7 juillet 2002
Forces Armées de Guyane
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" Ce que tu as caché aux sages et aux savants,
Tu l'as révélé aux tout-petits "
Cette phrase, dans la bouche du Fils de Dieu, nous affirme qu'il n'est
pas nécessaire d'être docteur en théologie pour pouvoir
être chrétien. L'adoption divine ne passe pas par un examen
comme le baccalauréat ou une maîtrise parce que c'est un
don qui est fait à tous les hommes qui le désirent dans
l'ensemble des Sacrements de l'initiation chrétienne : Baptême,
Confirmation et Eucharistie.
Le chrétien est semblable à un enfant qui se rend compte
qu'il a besoin des conseils de ses parents pour grandir, même si
de temps à autre il y a des sentiments de révolte. Les chrétiens
dans leur confiance en l'amour du Père, aussi ont des moments d'incompréhension
: Pourquoi Dieu permet-il cela ? Comme l'enfant, ils sont sensibles à
l'injustice de tel ou tel événement, à l'absurdité
de certains comportements humains, et comme le fils prodigue, ils finissent
toujours par remettre ces troubles au Père éternel.
Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur l'appellation tout-petits.
Il ne s'agit pas de refuser toute étude sous prétexte que
cela l'éloignerait de Dieu, au contraire, le chrétien ne
cesse de réfléchir sa foi en la confrontant à la
tradition de l'Eglise, aux Pères de l'Eglise qui nous ont précédés
et aux documents du magistère, en particulier ceux de l'évêque
de Rome, primat de l'Eglise Catholique, le Pape.
Le tout-petit est celui qui va accepter que sa relation au Père
soit parfaite, mais que cette perfection ne vient pas de l'homme. Personne
ne peut se targuer d'être digne de l'amour de Dieu, mais Dieu nous
aime pleinement tels que nous sommes.
Dans sa sagesse inspirée, l'Eglise a toujours voulu protéger
le plus faible, celui qui n'a pas la formation nécessaire pour
réfléchir sa foi, c'est pourquoi elle a encouragé
certains gestes de dévotion qui paraissent stupides aux uns mais
nous indispensables pour d'autres car les hommes et les femmes ont besoin
de signes tangibles de ce Dieu immatériel. D'autres fois, au contraire,
elle a corrigé des dérives qui auraient pu être néfastes
à la pureté de la foi.
Ces décisions n'ont jamais été le fait d'une seule
personne mais d'assemblées réunies pour discuter de tel
ou tel point de la doctrine, en particulier les vingt et un Conciles Œcuméniques
qui ont forgé au cours des siècles le catéchisme
d'aujourd'hui.
" Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous
dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon
Père qui est dans les cieux. " (Mt 18,10)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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6 juillet 2008
Brigade Franco-Allemande
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Le joug du Christ
Les connaissances agricoles, et particulièrement des attelages animaux,
de nos contemporains sont quasi inexistantes. Pour mieux comprendre cette
allégorie de Jésus, il faut bien se représenter l’image qu’il utilise.
Le joug, est une pièce de bois ou de métal permettant d’appareiller
deux bœufs, plus rarement deux chevaux, afin d’augmenter la force de trait.
Le dispositif est creusé de deux alvéoles où se place le cou des animaux
de façon à ce que la force de traction repose sur leurs épaules et ne
les étrangle pas. Lorsqu’il n’y a qu’un seul animal, un collier est utilisé
au lieu du joug qui est toujours conçu pour deux animaux.
Ainsi, Jésus ne demande pas à ses disciples de donner un coup de collier
mais de se mettre sous le joug ; pas n’importe quel joug, le sien !
