30 mai 1999
Lycée Militaire d'Autun
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Le sacrifice du Christ
Les textes d'aujourd'hui sont presque ceux du Jeudi Saint, fête
de l'institution de l'Eucharistie, seule la première lecture, de
l'Ancien Testament, change. Cette dernière évoque la figure
du roi Melkisédek, grand prêtre du Seigneur à Salem
(l'antique Jérusalem).
Il y a donc un lien très étroit entre le Jeudi Saint, la
Cène, et cette fête du Corps et du Sang de Notre Seigneur.
Si nous sommes attentifs aux paroles de la consécration, elles
ne se présentent pas comme la chair qui nous est donnée
à manger et le sang qui nous est donné à boire, elles
sont plus explicites : "Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps
livré pour vous."; Prenez et buvez-en tous, ceci est mon sang
versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés."
Il ne s'agit pas seulement du Corps et du Sang du Christ, il s'agit du
CORPS LIVRE et du SANG VERSE POUR NOUS. Cela change le sens même
des mots. Les chrétiens ne sont pas anthropophages comme l'ont
pensé certains romains aux premiers siècles, ce n'est pas
de la chair humaine ou du sang humain que nous recevons, c'est le Corps
et le Sang divins de Jésus-Christ.
Sous l'apparence du pain est du vin, nous recevons le sacrifice du Christ
de son corps livré et de son sang versé, nous communion
à la substance divine même. Comme le dit une des oraison
après la communion : "fais que nous devenions ce que nous
avons reçu", nous participons à la divinité
par notre communion.
Comme dans l'Eden où nos parents étaient sans dissimulation
devant Dieu, comme Moïse qui parlait face à face avec Dieu,
nous sommes dans la pleine vision de Dieu lorsque nous adorons le Saint
Sacrement, qu'il soit exposé ou dans la tabernacle, mais nos yeux
humains sont insuffisants pour y distinguer toute la gloire qui en émane,
il faut les yeux de la foi.
L'adoration doit nous renvoyer à notre vie courante, quotidienne,
rappelons-nous l'épître de Saint Jean : "Celui qui n'aime
pas son frère qu'il voit, est incapable d'aimer Dieu qu'il ne voit
pas". Alors l'adoration légitime que nous faisons à
toutes les messes, ou devant le Saint Sacrement, nous envoie en mission
: cette pleine vision de la gloire de Dieu dans la foi, nous entraine
à la pleine vision de l'Esprit qui est en nos frères images
de Dieu.
Pour nous aussi, il est important de nous souvenir que nous sommes "tabernacle"
du Christ, lorsque nous avons reçu la communion nous montrons Dieu
à nos contemporains, soyons réellement présence joyeuse
et heureuse du Christ dans le monde.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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25 mai 2008
Brigade Franco-Allemande
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La Manne
Dans le court passage du Deutéronome, Moïse rappelle par deux fois que
la Manne donnée aux hébreux dans le désert était une nourriture inconnue
des pères, et pourtant ils s’en sont nourris pendant 40 ans ! Cela
leur a permis de survivre pendant la durée de l’Exode ; une fois
arrivés au pays de Canaan, la manne cessa de venir le lendemain de la
première Pâques en ce pays (cf. livre de Josué 4,12)
Jésus évoque cette période de la vie du peuple hébreux pour mieux leur
faire comprendre ce dont il parle, sa Chair et son Sang sont mieux que
cet aliment miraculeux donné à leur pères ; cette nourriture là donne
la Vie éternelle.
Lors de la Cène, le Christ reprend les mêmes expressions sans que ses
disciples comprennent davantage le sens profond de ses paroles ;
sans doute ont-ils été étonnés des mots ‘Chair’ et ‘Sang’
employés par le Seigneur, mais ils ont surtout retenu l’aspect partage
du pain et du vin, peut-être certains ont-ils pensé à la rencontre entre
Abraham et Melchisédech (cf. livre de la Genèse ch. 14) mais ils ne s’y
sont pas arrêtés.
