19 mai 2002
Forces Armées de Guyane
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Un enseignement sur la Confirmation
Au début du christianisme, le Baptême était célébré
par l'évêque, en général pendant la veillée
pascale, entouré de ses prêtres et de ses diacres, à
l'extérieur de la cathédrale dans le Baptistère qui
contenait la piscine baptismale ; le Sacrement se faisait alors par immersion,
adultes ou jeunes enfants. L'évêque Baptisait, Confirmait
et donnait la première Communion dans la même célébration.
L'accroissement rapide de l'Eglise a entraîné une délégation
aux diacres et aux prêtres pour baptiser et aux prêtres pour
présider la messe.
Les églises de rite oriental - orthodoxes ou catholiques - ont
gardé l'aspect primitif du Baptême et le prêtre confère
dans la même célébration Baptême, Confirmation,
Communion.
Les églises occidentales ont choisi de réserver la célébration
de la Confirmation à l'évêque en lui donnant le signe
d'une appartenance à une église locale. Les diacres ou les
prêtres baptisent d'une façon habituelle mais c'est l'évêque
local, successeur des Apôtres qui se déplace - ou donne délégation
spécifique - pour confirmer.
Au début du XXème siècle, les sacrements de Confirmation
et de la Communion étaient donnés tardivement, vers la fin
de l'école primaire à l'âge 10/11 ans ce qui était
pour la plupart des enfants l'entrée dans le monde du travail et
le monde des adultes. Lorsque l'évêque passait en visite
pastorale, tous les deux ou trois ans, il confirmait tous ceux qui correspondaient
à cette tranche d'âge. Le pape Pie X demanda à ce
que la Communion soit donnée plus tôt aux enfants, dès
qu'ils savaient reconnaître que l'hostie qu'ils recevaient n'était
plus du pain mais venait de Dieu. Il fut fixé l'âge de sept
ans. Dans l'esprit de saint Pie X, la Confirmation devait avoir lieu dans
la célébration de la première communion.
Mais la tradition populaire conserva une célébration dans
l'église du village pour marquer l'entrée dans l'âge
adulte et le monde du travail à la fin de l'école primaire
: la Communion solennelle qui est devenue ensuite la Profession de foi,
rénovation et appropriation par l'adolescent de la profession de
foi faite en son nom par ses parrains et marraines le jour de son Baptême.
Cette célébration n'a plus rien à voir avec l'entrée
dans la vie active.
Quant à la Confirmation, la tendance actuelle serait d'en faire
le sacrement du militant alors qu'il s'agit d'une grâce de Dieu
qu'aucune force humaine ne pourrait acquérir si elle n'était
donnée
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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10 mai 2008
Brigade Franco-Allemande
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La Confirmation
Le deuxième sacrement est la confirmation. Sa matière est le chrême,
composé d'huile, qui signifie la pureté de la conscience, et de baume,
qui signifie l'éclat d'une bonne réputation ; il est béni par l'évêque.
Sa forme est : «Je te confirme par le chrême du salut, au nom du Père
et du Fils et du Saint Esprit ».
Le ministre ordinaire est l'évêque. Tandis qu'un simple prêtre a le
pouvoir de faire les autres onctions, celle-ci ne doit être donnée que
par l'évêque. Car nous lisons que seuls les Apôtres, dont les évêques
tiennent la place, donnaient le Saint Esprit en imposant les mains. La
lecture des Actes des Apôtres le montre clairement «Apprenant que la
Samarie avait accueilli la parole de Dieu, les Apôtres, qui étaient à
Jérusalem, y envoyèrent Pierre et Jean. Quand ils y furent descendus,
ils prièrent pour eux, afin que l'Esprit Saint leur fût donné il n'était
encore venu sur aucun d'eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom
du Seigneur Jésus. Alors, ils leur imposèrent les mains et ils reçurent
l'Esprit Saint» [Ac 8,14-17]. Cette imposition des mains, c'est la confirmation
donnée dans l'Eglise. Nous lisons cependant que parfois une dispense du
Saint-Siège, donnée pour un motif raisonnable et très urgent, autorise
un simple prêtre à administrer ce sacrement de confirmation avec le chrême
béni par l'évêque.
L'effet de ce sacrement est de permettre au chrétien de confesser
courageusement le nom du Christ, puisque l'Esprit Saint y est donné pour
le rendre fort, comme il a été donné aux Apôtres au jour de la Pentecôte.
