3 août 2003
Forces Armées de Guyane
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n°201
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Adoptez le comportement de l’homme nouveau
Dans l’épître aux Ephésiens que nous lisons les dimanches de cet été,
saint Paul reprend les éléments fondamentaux de la vie chrétienne. Dans
la lecture de ce dimanche, il nous rappelle que le chrétien ne doit pas
vivre comme tous les autres hommes qui ne partagent pas la foi en Christ.
Mais il faut aussi entendre que les aspirations humaines ne sont pas
toutes condamnables au même plan. Les désirs trompeurs dont saint Paul
parle sont les désirs qui ne sont pas passés au crible de la prière. En
effet, tout chrétien est constamment relancé vers la prière au moment
où il est confronté à un choix – et la vie est faite de choix successifs.
Le chrétien n’est jamais seul, toute la communauté à laquelle il appartient
prie régulièrement pour ses membres. Toute prêtre célèbre la messe principale
du dimanche à l’intention de chacun des paroissiens de son territoire ;
la prière universelle devrait toujours comporter des axes d’intercession
pour les besoins locaux immédiats, même s’il est demandé également de
sortir d’une appréciation à courte vue.
Avec l’appui de la prière de l’Eglise, le chrétien peut s’affirmer et
se réconforter pour vivre pleinement son Baptême face au monde et dans
le monde. Dans sa médiation, Jésus demandait au Père non pas de nous retirer
du monde mais de nous garder du mauvais (Jn 17,15) de façon à ce que nous
soyons des signes vivants de l’amour de Dieu pour tous les hommes.
L’homme ancien était celui qui n’était pas dans la lumière, l’homme nouveau
est illuminé suivant le prologue de saint Jean : « Le verbe
était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme »
(Jn 1, 9)
père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane
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5 août 2012
Fort Neuf de Vincennes
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n°627
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Quel signe vas-tu accomplir ?
Des personnes ont traversé le lac pour retrouver Jésus. Ils ont été subjugués
par son enseignement. Sur l’autre rive, ils ont été témoins de la multiplication
des pains et des poissons (cf. Jean 6,1-15) Ils lui donnent le titre de
‘rabbi’. Mais malgré tout ce qu’ils ont vu et entendu, ils lui
demandent encore « quel signe vas-tu accomplir pour nous puissions
te croire ? »
Ces gens citent Moïse qui a donné la manne, le pain venu du ciel, au
peuple dans le désert (cf. Exode 16,14-16) mais Jésus leur rappelle que
ce n’est pas Moïse qui leur a procuré de quoi manger mais son Père qui
a voulu ce miracle qui a duré tant que les hébreux étaient en marche et
a cessé dès qu’ils peuvent profiter de la nourriture de la Terre Promise
(cf. Josué 5,12)
La réponse de Jésus est sibylline, les auditeurs pensent qu’il parle
d’un nouveau miracle de la manne lorsqu’il dit : « Le pain
de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
et aussitôt ils lui réclament ce pain-là mais Jésus leur explique :
« Moi, je suis le pain de la Vie. » En disant cela, il
voudrait leur faire comprendre que le don de Dieu n’est pas uniquement
dans de la nourriture matérielle, mais aussi dans la nourriture spirituelle.
Ce passage de l’évangile de saint Jean s’adresse aussi à nous qui participons
régulièrement à la messe, l’hostie qui a été consacrée est devenue le
Corps du Christ, c’est bien ‘le pain venu du Ciel’, ce n’est pas
seulement pour ceux qui vont communier, mais pour donner la vie éternelle
au monde entier. La réponse ‘Amen’ du croyant qui reçoit le ‘Corps
du Christ’ signifie qu’il croit fermement à cette présence réelle
du Fils unique du Père.
Le signe que demandaient les contemporains de Jésus, nous l’avons à chaque
fois que nous sommes en sa présence lors d’une célébration eucharistique
et juste après la consécration nous pouvons croire et proclamer le mystère
de la foi car nous avons vu ce signe accompli par le Christ devant nos
yeux.
