20 juillet 2003
Forces Armées de Guyane
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n°83
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Le Bon Berger
Dimanche dernier, nous avons entendu le prophète Amos qui remarquait
que le Seigneur était venu le prendre alors qu’il était derrière son troupeau
pour prophétiser. Un gardien de bœufs qui devient prophète, qui vient
réprimander le peuple qui s’éloigne de Dieu dans une région qui n’est
pas la sienne, voilà ce qui contrariait le grand prêtre Amazias.
Dans les évangiles, nous constatons l’inverse. Ce n’est plus un prophète
qui nous est envoyé mais le Fils de Dieu lui-même ; il ne vient pas
de derrière un troupeau d’animaux, il se place devant une foule humaine
pour lui montrer le chemin qui conduit vers son Père.
Quelle différence entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance !
Le Christ Jésus se présente comme le Bon Berger, celui qui veille sur
son cheptel, celui qui ne veut en perdre aucun de ces petits qui sont
ses frères. Ce n’est pas un berger mercenaire qui est payé pour garder
des animaux qui ne l’intéressent pas ; il est le vrai pasteur, celui
qui soigne individuellement chacune des âmes qui lui sont confiées par
son Père, le Créateur de l’homme.
Le Bon Berger connaît chacun par son nom, par le caractère, par les dons
par les défauts qu’il possède en propre. Chacun est unique aux yeux du
Bon Berger. Chacun est aimé pour ce qu’il est.
Quelle leçon pour nous qui sommes chrétiens ! En tant que baptisés,
nous avons été configuré au Christ, prêtre, prophète et roi, d’une certaine
façon, nous tenons aujourd’hui la place du Christ parmi les nations, soit
dans le statut communautaire de l’Eglise, soit individuellement par notre
place dans la société.
Savons-nous regarder chaque homme, chaque femme pour ce qu’il (elle)
est ? Le jugement péremptoire est notre lot commun, nous désapprouvons
ce qui n’est pas conforme à notre façon de penser ou de vivre ; nous
rejetons ce qui est différent de nous sans chercher à comprendre.
La condamnation peut avoir sa valeur si elle est aussi pédagogique que
répressive. Amos lui-même condamnait l’éloignement du Peuple de son Dieu,
mais il le faisait en tant que prophète animé par l’Esprit Saint.
Si nous acceptons d’être des prophètes pour aujourd’hui – c’est à dire
de vivre notre Baptême – et d’annoncer l’amour de Dieu par notre amour
du prochain, nous serons sans doute plus écoutés et comme pour Jésus en
Palestine, des foules nombreuses, comme des brebis sans berger se mettront
à notre suite décelant en l’Eglise le Bon Berger contemporain.
père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane
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22 juillet 2012
Fort Neuf de Vincennes
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n°180
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Il se mit à les instruire longuement
De nombreux passages des évangiles montrent Jésus en train d’enseigner ;
il est d’autant plus écouté avec attention qu’il ne semble pas rabâcher
quelque chose d’appris par cœur, il parle d’autorité et non
pas comme les rabbins ou les scribes : « Le sabbat venu,
il se mit à enseigner dans la synagogue, et le grand nombre en l'entendant
étaient frappés et disaient : "D'où cela lui vient-il ?
Et qu'est-ce que cette sagesse qui lui a été donnée et ces grands miracles
qui se font par ses mains ?" » (Marc 6,2)
Les évangélistes ne nous rapportent pas tous les enseignements de Jésus :
« Il y a encore bien d'autres choses qu'a faites Jésus. Si on
les mettait par écrit une à une, je pense que le monde lui-même ne suffirait
pas à contenir les livres qu'on en écrirait. » (Jean 21,25) mais
ce qui nous en a été transmis est l’essentiel : « A ceci
tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l'amour
les uns pour les autres. » (Jean 13,35)
Comme les disciples qui entouraient Jésus, nous avons besoin d’être instruits
et d’être instruits longuement ; la formation pour être de vrais
disciples du Fils du Père n’est jamais finie, sans cesse nous devons revenir
à sa Parole pour y demeurer. Parallèlement, l’Enseignement que nous donne
l’Eglise ne doit pas être négligé ; le catéchisme n’est pas fait
uniquement pour les enfants d’école primaire mais pour tous ceux qui désirent
avancer dans la relation avec Dieu, Père, Fils et Esprit. Sans cesse les
chrétiens sentent la nécessité de revenir à la source et de se laisser
enseigner par le Christ.
