31 janvier 2000
Lycée Militaire d'Autun
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Comprendre le Jubilé : L'indulgence jubilaire
L'ouverture de la porte sainte de saint Pierre de Rome a inauguré,
le 24 décembre 1999, l'année du grand Jubilé. Ce
geste symbolique est un appel à la conversion.
Il en est de même pour l'indulgence, même si le principe
de celle-ci est moins évident à comprendre. Il faut repartir
de la distinction "faute" et "peine", à la
base de la pratique de l'indulgence. Dieu nous fait miséricorde
gratuitement, par le sacrement de Réconciliation et de Pénitence,
mais ce pardon n'est pas un coup de baguette magique qui change automatiquement
notre vie.
Il pardonne notre "faute" mais inscrire la conversion du cœur
dans l'épaisseur de notre vie ne va pas sans "peine".
Avant le XIIème siècle cette peine - souvent exigeante -
était à accomplir avant l'absolution ; depuis lors la "pénitence"
invite à prolonger l'effort de conversion, mais elle est souvent
si dérisoire qu'elle en devient symbolique.
Les indulgences, toujours en lien avec le sacrement de Réconciliation
et de Pénitence, sont apparues comme stimulant de cet effort de
conversion, en lien avec la communion des saints car il y a une entraide
dans le bien et l'Eglise va nous aider, raccourcissant ou supprimant la
"peine", en puisant dans le trésor des mérites
du Christ, de la Vierge et des saints, trésor qui lui a été
confié.
L'indulgence liée au jubilé peut être l'occasion
d'une redécouverte de l'exigence de conversion. Car nous pourrions
être dans l'illusion si nous pensons que l'absolution de la "faute"
signifie automatiquement et sans effort la rémission de la "peine"
exigée par la réorientation de notre vie.
En nous remettant la peine, l'indulgence, par les conditions qu'elle
requiert, nous rappelle qu'il y a une "pénitence", une
conversion à vivre pour être concrètement fidèle,
dans la durée, à la grâce du pardon. En effet le don
de l'indulgence est lié à une sincère confession,
à la participation fervente à la messe (but ultime de la
démarche), à la prière pour l'Eglise et le Pape,
à une démarche de prière dans une église jubilaire
(ou tout simplement par un acte de charité concret).
L'indulgence, loin d'être une "braderie spirituelle"
ou une "assurance tout risque", est un appel insistant de l'urgence
de la conversion ; elle est un cadeau de l'Eglise pour nous stimuler,
nous en redire la nécessité lancinante. Bref, comme un ultime
"coup de grâce" à nous convertir en profondeur.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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29 janvier 2006
Bosnie Herzégovine
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Un prophète comme toi
Le peuple hébreu dans le désert a rencontré le Seigneur, mais effrayé
par la puissance de Dieu, il a délégué Moïse comme intermédiaire en demandant
que le Seigneur se tienne loin d’eux.
« Ils ont raison, j’enverrai un prophète comme toi. » Dit Dieu.
C’est pourquoi les juifs de l’époque de Jésus attendait un grand prophète
libérateur comme Moïse, annoncé par le retour d’Elie.
Comme toujours la réalisation d’une promesse du Seigneur est démesurée
par rapport à la promesse elle-même. Ce n’est pas simplement un prophète
comme Moïse que Dieu envoie mais la deuxième personne de la Trinité, le
Fils éternel qui s’est fait chair.
En la personne de Jésus, de nature divine et de nature humaine, nous
avons l’interprète par excellence : totalement homme, il comprend
nos soucis et nos contingences matérielles du quotidien ; totalement
Dieu, il exauce les prières que nous adressons au Père par son intermédiaire.
Le peuple hébreu pendant tout l’Exode n’avait que Moïse comme ambassadeur
auprès du Seigneur, le seul homme à qui le Seigneur parlait face à face
comme un ami à un autre ami. Ils avaient Aaron et ses fils qui offraient
les sacrifices. Nous avons le Fils qui est notre avocat auprès du Père,
mieux que n’importe quel homme pouvait le faire fût-il le plus grand des
prophètes ; le grand prêtre du Temple Eternel qui offre sa vie en
sacrifice une fois pour toute.