Ce qui fait que le confirmand reçoit une onction sur le front, où la honte
se manifeste, pour ne pas rougir de confesser le nom du Christ et surtout
sa Croix, qui est «un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens»,
comme dit l'Apôtre [1Co 1,23]. C'est pourquoi on le marque du signe de
la Croix.
Concile de Florence (XVIIème œcuménique)
Bulle «Exsultate Deo» d’Eugène IV (22 novembre 1439)
Décret pour les Arméniens
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15 mai 2005
Garnison d'Angers
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De Jean-Paul II à Benoît XVI
Chacun a en mémoire l’hommage universel qui a été rendu à Jean-Paul II
à l’occasion de son départ terrestre. Ce pape a profondément marqué le
dernier quart du XXème siècle, non seulement dans l’Eglise,
mais aussi à l’extérieur de l’Eglise, dans les relations internationales.
Ses nombreux voyages lui ont permis de rappeler l’essentiel de la foi
et l’intemporalité de la doctrine.
Le pape Jean-Paul II était aidé dans cette tâche par le Cardinal Joseph
Ratzinger, préfet de la congrégation de la doctrine de la foi. Ils étaient
donc sur la même ‘longueur d’onde’.
A peine élu pape sous le nom de Benoît XVI, le même homme, Joseph Ratzinger,
est suspecté d’avoir des positions doctrinales plus sévères que celles
de Jean-Paul II alors qu’il en était le maître d’œuvre ! Peut-on
imaginer jugement plus péremptoire et moins fondé ?
Il est un détail qui semble échapper à ces juges téméraires, le
pape, dans la foi catholique, est élu par le collège des Cardinaux de
moins de 80 ans. Mais ce n’est pas une élection humaine, elle s’effectue
dans un climat de prière sous l’inspiration de l’Esprit Saint. En 1978,
l’Esprit avait mis en avant le cardinal, archevêque de Cracovie en Pologne,
Karol Wojtyla, en 2005, il met en avant le cardinal, ancien archevêque
de Munich en Allemagne, Joseph Ratzinger.
N’ayons pas peur avait dit Jean-Paul II ! Et il avait raison :
le Seigneur suscite toujours les hommes dont il a besoin aux époques où
il en a besoin. Les catholiques ne doivent pas douter que Benoît XVI est
l’homme qu’il faut pour notre époque.
Aumônier Militaire Catholique JeanPaul Bouvier
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12 juin 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Le don de l’Esprit
Les Apôtres sont à nouveau les ‘Douze’ : entre l’Ascension
et la Pentecôte la place de Judas a été prise par Matthias (cf. Actes
1,15-28) Ce sont des hommes exceptionnels qui sont irremplaçables ;
d’autres hommes pourront leur succéder mais de manière fondamentalement
différente.
Outre leur connaissance personnelle du Sauveur et de son message, ils
n’ont pas vécu les Sacrements de la même façon que celle dont ils vont
les transmettre.
L’eucharistie vient en premier lieu : ils ont été témoins oculaires
de la Cène à laquelle, à travers le temps et l’espace, nous participons
par la foi en reconnaissant le Christ présent à l’autel dans son Corps
et son Sang mais aussi dans le célébrant qui est alors ‘In personna
Christi’.
Quant aux trois Sacrements qui sont dits ‘à caractère’ parce qu’ils
changent les personnes qui les reçoivent et qu’ils ne peuvent être donnés
une seconde fois, le Baptême, la Confirmation et l’Ordination, ils leur
ont été conférés en une seule fois de façon extraordinaire par la théophanie
de la Pentecôte. Sans doute étaient-ils allés recevoir le baptême de Jean
dans un désir de conversion (cf. Matthieu 4,18-22) mais ils n’avaient
pas reçu l’Esprit Saint.
Cet événement les transforme, de pusillanimes terrés dans le Cénacle
par peur des représailles, ils sortent sur la terrasse pour prêcher la
Résurrection au vu de tous les pèlerins qui sont venus nombreux à Jérusalem
pour cette fête juive importante. Ils ne se cachent plus, ils ont compris
les mots que le Christ leur répétait avant la Résurrection : « N’ayez
pas peur ! » (cf. Matthieu 17,7 ; Jean 6,20)
L’Esprit Saint les pousse à annoncer l’évangile comme la faim pousse
à manger et la soif à boire, c’est un besoin impérieux comme l’écrit saint
Paul : « Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi
un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à
moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! » Les mots leur viennent
aisément que ce soit le jour de la Pentecôte devant les foules de Jérusalem
ou devant les autorités juives ou romaines.
