Fête du Saint Sacrement du Corps
et du Sang du Christ
Année B

Exode 24,3-8 - Psaume 115 - Hébreux 9,11-15 - Marc 14,12-19.22-26

1

Forces Armées de Guyane

21juin 2003

La présence réelle de notre Seigneur Jésus-Christ

2

Brigade Franco-Allemande

14 juin 2009

Le mystère de l’Eucharistie (saint Thomas d'Aquin)

3

Fort Neuf de Vincennes

10 juin 2012

Présence de Dieu

4

Athies & Nesle

3 juin 2018

Présence réelle

5

6 juin 2021

Pour vous et la multitude

6

Maison Marie-Thérèse

2 juin 2024

Fête Dieu

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21 juin 2003

Forces Armées de Guyane

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La présence réelle de notre Seigneur Jésus-Christ dans le très saint Sacrement de l’Eucharistie

Chapitre 1

Le saint Concile enseigne et professe ouvertement et sans détour que, dans le vénérable Sacrement de la sainte Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est présent vraiment, réellement et substantiellement sous l’apparence de ces réalités sensibles. Il n’a’ a en effet aucune contradiction à ce que notre Sauveur siège lui-même toujours à la droite du Père dans les cieux, selon un mode d’existence qui est naturel, et à ce que néanmoins il nous soit, en d’autres lieux, sacramentellement présent en sa substance, dans un mode d’existence que nos mots peuvent sans doute à peine exprimer, mais que notre intelligence, éclairée par la foi, peut cependant reconnaître et que nous devons fermement croire comme une chose possible à Dieu.

C’est ainsi que tous nos prédécesseurs, qui ont vécu dans la véritable Eglise du Christ et qui ont traité de ce Sacrement très saint, ont professé très ouvertement que notre Rédempteur a institué ce Sacrement si admirable à la dernière Cène, lorsque après avoir béni le pain et le vin, il attesta en termes clairs et précis qu’il leur donnait son propre corps et son propre sang. Ces paroles rapportées par les saints évangélistes et répétées ensuite par saint Paul, comportant cette signification propre et très claire selon laquelle les Pères les ont comprises, c’est véritablement la plus indigne des hontes de voir quelques hommes opiniâtres et pervers les ramener faussement à des figures de style sans consistance et imaginaires, où se trouve niée la vérité du Corps et du Sang du Christ, contre le sentiment universel de l’Eglise.

Chapitre 4

Parce que le Christ, notre Rédempteur, a dit que ce qu’il offrait sous l’espèce du pain était vraiment son Corps, on a toujours eu dans l’Eglise de Dieu cette conviction que déclare de nouveau le saint Concile : par la consécration du pain et du vin s’opère le changement de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ et de toute la substance du vin en son Sang ; ce changement, l’Eglise catholique l’a justement et exactement appelé transsubstantiation.

Articles de condamnation

Canon 1 : Si quelqu’un nie que dans le très saint Sacrement de l’Eucharistie soient contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ et, par conséquent, le Christ tout entier, mais s’il dit qu’ils n’y sont qu’en signe ou en figure ou par leur vertu, qu’il soit anathème.

Canon 2 : Si quelqu’un dit que, dans le très saint Sacrement de l’Eucharistie, la substance du pain et du vin demeure avec le Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, et qu’il nie ce changement admirable et unique de toute la substance du pain en son Corps et toute la substance du vin en son Sang, tandis que demeurent les apparences du pain et du vin, changement que l’Eglise catholique appelle de manière très appropriée transsubstantiation, qu’il soit anathème.

Décret sur la très sainte Eucharistie
Concile de Trente (XIXème œcuménique) - 13ème session 11 octobre 1551

14 juin 2009

Brigade Franco-Allemande

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Le mystère de l’Eucharistie

Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s’est fait homme.

En outre, ce qu’il a pris de nous, il nous l’a entièrement donné pour notre salut. En effet, sur l’autel de la croix il a offert son corps en sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui ; et il a répandu son sang pour qu’il soit en même temps notre rançon et notre baptême : rachetés d’un lamentable esclavage, nous étions purifiés de tous nos péchés.

Et pour que nous gardions toujours la mémoire d’un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et du vin.

Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur ! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où on ne nous propose plus, comme dans l’Ancienne Alliance, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ?..

Aucun sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci : il efface les péchés, accroît les vertus et comble l’âme surabondamment de tous les dons spirituels !

Il est offert dans l’Eglise pour les vivants et les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous.

Enfin, personne n’est capable d’exprimer les délices de ce sacrement, puisqu’on y goûte la douceur spirituelle à sa source ; et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable que le Christ a montré dans sa passion.

Il voulait que l’immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C’est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, alors qu’il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa passion, l’accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable.

