21 juin 2003
Forces Armées de Guyane
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La présence réelle de notre Seigneur Jésus-Christ
dans le très saint Sacrement de l’Eucharistie
Chapitre 1
Le saint Concile enseigne et professe ouvertement et sans détour que,
dans le vénérable Sacrement de la sainte Eucharistie, après la consécration
du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme,
est présent vraiment, réellement et substantiellement sous l’apparence
de ces réalités sensibles. Il n’a’ a en effet aucune contradiction à ce
que notre Sauveur siège lui-même toujours à la droite du Père dans les
cieux, selon un mode d’existence qui est naturel, et à ce que néanmoins
il nous soit, en d’autres lieux, sacramentellement présent en sa substance,
dans un mode d’existence que nos mots peuvent sans doute à peine exprimer,
mais que notre intelligence, éclairée par la foi, peut cependant reconnaître
et que nous devons fermement croire comme une chose possible à Dieu.
C’est ainsi que tous nos prédécesseurs, qui ont vécu dans la véritable
Eglise du Christ et qui ont traité de ce Sacrement très saint, ont professé
très ouvertement que notre Rédempteur a institué ce Sacrement si admirable
à la dernière Cène, lorsque après avoir béni le pain et le vin, il attesta
en termes clairs et précis qu’il leur donnait son propre corps et son
propre sang. Ces paroles rapportées par les saints évangélistes et répétées
ensuite par saint Paul, comportant cette signification propre et très
claire selon laquelle les Pères les ont comprises, c’est véritablement
la plus indigne des hontes de voir quelques hommes opiniâtres et pervers
les ramener faussement à des figures de style sans consistance et imaginaires,
où se trouve niée la vérité du Corps et du Sang du Christ, contre le sentiment
universel de l’Eglise.
Chapitre 4
Parce que le Christ, notre Rédempteur, a dit que ce qu’il offrait
sous l’espèce du pain était vraiment son Corps, on a toujours eu dans l’Eglise de Dieu cette conviction que déclare de nouveau
le saint Concile : par la consécration du pain et du vin s’opère
le changement de toute la substance du pain en la substance du Corps du
Christ et de toute la substance du vin en son Sang ; ce changement,
l’Eglise catholique l’a justement et exactement appelé transsubstantiation.
Articles de condamnation
Canon 1 : Si quelqu’un nie que dans le très saint Sacrement
de l’Eucharistie soient contenus vraiment, réellement et substantiellement
le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur
Jésus-Christ et, par conséquent, le Christ tout entier, mais s’il dit
qu’ils n’y sont qu’en signe ou en figure ou par leur vertu, qu’il soit
anathème.
Canon 2 : Si quelqu’un dit que, dans le très saint Sacrement
de l’Eucharistie, la substance du pain et du vin demeure avec le Corps
et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, et qu’il nie ce changement
admirable et unique de toute la substance du pain en son Corps et toute
la substance du vin en son Sang, tandis que demeurent les apparences du
pain et du vin, changement que l’Eglise catholique appelle de manière
très appropriée transsubstantiation, qu’il soit anathème.
Décret sur la très sainte Eucharistie
Concile de Trente (XIXème œcuménique) - 13ème session
11 octobre 1551
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14 juin 2009
Brigade Franco-Allemande
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Le mystère de l’Eucharistie
Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité,
a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s’est fait homme.
En outre, ce qu’il a pris de nous, il nous l’a entièrement donné pour
notre salut. En effet, sur l’autel de la croix il a offert son corps en
sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui ; et il
a répandu son sang pour qu’il soit en même temps notre rançon et notre
baptême : rachetés d’un lamentable esclavage, nous étions purifiés
de tous nos péchés.
Et pour que nous gardions toujours la mémoire d’un si grand bienfait,
il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les
dehors du pain et du vin.
Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli
de douceur ! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet
où on ne nous propose plus, comme dans l’Ancienne Alliance, de manger
la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ?
Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ?..
Aucun sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci :
il efface les péchés, accroît les vertus et comble l’âme surabondamment
de tous les dons spirituels !
Il est offert dans l’Eglise pour les vivants et les morts afin de
profiter à tous, étant institué pour le salut de tous.
Enfin, personne n’est capable d’exprimer les délices de ce sacrement,
puisqu’on y goûte la douceur spirituelle à sa source ; et on y célèbre
la mémoire de cet amour insurpassable que le Christ a montré dans sa passion.
Il voulait que l’immensité de cet amour se grave plus profondément
dans le cœur des fidèles. C’est pourquoi à la dernière Cène, après avoir
célébré la Pâque avec ses disciples, alors qu’il allait passer de ce monde
à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa
passion, l’accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand
de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse,
il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable.
