Temps Ordinaire : 3ème dimanche - Année B

Jonas 3,1-5.10 - - Psaume 24 - 1Corinthiens 7,29-31 - Marc 1,14-20

1

Forces Armées de Guyane

25 janvier 2003

Jonas parcourut la ville un jour à peine

2

Bosnie Herzégovine

22 janvier 2006

Une journée à peine !

3

Brigade Franco-Allemande

25 janvier 2009

Unitatis Redintegratio (Concile Vatican II)

4

Fort Neuf de Vincennes

22 janvier 2012

Jonas

5

Secteur Vermandois

25 janvier 2015

Prière pour l’unité des chrétiens

6

Athies & Nesle

21 janvier 2018

Aussitôt…

7

24 janvier 2021

Unité des chrétiens

8

Maison Marie-Thérèse

21 janvier 2024

Pierre, Jacques et Jean
Dimancche de la Parole

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25 janvier 2003

Forces Armées de Guyane

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Jonas parcourut la ville un jour à peine

La ville de Ninive est tellement grande qu’il faut trois jours pour la traverser à pied, or Jonas ne la parcourt qu’une seule journée. Non pas qu’il ait été plus rapide que les autres personnes, mais son message était tellement important qu’il n’était pas nécessaire qu’il aille partout : le ‘bouche à oreille’ a fonctionné. Les personnes qui avaient été convaincues par la mise en garde de Jonas la répétaient appelant eux aussi à la conversion – c’est à dire à un changement radical de vie.

C’est ce qui se produit ! Les ninivites abandonnent leur conduite mauvaise et se retournent vers le Seigneur. Et Dieu renonça au châtiment

Cette façon de voir choque un peu les chrétiens qui ne pensent pas que Dieu puisse punir toute une ville à cause de l’inconduite de certains ; comme Abraham plaidant pour Sodome, nous estimons que s’il n’y a qu’un seul juste dans la ville, Dieu pardonne à toute la ville grâce à ce juste.

Mais si nous examinons de plus près l’enchaînement des événements, nous nous apercevons que Dieu propose le meilleur à l’être humain et que si nous ne suivons pas ses voies, nous nous exposons à des conséquences néfastes. Ainsi l’appel à la charité qui court tout au long de la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse de saint Jean, est essentiel. Aimer Dieu par-dessus tout et aimer l’Homme comme Dieu l’aime est le seul commandement. Tous ceux qui ne respectent pas ce commandement s’éloignent de la voie divine et sont des dangers potentiels pour les autres.

Dans notre vie quotidienne de chrétiens, prenons donc le temps de regarder dans la prière comment nous suivons ce commandement. La pratique de l’examen de conscience vespéral est à ce titre un guide indispensable ; la confession régulière permet de recevoir l’Esprit Saint pour éviter de commettre les mêmes péchés si des circonstances identiques se présentent ; la communion fréquente nous porte dans l’intimité de Dieu en nous faisant participer – et non pas seulement assister – au sacrifice du Christ.

Si nous arrivons à ce point de familiarité avec Dieu, Père, Fils et Esprit, nous pourrons être des Jonas qui appellent à la conversion et au salut, même si, comme lui, nous ne sommes pas d’accord et que nous voudrions que les pécheurs soient punis. La justice de Dieu est celle qui rend tous les hommes justes et non pas celle qui juge d’une façon implacable.

père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane

22 janvier 2006

Bosnie Herzégovine

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Une journée à peine !

La ville de Ninive était tellement grande nous dit le texte de la première lecture, qu’il fallait trois jours pour la traverser. Or Jonas la parcourt à peine une journée en proclamant la destruction de la ville.

Cela ne veut pas dire que Jonas a été plus rapide que les autres hommes, cela signifie que le message qu’il délivrait a été colporté de personne à personne à une vitesse supérieure à son déplacement, de proche en proche la nouvelle a été connue de tous avant même qu’ils l’aient entendu de la bouche du prophète.

