27 juin 2004
Bosnie Herzégovine
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n°228
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« Vous n’êtes plus sujets de la Loi »
(Ga 5,18)
Etre sujet est être dépendant d’un souverain, ou de quelque chose qui
nous dépasse considérablement. Dans l’Ancienne Alliance la Loi était première,
ce qui entraînait un certain nombre de légalistes qui ne voyait plus qu’elle,
quelquefois au détriment de l’être humain pour lequel elle avait été donnée :
les croyants étaient sujets de la Loi.
Jésus lui-même a été assujetti de la Loi ainsi par exemple :
- -Il a été racheté au Temple conformément à la prescription du livre
de l’Exode (Ex 13,34 cf. Lc 2,23sv)
- -Il a passé l’examen de la Bar-mitsva auprès des docteurs au
Temple lorsqu’il eut douze ans (cf. Lc 2,41sv) répondant aux questions
qui lui était posées et posant des questions avec la pertinence et l’intelligence
de la Parole de Dieu.
- -Il va dans les synagogues pour célébrer le jour du sabbat et y écouter
ou lire et commenter la Parole (cf. Mc 1,21pp)
- -Il célèbre la Pâque avec ses disciples suivant le rituel juif (cf.
Mt 26,17sv)
Dans sa prédication, il rappelle l’importance de la Loi mais aussi sa
soumission à l’homme qui est et reste le premier dans le projet de Dieu.
Lors des discussions sur le respect du jour du sabbat (cf. Mt 12), Jésus
précise la volonté de Dieu : « Le sabbat a été fait pour
l'homme, et non l'homme pour le sabbat » (Mc 2,27)
Ainsi, le Christ nous invite à prendre l’esprit de la Loi et non sa lettre.
Il serait stupide pour l’homme d’obéir à une Loi envers et contre tout
en posant simplement le principe qu’elle a la préséance sur tout. Ce que
rappelle saint Paul aux Galates est justement l’opposé : « en
vous laissant conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus sujets de la Loi »
Ce message s’adresse à nous aussi, nous avons été configurés aux Christ
par le Baptême et – comme Lui – nous sommes maîtres de la Loi. Ce qui
ne veut pas dire que nous pouvons faire n’importe quoi, au contraire la
Loi reste et demeure une inspiration et une référence mais elle n’est
qu’au service de l’homme et non sa souveraine.
Etre Chrétien est bien plus difficile que de se soumettre à une loi fût-elle
divine puisque le croyant doit considérer la Loi et l’homme et trancher
entre les deux pour le bien de l’être humain, à chaque situation, en conscience.
Ceci serait humainement impossible si nous n’étions inspirés dans nos
actes, nos paroles et nos jugements par l’Esprit Saint, Troisième Personne
de la Trinité. Si nous lui faisons confiance Il ne peut nous induire en
erreur.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine
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1er juillet 2007
Brigade Franco-Allemande
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n°325
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Le manteau d’Elie
Le manteau, ou plutôt le terme qui est traduit par ce mot, est une pièce
de tissu en laine à peu près carrée qui sert à se tenir au chaud en s’enveloppant
à l’intérieur. C’est un vêtement particulièrement important dans un pays
où la journée est très chaude et la nuit peut être très froide. Le Deutéronome
précise que si une personne prend le manteau d’un autre en gage, il doit
lui rendre pour la nuit afin que le débiteur puisse dormir au chaud (cf.
