Fête de la Pentecôte - année C

Actes des Apôtres 2,1-11 - Psaume 103 - Romains 8,8-17 - Jean 14,15-26

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Lycée Militaire d'Autun

31 mai 1998

L'anti Babel

2

Bosnie Herzégovine

30 mai 2004

De la Loi à l'Esprit

3

Brigade Franco-Allemande

27 mai 2007

ils se mirent à parler d'autres langues

4

Fort Neuf de Vincennes

23 mai 2010

L'Esprit Saint vous enseignera tout

5

Secteur Vermandois

19 mai 2013

Le cinquantième jour

6

15 mai 2016

L’Esprit Saint vous enseignera tout !

7

Athies & Nesle

9 juin 2019

L’Esprit de Dieu habite en vous

8

5 juin 2022

Universalité

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31 mai 1998

Lycée Militaire d'Autun

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n°54

L'anti Babel

Le livre de la Genèse rapporte comment les hommes ont voulu se passer de Dieu en construisant une tour qui irait jusqu'aux cieux, voulant ainsi pénétrer par effraction dans le Royaume de Dieu. Voyant cela Dieu mélangea leurs langage pour qu'ils ne puissent plus communiquer. Cette faute est à mettre en parallèle avec le récit de la Chute d'Adam et Eve qui ont voulu eux aussi devenir comme Dieu ainsi que le tentateur le proposait. L'homme dans sa liberté désire se passer de Dieu, ne comprenant pas que sa liberté même est en Dieu.

Aujourd'hui nous fêtons la Pentecôte, les Apôtres, ayant reçu l'Esprit Saint, montent sur la terrasse de la maison pour haranguer les foules et chacun les comprend dans sa propre langue.

En rapprochant le texte de Babel et le texte de la Pentecôte, nous nous apercevons que Dieu prend l'initiative, comme dans tous les récits bibliques, il pardonne aux hommes de vouloir se passer de lui, il pardonne aux hommes d'avoir tué son Fils, il pardonne aux hommes d'être ce qu'ils sont : il les a créés.

A l'inverse des hommes de Babel qui ont voulu se passer de lui, Dieu se propose à nouveau en laissant une réponse libre à l'Homme. Chacun comprend dans sa langue, mais rien n'est imposé. Le message est délivré , à l'homme de l'interpréter et d'y adhérer, librement.

Les hommes se sont séparés de Dieu ; Dieu est venu s'unir à l'Homme par l'incarnation du Fils. Le don de l'Esprit Saint que nous vivons aujourd'hui n'est pas autre que celui qu'ont vécu les Apôtres il y a presque deux mille ans.

Les flammèches ne sont peut-être plus visibles, mais elles sont toujours en chacun de nous, symbolisées par la flamme du cierge pascal, signe de la résurrection du Christ.

A notre Baptême nous avons aussi reçu ce cierge, puisse cette lumière ténue nous illuminer dans notre vie quotidienne.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du lycée militaire d'Autun

30 mai 2004

Bosnie Herzégovine

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n°224

De la Loi à l’Esprit

Il est toujours profitable de se situer dans la période et la culture de Jésus le Christ et de ses Apôtres pour mieux comprendre la portée du message dont nous sommes dépositaires.

La fête juive de Pâques (en hébreu Pessah = passage) fait mémoire, c’est à dire rend présent, de la libération de l’esclavage d’Egypte et du passage de la mer rouge, suivi de la purification du peuple et de sa foi dans le désert afin qu’il se détache définitivement des représentations des dieux égyptiens sous forme d’idoles.

C’est la fête essentielle dans le judaïsme, l’événement qui constitue les enfants d’Abraham en peuple élu, sauvé par Dieu avec la mission d’être le signe de l’amour de Dieu pour le révéler aux hommes. Chaque juif aujourd’hui encore reprend le sens de cette prière : « J’étais esclave en Egypte et Dieu m’a libéré » en actualisant à lui-même cet événement arrivé à son peuple.

La fête juive de la Pentecôte en (hébreu Shevott = semaines), sept semaines après la fête de Pâque, soit une ‘semaine de semaines’, fait mémoire du don de la Torah à Moïse sur le mont Sinaï (cf. Ex 19,10-11) Cette Loi qui va fonder le peuple dans l’amour de Dieu.

