25 janvier 2003
Forces Armées de Guyane
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Jonas parcourut la ville un jour à peine
La ville de Ninive est tellement grande qu’il faut trois jours pour la
traverser à pied, or Jonas ne la parcourt qu’une seule journée. Non pas
qu’il ait été plus rapide que les autres personnes, mais son message était
tellement important qu’il n’était pas nécessaire qu’il aille partout :
le ‘bouche à oreille’ a fonctionné. Les personnes qui avaient été
convaincues par la mise en garde de Jonas la répétaient appelant eux aussi
à la conversion – c’est à dire à un changement radical de vie.
C’est ce qui se produit ! Les ninivites abandonnent leur conduite
mauvaise et se retournent vers le Seigneur. Et Dieu renonça au
châtiment
Cette façon de voir choque un peu les chrétiens qui ne pensent pas que
Dieu puisse punir toute une ville à cause de l’inconduite de certains ;
comme Abraham plaidant pour Sodome, nous estimons que s’il n’y a qu’un
seul juste dans la ville, Dieu pardonne à toute la ville grâce à ce juste.
Mais si nous examinons de plus près l’enchaînement des événements, nous
nous apercevons que Dieu propose le meilleur à l’être humain et que si
nous ne suivons pas ses voies, nous nous exposons à des conséquences néfastes.
Ainsi l’appel à la charité qui court tout au long de la Bible, de la Genèse
à l’Apocalypse de saint Jean, est essentiel. Aimer Dieu par-dessus tout
et aimer l’Homme comme Dieu l’aime est le seul commandement. Tous ceux
qui ne respectent pas ce commandement s’éloignent de la voie divine et
sont des dangers potentiels pour les autres.
Dans notre vie quotidienne de chrétiens, prenons donc le temps de regarder
dans la prière comment nous suivons ce commandement. La pratique de l’examen
de conscience vespéral est à ce titre un guide indispensable ; la
confession régulière permet de recevoir l’Esprit Saint pour éviter de
commettre les mêmes péchés si des circonstances identiques se présentent ;
la communion fréquente nous porte dans l’intimité de Dieu en nous faisant
participer – et non pas seulement assister – au sacrifice du Christ.
Si nous arrivons à ce point de familiarité avec Dieu, Père, Fils et Esprit,
nous pourrons être des Jonas qui appellent à la conversion et au salut,
même si, comme lui, nous ne sommes pas d’accord et que nous voudrions
que les pécheurs soient punis. La justice de Dieu est celle qui rend tous
les hommes justes et non pas celle qui juge d’une façon implacable.
père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane
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22 janvier 2006
Bosnie Herzégovine
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Une journée à peine !
La ville de Ninive était tellement grande nous dit le texte de la première
lecture, qu’il fallait trois jours pour la traverser. Or Jonas la parcourt
à peine une journée en proclamant la destruction de la ville.
Cela ne veut pas dire que Jonas a été plus rapide que les autres hommes,
cela signifie que le message qu’il délivrait a été colporté de personne
à personne à une vitesse supérieure à son déplacement, de proche en proche
la nouvelle a été connue de tous avant même qu’ils l’aient entendu de
la bouche du prophète.
Aussitôt tous les habitants de Ninive crurent en Dieu et prennent le
deuil, ils se repentent de leurs actions passées qui les ont séparés du
seul Dieu.
Lorsque Jésus passe auprès du lac de Galilée, il appelle des pécheurs
en leur disant qu’ils seront pécheurs d’hommes. C’est la même mission
que celle de Jonas : annoncer que l’homme va à sa perte en se séparant
de la voie qui mène à Dieu. Ce n’est pas une punition de la part
du Père, mais les conséquences de nos actes qui nous font aller vers notre
destruction. Le chemin que nous propose le Seigneur est le meilleur pour
l’homme, si nous ne le suivons pas nous pourrons peut-être aller vers
le bien, mais pas vers le meilleur.
Les disciples appelés au lac de Galilée ont cette fonction : annoncer
que le Christ est ressuscité pour nous montrer à quoi nous sommes destinés.