Aussitôt tous les habitants de Ninive crurent en Dieu et prennent le deuil, ils se repentent de leurs actions passées qui les ont séparés du seul Dieu.

Lorsque Jésus passe auprès du lac de Galilée, il appelle des pécheurs en leur disant qu’ils seront pécheurs d’hommes. C’est la même mission que celle de Jonas : annoncer que l’homme va à sa perte en se séparant de la voie qui mène à Dieu. Ce n’est pas une punition de la part du Père, mais les conséquences de nos actes qui nous font aller vers notre destruction. Le chemin que nous propose le Seigneur est le meilleur pour l’homme, si nous ne le suivons pas nous pourrons peut-être aller vers le bien, mais pas vers le meilleur.

Les disciples appelés au lac de Galilée ont cette fonction : annoncer que le Christ est ressuscité pour nous montrer à quoi nous sommes destinés. Tout au long de l’histoire de l’Eglise, des personnes se sont levées pour prendre la succession des disciples de la première heure.

Lorsque nous avons été confirmés, nous avons été envoyés en mission comme Jonas pour proclamer la Bonne Nouvelle du Salut. Non pas une destruction, mais au contraire une rédemption : l’être humain est restauré dans sa nature de fils de Dieu. C’est à notre tour de parcourir Ninive en proclamant le dessein de Dieu. Puisse notre message être répandu de proche en proche comme celui de Jonas.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine

25 janvier 2009

Brigade Franco-Allemande

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18-25 janvier, semaine de prière
pour l’unité des chrétiens

Les valeurs chrétiennes qui se trouvent chez les autres

Il est nécessaire que les catholiques reconnaissent avec joie et apprécient les valeurs réellement chrétiennes qui ont leur source au commun patrimoine et qui se trouvent chez nos frères séparés.

Il est juste et salutaire de reconnaître les richesses du Christ et sa puissance agissante dans la vie de ceux qui témoignent pour le Christ parfois jusqu’à l’effusion de sang ; car Dieu est toujours admirable et doit être admiré dans ses œuvres..

Il ne faut pas non plus oublier que tout ce qui est accompli par la grâce de l’Esprit Saint dans nos frères séparés peut contribuer à notre éducation.

Rien de ce qui est réellement chrétien ne s’oppose jamais aux vraies valeurs de la foi mais tout cela peut contribuer à faire atteindre toujours plus parfaitement au mystère du Christ et de l’Eglise.

Concile Vatican II
1963-1965
Décret sur l’œcuménisme Unitatis Redintegratio
Chapitre 1, n°4
21 novembre 1964

22 janvier 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Jonas

Il est dommage que la liturgie ne nous donne que l’obéissance de Jonas à la demande du Seigneur car la première partie du livre nous montre que, lors du premier appel du Seigneur, Jonas s’était enfui pour ne pas commencer cette mission qu’il estimait impossible à réaliser. Devant les prodiges que Dieu fait pour lui sa puissance, Jonas accepte de partir pour Ninive mais en pensant que cette entreprise est vouée à l’échec.

La troisième partie du livre décrit Jonas furieux que Dieu ait pardonné aux habitants de la ‘grande ville’ et il estime que ce n’était pas la peine de lui faire arpenter les rues pour avertir du châtiment si Dieu  était déjà enclin à pardonner !

L’ensemble du livre est comme une biographie de tout homme. Devant la mission que Dieu nous propose, nous commençons par fuir : ce n’est pas pour nous, nous n’avons pas la capacité de la remplir, cela ne donnera rien… Puis devant l’insistance pressante de l’appel, nous nous résolvons à essayer mais notre conviction n’est pas toujours au rendez-vous. Enfin devant un résultat qui n’est pas celui que nous escomptions, nous avons l’impression d’avoir été floués, d’avoir œuvré en vain.

Nous sommes loin de la réponse du petit Samuel que nous lisons la semaine dernière : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! » (1Samuel 3,18) mais lui aussi ce n’était qu’au troisième appel avec l’aide du prêtre Eli qu’il a cette disposition devant le Seigneur.