L’effusion de l’Esprit n’est pas réservée aux seuls Apôtres même si la
leur a été exceptionnelle ; les disciples qui ont suivi les prédications
apostoliques au long des siècles ont bénéficié aussi des dons de l’Esprit
Saint par les Sacrements cités plus haut. Baptême, Confirmation et Ordination
sont les seuls Sacrements où le célébrant utilise le Saint Chrême consacré
par l’évêque le Jeudi Saint. Cette huile est le signe visible de l’action
de l’Esprit qui pousse le croyant à proclamer la Résurrection du Christ
et le Salut qui est offert à tout le genre humain.
La fête de la Pentecôte célébrée de nos jours n’a pas pour seul but de
rappeler ce qui s’est passé cinquante jours après la victoire du Fils
de Dieu sur la mort mais aussi et surtout de raviver en chacun de nous
les paroles de la Confirmation : « Reçois l’Esprit Saint
le don de Dieu ! »
Père JeanPaul Bouvier
aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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8 juin 2014
Secteur Vermandois
n° 756
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Mission des Apôtres
Trois évangélistes n’utilisent qu’une seule fois le terme d’Apôtre dans
tout leur évangile Saint Matthieu pour désigner les Douze que Jésus choisit
parmi ses disciples (Matthieu 10,2) Saint Marc lorsque ces hommes reviennent
de la mission que Jésus leur avait confiée (Marc 6,30) Le IVème évangéliste
n’emploie ce mot que dans une comparaison (Jean 13,7) Tous les trois
sont juifs et ils prennent ce mot dans son sens propre d’‘envoyé’.
Saint Luc, d’origine grecque, l’utilise plus abondamment surtout dans
le livre des Actes et il lui donne en plus un sens figuré de témoin qu’il
définit dans le remplacement de Judas : « Qu’un autre prenne
sa charge. Or, il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout
le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis le commencement,
lors du baptême donné par Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès
de nous. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin
de sa résurrection. » (Actes 1,20-22)
Jusqu’à l’événement de la Pentecôte, ces hommes sont essentiellement
des disciples du ‘Rabbi Jésus’ ; après avoir reçu l’Esprit
Saint, ils deviennent Apôtres, dépositaires de la foi et propagateurs
de la Bonne Nouvelle du Salut offert aux hommes par le sacrifice du Fils
du Père céleste. Ils sont la référence incontournable parce qu’ils ont
été institués par le Christ ressuscité qui leur donne le pouvoir sur les
péchés. Dès que des questions se posent, ils sont consultés pour connaître
la doctrine à retenir et la conduite à suivre. Leurs décisions sont prises
dans la prière au point qu’ils peuvent affirmer : « L’Esprit
Saint et nous-mêmes avons décidé… » (Actes 15,28) Comme les ‘Douze’
Saint Paul se donne à lui-même le titre d’Apôtre parce qu’il est envoyé
par le Christ dans une mission particulière, évangéliser les païens, selon
la révélation faite à Ananie : « car cet homme est l’instrument
que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations, des rois
et des fils d’Israël. » (Actes 9,15)
Si, dans les premiers temps, les chrétiens pensaient que le retour du
Christ était imminent : « ceux qui sont morts dans le Christ
ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants, nous qui sommes encore
là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu’eux,
à la rencontre du Seigneur. » (1Thessaloniciens 4,16-17) Il a
fallu faire face à la disparition des Apôtres et établir des hommes sur
toutes les communautés locales, des hommes qui ‘veilleraient sur’
(episcopos) la véracité de la foi et de la doctrine et qui continueraient
la mission des Apôtres dans le monde selon le commandement du Christ Jésus :
« De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au
nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder
tous les commandements que je vous ai donnés. » (Matthieu 28,20)
Le jour de la Pentecôte, les Apôtres montèrent sur la terrasse et haranguèrent
les foules venues en pèlerinage à Jérusalem. Chacun les comprenait dans
leur propre langue. Aujourd’hui l’Eglise parle toutes les langues par
la parole des évêques du monde entier. La mission des Apôtres continue :
« la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. » (Matthieu
11,5)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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4 juin 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°945
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Il souffla sur eux
En hébreu, comme en français, ‘souffle’ et ‘esprit’ ont
la même racine étymologique. Autrement dit, dans la Bible, les expressions
le ‘Souffle de Dieu’ et l’‘Esprit de Dieu’ sont synonymes.
