10 août 2002
Forces Armées de Guyane
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Fête de saint Laurent
La ville de saint Laurent fête aujourd'hui son saint patron. Il n'est
pas nécessaire de revenir sur les faits historiques qui lui ont donné
ce nom, ni sur l'histoire de saint Laurent lui-même.
Martyr, en grec marturos signifie témoin. Les martyrs sont des
personnes, hommes femmes, enfants, qui ont témoigné de leur attachement
au Christ jusqu'à le préférer à leur propre vie. Face à l'intolérance
et à l'incompréhension de leurs contemporains - que ce soit aux premiers
siècles ou de nos jours - ils ont choisi de mourir plutôt que de renier
le Sauveur.
Qu'en serait-il pour nous est une question que nous devons nous poser
tous les jours ? Aurions-nous la constance de tenir ferme ? Mais il faut
aussi compter sur la force de l'Esprit Saint et non pas seulement sur
nos seules forces humaines.
Réfléchissons sur la liturgie et la couleur rouge qu'elle propose pour
fêter les martyrs. La première pensée qui vient à notre esprit est bien
sûr la couleur du sang, le sang que les martyrs ont versé pour affirmer
leur foi dans le Rédempteur. C'est une bonne interprétation ! Mais elle
est incomplète. Il y a - au moins - deux autres acceptations possibles.
Le rouge est aussi la couleur de l'Esprit Saint, celui de la Pentecôte,
celui de la Confirmation ou des ordinations ces fêtes et Sacrements qui
sont également célébrés avec des ornements de couleur rouge car ce sont
aussi des témoignages. Le rouge évoque le feu qui descend sur les apôtres,
le feu spirituel qui brûle dans le cœur des croyants.
L'Apocalypse de saint Jean nous donne aussi une autre interprétation
de cette couleur : " L'un des Vieillards prit alors la parole et me
dit: 'Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où viennent-ils?'
Et moi de répondre: 'Monseigneur, c'est toi qui le sais.' Il reprit: 'Ce
sont ceux qui viennent de la grande épreuve: ils ont lavé leurs robes
et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau !' " (Ap 7,13-14) La
couleur liturgique évoque alors le sang que le Christ a répandu sur la
Croix, celui qu'il a donné à boire à ses disciples en leur disant " Prenez
et buvez-en tous, ceci est la coupe de mon sang… " Ce sang qui, bien
que rouge, blanchit les âmes de toute souillure
Et pour nous qui avons été Baptisés, Confirmés, qui avons reçu l'eucharistie,
nous sommes aussi blanchis par le sang de l'Agneau et, tous les jours,
nous avons à vivre le martyre - le témoignage de notre foi, de notre salut
- devant nos contemporains. Les martyrs du passé, saint Laurent et les
autres, sont pour nous, non pas des modèles car nous ne sommes pas appelés
à faire la même chose qu'eux, mais des exemples de ce que l'Esprit Saint
peut permettre de faire à nos forces humaines.
Prions ensemble pour que nous sachions - ici et maintenant - porter notre
témoignage devant les hommes et les femmes du XXIème siècle.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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10 août 2008
Brigade Franco-Allemande
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Le murmure d’une brise légère
Lorsque nous pensons à Dieu le Père, nous l’imaginons davantage proche
des visions d’Isaïe avec des manifestations de gloire et de puissance
que du signe discret qui est donné au prophète Elie.
Cette page du premier livre des Rois est une indication pour toutes les
générations qui cherchent Dieu d’une façon générale et pour les chrétiens
en particulier à qui le Père a été révélé par le Fils. La lecture de ce
texte nous met en garde contre un emballement pour des choses visibles
et fortes : ce n’est pas toujours là que le Père nous guide. Le prophète
Elie sait discerner la présence de Dieu, il ne se laisse pas impressionné
par l’ouragan, le tremblement de terre ou le feu mais dès qu’il entend
la brise légère il se couvre le visage de son manteau.
