16 mai 1999
Lycée Militaire d'Autun
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La marche de Lourdes
Depuis 1858, la foule marche, avance a petits pas.
Hier les gens savants dissertaient sur la fin de la religion
C'était l'opium du peuple. Mais le prolétariat aurait la
victoire.
Et Bernadette vint.
Et le peuple s'est mis en marche. Et depuis il ne s'est plus arrêté.
"Ave, Ave, Ave Maria
Depuis tantôt quarante ans, j'ai mis si souvent mes pas au milieu
des autres
Que, pour moi, Lourdes est ce peuple en marche.
Depuis dix ans je viens avec les militaires.
Les fils des Allemands et des Français qui se sont réconciliés
ici...
Et qui chantent " au Roi Albert", avant, eux aussi, de marcher...
"Ave, Ave, Ave Maria"...
Ils ne savent pas que les savants disent que la foi est en crise
Tout simplement, ils n'ont pas de mots pour dire la paix qu'ils cherchent.
Ils n'ont pas de théorie. Que la fraternité.
Mais ils marchent. Et ils marchent encore.
"Ave, Ave, Ave Maria"...
Marie est la et, j'en suis sûr, nous regarde, les regarde.
Elle les connaît tous, un par un
Ce sont ses fils!
Et chacun, au fond, lui rappelle son fils.
Et cette foule allant passer Pâques a Jérusalem:
Elle la mère - et le père aussi - avaient décidé
que Jésus pourrait marcher seul,
Ou plutôt avec ses amis - il disait ses copains.
C'était une décision. Un acte de confiance.
Ou plutôt le fruit d'un raisonnement: le petit est devenu grand...
Et puis au retour" il n'était pas là
Alors elle aussi avait marché, et marché, et marché.
Elle était revenue sur ses pas et l'avait enfin trouvé:
Il était au Temple.
En elle pas de sentiment de possession. Pas de violence.
Mais l'angoisse qui s'exprime parce qu'elle est vraie.
Mais elle dit aussitôt, parce quelle est vraie, qu'elle ne le possède
pas.
Qu'elle fait un avec son Joseph. Pas avec lui, Jésus
Et il répond.
Et elle ne comprend pas. Elle ne voulait pas le posséder.
Mais, elle ne savait pas encore qu'il était autre.
Pas étranger. Mais pas a elle. Pas elle. Lui.
Que ce n'était plus un bébé.
Et elle ne dit plus rien:
Et elle marche. Et elle pense. Et elle respecte.
"Ave, Ave, Ave Maria".
Dans la foule, elle est là.
Pas de gifle.
Vous pensez qu'elle comprend tous "ses petits gars"?
Non. Elle ne comprend pas plus.
Mais elle respecte. Mais elle aime. Mais elle est la.
Elle les regarde comme elle regarde Bernadette, comme des personnes.
Pour un peu, elle leur dirait vous
Et leur demanderait de lui faire la grâce d'être là.
Elle médite leur histoire en son cœur.
Elle en fait un chant d'amour, un chant de paix.
Une découverte de Dieu.
Elle sait ce qu'il lui en a coûté de dire oui.
Elle sait que chaque femme dit de son fils qu'il est adorable.
Mais de là à l'adorer... Et, elle adore celui qu'elle a
nettoyé, langé.
Et elle adore ce gamin qu'elle ne comprend plus.
Elle sait combien la foi a été difficile.
Et blessante quand ils l'ont injurié, calomnié, blessé,
tué.
Elle sait la fatigue. Elle sait la croix.
Et ce que masquent les sourires et les chants...
"Ave, Ave, Ave Maria"...
Elle marche avec eux.
Bernadette est la aussi... ses galoches font moins de bruit
Que sous la porte du Baous.
Mais elle est la. silencieuse. Elle est un peu étonnée par
tous ces militaires!
Mais elle en connaît tant qui sont pauvres, qu'elle est en famille.
