janvier 1991
Saint Charles de Monceau
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Montrer Dieu...
Dans notre société actuelle, il est de bon ton de développer l'esprit
de concurrence. Chacun considére l'autre comme un obstacle à sa propre
promotion. Tous les coups sont permis pour arriver le premier.
Or les textes que l'Eglise nous propose aujourd'hui vont à l'encontre
de ces idées :
Le prêtre Eli dormait du sommeil du juste, il est réveillé par trois
fois par ce petit qui était au service du Temple. Comprenant ce qui se
passe, il indique au jeune Samuel comment écouter le parole de Dieu; il
le fait sans envie, sans jalousie, mais en donnant à cet enfant la clef
qui permet d'entrer dans l'intimité du Seigneur : ``Tu diras : parle,
Seigneur, ton serviteur écoute!''
De même, Jean-Baptiste, en voyant le Christ passer, ne cherche pas à
garder ses disciples, à les retenir auprès de lui. Au contraire, il les
envoie vers Celui qui devait venir, annoncé par les Ecritures; celui dont
il préparait les chemins; celui dont il disait ne pas être digne de dénouer
les courroies de ses sandales. Il leur dit simplement : ``Voici l'agneau
de Dieu''.
Ces textes nous invitent à faire de même. Lorsque nous voyons quelqu'un
qui cherche Dieu qui nous demande comment faire pour Le rencontrer, nous
devons avoir la même humilité : ne pas garder Dieu pour nous seuls, ni
ce ``disciple'' pour notre propre usage. Dieu nous demande d'accepter
que les autres puissent voler de leurs propres ailes, même si cela nous
dépouille un peu, car l'homme se repaît aussi de gloriole.
Sur le plan personnel, nous aussi, dans la célébration de la messe nous
disons : ``Parle, ton serviteur écoute'' et pourtant nous sommeillons
pendant les lectures alors que Samuel se réveille; nous entendons : ``Voici
l'Agneau de Dieu'' et nous restons sur place alors que les disciples de
Jean suivent le Christ.
Pour être chrétiens, soyons attentifs à ce que Dieu nous dit aujourd'hui
et mettons-nous en marche à la suite de Jésus vers nos frères...
Père JeanPaul BOUVIER
vicaire à saint Charles de Monceau
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19 janvier 2003
Forces Armées de Guyane
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Je ne t’ai pas appelé, retourne te coucher
La confusion de Samuel, encore petit enfant mais déjà élu par le Seigneur
comme un prophète extraordinaire, est significative de la réaction des
hommes. Bien sûr, nous ne sommes plus toujours des enfants, mais nous
ne comprenons pas toujours correctement la vocation que Dieu nous adresse,
- et nous ne sommes pas seuls.
Nous pourrions multiplier les exemples de personnes, pourtant saintes,
qui n’ont pas interprété l’appel de Dieu dès la première fois et souvent
l’appel auquel nous répondons n’est que les prémices de ce que nous aurons
effectivement à faire.
Ainsi, dans l’évangile de ce jour, lorsque André dit à Simon : « Nous
avons trouvé le messie », il ne fait allusion qu’à un maître,
un meneur d’homme qui va emmener le peuple d’Israël à la victoire sur
l’occupant ; il est loin de penser qu’en dirigeant son frère vers
cet homme que Jean-Baptiste vient de désigner, il donne à Simon la possibilité
de devenir la première pierre d’une nouvelle Alliance entre Dieu et les
hommes. Pourtant le changement de nom que Jésus impose à Simon est un
signe : Dieu n’a-t-il pas changé le nom d’Abram en Abraham (Gn 17,5)
et le nom de Jacob en Israël (Gn 32,28) pour montrer des impulsions dans
l’Alliance ? Le nom de Baptême, pour les adultes dans les temps anciens,
n’était pas le même que celui qu’ils portaient jusque là, les religieux
changent de nom le jour de leur entrée au monastère, le pape – à l’image
de Simon – choisit un nom pour devenir le successeur de Pierre. Tous montrent
ainsi qu’ils répondent volontairement à l’appel de Dieu.
