Temps Ordinaireb 13ème dimanche - Année B

Sagesse 1,13-15 ; 2,23-24 - Psaume 29 - 2Corinthiens 8,7-15 - Marc 5,21-43

1

Saint Charles de Monceau

29 juin 1991

29 juin : saint Pierre et saint Paul

2

Brigade Franco-Allemande

28 juin 2009

Vous avez reçu largement tous les dons

3

Fort Neuf de Vincennes

1er juillet 2012

Impures

4

Secteur Vermandois

28 juin 2015

Qui a touché mes vêtements ?

5

Athies & Nesle

1er juillet 2018

Force de la foi

6

27 juin 2021

La force de la foi

7

Maison Marie-Thérèse

30 juin 2024

Voler un miracle

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29 juin 1991

Saint Charles de Monceau

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n°15

La fête des saints Pierre et Paul passe avant le 13ème dimanche

Saints Pierre et Paul

Dans une vision humaine, à court terme, nous serions tentés de voir en ces deux personnes des ``concurrents'' qui se seraient partagé le travail : l'un évangélisant les Juifs et l'autre évangélisant les Païens afin de ne pas se gêner mutuellement.

Mais il n'en est rien. Cette approche est celle d'une société mercantile du profit pur et simple. Or Saint Paul rappelle souvent que pour évangéliser il ne demande rien si ce n'est d'être écouté. Même il travaille pour subvenir à ses besoins.

Ils meurent tous les deux à Rome et depuis l'évêque de Rome, le Pape, est dit successeur de Pierre et de Paul car il résume en lui, symbole de la vitalité de l'Eglise, les charismes de ces deux Apôtres.

Depuis longtemps, c'est le samedi le plus proche de ce jour que l'Eglise a choisi pour les fêter ensemble que les ordinations de prêtres sont célébrées à Notre Dame de Paris. Onze prêtres sont ordonnés ce 29 juin 1991.

C'est Beaucoup! C'est Peu!

Beaucoup parce que cela représente le quart des ordinations des huit dernières années (Quarante quatre). Beaucoup par rapport aux diocèses qui entourent Paris et qui n'ordonnent qu'un prêtre à la fois et pas tous les ans.

Peu parce que dans le même temps cent quatre-vingt-huit prêtres sont morts, sans compter ceux qui ont été obligés de quitter le ministère à cause de leur santé.

La joie des ordinations du 29 juin 1991 ne doit pas nous faire oublier cette situation et nous devons avoir la conscience d'être ensemble dans l'Eglise. C'est vrai qu'il y a moins de prêtres à Paris, c'est encore plus vrai dans les diocèses ruraux où des prêtres de plus de soixante-dix ans ont entre trois et quinze paroisses à desservir.

Nous pourrions dire que c'est une chance pour l'Eglise car cela permet de mieux percevoir le rôle du prêtre dans la communauté chrétienne. La célébration de la Messe prend d'autant plus d'importance qu'elle devient plus difficile, plus rare. Les chrétiens doivent rendre le christianisme présent dans la vie quotidienne plutôt que de regretter que telle ou telle messe qui leur était commode soit supprimée. La Messe retrouve sa dimension communautaire en étant célébrée pour tous et non plus pour des groupes spécifiques.

L'Evangélisation apparaît dès lors comme l'affaire de tous les chrétiens et non pas d'un groupe de ``spécialistes permanents''.

Père JeanPaul Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau

28 juin 2009

Brigade Franco-Allemande

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n°441

Vous avez reçu largement tous les dons

Lorsque saint Paul écrit cette phrase aux corinthiens, il souligne une fois de plus un de ses sujets préférés : montrer aux églises locales qu’elles forment un tout en Jésus Christ. En effet, chaque chrétien pris individuellement n’a pas tous les dons mais quelques-uns uns qui lui sont spécifiques. Par contre l’Eglise dans son ensemble a tous les dons. C’est pourquoi saint Paul insiste pour que tout cela soit mis en commun afin d’apporter à ceux qui manquent de tel ou tel don avec pour conséquence une réciprocité.

Cela est pour nous, aujourd’hui, une grande invitation à réfléchir sur ce que le Seigneur me confie en propre. Est-ce l’argent ? Est-ce la compréhension des autres ? Est-ce la gestion des biens communs ? Est-ce l’attention aux malades ? La liste ne saurait être exhaustive…

C’est aussi le sens de l’examen de conscience que l’Eglise nous propose de faire chaque soir : « Dans ma journée ai-je utilisé égoïstement les dons que Dieu me fait ? » La réponse que nous ferons à cette question nous fera progresser sur la voie spirituelle surtout si elle est accompagnée d’une lecture régulière et méditée de la Parole de Dieu, et éventuellement d’autres écrits spirituels.