Alors, elle aussi elle marche.
Et prie pour eux.
"Ave, Ave, Ave Maria".
La foule marche, avance a petits pas.
Le siècle passe, le millénaire aussi.
Les amis s'en vont - n'est-ce pas Alain?
Mais la marche continue.
C'est la marche de la foi.
Rien n'existe sans la foi.
Sans elle, le monde s'arrête...
Dieu merci, la marche continue:
Regardez ce jeune blessé
Il faudrait relever la bâche de sa voiture
Et lui donner un peu d'eau.
La vie continue.
"Ave, Ave, Ave Maria".
+ MicheI DUBOST
Evêque aux Armées Françaises
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12 mai 2002
Forces Armées de Guyane
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Professer ou Confesser la foi ?
En ces mois de mai et juin, les professions de foi sont célébrées
un peu dans toutes les paroisses de France. Mais d'où provient
cette célébration qui n'existe pratiquement qu'en France
et en Belgique et qui n'est pas un Sacrement, même si elle en revêt
les atours ?
La Communion a été d'une fréquence variable dans
l'histoire de l'Eglise. L'accent avait tellement été mis
sur le mystère et le sacré que les chrétiens n'osaient
plus s'approcher de la communion au Corps du Christ de peur de commettre
un sacrilège. La communion ne devait se faire que si le chrétien
s'était confessé la veille, et encore ! On lit dans les
manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de Lisieux
combien elle est heureuse que son confesseur l'ait autorisée à
communier une fois dans la semaine en plus du dimanche (elle participait
à la messe tous les jours)
A la fin du XIXème et au début du XXème siècles
la première Communion se faisait relativement tard vers 10/12 ans,
en même temps que la Confirmation, à la fin de l'école
primaire ; cela correspondait pour la plupart des personnes à l'entrée
dans la vie active, c'est à dire dans la vie adulte. C'est le sens
même de la Confirmation qui nous rend adultes, responsables et missionnaires
dans l'Eglise par le don de l'Esprit Saint qui nous est fait.
Devant cet état de fait le pape Pie X demanda à ce que
la Communion soit plus précoce : dès qu'un enfant saurait
distinguer que l'hostie n'est plus du simple pain mais une participation
au mystère du Christ (dans l'esprit de saint Pie X, la Confirmation
devait toujours précéder la Communion) L'âge de sept
ans a été retenu comme norme.
La tradition populaire franco-belge a tenu à conserver une célébration
pour marquer l'entrée dans la vie active des jeunes, le passage
de l'enfant à l'adulte (on ne parlait pas alors d'adolescence)
et cette célébration, au vu de son origine, s'est appelée
Communion Solennelle par opposition à la Première Communion,
célébrée avec faste et participation de toute la
famille au sens large du terme.
Après le Concile Vatican II, il a paru nécessaire en France
d'actualiser cette célébration et d'insister - non plus
sur la communion qui était déjà faite depuis trois
ou quatre ans - mais sur l'acceptation par l'enfant de la foi de l'Eglise
qui avait été faite au Baptême par les parents, le
parrain et la marraine en son nom. C'est devenu une rénovation
du Baptême qui n'a plus rien à voir avec l'entrée
dans la vie active.
Mais tous les dimanches, nous annonçons la foi de l'Eglise en
disant le Je crois en Dieu ; la subtilité de la langue française
fait que confesser la foi ou professer la foi sont quasiment synonymes,
ce sont les préfixes (con- et pro-) qui nous indiquent que confesser
c'est la dire avec les autres alors que professer la foi c'est la dire
devant les autres, la seconde découle de la première : je
ne peux professer la foi que si je confesse la foi régulièrement.
