13ème dimanche du Temps Ordinaire
Année "C"

1Rois 19,16-21 - psaume 15 - Galates 5,1-18 - Luc 9,51-62

1

Bosnie Herzégovine

27 juin 2004

"Vous n'êtes plus sujets de la Loi"

2

Brigade Franco-Allemande

1er juillet 2007

Le manteau d'Elie

3

Fort Neuf de Vincennes

27 juin 2010

L'appel à être prêtre

3

Secteur Vermandois

30 juin 2013

Liberté !

4

25 juin 2016

Elie jeta son manteau vers Elisée

5

Athies & Nesle

30 juin 2019

Suis-moi !

6

 

26 juin 2022

L'appel d'Elisée

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27 juin 2004

Bosnie Herzégovine

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n°228

« Vous n’êtes plus sujets de la Loi » (Ga 5,18)

Etre sujet est être dépendant d’un souverain, ou de quelque chose qui nous dépasse considérablement. Dans l’Ancienne Alliance la Loi était première, ce qui entraînait un certain nombre de légalistes qui ne voyait plus qu’elle, quelquefois au détriment de l’être humain pour lequel elle avait été donnée : les croyants étaient sujets de la Loi.

Jésus lui-même a été assujetti de la Loi ainsi par exemple :

  • -Il a été racheté au Temple conformément à la prescription du livre de l’Exode (Ex 13,34 cf. Lc 2,23sv)
  • -Il a passé l’examen de la Bar-mitsva auprès des docteurs au Temple lorsqu’il eut douze ans (cf. Lc 2,41sv) répondant aux questions qui lui était posées et posant des questions avec la pertinence et l’intelligence de la Parole de Dieu.
  • -Il va dans les synagogues pour célébrer le jour du sabbat et y écouter ou lire et commenter la Parole (cf. Mc 1,21pp)
  • -Il célèbre la Pâque avec ses disciples suivant le rituel juif (cf. Mt 26,17sv)

Dans sa prédication, il rappelle l’importance de la Loi mais aussi sa soumission à l’homme qui est et reste le premier dans le projet de Dieu. Lors des discussions sur le respect du jour du sabbat (cf. Mt 12), Jésus précise la volonté de Dieu : « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat » (Mc 2,27)

Ainsi, le Christ nous invite à prendre l’esprit de la Loi et non sa lettre. Il serait stupide pour l’homme d’obéir à une Loi envers et contre tout en posant simplement le principe qu’elle a la préséance sur tout. Ce que rappelle saint Paul aux Galates est justement l’opposé : « en vous laissant conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus sujets de la Loi »

Ce message s’adresse à nous aussi, nous avons été configurés aux Christ par le Baptême et – comme Lui – nous sommes maîtres de la Loi. Ce qui ne veut pas dire que nous pouvons faire n’importe quoi, au contraire la Loi reste et demeure une inspiration et une référence mais elle n’est qu’au service de l’homme et non sa souveraine.

Etre Chrétien est bien plus difficile que de se soumettre à une loi fût-elle divine puisque le croyant doit considérer la Loi et l’homme et trancher entre les deux pour le bien de l’être humain, à chaque situation, en conscience.

Ceci serait humainement impossible si nous n’étions inspirés dans nos actes, nos paroles et nos jugements par l’Esprit Saint, Troisième Personne de la Trinité. Si nous lui faisons confiance Il ne peut nous induire en erreur.

père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine

1er juillet 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°325

Le manteau d’Elie

Le manteau, ou plutôt le terme qui est traduit par ce mot, est une pièce de tissu en laine à peu près carrée qui sert à se tenir au chaud en s’enveloppant à l’intérieur. C’est un vêtement particulièrement important dans un pays où la journée est très chaude et la nuit peut être très froide. Le Deutéronome précise que si une personne prend le manteau d’un autre en gage, il doit lui rendre pour la nuit afin que le débiteur puisse dormir au chaud (cf. Dt 24,13)

