6 février 2000
Lycée Militaire d'Autun
Retour en haut de la page
|
Tout le monde te cherche
Cette constatation de Simon et de ses compagnons nous laisse rêveurs
: les gens cherchent Jésus parce qu'ils ont vu les miracles qu'il
avait faits, parce qu'ils ont écouté l'enseignement qu'il
donne avec une autorité bien différente de celle des scribes
; mais lui, s'étant écarté, priait.
Trois réflexions à ce sujet :
1. L'Eglise - Corps Mystique du Christ - a pris dans la monde le rôle
du Christ d'enseigner les hommes et les femmes. Or, nous constatons, au
moins en France, une désaffection de la foi visible. C'est donc
à nous, chrétiens, d'enseigner nos semblables. Pas seulement
en faisant des discours, mais en montrant notre "autorité",
c'est à dire une imprégnation de la Parole de Dieu dans
notre vie : "Ces commandements que je te donne aujourd'hui resteront
gravés dans ton cœur. Tu les rediras à tes fils, tu les
répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que
tu sois couché ou que tu sois debout." (Dt 5,6-8)
2. Jésus se retire pour prier. Lorsque nous annonçons le
Christ, la Bonne Nouvelle et le Salut qui est offert à tous les
hommes, nous le faisons plus par idéologie que par conviction.
Cette conviction, nous ne pouvons la trouver que dans la prière
régulière. A chaque moment de sa vie terrestre, Jésus
se retire à l'écart pour prier et ses Apôtres le cherchent.
De même quel que soit notre ouvrage, nous devons prendre le temps
de nous écarter pour prier. Aucun moment de notre vie ne doit être
exclu de la prière, même (surtout ?) si ces moments ne sont
pas conformes à l'appel de Dieu. Voyant Jésus prier son
Père, les Apôtres lui ont demandé de leur enseigner
"Comme Jean l'avait fait pour ses disciple" (Lc 11,1). Imprégnons-nous
cette prière que le Fils unique de Dieu a donné à
son peuple.
3. Les Apôtres viennent chercher Jésus, mais c'est pour
le faire revenir sur ses pas, rester dans ce village de Capharnaüm
où son ministère public commence. Ils ont vu des merveilles
et cela doit continuer. Mais le Christ n'est pas homme à se contenter
d'une ville convertie par ses miracles : ce sont tous les hommes qu'il
est venu appeler. Comment pourrait-il se satisfaire d'être aduler
dans un endroit alors que sa mission est universelle ?
Cette péricope de l'Evangile de Marc nous invite à "copier"
le Christ : c'est dans la contemplation de son mystère, dans la
prière que nous pourrons être des témoins crédibles
de son message. Nous pourrons alors, nous aussi, faire des miracles, en
particulier des miracles de conversions.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Miitaire d'Autun
|
9 février 2003
Forces Armées de Guyane
Retour en haut de la page
|
Partons ailleurs
Après sa prédication à la synagogue et la guérison de la belle-mère de
Pierre, Jésus est recherché par toute la ville de Capharnaüm. On lui amenait
tous les malades et ceux qui étaient possédés d’un esprit mauvais
pour qu’il les guérisse.
Le lendemain, les habitants de Capharnaüm ont l’intention de recommencer,
de profiter de cet homme aux pouvoirs thaumaturges. Ce n’est pas tellement
les suites de sa prédication qui font courir les foules mais un intérêt
matériel ils veulent conserver pour eux cet homme extraordinaire.
Même les Apôtres servent d’intermédiaires dans ce désir égoïste :
ils viennent chercher Jésus en lui disant que tout le monde le cherche,
ils sont eux aussi habitants de Capharnaüm et sont sans doute animés de
la même envie de possession.
La réponse de Jésus doit les surprendre. Pourquoi partir ailleurs ?
N’est-il pas reconnu dans cette ville ? N’a-t-il pas une vie agréable,
écouté à la synagogue, et admiré par les personnes qui l’approchent ?