Nous n’avons pas changé de nom le jour de notre Baptême ou de notre Confirmation,
mais nous sommes aussi consacrés à Dieu et répondons volontiers à l’appel.
Notre difficulté est de l’entendre et de le comprendre car pour la mise
en œuvre, nous comptons sur l’aide de l’Esprit Saint qui nous est donné
sans mesure.
Même si comme Eli pour Samuel, les personnes susceptibles de nous guider
ne saisissent pas immédiatement l’opportunité de nous diriger vers Dieu,
Dieu est patient et renouvellera son appel jusqu’à ce que nous comprenions
que c’est Lui qui nous parle. Puissions-nous alors ne pas retourner nous
coucher mais dire avec foi Parle, Seigneur, ton serviteur écoute !
père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane
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15 janvier 2006
Bosnie Herzégovine
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Ils virent où il demeurait
Deux disciples de Jean le Baptiste entendent leur maître désigner Jésus
comme étant l’Agneau de Dieu et se mettent à le suivre pour voir
où il demeure. Venez et voyez leur dit Jésus.
Quelle importance peut-il y avoir pour l’auteur du quatrième évangile
de souligner cette anecdote ? Pourquoi est-il nécessaire de savoir
où Jésus demeure ?
C’est une idée constante dans l’évangile de saint Jean : Dieu est
parmi nous ! il utilise pour cela plusieurs verbes : Le Verbe
s’est fait chair et il a habité parmi nous (Jn 1,14) ; les
samaritains le prièrent de rester avec eux (Jn 4,40) ; je
vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous (Jn 14,25) ;
et les redondances de la grande prière sacerdotale.
L’auteur fait dans son écrit une méditation de la venue de Dieu le Fils
parmi les hommes et c’est cela qui est important. Le Temple de Jérusalem
(qui est détruit à l’époque de la rédaction) n’était qu’une pâle représentation
de ce que devait être la présence réelle de Dieu. Les annonces des prophètes
se réalisent, la troisième partie de la promesse faite à Abraham est accomplie :
Dieu vient sauver son peuple.
Que faut-il que le croyant fasse pour bénéficier de la présence de Dieu
dans sa vie ? Venez et voyez ! répond Jésus. Le témoignage
que donne l’auteur de l’évangile au matin de Pâques est comme la confirmation
de cette proposition du Christ ; lorsque le disciple entre dans le
tombeau vide derrière Pierre, il écrit simplement : il vit et
il crut (Jn 20,8) Il est venu voir où Jésus demeurait il a vu qu’il
était ressuscité et il a cru.
C’est ce qui nous est dit aujourd’hui : lorsque nous demandons où
Dieu se trouve, le Christ nous répond aussi Venez et voyez !
Venir auprès de sa Parole par la lecture régulière de l’Ecriture, venir
auprès du saint Sacrement, venir auprès de nos prochains et nous verrons
le Fils de Dieu à l’œuvre dans ce monde, nous verrons les prodiges qu’il
réalise dans nos contemporains et en nous. Alors avec saint Jean nous
croirons parce que nous le verrons tel qu’il est, Dieu parmi les hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine
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18 janvier 2009
Brigade Franco-Allemande
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Une troisième fois Dieu appela Samuel...
L’enfant miraculeux, né d’Alqana et de sa femme Anne qui semblait être
stérile, a été consacré au Seigneur conformément au vœu de sa mère. Il
sert le prêtre Eli et dort dans les dépendances du Temple.