Des signes nous sont donnés par tous les Sacrements ; à chaque célébration
sacramentelle, Dieu, Père, Fils et Esprit s’engage à nous adopter (Baptême)
à nous inspirer (Confirmation) à nous nourrir (Eucharistie) à nous pardonner
(Réconciliation & Pénitence) à nous aider dans les difficultés et
les joies du couple (Mariage) à nous aider à vivre avec la maladie (Sacrement
des Malades) et à nous donner des pasteurs (Ordination)
« Quel signe vas-tu accomplir pour nous puissions te croire ? »
demandaient les auditeurs de Jésus ; le Christ nous donne des signes
tous les jours afin que nous puissions croire, la lecture de ce passage
d’évangile nous aide à les découvrir et à en tirer tout le bénéfice…
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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2 août 2015
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n°827
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Vous avez vu des signes
Les foules qui suivent Jésus ne sont jamais satisfaites, il leur faut
toujours davantage de signes. Elles viennent d’être rassasiées par la
multiplication des pains, mais peut-être ne se sont-elles pas rendu compte
du miracle : le pain semblait inépuisable, elles n’avaient pas vu
qu’il n’y avait que cinq pains et deux poissons à l’origine de cette distribution ;
seuls les Apôtres et le jeune garçon qui avait accepté de donner sa pitance
avaient constaté que les pains se multipliaient à profusion, au-delà même
des besoins de cette foule de cinq mille hommes. La question « Quel
signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? »
n’est donc pas aussi saugrenue qu’elle peut sembler de prime abord.
Combien de fois dans notre vie avons-nous posé cette question au Seigneur ?
Nous sommes comme ces foules qui accourent auprès de Jésus parce qu’elles
ressentent une grande joie à l’écouter prêcher, mais, dans le même temps,
elles ont des doutes et demandent un signe tangible pour pouvoir éliminer
cette incertitude.
Pourtant, il n’y a pas que les signes qui nous rapportés par les évangélistes :
le Père éternel, par l’intercession de son Fils, le Ressuscité siégeant
dans la Gloire, envoie son Esprit dans l’Eglise et suscite des témoins
dont les révélations sont des réponses à la question ‘Quels signes ?’.
Dans l’Histoire humaine, Dieu a envoyé des signes à des hommes et des
femmes qui se sont levés pour montrer au monde, et tout spécialement aux
chrétiens, les merveilles de Dieu.
Depuis le matin de Pâques, c’est dans l’action de ces personnes animées
par l’Esprit Saint que les doutes sont levés et que le Salut annoncé et
assumé par le sacrifice du Christ, le Fils du Père venu dans notre chair
pour sauver les hommes, est proclamé.
L’Eglise attire le regard et la réflexion de l’humanité sur l’action
inspirée de ces personnes en les déclarant saintes, ainsi ce sont elles
qui deviennent les signes dont nous avons besoin dans notre vie de foi,
elles prennent pour elles ce que Jésus disait de lui-même : « Mais
j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont
les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que
je fais témoignent que le Père m’a envoyé. » (Jean 5,36)
L’examen de notre vie nous permet de reconnaître tous les signes que
le Seigneur nous envoie mais que nous ne voyons pas immédiatement. L’attitude
des foules qui suivaient Jésus nous permet de demander le discernement
nécessaire pour que ces signes nous soient révélés dans leur plénitude.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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5 août 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1024
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Moi, je suis le pain de vie
Le grec ancien n’utilise pas les pronoms dans les conjugaisons des verbes,
la désinence suffit pour exprimer le sujet. Ainsi, en français, « Suis »
pourrait indiquer sans erreur possible que le sujet est la première personne
du singulier. Aussi lorsque le pronom figure dans les textes grecs, le
traducteur n’a pas d’autre choix que de le répéter pour souligner l’emphase
désirée par l’auteur.
L’importance de cette conjugaison « Je Suis » est encore accrue
parce qu’elle est l’option retenue par la traduction grecque de l’Ancien
Testament de peu antérieure à Jésus (la Septante : LXX) lorsque Dieu
révèle son Nom à Moïse : « Dieu dit à Moïse : « Je
suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui
m’a envoyé vers vous, c’est : Je
Suis”. » (Exode 3,14)
L’évangéliste saint Jean est un fin lettré, il connaît parfaitement la
langue grecque ; l’utilisation de cette locution est parfaitement
volontaire. Il est donc intéressant de repérer les autres emplois de cette
formulation dans la bouche de Jésus même si, pour des questions linguistiques,
la traduction est quelquefois légèrement différente. Lorsque le Christ
utilise cette expression avec insistance, il révèle qu’il est Dieu (cf.