Nous aimerions bien que dans notre prière le Père se manifeste puissamment
que nous ayons un signe tangible de l’‘efficacité’ de ce que nous
faisons et quelquefois nous partons sur un signe qui paraît puissant dans
notre vie, sans discernement mais presque par tocade. Abusés par un tremblement
de terre dans le quotidien, nous ne verrons pas la brise légère
où le Seigneur se propose à nous.
Dans les exercices de saint Ignace, il est souligné la disponibilité
que le croyant doit avoir. La prière n’est pas simplement une demande
ou une action de grâce, elle est surtout une écoute de la volonté du Père
pour notre quotidien. La participation aux Sacrements nous donne cet appétit
et cette attente du dessein de Dieu pour la mission à laquelle il nous
invite.
Ainsi, lorsque nous avons l’impression que notre prière est stérile,
machinale, superficielle, rappelons-nous cet épisode et soyons sûrs que
Dieu, Père, Fils et Esprit, est avec nous ; de même lorsque nous
avons l’impression inverse demandons-nous si nous ne nous leurrons pas.
Attentifs aux signes discrets que le Père nous envoie, nous pourrons
progresser dans la voie qui mène vers Lui.
Père JeanPaul Bouvier
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8 août 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Les frères de race
La tristesse de saint Paul est profonde : il constate que les juifs,
les descendants d’Abraham, les héritiers de la promesse, les membres du
peuple de Dieu, refusent le Christ à la venue duquel leur communauté était
préparée par la pédagogie de Dieu. Leurs Prophètes l’avaient annoncé,
leurs Psaumes l’avaient chanté mais comme les disciples d’Emmaüs ils sont
« Ô cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu'ont annoncé
les Prophètes ! » (Luc 24,25)
Dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, saint Paul, après avoir rappelé
l’histoire du peuple Elu depuis les origines jusqu’à l’annonce de Jean-Baptiste
et la mission de Jésus, dit aux auditeurs : « Frères, vous
les enfants de la race d'Abraham et vous ici présents qui craignent Dieu,
c'est à vous que ce message de salut a été envoyé. » (Actes 13,26)
Fier de ses origines : « Je suis Juif. Né à Tarse en Cilicie,
j'ai cependant été élevé ici dans cette ville [Jérusalem], et c'est
aux pieds de Gamaliel que j'ai été formé à l'exacte observance de la Loi
de nos pères, et j'étais rempli du zèle de Dieu, comme vous l'êtes tous
aujourd'hui. » (Actes 22,3) saint Paul est le premier à comprendre
que le message chrétien n’est pas exclusivement adressé au peuple juif,
mais qu’à partir de celui-ci il s’adresse à tous les humains. Toute sa
vie, il commencera par prêcher dans les synagogues avant de se tourner
vers les païens.
Vingt siècles après saint Paul et les premiers prédicateurs de l’Evangile,
les choses n’ont pas beaucoup évolué et chacun d’entre nous peut constater
que des personnes formées et éduquées dans la foi en Jésus-Christ ne déchiffrent
plus l’importance de la pédagogie de Dieu qui nous ouvre le chemin qui
conduit vers Lui. Comme saint Paul c’est vers eux d’abord que nous devons
aller pour élargir ensuite notre annonce de la Bonne Nouvelle à tous ceux
qui sont dans une recherche sincère de spiritualité transcendante.
Il ne s’agit plus de convertir des personnes adhérant à un polythéisme
d’Etat, mais essentiellement des hommes et des femmes englués dans un
matérialisme forcené et immédiat. Le Salut et sa conception n’ont pas
changé mais la nécessité de l’annoncer d’une autre façon a vu le jour
au fil des siècles. Un nouveau ‘Veau d’or’ (cf. Exode 32) a été
fondu avec nos possessions actuelles parce que nous ne savons pas plus
écouter avec foi la Parole de Dieu que les hébreux lors de leur libération
de l’esclavage d’Egypte.
