Temps Ordinaire 15ème dimanche - Année B

Amos 7,12-15 - Psaume 84 - Ephésiens 1,3-14 - Marc 6,7-13

1

Fort Neuf de Vincennes

15 juillet 2012

Va ! tu seras prophète

2

Secteur Vermandois

12 juillet 2015

Le choix de Dieu

3

Athies & Nesle

15 juillet 2018

Jésus leur donnait autorité

4

11 juillet 2021

Amos

5

Maison Marie-Thérèse

14 juillet 2024

Oindre des malades

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15 juillet 2012

Fort Neuf de Vincennes

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n°624

Va ! tu seras prophète

A côté des grands prophètes de l’Ancien Testament qui ont été toute leur vie des annonceurs de la volonté de Dieu, des petits prophètes sont éphémères et sont désignés pour ne délivrer qu’un seul message. Le prophète Amos en est un exemple : il se contentait de son travail de gardien de bœufs lorsque Dieu vient le chercher et l’envoie à Béthel. Il doit donc quitter le pays de Juda pour aller prophétiser au royaume d’Israël et lui annoncer un désastre entraînant sa ruine totale. Un tel message est évidemment mal reçu par les habitants et par le roi Jéroboam II (783-743 ?), ils cherchent à se débarrasser de ce gêneur d’autant que le royaume d’Israël semble vivre un temps de prospérité et ne porte pas attention aux menaces extérieures.

Ayant affirmé qu’il n’a fait qu’obéir aux ordres de Dieu, Amos prophétise une dernière fois la ruine du royaume du Nord et rentre au royaume de Juda. Son rôle de prophète est terminé, il n’aura duré que quelques mois. L’invasion par les Assyriens se fera quelques années après le passage du prophète et le royaume d’Israël sera totalement détruit.

Pour convaincre Amazias, prêtre de Béthel, Amos précise également qu’il soignait les figuiers. Le figuier est une métaphore utilisée dans l’Ancien Testament pour la Parole de Dieu, ainsi lorsque Jésus appelle Nathanaël : « Nathanaël lui dit: "D'où me connais-tu?" Jésus lui répondit: "Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu." Nathanaël reprit: "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël." Jésus lui répondit: "Parce que je t'ai dit: "Je t'ai vu sous le figuier", tu crois! Tu verras mieux encore." » (Jean 1,48-50) C’est donc dans la méditation de l’Ecriture Sainte qu’Amos puise sa foi pour accepter la mission difficile que Dieu lui confie.

L’invasion d’Israël par les troupes assyriennes ne nous concerne plu guère, mais ce qui est important pour notre siècle réside dans la constante méditation de la Parole de Dieu qui nous donne cette foi sans faille qui permet l’accomplissement des tâches les plus difficiles que Dieu nous confie. L’Esprit reçu au Baptême et à la Confirmation, régénéré par le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, alimenté par la communion fréquente, nous apporte la compréhension des Ecritures et la clairvoyance nécessaire pour discerner dans cette méditation l’appel que Dieu nous lance aujourd’hui. Chaque membre a sa propre vocation dans l’Eglise, à chaque personne correspond une mission en fonction de sa formation, de ses forces physiques et intellectuelles, de son caractère. Amos a su remplir la sienne, son exemple nous aide à découvrir la nôtre et à la remplir avec la même foi et la même confiance que ce ‘petit’ prophète.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

12 juillet 2015

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n°824

Le choix de Dieu

Les trois textes bibliques proposés ce dimanche sont dédiés à l’appel de Dieu pour une mission définie.

Le cas d’Amos est particulier, c’est un prophète qui reçoit une mission localisée dans le temps. Résidant au pays de Juda, il vient prophétiser au pays d’Israël pour rappeler à ses habitants qu’ils se sont éloignés du Seigneur. Le prêtre du sanctuaire de Béthel lui demande de retourner prophétiser chez lui et de les laisser faire comme ils l’entendent. Amos a une réponse surprenante, il se présente comme un ‘prophète en CDD’ : Dieu lui a confié une mission précise, localisée dans le temps et l’espace, alors qu’il était éleveur et soignait les sycomores. Le sycomore, figuier sauvage, est une figure utilisée par la Bible pour désigner la Parole de Dieu ; c’est donc pendant qu’il méditait la Parole de Dieu que sa mission prophétique lui a été révélée.

Saint Paul est encore plus clair sur la façon dont la mission est confiée aux croyants : « Vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Evangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. » (Ephésiens 1,13) Le disciple du Christ trouve la voie sur laquelle l’appelle le Seigneur dans la lecture et la méditation de l’Ecriture ; l’Esprit qui est donné est la source de l’inspiration et l’acteur principal de l’annonce de la Bonne Nouvelle dont le chrétien est le vecteur actif.

