Février 1995
Saint Charles de Monceau
Retour en haut de la page
|
Communiquer ?
Courrier, Journaux, Cinéma, Radio, Téléphone, Télévision,
Fax, Réseaux informatiques, cette fin de XXième siècle
est riche en moyens de communications. Il semble d'un autre monde le coureur
de Marathon qui parcourut plus de quarante kilomètres pour annoncer
la Victoire.
Pourtant notre monde est submergé par tous ces moyens. S'il devient
difficile de pouvoir se faire une idée, si nous nous plaignons
constamment de ne pas être assez informés, c'est surtout
parce que nous n'avons plus les moyens de reconnaître l'information
qui nous est utile parmi toutes celles qui nous sont données.
Une comparaison seulement : pour une année scolaire, en moyenne
française, les enfants des écoles primaires sont un peu
moins de 900 heures avec leurs institutrices, ils passent plus de 1200
heures devant la télévision, et, pour ceux qui y viennent,
35 heures au catéchisme...
Comment situer dans ce fatras les moyens de communication chrétiens?
La seule chose qui soit sûre, la meilleure annonce de l'Evangile,
cette Bonne Nouvelle pour tous les hommes de toute époque et de
tout lieu, est la façon dont les chrétiens vivent. Il n'est
pas nécessaire de diffuser d'une façon nationale ou internationale
une vie chrétienne car elle est insérée dans le temps
et l'espace, en un mot elle est incarnée.
C'est par notre façon de vivre que nous provoquerons les questions,
le souci d'information : "Pourquoi faites-vous cela?".
Père JeanPau Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau
|
8 février 1998
Lycée Militaire d'Autun
Retour en haut de la page
|
La Vocation d'Isaïe
L'auteur, le prophète Isaïe lui-même ou un de ses disciples,
a choisi de prendre un style d'apocalypse (rappelons qu'apocalypse veut
dire révélation). C'est une vision de Dieu dans sa gloire
qui attend le prophète pour lui donner sa mission. La mort du roi
Ozias se situe en 740 av.JC
C'est le Temple céleste qui est le lieu de cette vision. Le Temple
terrestre de Jérusalem n'est qu'un reflet de celui-là. Le
Seigneur est assis sur un trône : l'Arche d'Alliance, encore dans
le Temple à l'époque d'Isaïe, est ce trône divin,
signe que Dieu règne sur son peuple. Le Seigneur siège face
à l'autel qui brûle comme celui de Jérusalem dont
le foyer servait à fournir les braises qui faisaient fumer l'encens
dans le Saint, devant le Saint des Saints. Mais le Seigneur ne semble
pas séparé de l'autel par des cloisons.
Traditionnellement les Juifs croient à une cour céleste
qui est en présence du Seigneur dès avant la Création.
Il y a neuf (chiffre symbolique) chœurs célestes qui chantent la
louange du Seigneur et qui l'adorent perpétuellement. Ce sont les
Anges, les Archanges, les Séraphins, les Chérubins, les
Trônes, les Puissances, les Principautés, les Dominations,
les Vertus.
Le feu purifie tout! Encore plus le feu sacré de l'autel du Seigneur
: Lorsqu'il y a un holocauste : la victime est entièrement consumée
par le feu pour être offerte totalement à Dieu. L'animal
ne peut être agrée par Dieu que si c'est une bête sans
aucun défaut, ce qui ne peut exister.
C'est cela qui est dit d'Isaïe : il offre ses lèvres en holocauste
au Seigneur car il regrette d'avoir les lèvres impures. Purifiées
par la braise de l'autel, elles peuvent être mises à la disposition
du Seigneur pour annoncer son message.
Le Prophète se porte volontaire. Le Seigneur Dieu a besoin d'un
messager. Isaïe accepte sa mission puisqu'il a été
purifié de toute souillure. Sa mission ne lui est pas imposée
par le Seigneur : Dieu appelle Isaïe en lui faisant ressentir la
nécessité de délivrer un message à son Peuple.
