18 mai 2008
Brigade Franco-Allemande
Retour en haut de la page
|
Le Père éternel par la disposition absolument libre et mystérieuse
de sa sagesse et de sa bonté a créé l'univers ; il a décidé d'élever les
hommes à la communion de sa vie divine ; après leur chute en Adam, il
ne les a pas abandonnés, leur apportant sans cesse les secours salutaires,
en considération du Christ rédempteur, "qui est l'image du Dieu invisible,
premier-né de toute la création" (Col. 1, 15). Tous ceux qu'il a
choisis, le Père, avant tous les siècles, les "a distingués et prédestinés
à reproduire l'image de son Fils pour qu'il soit le premier-né parmi une
multitude de frères" (Rom. 8, 29). Et tous ceux qui croient au Christ,
il a voulu les appeler à former la sainte Eglise qui, annoncée en figure
dès l'origine du monde, merveilleusement préparée dans l'histoire du peuple
d'Israël et dans l'ancienne Alliance, établie enfin dans ces temps qui
sont les derniers, s'est manifestée grâce à l'effusion de l'Esprit Saint
et, au terme des siècles, se consommera dans la gloire. Alors, comme on
peut le lire dans les saints Pères, tous les justes depuis Adam, "depuis
Abel le juste jusqu'au dernier élu" se trouveront rassemblés auprès
du Père dans l'Eglise universelle.
Ainsi le Fils vint, envoyé par le Père qui nous avait choisis en lui
avant la création du monde et prédestinés à une adoption filiale, selon
son libre dessein de tout rassembler en lui (cf. Eph.1, 4-5 et 10). C'est
pourquoi le Christ, pour accomplir la volonté du Père, inaugura le royaume
des cieux sur la terre, nous révéla son mystère et, par son obéissance,
effectua la rédemption. L'Eglise, qui est le règne de Dieu déjà mystérieusement
présent, opère dans le monde, par la puissance de Dieu, sa croissance
visible .Commencement et développement que signifient le sang et l'eau
sortant du côté ouvert de Jésus crucifié (cf. Jean 19,34) et que prophétisent
les paroles du Seigneur disant de sa mort en croix : "Pour moi, quand
j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tous les hommes" (Jean 12,
32 grec). Toutes les fois que le sacrifice de la croix par lequel le Christ
notre pâque a été immolé (1 Cor 5,7) se célèbre sur l'autel, l'œuvre de
notre Rédemption s'opère. En même temps, par le sacrement du pain eucharistique,
est représentée et réalisée l'unité des fidèles qui, dans le Christ, forment
un seul corps (cf. 1 Cor. 10, 17). A cette union avec le Christ, qui est
la lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers
qui nous tendons, tous les hommes sont appelés.
Une fois achevée l’œuvre que le Père avait chargé son Fils d'accomplir
sur la terre (cf. Jean 17, 4), le jour de Pentecôte, l'Esprit Saint fut
envoyé qui devait sanctifier l'Eglise en permanence et procurer ainsi
aux croyants, par le Christ, dans l'unique esprit, l'accès auprès du Père
(cf. Eph. 2, 18). C'est lui, l'Esprit de vie, la source d'eau jaillissante
pour la vie éternelle (cf. Jean 4, 14 ; 7, 38-39), par qui le Père donne
la vie aux hommes que le péché avait fait mourir, en attendant de ressusciter
dans le Christ leur corps mortel (cf. Rom.8, 10-11). L'Esprit habite dans
l'Eglise et dans le cœur des fidèles comme dans un temple (cf. 1 Cor.
3, 16 ; 6, 19), en eux il prie et atteste leur condition de fils de Dieu
par adoption (cf. Gal. 4, 6 ; Rom. 8, 15-16 et 26).Cette Eglise qu'il
introduit dans la vérité tout entière (cf. Jean 16, 13), et à laquelle
il assure l'unité dans la communion et le service, il l'équipe et la dirige
grâce à la diversité des dons hiérarchiques et charismatiques , il l'orne
de ses fruits (cf. Eph. 4, 11-12 ; 1 Cor. 12, 4 ; Gal. 5, 22). Par la
vertu de l'Evangile, il rajeunit l'Eglise et il la renouvelle sans cesse,
l'acheminant à l'union parfaite avec son époux L'Esprit et l'Epouse, en
effet, disent au Seigneur Jésus : "Viens" (cf. Apoc. 22, 17).