Deux fois dans la nuit, le Seigneur appelle le jeune Samuel qui se précipite
chez Eli pensant qu’il a besoin de sa présence. Deux fois le prêtre lui
répond qu’il ne l’a pas appelé. Sans se lasser, à la troisième fois, Samuel
retourne vers le prêtre qui comprend alors que l’appel vient de Dieu et
indique à l’enfant comment répondre…
Combien de fois sommes-nous appelés ? Tous les jours ? Plusieurs
fois par jour ? Mais nous ne comprenons pas que c’est Dieu qui nous
parle. Bien sûr nous n’entendons pas nos prénoms dans le silence de la
nuit, mais des rencontres, des lectures, sont pour nous des appels aussi
forts que celui que Samuel a entendu dans le Temple ; et, souvent,
nous nous méprenons sur la signification de cet appel et nous répondons
à côté de la demande.
L’appel est réitéré et, contrairement à Samuel, nous nous lassons de
ne pas en comprendre le sens et nous l’ignorons en passant à autre chose.
Deux leçons principales peuvent être tirées de ce passage de la Bible :
- En premier lieu la constance, même si nous ne comprenons pas, répondons
à l’appel au risque de donner une réponse qui ne serait pas la bonne,
Dieu nous donnera un signe ou une personne qui nous permettra de discerner
le chemin sur lequel Il nous invite ;
- En second lieu la disponibilité, Samuel va vers le prêtre sans se
lasser ni récriminer pour avoir la solution : « Parle Seigneur,
ton serviteur écoute » C’est en nous mettant à l’écoute de la Parole
de Dieu que nous pourrons comprendre et être sûr de repartir du bon
pied.
C’est un enfant qui nous montre l’exemple ! Nous savons quelle importance
a eu le prophète Samuel dans le projet de Dieu. Si nous répondons aussi
simplement et franchement que cet enfant nous aurons aussi une grande
importance dans l’annonce du Salut à tous les hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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15 janvier 2012
Fort Neuf de Vincennes
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Que cherchez-vous ?
Jean le Baptiste a été témoin de la manifestation du Père lors du baptême
d’eau qu’il a conféré à Jésus, il a vu « L’Esprit de Dieu descendre
comme une colombe. » il a entendu la voix venant des cieux ouverts :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur. »
(Matthieu 3,16-17) Il peut affirmer aux deux disciples qui sont avec lui :
« Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jean 1,35) et ceux-ci
se mettent à suivre Jésus, sans rien dire, peut-être sans oser s’approcher.
Jésus re retournant vers eux leur pose cette question « Que cherchez-vous ? »
pour qu’ils expriment leur attente, qu’ils se posent eux-mêmes la question
« Au fond, qu’est-ce que je cherche ? » et qu’ils
donnent leur propre réponse. En restant avec Jésus jusqu’au milieu de
l’après midi, ils trouvent ce qu’ils cherchaient en étant disciples de
Jean et aussitôt André va le dire à son frère Simon dans un cri de joie
et d’exaltation : « Nous avons trouvé le Messie ! »
En posant le premier regard sur cet homme, Jésus lui donne un nouveau
nom : ‘Pierre’ le symbole de la solidité et de la stabilité,
pourtant le dernier regard que Jésus posera sur lui sera lorsqu’il le
trahira dans le prétoire : « Et à l'instant même, comme il
parlait encore, un coq chanta, et le Seigneur, se retournant, fixa son
regard sur Pierre. » (Luc 22,60-61)
L’ensemble de ce passage d’évangile est toujours d’actualité pour tous
les chrétiens, nous suivons le Christ qui nous a été désigné comme l’Agneau
de Dieu, mais sans oser lui parler, sans vraiment oser nous approcher,
nous le suivons à distance et le Christ se retourne vers nous en demandant :
« Que cherches-tu ? » Nous aussi, nous restons avec lui
dans sa Parole, dans les Sacrements qu’il nous a laissés mais sans aller
plus loin, sans aller proclamer à nos frères, avec joie et passion :
« Nous avons trouvé le Messie ! »
Comme pour Simon-Pierre, notre vie oscille entre les deux regards, le
regard qui va nous donner un nom synonyme de stabilité et solidité :
le nom de fils de Dieu et le regard qui est une constatation de notre
reniement : « Je ne connais pas cet homme ! »
« Venez et voyez ! » dit Jésus aux deux disciples
de Jean. Comme eux nous sommes venus et nous avons vu, mais nous nous
laissons rattraper par les soucis de la vie quotidienne qui nous font
oublier ce que nous avons vu, où nous sommes allés ; la liturgie
nous permet de réentendre l’exclamation de Jean Baptiste : « Voici
l’Agneau de Dieu ! » et de nous remettre à la suite du Christ
pour voir où il demeure. A nous de rester avec lui pour revivifier notre
foi et proclamer le message de l’Evangile.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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18 janvier 2015
n°800
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Changement de nom
Le changement de nom dans la Bible est particulièrement important ;
ainsi ‘Abram’ (héritier d’une lignée) devient ‘Abraham’
(père d’une multitude – cf. Genèse 17,5) ; ‘Jacob’ (‘que
Dieu protège’ cf. Genèse 25,26)) devient ‘Israël’ (‘qui
combat avec Dieu’ – cf. Genèse 32,28) qui donne son nom à toute sa
descendance, les douze tribus constituant le Peuple de Dieu.