Après la Pentecôte, le texte du livre des Actes des Apôtres insiste sur
le fait que les disciples étaient fidèles à la prière et à la ‘fraction
du pain’ prouvant ainsi qu’ils se rassemblaient pour vivre ensemble
la Cène que le Seigneur avait instituée la veille de sa Crucifixion ;
Saint Paul parle également dans ses lettres de ces rassemblements pour
partager la ‘Chair’ et le ‘Sang’ du Seigneur et invite les
participants à le faire dignement et avec foi.
A la suite des textes bibliques, les documents de l’Eglise, en particulier
lors des Conciles locaux ou œcuméniques, soulignent l’importance de cette
célébration que le Christ a dit de faire en mémoire de lui.
Aujourd’hui encore, en participant à la messe nous vivons cet instant
extraordinaire où le Christ dit ‘Ceci est mon Corps’ et ‘Ceci
est mon Sang’ mais nous pourrions nous poser les deux questions primordiales :
- Est-ce que je comprends mieux que les Apôtres le soir de la Cène ?
- Est-ce que je communie dignement selon les critère de saint Paul ?
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse militaire
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26 juin 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Transsubstantiation
Ce dimanche consacré au Saint Sacrement permet de rappeler aux chrétiens
catholiques l’importance fondamentale du sacrifice eucharistique et de
la communion : quels que soient le lieu et l’époque nous partageons
le Corps du Christ en participant à la Cène où Jésus a changé le pain
et le vin en son Corps et son Sang : « Or, tandis qu'ils
mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna aux disciples
en disant : "Prenez, mangez, ceci est mon corps." Puis,
prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant :
"Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance,
qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. »
( Matthieu 26,26-28) La présence réelle du Christ dans le pain et le vin
consacrés est un élément de foi intangible dans l’Eglise.
S’il est nécessaire pour la consécration des espèces qu’il y ait du pain
et du vin, il n’est pas indispensable pour les fidèles de communier systématiquement
au Corps et au Sang : « Le Christ est, en effet,
tout entier sous l'espèce du pain et sous la moindre parcelle de cette
espèce, tout entier sous l'espèce du vin et sous toutes ses parties »
(Concile de Trente (1545-1565) 13ème session (11 octobre 1551) :
décret sur la Très Sainte Eucharistie ch. 3) En recevant la communion
par une seule des deux espèces le chrétien communie au Christ aussi totalement
que sous les deux espèces.
Cette présence toute particulière du Christ dans son Corps et dans son
Sang est permanente, les espèces consacrées doivent être conservées avec
respect et dévotion : « Il ne reste donc aucune raison de
douter que tous les fidèles, selon la coutume reçue depuis toujours dans
l'Eglise catholique, doivent rendre, en vénérant le très saint sacrement,
le culte de latrie dû au vrai Dieu. En effet, ce n'est pas parce qu'il
a été institué par le Christ notre Seigneur comme nourriture qu'on doit
moins l'adorer. Nous croyons qu'en lui est présent ce même Dieu dont le
Père éternel a dit, en l'introduisant dans le monde "Et que tous
les anges de Dieu l'adorent "(Néhémie 1,6 ; Psaume 97,7) »(Concile
de Trente (1545-1565) 13ème session (11 octobre 1551) : décret sur
la Très Sainte Eucharistie ch. 5) Les hosties consacrées seront portées
aux malades pour leur santé spirituelle et manifester leur communion avec
l’église locale.
Aujourd’hui, instruits par ces textes qui précisent l’importance de ce
Sacrement, nous devons y penser lorsque nous nous avançons pour recevoir
la communion en évitant deux écueils principaux. Le premier était ce qui
était vécu avant le Concile Vatican II, la communion était devenue si
sacrée que les fidèles ne la recevaient que rarement tout en allant à
la messe les dimanches et jours de fêtes au point que l’un des commandements
de l’Eglise devait ordonner : « Ton Créateur tu recevras
au moins à Pâques humblement » (4ème commandement de l’Eglise)
pour que les chrétiens communient une fois par an ! Le second écueil
est l’inverse du précédent, la communion devient si fréquente que les
fidèles la reçoivent quelquefois sans discernement, comme un geste obligé
de la messe identique aux signes de croix initial et final. Pourtant la
personne qui donne la communion précise « Le Corps du Christ »
et la réponse est un acquiescement : « Amen » Ce
mot est-il suffisamment pensé et médité ?
« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas
communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion
au corps du Christ? »(1 Corinthiens 10,16)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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22 juin 2014
Secteur Vermandois
n° 758
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‘Fête-Dieu’
Le dimanche qui suit la Pentecôte, célébrant l’effusion de l’Esprit Saint
sur les personnes présentes dans le Cénacle, l’Eglise Catholique fête
la Sainte Trinité qui rappelle aux chrétiens leur foi en Dieu unique en
trois personnes distinctes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint ;
le dimanche suivant a lieu la solennité du ‘Saint Sacrement du Corps
et du Sang du Seigneur’ que la dévotion populaire a justement appelée
‘Fête-Dieu’ manifestant ainsi, par les processions du Saint Sacrement,
sa foi en Jésus, incarnation de la deuxième Personne de la Sainte Trinité :
le Fils coéternel au Père.
La foi en la présence réelle était affirmée par la solennité de ces processions
en des époques où la communion eucharistique était peu fréquente ;
en se référant à saint Paul : « Et celui qui aura mangé le
pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du
corps et du sang du Seigneur. » (1Corinthiens 11,27) les croyants
– tout en allant à la messe tous les dimanches et fêtes d’obligation –
ne s’approchaient de la Sainte Table que quelques fois par an, après s’être
confessé et avoir reçu l’absolution afin d’être en ‘état de grâces’
au moment où ils recevraient le Corps du Christ.
Les temps ont changé et la pratique d’une communion fréquente déjà désirée
et prêchée par saint Pie X (1903-1914) est reprise et développée par le
Concile Vatican II (1963-1965) : « On recommande fortement
cette parfaite participation à la messe qui consiste en ce que les fidèles,
après la communion du prêtre, reçoivent le Corps du Seigneur avec des
pains consacrés à ce même sacrifice. » (Sacrosanctum Concilium
n°55) Mais cette communion fréquente a entraîné une diminution des actes
de dévotion et d’adoration dus à Jésus-Hostie.
La Fête-Dieu, fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang de Notre Seigneur,
est encore plus importante à célébrer pour nous rappeler la force des
paroles de Jésus reprise dans la consécration des espèces : « Ceci
est mon Corps… Ceci est mon Sang… » : le Fils du Père devient
réellement présent sur l’autel et reste, réellement présent, dans le pain
et le vin consacrés auxquels le croyant doit adoration : « Tous
les fidèles, selon la coutume reçue depuis toujours dans l'Eglise catholique,
doivent rendre, en vénérant le très saint sacrement, le culte de latrie
dû au vrai Dieu. » (Concile de Trente, décret sur la très Sainte
Eucharistie – 1551)
Les processions se font rares, mais le Saint Sacrement est toujours présent
dans les églises où nous entrons. Notre Dieu est présent dans le tabernacle,
il n’est pas nécessaire de le voir pour l’adorer ; la Fête-Dieu n’est
pas qu’une seule fois par an, mais à chaque fois que nous sommes en présence
du Saint Sacrement !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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18 juin 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°947
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Communier au Corps du Christ
« Il ne reste donc aucune raison de douter que tous les fidèles,
selon la coutume reçue depuis toujours dans l'Eglise catholique, doivent
rendre, en vénérant le Très Saint Sacrement, le culte de latrie dû au
vrai Dieu. En effet, ce n'est pas parce qu'il a été institué par le Christ
notre Seigneur comme nourriture qu'on doit moins l'adorer. Nous croyons
qu'en lui est présent ce même Dieu dont le Père éternel a dit, en l'introduisant
dans le monde "Et que tous les anges de Dieu l'adorent " [Néhémie
1,6 ; Psaume 97,7], lui que les mages "ont adoré en se prosternant"
[Matthieu 2,11], lui enfin, dont l'Ecriture témoigne qu'il fut "adoré
" en Galilée par ses Apôtres [Matthieu 28, 17]. » (Concile
de Trente, décret sur la Très Sainte Eucharistie, 11 octobre 1551)
Cette déclaration du Concile de Trente insiste sur l’importance du ‘Très
Saint Sacrement’ et sur la dévotion à laquelle les catholiques sont
appelés à lui porter ; elle est faite contre les protestants qui
n’ont pas cette sensibilité ; certains d’entre eux vont même jusqu’à
suggérer que la présence du Christ dans les espèces consacrées ne serait
que symbolique !
