25 janvier 1998
Lycée Militaire d'Autun
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Vous êtes un seul corps
Dans son épître aux Corinthiens, saint Paul utilise la comparaison
de l'Eglise avec le corps humain, composé de plusieurs parties,
différentes dans leur finalité, mais toutes aussi respectables
et estimables dans leur diversité même.
Les communautés n'ont pas changé, elles sont toujours aussi
diverses et, peut-être toujours aussi exclusive. Chacun pense que
sa façon de concevoir la foi et de prier Dieu est la seule, la
vraie. Et, suivant l'exemple pris par saint Paul, l'œil ne peut pas dire
à la main : " je n'ai pas besoin de toi. ".
A tous les niveaux ! Les communautés chrétiennes locales
ont besoin de tous leurs membres, jeunes et vieux, riches et pauvres,
puissants et faibles. Mais l'Eglise a aussi besoin de toutes les communautés,
progressistes ou intégristes, contemplatives ou actives, cachées
ou visibles. C'est dans cette diversité qu'elle va puiser la richesse
de son humanité. Celles que l'on appelle, quelquefois d'une façon
péjorative, les communautés nouvelles répondent à
un nouveau besoin de spiritualité du Peuple de Dieu.
L'Esprit Saint suscite à chaque époque les fondations dont
il a besoin pour faire progresser l'Eglise.
· Ainsi, face à une Eglise installée dans la chrétienté
du XIIème siècle, saint François d'Assise se lève
pour rappeler l'importance de la pauvreté et du partage avec les
plus pauvres.
· Ainsi, face à l'hérésie Cathare, saint
Dominique se dresse pour que ses frères aient une formation doctrinale
forte pour pouvoir répondre aux théologiens hérétiques.
· Ainsi, face à des églises nationales, saint Ignace
de Loyola fonde la Compagnie de Jésus avec vœu d'obéissance
au Pape pour restaurer une unité menacée.
Nous pourrions multiplier les exemples avec tous les grands fondateurs
d'ordres religieux, mais ce qui compte aujourd'hui c'est notre action
de grâce envers l'Esprit qui, à notre époque encore,
suscite de nouvelles formations, de nouveaux charismes, de nouvelles façons
d'adorer et d'annoncer Dieu.
En ce dimanche où nous clôturons la semaine de prière
pour l'unité des chrétiens, il est important que nous ouvrions
nos cœurs et nos bras à ceux qui ne prient pas le Dieu Père,
Fils et Esprit comme nous, même dans l'Eglise Catholique Romaine
au lieu de nous enfermer dans des certitudes locales et pusillanimes.
N'ayez pas peur dit le Christ ressuscité à ses Apôtres.
Comment obéir à cette demande du Christ si nous ne faisons
pas confiance à l'Esprit à l'œuvre dans notre temps ?
Acceptons avec joie la fécondité de l'Eglise qui, tel un
corps composé de membres, est Une, Sainte, Catholique et Apostolique
(voir la feuille dominicale de la semaine dernière). Le dessein
de Dieu sur l'humanité n'est pas d'avoir une colonie de clones,
mais d'avoirs des fils libres, divers et responsables.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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21 janvier 2001
Lycée Militaire d'Autun
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L'image du Corps
Dans sa première lettre aux Corinthiens, saint Paul compare l'Eglise
à un corps humain. Il veut montrer par-là que les chrétiens
sont complémentaires, chacun a sa place, chacun a son rôle,
chacun a sa fonction dans l'évangélisation apostolique.
Il ne s'agit pas de dire que telle ou telle fonction est supérieure,
incomplète ou subalterne, mais de constater le fonctionnement de
l'ensemble du corps.
Ainsi dans l'Eglise catholique il y a de nombreuses fonctions, mais tous
ne sont pas appelés à les remplir toutes. Au contraire,
chaque chrétien répond à son appel propre. Il y a
les ministères ordonnés, (évêques, prêtres
et diacres) les ministères laïcs (catéchistes, servants
de l'autel, service de l'accueil en paroisse, accueil des familles en
deuil), responsabilité d'un groupe de catholiques (scoutisme, action
catholique, Mouvement Eucharistique des jeunes) et des services d'Eglise
aussi varié que peuvent être les dons de chacun.