Le Concile Vatican II (dont nous célébrons les 50 ans !) avait souligné
l’importance de la formation permanente des chrétiens : « Les
conditions d'existence d'aujourd'hui rendent à la fois plus aisées et
plus urgentes la formation des jeunes ainsi que l'éducation permanente
des adultes. Les hommes, en effet, dans une conscience plus aiguë de leur
dignité et de leur responsabilité, souhaitent participer chaque jour plus
activement à la vie sociale, surtout à la vie économique et politique »
(préambule de la Déclaration sur l’éducation chrétienne – 28 octobre 1965)
La fréquentation régulière des Sacrements doit s’accompagner d’une réflexion,
d’une éducation afin que nous puissions davantage saisir l’importance
du don qui nous est fait avec une ‘conscience plus aiguë’.
Comme les disciples qui entouraient Jésus et qui écoutaient sa Parole
avec avidité, les chrétiens d’aujourd’hui entourant l’Eglise écoutent
la Parole du Christ avec une soif de savoir : « Si vous demeurez
dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » (Jean 8,31)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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19 juillet 2015
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n°825
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Venez à l’écart !
Les Apôtres reviennent de cette première mission confiée par le Seigneur ;
ils sont enthousiastes devant les merveilles que Dieu a accomplies dans
leur ministère ; les pensées se pressent dans leur esprit, les mots
se bousculent dans leur bouche, ils veulent tout raconter au ‘Maître’,
ne rien oublier de ce « qu’ils ont fait et enseigné ».
Jésus arrête leur flot de paroles et leur demande de venir à l’écart.
Si Jésus leur demande de s’éloigner des foules qui accourent, ce n’est
pas pour garder secret tout ce qu’ils ont à dire, mais pour qu’ils aient
le temps de méditer et de regarder ce qu’ils ont fait au nom du Seigneur
afin d’en tirer le sens profond. Ce n’est pas le récit des évènements
qui est important mais de considérer comment l’Esprit que Jésus leur a
donné pour cette première mission s’est exprimé dans leurs actions, leurs
gestes et leurs paroles : c’est un temps nécessaire de prières et
d’action de grâce qui ne peut se faire à l’intérieur du brouhaha d’une
foule.
Les quatre évangélistes soulignent que Jésus allait fréquemment à l’écart,
même des Apôtres, pour prier le Père afin de conduire sa mission de « Verbe
fait chair » en pleine communion avec son Père dans l’Esprit.
En agissant ainsi devant ses disciples et ses Apôtres, il leur montrait
la voie qui conduit à une prédication ‘efficace’, c'est-à-dire
une prédication que ne vient pas de la personne qui la proclame mais qui
vient de Dieu, Père, Fils et Esprit, une prédication qui touche le cœur
de l’homme.
Un des moments privilégiés est selon l’expression utilisée par le prophète
Jérémie : ‘lorsque le Seigneur ramène ses brebis dans leur enclos
afin qu’elles soient fécondes’ (cf. 23,1) C'est-à-dire lorsque les
disciples sont rassemblés autour du Christ pour y recevoir son enseignement.