L’Eglise n’est pas une conception abstraite qui nous serait extérieure, elle est vivante, comme nous le dit saint Pierre dans sa première lettre : « Vous êtes les pierres vivantes de l’Eglise ! » C’est en apportant ma contribution que l’Eglise peut grandir et être présente au monde. Ainsi en mettant mes dons au service de tous et pas seulement à ceux que je connais que je pourrai évangéliser le monde. En d’autres termes, je ne suis pas juge de ceux qui profiteront des dons que je dispenserai, je ne peux pas dire que telle personne est indigne de les recevoir, je ne peux pas trier les personnes qui les recevront. « Que ta main droite ignore ce que donne ta main gauche ! » Telle est la devise qui nous est donnée.

Père JeanPaul Bouvier

1er Juillet 2012

Fort Neuf de Vincennes

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n°622

Impures

Les deux récits imbriqués l’un dans l’autre de l’évangile du jour – la fille de Jaïre et la femme qui perd du sang – montrent tous les deux que Jésus ne craint pas de se laisser approcher par ce qui est déclaré impur dans les textes de la Loi.

En effet, « Celui qui touche un cadavre, quel que soit le mort sera impur sept jours. Il se purifiera avec ces eaux [lustrales], le troisième et le septième jour, et il sera pur; mais s'il ne se purifie pas le troisième et le septième jour, il ne sera pas pur. » (Nombres 19,11-12) et également : « Lorsqu'une femme a un écoulement de sang et que du sang s'écoule de son corps, elle restera pendant sept jours dans la souillure de ses règles. Quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir. » (Lévitique 15,19)

La femme qui touche son manteau fait preuve d’une telle foi que son impureté légale passe au second plan, il n’a en face de lui qu’une femme guérie qui avoue sa hardiesse basée sur la confiance et l’espérance ; au contraire lorsqu’il arrive à la maison de Jaïre qui croit en la puissance du ‘Maître’ et qu’il déclare que la fillette ne fait que dormir, les serviteurs qui ont constaté la mort de l’enfant se moquent de lui et malgré ce manque de foi et de confiance, Jésus relève la jeune fille et tous sont bouleversés.

« Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat ; en sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. » (Marc 2,27-28) Jésus montre par cette parole et par les miracles qu’il fait que la Loi n’est pas le but ultime de la relation entre l’Homme et Dieu mais un simple moyen adaptable aux circonstances. L’Esprit Saint permet à la conscience des hommes de prendre les justes décisions au moment où il faut sans chercher refuge derrière un légalisme pur et dur mais de mauvais aloi.

Après avoir énoncé les béatitudes (cf. Matthieu 5,12) Jésus se lance dans une série de constatations « Il vous a été dit […] et bien moi je vous dis… » (cf. Matthieu 5,21-47) qui s’achèvent par cette demande : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5,48) montrant ainsi que la Loi n’est pas limitée à ce qui a été écrit parce qu’elle est le signe de l’amour de Dieu pour l’humanité.

Quelle leçon pour nous qui sommes si prompts à juger les autres à l’aune de notre propre faiblesse. Par son attitude pendant sa vie terrestre, le Fils de Dieu nous indique le chemin pour être ses disciples : regarder notre prochain avec le regard que lui-même posait sur ses contemporains, un regard plein d’amour et d’indulgence, un regard qui tient davantage compte de la personne que de préceptes qui se voudraient intangibles. Il est nécessaire qu’il y ait une Loi qui donne un cadre et des indications de comportement, mais notre foi n’est pas dans ces recommandations elle est dans le sacrifice du Fils mort et Ressuscité pour les péchés de chacun d’entre nous, y compris pour les péchés de mes ennemis !

Configurés au Christ par le Baptême, agissons comme Lui…

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

28 juin 2015

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n°822

Qui a touché mes vêtements ?

Jaïre, le chef de la synagogue, grâce à sa notoriété arrive à se frayer un chemin dans la foule qui enserre Jésus pour le supplier de venir guérir son enfant, une fillette de 12 ans. Les demandes de guérison sont fréquentes dans la vie de Jésus comme les dix lépreux qui le prient de les « prendre en pitié » (cf. Luc 17,12-19) ou l’aveugle de Jéricho (cf. Marc 10,46-52) qui demande « Que je voie » La foi manifestée par ces personnes est la source même de leur guérison : « Va ta foi t’a sauvé ! »

La femme victime de perte de sang – et des médecins – n’ose même pas s’adresser à Jésus, elle pense qu’il lui suffira de toucher discrètement la frange de son manteau pour obtenir la guérison, un geste qui lui permettra de profiter de la force qui irradie de cet homme. Contrairement à toute attente, Jésus ressent la guérison de cette femme et provoque son aveu en demandant : « Qui a touché mes vêtements ? » Il conclue par la même phrase : « Ta foi t’a sauvée »

Ces démarches si dissemblables ont toutes les deux la même origine : la foi du demandeur. Jaïre croit fermement que Jésus peut guérir sa fille, il croira également qu’il peut la faire revenir de la mort ; il n’hésite pas à montrer publiquement cette foi. L’hémorroïsse n’aurait pas dû s’approcher des autres, encore moins être au milieu d’une foule puisque la Loi la déclare impure en raison de son écoulement de sang (cf. Lévitique 15,19) et elle décide d’agir en secret mais le cœur empli de foi envers ce prédicateur qui guérit les malades et pardonne aux pécheurs.

