3ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C

Néhémie 8,1-10 - Psaume 18 - 1Corinthiens 12,12-30 - Luc 1,1-4.4,14-2

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Lycée Militaire d'Autun

25 janvier 1998

Vous êtes un seul corps

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21 jnvier 2001

L'image du corps

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Brigade Franco-Allemande

, 21 janvier 2007

L'évangéliste saint Luc

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Fort Neuf de Vincennes

24 janvier 2010

Théophile

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Secteur Vermandois

27 janvier 2013

Le retour d'Exil

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24 janvier 2016

La vie dans le Christ (Vatican II)

7

Athies & Nesle

27 janvier 2019

Vitalité de la Parole

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23 janvier 2022

L’unité se vit en soi

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25 janvier 1998

Lycée Militaire d'Autun

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Vous êtes un seul corps

Dans son épître aux Corinthiens, saint Paul utilise la comparaison de l'Eglise avec le corps humain, composé de plusieurs parties, différentes dans leur finalité, mais toutes aussi respectables et estimables dans leur diversité même.

Les communautés n'ont pas changé, elles sont toujours aussi diverses et, peut-être toujours aussi exclusive. Chacun pense que sa façon de concevoir la foi et de prier Dieu est la seule, la vraie. Et, suivant l'exemple pris par saint Paul, l'œil ne peut pas dire à la main : " je n'ai pas besoin de toi. ".

A tous les niveaux ! Les communautés chrétiennes locales ont besoin de tous leurs membres, jeunes et vieux, riches et pauvres, puissants et faibles. Mais l'Eglise a aussi besoin de toutes les communautés, progressistes ou intégristes, contemplatives ou actives, cachées ou visibles. C'est dans cette diversité qu'elle va puiser la richesse de son humanité. Celles que l'on appelle, quelquefois d'une façon péjorative, les communautés nouvelles répondent à un nouveau besoin de spiritualité du Peuple de Dieu.

L'Esprit Saint suscite à chaque époque les fondations dont il a besoin pour faire progresser l'Eglise.

· Ainsi, face à une Eglise installée dans la chrétienté du XIIème siècle, saint François d'Assise se lève pour rappeler l'importance de la pauvreté et du partage avec les plus pauvres.

· Ainsi, face à l'hérésie Cathare, saint Dominique se dresse pour que ses frères aient une formation doctrinale forte pour pouvoir répondre aux théologiens hérétiques.

· Ainsi, face à des églises nationales, saint Ignace de Loyola fonde la Compagnie de Jésus avec vœu d'obéissance au Pape pour restaurer une unité menacée.

Nous pourrions multiplier les exemples avec tous les grands fondateurs d'ordres religieux, mais ce qui compte aujourd'hui c'est notre action de grâce envers l'Esprit qui, à notre époque encore, suscite de nouvelles formations, de nouveaux charismes, de nouvelles façons d'adorer et d'annoncer Dieu.

En ce dimanche où nous clôturons la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, il est important que nous ouvrions nos cœurs et nos bras à ceux qui ne prient pas le Dieu Père, Fils et Esprit comme nous, même dans l'Eglise Catholique Romaine au lieu de nous enfermer dans des certitudes locales et pusillanimes. N'ayez pas peur dit le Christ ressuscité à ses Apôtres. Comment obéir à cette demande du Christ si nous ne faisons pas confiance à l'Esprit à l'œuvre dans notre temps ?

Acceptons avec joie la fécondité de l'Eglise qui, tel un corps composé de membres, est Une, Sainte, Catholique et Apostolique (voir la feuille dominicale de la semaine dernière). Le dessein de Dieu sur l'humanité n'est pas d'avoir une colonie de clones, mais d'avoirs des fils libres, divers et responsables.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

21 janvier 2001

Lycée Militaire d'Autun

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L'image du Corps

Dans sa première lettre aux Corinthiens, saint Paul compare l'Eglise à un corps humain. Il veut montrer par-là que les chrétiens sont complémentaires, chacun a sa place, chacun a son rôle, chacun a sa fonction dans l'évangélisation apostolique. Il ne s'agit pas de dire que telle ou telle fonction est supérieure, incomplète ou subalterne, mais de constater le fonctionnement de l'ensemble du corps.