Jésus annonce sa mission à des disciples qui ne sont pas encore aptes
à la comprendre.
Cet évangile, lu au début du troisième millénaire, nous fait réfléchir
sur notre propre mission. Il est vrai que nous sommes tentés de nous installer
là où nous sommes reconnues, voire même où les gens nous réclament. Nous
devons faire comme le Christ lui-même, aller ailleurs pour annoncer la
Bonne Nouvelle et être comme saint Paul :
« Si j’annonce l’évangile, je n’ai pas à en tirer orgueil, c’est
une nécessité qui s’impose à moi ; malheur à moi si je n’annonçais
pas l’évangile ! »
père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane
|
8 février 2009
Brigade Franco-Allemande
Retour en haut de la page
|
Elle les servait
La première réaction que nous pouvons avoir est de nous dire que cette
femme relève de maladie et que les assistants auraient dû lui permettre
de se reposer après un épisode fiévreux. Pourtant saint Marc conclut ce
passage par ces mots : « La fièvre la quitta et elle les servait. »
Ensuite, il continue son récit avec des épisodes d’expulsions d’esprits
mauvais.
Il y a dans ce rapprochement une réelle prédication où les ‘esprits
mauvais’ sont mis en parallèle avec une maladie handicapante, et le
service de la belle-mère de Pierre qui est guérie annonce le témoignage
de ceux qui sont libérés des esprits mauvais.
Ainsi en est-il pour nous ; libérés du péché par le Baptême nous
nous mettons au service du Seigneur et de la prédication de l’Evangile
en témoignant de notre propre guérison. Nous ne pouvons pas nous approcher
du Christ et demeurer inactifs, chacun en fonction des possibilités que
Dieu a mises en nous ; L’homme restant pécheur malgré la grâce du
Baptême, nous réactualisons cette libération par le Sacrement de Réconciliation
et de Pénitence qui nous est proposé par l’Eglise.
Ces deux épisodes nous montrent aussi que ceux qui croient en Jésus Christ,
au moins dans les guérisons qu’il peut faire, lui apportent les malades
et les possédés : ‘On parle à Jésus de la malade’ et ‘on
lui amenait tous les malades’ C’est une autre piste de réflexion pour
nous : Que faisons-nous pour amener au Christ ceux qui en ont besoin ?
Que nous nous mettions dans le lot de ceux qui sont guéris ou dans celui
de ceux qui amènent au Christ, ce sera l’occasion de notre action de grâce
pour les merveilles que le Seigneur fait pour nous
Père JeanPaul Bouvier
curé de la paroisse militaire
|
5 février 2012
Fort Neuf de Vincennes
Retour en haut de la page
|
Annoncer l’Evangile
Lorsque saint Paul écrit : « Malheur à moi si je n’annonçais
pas l’Evangile… » (1Corinthiens 9,16) ce n’est pas par peur de
‘représailles’ de la part de Dieu qui lui a confié cette mission,
c’est simplement parce qu’il lui est impossible de ne pas l’annoncer de
la même façon qu’il lui est impossible de ne pas respirer ou de ne pas
manger : c’est pour lui un besoin essentiel et vital.
La plupart des martyrs étaient considérés par les autorités romaines
comme des êtres stupides pour s’entêter dans une doctrine au mépris de
la mort qui leur était promise s’ils persévéraient dans leurs divagations.
Au contraire, certains étaient tellement estimés pour leur vie droite
et sans tâche que les autorités essayaient de les dissuader d’aller à
la mort en leur conseillant de ‘faire semblant’ de sacrifier aux
idoles. Tous ont refusé, pensant que la vie n’avait pas assez d’importance
pour la sauvegarder en reniant la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité.
Tout au long des siècles des hommes et des femmes se sont levés pour
rappeler l’importance du témoignage au risque de perdre la vie. Aujourd’hui
encore dans certains lieux, être chrétien et le montrer peut entraîner
des brimades, des blessures voire des condamnations à mort légalement
ou par attentats.