Ainsi l'Eglise universelle apparaît comme un "peuple qui tire
son unité de l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint".
Concile Vatican II – Constitution dogmatique sur l’Eglise
n°2-4
21 Novembre 1964
|
19 juin 2011
Fort Neuf de Vincennes
Retour en haut de la page
|
Le Fils, le Père et l’Esprit Saint
« La grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le
Père et la communion de l’Esprit Saint soit avec vous ! »
Dans cette simple phrase qui clôture la seconde épître aux Corinthiens
(13,13) saint Paul résume toute la foi chrétienne dans la Sainte Trinité :
l’unicité de la divinité dans la diversité des Personnes.
Au fil de l’histoire de l’Eglise différentes hérésies ont vu le jour,
la plupart d’entre elles attaque ce principe d’un seul Dieu en trois personnes,
soit en doutant de la divinité du Fils ou du Saint Esprit (voire des deux)
soit en confondant les personnes en une seule dont le nom changerait en
fonction des actions menées, soit encore en les différenciant tellement
qu’elles en deviennent trois dieux distincts. Les documents du magistère
depuis le début jusqu’à aujourd’hui ne cessent de rappeler cette révélation
fondamentale dans les professions de foi de l’Eglise : de toute éternité
le Fils est engendré par le Père et l’Esprit procède du Père et du Fils.
Ces hérésies ne sont pas localisées au début seulement de l’histoire
de l’Eglise, de nos jours encore des théories s’élaborent en détruisant
tel ou tel point de la foi chrétienne ; il est important de se rappeler
la phrase de saint Paul et de la proclamer.
La grâce de notre Seigneur Jésus Christ est le don de sa vie pour
le salut de l’humanité, un don qui ne demande rien en échange, il est
venu restaurer la relation entre le Père et les hommes ; Lui, le
Fils éternel du Père ‘ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement
le rang qui l'égalait à Dieu.’ (Philippiens 2,6) Il choisit de devenir
pleinement homme pour devenir notre intercesseur auprès de son Père ;
devenu semblable à nous, Il nous rend semblables à Lui.
L’amour de Dieu le Père pour les hommes est infini : « en
envoyant son propre Fils avec une chair semblable à celle du péché et
en vue du péché, il a condamné le péché dans la chair. » (Romains
8,3) Le peuple de Dieu, descendant d’Abraham, éclairé par les prophètes
exprimait cet amour de Dieu à tous les autres peuples et en même temps
se préparait à la venue du Messie pour annoncer à toute l’humanité qu’elle
était adoptée comme héritière du Royaume, fils et filles du Père, frères
et sœurs du Fils.
La communion de l’Esprit Saint est l’union que nous avons avec
la divinité, comme « le Fils est dans le Père et le Père dans
le Fils » (Jean 14,11) Cette union guide nos pas dans notre vie
et l’Esprit nous inspire le chemin pour être dans le Fils et dans le Père
(cf. 1 Jean 2,24)
Nous entendons la phrase de saint Paul au début de la messe, juste après
le signe de la croix qui est le rappel de notre Baptême, en répondant
un ‘Amen’ ferme et sincère, nous professons cette Trinité, unique
Dieu en trois Personnes.
Père JeanPaul Bouvier
aumônier du Fort Neuf de Vincennes
|
11 juin 2017
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°946
|
Professer et confesser la foi
Dans cette période de l’année, des célébrations se multiplient qu’elles
soient sacramentelles comme les Baptêmes, les premières Communions, les
Confirmations, les Mariages ou non sacramentelles comme les Professions
de foi. Dans tous les cas la présence agissante de Dieu Trinité, Père,
Fils et Esprit est fermement affirmée.