Le manteau sert également de ‘poche’ ainsi Ruth reçoit dans ce vêtement six mesures d’orge de la part de Booz en gage de son rachat (cf. Rt 3,15)

A côté de ces utilisations le manteau au aussi une signification symbolique puisqu’il sert à couvrir l’homme ; le ‘pan’ du manteau est un signe de possession. David, en fuite devant la colère de Saül, préfère couper le pan du manteau du roi endormi plutôt que de porter la main sur celui qui a reçu l’onction de la part de Dieu (cf. 1S 24)

Le geste d’Elie jetant son manteau vers Elisée est instantanément compris par ce dernier : le prophète prend possession de son successeur, sachant qu’il va être emporté sur le char de Dieu. A cause de ce signe, Elisée quitte tout ce qu’il a, offrant à Dieu en sacrifice tout ce qu’il possède, bœufs et araire. Suivant Elie, il est témoin de son assomption et revient portant le manteau du prophète, signe authentique de son ‘héritage’ : l’esprit d’Elie est en lui.

Retournant dans le monde après le départ d’Elie, le nouveau prophète s’ouvre un passage dans le Jourdain en frappant les eaux avec le manteau d’Elie, manifestant ainsi qu’il est le messager du seigneur comme Moïse ouvrant la mer Rouge (cf. Ex 14,15-31) ou Josué ouvrant le Jourdain pour entrer en Palestine (cf. Jos 3,14-17)

Pour nous, lors de notre Baptême, le célébrant a souligné d’après saint Paul que nous avons revêtu le Christ, nous avons été adoptés comme héritiers de la promesse, comme les prophètes nous avons à manifester au monde la puissance de Dieu et son amour pour tous les hommes et femmes. Avec un peu de foi, nous pourrions faire les mêmes prodiges !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire

27 juin 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°482

L’appel à être prêtre

Dans beaucoup de diocèse, du moins ceux qui ont la chance d’avoir de nouveaux prêtres, les ordinations se font pendant ce week-end. Traditionnellement le samedi ou le dimanche le plus proche de la fête des Apôtres Pierre et Paul. C’est en même temps une sorte de conclusion à l’année sacerdotale qui s’est achevée il y a peu.

En 1992, le pape Jean-Paul II avait publié pour la fête de l’Annonciation une encyclique qui s’intitulait : ‘Pastores dabo vobis’, ‘Je vous donnerai des prêtres’. Dans l’introduction de ce document, il soulignait que le presbytérat n’était pas seulement une affaire du clergé mais que tous les membres de l’Eglise s’y trouvaient engagés par la prière et formulation de l’appel qui restait à faire pour susciter des vocations, ou du moins faire penser à de jeunes gens qu’ils pourraient être appelés à ce service.

Les vocations sont en baisse nous rabâche-t-on ; mais le nombre de ‘pratiquants’ aussi. Or – majoritairement – l’appel ne peut retentir et être accueilli favorablement que dans une famille où Dieu est présent par la prière, la fréquentation régulière des Sacrements, la méditation habituelle de la Parole de Dieu… Si la foi n’est plus manifestée dans la vie habituelle de la famille, il n’y aura plus de vocation, ce désir de servir Dieu par toute sa vie. Le ratio du nombre de personnes vivant chrétiennement au nombre de prêtre n’a pas dû changer beaucoup pendant le XXème siècle, autrement dit, le nombre de jeunes gens entendant l’appel au sacerdoce est proportionnel au nombre de chrétiens vivant l’Evangile.

