28 janvier 2007
Brigade Franco-Allemande
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n°300
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Universalité de l’Evangile
En citant les miracles faits par les plus grands prophètes d’Israël,
Jésus veut faire réfléchir ses contemporains. En effet, ils ont eu lieu
non pas en Israël pour l’avantage du Peuple Elu, mais à l’étranger, chez
des peuples païens.
La veuve de Sarepta n’a plus qu’un petit vase de farine et une petite
jarre d’huile juste suffisants pour faire un dernier repas avec son fils
pendant la sécheresse ; Le Syrien Naaman vient voir le roi d’Israël
pour lui demander de le guérir de la lèpre.
Elie pour la première fait en sorte que le peu de nourriture dure tout
le temps de la sécheresse ; Elisée guérit le second sans accepter
la fortune que celui-ci avait préparée pour la personne qui le guérirait.
En citant ces exemples connus de tout son auditoire, le Christ veut attirer
leur attention sur le fait que Dieu aime tous les hommes et non pas seulement
les descendants d’Abraham. Le peuple d’Israël est le signe de cet amour
mais il n’en est pas le propriétaire exclusif.
En lisant cette péricope aujourd’hui, nous sommes invités à faire la
même démarche que celle qui est proposée aux habitants de Nazareth :
le Père n’est pas présent que dans l’Eglise, l’Esprit souffle où il veut
et le Fils est mort pour tous les hommes.
En regardant autour de nous, nous pourrons, avec l’aide de l’Esprit,
discerner des signes que le Père nous donne à travers des personnes qui
ne sont pas chrétiennes. L’Eglise ayant reçu l’intégralité de la révélation
doit aider les hommes et les femmes à trouver le chemin qui conduit au
Royaume de Dieu. Nous devons nous réjouir de voir l’action de l’Esprit
chez des personnes non baptisées et non pas les rejeter sans un regard…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire
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31 janvier 2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°458
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Nul n’est prophète en son pays
Chacun d’entre nous, un jour ou l’autre, s’est appliqué à soi-même cette
phrase de l’évangile devenu dicton. Mais nous la disons avec humour, pour
souligner que nous affirmons une vérité qui ne peut pas être comprise
par nos interlocuteurs.
Rien de tel dans la bouche de Jésus lorsqu’il dit ces mots à Nazareth,
il pense à tous les prophètes d’Israël qui ont été persécutés parce ils
annonçaient le message de Dieu à son peuple, un message de conversion
qui n’était pas agréable à entendre.
A la lecture de ce passage, les chrétiens extrapolent cette pensée limitée
aux prophètes de l’Ancien Testament ; en l’appliquant au Fils Unique
du Père, nous comprenons que, dans cette affirmation, Jésus ne désigne
pas seulement la petite ville de Nazareth où il a grandi avec Marie et
Joseph au sein d’une famille plus étendue mais il l’élargit à tout le
peuple d’Israël. Malgré les miracles qu’il a accomplis, on lui en demande
encore plus.
Les exemples qu’il choisit afin d'illustrer son propos sont éloquents :
la veuve de Sarepta sauvée de la famine par le prophète Elie (cf. 1Rois
17) est une étrangère au peuple de Dieu, mais elle fait confiance au prophète ;
en donnant tout ce qu’elle avait pour elle et son fils dans l’immédiat,
elle, son fils et le prophète pourront survivre pendant trois ans. De
même le Syrien Naaman est un notable étranger guérit de sa lèpre par le
prophète Elie alors qu’il y avait de nombreux lépreux en Israël.
L’extrapolation ne s’arrête pas à l’époque de Jésus ou au peuple des
juifs. Aujourd’hui encore la Parole de Dieu n’est pas toujours écoutée
avec l’attention qu’elle mérite dans le nouveau peuple de Dieu constitué
des Baptisés. Les nombreux appels à la charité qui sont lancés par l’Eglise
depuis vingt siècles restent souvent lettre morte. Depuis le premier siècle
où l’évangéliste saint Jean apostrophe les croyants : « Si
quelqu'un dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est
un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer
le Dieu qu'il ne voit pas. » (1Jean 4,20) jusqu’à nos jours où
le pape Benoît XVI demande « La charité dans la vérité » !