Dans les siècles qui suivent la séparation entre les deux branches du
christianisme ne cessent de s’accentuer. Du côté catholique la présence
réelle dans l’Eucharistie devient tellement soulignée que les fidèles
n’osent plus s’en approcher, ils sont invités à ne pas regarder l’hostie
ou le calice lors des élévations car ‘personne ne peut voir Dieu sans
mourir’ ; la communion devient rare dans les assemblées au point
que l’église demande à ce que tout catholique communie au moins une fois
l’an dans le temps pascal (4ème commandement de l’Eglise) mais
il doit participer à la messe tous les dimanches et fêtes (2ème
commandement) Du côté protestant, la ‘fraction du pain’ n’est pas
forcément célébrée tous les dimanches et il n’est pas obligatoire d’y
participer : seules comptent la Foi et la Parole.
Aujourd’hui la communion est devenue plus fréquente : les catholiques
communient à toutes les messes auxquelles ils participent avec l’inconvénient
que le « culte de latrie dû au vrai Dieu » s’en trouve
diminué. Déjà saint Paul lançait cet avertissement : « Et
celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière
indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner
soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. »
(1Corinthiens 11,27-28) Cette phrase devrait être rappelée dans nos assemblées
avant de proposer la communion…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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14 juin 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1155
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‘Substance’
Le dimanche qui suit la Pentecôte, la liturgie catholique propose une
méditation sur le Dieu Trinité. Toute l’Eglise a affirmé : « Nous
croyons fermement et nous affirmons simplement, qu’il y a un seul vrai
Dieu, immense et immuable, incompréhensible, Tout-Puissant et ineffable,
Père et Fils et Saint Esprit : Trois Personnes, mais une Essence, une
Substance ou Nature absolument simple. » (Quatrième Concile du
Latran 1215 ; note : simple est utilisé dans le sens de ‘non-composé’,
‘unique’).
Le deuxième dimanche après la Pentecôte, l’Eglise fête le Saint Sacrement
du Corps et du Sang de Notre Seigneur, mémoire de la dernière Cène mais
aussi de tout le Triduum Pascal : le Fils livre son corps en sacrifice
et verse son sang pour manifester par sa Résurrection que le salut est
offert aux hommes. A l’Ascension la ‘Substance’ humaine que le
Fils a reçu de Marie se trouve au cœur de la ‘Substance’ divine
de la Sainte Trinité.
L’Eglise a un souci pédagogique pour les fidèles en faisant se succéder
ces deux dimanches juste après le Temps de Pâques : montrer que le
Saint Sacrement, sur l’autel ou au tabernacle, est une présence réelle
du Corps du Christ au-delà des apparences : « Son corps et
son sang, dans le sacrement de l'autel, sont vraiment contenus sous les
espèces du pain et du vin, le pain étant transsubstantié au corps et le
vin au sang par la puissance divine ; pour que nous recevions de lui ce
qu'il a reçu de nous, et que le mystère de l'unité s'accomplisse. »
(Quatrième Concile du Latran) C’est la ‘Substance’ du pain et du
vin qui est changée en ‘Substance’ divine.