Tout au long de l’histoire de l’Eglise, des personnes se sont levées pour
prendre la succession des disciples de la première heure.
Lorsque nous avons été confirmés, nous avons été envoyés en mission comme
Jonas pour proclamer la Bonne Nouvelle du Salut. Non pas une destruction,
mais au contraire une rédemption : l’être humain est restauré dans
sa nature de fils de Dieu. C’est à notre tour de parcourir Ninive
en proclamant le dessein de Dieu. Puisse notre message être répandu de
proche en proche comme celui de Jonas.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine
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25 janvier 2009
Brigade Franco-Allemande
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18-25 janvier, semaine de prière
pour l’unité des chrétiens
Les valeurs chrétiennes qui se trouvent chez les autres
Il est nécessaire que les catholiques reconnaissent
avec joie et apprécient les valeurs réellement chrétiennes qui ont leur
source au commun patrimoine et qui se trouvent chez nos frères séparés.
Il est juste et salutaire de reconnaître les
richesses du Christ et sa puissance agissante dans la vie de ceux qui
témoignent pour le Christ parfois jusqu’à l’effusion de sang ; car
Dieu est toujours admirable et doit être admiré dans ses œuvres..
Il ne faut pas non plus oublier que tout ce qui est accompli par la
grâce de l’Esprit Saint dans nos frères séparés peut contribuer à notre
éducation.
Rien de ce qui est réellement chrétien ne s’oppose jamais aux vraies
valeurs de la foi mais tout cela peut contribuer à faire atteindre toujours
plus parfaitement au mystère du Christ et de l’Eglise.
Concile Vatican II
1963-1965
Décret sur l’œcuménisme Unitatis Redintegratio
Chapitre 1, n°4
21 novembre 1964
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22 janvier 2012
Fort Neuf de Vincennes
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Jonas
Il est dommage que la liturgie ne nous donne que l’obéissance de Jonas
à la demande du Seigneur car la première partie du livre nous montre que,
lors du premier appel du Seigneur, Jonas s’était enfui pour ne pas commencer
cette mission qu’il estimait impossible à réaliser. Devant les prodiges
que Dieu fait pour lui sa puissance, Jonas accepte de partir pour Ninive
mais en pensant que cette entreprise est vouée à l’échec.
La troisième partie du livre décrit Jonas furieux que Dieu ait pardonné
aux habitants de la ‘grande ville’ et il estime que ce n’était
pas la peine de lui faire arpenter les rues pour avertir du châtiment
si Dieu était déjà enclin à pardonner !
L’ensemble du livre est comme une biographie de tout homme. Devant la
mission que Dieu nous propose, nous commençons par fuir : ce n’est
pas pour nous, nous n’avons pas la capacité de la remplir, cela ne donnera
rien… Puis devant l’insistance pressante de l’appel, nous nous résolvons
à essayer mais notre conviction n’est pas toujours au rendez-vous. Enfin
devant un résultat qui n’est pas celui que nous escomptions, nous avons
l’impression d’avoir été floués, d’avoir œuvré en vain.
Nous sommes loin de la réponse du petit Samuel que nous lisons la semaine
dernière : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! »
(1Samuel 3,18) mais lui aussi ce n’était qu’au troisième appel avec l’aide
du prêtre Eli qu’il a cette disposition devant le Seigneur.
Nous avons pourtant plus de possibilités que Jonas ou Samuel puisque
nous avons l’assurance du Christ qui nous a prévenus : « ne
vous préoccupez pas de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera
donné sur le moment: car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit
Saint » (Marc 13,11) Lorsque nous recevons une mission du Seigneur
et que celle-ci a été confirmée par la foi de l’Eglise, nous savons que
l’Esprit est à l’œuvre en nous pour nous conférer la force nécessaire
à l’accomplissement de cette mission.
Nous entendons beaucoup parler de ‘Nouvelle Evangélisation’ mais
l’évangélisation n’est ni nouvelle ni ancienne, chaque époque à répondu
comme elle a pu avec les hommes que Dieu suscitait pour répondre à la
demande du Christ Ressuscité : « Allez donc, de toutes les
nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils
et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai
prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin
de l'âge. » (Matthieu 28,19-20)
Cette annonce de la Bonne Nouvelle n’est pas un carcan ou un devoir pesant
car comme saint Paul l’écrit : « Annoncer l'Evangile en effet
n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe.
Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile ! »
(1Corinthien 9,16) Ce n’est pas vrai que pour Jonas ou saint Paul, chaque
chrétien doit ressentir cette nécessité résonner en lui.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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25 janvier 2015
n°801
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Prière pour l’unité des chrétiens
Le 25 janvier – fête de la Conversion de saint Paul – s’achève la semaine
de prière pour l’unité des chrétiens (18 au 25 janvier) Elle est passée
plus ou moins inaperçue, à l’exception peut-être d’une intention dans
la prière universelle. L’initiative d’instaurer cette semaine est venue
à la suite du décret du Concile Vatican II ‘Unitatis redintegratio’
(21 novembre 1964) sur l’œcuménisme qui a souligné que les éléments qui
sont communs à toutes les églises chrétiennes sont plus nombreux que ceux
qui séparent ; chacune des églises peut – et doit – s’enrichir mutuellement
de leurs différences. En particulier, l’aggiornamento liturgique de l’Eglise
Catholique qui a suivi le Concile a mis en évidence l’importance de la
Parole de Dieu et demande de favoriser l’homélie plutôt que le prône ou
le sermon.
Cinquante ans après ce décret, le zèle œcuménique semble s’être émoussé ;
les échanges de chaire entre un pasteur protestant et un prêtre catholique
et même les réunions de prières sont devenus exceptionnels. Au lieu de
faire un front commun en affirmant les valeurs chrétiennes face à une
société sur-laïcisée, voire laïcarde, chacun reste frileusement dans son
coin. Les événements dramatiques du début janvier auraient dû nous motiver
pour montrer une prière commune et développer la visibilité de notre unité,
mais là également une intention de la prière universelle a – la plupart
du temps – paru suffisante.
Ce qui est vrai des rapports entre les différentes églises chrétiennes
est aussi vrai à l’intérieur même de nos communautés chrétiennes ;
un temps où les diverses sensibilités spirituelles représentées localement
prient ensemble malgré les divergences est un signe fort pour la société
qui nous entoure. Chacun de nous a en lui la force de manifester cette
unité par la grâce du Christ : « Je leur ai donné la gloire
que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin
que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu
m’as aimé. » (Jean 17,22-23)
Le monde attend des chrétiens qu’ils lui montrent cette « Eglise,
Une, Sainte, Catholique et Apostolique » qu’ils confessent tous
les dimanches.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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21 janvier 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°988
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Aussitôt…
Cet adverbe apparaît deux fois dans ce court texte de saint Marc :
« Aussitôt, laissant leurs filets » (v.18) et « Aussitôt,
Jésus les appela » (v.20) La première fois ce sont les pécheurs
qui suivent Jésus dès qu’ils leur annonce la promesse de faire d’eux des
pêcheurs d’hommes ; la seconde fois c’est Jésus lui-même qui les
appelle lorsqu’il aperçoit Jacques et Jean. La promptitude de la réponse
et la même : ceux qui sont appelés quittent ce qu’ils étaient en
train de faire sans hésiter, laissant derrière eux tout ce qui faisait
leur vie jusque-là, y compris leur gagne-pain (la barque) et même leur
famille (Zébédée).