Sans doute avons-nous besoin d’un ‘chemin de Damas’ pour devenir
de nouveaux saint Paul, mais le chrétien Ananie a participé à cette conversion
en baptisant Saül, le persécuteur des chrétiens (cf. Actes 9) et si nous
n’avons pas la capacité de ‘l’Apôtre des gentils’ au moins avons-nous
celle d’accompagner dans les conversions ceux qui nous sont désignés par
le Fils.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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10 août 2014
Secteur Vermandois
n°768
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Dominer le mal
Après une nuit de prières sur la montagne, Jésus vient à la rencontre
de ses disciples en marchant sur la mer. Il est nécessaire de situer la
notion de la mer dans l’esprit du judaïsme car, même si, dans les villages
bordant le lac de Tibériade, il y a de nombreux pécheurs dont les disciples,
la mer est considérée comme le domaine du mal, l’antre du Léviathan, le
monstre maléfique : « Ce jour-là, le Seigneur châtiera de
son épée dure et grande et forte, Léviathan, le serpent fuyard, Léviathan,
le serpent tortueux ; il tuera le dragon de la mer. » (Isaïe
27,1)>
Lorsque Jésus expulse les démons de deux possédés dans un troupeau de
porcs ceux-ci vont immédiatement se précipiter dans la mer (cf. Matthieu
8,28-32) Le livre de l’Apocalypse montre la ‘Bête’ montant de la
mer : « Alors, j’ai vu monter de la mer une Bête ayant dix
cornes et sept têtes, avec un diadème sur chacune des dix cornes et, sur
les têtes, des noms blasphématoires. » (Apocalypse 13,1) et dans
la description du monde transformé pour le Royaume, le mal n’existe plus :
« Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le
premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y
en a plus. » (Apocalypse 21,1)>
Ainsi, Jésus venant à la rencontre de ses disciples en marchant sur la
mer leur montre, non seulement sa puissance sur les éléments qu’il a déjà
manifestée lors de l’épisode de la ‘Tempête apaisée’ (cf. Matthieu
8,24-27) mais aussi qu’il est vainqueur du mal et du péché.>
Pierre, faisant confiance à Jésus, peut lui aussi marcher sur la mer,
c'est-à-dire dominer le mal comme le Maître, mais doutant qu’il puisse
maîtriser cette puissance, il commence à s’enfoncer et s’écrie :
« >Seigneur, sauve-moi ! » et « Jésus étendit
la main, le saisit »
Si nous faisons confiance au Christ Ressuscité, la puissance qui est
mise en nous est encore plus grande et nous avons toutes les possibilités
en nous pour mener à bien la mission qu’il nous confie, fût-elle apparemment
aussi impossible que de marcher sur la mer ! Nous savons aussi qu’en
cas de doute ou de défaillance, nous n’avons qu’à appeler : « >Seigneur,
sauve-moi ! » et aussitôt le Christ vient à notre aide.
Constatant l’aide qui nous est donnée lors de l’accomplissement de la
mission, n’oublions pas l’action de grâce et, comme les disciples, prosternons-nous
dans un acte d’adoration en reconnaissant : « Vraiment, tu
es le Fils de Dieu ! »
Configurés au Fils unique du Père par le Baptême, il ne s’agit pas de
s’émerveiller de ce qu’a fait le Christ car nous pouvons effectuer les
mêmes œuvres que lui : « Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de
plus grandes, parce que je pars vers le Père,> et tout ce que vous
demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans
le Fils>. » (Jean 14,12-13)>
Osons demander : le Christ le fera !>
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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13 août 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°955
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Confiance, c’est moi !
Pierre est un homme pragmatique : lors de la Transfiguration (cf.