Saint Thomas d’Aquin
Lecture pour la fête du Corps et du Sang du Christ 57,1-4
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10 juin 2012
Fort Neuf de Vincennes
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Présence de Dieu
L’épisode de l’Exode se situe juste avant les prescriptions que Dieu
donnera à Moïse pour la construction de la ‘Tente de la Rencontre’
premier véritable sanctuaire du peuple hébreu. Il n’y a pas encore de
prêtres définis : « Il chargea quelques jeunes israélites
d’offrir des holocaustes et d’immoler au Seigneur de jeunes taureaux en
sacrifice de paix. » (Exode 24,5) Le clergé constitué d’Aaron,
frère de Moïse, puis de ses descendants directs sera instauré en même
temps que la dédicace de la ‘Tente de la Rencontre’ (cf. Exode
40)
A l’époque de Jésus, le Temple de Jérusalem a succédé depuis le roi Salomon
à l’édifice de toile de l’Exode, le clergé qui le dessert est nombreux,
holocaustes et sacrifices sont offerts toute la journée. Le sang des bêtes
sacrifiées est toujours mis à part et n’est jamais consommé. Les juifs
viennent régulièrement en pèlerinage principalement lors des grandes fêtes
de la Pâque, de la Pentecôte ou la fête des tentes. Les prêtres doivent
offrir des sacrifices dans le but de se purifier afin d’exercer leur service
devant Dieu.
Lorsque Jésus dit : « Qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. »
(Jean 6,54) ses disciples sont choqués, le sang était considéré comme
le siège de l’âme et l’idée de manger de la chair humaine révulsait les
auditeurs. « Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent,
et ils n'allaient plus avec lui. » (Jean 6,66)
Lors de la Cène, le Christ éclaircit cette prédication il offre son propre
Corps, il va verser son propre Sang et il donne aux Apôtres un signe en
changeant le pain de la Pâque et la coupe de vin du Messie en son Corps
et son Sang : « Ceci est mon Corps. » (Marc 14,22)« Ceci
est mon Sang, le sang de l’Alliance » (Marc 14,24) « Si
quelqu'un nie que dans le très saint sacrement de l'Eucharistie soient
contenus vraiment, réellement et substantiellement le corps et le sang
conjointement avec l'âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ
et, par conséquent, le Christ tout entier, mais s'il dit qu'ils n'y sont
qu'en signe ou en figure ou par leur vertu, qu'il soit anathème. »
(Concile de Tente 13ème session – 11 octobre 1551 : Décret sur la
très sainte Eucharistie canon 1)
Le Fils de Dieu a fait le don de sa vie terrestre pour le pardon des
péchés, mais son sacrifice est fait perpétuellement dans le Temple Céleste
devant le Père (cf. Hébreux 9,11-12) et c’est à ce sacrifice que nous
participons lorsque nous reconnaissons la présence réelle du Christ dans
l’hostie consacrée qui nous est donnée. De même lorsque nous prenons un
temps de prière devant le tabernacle ou devant une hostie exposée dans
un ostensoir.
La fête ancestrale du ‘Saint Sacrement’ nous rappelle cette présence
du Fils de Dieu parmi nous, il n’a pas quitté l’humanité lors de l’Ascension
mais il l’a fait entrer dans le Royaume avec lui et il reste présent selon
sa parole « Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à
la fin de l'âge. » (Matthieu 28,20)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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3 juin 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1014
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Présence réelle
Le grand péché des Samaritains pour les juifs est d’avoir érigé sur le
mont Garizim un Temple pour Dieu : « Nos pères ont adoré
sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu
où il faut adorer est à Jérusalem. » (Jean 4,20) Dieu ne saurait
être présent à plusieurs endroits et la ‘Gloire du Seigneur’ (Shekina)
réside à Jérusalem dans le Saint de saints du Temple où – à l’origine
– se trouvait le Trône de Dieu (l’Arche d’Alliance). Là seulement
les sacrifices et holocaustes pouvaient être offerts à Dieu.
Le Fils éternel ne répond pas directement à la question implicite de
la Samaritaine, il lui dit : « les vrais adorateurs adoreront
le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche
le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité
qu’ils doivent l’adorer. » (Jean 4,23-24). Le culte de latrie
n’a pas besoin d’un lieu particulier pour être reçu et agréé par le Père :
« Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne
repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. » (Psaume
50[51],19)
Ainsi le Christ fait comprendre un passage essentiel de l’Ancienne à
la Nouvelle Alliance : ce n’est plus le lieu où réside Dieu où de
nombreux sacrifices étaient offerts qui est unique mais un seul sacrifice
offert par le Fils dans tous les lieux où des fidèles font mémoire de
la Cène : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure
en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jean 6,56). Saint Paul
explicite cette phrase du Seigneur pour les communautés chrétiennes primitives :
« Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous
buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il
vienne. […] Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement
s’il ne discerne pas le corps du Seigneur. » (1Corinthiens 11,26.29)
L’adoration ‘en esprit et vérité’ du Père passe par le Fils et
le prêtre propose ce – bref – temps au croyants : ‘Par Lui, avec
Lui et en Lui, à Toi, Dieu le Père tout Puissant toute adoration et toute
gloire’. L’assemblée reconnaît la présence du Fils dans son Corps
et dans son Sang par la réponse : ‘Amen’. De même, avant la
communion : ‘Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde’.