Professer la foi, c’est dire : « JE
crois » devant les autres, c’est une démarche personnelle
où je m’engage conformément aux promesses de mon Baptême à vivre selon
les préceptes de l’Evangile ; une foi purement intellectuelle ne
pourrait pas tenir, elle s’accompagne obligatoirement d’une vie en harmonie
avec ce que j’affirme : « Montre-moi donc ta foi sans les
œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. »
(Jacques 2,18) Le témoignage que nous donnons est validé par des gestes
et des actions inspirés par l’Esprit Saint
Confesser la foi, c’est dire « NOUS
croyons » avec les autres et dans ce cas, j’affirme
adhérer à la foi avec et dans l’Eglise ; malgré mon manque personnel
de foi, je fais confiance à l’Eglise instituée dépositaire de l’enseignement
de la foi par le Christ lorsqu’il dit à ses Apôtres : « Allez !
De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom
du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout
ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à
la fin du monde. » (Matthieu 28,19-20)
Les deux sont intimement liés :
- confesser la foi m’entraîne à professer la foi avec confiance par
la grâce qui donne la force de l’Esprit Saint
- professer la foi m’invite à célébrer le Père avec les autres et à
prendre conscience que je fais partie d’un peuple dont le pasteur est
le Fils
Lorsque nous disons ensemble le « Je crois en Dieu »,
nous devons donc être très attentifs aux paroles que nous prononçons –
et ce n’est pas toujours le cas – car chacune d’elles est importante et
mérite que nous nous y attardions ; elles engagent notre vie quotidienne
avec le Seigneur. Cette phrase : « Je crois en un seul Dieu »
(symbole de Nicée-Constantinople) est la première affirmation d’un SEUL
Dieu qui est détaillée par la suite en trois personnes : « Je
crois au Père Créateur… Je crois au Fils engendré… Je crois en l’Esprit
Saint procédant du Père et du Fils… »
Le dimanche après la Pentecôte, l’Eglise propose de méditer plus attentivement
sur le mystère de la Sainte Trinité pour que chacun puisse dire « Je
crois » à la face du monde avec sincérité et enthousiasme.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
|
7 juin 2020
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1154
|
Un seul Dieu !
Voici la foi catholique : nous vénérons un Dieu dans la Trinité
et la Trinité dans l'unité, sans confondre les Personnes, sans diviser
la substance autre est en effet la Personne du Père, autre celle
du Fils, autre celle du Saint Esprit ; mais le Père, le Fils et
le Saint Esprit ont une même divinité, une gloire égale, une même
éternelle majesté. Comme est le Père, tel est le Fils, tel le Saint
Esprit incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint Esprit
; immense est le Père, immense le Fils, immense le Saint Esprit
; éternel est le Père, éternel le Fils, éternel le Saint Esprit
; et cependant, ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel
; ni non plus trois incréés, ni trois immenses, mais un incréé et
un immense. De même, tout-puissant est le Père, tout-puissant le
Fils, tout-puissant le Saint Esprit ; et cependant, ils ne sont
pas trois tout-puissants, mais un tout-puissant. Ainsi le Père est
Dieu, le Fils est Dieu, le Saint Esprit est Dieu ; et cependant,
ils ne sont pas trois dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est Seigneur,
le Fils est Seigneur, le Saint Esprit est Seigneur ; et cependant
ils ne sont pas trois seigneurs, mais un Seigneur car, de même que
la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chacune des Personnes
en particulier est Dieu et Seigneur, de même la religion catholique
nous interdit de dire qu'il y a trois dieux ou trois seigneurs.
Symbole d’Athanase (# 450)
Ce que nous croyons de ta gloire, parce que tu nous l’as révélé,
nous le croyons pareillement, et de ton Fils et du Saint Esprit ;
et quand nous proclamons notre foi au Dieu éternel et véritable,
nous adorons en même temps chacune des personnes, leur unique nature,
leur égale majesté.