La France, fille aînée de l’Eglise, a reçu cette question sévère du Bienheureux
Jean-Paul II en 1980 : « France qu’as-tu fait de ton Baptême ? »
La réponse se fait toujours attendre plus de trente ans après ! Nous
continuons à vivre une foi usuelle pour ne pas dire usée, prenons donc
pour nous ce que dit l’Ange de l’Apocalypse à l’église de Laodicée :
« Je connais ta conduite: tu n'es ni froid ni chaud-que n'es-tu
l'un ou l'autre ! – Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid,
je vais te vomir de ma bouche. Tu t'imagines: me voilà riche, je me suis
enrichi et je n'ai besoin de rien; mais tu ne le vois donc pas: c'est
toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! »
(Apocalypse 3,15-17)
Annoncer l’Evangile est un besoin essentiel et vital pour saint Paul,
qu’en est-il pour nous dans notre confort habituel et douillet ?
Nous gémissons sur de petites choses en oubliant le principal : le
Fils unique du Père est venu nous sauver, il a offert sa vie pour chacun
de nous, il a fait de nous des enfants adoptifs, héritiers du Royaume.
Nous avons le meilleur et nous nous contentons du quelconque. Pratiquer
ne veut pas seulement dire ‘aller à la messe tous les dimanches’
cela veut dire – avant toute chose – mettre en pratique ce qui nous a
été donné !
Nous sommes plus malades que la belle-mère de Pierre dont l’évangile
nous parle, le Christ est prêt à nous relever pour que nous le servions,
acceptons de prendre la main qu’il nous tend.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
|
8 février 2015
n°802
retour en haut de la page
|
Nécessité d’annoncer l’Evangile
Saint Paul ne cherche pas de compliments ou de récompense concernant
sa ténacité à annoncer l’Evangile – souvent en butte à des opposants
juifs pharisiens – pour lui c’est aussi nécessaire que n’importe quel
élément vital comme boire, manger ou respirer : si un seul de ces
éléments vient à manquer la vie s’arrête. Comme un archer ne peut retenir
longtemps une flèche lorsqu’il a bandé son arc, le chrétien investi
de sa mission ne peut tenir secret l’évangile qui rend son « cœur
tout brûlant » (cf. Luc 24,32)
L’humilité dont saint Paul fait preuve dans son annonce de l’Evangile
est une preuve que cela ne vient pas de lui-même mais de l’Esprit Saint.
Le Père donne à chaque chrétien la mission d’annoncer son amour à tous
les hommes mais en même temps, il lui donne la force et la façon dont
il faut proposer cet amour en fonction des circonstances extérieures
selon la formulation de saint Paul : « avec les Juifs,
j’ai été comme un Juif, pour gagner les Juifs. Avec ceux qui sont sujets
de la Loi, j’ai été comme un sujet de la Loi, moi qui ne le suis pas,
pour gagner les sujets de la Loi. Avec les sans-loi, j’ai été comme
un sans-loi, moi qui ne suis pas sans loi de Dieu, mais sous la loi
du Christ, pour gagner les sans-loi. Avec les faibles, j’ai été faible,
pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver
à tout prix quelques-uns. » (1 Corinthiens 9,20-22)
Annoncer l’Evangile là où nous sommes nécessite quelques précautions,
ce n’est pas le dogme qui est premier – même s’il est indispensable
– mais la rencontre avec Jésus Christ, Fils du Père, venu pour sauver
tous les hommes. Nous avons besoin de nous débarrasser de tous les préjugés
et présupposés que nous avons pour nous mettre en harmonie avec ceux
à qui nous présentons cette rencontre, se faire ‘tout à tous’.
Cette attitude exige une disponibilité dans la prière pour se mettre
à l’écoute de l’Esprit Saint et discerner l’approche qui sera la mieux
ressentie et le langage qui sera le plus accessible pour nos interlocuteurs.