En d’autres occasions, c’est Dieu lui-même qui donne le nom à l’enfant
à naitre : ‘Isaac’ (‘Il rit’) pour rappeler le rire
incrédule de Sarah aux chênes de Membré (cf. Genèse 17,17-19) ; Jean
fils du prêtre Zacharie (cf. Luc 1,13) et surtout le nom de son Fils ‘Jésus’
(‘Dieu sauve’ à Joseph cf. Matthieu 1,21 et à Marie cf. Luc 1,31)
Aussi lorsque Jésus que son frère André lui a présenté comme étant le
Messie donne un nouveau nom à Simon : « Simon, fils de Jean
; tu t’appelleras Kèphas – ce qui veut dire : Pierre. » celui-ci
comprend qu’il y a un changement pour lui, mais la signification profonde
de ce changement lui échappe encore. Plus tard Jésus éclaircira le sens
de ce nouveau nom ! « Et moi, je te le déclare : Tu
es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puissance
de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Matthieu 16,18)
Cette explication du rôle dévolu à ce disciple met en parallèle le destin
de Jacob dont la descendance charnelle engendre le Peuple de Dieu et celui
de Simon-Pierre sur l’enseignement duquel repose le nouveau Peuple de
Dieu : les frères et sœurs du Fils, constitué de « ceux qui
écoutent sa Parole et la mettent en pratique » (Luc 8,21) Il
y a aussi une similitude entre Abraham et Simon-Pierre : ce dernier
n’est plus seulement l’héritier d’une lignée, il devient le ‘pasteur
des brebis du Seigneur’ (cf. Jean 21,15-19)
Par le Baptême d’eau et d’Esprit que nous avons reçu, nous avons aussi
changé d’appellation, nous ne sommes plus seulement des hommes et des
femmes aimés de Dieu comme ceux qui ne croient pas au Fils, nous sommes
devenus enfants de Dieu : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il [le Verbe] a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient
en son nom. » (Jean 1,12) dans une filiation qui nous permet
de prier en disant ‘Notre Père’.
Pierre sur laquelle le Christ bâtit son Eglise, l’Apôtre rappelle qu’il
n’est pas seul dans cette mission : elle est donnée à tous les chrétiens :
« Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction
de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter
des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. »
(1Pierre 2,5) Les ‘brebis’ du Christ, chrétiens guidés par Pierre
et ses successeurs sont actifs dans la construction du Royaume. Chacun
a sa place selon les dons que le Seigneur a mis en lui. En écoutant sa
Parole et en la mettant en pratique nous entendrons l’appel qu’Il nous
lance et il nous donnera la force d’y répondre.