Ainsi dans l'Eglise catholique il y a de nombreuses fonctions, mais tous ne sont pas appelés à les remplir toutes. Au contraire, chaque chrétien répond à son appel propre. Il y a les ministères ordonnés, (évêques, prêtres et diacres) les ministères laïcs (catéchistes, servants de l'autel, service de l'accueil en paroisse, accueil des familles en deuil), responsabilité d'un groupe de catholiques (scoutisme, action catholique, Mouvement Eucharistique des jeunes) et des services d'Eglise aussi varié que peuvent être les dons de chacun.

Nous répondons à l'appel de Dieu en fonction de ce que nous sommes. Il n'est pas question que Dieu nous appelle à faire des services qui nous seraient impossibles. Mais en répondant à cet appel le Père s'engage à nous donner son aide, son Esprit Saint, ce que l'on nomme couramment la grâce d'état. Sans cette grâce particulière donnée pour remplir un service, nous ne pourrions le faire dans l'optique de la Trinité Père, fils et Esprit.

Tout ceci mérite d'être réfléchi d'une manière plus ouverte au moment où les églises chrétiennes invite les baptisés à une semaine de prière pour l'unité des chrétiens. Nous devons regarder différemment ceux qui ne professent pas la foi catholique dans son ensemble. Gardons-nous de les juger car nous ne sommes pas sûrs nous-mêmes d'adhérer sans restriction à cette foi. Les mouvements issus de la Réforme ont eu le mérite de remettre en valeur la Parole de Dieu. Ils ont aussi provoqué cette grande réflexion sur les Sacrements qu'a été le Concile de Trente. Ils ont donc eu un impact positif sur l'Eglise Catholique qui a réutilisé les trésors qui étaient en elle.

Mais l'unité parfaite des chrétiens ne peut venir que d'une initiative du Père, lorsque son Fils reviendra dans la gloire et nous permettra d'accéder au Royaume. D'ici là, profitons des apports des uns et des autres comme les membres profitent à l'ensemble du corps et que celui-ci profite aux membres

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

21 janvier 2007

Brigade Franco-Allemande

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L’évangéliste saint Luc

La liturgie nous propose en ce 3ème dimanche deux textes extraits de l’évangile de saint Luc collés ensemble : le prologue et les débuts du ministère public de Jésus.

La présence du prologue nous invite à regarder de plus près la personnalité de l’évangéliste. Il n’est pas juif comme Matthieu, Marc et Jean, il est grec et médecin (cf. Col 4,14) il a accompagné Paul et Marc dans un certain nombre de leurs voyages (cf. les Actes des Apôtres) avant qu’une brouille les sépare.

Il est le seul évangéliste à ne pas avoir connu Jésus pendant la prédication en Galilée et en Judée, c’est pourquoi il prend la précaution de rédiger ce prologue pour montrer à ses lecteurs la véracité de la relation qu’il va faire des événements.

Saint Luc nous apprend qu’il y a déjà un grand nombre de récits qui circulent dans la communauté chrétienne, sans doute des épisodes séparés de la vie de Jésus, de sa prédication et de ses miracles. Son but est donc de faire un exposé suivi de tout ce qui s’est passé. Il ajoute qu’il a pris soin de se renseigner auprès de ceux qui ont vu de leurs yeux et entendu de leurs oreilles, il ne s’agit pas de on-dit invérifiable mais de véritables témoignages.

Quant au mystérieux Théophile auquel il dédicace son ouvrage, il se peut que ce soit un homme mais il est également possible que ce soit une façon de désigner tous ceux qui cherchent la vérité par amour de Dieu (qeo = Dieu ; filew = aimer) Nous sommes, nous aussi, des théophiles qui demandons aux évangiles de nous éclairer dans notre vie quotidienne.