Le décalogue qui est confié au peuple ne règle pas tous les actes de la vie : le livre du Lévitique, à partir des dix Commandements, va légiférer sur les actes quotidiens, mais la Loi éveille la conscience en faisant poser la question : « ce que je fais maintenant est-il conforme au projet de Dieu sur l’homme ? »

Le rapprochement fait avec la transformation de ces deux fêtes par le Christ est significatif.

Dans la fête chrétienne de Pâques, les disciples font mémoire d’une autre libération et d’un autre passage. Libération du péché par le seul sacrifice qui soit possible de manière constante : l’offrande libre de sa vie humaine par le Fils éternel de Dieu dont l’agneau pascal n’était que la préfiguration. Passage par la mort et la Résurrection qui s’accompagne d’une purification de l’Homme pour pouvoir contempler son Seigneur en entrer dans la véritable ‘Terre Promise’ prévue depuis la création et dont l’Eden est la figure.

La fête chrétienne de la Pentecôte fait mémoire de l’événement vécu par les Apôtres dans le Cénacle, mais aussi de notre Pentecôte personnelle : notre confirmation. Au don de la Loi succède le don de l’Esprit. Un guide pour notre conscience qui nous est donné pour que nous puissions être des témoins de l’amour de Dieu dans la vie quotidienne, quelles que soient nos occupations. Nous ne posons pas seulement la question de la conformité de notre vie à l’Evangile, nous avons les réponses qui nous sont données par l’Esprit dès que nous lui demandons.

Libres à nous ensuite de tenir compte de ce qui nous est révélé ou non...

père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de l'Opération Salamandre

27 mai 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°320

Ils se mirent à parler d’autres langues

Les actes des Apôtres de saint Luc nous montre la communauté des disciples de Jésus comme se réunissant tous les jours pour prier ; non seulement les Apôtres eux-mêmes qui vont désigner le successeur de Judas mais aussi d’autres personnes, notamment Marie, mère de Jésus.

La Pentecôte est une des fêtes juives majeures. C’est la fin des moissons et il est prescrit d’offrir les prémices des produits de la terre (cf. Ex 23,16) lors de la fête des semaines (cf. Ex 34,22) et elle était l’occasion d’un pèlerinage à Jérusalem en écho et couronnement du pèlerinage pascal. Les sept semaines n’étaient qu’un seul jour de fête. Dès avant l’époque de Jésus les rabbins y ont vu la commémoration annuelle de l’Alliance, quand la Loi fut donnée à Moïse sur le mont Sinaï.

Il y a donc beaucoup de monde à Jérusalem en ce jour de la Pentecôte 33, venant de tous les lieux de la Diaspora, de tout le pourtour de la mer Méditerranée. La liste que propose saint Luc ne prétend pas être exhaustive. C’est lors d’une des réunions de prières dans le Cénacle que l’Esprit Saint saisit les Apôtres et autres disciples.

Aussitôt, ils vont s’adresser aux pèlerins qui les comprennent dans leur propre langue. Comme Jésus pour les pèlerins d’Emmaüs, c’est par l’Ecriture que les Apôtres vont annoncer la Nouvelle de la Résurrection. La fin du passage (Ac 2,41 non lu dans la liturgie) indique qu’il y eut trois mille nouveaux disciples qui se font baptiser, en recevant eux aussi l’Esprit Saint !

Avec ces nouveaux convertis au christianisme naissant, le Message de l’Evangile va gagner l’ensemble du monde romain et à partir de là essaimer encore plus loin. C’est ainsi que se perpétue le miracle de la Pentecôte : chaque chrétien ne parle pas toutes les langues malgré le don de l’Esprit Saint qui lui est fait dans tous les Sacrements, mais l’Eglise répandue à travers le monde s’exprime dans toutes les langues locales. Chaque chrétien, là où il se trouve, annonce à sa façon l’Evangile du Christ. L’Eglise l’annonce à l’ensemble du monde.