Dans notre vie de chrétiens, il est important de se souvenir de cet ordre
de Jésus : « Venez à l’écart ! » Dispersés
dans nos travaux et occupations humains, l’annonce de la Bonne Nouvelle
passe souvent au second plan. Il est nécessaire de se mettre à l’écart
pour se ressourcer dans le Christ. De nombreux moyens sont mis à notre
disposition pour cela : lecture régulière de la Parole de Dieu ;
aménagement de temps de prières dans notre emploi du temps ; participation
à des récollections ou retraites organisées ; examen de conscience,
guidé ou non, et confessions personnelles…
Enfin, à l’invitation du Christ, la participation à la messe dominicale
est le ‘retour à l’enclos’ où le Christ nous propose repos et enseignement
en communauté car : « là où deux ou trois sont assemblés
en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Matthieu 18,20) ainsi
que la nourriture spirituelle indispensable : « De
même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le
Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »
(Jean 6,57)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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22 juillet 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1022
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Le Seigneur est mon berger
Habituellement, le Psaume passe plus ou moins inaperçu dans la liturgie
dominicale, coincé entre deux lectures, au point que – pendant un temps
fort heureusement révolu – il était souvent remplacé par un chant ‘plus
moderne’. Pourtant les Psaumes sont une forme littéraire qui figure
dans la Bible, à l’égal des autres textes, ils sont Parole de Dieu :
leurs auteurs les ont écrits sous l’inspiration divine ce qui leur donne
une valeur prophétique. Par biens des aspects ils sont une révélation
du projet de Dieu.
Ainsi, le Psaume 22(23) commence par décrire l’Homme tel que Dieu l’a
voulu, dans le Paradis : « sur des prés d’herbe fraiche il
me fait reposer » (v.2a) évoquant le temps où l’homme pouvait
profiter de tous les arbres du jardin sans avoir à les cultiver. Dieu
choisissait le meilleur pour l’être humain.
La ‘faute’ étant survenue Dieu n’abandonne pas ses enfants, au
contraire, « Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre »
(v.2b) Les chrétiens voient dans cette phrase une nette allusion au Baptême
qui pardonne la faute et introduit dans le Royaume de Dieu pour une vie
nouvelle en pleine communion avec le Père. Le Croyant peut alors chanter
à pleine voix : « Si je traverse les ravins de la mort, je
ne crains aucun mal car tu es avec moi » (v.4) en affirmant avec
force sa foi dans la résurrection.
Cette vie avec le Seigneur est nourrie car « Tu prépares la table
pour moi » (v.5a) selon ce que le Christ annonçait à ses disciples :
« J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant
de souffrir ! Car je vous le déclare : jamais plus je ne la
mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie dans le royaume
de Dieu. » (Luc 22,15-16) Il nous a donné son Corps et son Sang
pour que nous entretenions la vie éternelle reçue au Baptême.
Configurés au Christ jusque dans l’onction de l’Esprit Saint : « Tu
répands le parfum sur ma tête » (v.5b) comme le grand prêtre
d’Israël : « On dirait un baume précieux, un parfum sur la
tête, + qui descend sur la barbe, la barbe d'Aaron » (Psaume
133[132],2)tel que nous le recevons dans la tradition de l’Eglise :
« Quant à vous, c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction,
et vous avez tous la connaissance. » (1Jean 2,22)
Conscient de cet amour de Dieu pour chacun de ses enfants, « J’habiterai
la maison du Seigneur pour la durée de mes jours » (v.6b)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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18 juillet 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1227
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La compassion de Jésus
Compassion, c'est-à-dire souffrir avec les autres ! Quel beau mot
pour les chrétiens ! C’est même un mot essentiel puisqu’il correspond
au commandement de l’amour que le Fils répète si fréquemment à ses disciples :
« aimer [Dieu] de tout son cœur, de toute son intelligence, de
toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute
offrande d’holocaustes et de sacrifices. » (Marc 12,33) Ce commandement
existe déjà dans la Loi donnée à Moïse sous la forme des dix Paroles gravées
dans la pierre (cf. Exode 31,18)
Face à cette « grande foule », Jésus souffre de la voir
« ‘comme des brebis sans berger », mais à travers ces
anonymes, il souffre avec tous ceux qui sont éprouvés dans leur chair
ou dans leur esprit, avec tous ceux qui sont rejetés par leurs communautés
parce que leur différence fait peur… Dieu-le-Fils souffre de la souffrance
des hommes comme il avait souffert des souffrances de son peuple :
« Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère
de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups
des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. » (Exode 3,7)
Les chrétiens, disciples du Fils, adorateurs du Père et animés par l’Esprit
Saint, ne peuvent se satisfaire de compatir aux souffrances de leurs frères
et sœurs, ils doivent agir contre elles comme le Christ et soulager ces
souffrances autant qu’il leur est possible ; comme le bon Samaritain
qui prend sur son temps et sur son argent pour soigner un inconnu (cf.
