6ème dimanche de Pâques - Année "A"

Actes 8,5-8.14-17 - Psaume 65 - 1Pierre 3,15-18 - Jean 14,15-21

1

Lycée Militaire d'Autun

9 mai 1999

Saisir Dieu en toutes choses (Maître Eckhart)

2

Brigade Franco-Allemande

27 avril 2008

Première Confirmation

3

Fort Neuf de Vincennes

29 mai 2011

Un autre défenseur

4

Secteur Vermandois

25 mai 2014

L’imposition des mains

5

Athies & Nesle

21 mai 2017

Tradition & transmission

6

17 mai 2020

Grâce d’états

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9 mai 1999

Lycée Militaire d'Autun

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Saisir Dieu en toutes choses

L'auteur est un grand nom de la mystique rhénane, professeur de théologie à Paris au XIVème siècle.

Celui qui est tel qu'il doit être a Dieu près de lui en vérité. Celui qui possède Dieu en vérité, le possède en tous lieux, dans la rue et avec n'importe qui, aussi bien qu'à l'église, dans un lieu solitaire ou dans sa chambre.
S'il le possède véritablement et en tous temps, nul ne peut lui être un obstacle.
Pourquoi ?
Parce qu'il a Dieu et que son intention ne va qu'à Dieu seul, et que toutes choses deviennent pour lui uniquement Dieu.
L'homme doit saisir Dieu en toutes choses et accoutumer son esprit à avoir sans cesse Dieu présent dans son esprit, sa recherche et son amour.
Considère quelles sont les intentions envers ton Dieu. Que tu sois à l'église ou dans ta chambre, garde une disposition d'esprit semblable ; porte-la dans la foule, dans l'agitation et la diversité.
Et comme je l'ai dit souvent, quand on parle d'égalité, on n'entend pas qu'il faille apprécier de la même façon toutes les œuvres, tous les lieux ou toutes les personnes. Ce serait absolument faux, car prier est une œuvre meilleure que filer, et l'église un lieu plus noble que la rue.
Mais tu dois avoir dans les œuvres une disposition d'esprit et une confiance égale et considérer ton Dieu avec le même sérieux. En vérité si toutes choses étaient aussi égales pour toi, personne ne ferait obstacle à ce que Dieu te soit présent.

MAITRE ECKHART, O.P.

Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités
que tu as révélées et que tu nous enseignes par ton Eglise,
parce que tu ne peux ni te tromper, ni nous tromper.

Acte de foi de l'Eglise Catholique

27 avril 2008

Brigade Franco-Allemande

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Première Confirmation !

Dans le passage des Actes des Apôtres, Philippe est montré comme un prédicateur hors pair et un thaumaturge ; il a vraisemblablement baptisé un certain nombre de personnes ce qui prouve que les ‘Sept’ dont l’institution nous était relatée la semaine dernière n’étaient pas seulement au service des tables pour distribuer les nourriture aux chrétiens de langue grecque, mais ils étaient des collaborateurs essentiels des Apôtres.

La rumeur parvient à Jérusalem où les Apôtres résident encore. Deux d’entre eux, Pierre et Jean , sont délégués pour aller conforter ces communautés naissantes. Le peu de sympathie que les Juifs ont envers les Samaritains ne les arrête pas ; sans doute ont-ils à l’esprit la rencontre auprès du puits de Jacob à Sykar où Jésus se manifesta d’abord à une femme puis à toute la ville.

Arrivés sur place, ils complètent le Baptême au nom du Seigneur Jésus par le don de l’Esprit concrétisé par une imposition des mains spécifique.

Il est difficile de ne pas voir dans cette démarche le Sacrement de la Confirmation tel qu’il est vécu dans l’église occidentale aujourd’hui. Les enfants sont baptisés tout petits pour devenir enfants de Dieu et confirmés dans leur foi par l’évêque ou un de ses représentants (toujours un prêtre ou un évêque) Lors d’un Baptême d’adulte, les trois Sacrements (Baptême, Confirmation et Eucharistie) sont conférés en même temps.

A partir de la fin des années soixante-dix, en France, la Confirmation a été retardée à un âge plus avancé à la demande (pressante) des aumôneries de lycée et d’étudiants afin d’avoir un Sacrement à proposer à leurs participants. Comme ces mouvements ne regroupent que peu de jeunes gens, beaucoup de personnes maintenant adultes n’ont jamais été confirmées ! Elles vivent du Baptême au nom du Seigneur Jésus comme les Samaritains des Actes des Apôtres !

Il y a une démarche catéchuménale spécifique pour de telles personnes, surtout que nombre d’entre elles participent activement à la vie de leur paroisse ou de leur mouvement.

Ce qui amène la question : Et vous, avez-vous été confirmés ?

Père JeanPaul Bouvier

29 mai 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Un autre défenseur

Cette affirmation de Jésus à ses Apôtres avant sa mort et sa résurrection a de quoi surprendre : n’est-il pas Celui qui va donner sa vie pour toute l’humanité ? Ne s’est-il pas présenté comme l’intercesseur unique devant le Père ? N’a-t-il pas promis d’être au milieu de nous lorsque nous nous réunirons en son nom pour présenter nos prières au Père ? Quelle nécessité pour les hommes et femmes d’avoir un autre défenseur ?