Ainsi la promesse du Seigneur à Moïse est-elle réalisée au-delà de ce
qui était promis. Aujourd’hui nous bénéficions de l’Intercesseur par excellence
mais trop souvent nous hésitons à lui confier nos soucis quotidiens. Remettons
toute notre vie entre les mains de Dieu, Père, Fils et Esprit. Notre vie
est comme la traversée du désert des hébreux : notre guide n’est
plus une nuée ardente, mais le Fils qui met le Père à notre portée sans
que nous ayons à le craindre.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine
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1er février 2009
Brigade Franco-Allemande
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Non pas comme les scribes…
Les juifs contemporains de Jésus, ont l’habitude d’aller à la synagogue
pendant le sabbat pour y écouter la lecture e la Parole de Dieu et un
commentaire qui y est fait par une des participants à la prière, en général
quelqu’un qui est connu pour la sagacité de ses propos ; c’est pourquoi
il est demander plusieurs fois à Jésus de faire lui-même le commentaire.
Ordinairement, c’est un scribe qui se lance dans un commentaire, une
explication de texte pour mieux faire comprendre la profondeur du texte
choisi et pour l’actualiser au nouveau contexte humain dans lequel les
auditeurs se trouvent.
Ces homélies étaient sans doute très intéressantes, mais l’attention
des personnes devait décroître au fur et à mesure du développement du
discours. Même saint Paul, pharisien de formation, formé à la rhétorique
par le célèbre rabbin Gamaliel, n’arrive pas à tenir la vigilance de l’assistance
puisque le livre des Actes des Apôtres nous signale qu’un jeune homme
s’est endormi pendant qu’il prêchait ! (cf. Ac 20,7-12)
Cela explique pourquoi les personnes présentes lors d’une prédication
de Jésus sont subjuguées par ses paroles : il ne parle pas comme
les scribes ! Il parle avec autorité ! Il ne présente pas la
simple explication plus ou moins scolaire d’un passage mais l’essence
même du texte et chacun ressent que ces phrases s’adressent directement
à lui. Il est plus enthousiaste qu’un prédicateur habituel car la Parole
de Dieu n’est pas un texte ordinaire, c’est une déclaration d’amour que
le Père fait aux hommes.
A un autre moment, Jésus dit qu’il n’est pas venu pour abroger la Loi
et les prophètes (c’est à dire l’Ancien Testament) mais l’accomplir, c’est
à dire la rendre complète pour qu’elle soir compréhensible par tous les
hommes. Tout le Nouveau Testament n’est donc que le complément de l’Ancien,
la clef d’interprétation qui permet de s’approprier la Parole et d’en
vivre pleinement.
Dans le Baptême, nous avons été configurés au Christ, adoptés par le
Père à côté de son Unique Fils. Faisons donc que notre interprétation
de la Parole soit aussi juste et captivante pour ceux qui nous entourent
que celle de Jésus dans les synagogues ou sur les chemins de Palestine.
Père JeanPaul Bouvier
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29 janvier 2012
Fort Neuf de Vincennes
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Un enseignement nouveau
Dans le missel à tranche dorée qui m’a été offert pour ma ‘communion
solennelle’ il était écrit après le texte de l’Evangile entre parenthèses
‘Prône, Homélie ou Sermon’. Le ‘Prône’ consiste à mettre
en évidence tel ou tel point de doctrine ou de la vie chrétienne, même
s’il n’a qu’un lointain rapport avec les textes qui avaient été lus ;
l’‘Homélie’ est une explication des textes lus et une actualisation
de la Parole de Dieu dans la vie quotidienne ; le ‘Sermon’
est une reprise de la communauté présente pour ses écarts vis-à-vis de
la vie de foi. La même distinction devait exister à l’époque de Jésus
et les rabbins devaient alterner ces trois possibilités.
Le renom de Jésus est tel que lorsqu’il se présente dans une synagogue
pour y prier, le responsable lui demande de lire et de commenter l’Ecriture
que ce soit à Nazareth (cf. Luc 4) ou bien à Capharnaüm (cf. Marc 1) L’enseignement
de Jésus n’est pas à proprement parler nouveau car il n’est pas venu abolir
l’Ecriture mais la compléter, c’est la façon dont il enseigne qui est
totalement nouvelle : il ne s’arrête pas à ces trois distinctions
de prêche mais plus profondément il fait percevoir à l’auditoire la saveur
du texte, non pas par des paraphrases comme le font les ‘Midrash’
mais en permettant à chaque personne de recevoir cette parole dans son
cœur et de la faire sienne : « Elle n'est pas dans les cieux,
qu'il te faille dire : "Qui montera pour nous aux cieux nous
la chercher, que nous l'entendions pour la mettre en pratique ?"