Le disciple prend une des deux alvéoles de l’instrument et le Christ lui-même
prend l’autre place. Aidé de cette façon par le Fils de Dieu en personne,
la tâche ne peut pas être trop lourde. De plus dans un attelage, il y
a toujours une des deux bêtes qui ‘conduit’ ; dans cette proposition
de Jésus il fait comprendre que nous seulement il aidera ses disciples,
mais il leur indiquera la voie à suivre : « Je suis le chemin,
la vérité, la vie » leur a-t-il dit (cf. Jean 14,6)
Cette péricope de l’évangile est toujours actuelle, la personne qui veut
suivre la voie sur laquelle le Père l’attend, doit se mettre avec le Christ
à l’attelage de l’annonce de la Bonne Nouvelle, sachant que l’essentiel
lui sera donné par Dieu le Fils « Je ne vous laisserai pas orphelins ! »
(cf. Jean 14,18)
Cette meilleure compréhension de l’allégorie agricole nous donne aujourd’hui
un élan supplémentaire, sachant que nous sommes guidés avec et par amour
mais que nous avons notre part de travail à faire sinon la charrue tournera
en rond et sera inefficace si un seul assure la force motrice.
Que ces vacances qui commencent ne soient prises au sens propre d’absence
mais au sens figuré de repos et de remise en forme pour mieux annoncer
l’Evangile là où le Chemin nous conduira.
Père JeanPaul Bouvier
curé de la paroisse militaire
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3 juillet 2011
Fort Neuf de Vincennes
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L’emprise de la chair
Une lecture rapide du texte de saint Paul pourrait faire penser à une
condamnation de tout ce qui est du domaine de la chair au bénéfice de
l’Esprit ; pourtant le Fils de Dieu n’a pas hésité et devenir homme
dans sa chair. La chair en elle-même n’est donc pas négative puisqu’elle
a permis de contempler la gloire de Dieu: « Et le Verbe s'est
fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire,
gloire qu'il tient du Père comme Unique-Engendré, plein de grâce et de
vérité. » (Jean 1,14) De même, saint Paul dans son développement
parle de la « résurrection de nos corps mortels » – donc
dans la chair.
Dans cette lettre l’auteur met en garde ses interlocuteurs contre l’emprise
de la chair, c'est-à-dire d’éviter que la chair devienne leur souci
premier et domine leur conduite, les conduisant ainsi à suivre principalement
leurs instincts animaux. Saint Paul souhaite que les romains auxquels
il s’adresse se mettent sous l’emprise de l’Esprit, cet Esprit
Saint qu’ils ont reçu au Baptême et qui est le garant du Salut. Animés
par l’Esprit Saint, sous son emprise, les chrétiens ne peuvent
plus vivre uniquement suivant les lois de la chair mais sont appelés à
vivre dans l’amour de Dieu.
Au moment où saint Paul dicte ces mots, il ne connaissait pas la communauté
chrétienne de Rome, contrairement aux autres communautés à qui il écrivait
des épîtres, il leur écrit donc ce qu’il considère comme essentiel ;
en cela cette lettre a donc pour nous d’autant plus d’importance :
saint Paul, écrivant à des chrétiens qu’il ne connaît pas, s’adresse à
tous les chrétiens à travers les âges et en particulier à notre génération.
Nous constatons aujourd’hui combien notre société est devenue sous l’emprise
de la chair par une aspiration matérialiste et un rejet de la morale naturelle :
« Tout est permis ! » et le fameux slogan :
« Il est interdit d’interdire ! » A ceux qui, à
son époque, pensaient déjà comme cela, saint Paul répondait : « "Tout
est permis"; mais tout n'est pas profitable. "Tout est permis";
mais tout n'édifie pas. » (1 Corinthiens 10,23)
Notre mission de chrétiens dans un monde tel que celui-ci est d’annoncer
l’Evangile, c'est-à-dire de proclamer que l’humanité ne doit pas vivre
‘sous l’emprise de la chair’ dans l’immédiateté mais qu’elle a
l’éternité pour vocation. Il ne s’agit pas de condamner ni même de critiquer
ce qui se fait mais de montrer par notre propre vie que l’Homme est appelé
à mieux. En vivant de façon concrète et joyeuse ‘sous l’emprise de
l’Esprit’ chaque chrétien et chrétienne montrent les limites de l’emprise
de la chair’.