Jean 4,25-26 ; 8,23 ; 10,10 ; 13,13 ; 14,11)
C’est lors de son arrestation que la puissance du Nom de Dieu est manifestée :
« Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança
et leur dit : ‘Qui cherchez-vous ?’ Ils lui répondirent :
‘Jésus le Nazaréen.’ Il leur dit : ‘C’est moi, je le suis.’ Judas,
qui le livrait, se tenait avec eux. Quand Jésus leur répondit : ‘C’est
moi, je le suis’, ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. »
(Jean 18,4-6) Devant le nom de Dieu, les hommes ne peuvent pas rester
debout mais ils se prosternent
« Moi, je suis le pain de vie. » (Jean 6,35) répond
Jésus à la foule qui lui réclame un signe équivalent à la Manne du désert.
Il veut leur faire comprendre que la manne leur a permis de subsister
pendant l’Exode. Même si elle était un don du Père, elle n’était qu’une
nourriture nécessaire à la survie pendant cette pérégrination. Il offre
bien davantage maintenant : le pain de la vie éternelle !
Contrairement à cette foule, nous allons recevoir ce pain de vie en pleine
conscience et l’avertissement de saint Paul résonne en nous : « Et
celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière
indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner
soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. »
(1Corinthiens 11,27-28)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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1er août 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1229
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Avoir faim de Dieu
A peine les hébreux avaient-ils traversé la mer Rouge qu’ils commençaient
à récriminer contre Moïse et Aaron. Ils regrettaient déjà l’espèce de
confort qui leur était assuré par leur vie d’esclaves : en échange
de leur liberté, ils avaient l’assurance d’avoir à manger. Dans leur nouvelle
condition ils avaient perdu cet avantage et ils risquaient de mourir de
faim et de soif dans ce lieu inhospitalier. Leur enthousiasme à aller
adorer Dieu dans le désert devient une méfiance contre ceux qui parlent
au Nom de Dieu.
Le soir même un vol de caille venait pour leur apporter de quoi manger
et le lendemain matin le miracle de la Manne avait lieu pour la première
fois dans une répartition de justice et d’égalité entre toutes les familles :
« Celui qui en avait ramassé beaucoup n’eut rien de trop ;
celui qui en avait ramassé peu ne manqua de rien. Ainsi, chacun en avait
recueilli autant qu’il pouvait en manger. » (Exode 16,18) Ce
miracle quotidien dura jusqu’à l’entrée en Terre Promise : « Le
lendemain de la Pâque, en ce jour même, ils mangèrent les produits de
cette terre : des pains sans levain et des épis grillés. À partir
de ce jour, la manne cessa de tomber, puisqu’ils mangeaient des produits
de la terre. » (Josué 5,11-12a)
Le IVème évangéliste a sans aucun doute ce récit dans son esprit lorsqu’il
écrit ce passage et il en comprend tout de suite le parallélisme :
comme les hébreux avaient vu le miracle du passage de la mer Rouge, les
contemporains de Jésus ont vu la multiplication des pains et comment à
partir de cinq pains et deux poissons il a pu nourrir une si grande foule.
Comme les hébreux encore, cette foule demande un autre signe sans savoir
encore ce qu’il sera mais elle fait référence à la Manne. Le Christ saisit
cette opportunité pour leur rappeler que ce n’est pas une œuvre d’homme,
Moïse ou Aaron, qui a effectué ce miracle mais le Père qui est dans les
Cieux et il annonce à la foule que ce nouveau miracle qu’elle demande
sera aussi une nourriture céleste : « Moi, je suis le pain
de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui
qui croit en moi n’aura jamais soif. » (v.35)
Cette identité entre le pain de la Vie et Dieu-le-Fils sera montrée aux
Apôtres le soir du Jeudi Saint lors que dernier repas de Jésus avec ses
disciples mais ils ne la comprendront que lors de la Résurrection.
Comme les hébreux du désert, comme la foule autour de Jésus, nous exigeons
toujours de nouveaux signes pour éclairer notre foi car nous voulons faire
l’œuvre de Dieu. La réponse se trouve dans la Parole qui nous est donnée
aujourd’hui : « L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (v.29)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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