Matthieu 17,1-9), il propose de construire « trois tentes, une
pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. » ; après la Résurrection,
au bord du lac, pour éviter l’oisiveté, il garde ses bonnes habitudes :
« Je vais pêcher » (cf. Jean 21,3) Mais il est aussi
enthousiaste : « Jésus leur demanda : ‘Et vous, que
dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?’ Alors Simon-Pierre prit
la parole et dit : ‘Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !’ »
(Matthieu 16,15-16) et pour avoir part au Royaume il est prêt à tout accepter
de la part de Jésus : « Pas seulement les pieds, mais aussi
les mains et la tête ! » (Jean 13,9)
Ces deux traits de caractère se retrouvent dans cet épisode où Jésus
rejoint la barque en marchant sur la mer ; comme les autres Apôtres,
Pierre croit d’abord voir un fantôme, mais, dans un acte de foi, il pose
la question : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi
de venir vers toi sur les eaux. » (v.28) Jésus ne répond pas
directement à son attente, il lui dit simplement « Viens ! »
Spontanément, Pierre obéit plein de confiance envers Jésus ; presqu’aussitôt,
après quelques pas, il réalise l’impossibilité de son action, devant la
force du vent et les vagues qui grossissent, il prend peur et « il
commençait à enfoncer, il cria : ‘Seigneur, sauve-moi !’ »
(v.30) Le reproche que lui fait Jésus : « Homme de peu de
foi, pourquoi as-tu douté ? » (v.31) paraît un peu infondé.
Bien sûr Pierre n’a pas eu une confiance absolue en la parole du Christ
qui lui demandait de le rejoindre, mais il avait la certitude que, malgré
la difficulté que présentaient l’eau et le vent, Jésus pouvait le sauver
de sa situation désespérée. Dès qu’ils sont en sécurité dans la barque
– mais pas avant – le vent cesse et la mer se calme. Devant de tels prodiges,
les disciples s’exclament : « Vraiment, tu es le Fils de
Dieu ! » (v.33)
Plusieurs fois dans les évangiles cette exclamation revient de la part
des disciples. Pourtant, tous s’enfuient lors de l’arrestation de Jésus
au jardin des oliviers. Le même Pierre va jusqu’à le renier : « Je
ne connais pas cet homme ! » (Matthieu 26,74) Après la mort
de Jésus, tous se cachent : « les portes du lieu où se trouvaient
les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs » (Jean
20,19) Pierre lui-même ne comprend pas lorsqu’il entre et constate que
le tombeau est vide (cf. Jean 20,6ss)
Les disciples avaient vu tant de miracles, de guérisons, et même de réanimations
qu’ils auraient dû avoir confiance : Jésus n’avait-il pas annoncé
lui-même ce qui devait lui arriver : être rejeté, souffrir, mourir
et ressusciter ! Mais ils n’avaient pas le discernement nécessaire,
il leur sera donné lors de l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte ;
oubliant toute peur, Pierre monte alors sur la terrasse pour annoncer
aux pèlerins de Pâque la Bonne Nouvelle du Salut : « Ce Jésus,
Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Elevé par
la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis,
et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez. »
(Actes 2,32-33)
Aujourd’hui, c’est à nous que Jésus dit : « Confiance, c’est
moi ! » Inspirés par l’Esprit et nourris de l’Eucharistie,
nous obéissons à l’ordre du Fils : « Viens ! »
et nous allons jusqu’à lui sans perdre foi devant des éléments contraires
car nous savons qu’il nous sauve.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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9 août 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1164
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Vraiment, tu es le Fils de Dieu !
Les disciples sont surprenants :
- ils ont été témoins des nombreuses guérisons que Jésus a faites lorsqu’ils
étaient de l’autre côté du lac (cf. Matthieu 14,14) ;
- ce sont eux-mêmes qui ont distribué les cinq pains et les deux poissons
qui ont permis de nourrir à satiété cinq mille hommes sans compter femmes
et enfants tout en récupérant douze paniers pleins (cf. vv. 19-20) ;
- ils ont vu le maître marcher sur les eaux alors que les vagues battaient
leur barque à cause de vents contraires (v. 24) ;
- ils ont entendu le Seigneur accéder à la demande impossible de Pierre
(v. 29) ce pêcheur qui connait si bien la mer et ses chaussetrappes ;
- ils ont assisté au sauvetage qui s’ensuivit à cause de son manque
de foi (v.31).
