18 juillet 2004
Bosnie Herzégovine
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La Trinité d'Abraham
La rencontre aux chênes de Mambré est un virage dans la révélation qui
est faite à Abraham.
Au chapitre précédent de la Genèse (cf. Gn 17,5), Dieu lui a fait changer
de nom. Il s’appelait Abram ce qui peut être traduit par une locution
Celui dont le père est élevé, c’est à dire que pour ceux qu’il
rencontre Abram est situé par rapport à son père ; le Seigneur Dieu
lui a donné un nouveau nom Abraham qui signifie père d’une multitude,
c’est à dire qu’il est désormais considéré comme un fondateur et non plus
comme un héritier.
Nommer quelqu’un ou quelque chose, dans la tradition biblique, c’est
avoir puissance sur cette personne ou cette chose (e.g. Adam nomme les
animaux Gn 2,18-24) En donnant un nouveau nom à Abraham, le Seigneur Dieu
le détache de ses ancêtres et l’attache à sa nouvelle mission : être
le père du peuple de croyants qui sera le signe de Dieu dans le monde.
Abraham croit que cette multitude viendra par Ismaël, le fils déjà âgé
de treize ans qu’il a eu avec Agar, la servante de Sara, puisque sa femme
semble être stérile. Mais le Seigneur Dieu vient aux chênes de Mambré
pour lui révéler que ce ne sera pas le fils d’une servante, mais un fils
légitime encore à venir qui sera l’héritier de la promesse.
Pour ne rien cacher à celui qu’il s’est choisi, Dieu se révèle à Abraham
dans sa plénitude : Père, Fils et Esprit. Sous le coup de la révélation
divine, Abraham ne se trompe pas, voyant les trois hommes venir vers lui,
il l’appelle Seigneur au singulier, et tout au long du texte, il y a une
alternance de singulier et de pluriel, mais les trois visiteurs parlent
ensemble, comme d’une même voix. A la fin il est question du voyageur
au singulier.
Ainsi, bien avant que le dogme chrétien soit exprimé par le symbole des
Apôtres ou celui des Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381),
l’auteur de ce passage, sous l’inspiration divine, montre que la révélation
de la Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes, est faite à Abraham.
Le fils légitime de Sara, Isaac, sera la preuve de la véracité de cette
révélation.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine
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22 juillet 2007
Brigade Franco-Allemande
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La meilleure part
L’évangile de Marthe et Marie nous présente deux attitudes chrétiennes
différentes mais non opposées : le service et la méditation. Saint
Benoît que nous avons fêté récemment, mettait dans sa règle de vie monastique
trois temps distincts nécessaire à l’équilibre de la vie du moine :
le travail manuel, la prière et la méditation de la Parole de Dieu, le
repos.
Il est une subtilité dans l’utilisation des mots que Jésus emploie ;
il dit que Marie a choisi la meilleure part, cela ne signifie pas que
les autres soient mauvaises mais simplement qu’elles lui sont subordonnées.
Le service de ses semblables n’est pas moins important que la lectio
divina mais il en est dépendant : quel sens pourrait avoir le
service des hommes et femmes s’il ne se fait dans la foi et la prière.
C’est pourquoi Jésus utilise aussi le verbe s’agiter qui a une
connotation de mouvements désordonnés et inefficaces.
Dans la vie chrétienne nous passons constamment du service symbolisé
par Marthe à la contemplation imagée par Marie ; cet enseignement
nous rappelle que la seconde est la source de la première, si ce n’est
pas le cas nos actions ne seront qu’affairements infructueux et donc inutiles.
La réforme liturgique de 1962 qui fait couler beaucoup d’encre actuellement,
n’a pas été simplement l’introduction des langues vernaculaires dans les
rituels, elle a été aussi une accentuation de l’importance de la Parole
de Dieu dans les célébrations. En particulier dans la messe où la lecture
de la Bible a été étalée sur trois ans permettant ainsi d’en avoir une
meilleure approche et connaissance. Elle nous donne la possibilité d’accentuer
la part de Marie dans notre vie pour que la part de Martre soit plus efficace
car guidée par l’Esprit Saint.
Ainsi les lectures qui sont faites chaque dimanche nous sont confiées
par l’Eglise pour que notre vie quotidienne soit la plus évangélique possible.
Chaque célébration dominicale apporte sa petite pierre pour construire
notre vie et notre spiritualité, non seulement par notre communion au
Corps du Christ, mais aussi par cette autre communion à sa Parole.