Dt 24,13)
Le manteau sert également de ‘poche’ ainsi Ruth reçoit dans ce vêtement
six mesures d’orge de la part de Booz en gage de son rachat (cf. Rt 3,15)
A côté de ces utilisations le manteau au aussi une signification symbolique
puisqu’il sert à couvrir l’homme ; le ‘pan’ du manteau est un signe
de possession. David, en fuite devant la colère de Saül, préfère couper
le pan du manteau du roi endormi plutôt que de porter la main sur celui
qui a reçu l’onction de la part de Dieu (cf. 1S 24)
Le geste d’Elie jetant son manteau vers Elisée est instantanément compris
par ce dernier : le prophète prend possession de son successeur,
sachant qu’il va être emporté sur le char de Dieu. A cause de ce signe,
Elisée quitte tout ce qu’il a, offrant à Dieu en sacrifice tout ce qu’il
possède, bœufs et araire. Suivant Elie, il est témoin de son assomption
et revient portant le manteau du prophète, signe authentique de son ‘héritage’ :
l’esprit d’Elie est en lui.
Retournant dans le monde après le départ d’Elie, le nouveau prophète
s’ouvre un passage dans le Jourdain en frappant les eaux avec le manteau
d’Elie, manifestant ainsi qu’il est le messager du seigneur comme Moïse
ouvrant la mer Rouge (cf. Ex 14,15-31) ou Josué ouvrant le Jourdain pour
entrer en Palestine (cf. Jos 3,14-17)
Pour nous, lors de notre Baptême, le célébrant a souligné d’après saint
Paul que nous avons revêtu le Christ, nous avons été adoptés comme héritiers
de la promesse, comme les prophètes nous avons à manifester au monde la
puissance de Dieu et son amour pour tous les hommes et femmes. Avec un
peu de foi, nous pourrions faire les mêmes prodiges !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire
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27 juin 2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°482
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L’appel à être prêtre
Dans beaucoup de diocèse, du moins ceux qui ont la chance d’avoir de
nouveaux prêtres, les ordinations se font pendant ce week-end. Traditionnellement
le samedi ou le dimanche le plus proche de la fête des Apôtres Pierre
et Paul. C’est en même temps une sorte de conclusion à l’année sacerdotale
qui s’est achevée il y a peu.
En 1992, le pape Jean-Paul II avait publié pour la fête de l’Annonciation
une encyclique qui s’intitulait : ‘Pastores dabo vobis’, ‘Je
vous donnerai des prêtres’. Dans l’introduction de ce document, il
soulignait que le presbytérat n’était pas seulement une affaire du clergé
mais que tous les membres de l’Eglise s’y trouvaient engagés par la prière
et formulation de l’appel qui restait à faire pour susciter des vocations,
ou du moins faire penser à de jeunes gens qu’ils pourraient être appelés
à ce service.
Les vocations sont en baisse nous rabâche-t-on ; mais le nombre
de ‘pratiquants’ aussi. Or – majoritairement – l’appel ne peut
retentir et être accueilli favorablement que dans une famille où Dieu
est présent par la prière, la fréquentation régulière des Sacrements,
la méditation habituelle de la Parole de Dieu… Si la foi n’est plus manifestée
dans la vie habituelle de la famille, il n’y aura plus de vocation, ce
désir de servir Dieu par toute sa vie. Le ratio du nombre de personnes
vivant chrétiennement au nombre de prêtre n’a pas dû changer beaucoup
pendant le XXème siècle, autrement dit, le nombre de jeunes
gens entendant l’appel au sacerdoce est proportionnel au nombre de chrétiens
vivant l’Evangile.
« Il est plus que jamais urgent, aujourd'hui surtout, que se
répande et s'enracine la conviction que ce sont tous les membres de l'Eglise,
sans en exclure aucun, qui ont la grâce et la responsabilité du souci
des vocations. » (Pastores dabo vobis n°41) Qu’en est-il pour
chacun d’entre nous ? Pensons-nous à présenter cet appel à ceux qui
nous sont proches, vos fils, nos filleuls, nos frères ? C’est pourtant
une responsabilité à laquelle nous nous sommes engagés lorsque nous avons
été confirmés, lorsque nous avons accepté la mission de parrain ou de
marraine, lorsque vous êtes devenus parents !