André était disciple de Jean-Baptiste et ce dernier lui a désigné Jésus
comme l’ ‘L’Agneau de Dieu’ ; André est allé chercher son
frère Simon à qui Jésus donne le nom de Pierre (cf. Jean 1,32-45). Tous
les deux connaissaient Jésus et avaient déjà écouté sa prédication. Nul
doute qu’ils aient parlé de cet homme au retour à tous ceux qu’ils rencontraient,
en particulier aux autres pêcheurs. Cela n’enlève rien à la spontanéité
de l’abandon de leur confort par les quatre hommes appelés : ils
ignorent encore jusqu’où ils iront mais ils sont attirés « car
il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. »
(Marc 1,22)
André est le premier à avoir cru en Jésus, mais Pierre, Jacques et Jean
ont une place particulière dans les évangiles. Premiers appelés parmi
les Apôtres, ils sont témoins de la Transfiguration : « Jésus
prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart
sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. » (Marc
9,2) ; ils sont auprès de Jésus à Gethsémani : « il
emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur
et angoisse. » (Marc 14,33). Après la Pentecôte, par la grâce
de l’Esprit Saint, ils deviennent réellement des pêcheurs d’hommes relayant
la prédication de Jésus Ressuscité, Dieu le Fils : « ceux
qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là,
environ trois mille personnes se joignirent à eux. » (Actes 2,41)
Aujourd’hui encore, nous entendons la Parole du Christ et nous ressentons
en nous-mêmes l’appel à le suivre, mais trop souvent la lourdeur de nos
péchés nous empêche de répondre aussitôt comme ces pêcheurs de
Galilée. Il est alors nécessaire de nous rappeler les dons que nous avons
reçus et ceux que nous recevrons : « Vous allez recevoir
une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors
mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux
extrémités de la terre. » (Actes 1,8) Pour nous aider, nous avons
la Parole de Dieu éclairée par le Christ pour nous éduquer et la fréquentation
des Sacrements pour nous régénérer…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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24 janvier 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1195
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18 au 25 janvier : Semaine de prière pour l’unité
des chrétiens
Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique
et apostolique
Eglise Une : L’Eglise ne peut être qu’une puisqu’elle
vient de Dieu qui est unique ; elle est le Corps Mystique du Christ.
Il n’y a qu’un seul Baptême lorsqu’il est célébré pour obéir au Christ
qui a dit à ses Apôtres : « Allez, de toutes les nations
faites des disciples et baptisez-les au nom du Père du Fils et du saint
Esprit, enseignez-les à garder ce que je vous ai prescrit. »
(Mt 28,19-20). C’est le Baptême et la profession de la foi (par
le symbole de Nicée-Constantinople par exemple) qui fait de nous des membres
de l’Eglise. J’entends que chacun de vous dit : « Moi, je
suis à Paul. » - « Et moi, à Apollos. » - « Et moi,
à Céphas. » - « Et moi, à Christ. » Le Christ serait-il
divisé ? Serait-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Ou bien
serait-ce au nom de Paul que vous avez été baptisé ? (1Co 1,12-13)
Eglise Sainte : L’Eglise est sainte parce qu’elle
vient de Dieu, quelle que soit la sainteté personnelle de ses membres.
Dieu seul est saint, les personnes qui, dans l’histoire de l’Eglise, ont
été déclarées saintes sont celles qui se sont approchées de Dieu dans
leur vie quotidienne. Cette affirmation, nous la chantons dans le cours
de la messe en paraphrasant le prophète Isaïe : Saint, Saint,
Saint, le Seigneur Dieu de l’univers, le ciel et la terre sont remplis
de sa gloire. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient
au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux. (cf. Is 6,1-3) Le
Concile du Vatican II précise cette pensée : Le Christ en effet,
qui est célébré avec le Père et l’Esprit comme le seul saint, a aimé l’Eglise
comme son épouse, en se livrant pour elle pour la sanctifier, il se l’est
unie comme son Corps, et l’a comblé du don du saint Esprit pour la gloire
de Dieu.
Eglise Catholique : Kaqolikos en grec, signifie « universel ».
Non pas que l’Eglise occupe l’ensemble du monde, mais qu’elle s’adresse
à tous, sans distinction. Tout être humain est concerné par la Bonne Nouvelle
de la Résurrection du Christ. L’Eglise était déjà universelle, donc catholique
dans le sens originel, lorsqu’au matin de la Pentecôte l’ensemble de ses
membres tenait dans une seule pièce à Jérusalem. Chaque chrétien a en
lui une dimension universelle.