Comme saint Paul nous n’en retirerons aucune vanité ou fierté puisque
nous ne ferons que répondre à la mission qui nous est confiée ainsi
que Jésus l’a annoncé à des disciples : « De même vous
aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites :
“Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre
devoir.” » (Luc 17,10)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
|
4 février 2018
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°991
|
Là il priait
Notre esprit humain est toujours un peu surpris de voir Jésus prendre
des temps de prières, ici à Capharnaüm mais aussi à d’autres moments,
en particulier entre la Cène et la Passion au jardin de Gethsémani (cf.
Marc 14,35-41). Nous nous posons la question : ‘Comment Dieu peut-il
s’adresser à Dieu ?’ Jésus ne dit-il pas de lui-même : « je
suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je
vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en
moi fait ses propres œuvres. »
Hors du temps, le Fils remet constamment sa mission entre les mains du
Père de qui il la reçoit. Dans le temps, assailli par les supplications
incessantes pour soulager des souffrances humaines, le Verbe incarné ressent
le besoin, comme tout homme, de s’arrêter pour vivre pleinement la communion
qui l’unit au Père. L’urgence de la proclamation de l’Evangile impose
la prière parce qu’elle en est la source et qu’elle en assure la fécondité :
« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent
pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait
germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. »
(Isaïe 55,10-11)
Plus l’urgence de la mission est pressante, plus la prière doit être
soutenue : elle donne l’élan indispensable pour aller « ailleurs,
dans les villages voisins » (v.38) Jésus ne s’installe pas dans
une notoriété locale et passagère ; il n’attend pas que les malades
et possédés viennent à lui bien qu’ils le fassent en grand nombre :
il va ‘ailleurs’ c'est-à-dire partout, à la rencontre de tout homme
qui doit entendre la proclamation de la Bonne Nouvelle.
Les Apôtres constatent l’efficacité de la prière dans le ministère de
Jésus : « Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était
en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda :
‘Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a
appris à ses disciples.’ » (Luc 11,1) Jésus leur répond que la
prière essentielle est de se souvenir que Dieu est un Père qui aime et
qui écoute nos demandes.
Bel exemple pour chacun d’entre nous qui se sent un peu isolé et qui
a l’impression de vivre une certaine sécheresse dans la relation au
Père : ayons l’humilité de demander au Fils de nous guider :
il ‘est le chemin, la vérité et la vie’ et qui le ‘connaît,
connaît le Père’ (cf. Jean 14) c’est là la clef pour porter du fruit
dans nos évangélisations…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
|
1er février 2021
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1196
|
Tout le monde cherche le Christ
La soirée du Sabbat a été longue. Jésus a marqué les esprits par sa prédication
qui était un enseignement dispensé d’une façon vraiment nouvelle comme
un homme qui a autorité et non pas comme les scribes. Ensuite, dans la
synagogue même, il libère un possédé de l’esprit mauvais qui l’habitait.
Rentré chez Simon, il guérit sa belle-mère et après le coucher du soleil
des personnes se pressent en foules à la porte pour être guéries de maladies
ou délivrées de démons.
Tôt le matin Jésus se rend seul dans un endroit pour prier, c’est-à-dire
avoir un moment d’intimité avec le Père et l’Esprit dans la Sainte Trinité.
Mais il ne fuit pas les foules, il accepte de se laisser trouver par Simon
qui lui dit : « Tout le monde te cherche ! »
La motivation des personnes qui le cherchent est sans doute beaucoup
plus motivée par le souhait d’être libérées de leurs maladies ou infirmités
plutôt que par le désir réel de recevoir davantage de cet enseignement
nouveau qui les tant surpris la veille dans la synagogue
Le Christ ne recherche pas la gloire temporelle ou à attendre que les
hommes viennent à lui, c’est Dieu-le-Fils qui vient vers eux pour leur
offrir le Salut : « Allons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je
suis sorti. » (v.38) Sa mission est de donner aux hommes le pardon
de Dieu par un sacrifice qui n’aura pas besoin d’être renouvelé :
« Quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour
le péché. » (Hébreux 10,18)
Nous sommes ces ‘villages voisins’ auxquels le Christ veut proclamer
l’évangile ! Dans quel esprit nous trouve-t-il pour l’accueillir ?