Et à avant de donner l’hostie consacrée : ‘Le Corps du Christ’
Ecoutons saint Paul et prenons le temps de discerner le Corps du Christ
qui livré pour nous !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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6 juin 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1221
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Pour vous et pour la multitude
Depuis près de vingt siècles cette formule, ou une expression équivalente,
est utilisée dans toutes les langues lors de la Consécration du pain et
du vin dont les substances deviennent celles du Corps et du sang de Note
Seigneur Jésus Christ.
Depuis près de vingt siècles, les chrétiens ont entendu cette formule
et ont pris pour eux ce pour vous. Si les croyants sont tous inclus
dans cette locution, à qui s’adresse donc le reste de la phrase pour
beaucoup ?
Deux interprétations sont possibles
La première, plus restrictive, est de considérer que le pour vous
ne s’adresse qu’aux participants locaux de la messe célébrée, c’est à
dire la petite communauté présente dans l’endroit au moment de la Consécration.
Le Pour beaucoup englobe alors tous les participants à la messe
dans d’autres lieux ou dans d’autres temps.
La seconde, plus universelle, considère que tous les participants à la
messe, où qu’ils soient, à quelque époque qu’ils aient vécu, sont inclus
dans le pour vous et que le pour beaucoup s’adresse à tous
les autres, ceux qui n’ont pas eu la chance de connaître le message du
Fils de Dieu, soit par ignorance (c’est le cas en particulier de tous
ceux qui ont vécu avant que le Fils se fût incarné) soit par refus ou
par méconnaissance.
Il y a un peu des deux, et cela est pour nous une source de méditation.
Chacun d’entre nous a la chance de pouvoir rencontrer son Seigneur et
de le reconnaître dans le pain et le vin eucharistiés. Cela nous conduit
à changer de vie et changer notre cœur pour ne pas être spirituellement
identiques avant et après avoir reçu le Corps du Christ, pour laisser
s’exprimer cet homme nouveau que nous avons revêtu au Baptême.
« Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par mes œuvres
que je te montrai ma foi » dit saint Jacques dans sa lettre.
Que ce soit notre devise.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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2 juin 2024
Maison Marie-Thérèse
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n°1388
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Fête-Dieu
La réforme liturgique qui a suivi le Concile Vatican II a proposé un
changement de nom pour ce dimanche qui suit la fête de la Pentecôte, il
est désormais désigné comme ‘Solennité du Saint Sacrement du Corps
et du Sang du Christ’. Cette appellation gagne en précision sur
l’objectif de cette journée : il s’agit d’honorer et de méditer le
mystère de la Sainte Eucharistie, alors que la formule lapidaire de ‘Fête-Dieu’
met davantage l’accent sur la présence de Dieu dans cette hostie consacrée
offerte ainsi à la vénération et à l’adoration populaire. Deux aspects
du même don fait par le Christ à ses disciples.
Si les noms changent le but de cette fête reste le même, un rappel fort
de la foi de l’Eglise Catholique dans la présence réelle du Christ dans
l’Eucharistie. Les premières communautés célébraient la messe et gardaient
les morceaux de pain consacré pour qu’ils soient portés juste après la
messe aux chrétiens qui n’avaient pas pu se rendre physiquement à la célébration.
A l’origine ce geste était effectué juste après la messe ; pour des
raisons pratiques des délais devenaient parfois nécessaires, l’habitude
fut prise de garder les hosties consacrées – pour les malades – dans l’église.
La question s’est posée de savoir si les hosties devenues le Corps du
Christ pendant l’office continuaient à l’être en dehors de celles envoyées
immédiatement aux absents. En d’autres termes, la communion au Corps du
Christ est-elle uniquement spirituelle ou est-elle également matérielle ?
Avant le Concile Vatican II, le mystère de l’Eucharistie et de la présence
réelle du Christ dans l’hostie avait atteint un tel point que les commandements
de l’Eglise demandaient aux fidèles de communier au moins une fois par
an notamment à Pâques ; pendant les messes, les chrétiens baissaient
la tête et ne regardaient pas l’hostie ou le calice pendant les élévations
car « Nul ne peut voir Dieu sans mourir » !
A l’inverse, constatant que le tabernacle qui contient le Corps du Christ
est de plus en plus ignoré lorsqu’ils entrent dans les lieux de célébrations
et la désinvolture avec laquelle les chrétiens communient aujourd’hui,
la question se pose de leur perception de la réalité de la présence du
Christ sous l’apparence du pain et du vin.
Profitons de cette Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du
Christ : c’est une occasion pour chacun d’entre nous pour faire le
point sur la foi que nous mettons en ce Sacrement. Dieu se donne dans
l’Eucharistie : « Prenez mangez, prenez buvez ! »
nous dit-il, acceptons avec foi ce cadeau et nous pourrons répondre avec
enthousiasme ; « Je ne suis pas digne, mais dit seulement
une parole et je serai guéri ! » pour communier avec joie
et ferveur.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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