Nous avons pourtant plus de possibilités que Jonas ou Samuel puisque nous avons l’assurance du Christ qui nous a prévenus : « ne vous préoccupez pas de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné sur le moment: car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint » (Marc 13,11) Lorsque nous recevons une mission du Seigneur et que celle-ci a été confirmée par la foi de l’Eglise, nous savons que l’Esprit est à l’œuvre en nous pour nous conférer la force nécessaire à l’accomplissement de cette mission.

Nous entendons beaucoup parler de ‘Nouvelle Evangélisation’ mais l’évangélisation n’est ni nouvelle ni ancienne, chaque époque à répondu comme elle a pu avec les hommes que Dieu suscitait pour répondre à la demande du Christ Ressuscité : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin de l'âge. »  (Matthieu 28,19-20)

Cette annonce de la Bonne Nouvelle n’est pas un carcan ou un devoir pesant car comme saint Paul l’écrit : « Annoncer l'Evangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile ! » (1Corinthien 9,16) Ce n’est pas vrai que pour Jonas ou saint Paul, chaque chrétien doit ressentir cette nécessité résonner en lui.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

25 janvier 2015

n°801

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Prière pour l’unité des chrétiens

Le 25 janvier – fête de la Conversion de saint Paul – s’achève la semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18 au 25 janvier) Elle est passée plus ou moins inaperçue, à l’exception peut-être d’une intention dans la prière universelle. L’initiative d’instaurer cette semaine est venue à la suite du décret du Concile Vatican II ‘Unitatis redintegratio’ (21 novembre 1964) sur l’œcuménisme qui a souligné que les éléments qui sont communs à toutes les églises chrétiennes sont plus nombreux que ceux qui séparent ; chacune des églises peut – et doit – s’enrichir mutuellement de leurs différences. En particulier, l’aggiornamento liturgique de l’Eglise Catholique qui a suivi le Concile a mis en évidence l’importance de la Parole de Dieu et demande de favoriser l’homélie plutôt que le prône ou le sermon.

Cinquante ans après ce décret, le zèle œcuménique semble s’être émoussé ; les échanges de chaire entre un pasteur protestant et un prêtre catholique et même les réunions de prières sont devenus exceptionnels. Au lieu de faire un front commun en affirmant les valeurs chrétiennes face à une société sur-laïcisée, voire laïcarde, chacun reste frileusement dans son coin. Les événements dramatiques du début janvier auraient dû nous motiver pour montrer une prière commune et développer la visibilité de notre unité, mais là également une intention de la prière universelle a – la plupart du temps – paru suffisante.

Ce qui est vrai des rapports entre les différentes églises chrétiennes est aussi vrai à l’intérieur même de nos communautés chrétiennes ; un temps où les diverses sensibilités spirituelles représentées localement prient ensemble malgré les divergences est un signe fort pour la société qui nous entoure. Chacun de nous a en lui la force de manifester cette unité par la grâce du Christ : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jean 17,22-23)

Le monde attend des chrétiens qu’ils lui montrent cette « Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique » qu’ils confessent tous les dimanches.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

21 janvier 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°988

Aussitôt…

Cet adverbe apparaît deux fois dans ce court texte de saint Marc : « Aussitôt, laissant leurs filets » (v.18) et « Aussitôt, Jésus les appela » (v.20) La première fois ce sont les pécheurs qui suivent Jésus dès qu’ils leur annonce la promesse de faire d’eux des pêcheurs d’hommes ; la seconde fois c’est Jésus lui-même qui les appelle lorsqu’il aperçoit Jacques et Jean. La promptitude de la réponse et la même : ceux qui sont appelés quittent ce qu’ils étaient en train de faire sans hésiter, laissant derrière eux tout ce qui faisait leur vie jusque-là, y compris leur gagne-pain (la barque) et même leur famille (Zébédée).

