4ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C

Jérémie 1,4-5.17-19 - Psaume70 - 1Corinthiens 12,31-13,13 - Luc 4,21-30

1

Brigade Franco-Allemande

, 28 janvier 2007

L'universalité de l'évangile

2

Fort Neuf de Vincennes

31 janvier 2010

Nul n'est prophète en son pays

3

Secteur Vermandois

3 février 2013

S’il me manque l’Amour…

4

31 janvier 2016

Du témoignage à la fureur

5

Athies & Nesle

3 février 2019

« Comme dans un miroir »

6

30 janvier 2022

Qu’est-ce que l’amour ?

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28 janvier 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°300

Universalité de l’Evangile

En citant les miracles faits par les plus grands prophètes d’Israël, Jésus veut faire réfléchir ses contemporains. En effet, ils ont eu lieu non pas en Israël pour l’avantage du Peuple Elu, mais à l’étranger, chez des peuples païens.

La veuve de Sarepta n’a plus qu’un petit vase de farine et une petite jarre d’huile juste suffisants pour faire un dernier repas avec son fils pendant la sécheresse ; Le Syrien Naaman vient voir le roi d’Israël pour lui demander de le guérir de la lèpre.

Elie pour la première fait en sorte que le peu de nourriture dure tout le temps de la sécheresse ; Elisée guérit le second sans accepter la fortune que celui-ci avait préparée pour la personne qui le guérirait.

En citant ces exemples connus de tout son auditoire, le Christ veut attirer leur attention sur le fait que Dieu aime tous les hommes et non pas seulement les descendants d’Abraham. Le peuple d’Israël est le signe de cet amour mais il n’en est pas le propriétaire exclusif.

En lisant cette péricope aujourd’hui, nous sommes invités à faire la même démarche que celle qui est proposée aux habitants de Nazareth : le Père n’est pas présent que dans l’Eglise, l’Esprit souffle où il veut et le Fils est mort pour tous les hommes.

En regardant autour de nous, nous pourrons, avec l’aide de l’Esprit, discerner des signes que le Père nous donne à travers des personnes qui ne sont pas chrétiennes. L’Eglise ayant reçu l’intégralité de la révélation doit aider les hommes et les femmes à trouver le chemin qui conduit au Royaume de Dieu. Nous devons nous réjouir de voir l’action de l’Esprit chez des personnes non baptisées et non pas les rejeter sans un regard…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire

31 janvier 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°458

Nul n’est prophète en son pays

Chacun d’entre nous, un jour ou l’autre, s’est appliqué à soi-même cette phrase de l’évangile devenu dicton. Mais nous la disons avec humour, pour souligner que nous affirmons une vérité qui ne peut pas être comprise par nos interlocuteurs.

Rien de tel dans la bouche de Jésus lorsqu’il dit ces mots à Nazareth, il pense à tous les prophètes d’Israël qui ont été persécutés parce ils annonçaient le message de Dieu à son peuple, un message de conversion qui n’était pas agréable à entendre.

A la lecture de ce passage, les chrétiens extrapolent cette pensée limitée aux prophètes de l’Ancien Testament ; en l’appliquant au Fils Unique du Père, nous comprenons que, dans cette affirmation, Jésus ne désigne pas seulement la petite ville de Nazareth où il a grandi avec Marie et Joseph au sein d’une famille plus étendue mais il l’élargit à tout le peuple d’Israël. Malgré les miracles qu’il a accomplis, on lui en demande encore plus.

Les exemples qu’il choisit afin d'illustrer son propos sont éloquents : la veuve de Sarepta sauvée de la famine par le prophète Elie (cf. 1Rois 17) est une étrangère au peuple de Dieu, mais elle fait confiance au prophète ; en donnant tout ce qu’elle avait pour elle et son fils dans l’immédiat, elle, son fils et le prophète pourront survivre pendant trois ans. De même le Syrien Naaman est un notable étranger guérit de sa lèpre par le prophète Elie alors qu’il y avait de nombreux lépreux en Israël.