Les premiers chapitres (1,5-4,13) resituent dans l’enfance de Jésus des hymnes qui sont toujours actuelles et utilisées dans la liturgie catholique : L'Ave Maria, les paroles de l'ange à Marie (1,28-33, récité trois par jour à l’Angelus) ajoutées à celles d’Elisabeth (1,42-45)le Magnificat, le cantique de Marie (1,46-55, chanté tous les soirs à l’office des vêpres) le Benedictus, le cantique de Zacharie (1,68-79, chanté tous les matins à l’office des laudes) le Gloria in Excelsis des anges célestes (2:13-14, chanté les dimanches et jours de fête à la messe) le Nunc Dimittis, le cantique de Siméon (2,29-32, chanté tous les soirs à l’office des complies) Ces textes étaient peut-être déjà utilisés dans les liturgies primitives, saint Luc ne fait que de donner le contexte dans lequel ils ont été créés.

Ainsi la juxtaposition du prologue et du début du ministère de Jésus est-elle justifiée : l’Eglise, avant de lire les passages de la vie du Christ, tient à rappeler que ce ne sont pas des récits mythiques ou symboliques mais de réels faits rapportés par des témoins dont saint Luc se porte garant.

Puissions-nous, à notre tour, porter cet évangile, Bonne Nouvelle pour les hommes et les femmes de notre temps.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire

24 janvier 2010

Fort Neuf de Vincennes

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Théophile

L’évangile de saint Luc présente une particularité qui lui est propre : l’enquête qu’il a faite pour se renseigner sur l’exactitude de ce qu’on (sans doute saint Paul et les Apôtres) lui avait enseigné.

Il semble, à la lecture de ce prologue, qu’il y avait à son époque un certain nombre de textes qui étaient lus dans les assemblées, des passages de la vie de Jésus plus ou moins disparates qui n’ont pas été conservés par eux-mêmes mais probablement repris dans les trois évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) La vision de Luc est différente parce qu’il n’est pas juif de naissance comme Matthieu et Marc, il voit donc davantage le message universel plutôt que la Promesse faite à Abraham.

Saint Luc s’adresse à un certain Théophile, ce qui traduit littéralement signifie ‘Qui aime Dieu’. La question est de savoir s’il a réellement existé un homme qui portait ce nom ou bien s’il s’agit d’une appellation générique pour tous ceux qui liront ces livres (évangile et Actes des Apôtres) Tout chrétien est en soi un ‘théophile

Cette introduction à son livre est importante pour nous aujourd’hui, nous avons le témoignage d’un homme neutre qui n’a pas connu Jésus en Palestine ni entendu directement sa prédication, mais qui s’est renseigné avec précision sur l’exactitude des faits qui lui été rapportés. Son témoignage rejoint les reportages que font les journalistes de nos jours, une recherche sérieuse pour ne pas abuser le lecteur par des interprétations oiseuses.

Saint Luc se situe comme n’importe quel chrétien postérieur : il a reçu une catéchèse, comme il le dit par des témoins oculaires, sans doute a-t-il interrogé la Vierge Marie car il rapporte des événements qu’elle seule connaissait, mais il ne diffère pas de nous c’est une instruction qu’il a reçue et non pas une expérience personnelle comme peuvent les décrire Matthieu, Marc et Jean.

Un élément supplémentaire nous rapproche de cet évangile : il est écrit dans une pensée gréco-latine dont notre culture est imprégnée alors que Matthieu et Marc ont un réflexe oriental et ils ont été élevés dans la méditation de la Bible et tout particulièrement des Psaumes.

