6ème dimanche du Temps Ordinaire Année C

Jérémie 17,5-8 - Psaume 1 - 1Corinthiens 15,12-20 - Luc 6,17-26

1

Lycée Militaire d'Autun

15 février 1998

Les Béatitudes

2

11 février 2001

Heureux-Malheureux

3

Fort Neuf de Vincennes

14 février 2010

De Tyr et de sidon

4

Athies & Nesle

17 février 2019

Saint Paul et la Résurrection

5

13 février 2022

Qu’est-ce que le bonheur ?

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15 février 1998

Lycée Militaire d'Autun

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n°11

Les béatitudes

Psaume 1 : Psaume de sagesse : les deux voies.

Heureux est l'homme
qui n'entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit!
Il est comme un arbre planté près d'un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt;
tout ce qu'il entreprend réussira,
tel n'est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille balayée par le vent :
au jugement, les méchants ne se lèveront pas,
ni les pécheurs, au rassemblement des justes.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

Ce psaume qui est lu ce dimanche nous permet de prier le Seigneur Dieu pour que nous soyons dans ses voies. C'est aussi pour nous, chrétiens, l'occasion de nous remettre en questions et de nous demander ce que nous faisons pour "nous plaire dans la loi du Seigneur".

L'Ecriture et la prière nous éclairent, la lecture régulière de la Parole de Dieu nous permet un discernement dans nos vies entre ce que Dieu nous propose, le mieux, et ce que nous faisons, le bien. Car sans doute nous essayons de ne pas faire le mal mais nous n'arrivons pas à être parfaits comme notre Père céleste est parfait ainsi que le Christ nous y invite (cf. Mt 5,48).

La communion, par son approche tout à fait particulière du Christ qui se donne à nous, autorise également une clairvoyance dans notre vie, lorsque nous reconnaissons que nous ne sommes pas dignes, mais qu'une seule parole du Christ nous guérira du péché.

Il reste un sacrement qui nous pouvons vivre à chaque fois que nous en ressentons le besoin, le Sacrement de la Réconciliation et de la Pénitence, appelé aussi la "confession". C'est un sacrement que les chrétiens n'aiment pas beaucoup parce qu'ils le trouvent humiliant et dévalorisant. C'est pourtant rester à l'extérieur de ce merveilleux signe d'amour qui nous est fait. Sans reprendre la parabole du fils prodigue qui est un peu usée, nous voyons que Dieu nous pardonne dans l'état où nous nous trouvons. Nul homme ne peut tomber suffisamment bas pour que Dieu ne puisse aller le rechercher pour le relever, c'est une des significations de la descente au séjour des morts affirmée par le symbole des Apôtres.

Mais alors, pourquoi passer par un intermédiaire ? Pourquoi ne pas confier à ce Dieu amour directement tous mes péchés pour qu'il me les pardonne et me permette de me relever ?

Parce que je ne peux pas être juge et partie de mes péchés. Remarquez combien nous nous cherchons d'excuses pour justifier nos péchés. Nous reconnaissons ne pas avoir besoin de Dieu, c'est le péché originel par excellence, je sais mieux que Dieu ce qui m'est utile et profitable. Comment Dieu peut-il parler à travers un homme pécheur ?

Le prêtre que je vais rencontrer pour lui parler de ma vie, et surtout de ce qui me sépare de Dieu, est tout aussi pécheur, mais il a ses péchés qui lui sont propres, même s'ils ressemblent aux miens. Il est extérieur à ma vie, il peut m'aider à toucher du doigt la véritable racine de ma séparation qui n'est pas toujours celle que je crois. Il ne prend pas la place du Christ pour me rejeter, quoique j'aie pu faire, mais pour me pardonner au nom du Père du Fils et du Saint Esprit. L'expression même nous rappelle qu'il s'agit d'une réhabilitation de mon Baptême que j'ai galvaudé, mal compris et mal vécu. Le prêtre dit au nom du Christ JE te pardonne comme un autre prêtre a dit JE te baptise.