« Il est plus que jamais urgent, aujourd'hui surtout, que se répande et s'enracine la conviction que ce sont tous les membres de l'Eglise, sans en exclure aucun, qui ont la grâce et la responsabilité du souci des vocations. » (Pastores dabo vobis n°41) Qu’en est-il pour chacun d’entre nous ? Pensons-nous à présenter cet appel à ceux qui nous sont proches, vos fils, nos filleuls, nos frères ? C’est pourtant une responsabilité à laquelle nous nous sommes engagés lorsque nous avons été confirmés, lorsque nous avons accepté la mission de parrain ou de marraine, lorsque vous êtes devenus parents !

En constatant la joie qui émane de ces nouveaux prêtres, la communauté chrétienne devrait davantage réfléchir sur cette proposition à faire aux jeunes gens : Dieu les invite à une vie exaltante de service et d’amour ; pour ceux qui sont déjà prêtres depuis plus ou moins longtemps manifestons combien nous sommes heureux d’être prêtres et que nous avons réussi notre vie d’homme.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes

30 juin 2013

Secteur Vermandois

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n°688

Liberté !

La notion de liberté est constante dans la Bible. Cela commence avec le choix que Dieu laisse au premier couple : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2,16-17) mais en lui laissant la possibilité d’accéder à l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal et en le mettant « au milieu du jardin » (Genèse 3,3) Dieu rend l’homme libre de faire confiance à la Parole de son Créateur.

Cette interprétation est rappelée aux Galates par saint Paul. Anciens esclaves du péché, nous sommes ‘appelés à la liberté par le Christ’ (v.13) mais cette liberté doit être éclairée par la Parole de Dieu. La vraie liberté n’est pas de faire n’importe quoi, mais de choisir ce qui est bon pour l’homme. Dans l’éventail qui nous est proposé, nous devons accepter librement de suivre le Seigneur en refusant les pseudo libertés qui entraînent la ruine de l’homme, même si elles apparaissent séduisantes : le ‘serpent’ du jardin d’Eden n’est jamais très loin pour nous tenter en nous faisant miroiter : « Vous serez comme des dieux » (Genèse 3,5)

Le mot de liberté est utilisé dans un grand nombre de situations mais pas toujours à bon escient car elles entraînent la plupart du temps un individualisme intransigeant où le ‘chacun pour soi’ devenu dominant n’est pas accompagné de ‘Dieu pour tous’. L’avertissement que saint Paul fait aux Galates : « Que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme » (v.13) retentit encore plus puissamment aujourd’hui où l’égocentrisme est de mise – y compris chez les chrétiens.

En se centrant sur lui-même dans un nombrilisme de mauvais aloi, l’individu considère que la foi est aliénante et il ne peut plus concevoir la notion d’un Dieu aimant et libérateur. En mettant sa confiance uniquement dans ses propres forces et dans sa propre intelligence, il ne peut accepter une aide extérieure fut-elle divine et il se demande de quoi devrait-il être sauvé. Loin d’être libre, il s’enferme sur lui-même.

La véritable liberté est définie ainsi par saint Paul : « "Tout est permis"; mais tout n'est pas profitable. "Tout est permis"; mais tout n'édifie pas ! » (1Corinthiens 10,23) pour être homme pleinement libre, il faut savoir discerner parmi toutes les propositions qui nous sont faites celles qui vont nous être profitables et celles qui vont édifier soit nous-mêmes soit nos frères et sœurs et savoir éliminer celles qui sont nuisibles. Pour arriver à cette fin, les chrétiens ont à leur disposition pour les éclairer « La grâce de Jésus Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint » (2Corinthien 13,14) et la Tradition de l’Eglise.

« Vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. » Il ne reste plus qu’à mettre cette phrase en pratique dans notre vie quotidienne !