L’en-tête de ce livre fait qu’il s’adresse à tous ceux qui sont curieux de savoir ce qui s’est passé depuis les origines, à toutes les personnes en recherche à fortiori à ceux qui grâce à l’Esprit Saint en ont une bonne compréhension.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes

27 janvier 2013

Secteur Vermandois

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Le retour d’Exil

Il est difficile d’imaginer la joie du peuple hébreu lorsque Esdras les réunit pour la lecture de la Loi de Moïse. Cet événement fait suite à des déportations des juifs à Babylone (597 av.JC) et surtout à la destruction totale de la ville de Jérusalem et de son Temple (586 av.JC) jusqu’à l’édit du roi Cyrus II (559-529 av.JC) qui autorise les juifs à revenir en Judée et leur donne les moyens pour reconstruire le Temple (cf. 2Chroniques 36,22-24 ; Esdras 1,1-8) Pendant toute cette période, la foi juive est fortement mise à l’épreuve. Dieu avait promis à Abraham une descendance nombreuse : « Regarde vers le ciel et dénombre les étoiles si tu peux les dénombrer ; et il lui dit : Ainsi sera ta descendance. » (Genèse 15,5) installée dans un pays riche et vaste : « A ta postérité je donne ce pays, du Fleuve d'Égypte jusqu'au Grand Fleuve, le fleuve d'Euphrate » (Genèse 15,18) qui bénéficiera de la présence de Dieu : « J'établirai mon alliance entre moi et toi, et ta race après toi, de génération en génération, une alliance perpétuelle, pour être ton Dieu et celui de ta race après toi. A toi et à ta race après toi, je donnerai le pays où tu séjournes, tout le pays de Canaan, en possession à perpétuité, et je serai votre Dieu. » (Genèse 17,7-8)

Pendant la déportation à Babylone ces trois articles de la Promesse n’existent plus : le peuple est décimé et dispersé, le pays est occupé par une puissance qui ne reconnaît pas le Dieu d’Israël et Dieu semble les abandonner. Le désespoir envahit les cœurs : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux peupliers d'alentour nous avions pendu nos harpes. Et c'est là qu'ils nous demandèrent, nos geôliers, des cantiques, nos ravisseurs, de la joie : "Chantez-nous, disaient-ils, un cantique de Sion." Comment chanterions-nous un cantique de Yahvé sur une terre étrangère ? Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite se dessèche ! » (Psaume 137,1-5)

Convoqué par les chefs des prêtres à venir sur l’esplanade du Temple reconstruit le peuple hébreu commence à écouter la Loi de Moïse proclamée par Esdras, des lévites traduisent cette langue qui n’est plus parlée et le peuple comprend qu’il s’est égaré loin de l’Alliance et pleure sur ses péchés. Esdras les réconforte en disant qu’il ne faut pas se lamenter puisqu’ils ont à nouveau la Parole de Dieu pour les guider.

Ce récit est mis en parallèle avec la présence de Jésus à la synagogue de Nazareth où il choisit le prophète Isaïe (11,2) : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur. » (Luc 4,18-19) afin d’affirmer : « Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Ecriture. » (Luc 4,21)

Par ce rapprochement, l’Eglise nous invite à constater dans notre propre vie la réalisation de la promesse qui nous a été faite lors de notre Baptême : il ne nous est plus promis une descendance ni une terre, ni même une simple présence de Dieu, nous sommes devenus fils et filles de Dieu : « Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes ! Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. » (1Jean 3,1-2)

Comme le peuple hébreu, nous sommes appelés à la fois à pleurer notre séparation du commandement que le Seigneur nous a laissé, mais aussi à nous réjouir que « Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Ecriture. »

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

24 janvier 2016

Secteur Vermandois

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n°856

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
La vie dans le Christ

La vie chrétienne de ces frères se nourrit de la foi au Christ, elle bénéficie de la grâce du baptême et de la prédication de la parole de Dieu. Elle se manifeste dans la prière privée, la méditation biblique, la vie de la famille chrétienne, le culte de la communauté rassemblée pour la louange de Dieu. Par ailleurs, leur culte comporte plus d'une fois des éléments remarquables de l'antique liturgie commune.

La foi au Christ produit des fruits de louange et d'action de grâces pour les bienfaits reçus de Dieu. A cela s'ajoute en sens très vif de la justice et une sincère charité à l'égard du prochain. Cette foi agissante a même provoqué l'institution de beaucoup d'oeuvres pour le soulagement de la misère spirituelle et corporelle, pour l'éducation de la jeunesse, pour l'amélioration des conditions sociales de vie, pour l'établissement partout d'une paix stable.