L’‘emprise de la chair’ est un carcan où l’humanité s’enferme,
l’‘emprise de l’Esprit’ est une libération qui fait de nous des
enfants de Dieu : « Venez à moi, vous tous qui ployez sous
le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos. » (Matthieu
11,28)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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6 juillet 2014
Secteur Vermandois
n°762
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Celui à qui le Fils veut le révéler
Cette phrase peut paraître étrange : la révélation n’est-elle pas
pour toute l’humanité ? Le Seigneur ferait-il un tri entre des hommes
et des femmes qui recevraient la révélation et d’autres qui resteraient
dans l’ignorance ? Cette affirmation serait contraire à ce que le
Christ annonce à ses disciples : « Dieu, en effet, n’a pas
envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que
le monde soit sauvé par lui. » (Jean 3,17)
Le verbe ‘vouloir’ indique la volonté or « ce n’est pas
la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul
de ces petits. » (Matthieu 18,14) Le Fils veut révéler le Père
à tous les hommes, le pronom ‘Celui’ ne désigne pas un choix de
certaines personnes à l’exclusion des autres mais signifie que la révélation
est personnelle : c’est individuellement que le Christ révèle le
Père, en fonction des capacités de chacun.
L’enchaînement avec la promesse d’aider à porter le fardeau est dans
la même ligne : chaque personne a son propre fardeau et le Christ
promet le repos, c'est-à-dire qu’il désire prendre sur lui ce fardeau
trop lourd pour l’homme ; ce fardeau du péché qui entraîne la séparation
de l’homme et du Père, le Fils le prend sur lui pour le crucifier avec
lui sur la croix et offrir « le sacrifice pur et saint, le sacrifice
parfait » (première prière eucharistique)
Pour insister sur l’aide qu’il donne à chacun, Jésus prend la comparaison
avec deux bœufs appareillés avec un joug en affirmant, qu’avec son assistance,
la lourde pièce de bois du joug nous paraîtra légère c'est-à-dire qu’il
en portera la plus grande part.
Connaître le Père grâce à la révélation par le Fils fait de chaque homme
un fils, de chaque femme une fille dans l’Esprit Saint : « quiconque
fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère,
et ma sœur, et ma mère. » (Matthieu 12,50) Par le Baptême, le
croyant devient un fils « configuré au Christ, prêtre prophète
et roi » (rituel du Baptême) Par les lectures et le sacrifice
non sanglant de la messe, le chrétien reçoit la révélation du Père et
peut alors proclamer avec force les paroles que Jésus a enseigné à ses
disciples : « Voici donc comment vous devez prier: Notre
Père qui es aux cieux ! » (Matthieu 6,9) Par l’aveu de nos
péchés, nous reconnaissons l’amour du Père qui envoie son Fils pour le
pardon des fautes.
C’est avec confiance que chacun de nous peut affirmer : JE
suis celui à qui le Fils veut révéler le Père !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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9 juillet 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°950
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S’atteler avec le Christ
Etre disciple du Christ, c’est accepter de travailler avec lui à l’annonce
de la Bonne Nouvelle. C’est ce qu’il nous propose avec cette dernière
phrase de l’évangile du jour : « Prenez sur vous mon joug »
(Matthieu 11,29) En effet, il ne nous propose pas de nous atteler seul
sinon il aurait utilisé le mot ‘licol’ qui est une pièce d’harnachement
pour un seul animal domestique ; Jésus a choisi le mot ‘joug’
qui implique qu’il y a deux d’animaux appariés ensemble par la même pièce
de bois leur permettant de partager l’effort.