Sommes-nous dans l’attente de miracles de guérisons physiques ou bien
dans la certitude du Salut ? Tout autour de nous, nous constatons
l’ignorance de ce message d’amour, nos contemporains ne voient que le
‘fils du charpentier’ parce qu’ils n’ont pas entendu l’évangile.
Pour nous la phrase de saint Paul retentit toujours plus forte :
« Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi
aussi. » (2ème lecture !)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
|
4 février 2024
|
Allons ailleurs
« Tout le monde te cherche ! » La motivation des
foules qui cherchent Jésus n’est pas exprimée par saint Marc dans ce passage,
mais c’est sans doute à cause des nombreuses guérisons et expulsions d’esprits
mauvais que Jésus a effectuées la veille : « La ville entière
se pressait à sa porte. » Toutes ces personnes voudraient qu’il
continue ! Il n’est pas du tout fait allusion à son enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm, pourtant une prédication qui avait enflammé
les auditeurs car elle était donnée « d’autorité et non pas comme
les scribes » Jésus est recherché par les foules pour ses talents
de thaumaturge et non pas à cause de ses paroles. C’est pourquoi il a
trouvé refuge dans la montagne pour prier et aussi échapper à ses poursuivants :
« Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire
de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul. » (Jean 6,15)
Lorsqu’il déclare à ses Apôtres qu’il désire partir pour aller annoncer
la Bonne Nouvelle dans les villages voisins, il espère que son absence
fera comprendre à ceux qui ont participé à la prière du sabbat dans la
synagogue de Capharnaüm que les miracles qui ont manifesté la source de
‘l’autorité’ de son enseignement. Dans l’histoire du Peuple de
Dieu, la déportation à Babylone, où le Temple avait été détruit, la terre
confisquée et où Dieu semblait avoir abandonné son peuple, avait permis
un approfondissement de la foi et de la connaissance de l’amour de Dieu
par la grâce de la Parole de Dieu et par l’éclairage des prophètes l’approche
du Seigneur ne se fait plus dans les éléments matériels avec des sacrifices
: « Si j'ai faim, irai-je te le dire ? Le monde et sa richesse
m'appartiennent. » mais par une méditation qui vient du cœur :
« Je leur donnerai un cœur loyal, je mettrai en eux un esprit
nouveau : j’enlèverai de leur chair le cœur de pierre, et je leur
donnerai un cœur de chair » (Ezéchiel 11,19).
Le Christ désire que les personnes s’attachent au message d’amour qu’il
délivre et non pas à ses gestes ni aux miracles qu’il peut faire alors
que les foules ne voient que cela. En partant ailleurs il suscite une
réflexion qui va rappeler ses miracles bien sûr parce que c’est ce qui
frappe immédiatement mais comme pour la période de l’Exil la mémoire des
miracles entraine une recherche spirituelle de l’origine de la force qui
a permis ces guérisons et réveiller le souvenir de l’enseignement qui
avait été délivré par le même homme, celui qui était écouté avec attention
parce qu’il touchait les cœurs et pas seulement les oreilles. Il laissait
entrevoir une relation de liberté avec Dieu hors des contraintes que ce
soient des interdits ou des obligations ;
Jésus ne peut pas se satisfaire de convertir une ville en Galilée, en
Judée ou en Samarie : tous les hommes et femmes doivent entendre
ce message d’amour : « Voici le premier : Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton
Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute
ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Marc
12,29-31)
Nous recevons ce message chaque jour, il reste à le mettre en pratique…
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
|