Nous répondons à l'appel de Dieu en fonction de ce que
nous sommes. Il n'est pas question que Dieu nous appelle à faire
des services qui nous seraient impossibles. Mais en répondant à
cet appel le Père s'engage à nous donner son aide, son Esprit
Saint, ce que l'on nomme couramment la grâce d'état. Sans
cette grâce particulière donnée pour remplir un service,
nous ne pourrions le faire dans l'optique de la Trinité Père,
fils et Esprit.
Tout ceci mérite d'être réfléchi d'une manière
plus ouverte au moment où les églises chrétiennes
invite les baptisés à une semaine de prière pour
l'unité des chrétiens. Nous devons regarder différemment
ceux qui ne professent pas la foi catholique dans son ensemble. Gardons-nous
de les juger car nous ne sommes pas sûrs nous-mêmes d'adhérer
sans restriction à cette foi. Les mouvements issus de la Réforme
ont eu le mérite de remettre en valeur la Parole de Dieu. Ils ont
aussi provoqué cette grande réflexion sur les Sacrements
qu'a été le Concile de Trente. Ils ont donc eu un impact
positif sur l'Eglise Catholique qui a réutilisé les trésors
qui étaient en elle.
Mais l'unité parfaite des chrétiens ne peut venir que d'une
initiative du Père, lorsque son Fils reviendra dans la gloire et
nous permettra d'accéder au Royaume. D'ici là, profitons
des apports des uns et des autres comme les membres profitent à
l'ensemble du corps et que celui-ci profite aux membres
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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21 janvier 2007
Brigade Franco-Allemande
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L’évangéliste saint Luc
La liturgie nous propose en ce 3ème dimanche deux textes extraits
de l’évangile de saint Luc collés ensemble : le prologue et les débuts
du ministère public de Jésus.
La présence du prologue nous invite à regarder de plus près la personnalité
de l’évangéliste. Il n’est pas juif comme Matthieu, Marc et Jean, il est
grec et médecin (cf. Col 4,14) il a accompagné Paul et Marc dans un certain
nombre de leurs voyages (cf. les Actes des Apôtres) avant qu’une brouille
les sépare.
Il est le seul évangéliste à ne pas avoir connu Jésus pendant la prédication
en Galilée et en Judée, c’est pourquoi il prend la précaution de rédiger
ce prologue pour montrer à ses lecteurs la véracité de la relation qu’il
va faire des événements.
Saint Luc nous apprend qu’il y a déjà un grand nombre de récits qui circulent
dans la communauté chrétienne, sans doute des épisodes séparés de la vie
de Jésus, de sa prédication et de ses miracles. Son but est donc de faire
un exposé suivi de tout ce qui s’est passé. Il ajoute qu’il
a pris soin de se renseigner auprès de ceux qui ont vu de leurs yeux et
entendu de leurs oreilles, il ne s’agit pas de on-dit invérifiable
mais de véritables témoignages.
Quant au mystérieux Théophile auquel il dédicace son ouvrage, il se peut
que ce soit un homme mais il est également possible que ce soit une façon
de désigner tous ceux qui cherchent la vérité par amour de Dieu (qeo = Dieu ; filew = aimer) Nous sommes, nous aussi, des théophiles
qui demandons aux évangiles de nous éclairer dans notre vie quotidienne.
Les premiers chapitres (1,5-4,13) resituent dans l’enfance de Jésus des
hymnes qui sont toujours actuelles et utilisées dans la liturgie catholique :
L'Ave Maria, les paroles de l'ange à Marie (1,28-33, récité trois
par jour à l’Angelus) ajoutées à celles d’Elisabeth (1,42-45)le
Magnificat, le cantique de Marie (1,46-55, chanté tous les soirs
à l’office des vêpres) le Benedictus, le cantique de Zacharie (1,68-79,
chanté tous les matins à l’office des laudes) le Gloria in Excelsis
des anges célestes (2:13-14, chanté les dimanches et jours de fête à la
messe) le Nunc Dimittis, le cantique de Siméon (2,29-32, chanté
tous les soirs à l’office des complies) Ces textes étaient peut-être déjà
utilisés dans les liturgies primitives, saint Luc ne fait que de donner
le contexte dans lequel ils ont été créés.
