu, refusent le Christ à la venue duquel leur communauté était préparée par la pédagogie de Dieu. Leurs Prophètes l’avaient annoncé, leurs Psaumes l’avaient chanté mais comme les disciples d’Emmaüs ils sont « Ô cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu'ont annoncé les Prophètes ! » (Luc 24,25)

Dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, saint Paul, après avoir rappelé l’histoire du peuple Elu depuis les origines jusqu’à l’annonce de Jean-Baptiste et la mission de Jésus, dit aux auditeurs : « Frères, vous les enfants de la race d'Abraham et vous ici présents qui craignent Dieu, c'est à vous que ce message de salut a été envoyé. » (Actes 13,26)

Fier de ses origines : « Je suis Juif. Né à Tarse en Cilicie, j'ai cependant été élevé ici dans cette ville [Jérusalem], et c'est aux pieds de Gamaliel que j'ai été formé à l'exacte observance de la Loi de nos pères, et j'étais rempli du zèle de Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. » (Actes 22,3) saint Paul est le premier à comprendre que le message chrétien n’est pas exclusivement adressé au peuple juif, mais qu’à partir de celui-ci il s’adresse à tous les humains. Toute sa vie, il commencera par prêcher dans les synagogues avant de se tourner vers les païens.

Vingt siècles après saint Paul et les premiers prédicateurs de l’Evangile, les choses n’ont pas beaucoup évolué et chacun d’entre nous peut constater que des personnes formées et éduquées dans la foi en Jésus-Christ ne déchiffrent plus l’importance de la pédagogie de Dieu qui nous ouvre le chemin qui conduit vers Lui. Comme saint Paul c’est vers eux d’abord que nous devons aller pour élargir ensuite notre annonce de la Bonne Nouvelle à tous ceux qui sont dans une recherche sincère de spiritualité transcendante.

Il ne s’agit plus de convertir des personnes adhérant à un polythéisme d’Etat, mais essentiellement des hommes et des femmes englués dans un matérialisme forcené et immédiat. Le Salut et sa conception n’ont pas changé mais la nécessité de l’annoncer d’une autre façon a vu le jour au fil des siècles. Un nouveau ‘Veau d’or’ (cf. Exode 32) a été fondu avec nos possessions actuelles parce que nous ne savons pas plus écouter avec foi la Parole de Dieu que les hébreux lors de leur libération de l’esclavage d’Egypte.

Sans doute avons-nous besoin d’un ‘chemin de Damas’ pour devenir de nouveaux saint Paul, mais le chrétien Ananie a participé à cette conversion en baptisant Saül, le persécuteur des chrétiens (cf. Actes 9) et si nous n’avons pas la capacité de ‘l’Apôtre des gentils’ au moins avons-nous celle d’accompagner dans les conversions ceux qui nous sont désignés par le Fils.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

10 août 2014

Secteur Vermandois

n°768

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Dominer le mal

Après une nuit de prières sur la montagne, Jésus vient à la rencontre de ses disciples en marchant sur la mer. Il est nécessaire de situer la notion de la mer dans l’esprit du judaïsme car, même si, dans les villages bordant le lac de Tibériade, il y a de nombreux pécheurs dont les disciples, la mer est considérée comme le domaine du mal, l’antre du Léviathan, le monstre maléfique : « Ce jour-là, le Seigneur châtiera de son épée dure et grande et forte, Léviathan, le serpent fuyard, Léviathan, le serpent tortueux ; il tuera le dragon de la mer. » (Isaïe 27,1)>

Lorsque Jésus expulse les démons de deux possédés dans un troupeau de porcs ceux-ci vont immédiatement se précipiter dans la mer (cf. Matthieu 8,28-32) Le livre de l’Apocalypse montre la ‘Bête’ montant de la mer : « Alors, j’ai vu monter de la mer une Bête ayant dix cornes et sept têtes, avec un diadème sur chacune des dix cornes et, sur les têtes, des noms blasphématoires. » (Apocalypse 13,1) et dans la description du monde transformé pour le Royaume, le mal n’existe plus : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. » (Apocalypse 21,1)>

Ainsi, Jésus venant à la rencontre de ses disciples en marchant sur la mer leur montre, non seulement sa puissance sur les éléments qu’il a déjà manifestée lors de l’épisode de la ‘Tempête apaisée’ (cf. Matthieu 8,24-27) mais aussi qu’il est vainqueur du mal et du péché.>

Pierre, faisant confiance à Jésus, peut lui aussi marcher sur la mer, c'est-à-dire dominer le mal comme le Maître, mais doutant qu’il puisse maîtriser cette puissance, il commence à s’enfoncer et s’écrie : « >Seigneur, sauve-moi ! » et « Jésus étendit la main, le saisit »

Si nous faisons confiance au Christ Ressuscité, la puissance qui est mise en nous est encore plus grande et nous avons toutes les possibilités en nous pour mener à bien la mission qu’il nous confie, fût-elle apparemment aussi impossible que de marcher sur la mer ! Nous savons aussi qu’en cas de doute ou de défaillance, nous n’avons qu’à appeler : « >Seigneur, sauve-moi ! » et aussitôt le Christ vient à notre aide.