Elle n'est pas au-delà des mers, qu'il te faille dire : "Qui
ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l'entendions
pour la mettre en pratique ?" Car la parole est tout près de
toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en
pratique » (Deutéronome 30,12-14)
La nouveauté de l’enseignement de Jésus est de montrer que la Parole
est vivante aujourd’hui dans le cœur des croyants : ce n’est pas
un simple morceau de littérature qu’il faut étudier de façon intellectuelle
(même si cela est nécessaire) mais une vraie Parole qui s’adresse individuellement
au lecteur quelle que soit son époque. En se révélant maître de la Parole,
Jésus se révèle Fils de Dieu dès lors la puissance de Dieu s’exprime en
chassant les démons qui le reconnaissent et lui obéissent.
Ce petit passage nous permet de revoir notre conception de la Parole
de Dieu. Trop souvent nous ‘décrochons’ à la première phrase en
nous disant intérieurement : ‘Je connais – Je l’ai déjà entendu.’
Et notre esprit se met à vagabonder au lieu d’écouter ce que Dieu me
dit dans cet instant ; dans cette lecture Dieu me parle personnellement.
Evitons de dire : « Es-tu venu pour me perdre ? »
et émerveillons-nous : « Voilà un enseignement nouveau proclamé
avec autorité. »
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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28 janvier 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°989
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Le Christ enseignant
Aujourd’hui, il y a une formation rigoureuse et une institution de la
part de leurs pairs pour pouvoir exercer la fonction de rabbin dans les
synagogues. Mais chaque croyant médite la parole de Dieu et est capable
de la commenter. Dès l’âge de douze ans, le jeune garçon doit faire une
exégèse et une lecture spirituelle dans sa vie d’un passage biblique face
à la communauté dans la synagogue. Il est alors adulte dans la foi. Il
peut alors intervenir à la synagogue.
A l’époque de Jésus, le culte est à la première place : les oblations,
sacrifices et holocaustes ne peuvent être faits qu’à Jérusalem ;
les prémices des récoltes et les premiers-nés du bétail sont offerts à
Dieu dans son Temple. Toutefois, la lecture, la méditation, la compréhension
et l’application au quotidien de la Parole de Dieu a déjà toute son importance.
Depuis plusieurs siècles, la tradition de la synagogue est répandue jusque
dans les contrées le plus éloignées de la Judée. ‘Targum’ (traduction
en langue courante de la Bible) et ‘Midrash’ (commentaire rabbinique)
sont écrits et diffusés à travers tout le bassin méditerranéen. Les ‘rabbi’
sont des maîtres, des hommes qui sont reconnus pour la qualité et la spiritualité
de leur enseignement, les scribes sont surtout les rédacteurs et les copistes
de ces textes.
La réputation de Jésus est telle que, dans les synagogues, c’est tout
naturellement à lui que le servant donne le rouleau de l’Ecriture à lire
et à commenter. Comme au moment où il passait à l’âge adulte, Jésus surprend
par son interprétation de la Parole : « Lorsqu’il eut douze
ans, [… il était] assis au milieu des docteurs de la Loi : il les
écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. » (Luc
2,42.46-47). Son enseignement surpasse celui de tous les autres rabbis,
ce n’est pas un simple commentaire, ni une analyse de l’Ecriture :
le Christ initie ses auditeurs à un texte vivant qui les touche et qui
change leur vie quotidienne.
L’Eglise tient dans notre monde tient la place du Christ : comme
lui, elle enseigne avec autorité (et non pas autoritairement !).
Les évêques réunis au Concile Vatican II ont redonné une place majeure
à la lecture et aux commentaires de la Bible dans la célébration de la
messe, sans négliger pour autant le sacrifice que le Christ nous a donné
lors de la Cène. Ce passage de saint Marc nous rappelle que l’enseignement
donné par Dieu le Fils change notre vie et nous libère de l’esprit
impur du péché.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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31 janvier 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1196
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Au-delà de l’homélie
Les juifs ont l’habitude d’aller à la synagogue pendant le sabbat pour
y écouter la lecture de la Parole de Dieu et un commentaire qui y est
fait par un des participants à la prière, en général quelqu’un qui est
connu pour la sagacité de ses propos ; c’est pourquoi il est demandé
plusieurs fois à Jésus de faire lui-même le commentaire.
Ordinairement à l’époque de Jésus, c’est un scribe qui se lance dans
un commentaire, une explication de texte pour mieux faire comprendre la
profondeur du texte choisi et pour l’actualiser au nouveau contexte humain
dans lequel les auditeurs se trouvent.