Ainsi en est-il pour nous aujourd'hui. Baptisés dans la mort et
la résurrection du Christ, nous avons été purifiés
de nos péchés. Il reste à nous porter volontaire
pour la mission. Cela sera d'autant plus facile que nous avons à
notre disposition l'Esprit Saint que le Christ Jésus a donné
à ses Apôtres le jour de la Pentecôte et qui nous est
donné lorsque nous célébrons un Sacrement.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Miitaire d'Autun
|
4 février 2007
Brigade Franco-Allemande
Retour en haut de la page
|
Jetez vos filets !
L’évangile de saint Luc décrit la première pèche miraculeuse au bord
du lac de Génésareth. Là se trouvent des pécheurs nettoyant leurs filets
après une nuit d’un travail infructueux. Voyant cet homme suivi d’une
telle foule qu’il est obligé de leur demander de l’éloigner du rivage
et il se met à enseigner les personnes restées à terre.
Le propriétaire de la barque est aux premières loges : assis à côté
de l’orateur. Il écoute cette prédication qui, si elle n’est pas nouvelle,
est annoncée d’une voix forte et avec autorité. A la fin de son discours
l’homme lui demande de jeter ses filets pour prendre du poisson.
L’étonnement du pécheur doit être grand : cet homme qui connaît
les Ecritures d’une façon à nul autre pareil est certainement un prophète,
ou au moins un scribe baigné dans la Parole de Dieu, mais que peut-il
connaître de la pèche. Simon dont c’est le métier n’a pas réussi à prendre
du poisson en toute une nuit et cet homme prétend lui apprendre son métier !
Encore sous le charme du commentaire de l’amour de Dieu qu’il vient d’entendre
Simon a cette phrase extraordinaire : sur ton ordre je vais jeter
les filets. Il accepte d’avance la possibilité d’un miracle.
Au lieu d’une pèche ordinaire habituelle où ses filets et sa barque suffisent,
le nombre des poissons est tel qu’il doit faire appel à ses compagnons
pour venir l’aider et même là, les deux barques ne peuvent contenir la
quantité de poissons prise. C’est à ce moment que Simon comprend qu’il
a devant lui plus qu’un scribe ou qu’un prophète mais un envoyé en communion
avec le Dieu Créateur et comme Isaïe (cf. première lecture)dans le Temple
céleste, il se rend compte de son péché. Alors Jésus l’appelle à le suivre.
La foule qui suivait Jésus ne s’attendait pas à être témoin d’un miracle,
Simon ne demandait pas une aide pour la pèche, mais Dieu sait toujours
mieux que les hommes ce qui leur convient et le don qu’il nous fait est
quelquefois surprenant mais toujours surabondant !
Ainsi en est-il pour nous dans nos vies quotidiennes, le Seigneur vient
à nous lorsque nous l’attendons le moins et il nous fait un don imprévu.
Sachons l’accueillir en reconnaissant notre péché et en acceptant le pardon
pour tout laisser et suivre le Christ d’un cœur léger.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire
|
7 février 2010
Fort Neuf de Vincennes
Retour en haut de la page
|
Ceci a touché tes lèvres
Lorsque le prophète Isaïe, dans sa vision du trône de Dieu, s’estime
impur de voir le Seigneur des seigneurs, l’ange vient lui toucher les
lèvres avec un charbon ardent prélevé sur l’autel céleste. A la question
de Dieu « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? »
le prophète peut s’écrier « Me voici ! Envoie-moi ! »
Double leçon pour nous aujourd’hui.
La première, la plus évidente, est que la Parole de Dieu, son message,
doit être comme une brûlure sur nos lèvres ; nous ne pouvons pas
fermer la bouche nous sommes comme obligés d’annoncer la Bonne Nouvelle
et, comme une brûlure, nous ne pouvons pas l’oublier. La purification
nécessaire à cette proclamation de l’Evangile ne vient pas de nous, elle
vient de Dieu lui-même qui nous donne ainsi la possibilité de parler en
son nom.