Eglise Apostolique : La mission divine confiée
par le Christ aux Apôtres est destinée à durer jusqu’à la fin des temps,
étant donné que l’Evangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Eglise,
principe de toute sa vie, pour toute la durée du temps. C’est pourquoi
les Apôtres prirent soin d’instituer dans cette société hiérarchiquement
ordonnée, des successeurs. (Concile Vatican II LG 20§1). Tout chrétien
est ainsi lié à la mission d’enseignement des Apôtres et de leurs successeurs
les évêques. Notre foi repose sur le témoignage des Apôtres et des générations
précédentes, la foi des générations suivantes reposera également sur notre
témoignage.
Ainsi l’affirmation du symbole de Nicée Constantinople n’est pas un repli
sur un groupuscule ou une secte fermée sur elle-même, mais elle tient
compte des deux composantes essentielles de l’Eglise : une institution
divine qui est construire par et pour les hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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31 janvier 2024
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Pierre, Jacques et Jean
André et Simon sont premiers à être invités par Jésus à le suivre, Jacques
et Jean sont simplement appelés et dans les deux cas, ces hommes répondent
aussitôt, spontanément. Ils quittent ce qu’ils étaient en train
de faire, leur travail, leur gagne-pain et même leur père Zébédée pour
les deux derniers.
André, un ancien disciple de Jean-Baptiste, a suivi Jésus en abandonnant
Jean lorsque celui-ci a désigné Jésus comme ‘L’Agneau de Dieu’,
à son retour il révèle à son frère Simon qu’il pensait avoir trouvé le
Messie ! Jésus donne alors à Simon le nom de Pierre (cf. Jean 1,41).
Ce changement de nom est le signe de la mission de ‘berger de ses agneaux’
(Jean 21,15-7) que le Christ confiera à la solidité de la foi de ce disciple :
« j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc,
quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32)
Les trois disciples Pierre, Jacques et Jean semblent être très proches
de Jésus, ce sont eux qui sont témoins des beaucoup d’actions et de manifestations du Christ. En particulier ils sont tous
les trois seuls présents lors de la Transfiguration : « Six
jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène,
eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant
eux. » (Marc 9,2)
De même pour le miracle de la guérison de la fille de Jaïre : « Il
ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère
de Jacques. » (Marc 5,37) Ils sont aussi les confidents des réflexions
du Christ et n’hésitent pas à l’interroger : « Et comme il
s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques,
Jean et André l’interrogeaient à l’écart : ‘Dis-nous quand cela arrivera
et quel sera le signe donné lorsque tout cela va se terminer’. »
(Marc 13,3)
Au moment d’entrer en agonie, Jésus arrivé à Gethsémani fait assoir ses
Apôtres, mais c’est à ces trois-là qu’il demande de l’accompagner dans
la prière : « Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean,
les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il leur dit alors : ‘Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et
veillez avec moi.’ » (Matthieu 26,37-38) Ce trio est distingué
des autres disciples et sont les Apôtres les plus intimes avec Jésus.
Cette intimité avec le Christ n’est pas une garantie : ils ne comprennent
pas toujours les paroles de Jésus ni les paraboles ? Les fils de
Zébédée considèrent que le Royaume est terrestre et qu’il faut saisir
l’occasion de ‘se placer’, ils lui demandent : « Donne-nous
de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »
(Marc 10,37) ; Pierre refuse de croire que Jésus va à Jérusalem pour
y mourir et s’entend reprocher ce manque de foi : « Passe
derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais
celles des hommes. » (Marc 8,33)
Nous sommes intimes avec Dieu-le-Fils, par le Baptême nous avons été
‘configurés à lui’. Comme Pierre, Jacques et Jean, nous méditons
l’annonce de la Bonne Nouvelle et nous y adhérons. A l’image de ces Apôtres,
nous n’avons pas toujours l’interprétation exacte des paroles que nous
essayons de mettre en pratique et nous prenons un mauvais chemin. Le Christ
vient nous prendre pour nous mettre ‘à part’ et il nous explique
notre erreur pour que nous revenions vers. Ne cherchons comme les fils
de Zébédée à être à sa gauche et à sa droite, soyons simplement heureux
d’être avec lui !