Saint Thomas d’Aquin
Lecture pour la fête du Corps et du Sang du Christ 57,1-4

10 juin 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Présence de Dieu

L’épisode de l’Exode se situe juste avant les prescriptions que Dieu donnera à Moïse pour la construction de la ‘Tente de la Rencontre’ premier véritable sanctuaire du peuple hébreu. Il n’y a pas encore de prêtres définis : « Il chargea quelques jeunes israélites d’offrir des holocaustes et d’immoler au Seigneur de jeunes taureaux en sacrifice de paix. » (Exode 24,5) Le clergé constitué d’Aaron, frère de Moïse, puis de ses descendants directs sera instauré en même temps que la dédicace de la ‘Tente de la Rencontre’ (cf. Exode 40)

A l’époque de Jésus, le Temple de Jérusalem a succédé depuis le roi Salomon à l’édifice de toile de l’Exode, le clergé qui le dessert est nombreux, holocaustes et sacrifices sont offerts toute la journée. Le sang des bêtes sacrifiées est toujours mis à part et n’est jamais consommé. Les juifs viennent régulièrement en pèlerinage principalement lors des grandes fêtes de la Pâque, de la Pentecôte ou la fête des tentes. Les prêtres doivent offrir des sacrifices dans le but de se purifier afin d’exercer leur service devant Dieu.

Lorsque Jésus dit : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6,54) ses disciples sont choqués, le sang était considéré comme le siège de l’âme et l’idée de manger de la chair humaine révulsait les auditeurs. « Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui. » (Jean 6,66)

Lors de la Cène, le Christ éclaircit cette prédication il offre son propre Corps, il va verser son propre Sang et il donne aux Apôtres un signe en changeant le pain de la Pâque et la coupe de vin du Messie en son Corps et son Sang : « Ceci est mon Corps. » (Marc 14,22)« Ceci est mon Sang, le sang de l’Alliance » (Marc 14,24) « Si quelqu'un nie que dans le très saint sacrement de l'Eucharistie soient contenus vraiment, réellement et substantiellement le corps et le sang conjointement avec l'âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ et, par conséquent, le Christ tout entier, mais s'il dit qu'ils n'y sont qu'en signe ou en figure ou par leur vertu, qu'il soit anathème. » (Concile de Tente 13ème session – 11 octobre 1551 : Décret sur la très sainte Eucharistie canon 1)

Le Fils de Dieu a fait le don de sa vie terrestre pour le pardon des péchés, mais son sacrifice est fait perpétuellement dans le Temple Céleste devant le Père (cf. Hébreux 9,11-12) et c’est à ce sacrifice que nous participons lorsque nous reconnaissons la présence réelle du Christ dans l’hostie consacrée qui nous est donnée. De même lorsque nous prenons un temps de prière devant le tabernacle ou devant une hostie exposée dans un ostensoir.

La fête ancestrale du ‘Saint Sacrement’ nous rappelle cette présence du Fils de Dieu parmi nous, il n’a pas quitté l’humanité lors de l’Ascension mais il l’a fait entrer dans le Royaume avec lui et il reste présent selon sa parole « Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin de l'âge. » (Matthieu 28,20)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

3 juin 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1014

Présence réelle

Le grand péché des Samaritains pour les juifs est d’avoir érigé sur le mont Garizim un Temple pour Dieu : « Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » (Jean 4,20) Dieu ne saurait être présent à plusieurs endroits et la ‘Gloire du Seigneur’ (Shekina) réside à Jérusalem dans le Saint de saints du Temple où – à l’origine – se trouvait le Trône de Dieu (l’Arche d’Alliance). Là seulement les sacrifices et holocaustes pouvaient être offerts à Dieu.

Le Fils éternel ne répond pas directement à la question implicite de la Samaritaine, il lui dit : « les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » (Jean 4,23-24). Le culte de latrie n’a pas besoin d’un lieu particulier pour être reçu et agréé par le Père : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. » (Psaume 50[51],19)

Ainsi le Christ fait comprendre un passage essentiel de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance : ce n’est plus le lieu où réside Dieu où de nombreux sacrifices étaient offerts qui est unique mais un seul sacrifice offert par le Fils dans tous les lieux où des fidèles font mémoire de la Cène : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jean 6,56). Saint Paul explicite cette phrase du Seigneur pour les communautés chrétiennes primitives : « Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. […] Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur. » (1Corinthiens 11,26.29)

L’adoration ‘en esprit et vérité’ du Père passe par le Fils et le prêtre propose ce – bref – temps au croyants : ‘Par Lui, avec Lui  et en Lui, à Toi, Dieu le Père tout Puissant toute adoration et toute gloire’. L’assemblée reconnaît la présence du Fils dans son Corps et dans son Sang par la réponse : ‘Amen’. De même, avant la communion : ‘Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde’. Et à avant de donner l’hostie consacrée : ‘Le Corps du Christ

Ecoutons saint Paul et prenons le temps de discerner le Corps du Christ qui livré pour nous !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

6 juin 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1221

Pour vous et pour la multitude

Depuis près de vingt siècles cette formule, ou une expression équivalente, est utilisée dans toutes les langues lors de la Consécration du pain et du vin dont les substances deviennent celles du Corps et du sang de Note Seigneur Jésus Christ.