En constatant la joie qui émane de ces nouveaux prêtres, la communauté
chrétienne devrait davantage réfléchir sur cette proposition à faire aux
jeunes gens : Dieu les invite à une vie exaltante de service et d’amour ;
pour ceux qui sont déjà prêtres depuis plus ou moins longtemps manifestons
combien nous sommes heureux d’être prêtres et que nous avons réussi notre
vie d’homme.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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30 juin 2013
Secteur Vermandois
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n°688
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Liberté !
La notion de liberté est constante dans la Bible. Cela commence avec
le choix que Dieu laisse au premier couple : « Tu peux manger
de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien
et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. »
(Genèse 2,16-17) mais en lui laissant la possibilité d’accéder à l’arbre
de la connaissance du Bien et du Mal et en le mettant « au milieu
du jardin » (Genèse 3,3) Dieu rend l’homme libre de faire confiance
à la Parole de son Créateur.
Cette interprétation est rappelée aux Galates par saint Paul. Anciens
esclaves du péché, nous sommes ‘appelés à la liberté par le Christ’
(v.13) mais cette liberté doit être éclairée par la Parole de Dieu. La
vraie liberté n’est pas de faire n’importe quoi, mais de choisir ce qui
est bon pour l’homme. Dans l’éventail qui nous est proposé, nous devons
accepter librement de suivre le Seigneur en refusant les pseudo libertés
qui entraînent la ruine de l’homme, même si elles apparaissent séduisantes :
le ‘serpent’ du jardin d’Eden n’est jamais très loin pour nous
tenter en nous faisant miroiter : « Vous serez comme des
dieux » (Genèse 3,5)
Le mot de liberté est utilisé dans un grand nombre de situations mais
pas toujours à bon escient car elles entraînent la plupart du temps un
individualisme intransigeant où le ‘chacun pour soi’ devenu dominant
n’est pas accompagné de ‘Dieu pour tous’. L’avertissement que saint
Paul fait aux Galates : « Que cette liberté ne soit pas un
prétexte pour satisfaire votre égoïsme » (v.13) retentit encore
plus puissamment aujourd’hui où l’égocentrisme est de mise – y compris
chez les chrétiens.
En se centrant sur lui-même dans un nombrilisme de mauvais aloi, l’individu
considère que la foi est aliénante et il ne peut plus concevoir la notion
d’un Dieu aimant et libérateur. En mettant sa confiance uniquement dans
ses propres forces et dans sa propre intelligence, il ne peut accepter
une aide extérieure fut-elle divine et il se demande de quoi devrait-il
être sauvé. Loin d’être libre, il s’enferme sur lui-même.
La véritable liberté est définie ainsi par saint Paul : « "Tout
est permis"; mais tout n'est pas profitable. "Tout est permis";
mais tout n'édifie pas ! » (1Corinthiens 10,23) pour être
homme pleinement libre, il faut savoir discerner parmi toutes les propositions
qui nous sont faites celles qui vont nous être profitables et celles qui
vont édifier soit nous-mêmes soit nos frères et sœurs et savoir éliminer
celles qui sont nuisibles. Pour arriver à cette fin, les chrétiens ont
à leur disposition pour les éclairer « La grâce de Jésus Christ,
notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint »
(2Corinthien 13,14) et la Tradition de l’Eglise.
« Vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté
ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire,
mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. » Il ne
reste plus qu’à mettre cette phrase en pratique dans notre vie quotidienne !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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25 juin 2016
Secteur Vermandois
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n°880
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Elie jeta son manteau vers Elisée
Dans l’Ancien Testament, le manteau est beaucoup plus qu’une simple pièce
de vêtement, c’est sa protection (cf. Exode 22,26) mais aussi sa personnalité,
son identité (cf. 1Samuel 24,5) Lorsque Elie jette son manteau vers Elisée,
il ne lui signifie pas simplement ‘ramasse-le’, il lui montre
qu’il est appelé à lui succéder dans son rôle de prophète. Elisée, revenant
de l’endroit où le char de Dieu a enlevé Elie, porte ce manteau et il
est ainsi immédiatement reconnu comme prophète d’Israël. Grâce à ce manteau,
il fait le même miracle qu’Elie en ouvrant les flots du Jourdain pour
passer à pied sec (cf. 2Rois 2)
Pour suivre Elie, Elisée abandonne tout ce qu’il faisait : au douzième
et dernier arpent, il avait presque fini de labourer son champ, en faisant
brûler le bois de la charrue il offre en sacrifice ses bœufs en signe
de non-retour. Les auditeurs de Jésus connaissent parfaitement ce passage
de l’Ecriture, ils ne sont pas dupes, c’est bien à la vocation d’Elisée
et à son adhésion sans délai qu’il fait allusion lorsqu’il dit :
« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière,
n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » (v. 62) C’est un exemple
que Jésus donne à ceux qu’il a appelés mais qui ont évoqué de ‘bonnes’
raisons pour ne pas le suivre immédiatement : le vrai disciple n’hésite
pas.
Pour nous deux conclusions sont à tirer de ce passage d’évangile.
La première est de penser à la succession, il est exceptionnel que le
Seigneur nous désigne aussi clairement qu’à Elie la personne qu’il désire
pour continuer l’œuvre qu’il nous a confiée lorsque nous ne pourrons plus
y participer. Le Père nous fait confiance, il nous donne l’Esprit promis
par le Fils pour que nous-mêmes sachions discerner dans notre entourage
celui ou celle qu’il investira dans la mission qui n’est pas la nôtre
mais celle de Dieu qui nous a appelés à y collaborer ; en d’autres
termes savoir ‘jeter notre manteau’ vers celui ou celle qui sera
le plus à même de continuer.
La seconde leçon est de répondre joyeusement et spontanément lorsque
nous nous sentons appelés par Dieu à telle ou telle tâche, sans chercher
à nous dérober avec des arguments fallacieux aussi justifiables soient-ils.
Cette vocation peut venir directement ou bien par l’intermédiaire de personnes
qui ne savent pas toujours qu’elles sont porteuses d’un message de Dieu
pour la personne appelée.
Demander le discernement pour savoir appeler ‘des ouvriers à la moisson’
et pour savoir répondre à l’appel du Seigneur – même comme des ‘ouvriers
de la onzième heure’ – doit être l’essence de notre prière et nous
serons exaucés.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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30 juin 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1091
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Suis-moi !
Jésus, ‘le visage déterminé’, est en route vers Jérusalem pour
la dernière fois. Il sait que la Passion approche, les temps sont arrivés
à leur terme. En chemin, trois hommes sont interpelés par le Christ pour
le suivre, mais chacun invoque une raison pour que ce ne soit pas tout
de suite. Chacune de ces raisons justifie un atermoiement quant à la réponse.
Mis en parallèle, l’appel d’Elisée par le prophète Elie montre la spontanéité
qui est attendue par le Seigneur en réponse à ses appels : sacrifier
ce qu’il était en train de faire, sa charrue et ses bœufs, pour suivre
le chemin du prophète. Il ne s’agit donc pas de calculer un avenir mais
de s’abandonner à la grâce, non pas sans se poser de questions mais en
faisant confiance.
L’appel du Christ ne s’adresse pas qu’à des hommes en vue d’une ordination
sacerdotale. Lorsque Jésus constate : « La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Luc 10,2) il lance
un appel à toutes les bonnes volontés qui désirent partager ‘la joie
de l’Evangile’ (cf. pape François – 2013), chacune à sa place, chacune
en fonction de son charisme particulier.
Aujourd’hui, c’est l’Eglise, le ‘Corps mystique du Christ’ (cf.
pape Pie XII – 1943) qui appelle en son Nom. L’Eglise à tous ses niveaux
de la cellule de base du couple chrétien, de la cellule familiale, de
l’église communautaire, de l’église paroissiale, de l’église diocésaine,
de l’église universelle. Tous ces ‘étages’ doivent être des lieux d’appel
pour une disponibilité confiante à la vocation proposée par le Seigneur.