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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Par le motu proprio >publié le 30 septembre 2019, le
pape François a institué le Dimanche de la Parole de Dieu, qui est désormais
célébré chaque année le 3ème dimanche du Temps Ordinaire
Depuis que le Seigneur a dit à ses disciples : « Ma mère
et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en
pratique. » (Luc 8,21) l’Eglise médite la Parole qui lui a été
confiée et la met en pratique en la plaçant à la portée des croyants.
La fidélité à l’esprit de la Parole consiste aussi à faire régulièrement
de nouvelle traduction pour que le langage soit actualisé afin que cette
Parole soit mieux comprise avec des mots qui soient à la fois simples,
contemporains et d’une grande précision pour éviter les interprétations
erronées.
Face au Protestantisme qui rejette toute tradition avec la formule de
Luther : « Sola fide, sola scriptura » (La foi seule,
seule l’Ecriture) le Concile de Trente réaffirme l’importance des textes
bibliques mais reconnait également d’autres écrits reçus par l’Eglise
comme conformes à la foi : « le saint concile, suivant l'exemple
des Pères orthodoxes, reçoit et vénère avec le même sentiment de piété
et le même respect tous les livres, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament,
puisque Dieu est l'unique auteur de l'un et de l'autre, ainsi que les
traditions concernant soit la foi soit les mœurs, comme venant de la bouche
même du Christ ou dictées par le Saint Esprit et conservées dans l'Eglise
catholique par une succession continue. » Concile de Trente,
décret sur les livres sacrés
Dans le même souci de permettre aux fidèles d’entrer plus pleinement
dans la Révélation, le Concile Vatican I avait prévu des travaux préparatoires
pour promulguer une réforme importante incluant l’utilisation des langues
courantes, malheureusement le conflit franco-prussien a empêché la discussion
et la rédaction de ce document.
Dans son encyclique ‘Divino afflente Spiritu’ (30 septembre 1943),
le pape Pie XII, à la suite de ses prédécesseurs libère les travaux des
exégèses catholiques en autorisant et conseillant les moyens nouveaux
d’études pour les textes anciens. En même temps, le pape insiste pour
cette richesse soit mise à la disposition des fidèles : « Ce
respect [de l’Ecriture sacrée],
les évêques s'attacheront à l'accroître toujours davantage et à le rendre
parfait chez les fidèles qui leur sont confiés, en encourageant toutes
les initiatives entreprises par des apôtres zélés dans le but louable
d'exciter et d'entretenir, parmi les catholiques, la connaissance et l'amour
des Livres Saints. Qu'ils favorisent donc et qu'ils soutiennent ces pieuses
associations, qui se proposent de répandre parmi les fidèles des exemplaires
des Saintes Lettres, surtout des Evangiles, et qui veillent à ce que la
pieuse lecture s'en fasse tous les jours dans les familles chrétiennes »
(n°44)
Le Concile Vatican II, à la suite des papes reprend les mêmes propos
et insiste tout particulièrement à la lecture des textes par tous les
membres de l’Eglise : « De même le saint Concile exhorte
de façon insistante et spéciale tous les chrétiens, et notamment les membres
des ordres religieux, à apprendre, par la lecture fréquente des divines
Ecritures, "la science éminente de Jésus-Christ » (Philippiens 3,8).
"En effet, l'ignorance des Ecritures, c'est l'ignorance du Christ".
Que volontiers donc ils abordent le texte sacré lui-même, soit par la
sainte liturgie imprégnée des paroles de Dieu, soit par une pieuse lecture,
soit par des cours appropriés et par d'autres moyens qui, avec l'approbation
et par les soins des pasteurs de l'Eglise, se répandent partout de nos
jours d'une manière digne d'éloges » (La Révélation divine n°26)
La réforme liturgique qui a suivi le Concile Vatican II a fait la part
belle à la Parole de Dieu avec trois lectures et un psaume dans les liturgies
dominicales et en demandant aux prêtres de donner aux fidèles une homélie
plutôt qu’un prône ou un sermon.
A nous aujourd’hui d’enrichir notre prière par une lecture régulière
de la Bible !
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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