14ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A

Zacharie 9,9-10 - Psaume 144 - Romains 8,9.11-13 - Matthieu 11,25-30

1

Forces Armées de Guyane

7 juillet 2002

Ce que tu as caché aux sages et aux savants,

2

Brigade Franco-Allemande

6 juillet 2008

Le joug du Christ

3

Fort Neuf de Vincennes

3 juillet 2011

L’emprise de la chair

4

Secteur Vermandois

6 juillet 2014

Celui à qui le Fils veut le révéler

5

Athies & Nesle

9 juillet 2017

S’atteler avec le Christ

6

5juillet 2020

 

Si vous désirez recevoir toutes les semaines l'éditorial pour le dimanche suivant,
envoyez-moi votre adresse de courriel et vous serez inscrit dans la liste de diffusion.

7 juillet 2002

Forces Armées de Guyane

retour en haut de la page

" Ce que tu as caché aux sages et aux savants,
Tu l'as révélé aux tout-petits "

Cette phrase, dans la bouche du Fils de Dieu, nous affirme qu'il n'est pas nécessaire d'être docteur en théologie pour pouvoir être chrétien. L'adoption divine ne passe pas par un examen comme le baccalauréat ou une maîtrise parce que c'est un don qui est fait à tous les hommes qui le désirent dans l'ensemble des Sacrements de l'initiation chrétienne : Baptême, Confirmation et Eucharistie.

Le chrétien est semblable à un enfant qui se rend compte qu'il a besoin des conseils de ses parents pour grandir, même si de temps à autre il y a des sentiments de révolte. Les chrétiens dans leur confiance en l'amour du Père, aussi ont des moments d'incompréhension : Pourquoi Dieu permet-il cela ? Comme l'enfant, ils sont sensibles à l'injustice de tel ou tel événement, à l'absurdité de certains comportements humains, et comme le fils prodigue, ils finissent toujours par remettre ces troubles au Père éternel.

Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur l'appellation tout-petits. Il ne s'agit pas de refuser toute étude sous prétexte que cela l'éloignerait de Dieu, au contraire, le chrétien ne cesse de réfléchir sa foi en la confrontant à la tradition de l'Eglise, aux Pères de l'Eglise qui nous ont précédés et aux documents du magistère, en particulier ceux de l'évêque de Rome, primat de l'Eglise Catholique, le Pape.

Le tout-petit est celui qui va accepter que sa relation au Père soit parfaite, mais que cette perfection ne vient pas de l'homme. Personne ne peut se targuer d'être digne de l'amour de Dieu, mais Dieu nous aime pleinement tels que nous sommes.

Dans sa sagesse inspirée, l'Eglise a toujours voulu protéger le plus faible, celui qui n'a pas la formation nécessaire pour réfléchir sa foi, c'est pourquoi elle a encouragé certains gestes de dévotion qui paraissent stupides aux uns mais nous indispensables pour d'autres car les hommes et les femmes ont besoin de signes tangibles de ce Dieu immatériel. D'autres fois, au contraire, elle a corrigé des dérives qui auraient pu être néfastes à la pureté de la foi.

Ces décisions n'ont jamais été le fait d'une seule personne mais d'assemblées réunies pour discuter de tel ou tel point de la doctrine, en particulier les vingt et un Conciles Œcuméniques qui ont forgé au cours des siècles le catéchisme d'aujourd'hui.

" Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. " (Mt 18,10)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

6 juillet 2008
Brigade Franco-Allemande

retour en haut de la page

Le joug du Christ

Les connaissances agricoles, et particulièrement des attelages animaux, de nos contemporains sont quasi inexistantes. Pour mieux comprendre cette allégorie de Jésus, il faut bien se représenter l’image qu’il utilise.

Le joug, est une pièce de bois ou de métal permettant d’appareiller deux bœufs, plus rarement deux chevaux, afin d’augmenter la force de trait. Le dispositif est creusé de deux alvéoles où se place le cou des animaux de façon à ce que la force de traction  repose sur leurs épaules et ne les étrangle pas. Lorsqu’il n’y a qu’un seul animal, un collier est utilisé au lieu du joug qui est toujours conçu pour deux animaux.