Puisse la célébration de la fête de la Pentecôte réveiller en nous cette volonté d’annoncer pour aujourd’hui et dans notre culte le Salut de tous les hommes ; sans oublier que le Christ nous a dit que nous étions dans le monde, mais nous ne sommes pas du monde ! Il ne s’agit pas de tout cautionner parce que c’est ‘culturel’ mais au contraire d’amener notre culture à se purifier au contact de la Parole de Dieu.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire

23 mai 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°477

L’Esprit Saint vous enseignera tout

D’après la tradition, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus aurait dit à sa sœur, la future mère Agnès supérieure du Carmel de Lisieux : « Je veux être remplie de l’Amour de Dieu ! » Celle-ci en guise de réponse aurait mis de l’eau à raz-bord dans un seau et dans un dé à coudre et elle aurait dit à sa petite sœur : « Dis-moi maintenant quel est le plus plein ? Le seau ou le dé ? »

Un récipient a une capacité qui lui est propre qui ne peut être dépassée, à l’inverse les chrétiens reçoivent toujours davantage les dons de l’Esprit Saint ; ils évoluent en fonction de leur âge, de leur niveau d’instruction, de leur culture, de leur intelligence, de leurs connaissances, mais à chaque instant de leur vie ils l’ont totalement ; ce qu’ils expriment dans la foi est circonstancié mais est réellement une révélation de l’Esprit Saint.

Il n’y a pas lieu d’avoir des complexes parce que chacun de nous n’est pas un grand théologien, un grand dogmatique, un grand exégète… Il nous est simplement demandé d’être nous-mêmes tels que nous sommes en vérité en progressant dans notre foi en la nourrissant d’abord par les Sacrements, ensuite par la lecture des textes de l’Eglise et de tel ou tel ouvrage chrétien.

« Et quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous préoccupez pas de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné sur le moment : car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. » Ces paroles rapportées par saint Marc (13,11) expliquent celles de l’évangile de saint Jean : l’Esprit Saint est donné en fonction de ce qui est demandé, c’est ce que l’Eglise appelle la grâce d’état. Grâce qui est donnée surabondamment à tous ceux qui la demandent et l’acceptent avec foi.

Le christianisme demande au croyant d’être pleinement humain ; le Fils ne s’est-il par incarné ? Il a voulu vivre la condition d’homme dans son temps et manifester au milieu des hommes l’amour du Père. Il a dévoilé que faire la volonté du Père conduit à la Résurrection. Cela demande un esprit de prière et de contemplation que Jésus, Fils du Père et fils de Marie, montre à ses Apôtres en se mettant à l’écart pour prier. Etre pleinement humain, c’est être à l’image du Christ, prendre le temps de prier, de méditer la Parole de Dieu, d’aimer son prochain tel qu’il est.

L’Esprit Saint est souvent comparé au vent : nous ne le voyons pas mais nous voyons ses effets ; les dons de l’Esprit qui sont donnés au croyant ne sont pas plus visibles si nous ne les mettons pas en pratique. Nous sommes enseignés par l’Esprit, il nous permet de savoir que nous sommes appelés à la résurrection, sachons le manifester par une vie conforme à ce qui nous est donné.

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

19 mai 2013

Secteur Vermandois

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n°681

Le cinquantième jour

Trois fêtes sont particulièrement importantes dans le judaïsme : Pâque (14ème jour du 1er moi) Pentecôte (cinquante jours après Pâque) et la fête des Tentes (15ème jour du 7ème mois) Les pèlerins viennent nombreux à Jérusalem à l’occasion de ces événements. La Pentecôte est appelée aussi fête des semaines (sept semaines après Pâques plus un jour) ou fête des moissons mais la tradition rabbinique – notamment hors de la Palestine – estimait que cette fête commémorait également le don de la Loi sur le mont Sinaï (cf. Deutéronome 5,6-21)

Ce jour-là, les Apôtres et les disciples se sont réunis pour célébrer la Pentecôte. Ils se préparent sans doute à aller au Temple en communauté pour y apporter les offrandes et les sacrifices prescrits par la Loi de Moïse (cf. Lévitique 23,15-20) Soudain l’Esprit Saint remplit chacun d’eux et ils se mettent à parler en langues afin de faire comprendre la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus Christ à tous les pèlerins venus en foule à Jérusalem depuis tous les pays du pourtour méditerranéen.