L’extrapolation ne s’arrête pas à l’époque de Jésus ou au peuple des juifs. Aujourd’hui encore la Parole de Dieu n’est pas toujours écoutée avec l’attention qu’elle mérite dans le nouveau peuple de Dieu constitué des Baptisés. Les nombreux appels à la charité qui sont lancés par l’Eglise depuis vingt siècles restent souvent lettre morte. Depuis le premier siècle où l’évangéliste saint Jean apostrophe les croyants : « Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas. » (1Jean 4,20) jusqu’à nos jours où le pape Benoît XVI demande « La charité dans la vérité » !

Avant de jeter l’opprobre sur ceux qui n’ont pas reconnu Jésus, à son époque ou à une autre, nous pourrions méditer la phrase que Jésus met dans l’esprit des habitants de Nazareth : « Médecin, guéris-toi toi-même ! »

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes

3 février 2013

Secteur Vermandois

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n°657

S’il me manque l’Amour…

NOTE : Le mot grec ‘Agapè’, utilisé par saint Paul, peut se traduire indifféremment en français par le mot amour ou par le mot charité, il ne s’agit donc pas dans ce texte d’aimer comme l’amour d’un couple, ni du sentiment entre deux amis mais d’aimer l’autre avec charité comme mon semblable, un enfant de Dieu comme moi-même.
Voir à ce sujet de la distinction entre  ‘Eros’ : ‘amour d’amour’, ‘Philia : ‘Amour d’amitié’ et Agapè ‘Amour de charité’ dans la première encyclique du pape Benoît XVI DEUS CARITAS EST du 25 décembre 2005 au § 3.

Cette grande envolée lyrique de saint Paul dans ce qui est convenu d’appeler l’‘Hymne à l’amour’ se concentre sur l’essence même de la prédication chrétienne : ‘aimer Dieu par-dessus tout et aimer son prochain comme soi-même’. En effet, quelles que soient les qualités qui peuvent être mises en œuvre, si les discours et les actes ne sont pas empreints d’amour ils seront sans influence, qu’‘une cymbale retentissante’ hors de propos et sans accompagnement ni partition musicale.

A travers cette diatribe saint Paul veut montrer aux habitants chrétiens de Corinthe qu’ils n’ont pas à se vanter d’avoir telle ou telle aptitude dans leur participation à la communauté chrétienne, il leur rappelle que c’est un don qui vient de Dieu pour le service et le bien de l’église locale ; s’ils exercent leur compétence pour eux-mêmes ou bien pour se mettre en avant, ils oublient le précepte qui a été donné par le Christ à ses Apôtres : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. » (Matthieu 23,11) Ce conseil évangélique a été développé par Jésus par l’évocation du ‘Jugement dernier’ (cf. Matthieu 25,31-46)) où il précise que tout ce qui est fait « à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (25,40)

Cette ‘voie supérieure aux autres’ que saint Paul indique aux Corinthiens, elle est toujours d’actualité et nous avons à en faire notre profit ; c’est de cette façon que nous pouvons révéler au monde un Dieu qui aime l’Homme. Composée d’hommes et de femmes devenus enfants de Dieu par le Baptême, l’Eglise est le signe de l’amour de Dieu pour tous les hommes : « Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes! Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. » (1Jean 3,1) Autrement dit, si le monde ne connaît pas Dieu, c’est qu’il ne nous reconnaît pas en tant qu’enfants de Dieu.

