Temps Ordinaire 2ème dimanche - Année B

1Samuel 3,3b-10.19 - Psaume 39 - 1Corinthiens 13b-15a.17-21 - Jean 1,35-42

1

Saint Charles de Monceau

janvier 1991

Montrer Dieu

2

Forces Armées de Guyane

17 janvier 2003

Je ne t'ai pas appelé, retourne te coucher

3

Bosnie Herzégovine

15 janvier 2006

Ils virent où il demeurait

4

Brigade Franco-Allemande

18 janvier 2009

Une troisième fois Dieu appela Samuel...

5

Fort Neuf de Vincennes

15 janvier 2012

Que cherchez-vous ?

6

Secteur Vermandois

18 janvier 2015

Changement de nom

7

Athies & Nesle

7 janvier 2018

Dieu m’appelle par mon nom

8

17 janvier 2021

Venez et voyez

9

Maison Marie-Tgérèse

14 janvier 2024

Voir et croire

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janvier 1991

Saint Charles de Monceau

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Montrer Dieu...

Dans notre société actuelle, il est de bon ton de développer l'esprit de concurrence. Chacun considére l'autre comme un obstacle à sa propre promotion. Tous les coups sont permis pour arriver le premier.

Or les textes que l'Eglise nous propose aujourd'hui vont à l'encontre de ces idées :

Le prêtre Eli dormait du sommeil du juste, il est réveillé par trois fois par ce petit qui était au service du Temple. Comprenant ce qui se passe, il indique au jeune Samuel comment écouter le parole de Dieu; il le fait sans envie, sans jalousie, mais en donnant à cet enfant la clef qui permet d'entrer dans l'intimité du Seigneur : ``Tu diras : parle, Seigneur, ton serviteur écoute!''

De même, Jean-Baptiste, en voyant le Christ passer, ne cherche pas à garder ses disciples, à les retenir auprès de lui. Au contraire, il les envoie vers Celui qui devait venir, annoncé par les Ecritures; celui dont il préparait les chemins; celui dont il disait ne pas être digne de dénouer les courroies de ses sandales. Il leur dit simplement : ``Voici l'agneau de Dieu''.

Ces textes nous invitent à faire de même. Lorsque nous voyons quelqu'un qui cherche Dieu qui nous demande comment faire pour Le rencontrer, nous devons avoir la même humilité : ne pas garder Dieu pour nous seuls, ni ce ``disciple'' pour notre propre usage. Dieu nous demande d'accepter que les autres puissent voler de leurs propres ailes, même si cela nous dépouille un peu, car l'homme se repaît aussi de gloriole.

Sur le plan personnel, nous aussi, dans la célébration de la messe nous disons : ``Parle, ton serviteur écoute'' et pourtant nous sommeillons pendant les lectures alors que Samuel se réveille; nous entendons : ``Voici l'Agneau de Dieu'' et nous restons sur place alors que les disciples de Jean suivent le Christ.

Pour être chrétiens, soyons attentifs à ce que Dieu nous dit aujourd'hui et mettons-nous en marche à la suite de Jésus vers nos frères...

Père JeanPaul BOUVIER
vicaire à saint Charles de Monceau

19 janvier 2003

Forces Armées de Guyane

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Je ne t’ai pas appelé, retourne te coucher

La confusion de Samuel, encore petit enfant mais déjà élu par le Seigneur comme un prophète extraordinaire, est significative de la réaction des hommes. Bien sûr, nous ne sommes plus toujours des enfants, mais nous ne comprenons pas toujours correctement la vocation que Dieu nous adresse, - et nous ne sommes pas seuls.

Nous pourrions multiplier les exemples de personnes, pourtant saintes, qui n’ont pas interprété l’appel de Dieu dès la première fois et souvent l’appel auquel nous répondons n’est que les prémices de ce que nous aurons effectivement à faire.

Ainsi, dans l’évangile de ce jour, lorsque André dit à Simon : « Nous avons trouvé le messie », il ne fait allusion qu’à un maître, un meneur d’homme qui va emmener le peuple d’Israël à la victoire sur l’occupant ; il est loin de penser qu’en dirigeant son frère vers cet homme que Jean-Baptiste vient de désigner, il donne à Simon la possibilité de devenir la première pierre d’une nouvelle Alliance entre Dieu et les hommes. Pourtant le changement de nom que Jésus impose à Simon est un signe : Dieu n’a-t-il pas changé le nom d’Abram en Abraham (Gn 17,5) et le nom de Jacob en Israël (Gn 32,28) pour montrer des impulsions dans l’Alliance ? Le nom de Baptême, pour les adultes dans les temps anciens, n’était pas le même que celui qu’ils portaient jusque là, les religieux changent de nom le jour de leur entrée au monastère, le pape – à l’image de Simon – choisit un nom pour devenir le successeur de Pierre. Tous montrent ainsi qu’ils répondent volontairement à l’appel de Dieu.