Une constatation immédiate met en évidence que le jour où le judaïsme commémore le don de la Loi à Moïse pour constituer le Peuple de Dieu, les chrétiens reçoivent l’Esprit Saint pour l’annonce de l’Evangile. A une Loi externe faite pour vivre en société succède le discernement personnel : hommes et femmes sont en présence de Dieu et ont un libre accès à l’« arbre de la connaissance du Bien et du Mal » (cf. Genèse 3) Un seul commandement subsiste : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ; voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes » (Matthieu 22,37-39)

Dans le même sens, les quatre évangélistes précisent que le Christ est ressuscité un dimanche « Le premier jour de la semaine. » (Matthieu 28,1 et par.) instaurant en cela une nouvelle création, un homme nouveau premier-né d’entre les morts. La Pentecôte survenant cinquante jours après Pâques est également un dimanche, il y a aussi une nouvelle création : l’Eglise, nouveau peuple de Dieu, enseignée par l’Esprit Saint (cf. Jean 14,26)

L’Eglise parle toutes les langues mais elle compte sur chaque chrétien pour transmettre là où il se trouve l’Evangile et « poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant ‘Abba’ C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romains 8,15-16) il ne tient donc qu’à nous de vivre en enfants du Père, frères et sœurs du Christ.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

15 mai 2016

Secteur Vermandois

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n°874

L’Esprit Saint vous enseignera tout !

Lorsque le Christ dit cela à ses disciples, il ne sous-entend pas que nous aurions une connaissance totale du monde qui nous entoure – seul Dieu est omniscient – il parle de l’enseignement que lui-même a donné. L’Esprit que le Père envoie est un Esprit de discernement qui permet à ceux qui l’ont reçu de percevoir la façon de vivre et de transmettre la Bonne Nouvelle du Salut.

Au moment où il impose les mains sur ceux qui vont être confirmés, l’évêque prie ainsi : « Que ton Esprit repose sur eux comme il a reposé sur Jésus, et qu'il leur apporte la plénitude de ses dons : un Esprit de sagesse et d'intelligence, un Esprit de conseil et de force, un Esprit de connaissance, d'affection filiale et de louange. » C’est un développement de cette phrase que Jésus a dite à ses disciples.

Chacun de ces sept dons de l’Esprit Saint pris séparément possède une signification propre, mais pris dans leur ensemble ils prennent un nouveau sens grâce à leur complémentarité. Que serait la force de l’Esprit sans la sagesse de ce même Esprit ? La connaissance sans l’intelligence ?..

Les chrétiens à travers les siècles ont su mettre en œuvre ces dons qu’ils ont reçus. Depuis le discours de Pierre sur la terrasse du Cénacle cinquante jours après Pâques, l’Eglise s’adresse aux hommes selon leur langue et leurs coutumes ; elle est inspirée par l’Esprit qui la guide dans la façon d’annoncer l’Evangile. « Leur communauté, en effet, s'édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l'Esprit Saint dans leur marche vers le royaume du Père, et porteurs d'un message de salut qu'il faut proposer à tous. » (Vatican II, Gaudium et spes n°1)

Dans sa double appartenance, divine et humaine, sainte et pécheresse, l’Eglise progresse dans sa connaissance et sa compréhension du message laissé par le Christ à toute l’humanité grâce à cet enseignement constant de l’Esprit et elle transmet l’Evangile malgré ses propres faiblesses dues à son incarnation dans un enracinement profondément humain.

Dans la pratique quotidienne, il ne suffit pas de rappeler l’enseignement de l’Eglise de façon anonyme et extérieure, chaque chrétien doit oser le ‘je’ ; il ne faut pas se contenter de dire ‘L’Eglise croit’ mais s’engager à dire ‘Je crois’ et vivre en conformité avec cette profession de foi. L’Esprit me guidera toujours sur la voie du Royaume si je le demande : « Vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11,13)

En relisant personnellement le récit de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres, je peux remplacer tout ce qui est à la troisième personne du pluriel par la première personne du singulier, alors « Tous furent remplis d’Esprit Saint » devient ‘Je suis rempli de l’Esprit Saint’ et cela s’appliquera dans ma vie comme cela s’est appliqué dans la vie des Apôtres !

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies

9 juin 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1087

L’Esprit de Dieu habite en vous

La Pâque juive avait été fêtée un samedi : Joseph d’Arimathie et Nicodème mettent à la hâte dans un tombeau vide le corps sans vie de Jésus le vendredi soir : « A cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. » (Jean 19,42). Le jour de la Pentecôte, cinquante jours plus tard (49 + 1 jours) est donc célébré un dimanche. Les disciples sont ainsi réunis le ‘premier jour de la semaine’ c’est-à-dire comme le jour de la Résurrection : « Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin. » (Jean 20,1).