Ainsi la juxtaposition du prologue et du début du ministère de Jésus
est-elle justifiée : l’Eglise, avant de lire les passages de la vie
du Christ, tient à rappeler que ce ne sont pas des récits mythiques ou
symboliques mais de réels faits rapportés par des témoins dont saint Luc
se porte garant.
Puissions-nous, à notre tour, porter cet évangile, Bonne Nouvelle pour
les hommes et les femmes de notre temps.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire
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24 janvier 2010
Fort Neuf de Vincennes
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Théophile
L’évangile de saint Luc présente une particularité qui lui est propre :
l’enquête qu’il a faite pour se renseigner sur l’exactitude de ce qu’on
(sans doute saint Paul et les Apôtres) lui avait enseigné.
Il semble, à la lecture de ce prologue, qu’il y avait à son époque un
certain nombre de textes qui étaient lus dans les assemblées, des passages
de la vie de Jésus plus ou moins disparates qui n’ont pas été conservés
par eux-mêmes mais probablement repris dans les trois évangiles synoptiques
(Matthieu, Marc et Luc) La vision de Luc est différente parce qu’il n’est
pas juif de naissance comme Matthieu et Marc, il voit donc davantage le
message universel plutôt que la Promesse faite à Abraham.
Saint Luc s’adresse à un certain Théophile, ce qui traduit littéralement
signifie ‘Qui aime Dieu’. La question est de savoir s’il a réellement
existé un homme qui portait ce nom ou bien s’il s’agit d’une appellation
générique pour tous ceux qui liront ces livres (évangile et Actes des
Apôtres) Tout chrétien est en soi un ‘théophile’
Cette introduction à son livre est importante pour nous aujourd’hui,
nous avons le témoignage d’un homme neutre qui n’a pas connu Jésus en
Palestine ni entendu directement sa prédication, mais qui s’est renseigné
avec précision sur l’exactitude des faits qui lui été rapportés. Son témoignage
rejoint les reportages que font les journalistes de nos jours, une recherche
sérieuse pour ne pas abuser le lecteur par des interprétations oiseuses.
Saint Luc se situe comme n’importe quel chrétien postérieur : il
a reçu une catéchèse, comme il le dit par des témoins oculaires, sans
doute a-t-il interrogé la Vierge Marie car il rapporte des événements
qu’elle seule connaissait, mais il ne diffère pas de nous c’est une instruction
qu’il a reçue et non pas une expérience personnelle comme peuvent les
décrire Matthieu, Marc et Jean.
Un élément supplémentaire nous rapproche de cet évangile : il est
écrit dans une pensée gréco-latine dont notre culture est imprégnée alors
que Matthieu et Marc ont un réflexe oriental et ils ont été élevés dans
la méditation de la Bible et tout particulièrement des Psaumes.
L’en-tête de ce livre fait qu’il s’adresse à tous ceux qui sont curieux
de savoir ce qui s’est passé depuis les origines, à toutes les personnes
en recherche à fortiori à ceux qui grâce à l’Esprit Saint en ont une bonne
compréhension.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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27 janvier 2013
Secteur Vermandois
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Le retour d’Exil
Il est difficile d’imaginer la joie du peuple hébreu lorsque Esdras les
réunit pour la lecture de la Loi de Moïse. Cet événement fait suite à
des déportations des juifs à Babylone (597 av.JC) et surtout à la destruction
totale de la ville de Jérusalem et de son Temple (586 av.JC) jusqu’à l’édit
du roi Cyrus II (559-529 av.JC) qui autorise les juifs à revenir en Judée
et leur donne les moyens pour reconstruire le Temple (cf. 2Chroniques
36,22-24 ; Esdras 1,1-8) Pendant toute cette période, la foi juive
est fortement mise à l’épreuve. Dieu avait promis à Abraham une descendance
nombreuse : « Regarde vers le ciel et dénombre les étoiles
si tu peux les dénombrer ; et il lui dit : Ainsi sera ta descendance. »
(Genèse 15,5) installée dans un pays riche et vaste : « A
ta postérité je donne ce pays, du Fleuve d'Égypte jusqu'au Grand Fleuve,
le fleuve d'Euphrate » (Genèse 15,18) qui bénéficiera de la présence
de Dieu : « J'établirai mon alliance entre moi et toi, et
ta race après toi, de génération en génération, une alliance perpétuelle,
pour être ton Dieu et celui de ta race après toi. A toi et à ta race après
toi, je donnerai le pays où tu séjournes, tout le pays de Canaan, en possession
à perpétuité, et je serai votre Dieu. » (Genèse 17,7-8)
Pendant la déportation à Babylone ces trois articles de la Promesse n’existent
plus : le peuple est décimé et dispersé, le pays est occupé par une
puissance qui ne reconnaît pas le Dieu d’Israël et Dieu semble les abandonner.