Face aux protestants qui, pour la plupart, ne reconnaissent qu’une présence
spirituelle du Christ dans le pain et le vin partagés, le Concile de Trente
affirme fortement la doctrine : « Je professe également qu'à
la messe est offert à Dieu un sacrifice véritable, proprement dit, propitiatoire
pour les vivants et les morts, et que, dans le très saint sacrement de
l'Eucharistie, se trouvent vraiment, réellement et substantiellement le
corps et le sang, conjointement avec l'âme et la divinité de notre Seigneur
Jésus-Christ, et qu'un changement s'accomplit, de toute la substance du
pain en son corps et de toute la substance du vin en son sang, changement
que l'Eglise catholique appelle transsubstantiation. J'affirme aussi que,
sous une seule des espèces, c'est le Christ tout entier et complet et
le véritable sacrement qu'on reçoit. » (Paul IV 1564)
Ainsi, en communiant, les fidèles reçoivent en eux le Christ vivant et
nous entrons dans la vie éternelle selon ce qu’il a révélé aux Apôtres :
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je
donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean
6,51)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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11 juin 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1326
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Présence réelle !
Ce dimanche consacré au Saint Sacrement permet de rappeler aux chrétiens
catholiques l’importance fondamentale du sacrifice eucharistique et de
la communion : quels que soient le lieu et l’époque lorsque nous
partageons le Corps du Christ nous participons à la Cène où Jésus a changé
le pain et le vin en son Corps et son Sang : « Or, tandis
qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna
aux disciples en disant : "Prenez, mangez, ceci est mon corps."
Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant :
"Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance,
qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. »
(Matthieu 26,26-28) La présence réelle du Christ dans le pain et le vin
consacrés est un élément de foi imprescriptible dans l’Eglise.
S’il est nécessaire pour la consécration des espèces qu’il y ait du pain
et du vin, il n’est pas indispensable pour les fidèles de communier systématiquement
au Corps et au Sang : « Le Christ est, en effet,
tout entier sous l'espèce du pain et sous la moindre parcelle de cette
espèce, tout entier sous l'espèce du vin et sous toutes ses parties »
(Concile de Trente 1545-1565) En recevant la communion par une seule des
deux espèces le chrétien communie au Christ aussi totalement que sous
les deux espèces.
Cette présence toute particulière du Christ dans son Corps et dans son
Sang est permanente, les espèces consacrées doivent être conservées avec
respect et dévotion : « Il ne reste donc aucune raison de
douter que tous les fidèles, selon la coutume reçue depuis toujours dans
l'Eglise catholique, doivent rendre, en vénérant le très saint sacrement,
le culte de latrie dû au vrai Dieu. En effet, ce n'est pas parce qu'il
a été institué par le Christ notre Seigneur comme nourriture qu'on doit
moins l'adorer. Nous croyons qu'en lui est présent ce même Dieu dont le
Père éternel a dit, en l'introduisant dans le monde ‘Et que tous les anges
de Dieu l'adorent’ » (Néhémie 1,6 ; Psaume 97,7) Les hosties
consacrées seront portées aux malades pour leur santé spirituelle et manifester
leur communion avec l’église locale.
Aujourd’hui, instruits par ces textes qui précisent l’importance de ce
Sacrement, nous devons y penser lorsque nous nous avançons pour recevoir
la communion en évitant deux écueils principaux. Le premier était ce qui
était vécu avant le Concile Vatican II, la communion était devenue si
sacrée que les fidèles ne la recevaient que rarement tout en allant à
la messe les dimanches et jours de fêtes au point que l’un des commandements
de l’Eglise devait ordonner : « Ton Créateur tu recevras
au moins à Pâques humblement » pour que les chrétiens communient
une fois par an ! Le second écueil est l’inverse du précédent, la
communion devient si fréquente que les fidèles la reçoivent quelquefois
sans discernement, comme un geste obligé de la messe identique aux signes
de croix initial et final. Pourtant la personne qui donne la communion
précise « Le Corps du Christ » et la réponse est un acquiescement :
« Amen » Ce mot est-il suffisamment pensé et médité ?
« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas
communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion
au corps du Christ ? » (1 Corinthiens 10,16)
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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