Depuis près de vingt siècles, les chrétiens ont entendu cette formule et ont pris pour eux ce pour vous. Si les croyants sont tous inclus dans cette locution, à qui s’adresse donc le reste de la phrase pour beaucoup ?

Deux interprétations sont possibles

La première, plus restrictive, est de considérer que le pour vous ne s’adresse qu’aux participants locaux de la messe célébrée, c’est à dire la petite communauté présente dans l’endroit au moment  de la Consécration. Le Pour beaucoup englobe alors tous les participants à la messe dans d’autres lieux ou dans d’autres temps.

La seconde, plus universelle, considère que tous les participants à la messe, où qu’ils soient, à quelque époque qu’ils aient vécu, sont inclus dans le pour vous et que le pour beaucoup s’adresse à tous les autres, ceux qui n’ont pas eu la chance de connaître le message du Fils de Dieu, soit par ignorance (c’est le cas en particulier de tous ceux qui ont vécu avant que le Fils se fût incarné) soit par refus ou par méconnaissance.

Il y a  un peu des deux, et cela est pour nous une source de méditation. Chacun d’entre nous a la chance de pouvoir rencontrer son Seigneur et de le reconnaître dans le pain et le vin eucharistiés. Cela nous conduit à changer de vie et changer notre cœur pour ne pas être spirituellement identiques avant et après avoir reçu le Corps du Christ, pour laisser s’exprimer cet homme nouveau que nous avons revêtu au Baptême.

 « Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par mes œuvres que je te montrai ma foi » dit saint Jacques dans sa lettre. Que ce soit notre devise.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

2 juin 2024

Maison Marie-Thérèse

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n°1388

Fête-Dieu

La réforme liturgique qui a suivi le Concile Vatican II a proposé un changement de nom pour ce dimanche qui suit la fête de la Pentecôte, il est désormais désigné comme ‘Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ’. Cette appellation gagne en précision sur l’objectif de cette journée : il s’agit d’honorer et de méditer le mystère de la Sainte Eucharistie, alors que la formule lapidaire de ‘Fête-Dieu’ met davantage l’accent sur la présence de Dieu dans cette hostie consacrée offerte ainsi à la vénération et à l’adoration populaire. Deux aspects du même don fait par le Christ à ses disciples.

Si les noms changent le but de cette fête reste le même, un rappel fort de la foi de l’Eglise Catholique dans la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Les premières communautés célébraient la messe et gardaient les morceaux de pain consacré pour qu’ils soient portés juste après la messe aux chrétiens qui n’avaient pas pu se rendre physiquement à la célébration. A l’origine ce geste était effectué juste après la messe ; pour des raisons pratiques des délais devenaient parfois nécessaires, l’habitude fut prise de garder les hosties consacrées – pour les malades – dans l’église.

La question s’est posée de savoir si les hosties devenues le Corps du Christ pendant l’office continuaient à l’être en dehors de celles envoyées immédiatement aux absents. En d’autres termes, la communion au Corps du Christ est-elle uniquement spirituelle ou est-elle également matérielle ?

Avant le Concile Vatican II, le mystère de l’Eucharistie et de la présence réelle du Christ dans l’hostie avait atteint un tel point que les commandements de l’Eglise demandaient aux fidèles de communier au moins une fois par an notamment à Pâques ; pendant les messes, les chrétiens baissaient la tête et ne regardaient pas l’hostie ou le calice pendant les élévations car « Nul ne peut voir Dieu sans mourir » !

A l’inverse, constatant que le tabernacle qui contient le Corps du Christ est de plus en plus ignoré lorsqu’ils entrent dans les lieux de célébrations et la désinvolture avec laquelle les chrétiens communient aujourd’hui, la question se pose de leur perception de la réalité de la présence du Christ sous l’apparence du pain et du vin.

Profitons de cette Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ : c’est une occasion pour chacun d’entre nous pour faire le point sur la foi que nous mettons en ce Sacrement. Dieu se donne dans l’Eucharistie : « Prenez mangez, prenez buvez ! » nous dit-il, acceptons avec foi ce cadeau et nous pourrons répondre avec enthousiasme  ; « Je ne suis pas digne, mais dit seulement une parole et je serai guéri ! » pour communier avec joie et ferveur.

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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