La seconde leçon est plus spirituelle. Nous ne cherchons pas à nous brûler
les lèvres physiquement avec un chardon ardent. Mais nous avons encore
plus purificateur : ce qui vient de l’autel céleste, pour nous chrétiens,
c’est le Corps du Christ que nous recevons à la communion. Si un simple
charbon – même venant de l’autel céleste – peut purifier le prophète au
point de lui permettre de comprendre et d’annoncer le message de Dieu,
combien plus le Corps du Christ nous nourrit pour que nous parlions au
nom de l’Evangile et, comme pour Isaïe, cela devient une nécessité :
« Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile ! »
dit saint Paul (1ère Corinthiens 9,16) Non pas une obligation
mais une action aussi indispensable que de manger ou de respirer.
La question que le Roi du ciel pose dans la vision d’Isaïe est toujours
d’actualité, Dieu demande à chaque instant « Qui enverrai-je ? »
la communion fréquente que saint Pie X conseillait il y a déjà un siècle
permet à chacun d’entre nous, avec ses capacités et ses limites personnelles,
de répondre avec confiance « Me voici ! Envoie-moi ! »
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
|
10 février 2013
Secteur Vermandois
Retour en haut de la page
|
Qui enverrai-je ?
En voyant le Seigneur dans sa Gloire, entouré des chœurs célestes, le
prophète Isaïe se désespère en s’exclamant : « Malheur à
moi ! Je suis perdu car je suis un homme aux lèvres impures. »
non pas parce qu’il aurait mangé quelque nourriture interdite mais
en raison de qu’il a pu dire : « Tout ce qui pénètre dans
la bouche passe dans le ventre, puis s'évacue aux lieux d'aisance, tandis
que ce qui sort de la bouche procède du cœur, et c'est cela qui souille
l'homme ? Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres,
adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les
choses qui souillent l'homme; mais manger sans s'être lavé les mains,
cela ne souille pas l'homme. » (Matthieu 15,17-20) En disant
que ses lèvres sont impures, Isaïe signifie que son cœur n’est pas pur,
qu’il n’est pas tourné vers Dieu. Etre en présence du Trône divin ne peut
donc qu’entraîner sa mort : « Descends et avertis le peuple
de ne pas franchir les limites pour venir voir le Seigneur, car beaucoup
d'entre eux périraient. » (Exode 19,21)
La purification de ses lèvres par le séraphin qui y pose un des charbons
ardents de l’autel entraîne le « pardon de ses péchés. »
Conscient d’être en communion avec le Seigneur, Isaïe peut se proposer
sans hésiter lorsque le Seigneur demande : « Qui enverrai-je ?
Qui sera notre messager ? »
Il y a une similitude entre cette vision du prophète Isaïe et ce que
nous vivons lorsque nous participons à la messe, en particulier lors du
rassemblement dominical ; nous sommes devant Dieu, Père, Fils et
Esprit, et nous nous sentons inaptes à proclamer quoique ce soit en raison
de notre péché et le premier acte que nous effectuons est de demander
au Fils Unique du Père qui connaît notre faiblesse de prendre pitié de
nous, sa réponse est immédiate : « Que Dieu tout-Puissant
vous pardonne vos péchés et vous conduise à la vie éternelle ! »
En écoutant la Parole dans l’Ancien et le Nouveau Testament, nous entendons
la demande du Père : « Qui enverrai-je ? »
mais nous ne nous sentons pas encore prêts à répondre positivement à cette
question…
Mieux qu’un charbon ardent, même issu de l’autel du Temple céleste, nos
lèvres reçoivent avec foi le Corps du Christ ‘livré pour nous […] et
pour la multitude’. Notre cœur est transformé et à l’invitation du
prêtre qui est ‘dans la personne du Christ’ nous entendons l’invitation
à partir vers les autres pour leur porter la Paix et dans notre réponse
‘Nous rendons gloire à Dieu’ nous signifions : « Moi,
je serai ton messager : envoie-moi ! »
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
|
7 février 2016
Secteur Vermandois
Retour en haut de la page
n°858
|
Sur ta parole…
Simon et les autres pêcheurs ont durement travaillé toute la nuit… pour
rien ! Malgré la lassitude, ils acceptent d’éloigner la barque du
rivage pour que cet homme suivi d’une foule pressante puisse enseigner
ses disciples.