Ces homélies étaient sans doute très intéressantes, mais, comme aujourd’hui,
l’attention des personnes devait décroître au fur et à mesure du développement
du discours. Même saint Paul, pharisien de formation, formé à la rhétorique
par le célèbre rabbin Gamaliel, n’arrive pas à tenir la vigilance de l’assistance
puisque le livre des Actes des Apôtres nous signale qu’un jeune homme
s’est endormi pendant qu’il prêchait ! (cf. Ac 20,7-12)
Cela explique pourquoi les personnes présentes lors d’une prédication
de Jésus sont subjuguées par ses paroles : il ne parle pas comme
les scribes ! Il parle avec autorité ! Il ne présente pas la
simple explication plus ou moins scolaire d’un passage mais l’essence
même du texte et chacun ressent que ces phrases s’adressent directement
à lui. Il est plus enthousiaste qu’un prédicateur habituel car la Parole
de Dieu n’est pas un texte ordinaire, c’est une déclaration d’amour que
le Père fait aux hommes.
A un autre moment, Jésus dit qu’il n’est pas venu pour abroger la Loi
et les prophètes (c’est-à-dire l’Ancien Testament) mais l’accomplir, c’est
à dire la rendre complète pour qu’elle soir compréhensible par tous les
hommes. Tout le Nouveau Testament n’est donc que le complément de l’Ancien,
la clef d’interprétation qui permet de s’approprier la Parole et d’en
vivre pleinement.
Dans le Baptême, nous avons été configurés au Christ, adoptés par le
Père à côté de son Unique Fils. Faisons donc que notre interprétation
de la Parole soit aussi juste et captivante pour ceux qui nous entourent
que celle de Jésus dans les synagogues ou sur les chemins de Palestine.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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28 janvier 2024
Maison Marie-Thérèse
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L’autorité du Christ
Les définitions du mot ‘autorité’ dans les dictionnaires
comme dans le langage courant sont plutôt négatives : elles suggèrent
un rapport conflictuel, un rapport de force plus ou moins imposé conformément
aux expressions dérivées : autoritarisme et autoritaire.
Rien de tel dans l’autorité du Christ ! Elle n’est
pas imposée par des menaces, des craintes de punitions ou de représailles.
C’est comme une lumière qui à partir de ses paroles éclaire d’un jour
tout à fait nouveau les Ecritures : il explique avec une fougue qui
ne peut se rencontrer chez aucun scribe ou même un autre rabbi. Il ne
cherche pas à pérorer sur tel ou tel mot ou à ergoter sur l’utilisation
d’une expression. Au contraire il met à la portée de tous ses auditeurs
le sens de textes séculaires non pas par des explications d’exégètes aguerris
mais en touchant ces hommes et femmes qui entendent pour la première fois
des prédications sur l’amour et la présence de Dieu. Cet enseignement
ils l’entendent avec le cœur et non pas avec les oreilles. Les foules
comprennent le sens propre de la prophétie entendue dans les synagogues :
« Je leur donnerai un cœur loyal, je mettrai en eux un esprit
nouveau : j’enlèverai de leur chair le cœur de pierre, et je leur
donnerai un cœur de chair, » (Ezéchiel 11,19). Le IVème
évangéliste exprime cette idée lorsqu’il écrit : « Le Verbe
était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. »
(Jean 1,9)
En Jésus, le Verbe incarné, la Parole est une nouvelle
création ; « Dieu dit […] et cela fut ! » (Genèse
1, 3.7.9.11.15.24.30). L’efficacité de la Parole de la Création se retrouve
dans la compréhension de la relation de Dieu, Père, Fils et Esprit avec
l’humanité : une relation qui touche le cœur bien plus que l’intelligence :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. » (Luc
10,21) C’est par la grâce que les auditeurs de Jésus ressentent en eux-mêmes
l’interprétation de la Parole pour l’aujourd’hui. Ce ne sont pas des documents
du passé, morts et sans avenir, ce sont des préceptes que le Seigneur
donne à tous ceux qui croient en lui pour qu’ils les adaptent à leurs
possibilités propres à chacun : « Ma mère et mes frères sont
ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. »
(Luc 8,21) Le Christ ne donne pas de recette miracle mais en proposant
de méditer la Parole à la lumière de son enseignement, il donne la clef
pour que pouvoir l’appliquer concrètement dans la vie.
L’esprit impur qui était dans la synagogue comprend que
cette éclairage nouveau venant de Dieu ne laissera aucune chance aux tentations
de se détacher de la voie qui va vers le Seigneur et il s’exclame « Es-tu
venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de
Dieu. » (v.24) Il révèle ainsi pourquoi les paroles de Jésus
touchent autant le cœur des participants : il est le Messie !
Aujourd’hui, nous avons la Bible et nous avons l’Esprit
Saint qui nous propose comme à l’époque de comprendre les textes inspirés
avec le cœur. Laissons-nous guider pour découvrir à chaque moment la joie
de notre adoption : « Voyez quel grand amour nous a donné
le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. »
(1Jean 3,1)
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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