André était disciple de Jean-Baptiste et ce dernier lui a désigné Jésus comme l’ ‘L’Agneau de Dieu’ ; André est allé chercher son frère Simon à qui Jésus donne le nom de Pierre (cf. Jean 1,32-45). Tous les deux connaissaient Jésus et avaient déjà écouté sa prédication. Nul doute qu’ils aient parlé de cet homme au retour à tous ceux qu’ils rencontraient, en particulier aux autres pêcheurs. Cela n’enlève rien à la spontanéité de l’abandon de leur confort par les quatre hommes appelés : ils ignorent encore jusqu’où ils iront mais ils sont attirés « car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. » (Marc 1,22)

André est le premier à avoir cru en Jésus, mais Pierre, Jacques et Jean ont une place particulière dans les évangiles. Premiers appelés parmi les Apôtres, ils sont témoins de la Transfiguration : « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. » (Marc 9,2) ; ils sont auprès de Jésus à Gethsémani : « il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. » (Marc 14,33). Après la Pentecôte, par la grâce de l’Esprit Saint, ils deviennent réellement des pêcheurs d’hommes relayant la prédication de Jésus Ressuscité, Dieu le Fils : « ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là, environ trois mille personnes se joignirent à eux. » (Actes 2,41)

Aujourd’hui encore, nous entendons la Parole du Christ et nous ressentons en nous-mêmes l’appel à le suivre, mais trop souvent la lourdeur de nos péchés nous empêche de répondre aussitôt comme ces pêcheurs de Galilée. Il est alors nécessaire de nous rappeler les dons que nous avons reçus et ceux que nous recevrons : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Actes 1,8) Pour nous aider, nous avons la Parole de Dieu éclairée par le Christ pour nous éduquer et la fréquentation des Sacrements pour nous régénérer…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

24 janvier 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1195

18 au 25 janvier : Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique

Eglise Une : L’Eglise ne peut être qu’une puisqu’elle vient de Dieu qui est unique ; elle est le Corps Mystique du Christ. Il n’y a qu’un seul Baptême lorsqu’il est célébré pour obéir au Christ qui a dit à ses Apôtres : « Allez, de toutes les nations faites des disciples et baptisez-les au nom du Père du Fils et du saint Esprit, enseignez-les à garder ce que je vous ai prescrit. » (Mt 28,19-20). C’est le Baptême et la profession de la foi (par le symbole de Nicée-Constantinople par exemple) qui fait de nous des membres de l’Eglise. J’entends que chacun de vous dit : « Moi, je suis à Paul. » - « Et moi, à Apollos. » - « Et moi, à Céphas. » - « Et moi, à Christ. » Le Christ serait-il divisé ? Serait-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Ou bien serait-ce au nom de Paul que vous avez été baptisé ? (1Co 1,12-13)

Eglise Sainte : L’Eglise est sainte parce qu’elle vient de Dieu, quelle que soit la sainteté personnelle de ses membres. Dieu seul est saint, les personnes qui, dans l’histoire de l’Eglise, ont été déclarées saintes sont celles qui se sont approchées de Dieu dans leur vie quotidienne. Cette affirmation, nous la chantons dans le cours de la messe en paraphrasant le prophète Isaïe : Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l’univers, le ciel et la terre sont remplis de sa gloire. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux. (cf. Is 6,1-3) Le Concile du Vatican II précise cette pensée : Le Christ en effet, qui est célébré avec le Père et l’Esprit comme le seul saint, a aimé l’Eglise comme son épouse, en se livrant pour elle pour la sanctifier, il se l’est unie comme son Corps, et l’a comblé du don du saint Esprit pour la gloire de Dieu.

Eglise Catholique : Kaqolikos en grec, signifie « universel ». Non pas que l’Eglise occupe l’ensemble du monde, mais qu’elle s’adresse à tous, sans distinction. Tout être humain est concerné par la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ. L’Eglise était déjà universelle, donc catholique dans le sens originel, lorsqu’au matin de la Pentecôte l’ensemble de ses membres tenait dans une seule pièce à Jérusalem. Chaque chrétien a en lui une dimension universelle.