(Préface de la sainte Trinité)
|
Entre ces deux textes, l’un du début de la réflexion de l’Eglise et le
second de la liturgie romaine actuelle, une identité profonde apparaît
malgré les différences de langage. La foi de l’Eglise n’a pas varié
d’un iota depuis les origines, elle s’est précisée sur de nombreux points
mais elle reste intangible.
Le Fils incarné fait cette révélation à ses Apôtres : il est avec
le Père de toute éternité : « Glorifie-moi auprès de toi,
Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. »
(Jean 17,5) ; « Le Père et moi, nous sommes UN. »
(Jean 10,30) et c’est uni au Père que le Fils envoie l’Esprit Saint :
« il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en
vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je
vous l’enverrai. » (Jean 16,7)
Cette révélation ne peut être comprise et appliquée par les Apôtres puis
par toute l’Eglise que par la grâce de l’Esprit Saint venant du Père et
du Fils : « Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. » (Jean 16,13)
Si nous croyons à l’Esprit Saint qui vient du Père et du Fils, comme
l’indique le symbole d’Athanase, nous pourrons contempler Dieu Trinité
dans toute sa Gloire éternelle.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
|
4 juin 2023
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1325
|
« Ce que nous croyons de ta gloire, parce que tu nous l’as révélé,
nous le croyons pareillement, et de ton Fils et du Saint Esprit ;
et quand nous proclamons notre foi au Dieu éternel et véritable, nous
adorons en même temps chacune des personnes, leur unique nature, leur
égale majesté. » (Préface de la sainte Trinité)
Le Mystère de la Trinité
Dès le début du christianisme, la logique humaine a été choquée par la
formulation de cette équation divine ‘1 = 3’ et ‘3 = 1’.
Le Symbole des Apôtres exprime déjà cette Trinité en mettant une affirmation
de base : « Je crois en Dieu » ; ils le développent
ensuite en trois articles : le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Ce schéma est repris par le Symbole de Nicée-Constantinople en insistant
sur l’affirmation de départ : ‘Je crois en un seul Dieu’.
Pendant les premiers siècles de l’Eglise cette difficulté a resurgi de
façon chronique avec des épisodes aigus et l’apparition d’hérésies posant
des questions fondamentales : « Le Fils peut-il être Dieu
à l’égal du Père ? » ; « L’Esprit Saint est-il
Dieu ? » ; « Les trois personnes sont-elles
égales en divinité ? »
Au cours des siècles, l’Eglise a répondu à ces questions en convoquant
l’ensemble des évêques pour discerner la foi catholique telle qu’elle
est révélée dans les Ecritures et la prédication du Fils ; ce sont
les Conciles Œcuméniques, ils définissent ce qu’un chrétien doit croire
s’il désire appartenir à l’Eglise catholique. La foi catholique est un
bloc cohérent, personne ne peut prendre ce qui lui convient et rejeter
ce qui lui déplait sous peine de dénaturer le message.
En particulier sur le Mystère de la Sainte Trinité, l’Eglise n’a cessé
de revenir au fil des siècles sur cet aspect essentiel de la foi. Le pape Paul
VI reprenant l’ensemble de l’enseignement des Conciles écrit :
« Nous croyons donc au Père qui engendre éternellement le Fils,
au Fils, Verbe de Dieu, qui est éternellement engendré, au Saint Esprit,
Personne incréée qui procède du Père et du Fils comme leur éternel amour.
Ainsi en les trois Personnes divines, "également éternelles et semblablement
égales", surabondent et se consomment, dans la surexcellence et la
gloire propres à l'être incréé, la vie et la béatitude de Dieu parfaitement
"un, et toujours "on doit vénérer l'unité dans la Trinité et
la Trinité dans l'unité » (profession de foi du 30 juin 1968)
La plus simple des professions de foi est le signe de Croix, rappel de
celui que nous avons reçu au Baptême et que nous faisons – quelquefois
– un peu trop machinalement en entrant dans une église ou au début d’une
célébration. Dimanche, fête de la Sainte Trinité, essayons de le faire
avec foi et consciemment :
Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées
et que vous nous enseignez par votre Eglise, parce que vous ne pouvez
ni vous tromper, ni nous tromper. (Acte de foi)
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
|