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

25 juin 2016

Secteur Vermandois

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n°880

Elie jeta son manteau vers Elisée

Dans l’Ancien Testament, le manteau est beaucoup plus qu’une simple pièce de vêtement, c’est sa protection (cf. Exode 22,26) mais aussi sa personnalité, son identité (cf. 1Samuel 24,5) Lorsque Elie jette son manteau vers Elisée, il ne lui signifie pas simplement ‘ramasse-le’, il  lui montre qu’il est appelé à lui succéder dans son rôle de prophète. Elisée, revenant de l’endroit où le char de Dieu a enlevé Elie, porte ce manteau et il est ainsi immédiatement reconnu comme prophète d’Israël. Grâce à ce manteau, il fait le même miracle qu’Elie en ouvrant les flots du Jourdain pour passer à pied sec (cf. 2Rois 2)

Pour suivre Elie, Elisée abandonne tout ce qu’il faisait : au douzième et dernier arpent, il avait presque fini de labourer son champ, en faisant brûler le bois de la charrue il offre en sacrifice ses bœufs en signe de non-retour. Les auditeurs de Jésus connaissent parfaitement ce passage de l’Ecriture, ils ne sont pas dupes, c’est bien à la vocation d’Elisée et à son adhésion sans délai qu’il fait allusion lorsqu’il dit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » (v. 62) C’est un exemple que Jésus donne à ceux qu’il a appelés mais qui ont évoqué de ‘bonnes’ raisons pour ne pas le suivre immédiatement : le vrai disciple n’hésite pas.

Pour nous deux conclusions sont à tirer de ce passage d’évangile.

La première est de penser à la succession, il est exceptionnel que le Seigneur nous désigne aussi clairement qu’à Elie la personne qu’il désire pour continuer l’œuvre qu’il nous a confiée lorsque nous ne pourrons plus y participer. Le Père nous fait confiance, il nous donne l’Esprit promis par le Fils pour que nous-mêmes sachions discerner dans notre entourage celui ou celle qu’il investira dans la mission qui n’est pas la nôtre mais celle de Dieu qui nous a appelés à y collaborer ; en d’autres termes savoir ‘jeter notre manteau’ vers celui ou celle qui sera le plus à même de continuer.

La seconde leçon est de répondre joyeusement et spontanément lorsque nous nous sentons appelés par Dieu à telle ou telle tâche, sans chercher à nous dérober avec des arguments fallacieux aussi justifiables soient-ils. Cette vocation peut venir directement ou bien par l’intermédiaire de personnes qui ne savent pas toujours qu’elles sont porteuses d’un message de Dieu pour la personne appelée.

Demander le discernement pour savoir appeler ‘des ouvriers à la moisson’ et pour savoir répondre à l’appel du Seigneur – même comme des ‘ouvriers de la onzième heure’ – doit être l’essence de notre prière et nous serons exaucés.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies

30 juin 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1091

Suis-moi !

Jésus, ‘le visage déterminé’, est en route vers Jérusalem pour la dernière fois. Il sait que la Passion approche, les temps sont arrivés à leur terme. En chemin, trois hommes sont interpelés par le Christ pour le suivre, mais chacun invoque une raison pour que ce ne soit pas tout de suite. Chacune de ces raisons justifie un atermoiement quant à la réponse.

Mis en parallèle, l’appel d’Elisée par le prophète Elie montre la spontanéité qui est attendue par le Seigneur en réponse à ses appels : sacrifier ce qu’il était en train de faire, sa charrue et ses bœufs, pour suivre le chemin du prophète. Il ne s’agit donc pas de calculer un avenir mais de s’abandonner à la grâce, non pas sans se poser de questions mais en faisant confiance.

L’appel du Christ ne s’adresse pas qu’à des hommes en vue d’une ordination sacerdotale. Lorsque Jésus constate : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Luc 10,2) il lance un appel à toutes les bonnes volontés qui désirent partager ‘la joie de l’Evangile’ (cf. pape François – 2013), chacune à sa place, chacune en fonction de son charisme particulier.

