3 mars 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1064
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Salmigondis
Dans son prologue (cf. Luc 1,1-4), saint Luc explique qu’il a effectué
des recherches et des enquêtes auprès de ceux qui avaient été témoins
oculaires afin de s’assurer de la solidité de l’enseignement reçu. Nul
doute qu’il ait recueilli de nombreux témoignages et consulté des personnes
différentes, chacune se souvenant d’une phrase, d’une parabole, d’un miracle,
d’une querelle avec les pharisiens, etc… Mais le moment exact où Jésus
a prononcé des mots ou effectué ces gestes ne pouvait pas être précisé.
C’est pourquoi les passages de cet évangile que nous lisons depuis quelques
semaines ne semblent pas avoir de rapport les uns avec les autres, tout
particulièrement celui de ce dimanche qui qui apparaît comme un recueil
de maximes diverses, reprises des écrits de sagesse de l’Ancien Testament,
mais réinterprétées à la lumière de la Résurrection.
Contrairement aux apparences, il y a une certaine unité dans la pensée
qui fait que saint Luc ait choisi de regrouper ces sentences : la
nécessité pour le disciple de clarifier son regard sur les hommes et le
monde en acceptant de se regarder soi-même avant de regarder les autres…
- Ainsi, si je ne reconnais pas ma propre cécité, je risque de me proposer
comme guide pour d’autres quitte à les entraîner dans ma chute personnelle ;
en constatant mon infirmité, j’accepte d’avoir besoin d’un guide qui
permettra à tous les aveugles de progresser sur le chemin sains et saufs ;
- Ainsi, si je m’estime supérieur au maître, je vais déformer le message
qu’il m’a confié à délivrer ; mais grâce à la formation qu’il me
donne, je peux être sûr de transmettre son enseignement de façon exacte,
tel que je l’ai reçu ;
- Ainsi, si je ne vis pas personnellement une conversion en profondeur,
je ne peux pas proposer un changement de vie à ceux qui ne connaissent
pas la Bonne Nouvelle
Ces petites phrases et mises en garde sont insérées dans ce passage pour
nous montrer, nous qui voulons suivre le Christ qu’il faut d’abord accepter
les limites qui nous sont imposées par notre corps et notre esprit et
les remettre entre les mains du Seigneur. Lui, il saura les transcender
pour en faire des trésors dont nous pourrons en faire profiter ceux qui
nous entourent.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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27 février 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1260
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Chacun sera comme son maître
Le passage d’Evangile proposé ce dimanche commence par une phrase en
deux parties apparemment contradictoires : « Le disciple
n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun
sera comme son maître. » Quelle est donc cette formation qui
permettrait à chacun d’être comme son maître ? Le Christ sous-entend-il
qu’il faille faire des études longues et approfondies afin d’obtenir un
diplôme important dans le but d’enseigner à notre tour comme le Maître
l’a fait ?
Dieu-le-Fils incarné s’entoure dans son ministère public de personnes
simples : des pécheurs, un collecteur d’impôts… ce ne sont pas des
savants, des docteurs de la Loi, des scribes, ni même des rabbis ou des
chefs de synagogue. C’est pourtant à ces disciples que Jésus Ressuscité
confiera l’enseignement de la Bonne Nouvelle : « Allez !
De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom
du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout
ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à
la fin du monde. » (Matthieu 28,19-20)
La question qui a été posée de savoir comment tous ces hommes ont été
formés pour être ainsi comme le Maître trouve sa réponse dans délégation
donnée par le Seigneur. C’est parce que le Seigneur est avec eux tous
les jours qu’ils peuvent ainsi prétendre à l’enseignement en son nom.
Les disciples doivent prendre exemple sur la prédication du Christ, il
ne développe jamais des démonstrations subtiles et intellectuelles :
il parle simplement utilisant souvent des paraboles dont il explique le
sens profond à ceux qui lui sont proches. Et surtout il rappelle l’importance
de la Parole de Dieu qui a été donnée au peuple depuis des siècles pour
faire comprendre qu’elle est en chaque personne : « Elle
est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton
cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,14)
Pour bien transmettre cette Parole, le Christ promet à ceux qui le suivent :
« mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon
nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que
je vous ai dit. » (Jean 14,26)
Pour être ‘bien formés’ il suffit au disciple de se mettre à l’écoute
de l’Esprit Saint pour annoncer la Bonne Nouvelle. Nous n’avons donc rien
à envier aux Apôtres nous avons la Parole et le don de l’Esprit dans les
Sacrements que nous vivons.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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