Père JeanPaul Bouvier
Curé 'in solidum' du secteur Vermandois
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14 janvier 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°987
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Dieu m’appelle par mon nom
Beaucoup de récits dans la Bible montrent Dieu appelant telle ou telle
personne ; depuis le début : « Où es-tu Adam ? »
(Genèse 3,9) jusqu’à l’Apôtre des gentils : « Saul, Saul,
pourquoi me persécuter ? » (Actes 9,4) en passant par Samuel
(1ère lecture v.10) et Pierre (évangile v.42) avec un point
culminant dans le projet de Dieu : « L’ange Gabriel fut envoyé
par Dieu […] à une jeune fille vierge » (Luc 1,26a.27a)
Mais cet appel n’est pas une ‘convocation comminatoire’, c’est
une demande faite avec et par amour. Dieu attend une réponse de la part
de personnes libres, « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute »
(1Samuel 3,10) « Voici la servante du Seigneur ; que tout
m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38) même si ce n’est
pas celle qu’il désire : « j’ai pris peur parce que je suis
nu, et je me suis caché. » (Genèse 3,10). Dieu se propose, il
ne s’impose pas !
L’appel de Dieu est également un engagement de sa part, il ne laisse
pas ceux qu’il appelle seuls, il les accompagne et leur donne les moyens
de répondre à ce qu’il leur demande : « Je vais t'instruire,
te montrer la route à suivre, te conseiller, veiller sur toi. »
(Psaume 31[32],8) Lui-même donne la force et les explications nécessaires :
- « Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et il ne laissa
aucune de ses paroles sans effet. » (1Samuel 3,19) ;
- « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Matthieu
16,18) ;
- « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre » (Luc 1,35)
Ces exemples bibliques montrent bien combien l’appel de Dieu est personnel :
Dieu s’adresse à une personne précise pour une mission définie qui dépend
de la réponse libre qui est donnée. Depuis l’époque apostolique, Dieu
continue à appeler des personnes, nous connaissons celles qui ont répondu
favorablement à cette vocation parce qu’elles ont marqué leur époque et
elles ont apporté une contribution à la construction de l’Eglise, mais
celles qui ont ignoré l’appel sont restées dans l’anonymat.
Dans cette reprise du ‘Temps Ordinaire’ après le Temps de Noël,
il nous est proposé de regarder notre vie pour voir si l’écoute de la
Parole de Dieu dans laquelle nous pouvons discerner l’appel qui nous est
proposé fait réellement partie de notre ordinaire…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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17 janvier 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1194
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Venez et voyez
Deux disciples de Jean le Baptiste entendent leur maître désigner Jésus
comme étant l’Agneau de Dieu et se mettent à le suivre pour voir
où il demeure. Venez et voyez leur dit Jésus.
Quelle importance peut-il y avoir pour l’auteur du quatrième évangile
de souligner cette anecdote ? Pourquoi est-il nécessaire de savoir
où Jésus demeure ?
C’est une idée constante dans l’évangile de saint Jean : Dieu est
parmi nous ! il utilise pour cela plusieurs verbes : Le Verbe
s’est fait chair et il a habité parmi nous (Jean 1,14) ; les
samaritains le prièrent de rester avec eux (Jean 4,40) ; je
vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous (Jean 14,25) ;
et les redondances de la grande prière sacerdotale.
L’auteur fait dans son écrit une méditation de la venue de Dieu le Fils
parmi les hommes et c’est cela qui est important. Le Temple de Jérusalem
(qui est détruit à l’époque de la rédaction) n’était qu’une pâle représentation
de ce que devait être la présence réelle de Dieu. Les annonces des prophètes
se réalisent, la troisième partie de la promesse faite à Abraham est accomplie :
Dieu vient sauver son peuple.
Que doit faire le croyant pour bénéficier de la présence de Dieu dans
sa vie ? Venez et voyez ! répond Jésus. Le témoignage
que donne l’auteur de l’évangile au matin de Pâques est comme la confirmation
de cette proposition du Christ ; lorsque le disciple entre dans le
tombeau vide derrière Pierre, il écrit simplement : il vit et
il crut (Jean 20,8) Il est venu voir où Jésus demeurait il a vu qu’il
était ressuscité et il a cru.