Nous n’avons pas changé de nom le jour de notre Baptême ou de notre Confirmation, mais nous sommes aussi consacrés à Dieu et répondons volontiers à l’appel. Notre difficulté est de l’entendre et de le comprendre car pour la mise en œuvre, nous comptons sur l’aide de l’Esprit Saint qui nous est donné sans mesure.

Même si comme Eli pour Samuel, les personnes susceptibles de nous guider ne saisissent pas immédiatement l’opportunité de nous diriger vers Dieu, Dieu est patient et renouvellera son appel jusqu’à ce que nous comprenions que c’est Lui qui nous parle. Puissions-nous alors ne pas retourner nous coucher mais dire avec foi Parle, Seigneur, ton serviteur écoute !

père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane

15 janvier 2006

Bosnie Herzégovine

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Ils virent où il demeurait

Deux disciples de Jean le Baptiste entendent leur maître désigner Jésus comme étant l’Agneau de Dieu et se mettent à le suivre pour voir où il demeure. Venez et voyez leur dit Jésus.

Quelle importance peut-il y avoir pour l’auteur du quatrième évangile de souligner cette anecdote ? Pourquoi est-il nécessaire de savoir où Jésus demeure ?

C’est une idée constante dans l’évangile de saint Jean : Dieu est parmi nous ! il utilise pour cela plusieurs verbes : Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous (Jn 1,14) ; les samaritains le prièrent de rester avec eux (Jn 4,40) ; je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous (Jn 14,25) ; et les redondances de la grande prière sacerdotale.

L’auteur fait dans son écrit une méditation de la venue de Dieu le Fils parmi les hommes et c’est cela qui est important. Le Temple de Jérusalem (qui est détruit à l’époque de la rédaction) n’était qu’une pâle représentation de ce que devait être la présence réelle de Dieu. Les annonces des prophètes se réalisent, la troisième partie de la promesse faite à Abraham est accomplie : Dieu vient sauver son peuple.

Que faut-il que le croyant fasse pour bénéficier de la présence de Dieu dans sa vie ? Venez et voyez ! répond Jésus. Le témoignage que donne l’auteur de l’évangile au matin de Pâques est comme la confirmation de cette proposition du Christ ; lorsque le disciple entre dans le tombeau vide derrière Pierre, il écrit simplement : il vit et il crut (Jn 20,8) Il est venu voir où Jésus demeurait il a vu qu’il était ressuscité et il a cru.

C’est ce qui nous est dit aujourd’hui : lorsque nous demandons où Dieu se trouve, le Christ nous répond aussi Venez et voyez ! Venir auprès de sa Parole par la lecture régulière de l’Ecriture, venir auprès du saint Sacrement, venir auprès de nos prochains et nous verrons le Fils de Dieu à l’œuvre dans ce monde, nous verrons les prodiges qu’il réalise dans nos contemporains et en nous. Alors avec saint Jean nous croirons parce que nous le verrons tel qu’il est, Dieu parmi les hommes.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine

18 janvier 2009

Brigade Franco-Allemande

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Une troisième fois Dieu appela Samuel...

L’enfant miraculeux, né d’Alqana et de sa femme Anne qui semblait être stérile, a été consacré au Seigneur conformément au vœu de sa mère. Il sert le prêtre Eli et dort dans les dépendances du Temple.

Deux fois dans la nuit, le Seigneur appelle le jeune Samuel qui se précipite chez Eli pensant qu’il a besoin de sa présence. Deux fois le prêtre lui répond qu’il ne l’a pas appelé. Sans se lasser, à la troisième fois, Samuel retourne vers le prêtre qui comprend alors que l’appel vient de Dieu et indique à l’enfant comment répondre…

Combien de fois sommes-nous appelés ? Tous les jours ? Plusieurs fois par jour ? Mais nous ne comprenons pas que c’est Dieu qui nous parle. Bien sûr nous n’entendons pas nos prénoms dans le silence de la nuit, mais des rencontres, des lectures, sont pour nous des appels aussi forts que celui que Samuel a entendu dans le Temple ; et, souvent, nous nous méprenons sur la signification de cet appel et nous répondons à côté de la demande.

L’appel est réitéré et, contrairement à Samuel, nous nous lassons de ne pas en comprendre le sens et nous l’ignorons en passant à autre chose.