La fête juive de la Pentecôte se présente sous un double aspect :

  • d’une part une fête agricole où les croyants offraient à Dieu les prémices de la moisson (cf. Lévitique 23,16)-
  • d’autre part une fête plus spirituelle commémorant le don que Dieu fait de la Loi à Moïse « Quand le Seigneur eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui donna les deux tables du Témoignage, les tables de pierre écrites du doigt de Dieu. » (Exode 31,18)

L’événement de la Pentecôte relaté dans les Actes des Apôtres possède aussi deux aspects :

  • d’une part l’effusion de l’Esprit Saint qui avait été promis par Dieu le Fils en annonçant son Ascension « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14,26) que l’évangéliste présentait dès le début de son récit comme un don succédant à la Loi « Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. » (Jean 1,16-17)
  • d’autre part à la fin du discours de Pierre sur la terrasse du Cénacle « Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là, environ trois mille personnes se joignirent à eux. » (Actes 2,41) ; ces premiers convertis à la Parole représentent les prémices de la moisson pour laquelle les ouvriers sont peu nombreux (cf. Luc 10,2). Une moisson non plus de gerbes mais d’hommes.

Ainsi la ‘fête des semaines’ (ou Pentecôte) décrite dans la tradition d’Israël est présentée par les évangélistes comme la préfiguration du don de l’Esprit accompagné de la conversion de la multitude appelée à être héritière avec le Christ (cf. lecture de saint Paul, Romains 8,17)

« L’Esprit Saint vous enseignera tout » Il reste à profiter de cet enseignement et à le mettre en pratique…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
 et Modérateur de la paroisse saint Radegonde

5 juin 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1273

Universalité

La description très imagée du jour de la Pentecôte à Jérusalem dans les Actes des Apôtres est comme un film qui se déroule dans notre esprit ; nous avons beau connaître le texte, nous imaginons ces hommes remplis de l’Esprit Saint monter sur la terrasse pour haranguer les foules venues en pèlerinage pour cette grande fête juive. Ils viennent de tous les pays du pourtour de la Méditerranée, la liste donnée par saint Luc n’est sans doute pas exhaustive. Ce sont les juifs de la Diaspora que leur histoire à amener à quitter leur pays pour aller au loin, mais ils demeurent attachés à cette Terre que Dieu avait promise à leur père Abraham.

Un bruit intense attire l’attention de ces pèlerins et ils se dirigent vers sa source pour voir quelle en est la cause. Ils découvrent des hommes qui parlent d’un certain Jésus, Fils de Dieu, qui a offert sa vie et qui est ressuscité pour le salut de l’humanité ; chacun comprend dans sa propre langue ce message qui proclame les ‘merveilles de Dieu’.

Nous aimerions peut-être avoir été témoins de cette scène, soit aux côtés des Apôtres soit dans la foule. Mais à travers le temps et l’espace nous y sommes présents : le groupe des Apôtres évangélise dans toutes les langues comme une préfiguration de l’Eglise qui est présente aujourd’hui auprès de tous les hommes dans toutes les langues. Le Concile Vatican II, en autorisant l’usage des langues vernaculaires, a voulu que toute personne puisse entendre dans sa propre langue le mystère chrétien

L’Eglise n’est pas un concept abstrait, elle est composée d’hommes et de femmes qui ont reçu l’Esprit Saint le même que celui qui a été donné aux Apôtres dans le Cénacle où Jésus avait partagé le dernier repas avec ses disciples : nous avons été baptisés et confirmés dans des lieux où l’Eucharistie est célébrée. Ce n’est pas seulement un parallélisme symbolique, c’est une identité : même lieu même effet ! Présents dans le Cénacle lorsque nous célébrons la messe, nous sommes présents dans le Cénacle lors de notre Pentecôte : la Confirmation

Remplis de l’Esprit Saint comme les Apôtres, nous devons aussi agir comme eux, c'est-à-dire annoncer aux personnes qui nous entourent, là où nous sommes, ‘les merveilles de Dieu’. Sans chercher à savoir si nous allons choquer ou être tournés en dérision car le message est tellement impérieux que nous ne pouvons pas le garder égoïstement pour nous-mêmes : « Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! » (1Corinthiens 9,16)

La fête de la Pentecôte n’est pas la conclusion du temps de Pâques, elle est une évolution dans la continuité du temps de l’Eglise. Il incombe aux chrétiens d’aujourd’hui de succéder à la prédication des Apôtres en ‘montant sur la terrasse’.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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