La démarche des jeunes qui font une profession de foi (devant
nous) nous invite à la confesser ensemble et à aller la
professer à l'extérieur du bâtiment de notre église,
dans le monde.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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3 mai 2008
Brigade Franco-Allemande
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Jésus prie pour ses disciples
Jésus prie pour ses disciples dans cette longue prière que saint Jean
nous rapporte. Lorsque nous lisons ce passage du IVème évangile
(Jean 13,31-17,26), nous pouvons avoir l’impression qu’il y a des répétitions,
des redondances, mais chaque passage ajoute sa pierre pour construire
l’ensemble et faire progresser tous ceux qui liront ce texte. Jésus y
parle de sa glorification et y agrège ses disciples, non seulement ceux
qui étaient présents à la Cène mais tous ses disciples à venir.
Jésus délègue ceux qui croiront en Lui pour prendre sa place dans le
monde. Lourde responsabilité ! Impossible si nous ne sommes pas en
communion avec le Père de la même façon que le Fils ; c’est pourquoi,
dans sa prière, Jésus demande à ce que nous ayons la même gloire que la
sienne, une gloire qui vient de Dieu et qui retourne à Dieu.
Le Christ a glorifié le Père en « accomplissant l’œuvre qui lui
avait été confiée » (cf. v.4) ceux qui lui sont configurés par
le Baptême doivent glorifier le Père en accomplissant l’œuvre qui leur
est confiée aujourd’hui.
Saint Jean précise l’œuvre qui est demandée aux croyants en explicitant
celle du Christ : « Je leur ai donné les paroles que tu m’avais
données : ils les ont reçues. » les chrétiens reçoivent
la Parole de Dieu, inscrite dans la Bible et la Tradition de l’Eglise ;
ce n’est pas pour la garder égoïstement mais au contraire la donner gratuitement
autour de nous comme le Christ l’a partagée à tous ceux qui voulaient
l’entendre.
L’annonce du Royaume de Dieu n’est pas l’apanage d’une élite, ni une
question de connaissance, il suffit de recevoir la Parole de Dieu et de
la transmette. Il appartient à certains de rédiger des ouvrages de théologie
ou d’exégèse dans le silence d’un bureau, à d’autres d’aller au loin en
quittant tout, mais à tous il est demandé d’être dans le monde, présents
aux autres hommes et femmes et, comme le Christ, de les aimer tels qu’ils
sont !
Père JeanPaul Bouvier
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5 juin 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Le Christ, Homme nouveau
22. §1. En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que
dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était
la figure de celui qui devait venir , le Christ Seigneur. Nouvel Adam,
le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour,
manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de
sa vocation. Il n'est donc pas surprenant que les vérités ci-dessus trouvent
en lui leur source et atteignent en lui leur point culminant.
§2. « Image du Dieu invisible » (Colossiens 1,15) , il est
l'Homme parfait qui a restauré dans la descendance d'Adam la ressemblance
divine, altérée dès le premier péché. Parce qu'en lui la nature humaine
a été assumée, non absorbée , par le fait même, cette nature a été élevée
en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son incarnation, le Fils
de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé
avec des mains d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme, il a
agi avec une volonté d'homme , il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la
Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à
nous, hormis le péché .
§3. Agneau innocent, par son sang librement répandu, il nous a mérité
la vie ; et, en lui, Dieu nous a réconciliés avec lui-même et entre nous
, nous arrachant à l'esclavage du diable et du péché. En sorte que chacun
de nous peut dire avec l'Apôtre : le Fils de Dieu « m'a aimé et il
s'est livré lui-même pour moi » (Galates 2,20). En souffrant pour
nous, il ne nous a pas simplement donné l'exemple, afin que nous marchions
sur ses pas , mais il a ouvert une route nouvelle : si nous la suivons,
la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau.