Deux leçons principales peuvent être tirées de ce passage de la Bible :

  • En premier lieu la constance, même si nous ne comprenons pas, répondons à l’appel au risque de donner une réponse qui ne serait pas la bonne, Dieu nous donnera un signe ou une personne qui nous permettra de discerner le chemin sur lequel Il nous invite ;
  • En second lieu la disponibilité, Samuel va vers le prêtre sans se lasser ni récriminer pour avoir la solution : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute » C’est en nous mettant à l’écoute de la Parole de Dieu que nous pourrons comprendre et être sûr de repartir du bon pied.

C’est un enfant qui nous montre l’exemple ! Nous savons quelle importance a eu le prophète Samuel dans le projet de Dieu. Si nous répondons aussi simplement et franchement que cet enfant nous aurons aussi une grande importance dans l’annonce du Salut à tous les hommes.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire

15 janvier 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Que cherchez-vous ?

Jean le Baptiste a été témoin de la manifestation du Père lors du baptême d’eau qu’il a conféré à Jésus, il a vu « L’Esprit de Dieu descendre comme une colombe. » il a entendu la voix venant des cieux ouverts : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur. » (Matthieu 3,16-17) Il peut affirmer aux deux disciples qui sont avec lui : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jean 1,35) et ceux-ci se mettent à suivre Jésus, sans rien dire, peut-être sans oser s’approcher.

Jésus re retournant vers eux leur pose cette question « Que cherchez-vous ? » pour qu’ils expriment leur attente, qu’ils se posent eux-mêmes la question « Au fond, qu’est-ce que je cherche ? » et qu’ils donnent leur propre réponse. En restant avec Jésus jusqu’au milieu de l’après midi, ils trouvent ce qu’ils cherchaient en étant disciples de Jean et aussitôt André va le dire à son frère Simon dans un cri de joie et d’exaltation : « Nous avons trouvé le Messie ! »

En posant le premier regard sur cet homme, Jésus lui donne un nouveau nom : ‘Pierre’ le symbole de la solidité et de la stabilité, pourtant le dernier regard que Jésus posera sur lui sera lorsqu’il le trahira dans le prétoire : « Et à l'instant même, comme il parlait encore, un coq chanta, et le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. » (Luc 22,60-61)

L’ensemble de ce passage d’évangile est toujours d’actualité pour tous les chrétiens, nous suivons le Christ qui nous a été désigné comme l’Agneau de Dieu, mais sans oser lui parler, sans vraiment oser nous approcher, nous le suivons à distance et le Christ se retourne vers nous en demandant : « Que cherches-tu ? » Nous aussi, nous restons avec lui dans sa Parole, dans les Sacrements qu’il nous a laissés mais sans aller plus loin, sans aller proclamer à nos frères, avec joie et passion : « Nous avons trouvé le Messie ! »

Comme pour Simon-Pierre, notre vie oscille entre les deux regards, le regard qui va nous donner un nom synonyme de stabilité et solidité : le nom de fils de Dieu et le regard qui est une constatation de notre reniement : « Je ne connais pas cet homme ! »

« Venez et voyez ! » dit Jésus aux deux disciples de Jean. Comme eux nous sommes venus et nous avons vu, mais nous nous laissons rattraper par les soucis de la vie quotidienne qui nous font oublier ce que nous avons vu, où nous sommes allés ; la liturgie nous permet de réentendre l’exclamation de Jean Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu ! » et de nous remettre à la suite du Christ pour voir où il demeure. A nous de rester avec lui pour revivifier notre foi et proclamer le message de l’Evangile.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

18 janvier 2015

n°800

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Changement de nom

Le changement de nom dans la Bible est particulièrement important ; ainsi ‘Abram’ (héritier d’une lignée) devient ‘Abraham’ (père d’une multitude – cf. Genèse 17,5) ; ‘Jacob’ (‘que Dieu protège’ cf. Genèse 25,26)) devient ‘Israël’ (‘qui combat avec Dieu’ – cf. Genèse 32,28) qui donne son nom à toute sa descendance, les douze tribus constituant le Peuple de Dieu.