Jésus en envoyant les ‘Douze’ leur donne le ‘mode d’emploi’ de la mission : annoncer la Bonne Nouvelle à ceux qui accepteront de la recevoir et demeurer chez eux pour leur expliquer le Salut, ne pas l’imposer à ceux qui la refusent mais montrer ostensiblement que l’annonce se fait sans rien rechercher en échange ou en récompense. Ainsi ils seront de véritables témoins même pour ceux qui les rejetteront.

La grande leçon qui nous est donnée par ces trois textes est manifeste : c’est dans la lecture et la méditation des livres bibliques que nous pourrons discerner la volonté de Dieu pour notre siècle et le rôle que nous pouvons y jouer : missions limitées, courtes et précises ou bien se mettre totalement au service de l’annonce dans la confiance en l’Esprit qui nous est donné.

Amos ‘soignait les sycomores’, Paul écoutait et proclamait la ‘Parole de Vérité’, les ‘Douze’ annonçaient la venue du Royaume. Aujourd’hui l’Eglise, à travers chacun de ses membres, propose au monde de reconnaître la présence de Dieu. L’Esprit Saint permet à chacun de prendre part à la propagation de l’Evangile en fonction de ce que le Seigneur lui demande.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

15 juillet 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1021

Jésus leur donnait autorité

Pour bien montrer que tout ce que pourront faire les Apôtres – expulser les démons, guérir les malades – ne vient pas de leur autorité propre, il leur prescrit de ne rien prendre – pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie – rien de ce qui inciterait les témoins à penser à des trucages de foire ou à des manipulations habiles. De plus ils ne doivent pas aller de maison en maison, mais rester dans celle qui les accueillera au nom de Jésus.

Dans ce contexte, les Apôtres ne prêchent pas l’Evangile dans le sens propre : ils ne peuvent pas encore proclamer la Résurrection du Messie, Fils du Père, comme ils le feront dès le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte. La prédication des Douze ne s’écarte pas de celle de Jean le Baptiste (cf. Marc 3,1-12), c’est un appel à la conversion, un retour vers Dieu. Mais la différence est grande par leurs actions ‘par l’autorité de Jésus’ : ils guérissent des malades et expulsent des démons. Anticipation de ce que Pierre, confiant dans la puissance de l’Esprit Saint, fera après la Pentecôte : « De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. » (Actes 3,6).

L’envoi en mission des Apôtres est une préfiguration de l’annonce de l’Evangile lorsque Jésus au moment de l’Ascension : « leur dit : ‘Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création.’ […] Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. » (Marc16,15.20)

Le Christ nous a donné autorité lorsque nous avons été baptisés, envoyés en mission le jour de notre Confirmation comme l’indique la prière après la communion de la messe de Confirmation : « Nous avons annoncé, Seigneur, dans cette Eucharistie, le mystère de la mort et de la Résurrection de ton Fils : donne-nous avec cette communion la force de le dire dans toute notre vie. ». Cette demande sera exaucée conformément à la promesse du Fils : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. » (Jean 14,13).

A l’époque où se situe ce texte, Apôtres sont partis avec confiance sur la Parole du Rabbi qu’ils espéraient être le Messie d’Israël. Nous avons mieux qu’une simple espérance, le Fils Ressuscité nous accompagne dans tout ce que nous entreprenons pour proclamer cette conversion si nécessaire à notre époque.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

11 juillet 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1226

Amos

A côté des grands prophètes de l’Ancien Testament qui ont été toute leur vie des annonceurs de la volonté de Dieu, des petits prophètes sont suscités par Dieu de façon éphémère pour ne délivrer qu’un seul message. Le prophète Amos en est un exemple : il se contentait de son travail de gardien de bœufs lorsque Dieu vient le chercher et l’envoie à Béthel. Il doit donc quitter le pays de Juda pour aller prophétiser au royaume d’Israël et lui annoncer un désastre entraînant sa ruine totale. Un tel message est évidemment mal reçu par les habitants et par le roi Jéroboam II (783-743 ?), ils cherchent à se débarrasser de ce gêneur d’autant que le royaume d’Israël semble vivre un temps de prospérité et ne porte pas attention aux menaces extérieures.

Ayant affirmé qu’il n’a fait qu’obéir aux ordres de Dieu, Amos prophétise une dernière fois la ruine du royaume du Nord et rentre au royaume de Juda. Son rôle de prophète est terminé, il n’aura duré que quelques mois. L’invasion par les Assyriens se fera quelques années après le passage du prophète et le royaume d’Israël sera totalement détruit.

