30 juin 2002
Forces Armées de Guyane
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Préférence (Saint Pierre et Paul)
Les paroles qui nous sont adressées par le Christ ce dimanche
peuvent paraître surprenantes. Ne dit-il pas qu'il faut l'aimer
plus que toute autre personne, y compris ses parents ? Pourtant l'Ancien
Testament par les dix commandements prescrit qu'il faut honorer son père
et sa mère et rappelle à d'autres passages le devoir de
subvenir à leurs besoins dans la vieillesse.
Cette prescription que le Seigneur fait aux Douze Apôtres n'invite
donc pas à délaisser ses parents, il parle de ne pas les
aimer plus que lui. Il s'agit là d'une préférence
lorsqu'il peut y avoir une concurrence. Etre soumis à ses parents
est une prescription évangélique, rappelée également
par saint Paul (cf. Ep 6,1), sauf si cette soumission peut avoir de graves
conséquences pour moi, pour ma vie, pour ma foi.
De même lorsque le Christ nous demande de nous aimer les uns les
autres, il ne s'agit pas d'aimer toute personne de la même façon,
il y aura toujours des sympathies spontanées et des antipathies,
il désire que nous contemplions l'image de Dieu qui est en chaque
personne et qui est respectable, quelle que soit la personne et quoi qu'elle
ait fait.
L'important est de préférer le Christ à toute chose
car il est le Chemin, la Vérité, la Vie. " Nul ne va
vers le Père sans passer par moi " (cf. Jn 14,6) A tout moment
de la vie, chaque homme, chaque femme, doit se poser la question : "
Suis-je sur le chemin du Christ ou non ? " et ne laisser aucun obstacle
s'interposer entre lui et l'amour du Christ.
Comme toujours, le chrétien est relancé par sa propre conscience
: préférer le Christ est une question de relation d'amour
entre lui et le Seigneur ; il ne pourrait s'agir d'une loi intangible
qui serait identique pour toute personne. Au contraire, une relation d'amour
dépend des deux personnes et de rien d'autre.
Ce qui est bon pour moi dans ma foi ne l'est peut-être pas pour
telle autre personne, mais je ne peux discerner ce qui est bon pour moi
que dans un esprit de prière et de relation constante avec Dieu,
Père, Fils et Esprit suivant le conseil évangélique
de prier sans cesse (cf. Lc 18,1ss)
La péricope qui nous est proposée en ce dimanche nous incite
à faire un examen de conscience : " Qu'est-ce je préfère
au Christ ? " Cela peut être des personnes, mais cela peut
aussi être des animaux ou des objets inanimés, des passions…
En fonction de la réponse que chacun de nous peut donner nous pourrons
demander dans la prière au Fils unique du Père de nous envoyer
l'Esprit pour inverser cette préférence et revenir sur le
chemin qui conduit au Royaume.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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29 juin 2014
Secteur Vermandois
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Galiléen vs Pharisien (Saint Pierre et saint Paul)
Un simple regard sur une carte géopolitique de la Palestine à l’époque
de Jésus met en évidence la coupure entre les deux provinces juives, la
Judée au Sud et la Galilée au Nord, séparées par la province de Samarie.
L’hostilité entre ces deux populations est forte : « La Samaritaine
lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire,
à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent
pas les Samaritains. » (Jean 4,9) Cet état de fait entraîne un
certain mépris des Juifs de Judée envers ceux de Galilée : « De
Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jean 1,46)
Lors de l’arrestation de Jésus, Pierre, simple pécheur de Galilée, est
vite repéré à cause de son accent par les serviteurs du grand Prêtre :
« Sûrement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs,
ta façon de parler te trahit. » (Matthieu 26,73) Ce qui sous-entendrait
que tous les Galiléens présents à Jérusalem étaient suspectés d’être des
disciples de Jésus !
Parmi les Judéens plusieurs factions s’opposent sur l’interprétation
des Ecritures, Saducéens, Pharisiens, Esséniens… Saul de Tarse est un
pharisien élevé à la meilleure école : « Je suis Juif, né
à Tarse en Cilicie, mais élevé ici dans cette ville [Jérusalem],
où, à l’école de Gamaliel, j’ai reçu une éducation strictement conforme
à la Loi de nos pères ; j’avais pour Dieu une ardeur jalouse, comme
vous tous aujourd’hui. » (Actes 22,3) Fort de cette éducation,
il n’hésite pas à persécuter ceux qui ont une interprétation de l’Ecriture
qui, apparemment, diverge de l’enseignement classique qu’il a reçu.
Entre le pécheur Galiléen qui a renié son maître avant d’être institué
« pasteur de ses brebis » (Jean 21,16) et le pharisien
citoyen romain qui a persécuté les disciples du Christ avant de devenir :
« l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès
des nations, des rois et des fils d’Israël. » (Actes 9,15) le
seul point commun est le choix de Dieu : l’un comme l’autre sont
chargés d’une mission spécifique par le Ressuscité lui-même.