Ce n’est donc pas n’importe quel joug que Jésus nous propose de prendre,
c’est le sien, c'est-à-dire qu’il partage nos efforts : dans la vie
courante nous sommes appariés avec le Christ conformément à la promesse
qu’il a faite à ses Apôtres au moment de l’Ascension : « Et
moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
(Matthieu 28,20) Il voulait leur signifier son assistance perpétuelle
pour la mission qu’il vient de leur donner : « Allez !
De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom
du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, » (Matthieu 24,19)
Jésus précise à ses disciples que son joug est léger, ce qui semble antinomique
avec ce que nous connaissons de cette pièce d’attelage qui semble être
tellement lourde que ce sont des bœufs qui doivent la porter. Le joug
du Christ n’est pas léger en lui-même, il semble léger au disciple
parce que c’est le Fils éternel qui en porte la quasi-totalité du poids ;
c’est lui qui fait l’essentiel du travail, nous n’avons qu’à le suivre.
Lorsqu’il a deux animaux appariés pour une tâche, il y a toujours un
seul qui va donner la direction de l’effort à fournir : il ne faudrait
pas que chacun tire de son côté, l’efficacité pour le travail qui en résulterait
serait pratiquement nulle. C’est le plus expérimenté des deux qui reçoit
ce rôle de conducteur. En l’occurrence, c’est le Christ lui-même
qui assure la direction de cet attelage.
La parabole s’éclaircit donc d’elle-même : si chacun de nous accepte
de prendre sa place sous le joug à côté du Christ en lui faisant confiance
pour diriger la manœuvre, le champ du monde sera labouré par la Parole
et l’annonce du Salut. Je dois faire ma part car si je m’arrête la charrue
tournera en rond sans avancer ; si je cherche à augmenter la part
qui m’est confiée, la charrue tournera aussi, mais dans l’autre sens ;
si je cherche à aller de mon côté sans tenir compte de la mission qui
m’est donnée, le travail s’arrête et je m’épuise vainement.
Prendre sur moi le joug du Christ, c’est accepter avec joie et confiance
la mission qui m’est proposée. Par la grâce de la prière, l’Esprit Saint
me donnera les limites de cette mission et les forces nécessaires pour
la mener à bien. Le Christ m’aidera en tenant compte de mon rythme, de
mes qualités et de mes défauts.
Alors le joug me semblera vraiment léger !
.Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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5 juillet 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1159
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reprise de l'éditorial de 2008
Prendre le joug du Christ
Les attelages animaux ont pratiquement disparu de nos campagne, remplacés
par des tractions mécaniques de plus en plus performantes. Les anciennes
expressions agricoles ont disparu du vocabulaire de nos contemporains,
les méthodes de travail ont tellement changé que les unes et les autres
ne sont plus comprises. Pour mieux interpréter cette allégorie de Jésus,
il faut bien se représenter l’image qu’il utilise.
Le joug, est une pièce de bois ou de métal permettant d’appareiller
deux bœufs, plus rarement deux chevaux, afin d’augmenter la force de trait.
Le dispositif est creusé de deux alvéoles qui sont placées sur le cou
des animaux et fixées par-dessous de façon à ce que la force de traction
repose uniquement sur leurs épaules et ne les étrangle pas. Lorsqu’il
n’y a qu’un seul animal, un collier est utilisé de préférence en lieu
et place du joug qui est presque toujours conçu pour deux animaux.