§4. Devenu conforme à l'image du Fils, premier-né d'une multitude
de frères , le chrétien reçoit « les prémices de l'Esprit »
(Romains 8,23), qui le rendent capable d'accomplir la loi nouvelle de
l'amour . Par cet Esprit, « gage de l'héritage » (Ephésiens
1,14), c'est tout l'homme qui est intérieurement renouvelé, dans l'attente
de "la rédemption du corps" (Romains 8,23) : « Si l'Esprit
de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts demeure en vous, celui
qui a ressuscité Jésus-Christ d'entre les morts donnera aussi la vie à
vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous » (Romains 8,11)
. Certes, pour un chrétien, c'est une nécessité et un devoir de combattre
le mal au prix de nombreuses tribulations et de subir la mort. Mais, associé
au mystère pascal, devenant conforme au Christ dans la mort, fortifié
par l'espérance, il va au-devant de la résurrection .
§5. Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ,
mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels,
invisiblement, agit la grâce . En effet, puisque le Christ est mort pour
tous et que la vocation dernière de l'homme est réellement unique, à savoir
divine, nous devons tenir que l'Esprit Saint offre à tous, d'une façon
que Dieu connaît, la possibilité d'être associé au mystère pascal.
§6. Telle est la qualité et la grandeur du mystère de l'homme, ce
mystère que la Révélation chrétienne fait briller aux yeux des croyants.
C'est donc par le Christ et dans le Christ que s'éclaire l'énigme de la
douleur et de la mort qui, hors de son Evangile, nous écrase. Le Christ
est ressuscité ; par sa mort, il a vaincu la mort, et il nous a abondamment
donné la vie pour que, devenus fils dans le Fils, nous clamions dans l'Esprit:
Abba, Père !
Concile Vatican II
Constitution Gaudium et Spes n°22
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1er juin 2014
Secteur Vermandois
n° 755
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Communion(s)
La fin de l’année scolaire est la période où se multiplient les communions.
Selon les régions et les traditions locales elles ont diverses dénominations :
petite, privée, première pour les unes, grande, deuxième, solennelle pour
les autres, devenue ‘profession de foi’. Nous pouvons nous poser
la question de savoir pourquoi de telles différences.
Au XIXème siècle, l’habitude avait été prise de faire coïncider la première
communion avec l’entrée dans la vie active, c'est-à-dire aux environs
de la douzième année. L’enfant devenait adulte, on disait qu’il avait
le droit de se servir seul à table et non plus d’être servi comme un enfant,
les rites de l’admission parmi les adultes s’accompagnaient souvent de
la première cigarette roulée par le parrain et du premier verre de ‘gnole’.
Le pape saint Pie X (1903-1914) s’apercevant que l’accès à la communion
sacramentelle était devenue de plus en plus tardive a demandé que la première
des communions soit faite beaucoup plus jeune, à l’âge de raison fixé
à sept ans. Ce souhait sous-entendait que la Confirmation avait été célébrée
avant ou au cours de la première des communions.
Cette demande du pape a été suivie (sauf pour la Confirmation) mais la
France et la Belgique ont voulu conserver le ‘rite de passage’
de l’enfance à l’âge adulte, la ‘Communion Solennelle’ est née
de cette tradition. Les garçons mettaient leur premier costume d’adulte
et les filles portaient une robe aussi somptueuse qu’une robe de mariée.
Un ‘renouvellement’ avait lieu l’année suivante.
Peu avant le Concile Vatican II, l’Eglise a voulu simplifier ce rite
devenu obsolète : il ne s’agissait plus d’entrer dans la vie active
et la société parlait de d’adolescence, un état intermédiaire entre l’enfance
et l’adulte. La Communion solennelle a été renommée ‘Profession de
foi’ et se définit comme une acceptation et une prise en compte personnelle
par les jeunes des promesses faites lors de leur Baptême en leur nom par
leurs parents, parrains et marraines. Pour rappeler le Baptême les jeunes
– garçons et filles – portent une aube blanche et un cierge allumé au
Cierge Pascal.
Aujourd’hui cette tradition perdure, la première des communions se célèbre
vers neuf ans, en général en CM1 et la Profession de foi vers 12 ans en
classe de 5ème. Quant à la Confirmation elle est remise ‘sine
die’.