Loin de rester immobiles aux pieds du Seigneur, grâce à cette méditation
nous pouvons faire comme saint Paul le faisait et demande aux Colossiens
de la faire : « Nous instruisons tout homme avec sagesse,
afin d’amener tout homme à sa perfection dans le Christ. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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18 juillet 2010
Fort Neuf de Vincennes
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Seigneur, qui séjournera sous ta Tente ?
Cette phrase qui ouvre le Psaume 14(15) n’est pas une véritable question
car aussitôt l’auteur inspiré (le roi David d’après l’en-tête du psaume)
va donner des conditions morales et sociales comme des compléments à cet
énoncé.
Ce Psaume était sans doute chanté à l’arrivée des pèlerinages dans la
ville sainte ou lors de l’entrée au Temple de Jérusalem, voire même au
début de certaines cérémonies. Le premier verset devait être entonné par
la foule des pèlerins et les réponses psalmodiées par les prêtres ou les
lévites, comme des préceptes venant de Dieu et révélés dans la Loi mosaïque.
L’expression ‘la Tente’ fait allusion à la Tente de la Rencontre,
préfiguration du Temple lorsque les hébreux erraient au désert ;
elle avait été construite suivant les instructions que Dieu avait données
à Moïse (pour la construction de la Tente de la Rencontre et son mobilier
cf. Exode 25-27) A l’époque de David, auteur présumé de ce Psaume, le
Temple n’avait pas encore été érigé et il est possible que l’auteur pense
à cette Tente sacrée, présence réelle de Dieu au milieu de son peuple.
Lorsque les chrétiens entendent ce Psaume, qui malheureusement passe
souvent inaperçu, plus ou moins bien lu, coincé entre la lecture vétérotestamentaire
et l’épître, ils devraient être attentifs aux conseils qui y sont donnés,
chaque phrase mériterait d’être méditée pour elle-même car elle provoque
un véritable examen de conscience.
En effet les affirmations qui suivent la demande sont autant de points
sur lesquels nous devrions être particulièrement attentifs dans notre
vie chrétienne. En entrant dans l’église, chacun d’entre nous pourrait,
avec bénéfice, se demander s’il suit réellement chaque précepte qui y
est formulé.
Trop fréquemment, lorsque nous préparons la liturgie dominicale, nous
ne lisons même pas ce psaume en nous disant qu’il a peu d’importance par
rapport aux autres lectures ; pourtant il est tout aussi Parole de
Dieu que le reste de la Bible et donc tout aussi important à méditer que
tous les autres textes. Le Psaume 14(15) en est un excellent témoignage
puisqu’il interroge directement notre conscience ; sachons en choisir
avec soin le refrain avec lequel les participants à la messe prendront
le Psaume à leur compte.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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21 juillet 2013
Secteur Vermandois
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Ministre
Saint Paul exprime à ses correspondants de Colosse combien il est fier
d’avoir été choisi comme ministre de Dieu. Etymologiquement, ce mot vient
du latin ‘Magister’ (le Maître) comme un complément de la fonction
du maître, c'est-à-dire le serviteur. Plus tard, le mot a été repris pour
désigner les serviteurs du maître de droit divin, le roi ; enfin
à l’époque moderne comme les serviteurs principaux de l’Etat.
Ayant été ainsi galvaudé, la fonction du ministre semble être une position
de prestige, de force et de pouvoir ; telle est la personne que Philippe
rencontre sur la route de Gaza : « un Ethiopien, un eunuque,
ministre de Candace, reine d’Ethiopie, et surintendant de tous ses trésors,
venu à Jérusalem pour adorer, » (Actes 8,27) Dans un sens similaire,
le Christ confie le trésor de l’Evangile à celui qu’il a choisi :
« Lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car je te suis apparu
pour t’établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles
pour lesquelles je t’apparaîtrai. » (Actes 26,16)
Sans doute saint Paul est-il entouré d’un certain prestige, il manifeste
une certaine force et il a un certain pouvoir mais ces attributs viennent
du Père qui lui donne l’Esprit pour annoncer le Christ : « j’ai
été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été accordée
par l’efficacité de sa puissance. » (Ephésiens 3,7)
A l’exemple de saint Paul, les ministres de l’Eglise sont choisis par
le Christ et discernés par les successeurs des Apôtres et le premier d’entre
eux le successeur de saint Pierre. Leur côté humain les fait osciller
entre les trois tentations d’abus : le prestige, la force ou le pouvoir,
mais s’ils savent remettre leur mission entre les mains du Père, ils correspondent
comme saint Paul à la définition donnée par le Christ : « cet
homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les
nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël » (Actes
9,15)
Saint Paul allant à Rome demandait à ses correspondants : « Je
vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour de
l’Esprit, à combattre avec moi, en adressant à Dieu des prières en ma
faveur. » (Romains 15,30) Le pape François a eu une expression
similaire lors de sa première apparition au peuple chrétien le jour de
son élection. Chaque ministre de l’Eglise fait la même supplication aux
personnes qui lui sont confiées : le soutien priant de chaque de
la communauté à laquelle il est envoyé : les prêtres le demandent
à leur paroissiens, les évêques aux chrétiens du diocèse, le pape à tous
les catholiques.
« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je
le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. » (Jean
14,13)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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17 juillet 2016
Secteur Vermandois
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n°883
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Singulier pluriel ou pluriel singulier
Dans ce chapitre 18 du livre de la Genèse, l’auteur inspiré par Dieu
passe constamment du singulier au pluriel pour désigner le(s) interlocuteurs(s)
d’Abraham : « le Seigneur » (v.1), « trois
hommes » (v.2) ; « mon Seigneur » (v.3),
« vous » (v.4 : le vouvoiement de respect n’existe
pas en hébreu) ; et à la fin de ce passage, il y a une inversion,
le pluriel vient avant le singulier : « ils lui demandèrent »
(v.9), « le visiteur reprit » (v.10).
Les Juifs voient dans ce récit la présence de Dieu accompagné des deux
anges qui sont envoyés pour punir la ville de Sodome (cf. Genèse 19).
Les Chrétiens y ont tout de suite reconnu un premier récit de la manifestation
de la Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes : le Père,
le Fils et l’Esprit. Les iconographes n’ont pas été dupes, pour illustrer
ce texte sacré, ils offrent une méditation de la Trinité au point de ne
pas faire figurer Abraham ou Sara !
La Sainte Trinité figure dans l’Ancien Testament dès le premier chapitre
du livre de la Genèse : « Au commencement Dieu [le Père]
créa le ciel et la terre » (v.1) ; « le souffle
de Dieu [l’Esprit] planait au-dessus des eaux » (v.2b) ;
« Dieu dit… » (vv.3.6.9.11.14.20.24.26) le Père crée
par sa Parole, image du Fils (cf. ‘Credo’ « et par lui tout a
été fait ») Il y a également le pluriel : « Faisons
l’homme à notre image ! » (v.26)
L’affirmation centrale du catholicisme : un seul Dieu en trois Personnes
est une révélation que le Seigneur a donnée aux hommes dès qu’il s’est
manifesté. Elle a commencé à être appréhendée grâce à la prédication du
Fils : « le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra
en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout
ce que je vous ai dit. » (Jean 14,26) et surtout lors du don
de l’Esprit Saint au jour de la Pentecôte : « Alors leur
apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint »
(Actes 2,3-4)
Cet exemple d’interprétation spirituelle de la rencontre du Seigneur
et d’Abraham ‘aux chênes de Mambré’ nous montre que toute l’Ecriture
demande à être lue et méditée grâce à l’enseignement du Fils en invoquant
l’Esprit Saint, c’est uniquement de cette façon que nous pourrons l’appliquer
dans notre vie. Comme au docteur de la Loi, le Christ aujourd’hui me demande :
« Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »
(Luc 10,26) Ma façon de lire la Parole est importante pour y découvrir
les appels auxquels Dieu m’invite. A chaque lecture personnelle d’un passage
de la Bible, Dieu se révèle à moi d’une façon différente pour préciser
son appel.
La meilleure part dont parle Jésus (Luc 10,42) n’est pas seulement d’écouter
la Parole du Christ mais aussi de la mettre au premier plan pour la méditer
afin d’en tirer tous les fruits pour ma vie habituelle. Cela ne nécessite
pas d’effort particulier : « Elle est tout près de toi, cette
Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes
en pratique. » (Deutéronome 30,14) Ecoutons notre cœur, et notre
bouche exprimera la Parole.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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21 juillet 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1094
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Instruire chacun en vue de sa perfection
Saint Paul résume la mission que le Seigneur lui a donnée : son
but est d’amener chaque auditeur de ses prédications, chaque lecteur de
ses lettres à sa perfection personnelle. Parodiant le docteur de la Loi
qui demandait dimanche dernier « Qui est mon prochain ? »
(Luc 10,29), nous pourrions aussi poser la question : ‘Qu’est-ce
que ma perfection ?’, en soulignant que le pronom personnel a
beaucoup d’importance : il ne s’agit pas de la perfection absolue
mais de celle que je peux acquérir.