Ainsi, Jésus ne demande pas à ses disciples de ‘donner un coup de
collier’ à eux seuls mais de se mettre sous le joug ; pas n’importe
quel joug, le sien ! Le disciple prend donc une des deux alvéoles
de l’instrument et le Christ lui-même prend l’autre place. Aidé de cette
façon par le Fils de Dieu en personne, la tâche ne peut pas être trop
lourde. De plus dans un attelage, il y a toujours une des deux bêtes qui
‘conduit’ ; dans cette proposition de Jésus il fait comprendre
que non seulement il aidera ses disciples en faisant le plus gros de l’effort,
mais il leur indiquera en même temps la voie à suivre : « Je
suis le chemin, la vérité, la vie » leur a-t-il dit (cf. Jean
14,6). L’impression donnée par une lecture superficielle qui semblerait
charger le disciple d’un poids lourd à porter, cette impression disparaît
car comme le Chris le dit lui-même : « Oui, mon joug est
facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Matthieu 11,30)
Ainsi expliquée, cette péricope de l’évangile est toujours actuelle,
toute personne qui veut suivre la voie sur laquelle le Père l’attend,
doit se mettre avec l’aide du Christ à l’attelage de l’annonce de la Bonne
Nouvelle, sachant que l’essentiel lui sera donné par Dieu le Fils « Je
ne vous laisserai pas orphelins ! » (cf. Jean 14,18)
Cette meilleure compréhension de l’allégorie agricole nous donne aujourd’hui
un élan supplémentaire, sachant que nous sommes guidés avec et par amour
mais que nous avons notre part de travail à faire sinon si un seul assure
la force motrice la charrue tournera en rond et sera inefficace.
Que ces vacances qui commencent ne soient prises au sens propre d’absence
mais au sens figuré de repos et de remise en forme pour mieux annoncer
l’Evangile avec le Christ là où il nous conduira.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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9 juillet 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1330
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Folle sagesse
Par cette phrase « ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits. » le Fils de Dieu,
nous affirme qu’il n’est pas nécessaire d’être docteur en théologie pour
pouvoir être chrétien. L’adoption divine ne passe pas par un examen comme
le baccalauréat ou une maîtrise parce que c’est un don qui est fait à
tous les hommes qui le désirent dans l’ensemble des Sacrements de l’initiation
chrétienne : Baptême, Confirmation et Eucharistie.
Le chrétien est semblable à un enfant qui se rend compte qu’il a besoin
des conseils de ses parents pour grandir, même si de temps à autre il
y a des sentiments de révolte. Les chrétiens dans leur confiance en l’amour
du Père, aussi ont des moments d’incompréhension : Pourquoi Dieu
permet-il cela ? Comme l’enfant, ils sont sensibles à l’injustice
de tel ou tel événement, à l’absurdité de certains comportements humains,
et comme le fils prodigue, ils finissent toujours par remettre ces troubles
au Père éternel.
Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur l’appellation tout-petits.
Il ne s’agit pas de refuser toute étude sous prétexte que cela l’éloignerait
de Dieu, au contraire, le chrétien ne cesse de réfléchir sa foi en la
confrontant à la tradition de l’Eglise, aux Pères de l’Eglise qui nous
ont précédés et aux documents du magistère, en particulier ceux de l’évêque
de Rome, primat de l’Eglise Catholique, le Pape.
Le tout-petit est celui qui va accepter que sa relation au Père
soit parfaite, mais que cette perfection ne vient pas de l’homme. Personne
ne peut se targuer d’être digne de l’amour de Dieu, mais Dieu nous aime
pleinement tels que nous sommes.
Dans sa sagesse inspirée, l’Eglise a toujours voulu protéger le plus
faible, celui qui n’a pas la formation nécessaire pour réfléchir sa foi,
c’est pourquoi elle a encouragé certains gestes de dévotion qui paraissent
stupides aux uns mais sont indispensables pour d’autres car les hommes
et les femmes ont besoin de signes tangibles de ce Dieu immatériel. D’autres
fois, au contraire, l’Eglise a corrigé des dérives qui auraient pu être
néfastes à la vérité de la foi.
Ces décisions n’ont jamais été le fait d’une seule personne mais d’assemblées
réunies pour discuter de tel ou tel point de la doctrine, en particulier
les vingt et un Conciles Œcuméniques qui ont forgé au cours des siècles
le catéchisme d’aujourd’hui.
« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits : car je
vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face
de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 18,10)
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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