Ainsi, Jésus ne demande pas à ses disciples de donner un coup de collier mais de se mettre sous le joug ; pas n’importe quel joug, le sien ! Le disciple prend une des deux alvéoles de l’instrument et le Christ lui-même prend l’autre place. Aidé de cette façon par le Fils de Dieu en personne, la tâche ne peut pas être trop lourde. De plus dans un attelage, il y a toujours une des deux bêtes qui ‘conduit’ ; dans cette proposition de Jésus il fait comprendre que nous seulement il aidera ses disciples, mais il leur indiquera la voie à suivre : « Je suis le chemin, la vérité, la vie » leur a-t-il dit (cf. Jean 14,6)

Cette péricope de l’évangile est toujours actuelle, la personne qui veut suivre la voie sur laquelle le Père l’attend, doit se mettre avec le Christ à l’attelage de l’annonce de la Bonne Nouvelle, sachant que l’essentiel lui sera donné par Dieu le Fils « Je ne vous laisserai pas orphelins ! » (cf. Jean 14,18)

Cette meilleure compréhension de l’allégorie agricole nous donne aujourd’hui un élan supplémentaire, sachant que nous sommes guidés avec et par amour mais que nous avons notre part de travail à faire sinon la charrue tournera en rond et sera inefficace si un seul assure la force motrice.

Que ces vacances qui commencent ne soient prises au sens propre d’absence mais au sens figuré de repos et de remise en forme pour mieux annoncer l’Evangile là où le Chemin nous conduira.

Père JeanPaul Bouvier
curé de la paroisse militaire

3 juillet 2011

Fort Neuf de Vincennes

retour en haut de la page

L’emprise de la chair

Une lecture rapide du texte de saint Paul pourrait faire penser à une condamnation de tout ce qui est du domaine de la chair au bénéfice de l’Esprit ; pourtant le Fils de Dieu n’a pas hésité et devenir homme dans sa chair.  La chair en elle-même n’est donc pas négative puisqu’elle a permis de contempler la gloire de Dieu: « Et le Verbe s'est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient du Père comme Unique-Engendré, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14) De même, saint Paul dans son développement parle de la « résurrection de nos corps mortels » – donc dans la chair.

Dans cette lettre l’auteur met en garde ses interlocuteurs contre l’emprise de la chair, c'est-à-dire d’éviter que la chair devienne leur souci premier et domine leur conduite, les conduisant ainsi à suivre principalement leurs instincts animaux. Saint Paul souhaite que les romains auxquels il s’adresse se mettent sous l’emprise de l’Esprit, cet Esprit Saint qu’ils ont reçu au Baptême et qui est le garant du Salut. Animés par l’Esprit Saint, sous son emprise, les chrétiens ne peuvent plus vivre uniquement suivant les lois de la chair mais sont appelés à vivre dans l’amour de Dieu.

Au moment où saint Paul dicte ces mots, il ne connaissait pas la communauté chrétienne de Rome, contrairement aux autres communautés à qui il écrivait des épîtres, il leur écrit donc ce qu’il considère comme essentiel ; en cela cette lettre a donc pour nous d’autant plus d’importance : saint Paul, écrivant à des chrétiens qu’il ne connaît pas, s’adresse à tous les chrétiens à travers les âges et en particulier à notre génération.

Nous constatons aujourd’hui combien notre société est devenue sous l’emprise de la chair par une aspiration matérialiste et un rejet de la morale naturelle : « Tout est permis ! » et le fameux slogan : « Il est interdit d’interdire ! » A ceux qui, à son époque, pensaient déjà comme cela, saint Paul répondait : « "Tout est permis"; mais tout n'est pas profitable. "Tout est permis"; mais tout n'édifie pas. » (1 Corinthiens 10,23)

Notre mission de chrétiens dans un monde tel que celui-ci est d’annoncer l’Evangile, c'est-à-dire de proclamer que l’humanité ne doit pas vivre ‘sous l’emprise de la chair’ dans l’immédiateté mais qu’elle a l’éternité pour vocation. Il ne s’agit pas de condamner ni même de critiquer ce qui se fait mais de montrer par notre propre vie que l’Homme est appelé à mieux. En vivant de façon concrète et joyeuse ‘sous l’emprise de l’Esprit’ chaque chrétien et chrétienne montrent les limites de l’emprise de la chair’.