En d’autres occasions, c’est Dieu lui-même qui donne le nom à l’enfant à naitre : ‘Isaac’ (‘Il rit’) pour rappeler le rire incrédule de Sarah aux chênes de Membré (cf. Genèse 17,17-19) ; Jean fils du prêtre Zacharie (cf. Luc 1,13) et surtout le nom de son Fils ‘Jésus’ (‘Dieu sauve’ à Joseph cf. Matthieu 1,21 et à Marie cf. Luc 1,31)

Aussi lorsque Jésus que son frère André lui a présenté comme étant le Messie donne un nouveau nom à Simon : « Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas – ce qui veut dire : Pierre. » celui-ci comprend qu’il y a un changement pour lui, mais la signification profonde de ce changement lui échappe encore. Plus tard Jésus éclaircira le sens de ce nouveau nom ! « Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Matthieu 16,18)

Cette explication du rôle dévolu à ce disciple met en parallèle le destin de Jacob dont la descendance charnelle engendre le Peuple de Dieu et celui de Simon-Pierre sur l’enseignement duquel repose le nouveau Peuple de Dieu : les frères et sœurs du Fils, constitué de « ceux qui écoutent sa Parole et la mettent en pratique » (Luc 8,21) Il y a aussi une similitude entre Abraham et Simon-Pierre : ce dernier n’est plus seulement l’héritier d’une lignée, il devient le ‘pasteur des brebis du Seigneur’ (cf. Jean 21,15-19)

Par le Baptême d’eau et d’Esprit que nous avons reçu, nous avons aussi changé d’appellation, nous ne sommes plus seulement des hommes et des femmes aimés de Dieu comme ceux qui ne croient pas au Fils, nous sommes devenus enfants de Dieu : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il [le Verbe] a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. » (Jean 1,12) dans une filiation qui nous permet de prier en disant ‘Notre Père’.

Pierre sur laquelle le Christ bâtit son Eglise, l’Apôtre rappelle qu’il n’est pas seul dans cette mission : elle est donnée à tous les chrétiens : « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. » (1Pierre 2,5) Les ‘brebis’ du Christ, chrétiens guidés par Pierre et ses successeurs sont actifs dans la construction du Royaume. Chacun a sa place selon les dons que le Seigneur a mis en lui. En écoutant sa Parole et en la mettant en pratique nous entendrons l’appel qu’Il nous lance et il nous donnera la force d’y répondre.

Père JeanPaul Bouvier
Curé 'in solidum' du secteur Vermandois

14 janvier 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°987

Dieu m’appelle par mon nom

Beaucoup de récits dans la Bible montrent Dieu appelant telle ou telle personne ; depuis le début : « Où es-tu Adam ? » (Genèse 3,9) jusqu’à l’Apôtre des gentils : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » (Actes 9,4) en passant par Samuel (1ère lecture v.10) et Pierre (évangile v.42) avec un point culminant dans le projet de Dieu : « L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu […] à une jeune fille vierge » (Luc 1,26a.27a)

Mais cet appel n’est pas une ‘convocation comminatoire’, c’est une demande faite avec et par amour. Dieu attend une réponse de la part de personnes libres, « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1Samuel 3,10) « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38) même si ce n’est pas celle qu’il désire : « j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. » (Genèse 3,10). Dieu se propose, il ne s’impose pas !

L’appel de Dieu est également un engagement de sa part, il ne laisse pas ceux qu’il appelle seuls, il les accompagne et leur donne les moyens de répondre à ce qu’il leur demande : « Je vais t'instruire, te montrer la route à suivre, te conseiller, veiller sur toi. » (Psaume 31[32],8) Lui-même donne la force et les explications nécessaires :

  • « Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet. » (1Samuel 3,19) ;
  • « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Matthieu 16,18) ;
  • « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (Luc 1,35)

Ces exemples bibliques montrent bien combien l’appel de Dieu est personnel : Dieu s’adresse à une personne précise pour une mission définie qui dépend de la réponse libre qui est donnée. Depuis l’époque apostolique, Dieu continue à appeler des personnes, nous connaissons celles qui ont répondu favorablement à cette vocation parce qu’elles ont marqué leur époque et elles ont apporté une contribution à la construction de l’Eglise, mais celles qui ont ignoré l’appel sont restées dans l’anonymat.

Dans cette reprise du ‘Temps Ordinaire’ après le Temps de Noël, il nous est proposé de regarder notre vie pour voir si l’écoute de la Parole de Dieu dans laquelle nous pouvons discerner l’appel qui nous est proposé fait réellement partie de notre ordinaire…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

17 janvier 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1194

Venez et voyez

Deux disciples de Jean le Baptiste entendent leur maître désigner Jésus comme étant l’Agneau de Dieu et se mettent à le suivre pour voir où il demeure. Venez et voyez leur dit Jésus.

Quelle importance peut-il y avoir pour l’auteur du quatrième évangile de souligner cette anecdote ? Pourquoi est-il nécessaire de savoir où Jésus demeure ?