Le désespoir envahit les cœurs : « Au bord des fleuves de
Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ;
aux peupliers d'alentour nous avions pendu nos harpes. Et c'est là qu'ils
nous demandèrent, nos geôliers, des cantiques, nos ravisseurs, de la joie :
"Chantez-nous, disaient-ils, un cantique de Sion." Comment chanterions-nous
un cantique de Yahvé sur une terre étrangère ? Si je t'oublie, Jérusalem,
que ma droite se dessèche ! » (Psaume 137,1-5)
Convoqué par les chefs des prêtres à venir sur l’esplanade du Temple
reconstruit le peuple hébreu commence à écouter la Loi de Moïse proclamée
par Esdras, des lévites traduisent cette langue qui n’est plus parlée
et le peuple comprend qu’il s’est égaré loin de l’Alliance et pleure sur
ses péchés. Esdras les réconforte en disant qu’il ne faut pas se lamenter
puisqu’ils ont à nouveau la Parole de Dieu pour les guider.
Ce récit est mis en parallèle avec la présence de Jésus à la synagogue
de Nazareth où il choisit le prophète Isaïe (11,2) : « L'Esprit
du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour
porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé annoncer aux captifs
la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté
les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur. » (Luc
4,18-19) afin d’affirmer : « Aujourd'hui s'accomplit à vos
oreilles ce passage de l'Ecriture. » (Luc 4,21)
Par ce rapprochement, l’Eglise nous invite à constater dans notre propre
vie la réalisation de la promesse qui nous a été faite lors de notre Baptême :
il ne nous est plus promis une descendance ni une terre, ni même une simple
présence de Dieu, nous sommes devenus fils et filles de Dieu : « Voyez
quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons
appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes ! Si le monde ne nous
connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. Bien-aimés, dès maintenant,
nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été
manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons
semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. » (1Jean
3,1-2)
Comme le peuple hébreu, nous sommes appelés à la fois à pleurer notre
séparation du commandement que le Seigneur nous a laissé, mais aussi à
nous réjouir que « Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage
de l'Ecriture. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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24 janvier 2016
Secteur Vermandois
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n°856
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Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
La vie dans le Christ
La vie chrétienne de ces frères se nourrit de la foi au Christ, elle
bénéficie de la grâce du baptême et de la prédication de la parole de
Dieu. Elle se manifeste dans la prière privée, la méditation biblique,
la vie de la famille chrétienne, le culte de la communauté rassemblée
pour la louange de Dieu. Par ailleurs, leur culte comporte plus d'une
fois des éléments remarquables de l'antique liturgie commune.
La foi au Christ produit des fruits de louange et d'action de grâces
pour les bienfaits reçus de Dieu. A cela s'ajoute en sens très vif de
la justice et une sincère charité à l'égard du prochain. Cette foi agissante
a même provoqué l'institution de beaucoup d'oeuvres pour le soulagement
de la misère spirituelle et corporelle, pour l'éducation de la jeunesse,
pour l'amélioration des conditions sociales de vie, pour l'établissement
partout d'une paix stable.