Avant de jeter l’opprobre sur ceux qui n’ont pas reconnu Jésus, à son
époque ou à une autre, nous pourrions méditer la phrase que Jésus met
dans l’esprit des habitants de Nazareth : « Médecin, guéris-toi
toi-même ! »
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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3 février 2013
Secteur Vermandois
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n°657
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S’il me manque l’Amour…
NOTE : Le mot grec ‘Agapè’, utilisé par saint
Paul, peut se traduire indifféremment en français par le mot amour
ou par le mot charité, il ne s’agit donc pas dans ce texte d’aimer
comme l’amour d’un couple, ni du sentiment entre deux amis mais
d’aimer l’autre avec charité comme mon semblable, un enfant de Dieu
comme moi-même.
Voir à ce sujet de la distinction entre ‘Eros’ : ‘amour
d’amour’, ‘Philia : ‘Amour d’amitié’ et Agapè ‘Amour
de charité’ dans la première encyclique du pape Benoît XVI DEUS
CARITAS EST du 25 décembre 2005 au § 3.
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Cette grande envolée lyrique de saint Paul dans ce qui est convenu d’appeler
l’‘Hymne à l’amour’ se concentre sur l’essence même de la prédication
chrétienne : ‘aimer Dieu par-dessus tout et aimer son prochain
comme soi-même’. En effet, quelles que soient les qualités qui peuvent
être mises en œuvre, si les discours et les actes ne sont pas empreints
d’amour ils seront sans influence, qu’‘une cymbale retentissante’
hors de propos et sans accompagnement ni partition musicale.
A travers cette diatribe saint Paul veut montrer aux habitants chrétiens
de Corinthe qu’ils n’ont pas à se vanter d’avoir telle ou telle aptitude
dans leur participation à la communauté chrétienne, il leur rappelle que
c’est un don qui vient de Dieu pour le service et le bien de l’église
locale ; s’ils exercent leur compétence pour eux-mêmes ou bien pour
se mettre en avant, ils oublient le précepte qui a été donné par le Christ
à ses Apôtres : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. »
(Matthieu 23,11) Ce conseil évangélique a été développé par Jésus par
l’évocation du ‘Jugement dernier’ (cf. Matthieu 25,31-46)) où il
précise que tout ce qui est fait « à l'un de ces plus petits de
mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (25,40)
Cette ‘voie supérieure aux autres’ que saint Paul indique aux
Corinthiens, elle est toujours d’actualité et nous avons à en faire notre
profit ; c’est de cette façon que nous pouvons révéler au monde un
Dieu qui aime l’Homme. Composée d’hommes et de femmes devenus enfants
de Dieu par le Baptême, l’Eglise est le signe de l’amour de Dieu pour
tous les hommes : « Voyez quelle manifestation d'amour le
Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous
le sommes! Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. »
(1Jean 3,1) Autrement dit, si le monde ne connaît pas Dieu, c’est qu’il
ne nous reconnaît pas en tant qu’enfants de Dieu.
Notre responsabilité est donc grande dans la révélation de Dieu au monde
et le texte de saint Paul nous met en garde contre un activisme qui ne
serait que démonstration de nos talents et non pas un service d’Eglise
que nous offrons aux hommes et femmes de notre temps par amour de Dieu.