En nous proposant de fêter ensemble ces deux Apôtres, l’Eglise nous montre
que le choix de Dieu est premier ; la vocation de chacun est unique
en fonction de ses capacités Paul n’avait pas vécu avec Jésus mais était
un bon prédicateur, Pierre n’aurait sans doute pas été écouté par les
philosophes d’Athènes (cf. Actes 17,21-32)
Ce qui est vrai pour ces deux personnages essentiels de l’Eglise, est
également vrai pour chacun d’entre nous et c’est le même Esprit Saint
qui inspire ceux que le Seigneur choisit (cf. 1Corinthiens 12,4-9) Cette
fête jumelée des saints Pierre et Paul est un appel à la conversion :
celui qui a trahit et celui qui a persécuté sont des ‘instruments de
choix’ que le Seigneur envoie en mission. Quelle que soit mon attitude
passée, le Seigneur a une mission pour moi et il attend patiemment que
je l’entende.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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2 juillet 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°949
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Le prophète Elisée
Le premier livre des Rois (cf. 1Rois 19,19-20) montre comment Dieu a
désigné Elisée au grand prophète Elie pour lui succéder. Lorsqu’il est
appelé Elisée était en train de labourer la toute dernière partie de son
champ, mais il n’achève pas son ouvrage, non seulement il laisse le labour
mais il offre les bœufs de l’attelage en brûlant la charrue pour le sacrifice
qu’il partage avec ses ouvriers. Il montre ainsi que sa décision est sans
retour.
Plus tard, ayant suivi Elie au désert, Elisée est témoin de l’enlèvement
du prophète par « un char de feu, avec des chevaux de feu »
et « Elie monta au ciel dans un ouragan. » (2Rois 2,11)
Il s’empare alors du manteau que son maître avait laissé tomber, symbole
de l’esprit de Dieu qui entourait Elie, et, sur le chemin du retour, il
effectue le même miracle que son maître en ouvrant le Jourdain pour passer
à pied sec (2Rois 2,14)
Dès lors Dieu est avec Elisée et lui permet de réaliser de nombreux signes
et de prononcer de nombreuses prophéties pour guider les rois et le peuple
sur le chemin de la foi.
- A Jéricho, une source empoisonnée provoquait la mort et la stérilité
de la terre, Elisée, au Nom du Seigneur, y jeta une écuelle de sel et
les eaux en furent assainies (2Rois 2,19-22)
- Les armées d’Israël et de Juda n’avaient plus d’eau dans le désert
d’Edom, Elisée fait gonfler les eaux d’un torrent à sec pour que hommes
et bêtes puissent boire et il prédit la victoire sur le roi d Moab (2Rois
3,9-21)
- Les deux fils d’une veuve endettée étaient menacés d’esclavage si
elle ne payait pas son créditeur. Elisée multiplie l’huile d’un petit
vase pour qu’elle puisse la vendre et régler ses dettes (2Rois 4,1-7)
- Au couple de Sunam (1ère lecture) qui l’accueillait il
promet un fils « la femme conçut » mais à l’adolescence,
l’enfant meurt et Elisée revient pour le réanimer (2Rois 4,8-37)
Le miracle le plus célèbre au point d’être la seule mention du prophète
Elisée dans la prédication de Jésus (Luc 4,27) est la guérison de Naaman
le général syrien, un étranger au peuple d’Israël (2Rois 5,1-10) Sur le
conseil du prophète il se baigne dans le Jourdain et est guéri de sa lèpre.
Revenu sur ses pas il offre de somptueux présents à Elisée qui les refuse
car c’est Dieu qui a guéri Naaman et non lui.
Un an après sa mort, Dieu fait un nouveau miracle : un homme mort
qui était porté en terre est mis précipitamment dans le tombeau d’Elisée
à cause d’une menace d’invasion et il revient à la vie (2Rois 13,14-19)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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28 jhuin 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1158
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Aimer plus
Les paroles qui nous sont adressées par le Christ ce dimanche peuvent
paraître surprenantes. Ne dit-il pas qu’il faut l’aimer plus que toute
autre personne, y compris ses parents ou ses propres enfants ? Pourtant
l’Ancien Testament par les dix commandements prescrit qu’il faut honorer
son père et sa mère (cf. Deutéronome 5,16) et rappelle à d’autres passages
le devoir imprescriptible de subvenir à leurs besoins dans la vieillesse.
Cette prescription que le Seigneur fait aux Douze Apôtres n’invite donc
pas à délaisser ses parents, il parle de ne pas les aimer plus que lui.
Etre soumis à ses parents est une prescription évangélique, rappelée également
par saint Paul (cf. Ephésiens 6,1), sauf si cette soumission peut avoir
de graves conséquences pour moi, pour ma vie, pour ma foi. La phrase de
Jésus ne doit pas être prise dans un sens de concurrence, il s’agit de
deux formes d’amour différentes : l’une tournée vers le terrestre,
la seconde tournée vers l’éternité
De même lorsque le Christ nous demande de nous aimer les uns les autres,
il ne s’agit pas d’aimer toute personne de la même façon, il y aura toujours
des sympathies spontanées et des antipathies, il désire que nous contemplions
l’image de Dieu qui est en chaque personne et qui est respectable, quelle
que soit la personne et quoi qu’elle ait pu faire.