La venue du Christ, Fils incarné du Père, et la promesse qu’il fait à
ses disciples d’envoyer le ‘Défenseur’, permet de mieux comprendre
certains passages de l’Ancien Testament.
« Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée
du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme
devint un être vivant. » (Genèse 2,7) dès la rédaction
de ce plus ancien récit de la Création (#950 ans avant Jésus-Christ) l’auteur
inspiré par Dieu affirme que l’homme ne peut être vivant que par la grâce
du ‘souffle de vie’ qui vient de Dieu.
Quelques siècles après (VIème siècle avant Jésus-Christ), une autre révélation
est donnée aux hommes : « Au commencement, Dieu créa le ciel
et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus
de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. »
(Genèse 1,1-2) La conception de Dieu s’est épurée grâce aux réflexions
théologiques que l’épreuve de l’Exil à Babylone a suscitées, mais l’importance
du ‘souffle de Dieu’ est conservée.
L’auteur du IVème évangile maîtrise les Ecritures et la tradition juive ;
lorsqu’il précise que, le ‘premier jour de la semaine’ (v.19 #
Genèse 1,5), Jésus Ressuscité ‘souffla sur eux’ (v.22 # Genèse
2,7)), il exprime ainsi une nouvelle création : Dieu, Père, Fils
et Esprit, suscite ainsi un homme nouveau, recréé dans son état originel.
Saint Luc, issu du paganisme grec, est plus sensible à l’épisode des ‘langues
de feu’ qui viennent ‘sur chacun d’eux’ (Actes 2,3)
Pendant la Semaine Sainte, à la messe Chrismale, l’évêque consacre le
Saint Chrême en soufflant sur l’huile parfumée ; il lui transmet
ainsi l’Esprit Saint qu’il a lui-même reçu lors de son ordination épiscopale
dans la tradition apostolique. Le Saint Chrême est un signe de la transmission
de l’Esprit Saint et doit donc être traité avec le respect qui convient
un tel signe !
Dans le Baptême et la Confirmation le Saint Chrême est mis sur le front
de la personne qui reçoit le Sacrement, en signe que l’Esprit Saint pénètre
en lui ; dans l’Ordination d’un prêtre, il reçoit le Saint Chrême
sur les paumes, signe qu’il transmet l’Esprit par imposition des mains.
Ainsi ces Sacrements sont des pentecôtes personnelles où chacun d’entre
nous reçoit l’Esprit pour que chacun puisse ‘s’exprimer selon le don
de l’Esprit’ (Actes 2,4)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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31 mai 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1153
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De l’Ancienne Alliance à la Nouvelle
Le mot ‘Pentecôte’ vient du grec et signifie ‘cinquantième’ ;
il est utilisé dans la traduction de la Bible faite en grec pour les
juifs de cette langue et appelée la ‘Septante’ (LXX) pour désigner
la fête de ‘Chavouot’ ou ‘fête des semaines’. C’est la
fête juive la plus importante après la Pâque. La Pâque commémore la
libération de l’esclavage d’Egypte, Chavouot fait mémoire du don de
la Loi que Dieu fait à Moïse au Sinaï, épisode qui constitue la descendance
d’Abraham en Peuple de Dieu.
Ainsi les chrétiens en fêtant la descente de l’Esprit sur les Apôtres
le cinquantième jour après la résurrection du Fils de Dieu font une
double interprétation des Ecritures.
En premier le passage par la mort de Jésus et la Résurrection de son
corps dans une vie nouvelle en pleine communion avec le Père est mis
en parallèle avec le passage de la Mer Rouge des hébreux ; la libération
de l’esclavage physique est transformée en libération de l’esclavage
du péché. Ce n’est plus seulement la descendance de Jacob qui est concernée
par cet évènement mais tous ceux dont le Christ a partagé l’humanité,
de toutes les cultures et de tous les siècles.