Saint Pierre nous indique la progression sur le chemin de la sainteté :
« Apportez encore tout votre zèle à joindre à votre foi la vertu,
à la vertu la connaissance, à la connaissance la tempérance, à la tempérance
la constance, à la constance la piété, à la piété l'amour fraternel, à
l'amour fraternel la charité. » (1Pierre 1,5-7)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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31 janvier 2016
Secteur Vermandois
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n°857
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Du témoignage à la fureur
Les auditeurs d la synagogue de Nazareth sont dans l’étonnement, apparemment,
ils ont été subjugués par l’homélie faite par Jésus sur le passage d’Isaïe
qu’il avait choisi de commenter, mais en même temps, ils sont désarçonnés
par cet homme qu’ils croyaient connaître ; « N’est-ce pas
là le fils de Joseph ? » Dans la suite de son discours,
Jésus leur rappelle que, s’ils sont le Peuple de Dieu, ils ne sont pas
les bénéficiaires exclusifs de l’amour de Dieu : Dieu aime tous les
hommes et dans le passé, il a envoyé ses prophètes pour montrer sa puissance
à des personnes qui n’étaient pas de la descendance d’Abraham.
Pourquoi le rappel de ces actions de Dieu par les prophètes envers des
étrangers provoque-t-il la ‘fureur’ des habitants de Nazareth ?
C’est en raison des personnalités que Jésus cite. Elie avait été chassé
du pays d’Israël parce que les juifs s’étaient tournés vers les prêtres
de Baal. Par ses paroles, Jésus est en train de les accuser de se détourner
de Dieu vers des dieux étrangers ! Elisée avait montré que le don
de Dieu était gratuit mais demandait une attitude simple et confiante.
Jésus les accuse de mettre leur confiance dans leur appartenance à la
descendance d’Abraham et non dans l’amour de Dieu !
Plutôt que d’écouter ces paroles, de changer de vie et de retourner vers
l’amour de Dieu, les juifs de Nazareth préfèrent éliminer le fauteur de
troubles et cherchent à le tuer.
Aujourd’hui nous entendons ces paroles du Fils, mais nous avons tendance
à penser qu’elles ne visent que les auditeurs de la synagogue contemporains
de Jésus : elles ne peuvent pas être à notre destination ; les
prophètes Elie et Elisée, c’est de l’histoire ancienne qui ne nous concerne
plus.
Pourtant, ne méritons-nous pas les mêmes reproches ? Notre confiance
est trop souvent mise dans des choses matérielles qui deviennent comme
des ‘Baal’ et nous avons tendance à oublier de faire confiance
à l’Esprit Saint dans nos vies. Les paroles qui nous rappellent à une
foi simple et à l’abandon de ce qui nous entrave ne sont pas les bienvenues,
nous les repoussons violemment de notre pensée.
Après avoir entendu cet évangile dimanche, nous pourrions relire les
deux textes que l’Eglise nous propose pour l’accompagner : ‘l’hymne
à l’amour’ de saint Paul et surtout les paroles réconfortantes que
Dieu donne à Josias pour l’assurer comme témoin de cet amour au milieu
des nations. C’est aussi pour nous que ces textes ont été écrits et non
pas seulement pour des hommes de ces époques anciennes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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2 février 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1060
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« Comme dans un miroir »
A notre époque où nous recevons sur nos téléphones des quantités de photos
et en particulier de ‘selfies’ tous plus précis et évocateurs les
uns que les autres, il est difficile de concevoir ce que saint Paul avait
dans la tête lorsqu’il écrit : « Nous voyons actuellement
de manière confuse, comme dans un miroir » (1Corinthiens 13,12).
Ce qui était désigné par ce nom par les civilisations du Ier siècle était
une plaque de métal, le plus souvent du cuivre, qu’un artisan avait essayé
de rendre le plus plat possible, mais de nombreuses imperfections, minuscules
creux et bosses, restaient sur la plaque qui ne pouvait alors refléter
qu’une image approximative de celui – ou celle – qui s’y regardait. Rien
de comparable avec les plaques de verre recouvertes d’une matière réfléchissante
que nous utilisons aujourd’hui.