Beaucoup de personnes vont se disculper en citant l’adage : ‘La
perfection n’est pas de ce monde’ ; saint Paul précise qu’il
s’agit de la perfection « dans le Christ » ce qui est
à rapprocher de la prière du Fils : « Je ne prie pas pour
que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils
n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au
monde. » (Jean 17,15-16). Il ne s’agit donc pas de la perfection
de ce monde mais de la perfection dans le Royaume à laquelle nous sommes
appelés dès maintenant.
La perfection dans le Christ ne s’obtient pas à force d’efforts, de prières
ou de sacrifices, c’est un don qui est fait à toute personne qui écoute
la Parole et qui essaie de la mettre en pratique et c’est pourquoi il
ne peut être qu’unique et personnel. Comme une église est construite à
partir de pierres qui peuvent quelquefois se ressembler mais dont chacune
à son rôle indispensable et sa place particulière, de même l’Eglise est
constituée d’hommes et de femmes avec une personnalité propre qui forment
un ensemble par lequel Dieu révèle son amour.
Comment vivre aujourd’hui ce don de la perfection dans le Christ ?
La réponse est simple : être parfaitement soi-même ! Vouloir
vivre la foi strictement comme tel ou tel grand personnage donné en exemple
par l’Eglise serait une erreur : le costume serait ou trop grand
ou trop petit mais dans tous les cas mal ajusté. Accepter ses faiblesses
et ses limites doit s’accompagner d’une acceptation de ses qualités et
de ses aptitudes pour se mettre en entier à la disposition de l’Esprit
Saint.
La preuve que la diversité est une richesse pour l’annonce de la foi
réside dans la façon dont la prédication du Fils a été transmise par quatre
évangélistes bien différents : Matthieu, le publicain méprisé car
collecteur d’impôts, Marc, le scribe qui écrit ce que prêche Pierre, Luc,
le médecin qui n’a pas connu Jésus de son vivant et Jean, l’érudit proche
du milieu du grand-Prêtre sans oublier Paul, le pharisien. Chacun a transmis
avec ce qu’il était la Parole de la Révélation.
Aujourd’hui, je dois prendre ma place, sans orgueil et sans modestie,
dans l’annonce de l’Evangile, je serai alors amener à ma perfection dans
le Christ.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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17 juillet 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1279
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Confirmation de la promesse
La rencontre aux chênes de Mambré est un virage dans la révélation qui
est faite à Abraham.
Au chapitre précédent de la Genèse (cf. Genèse 17,5), Dieu lui a fait
changer de nom. Il s’appelait Abram ce qui peut être traduit par une locution
Celui dont le père est élevé, c’est à dire que pour ceux qu’il
rencontrait Abram était situé par rapport à l’ensemble de ses aïeux ;
le Seigneur Dieu lui a donné un nouveau nom ! Abraham qui signifie
père d’une multitude, c’est à dire qu’il est désormais considéré
comme le fondateur d’une lignée nouvelleet non plus comme un héritier.
Nommer quelqu’un ou quelque chose, dans la tradition biblique, c’est
avoir puissance sur cette personne ou cette chose (e.g. Dieu demande à
Adam de nommer tous les animaux Genèse 2,18-24) En donnant un nouveau
nom à Abraham, le Seigneur Dieu le détache de ses ancêtres et l’attache
à sa nouvelle mission : être le père du peuple de croyants qui sera
le signe de Dieu dans le monde.
Abraham croit que cette multitude viendra par Ismaël, le fils déjà âgé
de treize ans qu’il a eu avec Agar, la servante de Sara, puisque sa femme
semblait être stérile. Mais le Seigneur Dieu vient aux chênes de Mambré
pour lui révéler que ce ne sera pas le fils d’une servante, mais un fils
légitime encore à venir qui sera l’héritier de la promesse.
Pour ne rien cacher à celui qu’il s’est choisi, Dieu se révèle à Abraham
dans sa plénitude : Père, Fils et Esprit. Sous le coup de la révélation
divine, Abraham ne se trompe pas, voyant les trois hommes venir vers lui,
il l’appelle Seigneur au singulier, et tout au long du texte, il y a une
alternance de singulier et de pluriel, mais les trois visiteurs parlent
ensemble, comme d’une même voix. A la fin il est question du voyageur
au singulier.
Ainsi, bien avant que le dogme chrétien soit exprimé par le symbole des
Apôtres ou celui des Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381),
l’auteur de ce passage, sous l’inspiration divine, montre que la révélation
de la Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes, est faite à Abraham.
Le fils légitime de Sara, Isaac, sera la preuve de la véracité de cette
révélation.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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