Ainsi en est-il de tout chrétien. A certaines occasions nous manifesterons publiquement notre foi sans détours et sans dissimuler, comme Jaïre qui oublie sa notoriété par amour de sa fille pour quémander le secours du maître. D’autres fois nous mettrons notre confiance dans le Fils du Père dans le secret, lui demandant d’accomplir secrètement tel ou tel miracle en nous-mêmes pour que nous puissions avoir la force d’être une personne libérée de nos handicaps, pleinement homme.

A la lecture de ce passage d’évangile, nous apprenons que, quelle que soit la façon de demander, le Seigneur nous exauce à la mesure de notre foi. Nous ne savons pas demander, mais le Christ nous donne la clef : « En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez : ainsi votre joie sera parfaite. » (Jean 16,23-24)

La réalisation de nos prières, publiques ou secrètes, est l’indice de notre foi.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

1er juillet 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1019

Force de la foi

Dans le récit de la réanimation de la fille de Jaïre, saint Marc intercale la guérison de la femme hémorroïsse qui se contente de toucher discrètement, pas lui-même, mais seulement le vêtement de Jésus. Rien ne semble rapprocher ces deux miracles si ce n’est qu’ils sont réalisés dans un laps de temps réduit.

La foi de ces deux personnes, le chef de synagogue et la femme, est grande : ils savent que Jésus peut guérir ceux qui sont malades. Jaïre a le courage du dernier espoir : il vient supplier Jésus pour qu’il vienne auprès de sa fille. La femme n’ose pas interpeler Jésus pour elle, mais sa confiance est si forte qu’elle pense qu’il suffit de toucher son manteau.

Cette femme est malade depuis douze ans ! Par sa maladie elle est impure, elle ne devrait même pas être dans la foule : « Lorsqu’une femme aura un écoulement de sang pendant plusieurs jours, hors de la période de ses règles, ou si elle a un écoulement qui se prolonge au-delà de la période de ses règles, elle sera impure tant que durera cet écoulement, de la même manière que pendant ses règles. » (Lévitique 15,25) Elle a osé venir, sans doute en se cachant.

La jeune fille a douze ans, elle meurt dans sa pureté à l’aube de sa vie de femme. Douze c’est l’âge où les garçons quittent le groupe des femmes et sont considérés admis parmi les hommes adultes : ils participent à la vie de la synagogue et à la lecture de la Loi (cf. Luc 2,42sv.)

Pour ces deux personnes c’est une nouvelle vie de femme qui s’ouvre, l’hémorroïsse parce qu’elle est purifiée, la jeune fille parce que Jésus lui a rendu la vie. Un nouveau départ…

La démarche de Jaïre est une intercession publique pour une tierce personne, sa fille ; la démarche de la femme tient en une foi confiante, silencieuse et secrète afin qu’elle puisse reprendre place dans la communauté. Deux démarches différentes qui sont toutes les deux exaucées.

Quelle leçon de foi pour nous ! Ce texte nous montre la diversité des prières qui sont possibles et ces deux exemples ne sont pas limitatifs et si ces prières sont faites avec foi, elles sont exaucées. Le Christ nous le ressasse : « Tout ce que vous demanderez dans votre prière avec foi, vous l’obtiendrez. » (Matthieu 21,22) mais il nous dit aussi : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Matthieu 14,31)

Qu’à la lumière des exemples de Jaïre et de l’hémorroïsse, nous osions demander des miracles car nous serons nous aussi exaucés

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

27 juin 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1224

La force de la foi

Les deux récits imbriqués l’un dans l’autre de l’évangile du jour – la fille de Jaïre et la femme qui perd du sang – montrent tous les deux que Jésus ne craint pas de se laisser approcher par ce qui a été déclaré impur dans les textes de la Loi.