Saint Paul voulait donc attirer notre attention sur la connaissance que
nous pouvons avoir de la Loi de Dieu que Jésus était « venu accomplir »
(cf. Matthieu 517) : nous avons la totalité de la Révélation mais
nous n’avons pas les moyens de la discerner avec précision tant que le
Christ ne sera pas revenu. Saint Jean reprend cette même constatation
en écrivant : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants
de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le
savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car
nous le verrons tel qu’il est. » (1Jean 3,2)
L’Eglise a reçu le dépôt de cette Révélation rendue complète par la venue
de Dieu-le-Fils. Elle ne l’a pas enterrée comme le serviteur à qui le
maître n’avait confié qu’un seul talent (cf. Matthieu 25,24-28) Au contraire,
Eglise vivante dès les premiers siècles, elle a approfondi ce trésor que
le Seigneur lui a donné, en écartant les mauvaises doctrines, en précisant
certains points. Le miroir dont parle saint Paul devient plus précis mais
il reste encore beaucoup de points cachés : nous les verrons de
nos yeux lorsque ‘nous serons face à face’.
Les Conciles Œcuméniques ou locaux, les synodes permettent à l’Eglise
de progresser dans la connaissance de la Révélation, mais il reste toujours
la conclusion de ce passage de saint Paul que le pape François ne cesse
de rappeler : « Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi,
l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est
la charité. »
C’est avec cette conviction forte qu’il nous est demandé d’œuvrer aujourd’hui,
là où nous sommes et tels que nous sommes : des personnes à l’écoute
de la Parole et à l’écoute de nos frères et sœurs.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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30 janvier 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1256
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Qu’est-ce que l’amour ?
Le pape Benoît XVI explique la distinction entre ‘Eros’ : ‘amour
d’amour’, ‘Philia : ‘Amour d’amitié’ et Agapè ‘Amour
de charité’ dans la première encyclique qu’il a donnée aux chrétiens
DEUS CARITAS EST (25 décembre 2005 au § 3).il reprenait ainsi cette
litanie de Saint Paul en se concentrant sur l’essence même de la prédication
chrétienne : ‘aimer Dieu par-dessus tout et aimer son prochain
comme soi-même’. En effet, quelles que soient les qualités qui peuvent
être mises en œuvre, si les discours et les actes ne sont pas empreints
d’amour ils seront sans influence, qu’‘une cymbale retentissante’
hors de propos et sans accompagnement ni partition musicale.
A travers cette diatribe saint Paul veut montrer aux habitants chrétiens
de Corinthe qu’ils n’ont pas à se vanter d’avoir telle ou telle aptitude
dans leur participation à la communauté chrétienne, il leur rappelle que
c’est un don qui vient de Dieu pour le service et le bien de l’église
locale ; s’ils exercent leur compétence pour eux-mêmes ou bien pour
se mettre en avant, ils oublient le précepte qui a été donné par le Christ
à ses Apôtres : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. »
(Matthieu 23,11) Ce conseil évangélique a été développé par Jésus par
l’évocation du ‘Jugement dernier’ (cf. Matthieu 25,31-46)) où il
précise que tout ce qui est fait « à l'un de ces plus petits de
mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (25,40)
Cette ‘voie supérieure aux autres’ que saint Paul indique aux
Corinthiens, elle est toujours d’actualité et nous avons à en faire notre
profit ; c’est de cette façon que nous pouvons révéler au monde un
Dieu qui aime l’Homme. Composée d’hommes et de femmes devenus enfants
de Dieu par le Baptême, l’Eglise est le signe de l’amour de Dieu pour
tous les hommes : « Voyez quelle manifestation d'amour le
Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous
le sommes! Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. »
(1Jean 3,1) Autrement dit, si le monde ne connaît pas Dieu, c’est qu’il
ne nous reconnaît pas en tant qu’enfants de Dieu.
Notre responsabilité est donc grande dans la révélation de Dieu au monde
et le texte de saint Paul nous met en garde contre un activisme qui ne
serait que démonstration de nos talents et non pas un service d’Eglise
que nous offrons aux hommes et femmes de notre temps par amour de Dieu.
Saint Pierre nous indique la progression sur le chemin de la sainteté :
« Apportez encore tout votre zèle à joindre à votre foi la vertu,
à la vertu la connaissance, à la connaissance la tempérance, à la tempérance
la constance, à la constance la piété, à la piété l'amour fraternel, à
l'amour fraternel la charité. » (1Pierre 1,5-7)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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