Ainsi pour répondre dans la foi, chaque baptisé, à l’exemple des Apôtres,
doit être à la fois un appelant et un appelé. Une vocation, quelle qu’elle
soit, pleinement vécue est un signe non seulement pour tous les autres
chrétiens mais aussi un témoignage fort pour toutes les personnes en dehors
de l’Eglise.
En priant pour les vocations, nous devons inclure la prière pour la nôtre
en écoutant le Christ nous dire aujourd’hui « Suis-moi »
et regarder avec l’aide de l’Esprit Saint comment nous-mêmes nous l’entendons
dans notre vie quotidienne.
Ne pleurons pas sur la diminution des prêtres en France, déplorons plutôt
la raréfaction des chrétiens ! Au milieu du monde actuel, soyons
des exemples pour nos contemporains, ils auront envie de nous rejoindre.
Alors la prophétie de Jérémie (3,15) : « Je vous donnerai
des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et
intelligence. » (cf. pape Jean-Paul II – 1992)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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26 juin 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1276
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L’appel d’Elisée
Le manteau, ou plutôt le vêtement qui est traduit par ce mot, n’est pas
ce nous pourrions appeler un pardessus, c’est une pièce de tissu en laine
à peu près carrée. Elle sert surtout à se tenir au chaud pendant la nuit
en s’enveloppant à l’intérieur. C’est un élément particulièrement important
dans un pays où la journée est très chaude et la nuit peut être très froide.
Le Deutéronome précise que si une personne prend le manteau d’un autre
en gage, il doit impérativement lui rendre pour la nuit afin que le débiteur
puisse dormir au chaud (cf. Deutéronome 24,13)
Le manteau sert également de ‘poche’ ou de sac : ainsi Ruth reçoit
dans ce vêtement six mesures d’orge de la part de Booz en gage de son
rachat (cf. Ruth 3,15)
A côté de ces utilisations le manteau au aussi une signification symbolique
puisqu’il sert à couvrir l’homme ; le ‘pan’ du manteau est un signe
de possession. David, en fuite devant la colère de Saül, préfère couper
le pan du manteau du roi endormi plutôt que de porter la main sur celui
qui a reçu l’onction de la part de Dieu (cf. 1Samuel 24)
Le geste d’Elie jetant son manteau vers Elisée est instantanément compris
par ce dernier : le prophète prend possession de son successeur,
sachant qu’il va être emporté sur le char de Dieu. A cause de ce signe,
Elisée qui avait presque terminé le labourage de son champ abandonne son
travail ; il quitte tout ce qu’il a ; il marque la certitude
de ne pas revenir en offrant à Dieu en sacrifice tout ce qu’il possède,
bœufs et araire. Suivant Elie, il est témoin de son assomption et revient
portant le manteau du prophète, signe authentique de son ‘héritage’ :
l’esprit d’Elie est en lui.
Retournant dans le monde après le départ d’Elie, le nouveau prophète
s’ouvre un passage dans le Jourdain en frappant les eaux avec le manteau
d’Elie, manifestant ainsi qu’il est le messager du seigneur comme Moïse
ouvrant la mer Rouge (cf. Exode 14,15-31) ou Josué ouvrant le Jourdain
pour entrer en Palestine (cf. Josué 3,14-17)
Pour nous, lors de notre Baptême, le célébrant a souligné d’après saint
Paul que nous avons revêtu le Christ, en quelque sorte nous avons revêtu
le manteau d’Elie ! Nous avons été adoptés comme héritiers de la
promesse, comme les prophètes nous avons à manifester au monde la puissance
de Dieu et son amour pour tous les hommes et femmes. Avec un peu de foi,
nous pourrions faire les mêmes prodiges !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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