Constatant l’aide qui nous est donnée lors de l’accomplissement de la mission, n’oublions pas l’action de grâce et, comme les disciples, prosternons-nous dans un acte d’adoration en reconnaissant : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Configurés au Fils unique du Père par le Baptême, il ne s’agit pas de s’émerveiller de ce qu’a fait le Christ car nous pouvons effectuer les mêmes œuvres que lui : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père,> et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils>. » (Jean 14,12-13)>

Osons demander : le Christ le fera !>

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

13 août 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°955

Confiance, c’est moi !

Pierre est un homme pragmatique : lors de la Transfiguration (cf. Matthieu 17,1-9), il propose de construire « trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. » ; après la Résurrection, au bord du lac, pour éviter l’oisiveté, il garde ses bonnes habitudes : « Je vais pêcher » (cf. Jean 21,3) Mais il est aussi enthousiaste : « Jésus leur demanda : ‘Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?’ Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : ‘Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !’ » (Matthieu 16,15-16) et pour avoir part au Royaume il est prêt à tout accepter de la part de Jésus : « Pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » (Jean 13,9)

Ces deux traits de caractère se retrouvent dans cet épisode où Jésus rejoint la barque en marchant sur la mer ; comme les autres Apôtres, Pierre croit d’abord voir un fantôme, mais, dans un acte de foi, il pose la question : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » (v.28) Jésus ne répond pas directement à son attente, il lui dit simplement « Viens ! »

Spontanément, Pierre obéit plein de confiance envers Jésus ; presqu’aussitôt, après quelques pas, il réalise l’impossibilité de son action, devant la force du vent et les vagues qui grossissent, il prend peur et « il commençait à enfoncer, il cria : ‘Seigneur, sauve-moi !’ » (v.30) Le reproche que lui fait Jésus : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (v.31) paraît un peu infondé. Bien sûr Pierre n’a pas eu une confiance absolue en la parole du Christ qui lui demandait de le rejoindre, mais il avait la certitude que, malgré la difficulté que présentaient l’eau et le vent, Jésus pouvait le sauver de sa situation désespérée. Dès qu’ils sont en sécurité dans la barque – mais pas avant – le vent cesse et la mer se calme. Devant de tels prodiges, les disciples s’exclament : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » (v.33)

Plusieurs fois dans les évangiles cette exclamation revient de la part des disciples. Pourtant, tous s’enfuient lors de l’arrestation de Jésus au jardin des oliviers. Le même Pierre va jusqu’à le renier : « Je ne connais pas cet homme ! » (Matthieu 26,74) Après la mort de Jésus, tous se cachent : « les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs » (Jean 20,19) Pierre lui-même ne comprend pas lorsqu’il entre et constate que le tombeau est vide (cf. Jean 20,6ss)

Les disciples avaient vu tant de miracles, de guérisons, et même de réanimations qu’ils auraient dû avoir confiance : Jésus n’avait-il pas annoncé lui-même ce qui devait lui arriver : être rejeté, souffrir, mourir  et ressusciter ! Mais ils n’avaient pas le discernement nécessaire, il leur sera donné lors de l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte ; oubliant toute peur, Pierre monte alors sur la terrasse pour annoncer aux pèlerins de Pâque la Bonne Nouvelle du Salut : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Elevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez. » (Actes 2,32-33)

Aujourd’hui, c’est à nous que Jésus dit : « Confiance, c’est moi ! » Inspirés par l’Esprit et nourris de l’Eucharistie, nous obéissons à l’ordre du Fils : « Viens ! » et nous allons jusqu’à lui sans perdre foi devant des éléments contraires car nous savons qu’il nous sauve.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

9 août 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1164

Vraiment, tu es le Fils de Dieu !