A l’occasion de ces célébrations, intériorisons ce que nous voyons, rappelons-nous
notre propre première communion et essayons de retrouver la joie de recevoir
le Corps du Christ. Cela devrait être une fête et un émerveillement car
c’est toujours une première fois.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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28 mai 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°944
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Actualisation
En ce temps-là,
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Jésus leva les yeux au ciel et dit :
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« Père, l’heure est venue.
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Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.
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Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair,
il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
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Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le
seul vrai Dieu,
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et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.
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Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre
que tu m’avais donnée à faire.
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Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire
que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.
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J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le
monde pour me les donner.
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Ils étaient à toi, tu me les as donnés,
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et ils ont gardé ta parole.
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Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné
vient de toi,
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car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données :
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ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis
sorti de toi,
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et ils ont cru que tu m’as envoyé.
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Moi, je prie pour eux ;
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ce n’est pas pour le monde que je prie,
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mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.
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Tout ce qui est à moi est à toi,
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et ce qui est à toi est à ton Eglise ;
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et je suis glorifié en eux.
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Désormais, je ne suis plus dans le monde ;
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eux, ils sont dans le monde,
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et moi, je viens vers toi. »
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Aujourd’hui,
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L’Eglise lève les yeux au ciel et dit :
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« Père, l’heure est venue.
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Glorifie ton Eglise afin que l’Eglise te glorifie.
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Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair,
elle donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
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Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le
seul vrai Dieu,
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et celle que tu envoies, l’Eglise de ton Fils.
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Nous, nous te glorifions sur la terre en accomplissant l’œuvre
que tu nous as donnée à faire.
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Et maintenant, glorifie ton Eglise auprès de toi, Père, de
la gloire que nous avions auprès de toi lorsque tu as créé
le monde.
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Nous manifestons ton nom aux hommes que tu as pris dans le
monde pour nous les donner.
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Ils étaient à toi, tu nous les as donnés,
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et ils ont gardé ta parole.
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Maintenant, ils reconnaissent que tout ce que tu nous as
donné vient de toi,
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car je leur ai donné les paroles que tu nous as données :
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ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que l’Eglise
de ton Fils est sortie de toi,
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et ils ont cru que tu l’as envoyée.
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Nous te prions pour eux ;
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ce n’est pas pour le monde que nous te prions,
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mais pour ceux que tu nous donnes, car ils sont à toi.
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Tout ce qui est à ton Eglise est à toi,
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et ce qui est à toi est à moi ;
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et l’Eglise est glorifiée en eux.
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Désormais, Le Christ n’est plus dans le monde ;
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Nous, nous sommes dans le monde,
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Et nous suivons ton Fils qui vient vers toi. »
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Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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24 mai 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1152
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Fin de l'interdiction des assemblées
Alléluia ! Tu seras ma louange
dans la grande assemblée (Psaume 21[22] ,26)
Avant que le monde existe
Dans le grand discours après la Cène (Jean 13,31-17,26), l’auteur du
IVème évangile développe la révélation que le Christ fait sur
lui-même dans son enseignement particulier aux Apôtres. A partir de la
demande qui lui est faite et qui l’étonne : « Philippe lui
dit : ‘Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit.’ Jésus
lui répond : ‘Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne
me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment
peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?’ » (Jean 14,8-9)
Jésus va faire cette longue explication sur l’intimité qui existe entre
lui et le Père.
La lecture continue de ces quatre chapitres semble avoir, au premier
regard, une certaine redondance, comme si Jésus répétait les mêmes choses
simplement pour être sûr qu’elles entrent dans mémoire des Apôtres ;
mais à chaque apparente redite le Christ ajoute un élément supplémentaire
qui précise son exposé et par petites touches successives il complète
la révélation sur sa Personne, sur le lien qui l’unit au Père et sur l’Esprit
qui vient du Père et du Fils pour permettre à l’humanité de pénétrer toujours
plus avant dans ce mystère.