C’est ce qui nous est dit aujourd’hui : lorsque nous demandons où
Dieu se trouve, le Christ nous répond aussi Venez et voyez !
Venir auprès de sa Parole par la lecture régulière de l’Ecriture, venir
auprès du saint Sacrement, venir auprès de nos prochains et nous verrons
le Fils de Dieu à l’œuvre dans ce monde, nous verrons les prodiges qu’il
réalise dans nos contemporains et en nous. Alors avec saint Jean nous
croirons parce que nous le verrons tel qu’il est, Dieu parmi les hommes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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14 janvier 2024
Maison Marie-Thérèse
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n°1361
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Voir et croire
Les disciples de Jean Baptiste sont auprès de leur mentor, mais lorsque
celui-ci aperçoit Jésus à proximité, il leur désigne avec foi : « Voici
l’Agneau de Dieu » comme il l’annoncera plus tard : « Lui,
il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. » (Jean
3,30) Jean accepte que ses disciples ne lui appartiennent pas, il les
envoie vers Jésus. Intrigués par cette appellation inhabituelle, les disciples
de Jean suivent cet homme ainsi désigné par leur maître. La première question
que Jésus leur pose est de savoir ce qu’ils cherchent ! A leur réponse,
il propose de venir et de voir.
Non seulement ils ont vu où Jésus demeurait mais ils sont restés avec
lui ce jour-là sans doute à écouter les paroles qu’il prononçait. A la
fin de ce court séjour avec Jésus, les disciples de Jean semble avoir
compris la signification de curieuse formule utilisée par leur maître :
Jésus est la nouvelle Pâque promise par les prophètes. Ils ont vu non
pas un domicile mais une présence : l’Agneau de Dieu demeure
au milieu de son peuple renouvelant la promesse que Dieu a faite lors
de l’Exode : « J’établirai ma demeure au milieu de vous,
[…] Je marcherai au milieu de vous ; je serai votre Dieu, et vous
serez mon peuple. » (Lévitique 26,11-12)
Tout au long de la vie de Jésus des personnes verront en lui le Dieu
vivant qui a voulu se faire chair et demeurer parmi nous. Les bergers
avertis par les anges : « Après avoir vu, ils racontèrent
ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. » (Luc
2,17) ne peuvent conserver pour eux cette révélation ; le vieillard
Siméon dans le Temple de Jérusalem s’esclame aussi au sujet de l’enfant :
« mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
(Luc 2,30-32)
Pierre, Jacques et Jean sont témoins de la transfiguration du Seigneur,
mais après que la nuée a recouvert Moïse, Elie et Jésus : « Soudain,
regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. »
(Marc 9,8) manifestant ainsi la divinité de Jésus à qui ces deux figures
majeures de l’Ancien Testament viennent de rendre hommage.
L’Apôtre Philippe qui demande à voir le Père a cette réponse de la part
de Jésus : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et
tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment
peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? » (Jean 14,9)
Jésus explique de cette façon à tous les Apôtres comment ‘voir’
ce qui est invisible ; comment élargir son regard pour découvrir
à travers l’extérieur la vérité de la révélation.
Enfin le jour de Pâques, sur le témoignage des femmes, Pierre et le ‘disciple
que Jésus aimait’ courent au tombeau : « Simon-Pierre,
qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il
aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré
la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa
place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le
premier au tombeau. Il vit, et il crut. » (Jean 20,6-8)
Suffit-il de voir pour croire ? L réponse est celle que le Christ
donne à Philippe, ce n’est pas que la vision oculaire qui compte, mais
vor à travers les hommes et femmes ce que Dieu aime en eux. Pour nous
qui célébrons régulièrement l’eucharistie, souvenons-nous la prière jaculatoire
que nous avons apprise, après les élévations du Corps et du Sang :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! » et profitons pleinement
de cette présence si importante avant de la recevoir en communion.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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