C’est une idée constante dans l’évangile de saint Jean : Dieu est parmi nous ! il utilise pour cela plusieurs verbes : Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous (Jean 1,14) ; les samaritains le prièrent de rester avec eux (Jean 4,40) ; je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous (Jean 14,25) ; et les redondances de la grande prière sacerdotale.

L’auteur fait dans son écrit une méditation de la venue de Dieu le Fils parmi les hommes et c’est cela qui est important. Le Temple de Jérusalem (qui est détruit à l’époque de la rédaction) n’était qu’une pâle représentation de ce que devait être la présence réelle de Dieu. Les annonces des prophètes se réalisent, la troisième partie de la promesse faite à Abraham est accomplie : Dieu vient sauver son peuple.

Que doit faire le croyant pour bénéficier de la présence de Dieu dans sa vie ? Venez et voyez ! répond Jésus. Le témoignage que donne l’auteur de l’évangile au matin de Pâques est comme la confirmation de cette proposition du Christ ; lorsque le disciple entre dans le tombeau vide derrière Pierre, il écrit simplement : il vit et il crut (Jean 20,8) Il est venu voir où Jésus demeurait il a vu qu’il était ressuscité et il a cru.

C’est ce qui nous est dit aujourd’hui : lorsque nous demandons où Dieu se trouve, le Christ nous répond aussi Venez et voyez ! Venir auprès de sa Parole par la lecture régulière de l’Ecriture, venir auprès du saint Sacrement, venir auprès de nos prochains et nous verrons le Fils de Dieu à l’œuvre dans ce monde, nous verrons les prodiges qu’il réalise dans nos contemporains et en nous. Alors avec saint Jean nous croirons parce que nous le verrons tel qu’il est, Dieu parmi les hommes.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

14 janvier 2024

Maison Marie-Thérèse

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n°1361

Voir et croire

Les disciples de Jean Baptiste sont auprès de leur mentor, mais lorsque celui-ci aperçoit Jésus à proximité, il leur désigne avec foi : « Voici l’Agneau de Dieu » comme il l’annoncera plus tard : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. » (Jean 3,30) Jean accepte que ses disciples ne lui appartiennent pas, il les envoie vers Jésus. Intrigués par cette appellation inhabituelle, les disciples de Jean suivent cet homme ainsi désigné par leur maître. La première question que Jésus leur pose est de savoir ce qu’ils cherchent ! A leur réponse, il propose de venir et de voir.

Non seulement ils ont vu où Jésus demeurait mais ils sont restés avec lui ce jour-là sans doute à écouter les paroles qu’il prononçait. A la fin de ce court séjour avec Jésus, les disciples de Jean semble avoir compris la signification de curieuse formule utilisée par leur maître : Jésus est la nouvelle Pâque promise par les prophètes. Ils ont vu non pas un domicile mais une présence : l’Agneau de Dieu demeure au milieu de son peuple renouvelant la promesse que Dieu a faite lors de l’Exode : « J’établirai ma demeure au milieu de vous, […] Je marcherai au milieu de vous ; je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple. » (Lévitique 26,11-12)

Tout au long de la vie de Jésus des personnes verront en lui le Dieu vivant qui a voulu se faire chair et demeurer parmi nous. Les bergers avertis par les anges : « Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. » (Luc 2,17) ne peuvent conserver pour eux cette révélation ; le vieillard Siméon dans le Temple de Jérusalem s’esclame aussi au sujet de l’enfant : « mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » (Luc 2,30-32)

Pierre, Jacques et Jean sont témoins de la transfiguration du Seigneur, mais après que la nuée a recouvert Moïse, Elie et Jésus : « Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. » (Marc 9,8) manifestant ainsi la divinité de Jésus à qui ces deux figures majeures de l’Ancien Testament viennent de rendre hommage.

L’Apôtre Philippe qui demande à voir le Père a cette réponse de la part de Jésus : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? » (Jean 14,9) Jésus explique de cette façon à tous les Apôtres comment ‘voir’ ce qui est invisible ; comment élargir son regard pour découvrir à travers l’extérieur la vérité de la révélation.

Enfin le jour de Pâques, sur le témoignage des femmes, Pierre et le ‘disciple que Jésus aimait’ courent au tombeau : « Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. » (Jean 20,6-8)

Suffit-il de voir pour croire ? L réponse est celle que le Christ donne à Philippe, ce n’est pas que la vision oculaire qui compte, mais vor à travers les hommes et femmes ce que Dieu aime en eux. Pour nous qui célébrons régulièrement l’eucharistie, souvenons-nous la prière jaculatoire que nous avons apprise, après les élévations du Corps et du Sang : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » et profitons pleinement de cette présence si importante avant de la recevoir en communion.

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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