Même si parmi les chrétiens, beaucoup n'entendent pas de la même manière
que les catholiques l'Evangile dans les questions morales et n'admettent
pas les mêmes solutions des bien difficiles problèmes de la société d'aujourd'hui,
néanmoins, ils veulent, comme nous, s'attacher à la parole du Christ comme
à la source de la force chrétienne et obéir au précepte apostolique :
"Quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom
du Seigneur Jésus, rendant par lui grâces au Dieu Père" (Col. 3,
17). C'est ici que le dialogue oecuménique sur l'application morale de
l'Evangile peut commencer.
Après avoir exposé brièvement les conditions d'exercice de l'action oecuménique
et indiqué les principes qui doivent la diriger, nous tournons maintenant
avec confiance nos regards vers l'avenir. Le Concile exhorte les fidèles
à s'abstenir de toute légèreté, de tout zèle imprudent, qui pourraient
nuire au progrès de l'unité. Leur activité oecuménique ne peut être, en
effet, que pleinement et sincèrement catholique, c'est-à-dire fidèle à
la vérité reçue des apôtres et des Pères, et conforme à la foi que l'Eglise
catholique a toujours professée : elle tend à cette plénitude en laquelle,
au cours des âges, le Seigneur veut que son Corps grandisse.
Le Concile souhaite instamment que les initiatives des enfants de l'Eglise
catholique progressent unies à celles des frères séparés, sans mettre
un obstacle quelconque aux voies de la Providence et sans préjuger des
impulsions futures de l'Esprit-Saint. Au surplus, le Concile déclare avoir
conscience que ce projet sacré, la réconciliation de tous les chrétiens
dans l'unité d'une seule et unique Eglise du Christ, dépasse les forces
et les capacités humaines. C'est pourquoi il met entièrement son espoir
dans la prière du Christ pour l'Eglise, dans l'amour du Père à notre égard,
et dans la puissance du Saint esprit : "L'espérance ne déçoit point
: car l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit-Saint
qui nous a été donné" (Rom. 5, 5).
Décret sur l’oecuménisme :Unitatis
redntegratio n°23-24
Concile Vatican II
3ème session21 novembre 1964
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20 janvier 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1058
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Vitalité de la Parole
Lors de la prise de Jérusalem par le roi Sennakérib (586 avant Jésus
Christ), la ville est mise à sac, le Temple de Salomon est profané puis
totalement détruit, les vases sacrés et instruments liturgiques sont
emportés et les livres brulés. L’élite du peuple, prophètes, prêtres,
notables, est déportée à Babylone. D’autres peuples sont amenés en Palestine
pour la repeupler.
L’édit du roi Cyrus II (#538 avant Jésus Christ) non seulement autorise
le peuple juif à revenir en Palestine mais il lui donne les moyens de
reconstruire le Temple (cf. 2Chroniques 36,22-24 & Esdras 1,1-8),
y compris les objets du culte qui avaient été volés hormis les livres
de la Parole de Dieu qui n’existaient plus ! Seule la mémoire collective
se rappelait certains passages mais plus d’une génération avait vécu sans
le réconfort de ces témoignages de l’amour de Dieu pour son peuple.
Lors de la reconstruction du Temple, des rouleaux de textes ayant échappé
à la destruction sont découverts. Avant même que les travaux soient finis,
une lecture publique de ces rouleaux est organisée pour tout le peuple.
La langue dans laquelle ils ont été écrits n’est plus comprise par le
peuple, prêtres et lévites les traduisent et les expliquent pendant des
heures.
Il est démontré ainsi que la Parole de Dieu est vivante : ce n’est
pas un texte mort qu’il ne pourrait être étudié que dans la version originale
par une élite connaissant les langues anciennes, mais chaque époque doit
en avoir une interprétation compréhensible par tous en fonction des circonstances
pour en trouver l’application concrète dans la vie du croyant.
La lecture traduite et commentée du texte par le prophète Esdras entraînait
le remord dans la peuple de s’être éloigné de cette Parole, mais au contraire,
Esdras souligne la joie de cette redécouverte qui permet au peuple de
retrouver le chemin sur lequel Dieu l’appelle et de le suivre avec une
confiance renouvelée.