Après cet enseignement, il demande à Simon d’avancer et de jeter les
filets ; surpris Simon lui répond : « sur ta parole, je
vais jeter les filets. » Mais à quelle parole Simon fait-il allusion ?
Est-ce simplement à la demande que vient de faire Jésus d’aller jeter
les filets ? Ou bien – plus vraisemblablement – à la présentation
de la Parole de Dieu qu’ils viennent d’entendre ? Cet homme qui leur
a permis d’entrer dans la communion avec Dieu de façon simple et imagée
ne peut être qu’un prophète par lequel Dieu délivre son message à son
Peuple. Obéissant à Jésus, malgré sa fatigue et son découragement de la
pèche de la nuit, Simon est sûr de faire la volonté de Dieu, par conséquence
les filets rapporteront du poisson d’une mer apparemment sans vie.
La confiance de Simon est récompensée : contre toute attente, ce
sont deux barques qui sont nécessaires pour amener jusqu’à terre la grande
quantité de poissons qui se sont pris dans les mailles au point qu’elles
risquent de se rompre. Les promesses de Dieu sont toujours plus abondantes
que prévu au moment où elles se réalisent. Jésus utilise les compétences
de Simon pour effectuer ce miracle, mais les compétences n'avaient pas
été suffisantes pendant la nuit, Jésus les complète par sa présence et
sa demande.
Ne sommes-nous pas dans des situations similaires ? Nous lisons
et entendons la Parole de Dieu dans l’Ancien Testament, dans les évangiles,
dans les lettres des Apôtres, dans la Tradition de l’Eglise et dans les
enseignements qu’elle donne. Comme il a fait pour Simon, le Fils nous
fait des demandes en rapport avec nos compétences qui sont diverses dans
nos communautés comme saint Paul le rappelle à ses correspondants :
« Les dons de la Grâce sont variés mais c’est le même Esprit ;
les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont
variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. A chacun
est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien commun. »
(1Corinthiens 12,4-7)
Il nous reste un dernier pas à faire, comme Simon : avoir confiance
en Celui qui fait la demande et mettre nos compétences à sa disposition,
elles seront transformées. Simon, le pêcheur du lac de Génésareth, en
suivant Jésus devient ‘pêcheur d’hommes’ pour faire de ‘toutes
les nations des disciples’ (cf. Matthieu 28,19) Saul le persécuteur
des croyants devient l’Apôtre des païens. Qui sait ce que le Seigneur
peut faire de toute personne qui se met à sa suite ?
« Ne dis pas : “Je suis un enfant !” Tu iras vers tous
ceux à qui je t’enverrai ; tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras.
Ne les crains pas, car je suis avec toi pour te délivrer – oracle
du Seigneur. » (Jérémie 1,7-8) Ce que Dieu a promis à Jérémie,
le Père le promet à chacun de nous aujourd’hui !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
|
10 février 2018
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1061
|
La grâce de Dieu est avec moi
Que ce soit le prophète Isaïe ou saint Paul, tous les deux reconnaissent
l’action de Dieu à travers les œuvres qu’ils peuvent faire. Tous les deux
constatent leur incapacité à annoncer par leurs seules forces l’amour
du Père pour tous les hommes. Isaïe l’exprime par l’impureté de ses lèvres
qui ne peuvent laisser passer la Parole ; saint Paul par la persécution
qu’il a exercée contre la jeune Eglise. Le prophète voit ses lèvres purifiées
par le contact avec le charbon pris sur l’autel de l’encens ; l’Apôtre
reconnait la grâce de l’apparition du Fils sur le chemin de Damas qui
a entraîné son Baptême.
Dans les deux cas, il y a un ‘intermédiaire’ envoyé par Dieu :
un ‘séraphin’ pour Isaïe, un ‘homme pieux selon la Loi’
(cf. Actes 9,12) pour Paul. A partir de ce moment, ils sont investis pour
transmettre et proclamer la Parole qu’ils ont reçue sans peur et sans
retenue ; ils deviennent eux-mêmes des intermédiaires, des messagers
qui révèlent le projet dû à l’amour de Dieu : rassembler tous les
hommes dans un seul peuple saint.