Aujourd’hui, c’est l’Eglise, le ‘Corps mystique du Christ’ (cf. pape Pie XII – 1943) qui appelle en son Nom. L’Eglise à tous ses niveaux de la cellule de base du couple chrétien, de la cellule familiale, de l’église communautaire, de l’église paroissiale, de l’église diocésaine, de l’église universelle. Tous ces ‘étages’ doivent être des lieux d’appel pour une disponibilité confiante à la vocation proposée par le Seigneur.

Ainsi pour répondre dans la foi, chaque baptisé, à l’exemple des Apôtres, doit être à la fois un appelant et un appelé. Une vocation, quelle qu’elle soit, pleinement vécue est un signe non seulement pour tous les autres chrétiens mais aussi un témoignage fort pour toutes les personnes en dehors de l’Eglise.

En priant pour les vocations, nous devons inclure la prière pour la nôtre en écoutant le Christ nous dire aujourd’hui « Suis-moi » et regarder avec l’aide de l’Esprit Saint comment nous-mêmes nous l’entendons dans notre vie quotidienne.

Ne pleurons pas sur la diminution des prêtres en France, déplorons plutôt la raréfaction des chrétiens ! Au milieu du monde actuel, soyons des exemples pour nos contemporains, ils auront envie de nous rejoindre. Alors la prophétie de Jérémie (3,15) : « Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et intelligence. » (cf. pape Jean-Paul II – 1992)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
 et Modérateur de la paroisse saint Radegonde

26 juin 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1276

L’appel d’Elisée

Le manteau, ou plutôt le vêtement qui est traduit par ce mot, n’est pas ce nous pourrions appeler un pardessus, c’est une pièce de tissu en laine à peu près carrée. Elle sert surtout à se tenir au chaud pendant la nuit en s’enveloppant à l’intérieur. C’est un élément particulièrement important dans un pays où la journée est très chaude et la nuit peut être très froide. Le Deutéronome précise que si une personne prend le manteau d’un autre en gage, il doit impérativement lui rendre pour la nuit afin que le débiteur puisse dormir au chaud (cf. Deutéronome 24,13)

Le manteau sert également de ‘poche’ ou de sac : ainsi Ruth reçoit dans ce vêtement six mesures d’orge de la part de Booz en gage de son rachat (cf. Ruth 3,15)

A côté de ces utilisations le manteau au aussi une signification symbolique puisqu’il sert à couvrir l’homme ; le ‘pan’ du manteau est un signe de possession. David, en fuite devant la colère de Saül, préfère couper le pan du manteau du roi endormi plutôt que de porter la main sur celui qui a reçu l’onction de la part de Dieu (cf. 1Samuel 24)

Le geste d’Elie jetant son manteau vers Elisée est instantanément compris par ce dernier : le prophète prend possession de son successeur, sachant qu’il va être emporté sur le char de Dieu. A cause de ce signe, Elisée qui avait presque terminé le labourage de son champ abandonne son travail ; il quitte tout ce qu’il a ; il marque la certitude de ne pas revenir en offrant à Dieu en sacrifice tout ce qu’il possède, bœufs et araire. Suivant Elie, il est témoin de son assomption et revient portant le manteau du prophète, signe authentique de son ‘héritage’ : l’esprit d’Elie est en lui.

Retournant dans le monde après le départ d’Elie, le nouveau prophète s’ouvre un passage dans le Jourdain en frappant les eaux avec le manteau d’Elie, manifestant ainsi qu’il est le messager du seigneur comme Moïse ouvrant la mer Rouge (cf. Exode 14,15-31) ou Josué ouvrant le Jourdain pour entrer en Palestine (cf. Josué 3,14-17)

Pour nous, lors de notre Baptême, le célébrant a souligné d’après saint Paul que nous avons revêtu le Christ, en quelque sorte nous avons revêtu le manteau d’Elie ! Nous avons été adoptés comme héritiers de la promesse, comme les prophètes nous avons à manifester au monde la puissance de Dieu et son amour pour tous les hommes et femmes. Avec un peu de foi, nous pourrions faire les mêmes prodiges !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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