Même si parmi les chrétiens, beaucoup n'entendent pas de la même manière que les catholiques l'Evangile dans les questions morales et n'admettent pas les mêmes solutions des bien difficiles problèmes de la société d'aujourd'hui, néanmoins, ils veulent, comme nous, s'attacher à la parole du Christ comme à la source de la force chrétienne et obéir au précepte apostolique : "Quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, rendant par lui grâces au Dieu Père" (Col. 3, 17). C'est ici que le dialogue oecuménique sur l'application morale de l'Evangile peut commencer.

Après avoir exposé brièvement les conditions d'exercice de l'action oecuménique et indiqué les principes qui doivent la diriger, nous tournons maintenant avec confiance nos regards vers l'avenir. Le Concile exhorte les fidèles à s'abstenir de toute légèreté, de tout zèle imprudent, qui pourraient nuire au progrès de l'unité. Leur activité oecuménique ne peut être, en effet, que pleinement et sincèrement catholique, c'est-à-dire fidèle à la vérité reçue des apôtres et des Pères, et conforme à la foi que l'Eglise catholique a toujours professée : elle tend à cette plénitude en laquelle, au cours des âges, le Seigneur veut que son Corps grandisse.

Le Concile souhaite instamment que les initiatives des enfants de l'Eglise catholique progressent unies à celles des frères séparés, sans mettre un obstacle quelconque aux voies de la Providence et sans préjuger des impulsions futures de l'Esprit-Saint. Au surplus, le Concile déclare avoir conscience que ce projet sacré, la réconciliation de tous les chrétiens dans l'unité d'une seule et unique Eglise du Christ, dépasse les forces et les capacités humaines. C'est pourquoi il met entièrement son espoir dans la prière du Christ pour l'Eglise, dans l'amour du Père à notre égard, et dans la puissance du Saint esprit : "L'espérance ne déçoit point : car l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné" (Rom. 5, 5).

 Décret sur l’oecuménisme :Unitatis redntegratio n°23-24
Concile Vatican II
3ème session21 novembre 1964

20 janvier 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1058

Vitalité de la Parole

Lors de la prise de Jérusalem par le roi Sennakérib (586 avant Jésus Christ), la ville est mise à sac, le Temple de Salomon est profané puis  totalement détruit, les vases sacrés et instruments liturgiques sont emportés et les livres brulés. L’élite du peuple, prophètes, prêtres, notables, est déportée à Babylone. D’autres peuples sont amenés en Palestine pour la repeupler.

L’édit du roi Cyrus II (#538 avant Jésus Christ) non seulement autorise le peuple juif à revenir en Palestine mais il lui donne les moyens de reconstruire le Temple (cf. 2Chroniques 36,22-24 & Esdras 1,1-8), y compris les objets du culte qui avaient été volés hormis les livres de la Parole de Dieu qui n’existaient plus ! Seule la mémoire collective se rappelait certains passages mais plus d’une génération avait vécu sans le réconfort de ces témoignages de l’amour de Dieu pour son peuple.

Lors de la reconstruction du Temple, des rouleaux de textes ayant échappé à la destruction sont découverts. Avant même que les travaux soient finis, une lecture publique de ces rouleaux est organisée pour tout le peuple. La langue dans laquelle ils ont été écrits n’est plus comprise par le peuple, prêtres et lévites les traduisent et les expliquent pendant des heures.

Il est démontré ainsi que la Parole de Dieu est vivante : ce n’est pas un texte mort qu’il ne pourrait être étudié que dans la version originale par une élite connaissant les langues anciennes, mais chaque époque doit en avoir une interprétation compréhensible par tous en fonction des circonstances pour en trouver l’application concrète dans la vie du croyant.

La lecture traduite et commentée du texte par le prophète Esdras entraînait le remord dans la peuple de s’être éloigné de cette Parole, mais au contraire, Esdras souligne la joie de cette redécouverte qui permet au peuple de retrouver le chemin sur lequel Dieu l’appelle et de le suivre avec une confiance renouvelée.