Eglise Apostolique : La mission divine confiée par le Christ aux Apôtres est destinée à durer jusqu’à la fin des temps, étant donné que l’Evangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Eglise, principe de toute sa vie, pour toute la durée du temps. C’est pourquoi les Apôtres prirent soin d’instituer dans cette société hiérarchiquement ordonnée, des successeurs. (Concile Vatican II LG 20§1). Tout chrétien est ainsi lié à la mission d’enseignement des Apôtres et de leurs successeurs les évêques. Notre foi repose sur le témoignage des Apôtres et des générations précédentes, la foi des générations suivantes reposera également sur notre témoignage.

Ainsi l’affirmation du symbole de Nicée Constantinople n’est pas un repli sur un groupuscule ou une secte fermée sur elle-même, mais elle tient compte des deux composantes essentielles de l’Eglise : une institution divine qui est construire par et pour les hommes.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

31 janvier 2024

Pierre, Jacques et Jean

André et Simon sont premiers à être invités par Jésus à le suivre, Jacques et Jean sont simplement appelés et dans les deux cas, ces hommes répondent aussitôt, spontanément. Ils quittent ce qu’ils étaient en train de faire, leur travail, leur gagne-pain et même leur père Zébédée pour les deux derniers.

André, un ancien disciple de Jean-Baptiste, a suivi Jésus en abandonnant Jean lorsque celui-ci a désigné Jésus comme ‘L’Agneau de Dieu’, à son retour il révèle à son frère Simon qu’il pensait avoir trouvé le Messie ! Jésus donne alors à Simon le nom de Pierre (cf. Jean 1,41). Ce changement de nom est le signe de la mission de ‘berger de ses agneaux’ (Jean 21,15-7) que le Christ confiera à la solidité de la foi de ce disciple : « j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32)

Les trois disciples Pierre, Jacques et Jean semblent être très proches de Jésus, ce sont eux qui sont témoins des beaucoup d’actions et de manifestations du Christ. En particulier ils sont tous les trois seuls présents lors de la Transfiguration : « Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. » (Marc 9,2)

De même pour le miracle de la guérison de la fille de Jaïre : « Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. » (Marc 5,37) Ils sont aussi les confidents des réflexions du Christ et n’hésitent pas à l’interroger : « Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart : ‘Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe donné lorsque tout cela va se terminer’. » (Marc 13,3)

Au moment d’entrer en agonie, Jésus arrivé à Gethsémani fait assoir ses Apôtres, mais c’est à ces trois-là qu’il demande de l’accompagner dans la prière : « Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : ‘Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi.’ » (Matthieu 26,37-38) Ce trio est distingué des autres disciples et sont les Apôtres les plus intimes avec Jésus.

Cette intimité avec le Christ n’est pas une garantie : ils ne comprennent pas toujours les paroles de Jésus ni les paraboles ? Les fils de Zébédée considèrent que le Royaume est terrestre et qu’il faut saisir l’occasion de ‘se placer’, ils lui demandent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » (Marc 10,37) ; Pierre refuse de croire que Jésus va à Jérusalem pour y mourir et s’entend reprocher ce manque de foi : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Marc 8,33)

Nous sommes intimes avec Dieu-le-Fils, par le Baptême nous avons été ‘configurés à lui’. Comme Pierre, Jacques et Jean, nous méditons l’annonce de la Bonne Nouvelle et nous y adhérons. A l’image de ces Apôtres, nous n’avons pas toujours l’interprétation exacte des paroles que nous essayons de mettre en pratique et nous prenons un mauvais chemin. Le Christ vient nous prendre pour nous mettre ‘à part’ et il nous explique notre erreur pour que nous revenions vers. Ne cherchons comme les fils de Zébédée à être à sa gauche et à sa droite, soyons simplement heureux d’être avec lui !