L’important est de préférer le Christ à tot ce qui est matériel, appelé
à disparaître, car il est le Chemin, la Vérité, la Vie. « Nul
ne va vers le Père sans passer par moi » (cf. Jean 14,6) A tout
moment de la vie, chaque homme, chaque femme, doit se poser la question :
« Suis-je sur le chemin du Christ ou non ? » et
ne laisser aucun obstacle s’interposer entre lui et l’amour du Christ.
Comme toujours, le chrétien est relancé par sa propre conscience :
préférer le Christ est une question de relation d’amour entre lui et le
Seigneur ; il ne pourrait s’agir d’une loi intangible qui serait
identique pour toute personne. Au contraire, une relation d’amour dépend
des deux personnes et de rien d’autre.
Ce qui est bon pour moi dans ma foi ne l’est peut-être pas pour telle
autre personne, mais je ne peux discerner ce qui est bon pour moi que
dans un esprit de prière et de relation constante avec Dieu, Père, Fils
et Esprit suivant le conseil évangélique de prier sans cesse (cf. Luc
18,1ss)
La péricope qui nous est proposée en ce dimanche nous incite à faire
un examen de conscience : « Qu’est-ce je préfère au Christ ? »
Cela peut être des personnes, mais cela peut aussi être des objets, des
passions… En fonction de la réponse que chacun de nous peut donner nous
pourrons demander dans la prière au Fils unique du Père de nous envoyer
l’Esprit pour inverser cette préférence et revenir sur le chemin qui conduit
au Royaume.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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2 juillet 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1329
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Baptisé dans la mort et la résurrection
Au commencement du christianisme, lorsqu’un homme était converti et demandait
le baptême, il était baptisé avec toute sa famille sa femme, ses enfants,
ses serviteurs. Après la paix instaurée par l’empereur Constantin (édit
de Milan 313), le sacrement du baptême a pu développer et harmoniser un
certain nombre de rituels pour l’ensemble de l’Eglise.
En particulier il a conservé cette notion d’immerger complètement l’impétrant
gardant le sens propre du mot baptême (plonger). Ainsi des baptistères
ont été construits à l'extérieur des églises cathédrales, c'est-à-dire
l'église où l’évêque célèbre. Au milieu de ce baptistère une piscine était
creusée avec deux escaliers : à l'ouest côté du soleil couchant,
les marches du premier permettaient à la personne désirant être baptisée
d’enlever ses vêtements usuels pour descendre dans l’eau où elle était
plongée par trois fois par un diacre : au nom du Père, au nom du
Fils, au nom du Saint-Esprit. Ensuite la personne remontait par l’escalier
Est c'est-à-dire le côté où le soleil se lève et elle était habillée tout
de blanc. Symboliquement le chrétien passait ainsi des ténèbres du péché
et de la mort à la lumière et la vie du Christ, il pouvait alors recevoir
l’onction de l’Esprit Saint par l’évêque.
Aujourd’hui quelques conditions ont changé, la première est bien sûr
l’âge habituel des baptisés : ce sont davantage de jeunes enfants
que des adultes, en deuxième lieu sous nos latitudes il était difficile
l’hiver de déshabiller et de plonger complètement les enfants dans des
églises glaciales (cet élément a été conservé dans les églises catholiques
de rite oriental). Toutefois les fonts baptismaux ont toujours été placés
à l’entrée de l’église – c’est-à-dire du côté ouest. Dans le rite de saint
Pie V, le prêtre accueillait l’enfant à l’entrée portant l’aube blanche
et une étole violette, lorsque l’enfant était baptisé le prêtre mettait
une étole banche et la communauté avançait jusqu’à l’autel de l’eucharistie
pour dire ensemble la prière des chrétiens : le Notre Père. Le Concile
Vatican II a proposé de mettre dès le début de la célébration le Baptême
en rapport avec la communion et donc de mettre les fonts baptismaux à
proximité de l’autel.
Si le baptisé ne descend plus dans une piscine, il reste cependant « plongé »
dans l’eau bénite : le prêtre verse de l’eau sur sa tête au-dessus
de la cuve baptismale : il est donc bien « au milieu de l’eau » !
Pour le vêtement blanc, il est souvent symbolisé par une écharpe ou un
bonnet ; certaines familles ont encore une « robe de baptême »
mais l’âge des baptisés étant beaucoup plus fluctuent qu’autrefois cette
robe est la plupart du temp inadaptée à l’enfant.
Plongés dans l’eau, ‘noyés’ et donc ‘passés par a mort’
nous retrouvons l’expression de saint Paul : « Si donc, par
le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec
lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, »
(Romains 6,8)
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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