Notre responsabilité est donc grande dans la révélation de Dieu au monde et le texte de saint Paul nous met en garde contre un activisme qui ne serait que démonstration de nos talents et non pas un service d’Eglise que nous offrons aux hommes et femmes de notre temps par amour de Dieu. Saint Pierre nous indique la progression sur le chemin de la sainteté : « Apportez encore tout votre zèle à joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la tempérance, à la tempérance la constance, à la constance la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. » (1Pierre 1,5-7)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

31 janvier 2016

Secteur Vermandois

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n°857

Du témoignage à la fureur

Les auditeurs d la synagogue de Nazareth sont dans l’étonnement, apparemment, ils ont été subjugués par l’homélie faite par Jésus sur le passage d’Isaïe qu’il avait choisi de commenter, mais en même temps, ils sont désarçonnés par cet homme qu’ils croyaient connaître ; « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » Dans la suite de son discours, Jésus leur rappelle que, s’ils sont le Peuple de Dieu, ils ne sont pas les bénéficiaires exclusifs de l’amour de Dieu : Dieu aime tous les hommes et dans le passé, il a envoyé ses prophètes pour montrer sa puissance à des personnes qui n’étaient pas de la descendance d’Abraham.

Pourquoi le rappel de ces actions de Dieu par les prophètes envers des étrangers provoque-t-il la ‘fureur’ des habitants de Nazareth ? C’est en raison des personnalités que Jésus cite. Elie avait été chassé du pays d’Israël parce que les juifs s’étaient tournés vers les prêtres de Baal. Par ses paroles, Jésus est en train de les accuser de se détourner de Dieu vers des dieux étrangers ! Elisée avait montré que le don de Dieu était gratuit mais demandait une attitude simple et confiante. Jésus les accuse de mettre leur confiance dans leur appartenance à la descendance d’Abraham et non dans l’amour de Dieu !

Plutôt que d’écouter ces paroles, de changer de vie et de retourner vers l’amour de Dieu, les juifs de Nazareth préfèrent éliminer le fauteur de troubles et cherchent à le tuer.

Aujourd’hui nous entendons ces paroles du Fils, mais nous avons tendance à penser qu’elles ne visent que les auditeurs de la synagogue contemporains de Jésus : elles ne peuvent pas être à notre destination ; les prophètes Elie et Elisée, c’est de l’histoire ancienne qui ne nous concerne plus.

Pourtant, ne méritons-nous pas les mêmes reproches ? Notre confiance est trop souvent mise dans des choses matérielles qui deviennent comme des ‘Baal’ et nous avons tendance à oublier de faire confiance à l’Esprit Saint dans nos vies. Les paroles qui nous rappellent à une foi simple et à l’abandon de ce qui nous entrave ne sont pas les bienvenues, nous les repoussons violemment de notre pensée.

Après avoir entendu cet évangile dimanche, nous pourrions relire les deux textes que l’Eglise nous propose pour l’accompagner : ‘l’hymne à l’amour’ de saint Paul et surtout les paroles réconfortantes que Dieu donne à Josias pour l’assurer comme témoin de cet amour au milieu des nations. C’est aussi pour nous que ces textes ont été écrits et non pas seulement pour des hommes de ces époques anciennes.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies

2 février 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1060

« Comme dans un miroir »

A notre époque où nous recevons sur nos téléphones des quantités de photos et en particulier de ‘selfies’ tous plus précis et évocateurs les uns que les autres, il est difficile de concevoir ce que saint Paul avait dans la tête lorsqu’il écrit : « Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir » (1Corinthiens 13,12). Ce qui était désigné par ce nom par les civilisations du Ier siècle était une plaque de métal, le plus souvent du cuivre, qu’un artisan avait essayé de rendre le plus plat possible, mais de nombreuses imperfections, minuscules creux et bosses, restaient sur la plaque qui ne pouvait alors refléter qu’une image approximative de celui – ou celle – qui s’y regardait. Rien de comparable avec les plaques de verre recouvertes d’une matière réfléchissante que nous utilisons aujourd’hui.