La conclusion de ce long discours arrive : « Et maintenant,
glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi
avant que le monde existe. » (Jean 17,5) Cette Gloire a été partiellement
occultée par son Incarnation mais elle est rendue visible dans les œuvres
du Fils et tout particulièrement lors de son baptême par Jean (cf. Jean
1,32) et la Transfiguration (cf. Matthieu 17,2). Tout cela l’évangéliste
l’avait annoncé dès le début de son livre : « Au commencement
était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu
à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. »
(Jean 1,1-3)
La Gloire du Père peut maintenant s’exprimer dans l’obéissance du Fils ;
Jésus révèle qu’il porte le Nom qui avait été révélé à Moïse : « JE
SUIS » (cf. Exode 3,14). Il le révèle aux gardes venus l’arrêter
(cf. Jean 18,6) au Grand Prêtre et au Sanhédrin (cf. Marc 14,62) et même
devant Pilate (cf. Jean 18,36). Le nouvel Agneau Pascal meurt au moment
où celui de l’Ancienne Alliance est sacrifié dans le Temple.
Le Christ Ressuscité n’enseigne plus ses Apôtres : il leur a tout
révélé mais ils ne peuvent pas encore le comprendre et il leur a promis :
« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous. » (Jean 14,16)
Nous avons la Révélation complète, demandons avec ferveur l’Esprit Saint
qui nous permette de l’interpréter aujourd’hui
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
Quelle joie quand on m'a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! » (Psaume 121[122],1)
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21 mai 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1323
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Ce n’est pas pour le monde que je prie,
mais pour ceux que tu m’as donnés,
Jésus prie pour ses disciples ! Saint Jean nous rapporte cette longue
prière du Christ pour ceux qui croient en lui (Jean 13,31-17,26). Lorsque
nous lisons ce passage du IVème évangile, nous pouvons avoir
l’impression qu’il y a des répétitions, des redondances, mais chaque passage
ajoute sa pierre pour construire l’ensemble et faire progresser tous ceux
qui liront ce texte. Jésus y parle de sa glorification et il y agrège
ses disciples, non seulement ceux qui étaient présents à la Cène mais
tous ses disciples à venir.
Jésus délègue ceux qui croiront en Lui pour prendre sa place dans le
monde. Lourde responsabilité ! Impossible si nous ne sommes pas en
communion avec le Père de la même façon que le Fils ; c’est pourquoi,
dans sa prière, Jésus demande que nous ayons la même gloire que la sienne,
une gloire qui vient de Dieu et qui retourne à Dieu.
Le Christ a glorifié le Père en « accomplissant l’œuvre qui lui
avait été confiée » (cf. v.4) Ainsi ceux qui lui sont configurés
par le Baptême doivent glorifier le Père en accomplissant l’œuvre qui
leur est confiée aujourd’hui.
Saint Jean précise l’œuvre qui est demandée aux croyants en explicitant
celle du Christ : « Je leur ai donné les paroles que tu m’avais
données : ils les ont reçues. » les chrétiens reçoivent
la Parole de Dieu, inscrite dans la Bible et la Tradition de l’Eglise ;
ce n’est pas pour la garder égoïstement mais au contraire la donner gratuitement
autour de nous comme le Christ l’a partagée à tous ceux qui voulaient
l’entendre.
L’annonce du Royaume de Dieu n’est pas l’apanage d’une élite, ni une
question de connaissance, il suffit de recevoir la Parole de Dieu et de
la transmette. Il appartient à certains de rédiger des ouvrages de théologie
ou d’exégèse dans le silence d’un bureau, à d’autres d’aller au loin en
quittant tout, mais à tous il est demandé d’être dans le monde, présents
aux autres hommes et femmes et, comme le Christ, de les aimer tels qu’ils
sont !
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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