Ce passage biblique devrait aussi nous réveiller, nous qui écoutons distraitement celles qui sont proposées par la liturgie catholique chaque dimanche. Trouvons-nous l’interpellation de notre vie dans cette parole comme les auditeurs d’Esdras ? Les prêtres d’aujourd’hui en soulignent-ils suffisamment la joie d’entendre la volonté de Dieu pour notre temps ? Entendre le Fils nous envoyer l’Esprit ne suffit pas : il faut l’écouter et la mettre en pratique.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

23 janvier 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1255

L’unité se vit en soi

7. Il n'y a pas de véritable œcuménisme sans conversion intérieure. En effet, c'est du renouveau de l'âme (cf.Ephésiens 4,22), du renoncement à soi-même et d'une libre effusion de charité que partent et mûrissent les désirs de l'unité. Il nous faut par conséquent demander à l'Esprit-Saint la grâce d'une abnégation sincère, celle de l'humilité et de la douceur dans le service, d'une fraternelle générosité à l'égard des autres. « Je vous conjure, dit l'Apôtre des nations, moi qui suis enchaîné dans le Seigneur, de marcher de façon digne de la vocation qui vous a été départie, en toute humilité et douceur, vous supportant les uns les autres avec patience et charité, attentifs à conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix »(Ephésiens 4,1-3). Cette exhortation s'adresse surtout à ceux qui ont été élevés à un ordre sacré dans le dessein de continuer la mission du Christ venu parmi nous « non pour être servi, mais pour servir » (Matthieu 20,28).

Aux fautes contre l'unité peut aussi s'appliquer le témoignage de saint Jean: « Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous faisons de Dieu un menteur et sa parole n'est pas en nous » (1Jean 1,10). Par une humble prière, nous devons donc demander pardon à Dieu et aux frères séparés, de même que nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

Que les fidèles se souviennent tous qu'ils favoriseront l'union des chrétiens, bien plus, qu'ils la réaliseront, dans la mesure où ils s'appliqueront à vivre plus purement selon l'Evangile. Plus étroite, en effet, sera leur communion avec le Père, le Verbe et l'Esprit-Saint, plus ils pourront rendre intime et facile la fraternité mutuelle.

8. Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, unies aux prières publiques et privées pour l'unité des chrétiens, doivent être regardées comme l'âme de tout l’œcuménisme et peuvent à bon droit être appelées oecuménisme spirituel.

C'est un usage cher aux catholiques que de se réunir souvent pour renouveler la prière demandant l'unité de l'Eglise, celle que le Sauveur lui même, la veille de sa mort, a élevée de façon suppliante vers son Père: « Qu'ils soient tous un » (Jean 17,21).

En certaines circonstances particulières, par exemple lors des prières prévues "pour l'unité", et dans les réunions oecuméniques, il est permis, bien plus, il est souhaitable, que les catholiques s'associent pour prier avec les frères séparés. De telles supplications communes sont assurément un moyen efficace de demander la grâce de l'unité, et elles constituent une expression authentique des liens par lesquels les catholiques demeurent unis avec les frères séparés : « Là, en effet, où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux » (Matthieu 18,20).

Cependant, il n'est pas permis de considérer la communicatio in sacris comme un moyen à employer sans discernement pour rétablir l'unité des chrétiens. Deux principes règlent principalement cette communicatio : exprimer l'unité de l'Eglise ; faire participer aux moyens de grâce. Elle est, la plupart du temps, empêchée du point de vue de l'expression de l'unité ; la grâce à procurer la recommande quelquefois. Sur la façon pratique d'agir, eu égard aux circonstances de temps, de lieux et de personnes, c'est l'autorité épiscopale locale qui doit prudemment donner des instructions, à moins qu'il n'y ait eu d'autres dispositions de la Conférence épiscopale, selon ses propres statuts, ou du Saint-Siège.

Concile Vatican II : Décret sur l’œcuménisme ‘Unitatis Redintegratio
Chapitre 1, n°7-8 (21 novembre 1964)


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