Pour convaincre Amazias, grand-prêtre de Béthel, Amos précise également qu’il soignait les figuiers. Le figuier est une métaphore utilisée dans l’Ancien Testament pour désigner la Parole de Dieu, ainsi lorsque Jésus appelle Nathanaël : « Nathanaël lui dit: "D'où me connais-tu?" Jésus lui répondit: "Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu." Nathanaël reprit: "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël." Jésus lui répondit: "Parce que je t'ai dit: "Je t'ai vu sous le figuier", tu crois! Tu verras mieux encore." » (Jean 1,48-50) C’est donc dans la méditation de l’Ecriture Sainte qu’Amos puise sa foi pour accepter la mission difficile que Dieu lui confie.

L’invasion d’Israël par les troupes assyriennes ne nous concerne plus guère, mais ce qui est important pour notre siècle réside dans la constante méditation de la Parole de Dieu qui nous donne cette foi sans faille qui permet l’accomplissement des tâches les plus difficiles que Dieu nous confie. L’Esprit reçu au Baptême et à la Confirmation, régénéré par le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, alimenté par la communion fréquente, nous apporte la compréhension des Ecritures et la clairvoyance nécessaire pour discerner dans cette méditation l’appel que Dieu nous lance aujourd’hui. Chaque membre a sa propre vocation dans l’Eglise, à toute personne correspond une mission en fonction de sa formation, de ses forces physiques et intellectuelles, de son caractère. Amos a su remplir la sienne, son exemple nous aide à découvrir la nôtre et à la remplir avec la même foi et la même confiance pour que nous soyons nous aussi un ‘petit’ prophète.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

14 juillet 2024

Maison Marie-Thérèse

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n°1393

Oindre les malades

Toutes les traditions populaires confèrent à l’huile des vertus apaisantes et de nombreuses recettes d’onguents se transmettent de guérisseurs à rebouteux pour diverses maladies en particulier celles qui concernent la peau. En cette période d’été les publicités relatives aux protections contre les rayons solaires vantent l’efficacité supérieure de leur produit vis-à-vis de tous les autres. En analysant avec plus d’acuité l’utilisation de ces produits, l’observateur constate que l’huile est d’une part un filtre pour les rayons et d’autre part elle est le vecteur de l’élément actif : en pénétrant dans la peau, la matière grasse est le véhicule du médicament ou du nutriment.

Ainsi en est-il pour les onctions dans la Bible. La première d’entre elles concerne l’onction de tout le matériel de l’Arche d’Alliance et la Tente de la Rencontre sur lesquels Moïse fait couler de l’huile consacrée pour en montrer la sainteté. Les personnes au service du Seigneur, Aaron et ses fils, sont eux-aussi oints pour marquer la sainteté de leur fonction. La seconde onction relatée est pour le roi, Saül puis David reçoivent l’onction du prophète Samuel agissant sur l’ordre du Seigneur. Le principe est le même que pour les huiles de soins : comme la matière grasse permet au médicament d’entrer dans le corps pour pouvoir développer son action, l’huile sainte est signe visible de l’entrée de l’Esprit Saint dans la personne ointe, l’expression « recevoir l’onction » devient proverbiale pour désigner une personne sainte envoyée de Dieu, un « Messie ».

Les onctions des malades dans l’Ancien Testament sont symboliques de la guérison qui est un don de Dieu : dans le livre du Lévitique (ch. 14) le lépreux dont la lèpre a été guérie doit se purifié en se lavant et en se rasant le corps avant de recevoir les onctions signifiant l’action du Seigneur, c’est une façon de manifester la Gloire du Seigneur dans ce rétablissement. Le geste visible et tactile est le signe de guérison à la fois de la maladie et signe de la fin de l’exclusion du lépreux de la communauté.

Saint Luc rapporte dans son évangile à propos de la parabole du ‘bon Samaritain’ « Il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin »  (Luc 10,33-34) selon la coutume : le vin pour nettoyer les plaies grâce à l’alcool qu’il contient et l’huile pour protéger les chairs meurtries.

Jésus donne autorité aux ‘Douze’ sur les esprits impurs ! Par cette délégation, ils peuvent exécuter les mêmes miracles que ceux qui sont effectué par le Seigneur lui-même. Pour les guérisons des malades, saint Marc précise qu’ils font des onctions avec un terme qui signifierait davantage une utilisation plus spirituelle que d’utilité médicale. C’est aussi dans ce sens que saint Jacques : « L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade » (Jacques 5,14-15a)

Cette description de l’onction des malades par l’Apôtre en donne bien le sens, il s’agit moins de guérison que de permettre aux malades de vivre avec la maladie par le réconfort donné par Dieu. Il appartient à chacun de nous de savoir accompagner ces personnes pour les aider à surmonter les difficultés

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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