Dans ce dernier dimanche où nous nous rassemblons pour célébrer la messe dans la chapelle saint Georges avant le carême, il est intéressant que nous posions quelques questions vis-à-vis de ce sacrement délaissé.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

11 février 2001

Lycée Militaire d'Autun

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n°112

Heureux - Malheureux

Très souvent lorsque nous parlons avec nos contemporains du bonheur et du malheur, nous nous limitons à l'aspect matériel, et nous entendons dire "Même si l'argent ne fait pas le bonheur, il y contribue d'une façon importante. "

Les béatitudes nous permettent de reposer la question sur de nouvelles bases puisque Jésus nous prend à contre-pied : qui est heureux ? Les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent, ceux qui sont repoussés. Nous sommes loin de la réussite sociale…

Mais en seconde lecture, nous nous apercevons que ceux que cite Jésus ne sont pas heureux dans leur état actuel, ils sont heureux parce qu'ils obtiendront une amélioration de leur situation. Il ne s'agit pas d'accepter la pauvreté, la faim ou le rejet sous prétexte que nous serions heureux plus tard, mais de porter ces difficultés dans l'humilité avec le Christ ressuscité. Mais humilité n'est pas humiliation. Nous devons nous comporter en chrétiens et lutter contre ces injustices au lieu d'utiliser ce passage d'évangile pour faire supporter aux autres un état de faits dans lequel nous sommes responsables.

Le pire serait de ne rien faire en se disant que si nous les aidons à progresser nous les priverions du bonheur futur…

Toutefois, nous avons un devoir d'éducation envers nous-mêmes et ceux que nous aidons : nous devons nous enseigner à ne pas mettre notre foi et notre espérance dans la réussite terrestre, mais utiliser cette réussite pour annoncer la venue de Celui qui nous a sauvé.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

14 février 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°460

De Tyr et de Sidon

Saint Luc d’origine étrangère au peuple juif insiste sur les auditeurs extérieurs. La majorité vient de Jérusalem et de Judée jusqu’en Galilée, mais aussi, précise-t-il, des territoires de Tyr et de Sidon pour écouter ce prophète. C'est-à-dire de beaucoup plus loin que les spectateurs juifs, leur effort pour assister à cette prédication est plus important que celui des juifs.

Saint Luc, compagnon de saint Paul avant de se séparer de lui, a entendu les prêches de l’Apôtre des gentils et se souvient de l’importance que Paul attachait aux païens jusqu’à s’opposer au groupe des Apôtres (cf. Actes des Apôtres ch.15) pour affirmer que le passage par le judaïsme n’est pas obligatoire pour ceux qui se convertissent au christianisme, en particulier il n’est pas nécessaire qu’ils soient circoncis avant d’être baptisés.

L’expression que saint Luc rapporte de la part de Jésus est également dans ce sens lorsqu’il dit : « C’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. » Il ne s’adresse pas directement au peuple juif car dans ce cas il aurait dit « Vos pères » mais bien à ceux qui sont extérieurs à ce peuple et à cette descendance. En même temps Jésus souligne l’importance du message des prophètes signifiant par-là que les personnes qui veulent devenir disciples du Christ doivent écouter et mettre en pratique la Parole de Dieu transmise par les prophètes qu’Il a suscités.

La lecture de ce texte prend pour nous aujourd’hui une autre portée, nous sommes – ou nous voulons être – des disciples du Christ, à ce titre nous devons relire tout l’Ancien Testament à la lumière de l’Incarnation du Fils de Dieu, sa mort et sa résurrection comme sacrifice offert au Père pour les péchés de tous les hommes, pas seulement ceux qui n’ont pas écouté les prophètes, mais aussi ceux qui ne les connaissaient pas.

Dans la conclusion des béatitudes, le Christ demande à tous ses disciples de méditer et de prier la Parole qui leur a été donnée à travers les âges pour trouver la meilleure façon de l’appliquer aujourd’hui dans notre vie quotidienne. La Bible n’est pas réservée à une élite mais doit être le moteur de la vie chrétienne : « Qu'ils [les exégètes] s'appliquent d'une manière toute particulière à ne pas se contenter d'exposer ce qui regarde l'histoire, l'archéologie, la philologie et les autres sciences auxiliaires - comme Nous regrettons qu'on le fasse dans certains commentaires ; - mais, tout en alléguant à propos ces informations, pour autant qu'elles peuvent aider à l'exégèse, qu'ils exposent surtout quelle est la doctrine théologique de chacun des livres ou des textes en matière de foi et de mœurs ; de sorte que leurs explications ne servent pas seulement aux professeurs de théologie à exposer et à confirmer les dogmes de la foi, mais encore qu'elles viennent en aide aux prêtres pour expliquer la doctrine chrétienne au peuple, et qu'elles soient utiles enfin à tous les fidèles pour mener une vie sainte, digne d'un chrétien. » (Pie XII encyclique Divino Afflante Spiritu 30 septembre 1943)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes

17 février 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1062

Saint Paul et la Résurrection

Saint Paul dans cette fin de la 1ère lettre aux Corinthiens parle de « ceux qui se sont endormis » pour indiquer qu’ils sont dans l’attente que le Christ les invite à la Vie comme lui-même a été le « premier Ressuscité d’entre les morts ».