Luc 10,33-35) ; comme le père qui n’a pas besoin d’entendre la supplication
de son fils pour lui pardonner (cf. Luc 15,23).
C’est à nous de trouver aujourd’hui les moyens efficaces pour montrer
l’amour de Dieu et avoir de la compassion pour ces foules qui sont sans
berger car elles ne connaissent pas le Christ. Apôtres de notre temps
nous sommes comme les Douze, attentifs à la Parole et fidèles à l’enseignement
du Fils de Dieu. Même s’il nous semble que les ouvriers sont peu nombreux,
ne nous décourageons pas et entreprenons la moisson.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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21 juillet 2024
Maison Marie-Thérèse
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n°1396
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Psaume 22(23
Pour leur première mission, les Apôtres ont reçu des instructions précises
de la part de Jésus, ils avaient autorité sur les esprits impurs et ils
ont guéris de nombreux malades. Ils reviennent auprès de leur maître heureux
des résultats de la bonne nouvelle qu’ils ont annoncée et des miracles
accomplis. Voulant les préserver par un peu de repos, Jésus les emmène
en barque de l’autre côté du lac. C’était oublier la soif inextinguible
pour l’enseignement dispensé par Jésus ; la foule n’hésite pas un
instant et se met à courir autour du lac pour arriver avant eux. C’est
une grande foule qui les attend lorsqu’ils accostent.
En débarquant, Jésus voit tous ces hommes et femmes qui espèrent sa parole ;
saint Marc précise qu’il fut pris de compassions, c’est-à-dire qu’il partage
pleinement ce que ces personnes ressentent. Il les voit comme un troupeau
sans berger ; cela pourrait paraître péjoratif de comparer ceux qui
attendent d’être guidés à des animaux, mais Jésus se souvient de la prière
qu’il a inspirée au psalmiste, une prière qui marque la confiance et l’espoir
que le croyant manifeste envers son créateur et qui est également un remerciement
pour tous les bienfaits qu’ils ont reçus. Il ne faut pas que cette espérance
soit déçue. Pour répondre à leur attente exprimée par ce Psaume, Jésus
les enseigne longuement.
Ce Psaume 22(23) n’a rien perdu de sa vigueur, ni de son espérance !
En chantant cette parole de Dieu – ou en la lisant – nous exaltons cette
vie que nous recevons chaque jour avec des joies et des peines, des réussites
et des échecs, des guérisons et des maladies. Pour les chrétiens le texte
de ce Psaume est un petit catéchisme qui donne l’explication de grandes
étapes de la foi ; par l’eau tranquille du Baptême le Seigneur me
fait vivre ; il prépare la table pour moi lorsqu’il me dit de manger
son Corps et boire son Sang ; il me donne l’onction de l’Esprit Saint
pour que je puisse discerner le chemin sur lequel il me précède.
Les chrétiens rendus forts par l’enseignement dispensé par Dieu-le-Fils
peuvent conclure comme le Psaume : Ils habitent la maison du Seigneur
pour la durée de leur jours !
Père JeanPaul Bouvier
. Prêtre retraité – curé émérite
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