Dans les deux cas, le pardon des péchés précède l’envoi en mission du
prophète et de l’Apôtre. C’est parce qu’ils sont remplis de l’Esprit Saint
qu’ils peuvent alors transmettre ce qu’ils ont reçu non pas par une sorte
obligation extérieure mais par le désir volontaire de partager :
« Me voici ! Envoie-moi ! ». C’est comme une
nécessité impétueuse impossible à retenir.
L’histoire de la Révélation est peuplée de ces personnes connues ou inconnues,
hommes ou femmes, qui ont dit ‘Me voici ! Envoie-moi’, qui
ont transmis ce qu’elles ont reçu en fonction de ce qu’elles étaient et
du contexte dans lequel elles vivaient. Elles ont entendu l’appel du Seigneur :
« Qui enverrai-je ? Qui sera mon messager ? »
et dans leur réponse, elles ont ressenti ce que saint Paul lui-même compris :
« ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi. »
Baptisés dans l’eau et le feu, pardonnés de tous nos péchés, c’est à
notre tour, chrétiens d’aujourd’hui, de répondre à cet appel, de dire
‘Me voici !’ avec assurance et confiance car le Fils nous
a promis : « quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni
de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que
vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même » (Matthieu
10,19) Nous ferons alors partie de la grande chaîne de témoins qui illuminent
le monde.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
|
6 février 2022
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1255
|
Avance au large !
L’évangile de saint Luc décrit la première pêche miraculeuse au bord
du lac de Génésareth. Là se trouvent des pécheurs nettoyant leurs filets
après une nuit d’un travail infructueux. Voyant cet homme suivi d’une
telle foule Simon le laisse monter dans sa barque et accepte de l’éloigner
du rivage pour qu’il se mette à enseigner les personnes restées à terre.
Le propriétaire de la barque est aux premières loges : assis à côté
de l’orateur. Il écoute cette prédication qui, si elle n’est pas nouvelle,
est annoncée d’une voix forte et avec autorité. A la fin de son discours
l’homme lui demande de jeter ses filets pour prendre du poisson.
L’étonnement du pécheur doit être grand : cet homme qui connaît
les Ecritures d’une façon à nul autre pareil est certainement un prophète,
ou au moins un scribe baigné dans la Parole de Dieu, mais que peut-il
connaître de la pèche. Simon dont c’est le métier n’a pas réussi à prendre
du poisson en toute une nuit ! Cet homme prétend-il lui apprendre
son métier ?
Encore enthousiasmé par le commentaire sur le Dieu Amour qu’il vient
d’entendre Simon a cette phrase extraordinaire : sur ton ordre
je vais jeter les filets. Il accepte d’avance la possibilité d’un
miracle.
Au lieu d’une pèche ordinaire habituelle où ses filets et sa barque suffisent,
le nombre des poissons est tel qu’il doit faire appel à ses compagnons
pour venir l’aider et même là, les deux barques ne peuvent contenir la
quantité de poissons qui ont été pris. C’est à ce moment que Simon comprend
qu’il a devant lui plus qu’un scribe ou qu’un prophète mais un envoyé
en communion avec le Dieu Créateur et comme Isaïe (cf.. première lecture)
dans le Temple céleste, il se rend compte de son péché. Alors Jésus l’appelle
à le suivre.
La foule qui suivait Jésus ne s’attendait pas à être témoin d’un miracle,
Simon ne demandait pas une aide pour la pèche, mais Dieu sait toujours
mieux que les hommes ce qui leur convient et le don qu’il nous fait est
quelquefois surprenant mais toujours surabondant !
Ainsi en est-il pour nous dans nos vies quotidiennes, le Seigneur vient
à nous lorsque nous l’attendons le moins et il nous fait un don imprévu.
Sachons l’accueillir en reconnaissant notre péché et en acceptant le pardon
pour tout laisser et suivre le Christ d’un cœur léger.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
|