Malgré tous ces éléments qui, chacun individuellement, manifestent que
Jésus est Dieu-le-Fils, Pierre et les autres disciples manquent de foi :
ils ont crié de peur en croyant voir un fantôme (v. 26) et, tous, ils
doutent malgré les paroles rassurantes de Jésus : « Confiance !
C’est moi ; n’ayez plus peur ! » (v. 27)
La mer est le domaine du monstre maléfique Léviathan qui ne sera vaincu
qu’à la fin du monde (cf. Isaïe 27,1). Les flots qui battent la barque
sont le signe du Mal qui interdit aux disciples de voir que Jésus ne craint
pas ce déchainement des eaux et du vent : il les domine. Lorsque
Jésus monte dans la barque avec Pierre, les flots se calment parce qu’ils
ont perdu leur influence sur les hommes, ils ne peuvent plus lutter directement
contre la reconnaissance du Messie alors les disciples peuvent s’exclamer
en vérité : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »
(v. 33)
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
(v. 31) A travers Pierre, les autres disciples restés dans la barque sont
aussi visés par cette triste constatation de Jésus. De même tous les chrétiens
sont concernés : tous les jours le Christ se manifeste dans son Eglise,
et ailleurs, par des signes aussi éclatants que ceux qui sont évoqués
dans ce passage d’Evangile et pourtant les disciples d’aujourd’hui attendent
toujours plus.
Les chrétiens sont toujours dans cette barque battue par les flots. Le
Fils du Père vient vers eux par des signes, mais au lieu d’entendre et
d’adhérer à la parole qui leur est donnée : « Confiance !
C’est moi ; n’ayez plus peur ! » (v. 27), ils se laissent
submerger par les attaques du péché, de la crainte. Ils ne voient que
leur entourage proche et ils ignorent les signes le Christ leur donne.
L’Esprit Saint nous donne le discernement pour entendre la Parole et
la suivre.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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13 août 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1335
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La discrétion de Dieu
Lorsque nous pensons à Dieu le Père, nous l’imaginons davantage proche
des visions d’Isaïe avec des manifestations de gloire et de puissance
que du signe discret qui est donné au prophète Elie.
Cette page du premier livre des Rois est une indication pour toutes les
générations qui cherchent Dieu d’une façon générale et pour les chrétiens
en particulier à qui le Père a été révélé par le Fils. La lecture de ce
texte nous met en garde contre un emballement pour des choses visibles
et fortes : ce n’est pas toujours là que le Père nous guide. Le prophète
Elie sait discerner la présence de Dieu, il ne se laisse pas impressionné
par l’ouragan, le tremblement de terre ou le feu mais dès qu’il entend
la brise légère il se couvre le visage de son manteau.
Nous aimerions bien que dans notre prière le Père se manifeste puissamment,
que nous ayons un signe tangible de l’‘efficacité’ de ce que nous
faisons et quelquefois nous partons sur un signe qui paraît puissant dans
notre vie, sans discernement mais presque par tocade. Si nous nous laissons
abuser par les ‘tremblements de terre’ de notre quotidien, nous
ne verrons plus la ‘brise légère’ où le Seigneur se révèle à nous.
Dans les exercices de saint Ignace, la disponibilité que le croyant
doit avoir est particulièrement importante. La prière n’est pas simplement
une demande ou une action de grâce, elle est surtout une écoute de la
volonté du Père pour notre quotidien. La participation aux Sacrements
nous donne cet appétit et cette attente du dessein de Dieu pour la mission
à laquelle il nous invite.
Ainsi, lorsque nous avons l’impression que notre prière est stérile,
machinale, superficielle, rappelons-nous cet épisode et soyons sûrs que
Dieu, Père, Fils et Esprit, est avec nous avec sagesse ; de même
lorsque nous avons l’impression inverse demandons-nous si nous ne nous
leurrons pas.
Attentifs aux signes discrets que le Père nous envoie, nous pourrons
progresser dans la voie qui mène vers Lui.
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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