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite

 

Par le motu proprio >publié le 30 septembre 2019, le pape François a institué le Dimanche de la Parole de Dieu, qui est désormais célébré chaque année le 3ème dimanche du Temps Ordinaire

Depuis que le Seigneur a dit à ses disciples : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. » (Luc 8,21) l’Eglise médite la Parole qui lui a été confiée et la met en pratique en la plaçant à la portée des croyants. La fidélité à l’esprit de la Parole consiste aussi à faire régulièrement de nouvelle traduction pour que le langage soit actualisé afin que cette Parole soit mieux comprise avec des mots qui soient à la fois simples, contemporains et d’une grande précision pour éviter les interprétations erronées.

Face au Protestantisme qui rejette toute tradition avec la formule de Luther : « Sola fide, sola scriptura » (La foi seule, seule l’Ecriture) le Concile de Trente réaffirme l’importance des textes bibliques mais reconnait également d’autres écrits reçus par l’Eglise comme conformes à la foi : « le saint concile, suivant l'exemple des Pères orthodoxes, reçoit et vénère avec le même sentiment de piété et le même respect tous les livres, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, puisque Dieu est l'unique auteur de l'un et de l'autre, ainsi que les traditions concernant soit la foi soit les mœurs, comme venant de la bouche même du Christ ou dictées par le Saint Esprit et conservées dans l'Eglise catholique par une succession continue. » Concile de Trente, décret sur les livres sacrés

Dans le même souci de permettre aux fidèles d’entrer plus pleinement dans la Révélation, le Concile Vatican I avait prévu des travaux préparatoires pour promulguer une réforme importante incluant l’utilisation des langues courantes, malheureusement le conflit franco-prussien a empêché la discussion et la rédaction de ce document.

Dans son encyclique ‘Divino afflente Spiritu’ (30 septembre 1943), le pape Pie XII, à la suite de ses prédécesseurs libère les travaux des exégèses catholiques en autorisant et conseillant les moyens nouveaux d’études pour les textes anciens. En même temps, le pape insiste pour cette richesse soit mise à la disposition des fidèles : « Ce respect [de l’Ecriture sacrée], les évêques s'attacheront à l'accroître toujours davantage et à le rendre parfait chez les fidèles qui leur sont confiés, en encourageant toutes les initiatives entreprises par des apôtres zélés dans le but louable d'exciter et d'entretenir, parmi les catholiques, la connaissance et l'amour des Livres Saints. Qu'ils favorisent donc et qu'ils soutiennent ces pieuses associations, qui se proposent de répandre parmi les fidèles des exemplaires des Saintes Lettres, surtout des Evangiles, et qui veillent à ce que la pieuse lecture s'en fasse tous les jours dans les familles chrétiennes » (n°44)

Le Concile Vatican II, à la suite des papes reprend les mêmes propos et insiste tout particulièrement à la lecture des textes par tous les membres de l’Eglise : « De même le saint Concile exhorte de façon insistante et spéciale tous les chrétiens, et notamment les membres des ordres religieux, à apprendre, par la lecture fréquente des divines Ecritures, "la science éminente de Jésus-Christ » (Philippiens 3,8). "En effet, l'ignorance des Ecritures, c'est l'ignorance du Christ". Que volontiers donc ils abordent le texte sacré lui-même, soit par la sainte liturgie imprégnée des paroles de Dieu, soit par une pieuse lecture, soit par des cours appropriés et par d'autres moyens qui, avec l'approbation et par les soins des pasteurs de l'Eglise, se répandent partout de nos jours d'une manière digne d'éloges » (La Révélation divine n°26)

La réforme liturgique qui a suivi le Concile Vatican II a fait la part belle à la Parole de Dieu avec trois lectures et un psaume dans les liturgies dominicales et en demandant aux prêtres de donner aux fidèles une homélie plutôt qu’un prône ou un sermon.

A nous aujourd’hui d’enrichir notre prière par une lecture régulière de la Bible !

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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