L’‘emprise de la chair’ est un carcan où l’humanité s’enferme, l’‘emprise de l’Esprit’ est une libération qui fait de nous des enfants de Dieu : « Venez à moi, vous tous qui ployez sous le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos. » (Matthieu 11,28)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

6 juillet 2014

Secteur Vermandois

n°762

Retour en haut de la page

Celui à qui le Fils veut le révéler

Cette phrase peut paraître étrange : la révélation n’est-elle pas pour toute l’humanité ? Le Seigneur ferait-il un tri entre des hommes et des femmes qui recevraient la révélation et d’autres qui resteraient dans l’ignorance ? Cette affirmation serait contraire à ce que le Christ annonce à ses disciples : « Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jean 3,17)

Le verbe ‘vouloir’ indique la volonté or « ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits. » (Matthieu 18,14) Le Fils veut révéler le Père à tous les hommes, le pronom ‘Celui’ ne désigne pas un choix de certaines personnes à l’exclusion des autres mais signifie que la révélation est personnelle : c’est individuellement que le Christ révèle le Père, en fonction des capacités de chacun.

L’enchaînement avec la promesse d’aider à porter le fardeau est dans la même ligne : chaque personne a son propre fardeau et le Christ promet le repos, c'est-à-dire qu’il désire prendre sur lui ce fardeau trop lourd pour l’homme ; ce fardeau du péché qui entraîne la séparation de l’homme et du Père, le Fils le prend sur lui pour le crucifier avec lui sur la croix et offrir « le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait » (première prière eucharistique)

Pour insister sur l’aide qu’il donne à chacun, Jésus prend la comparaison avec deux bœufs appareillés avec un joug en affirmant, qu’avec son assistance, la lourde pièce de bois du  joug nous paraîtra légère c'est-à-dire qu’il en portera la plus grande part.

Connaître le Père grâce à la révélation par le Fils fait de chaque homme un fils, de chaque femme une fille dans l’Esprit Saint : « quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. » (Matthieu 12,50) Par le Baptême, le croyant devient un fils « configuré au Christ, prêtre prophète et roi » (rituel du Baptême) Par les lectures et le sacrifice non sanglant de la messe, le chrétien reçoit la révélation du Père et peut alors proclamer avec force les paroles que Jésus a enseigné à ses disciples : « Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux ! » (Matthieu 6,9) Par l’aveu de nos péchés, nous reconnaissons l’amour du Père qui envoie son Fils pour le pardon des fautes.

C’est avec confiance que chacun de nous peut affirmer : JE suis celui à qui le Fils veut révéler le Père !

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

9 juillet 2017

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°950

S’atteler avec le Christ

Etre disciple du Christ, c’est accepter de travailler avec lui à l’annonce de la Bonne Nouvelle. C’est ce qu’il nous propose avec cette dernière phrase de l’évangile du jour : « Prenez sur vous mon joug » (Matthieu 11,29) En effet, il ne nous propose pas de nous atteler seul sinon il aurait utilisé le mot ‘licol’ qui est une pièce d’harnachement pour un seul animal domestique ; Jésus a choisi le mot ‘joug’ qui implique qu’il y a deux d’animaux appariés ensemble par la même pièce de bois leur permettant de partager l’effort.

Ce n’est donc pas n’importe quel joug que Jésus nous propose de prendre, c’est le sien, c'est-à-dire qu’il partage nos efforts : dans la vie courante nous sommes appariés avec le Christ conformément à la promesse qu’il a faite à ses Apôtres au moment de l’Ascension : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,20) Il voulait leur signifier son assistance perpétuelle pour la mission qu’il vient de leur donner : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, » (Matthieu 24,19)

Jésus précise à ses disciples que son joug est léger, ce qui semble antinomique avec ce que nous connaissons de cette pièce d’attelage qui semble être tellement lourde que ce sont des bœufs qui doivent la porter. Le joug du Christ n’est pas léger en lui-même, il semble  léger au disciple parce que c’est le Fils éternel qui en porte la quasi-totalité du poids ; c’est lui qui fait l’essentiel du travail, nous n’avons qu’à le suivre.