En second lieu, la fête de la Pentecôte est – elle aussi – transformée :
le don de la Loi qui est si souvent transgressée par le peuple de Dieu
devient le don de l’Esprit. Il ne s’agit donc plus d’une obéissance
à une Loi extérieure, fût-elle de Dieu, mais à une participation active
à la Divinité : l’être humain se doit d’interpréter la Loi en fonction
des circonstances, il est constamment relancé à sa conscience en se
posant la question : ‘Est-ce que je vais faire est suivant l’Esprit
ou non ?’ Le péché n’est plus une simple désobéissance d’un
peuple, mais un acte volontaire et personnel manifestant le désir de
se passer de l’aide de l’Esprit Saint.
Ces deux fêtes ne sont pas seulement des temps liturgiques ponctuant
l’année de l’Eglise et des croyants, elles sont vécues par les chrétiens
d’une façon plus intense par les Sacrements : par le Baptême nous
passons par la mort comme le Christ dans la nuit de Pâques pour ressortir
de l’eau animés de la nouvelle vie, comme le Dieu-le-Fils ; par
la Confirmation nous recevons l’Esprit Saint comme les Apôtres et tous
ceux qui étaient avec eux le jour de la Pentecôte. Les autres Sacrements
de l’Eglise catholique sont conditionnés par ce deux-là.
Animés de la vie éternelle, inspirés par l’Esprit, nous sommes les
témoins de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Il nous reste à vivre
en conformité avec cet état de bâtisseurs actifs du Royaume de Dieu !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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28 mai 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1324
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Effusion de l’Esprit
Les Apôtres sont à nouveau les ‘Douze’ : entre l’Ascension
et la Pentecôte la place de Judas a été prise par Matthias (cf. Actes
1,15-28) Ce sont des hommes exceptionnels qui sont irremplaçables ;
d’autres hommes pourront leur succéder mais de manière fondamentalement
différente.
Outre leur connaissance personnelle du Sauveur et de son message, ils
n’ont pas vécu les Sacrements de la même façon que celle dont ils vont
les transmettre.
L’eucharistie vient en premier lieu : ils ont été témoins oculaires
de la Cène à laquelle, à travers le temps et l’espace, nous participons
par la foi en reconnaissant le Christ présent à l’autel dans son Corps
et son Sang mais aussi dans le célébrant qui est alors ‘In personna
Christi’.
Quant aux trois Sacrements qui sont dits ‘à caractère’ parce qu’ils
changent les personnes qui les reçoivent et qu’ils ne peuvent être donnés
une seconde fois, le Baptême, la Confirmation et l’Ordination, ils leur
ont été conférés en une seule fois de façon extraordinaire par la théophanie
de la Pentecôte. Sans doute étaient-ils allés recevoir le baptême de Jean
dans un désir de conversion (cf. Matthieu 4,18-22) mais ils n’avaient
pas reçu l’Esprit Saint.
Cet événement les transforme, de pusillanimes terrés dans le Cénacle
par peur des représailles, ils sortent sur la terrasse pour prêcher la
Résurrection au vu de tous les pèlerins qui sont venus nombreux à Jérusalem
pour cette fête juive importante. Ils ne se cachent plus, ils ont compris
les mots que le Christ leur répétait avant la Résurrection : « N’ayez
pas peur ! » (Cf. Matthieu 17,7 ; Jean 6,20)
L’Esprit Saint les pousse à annoncer l’évangile comme la faim pousse
à manger et la soif à boire, c’est un besoin impérieux comme l’écrit saint
Paul : « Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi
un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à
moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! » Les mots leur viennent
aisément que ce soit le jour de la Pentecôte devant les foules de Jérusalem
ou devant les autorités juives ou romaines.
L’effusion de l’Esprit n’est pas réservée aux seuls Apôtres même si la
leur a été exceptionnelle ; les disciples qui ont suivi les prédications
apostoliques au long des siècles ont bénéficié aussi des dons de l’Esprit
Saint par les Sacrements cités plus haut. Baptême, Confirmation et Ordination
sont les seuls Sacrements où le célébrant utilise le Saint Chrême consacré
par l’évêque le Jeudi Saint. Cette huile est le signe visible de l’action
de l’Esprit qui pousse le croyant à proclamer la Résurrection du Christ
et le Salut qui est offert à tout le genre humain.
La fête de la Pentecôte célébrée de nos jours n’a pas pour seul but de
rappeler ce qui s’est passé cinquante jours après la victoire du Fils
de Dieu sur la mort mais aussi et surtout de raviver en chacun de nous
les paroles de la Confirmation : « Reçois l’Esprit Saint
le don de Dieu ! »
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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