Les disciples sont surprenants :

  • ils ont été témoins des nombreuses guérisons que Jésus a faites lorsqu’ils étaient de l’autre côté du lac (cf. Matthieu 14,14) ;
  • ce sont eux-mêmes qui ont distribué les cinq pains et les deux poissons qui ont permis de nourrir à satiété cinq mille hommes sans compter femmes et enfants tout en récupérant douze paniers pleins (cf. vv. 19-20) ;
  • ils ont vu le maître marcher sur les eaux alors que les vagues battaient leur barque à cause de vents contraires (v. 24) ;
  • ils ont entendu le Seigneur accéder à la demande impossible de Pierre (v. 29) ce pêcheur qui connait si bien la mer et ses chaussetrappes ;
  • ils ont assisté au sauvetage qui s’ensuivit à cause de son manque de foi (v.31).

Malgré tous ces éléments qui, chacun individuellement, manifestent que Jésus est Dieu-le-Fils, Pierre et les autres disciples manquent de foi : ils ont crié de peur en croyant voir un fantôme (v. 26) et, tous, ils doutent malgré les paroles rassurantes de Jésus : « Confiance ! C’est moi ; n’ayez plus peur ! » (v. 27)

La mer est le domaine du monstre maléfique Léviathan qui ne sera vaincu qu’à la fin du monde (cf. Isaïe 27,1). Les flots qui battent la barque sont le signe du Mal qui interdit aux disciples de voir que Jésus ne craint pas ce déchainement des eaux et du vent : il les domine. Lorsque Jésus monte dans la barque avec Pierre, les flots se calment parce qu’ils ont perdu leur influence sur les hommes, ils ne peuvent plus lutter directement contre la reconnaissance du Messie alors les disciples peuvent s’exclamer en vérité : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » (v. 33)

« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (v. 31) A travers Pierre, les autres disciples restés dans la barque sont aussi visés par cette triste constatation de Jésus. De même tous les chrétiens sont concernés : tous les jours le Christ se manifeste dans son Eglise, et ailleurs, par des signes aussi éclatants que ceux qui sont évoqués dans ce passage d’Evangile et pourtant les disciples d’aujourd’hui attendent toujours plus.

Les chrétiens sont toujours dans cette barque battue par les flots. Le Fils du Père vient vers eux par des signes, mais au lieu d’entendre et d’adhérer à la parole qui leur est donnée : « Confiance ! C’est moi ; n’ayez plus peur ! » (v. 27), ils se laissent submerger par les attaques du péché, de la crainte. Ils ne voient que leur entourage proche et ils ignorent les signes le Christ leur donne.

L’Esprit Saint nous donne le discernement pour entendre la Parole et la suivre.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

13 août 2023

Paroisses Nesle & Athies

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n°1335

La discrétion de Dieu

Lorsque nous pensons à Dieu le Père, nous l’imaginons davantage proche des visions d’Isaïe avec des manifestations de gloire et de puissance que du signe discret qui est donné au prophète Elie.

Cette page du premier livre des Rois est une indication pour toutes les générations qui cherchent Dieu d’une façon générale et pour les chrétiens en particulier à qui le Père a été révélé par le Fils. La lecture de ce texte nous met en garde contre un emballement pour des choses visibles et fortes : ce n’est pas toujours là que le Père nous guide. Le prophète Elie sait discerner la présence de Dieu, il ne se laisse pas impressionné par l’ouragan, le tremblement de terre ou le feu mais dès qu’il entend la brise légère il se couvre le visage de son manteau.

Nous aimerions bien que dans notre prière le Père se manifeste puissamment, que nous ayons un signe tangible de l’‘efficacité’ de ce que nous faisons et quelquefois nous partons sur un signe qui paraît puissant dans notre vie, sans discernement mais presque par tocade. Si nous nous laissons abuser par les ‘tremblements de terre’ de notre quotidien, nous ne verrons plus la ‘brise légère’ où le Seigneur se révèle à nous.

Dans les exercices de saint Ignace, la disponibilité que le croyant doit avoir est particulièrement importante. La prière n’est pas simplement une demande ou une action de grâce, elle est surtout une écoute de la volonté du Père pour notre quotidien. La participation aux Sacrements nous donne cet appétit et cette attente du dessein de Dieu pour la mission à laquelle il nous invite.

Ainsi, lorsque nous avons l’impression que notre prière est stérile, machinale, superficielle, rappelons-nous cet épisode et soyons sûrs que Dieu, Père, Fils et Esprit, est avec nous avec sagesse ; de même lorsque nous avons l’impression inverse demandons-nous si nous ne nous leurrons pas.

Attentifs aux signes discrets que le Père nous envoie, nous pourrons progresser dans la voie qui mène vers Lui.

+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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