Saint Paul voulait donc attirer notre attention sur la connaissance que nous pouvons avoir de la Loi de Dieu que Jésus était « venu accomplir » (cf. Matthieu 517) : nous avons la totalité de la Révélation mais nous n’avons pas les moyens de la discerner avec précision tant que le Christ ne sera pas revenu. Saint Jean reprend cette même constatation en écrivant : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. » (1Jean 3,2)

L’Eglise a reçu le dépôt de cette Révélation rendue complète par la venue de Dieu-le-Fils. Elle ne l’a pas enterrée comme le serviteur à qui le maître n’avait confié qu’un seul talent (cf. Matthieu 25,24-28) Au contraire, Eglise vivante dès les premiers siècles, elle a approfondi ce trésor que le Seigneur lui a donné, en écartant les mauvaises doctrines, en précisant certains points. Le miroir dont parle saint Paul devient plus précis mais il reste encore beaucoup de points cachés : nous les verrons  de nos yeux lorsque ‘nous serons face à face’.

Les Conciles Œcuméniques ou locaux, les synodes permettent à l’Eglise de progresser dans la connaissance de la Révélation, mais il reste toujours la conclusion de ce passage de saint Paul que le pape François ne cesse de rappeler : « Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. »

C’est avec cette conviction forte qu’il nous est demandé d’œuvrer aujourd’hui, là où nous sommes et tels que nous sommes : des personnes à l’écoute de la Parole et à l’écoute de nos frères et sœurs.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

30 janvier 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1256

Qu’est-ce que l’amour ?

Le pape Benoît XVI explique la distinction entre  ‘Eros’ : ‘amour d’amour’, ‘Philia : ‘Amour d’amitié’ et Agapè ‘Amour de charité’ dans la première encyclique qu’il a donnée aux chrétiens DEUS CARITAS EST (25 décembre 2005 au § 3).il reprenait ainsi cette litanie de Saint Paul en se concentrant sur l’essence même de la prédication chrétienne : ‘aimer Dieu par-dessus tout et aimer son prochain comme soi-même’. En effet, quelles que soient les qualités qui peuvent être mises en œuvre, si les discours et les actes ne sont pas empreints d’amour ils seront sans influence, qu’‘une cymbale retentissante’ hors de propos et sans accompagnement ni partition musicale.

A travers cette diatribe saint Paul veut montrer aux habitants chrétiens de Corinthe qu’ils n’ont pas à se vanter d’avoir telle ou telle aptitude dans leur participation à la communauté chrétienne, il leur rappelle que c’est un don qui vient de Dieu pour le service et le bien de l’église locale ; s’ils exercent leur compétence pour eux-mêmes ou bien pour se mettre en avant, ils oublient le précepte qui a été donné par le Christ à ses Apôtres : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. » (Matthieu 23,11) Ce conseil évangélique a été développé par Jésus par l’évocation du ‘Jugement dernier’ (cf. Matthieu 25,31-46)) où il précise que tout ce qui est fait « à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (25,40)

Cette ‘voie supérieure aux autres’ que saint Paul indique aux Corinthiens, elle est toujours d’actualité et nous avons à en faire notre profit ; c’est de cette façon que nous pouvons révéler au monde un Dieu qui aime l’Homme. Composée d’hommes et de femmes devenus enfants de Dieu par le Baptême, l’Eglise est le signe de l’amour de Dieu pour tous les hommes : « Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes! Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. » (1Jean 3,1) Autrement dit, si le monde ne connaît pas Dieu, c’est qu’il ne nous reconnaît pas en tant qu’enfants de Dieu.

Notre responsabilité est donc grande dans la révélation de Dieu au monde et le texte de saint Paul nous met en garde contre un activisme qui ne serait que démonstration de nos talents et non pas un service d’Eglise que nous offrons aux hommes et femmes de notre temps par amour de Dieu. Saint Pierre nous indique la progression sur le chemin de la sainteté : « Apportez encore tout votre zèle à joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la tempérance, à la tempérance la constance, à la constance la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. » (1Pierre 1,5-7)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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