Lorsqu’il a deux animaux appariés pour une tâche, il y a toujours un seul qui va donner la direction de l’effort à fournir : il ne faudrait pas que chacun tire de son côté, l’efficacité pour le travail qui en résulterait serait pratiquement nulle. C’est le plus expérimenté des deux qui reçoit ce rôle de conducteur. En l’occurrence, c’est le Christ lui-même qui assure la direction de cet attelage.

La parabole s’éclaircit donc d’elle-même : si chacun de nous accepte de prendre sa place sous le joug à côté du Christ en lui faisant confiance pour diriger la manœuvre, le champ du monde sera labouré par la Parole et l’annonce du Salut. Je dois faire ma part car si je m’arrête la charrue tournera en rond sans avancer ; si je cherche à augmenter la part qui m’est confiée, la charrue tournera aussi, mais dans l’autre sens ; si je cherche à aller de mon côté sans tenir compte de la mission qui m’est donnée, le travail s’arrête et je m’épuise vainement.

Prendre sur moi le joug du Christ, c’est accepter avec joie et confiance la mission qui m’est proposée. Par la grâce de la prière, l’Esprit Saint me donnera les limites de cette mission et les forces nécessaires pour la mener à bien. Le Christ m’aidera en tenant compte de mon rythme, de mes qualités et de mes défauts.

Alors le joug me semblera vraiment léger !

.Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

5 juillet 2020

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°1159

reprise de l'éditorial de 2008

Prendre le joug du Christ

Les attelages animaux ont pratiquement disparu de nos campagne, remplacés par des tractions mécaniques de plus en plus performantes. Les anciennes expressions agricoles ont disparu du vocabulaire de nos contemporains, les méthodes de travail ont tellement changé que les unes et les autres ne sont plus comprises. Pour mieux interpréter cette allégorie de Jésus, il faut bien se représenter l’image qu’il utilise.

Le joug, est une pièce de bois ou de métal permettant d’appareiller deux bœufs, plus rarement deux chevaux, afin d’augmenter la force de trait. Le dispositif est creusé de deux alvéoles qui sont placées sur le cou des animaux et fixées par-dessous de façon à ce que la force de traction  repose uniquement sur leurs épaules et ne les étrangle pas. Lorsqu’il n’y a qu’un seul animal, un collier est utilisé de préférence en lieu et place du joug qui est presque toujours conçu pour deux animaux.

Ainsi, Jésus ne demande pas à ses disciples de ‘donner un coup de collier’ à eux seuls mais de se mettre sous le joug ; pas n’importe quel joug, le sien ! Le disciple prend donc une des deux alvéoles de l’instrument et le Christ lui-même prend l’autre place. Aidé de cette façon par le Fils de Dieu en personne, la tâche ne peut pas être trop lourde. De plus dans un attelage, il y a toujours une des deux bêtes qui ‘conduit’ ; dans cette proposition de Jésus il fait comprendre que non seulement il aidera ses disciples en faisant le plus gros de l’effort, mais il leur indiquera en même temps la voie à suivre : « Je suis le chemin, la vérité, la vie » leur a-t-il dit (cf. Jean 14,6). L’impression donnée par une lecture superficielle qui semblerait charger le disciple d’un poids lourd à porter, cette impression disparaît car comme le Chris le dit lui-même : « Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Matthieu 11,30)

Ainsi expliquée, cette péricope de l’évangile est toujours actuelle, toute personne qui veut suivre la voie sur laquelle le Père l’attend, doit se mettre avec l’aide du Christ à l’attelage de l’annonce de la Bonne Nouvelle, sachant que l’essentiel lui sera donné par Dieu le Fils « Je ne vous laisserai pas orphelins ! » (cf. Jean 14,18)

Cette meilleure compréhension de l’allégorie agricole nous donne aujourd’hui un élan supplémentaire, sachant que nous sommes guidés avec et par amour mais que nous avons notre part de travail à faire sinon si un seul assure la force motrice la charrue tournera en rond et sera inefficace.

Que ces vacances qui commencent ne soient prises au sens propre d’absence mais au sens figuré de repos et de remise en forme pour mieux annoncer l’Evangile avec le Christ là où il nous conduira.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde


Index


papes


Conciles


Prières


Saints


liens


JP Bouvier



éditoriaux


Ministères


Récollections


Réactions