Ce passage biblique devrait aussi nous réveiller, nous qui écoutons distraitement
celles qui sont proposées par la liturgie catholique chaque dimanche.
Trouvons-nous l’interpellation de notre vie dans cette parole comme les
auditeurs d’Esdras ? Les prêtres d’aujourd’hui en soulignent-ils
suffisamment la joie d’entendre la volonté de Dieu pour notre temps ?
Entendre le Fils nous envoyer l’Esprit ne suffit pas : il faut l’écouter
et la mettre en pratique.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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23 janvier 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1255
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L’unité se vit en soi
7. Il n'y a pas de véritable œcuménisme sans conversion intérieure. En
effet, c'est du renouveau de l'âme (cf.Ephésiens 4,22), du renoncement
à soi-même et d'une libre effusion de charité que partent et mûrissent
les désirs de l'unité. Il nous faut par conséquent demander à l'Esprit-Saint
la grâce d'une abnégation sincère, celle de l'humilité et de la douceur
dans le service, d'une fraternelle générosité à l'égard des autres. « Je
vous conjure, dit l'Apôtre des nations, moi qui suis enchaîné dans le
Seigneur, de marcher de façon digne de la vocation qui vous a été départie,
en toute humilité et douceur, vous supportant les uns les autres avec
patience et charité, attentifs à conserver l'unité de l'Esprit par le
lien de la paix »(Ephésiens 4,1-3). Cette exhortation s'adresse
surtout à ceux qui ont été élevés à un ordre sacré dans le dessein de
continuer la mission du Christ venu parmi nous « non pour être
servi, mais pour servir » (Matthieu 20,28).
Aux fautes contre l'unité peut aussi s'appliquer le témoignage de saint
Jean: « Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous faisons
de Dieu un menteur et sa parole n'est pas en nous » (1Jean 1,10).
Par une humble prière, nous devons donc demander pardon à Dieu et aux
frères séparés, de même que nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
Que les fidèles se souviennent tous qu'ils favoriseront l'union des
chrétiens, bien plus, qu'ils la réaliseront, dans la mesure où ils s'appliqueront
à vivre plus purement selon l'Evangile. Plus étroite, en effet, sera leur
communion avec le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, plus ils pourront
rendre intime et facile la fraternité mutuelle.
8. Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, unies aux prières
publiques et privées pour l'unité des chrétiens, doivent être regardées
comme l'âme de tout l’œcuménisme et peuvent à bon droit être appelées
oecuménisme spirituel.
C'est un usage cher aux catholiques que de se réunir souvent pour renouveler
la prière demandant l'unité de l'Eglise, celle que le Sauveur lui même,
la veille de sa mort, a élevée de façon suppliante vers son Père: « Qu'ils
soient tous un » (Jean 17,21).
En certaines circonstances particulières, par exemple lors des prières
prévues "pour l'unité", et dans les réunions oecuméniques, il
est permis, bien plus, il est souhaitable, que les catholiques s'associent
pour prier avec les frères séparés. De telles supplications communes sont
assurément un moyen efficace de demander la grâce de l'unité, et elles
constituent une expression authentique des liens par lesquels les catholiques
demeurent unis avec les frères séparés : « Là, en effet, où deux
ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux » (Matthieu
18,20).
Cependant, il n'est pas permis de considérer la communicatio in sacris
comme un moyen à employer sans discernement pour rétablir l'unité des
chrétiens. Deux principes règlent principalement cette communicatio
: exprimer l'unité de l'Eglise ; faire participer aux moyens de grâce.
Elle est, la plupart du temps, empêchée du point de vue de l'expression
de l'unité ; la grâce à procurer la recommande quelquefois. Sur la façon
pratique d'agir, eu égard aux circonstances de temps, de lieux et de personnes,
c'est l'autorité épiscopale locale qui doit prudemment donner des instructions,
à moins qu'il n'y ait eu d'autres dispositions de la Conférence épiscopale,
selon ses propres statuts, ou du Saint-Siège.
Concile Vatican II : Décret sur l’œcuménisme ‘Unitatis
Redintegratio’
Chapitre 1, n°7-8 (21 novembre 1964)
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