En effet, « Celui qui touche un cadavre, quel que soit le mort sera impur sept jours. Il se purifiera avec ces eaux [lustrales], le troisième et le septième jour, et il sera pur; mais s'il ne se purifie pas le troisième et le septième jour, il ne sera pas pur. » (Nombres 19,11-12) et également : « Lorsqu'une femme a un écoulement de sang et que du sang s'écoule de son corps, elle restera pendant sept jours dans la souillure de ses règles. Quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir. » (Lévitique 15,19)

La femme qui touche son manteau fait preuve d’une telle foi que son impureté légale passe au second plan, le Christ n’a plus en face de lui qu’une femme guérie qui avoue sa hardiesse basée sur la confiance et l’espérance ; au contraire lorsqu’il arrive à la maison de Jaïre qui croit en la puissance du ‘Maître’ et qu’il déclare que la fillette ne fait que dormir, les serviteurs qui ont constaté la mort de l’enfant se moquent de lui et malgré ce manque de foi et de confiance, Jésus relève la jeune fille et tous sont bouleversés.

« Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat ; en sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. » (Marc 2,27-28) Jésus montre par cette parole et par les miracles qu’il fait que la Loi n’est pas le but ultime de la relation entre l’Homme et Dieu mais un simple moyen adaptable aux circonstances. L’Esprit Saint permet à la conscience des hommes de prendre les justes décisions au moment où il faut sans chercher refuge derrière un légalisme pur et dur mais de mauvais aloi. La Loi n’est pas limitée à ce qui a été écrit parce qu’elle est le signe de l’amour de Dieu pour l’humanité.

Quelle leçon pour nous qui sommes si prompts à juger les autres à l’aune de notre propre faiblesse. Par son attitude pendant sa vie terrestre, le Fils de Dieu nous indique le chemin pour être ses disciples : regarder notre prochain avec le regard que lui-même posait sur ses contemporains, un regard plein d’amour et d’indulgence, un regard qui tient davantage compte de la personne que de préceptes qui se voudraient intangibles. Il est nécessaire qu’il y ait une Loi qui donne un cadre et des indications de comportement, mais notre foi n’est pas dans ces recommandations elle est dans le sacrifice du Fils mort et Ressuscité pour les péchés de chacun d’entre nous, y compris pour les péchés de mes ennemis !

Configurés au Christ par le Baptême, agissons comme Lui…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

30 juin 2024

Mison Marie-Thérèse

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n°1391

Voler un miracle

Lorsque Jésus se déplaçait, le bouche à oreille devait aller bon train avant même qu’il n’arrive sur place. Les récits au fur et à mesure que l’événement s’éloigne se déforment certains détails sont ajoutés pour rendre la description plus merveilleuse encore. La renommée est telle que les foules se précipitent pour être guéries comme ce chef de la synagogue qui vient le chercher en dernier recours pour sauver sa fille en train de mourir.

Au milieu de la foule se trouve cette femme malade depuis si longtemps, elle a entendu parler de Jésus avec toutes les amplifications que la rumeur y a ajoutées. Elle n’a pas hésité à braver l’interdit : « Lorsqu'une femme a un écoulement de sang et que du sang s'écoule de son corps, elle restera pendant sept jours dans la souillure de ses règles. Quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir. » (Lévitique 15,19). C’est pour cette raison qu’elle vient secrètement. Sa foi dans la force qui émane de Jésus est grande mais sa conception est fruste, elle pense que sa guérison pourra se faire à l’insu du Maître, il suffirait de toucher même pas lui-même mais seulement quelque chose lui appartenant : la frange de son manteau (Matthieu 9,20), cet ornement religieux qu’il porte conformément à la Loi : « Vous aurez donc une frange ; chaque fois que vous la regarderez, vous vous rappellerez tous les commandements du Seigneur et vous les mettrez en pratique » (Nombre 15,39a)

Dans les miracles, il y a toujours une demande de la part des malades ou infirmes. La femme perdant du sang n’ose pas se présenter devant lui, elle craint que Jésus refuse de la toucher pour ne pas devenir impur. Lorsque le Messie demande « Qui m’a touché ? » elle vient « saisie de crainte et toute tremblante » pensant être punie d’une façon ou d’une autre, mais l’important est dans sa guérison ! Au contraire c’est une parole de tendresse et d’encouragement que Jésus lui dit et il la renvoie en paix.

Les puristes et bien-pensants jugeront que la foi de cette femme est particulièrement frustre, considérer le Christ uniquement comme une source de miracles qui serait efficace à toutes les occasions sans même que Jésus le sache est une conception de l’incarnation de Dieu qui est dénuée de tout fondement.

C’est justement cet aspect de foi sensible est spontanée et irréfléchie qui plait à Dieu : une confiance absolue plutôt que des ouvrages complexes de théologie. C’est donc une leçon essentielle pour les chrétiens de tous les temps : dans notre relation immédiate à Dieu, Père, Fils et Esprit Saint il faut que nous restions simples et confiants. C’est de cette façon que nous l’entendrons nous dire : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » (Marc 5,34)

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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