Au début de sa prédication, l’Apôtre pensait que la manifestation du Christ en Gloire ne tarderait pas, que lui-même, Paul, en verrait l’avènement en passant de la vie terrestre à la Vie éternelle sans mourir : « nous les vivants, nous qui sommes encore là pour la venue du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Au signal donné par la voix de l’archange, et par la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants, nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu’eux, à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur. » (1Thessaloniciens 4,15-17) Le temps présent utilisé indique bien l’imminence du jour du Seigneur.

Mais dans la prière et la réflexion, le Seigneur lui a fait comprendre que cela ne serait pas aussi rapide qu’il l’espère. Il comprend alors plus profondément le sens de sa mission auprès des ‘gentils’ : « Je me sens pris entre les deux : je désire partir pour être avec le Christ, car c’est bien préférable ; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. » (Philippiens 1,23-24) La prédication de l’Evangile est plus importante que son désir de béatitude car la première lui a été confiée par le Christ alors que la seconde n’est qu’une aspiration personnelle.

L’union au Christ que saint Paul souhaitait si fortement, il la réalise dès cette vie sans attendre le jour dernier : «  Par la Loi, je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu ; avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2,19-20).

La résurrection se vit dès aujourd’hui dans la foi par la mission que le Père confie à chacun d’entre nous mais elle aura son plein épanouissement lorsque nous serons appelés par le Christ à sortir de nos tombeaux. D’ici là, nous essayons – selon nos forces – à être des témoins de l’amour de la Sainte Trinité pour tous les hommes : « maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière ! » (Ephésien 5,8).  Le cierge de notre Baptême est la lumière qui nous guide vers la volonté du Père.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

13 février 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1258

Qu’est-ce que le bonheur ?

Dans notre monde matérialiste, les béatitudes de l’Evangile paraissent complètement inadéquates : comment les chrétiens peuvent-ils se satisfaire de promesses futures alors que la réussite doit être immédiate ?

En fait nous rejoignons le mouvement juif des Saducéens qui pensaient que la récompense de Dieu doit se faire de notre vivant : le juste est comblé de bienfaits, non pas dans un autre monde mais tout de suite, au vu et au su de tous les hommes provoquant ainsi leur admiration et leur respect.

La considération de nos contemporains serait-elle la seule source de bonheur que nous puissions avoir ? Certes, comme dit le proverbe, Il vaut mieux faire envie que pitié, mais le respect le plus important n’est-il pas celui que je vais me porter personnellement, de me regarder face à ma conscience ?

La Vierge Marie devant Elisabeth, s’exclame : « Tous les âges me diront bienheureuse ! » Cela éclaire la notion de béatitude car ce n’est pas une revendication ou une satisfaction, c’est une explication de la salutation de l’archange : « Je te salue comblée de grâce ! » Le bienheureux est celui qui se reconnaît comblé par la grâce du Seigneur.

Ainsi par le Baptême qui le configure au Christ, le Fils unique du Père, le chrétien est comblé de la grâce de Dieu. Ensuite, par la célébration des Sacrements qui lui sont accessibles, en suivant librement et en conscience les préceptes évangéliques, il s’approchera de plus en plus de la Vie éternelle que le Seigneur lui propose.

Le bonheur futur n’est pas conditionné par l’observance de tel ou tel commandement, mais est un don que le Père fait à tous ses enfants, le fait de vivre avec le Fils, de croire en Lui, permet simplement au chrétien de profiter dès maintenant de cette vision béatifique qui est promise à tous. Par une vie conforme à l’Evangile, comme Jésus, il est pleinement homme dans le monde mais, comme le Christ, il n’est pas du monde : il appartient déjà au Royaume.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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