Il y a en fait deux défenses à assurer, le Fils nous défend auprès du Père en offrant éternellement le sacrifice de sa vie pour le Salut de l’humanité, mais l’Esprit Saint nous permet de nous défendre vis-à-vis des autres hommes : il nous inspire les mots nécessaires pour affirmer notre foi face à l’incrédulité des sociétés humaines pouvant aller jusqu’à des persécutions sanglantes mais aussi celles qui sont insidieuses.

Cet Esprit donné par le Fils d’auprès du Père a favorisé le développement de l’Eglise tout au long des siècles ; il a parlé et parle encore de nos jours à travers des hommes et des femmes ordinaires que rien ne distinguait à priori mais qui osent annoncer la Bonne Nouvelle.

Ces hommes et ces femmes n’appartiennent pas au passé, de génération en génération le flambeau nous est parvenu, c’est à nous aujourd’hui de laisser l’Esprit s’exprimer par nos bouches, par notre façon de vivre et par nos actes. Rappelons-nous les paroles que l’évêque a dites lors de notre confirmation : « Reçois l’Esprit Saint, le don de Dieu ! » elles prennent tout leur sens si nous considérons que ce don est actif en nous, ce n’est pas un dépôt statique mais une force vivante qui pousse à proclamer l’Evangile.

Confiants dans ce « don de Dieu » nous pouvons entendre et appliquer la parole de saint Pierre : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. » C’est aussi ce que nous dit saint Paul : « Annoncer l'Evangile, en effet, n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile ! » (1 Corinthiens 9,16)

Cette nécessité d’annoncer l’Evangile est souvent bloquée par notre pusillanimité à nous révéler comme chrétiens. « N’ayez pas peur ! » répète Jésus à ses Apôtres et à travers eux il s’adresse à nous, cet autre défenseur nous donne les moyens d’être des témoins crédibles de la Résurrection du Christ, signe de notre propre résurrection et de l’amour du Père pour tous ses enfants.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

25 mai 2014

Secteur Vermandois

n° 753

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L’imposition des mains

Des hommes « estimés de tous, remplis d'Esprit Saint et de sagesse » (Actes 6,3) ont été institués pour s’occuper de la communauté de langue grecque de Jérusalem afin que les Apôtres restent « fidèles à la prière et au service de la Parole. » (Actes 6,4) Sept sont présentés aux Apôtres « et ceux-ci, après avoir prié, leur imposèrent les mains. » (Actes 6,6) Peu de temps après cette institution, « Philippe, l’un des Sept, arrive dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ. » (Actes 8,5) Beaucoup de Samaritains crurent en cette parole et aux miracles que Philippe effectuait et reçoivent le Baptême « au nom du Seigneur Jésus » (Actes 8,16) Avertis de la conversion et du Baptême des Samaritains, les Apôtres envoient Pierre et Jean qui, après avoir priés pour eux, imposent les mains sur ces baptisés « et ils recevaient le Saint-Esprit. » (Actes 8,17)

Au cours des siècles, cette démarche n’a pas changé : des hommes sont présentés à l’évêque par la communauté locale pour qu’ils l’assistent dans sa mission d’évangélisation : après avoir prié sur eux l’évêque impose les mains sur des diacres à l’intention de ceux qui pourraient penser être délaissés, pauvres, malades, étrangers… et sur des prêtres pour réunir la communauté, la former et la faire participer au sacrifice du Christ.

De même, des hommes et des femmes, depuis l’enfance jusqu’à des personnes d’âge plus avancé, sont baptisés, puis la communauté qui a baptisé ces personnes prévient l’évêque qui vient leur imposer les mains après avoir prié sur elles pour qu’elles reçoivent l’Esprit Saint.

Plus encore, l’imposition des mains est le seul élément qui soit commun à tous les Sacrements de l’Eglise Catholique ; la prière qui accompagne ce geste définit le sacrement :

  • « Que la puissance du Christ te fortifie… » pour le Baptême
  • « Donne en plénitude l’Esprit qui reposait sur ton Fils » pour la confirmation
  • « Sanctifie ces Offrandes en répandant sur elles ton Esprit » pour l’Eucharistie
  • « Je te pardonne tous tes péchés » pour la Réconciliation
  • La Bénédiction nuptiale et « Désormais vous êtes unis par Dieu » pour le Mariage
  • La prière d’ordination pour diacres, prêtres et évêques
  • La prière donnant la force pour vivre avec la maladie pour l’onction des malades.

Ainsi chaque étape de la vie chrétienne est marquée par un don spécifique de l’Esprit Saint qui nous est conféré par une imposition des mains. L’Esprit nous donne la force de vivre en chrétien en fonction de notre situation personnelle : « vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11,13)

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

21 mai 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°942

Tradition & transmission

Philippe, l’un des Sept’ sur qui les Apôtres ont imposé les mains pour être au service des personnes de langue grecque (cf. Actes 6,1-7) ne limite pas son ministère aux seules veuves de Jérusalem. Il porte la Parole des Apôtres partout où il va. Il convertit et baptise ‘au Nom du Seigneur Jésus’ ainsi de nombreuses personnes dans une ville de Samarie où le grec n’est pas la langue la plus répandue. Puis inspiré par l’Esprit Saint, il se dirige vers Gaza ; sur le chemin, il explique Isaïe à un éthiopien qui lisait le prophète dans son char (cf. Actes 8,26-39) et celui-ci demande également le Baptême et il le reçoit des mains de Philippe.

Les Samaritains sont enfants ‘d’Abraham, d’Isaac et de Jacob’ mais ils n’ont pas été déportés à Babylone et ne connaissent que les livres saints du Pentateuque. L’érection en Samarie d’un Temple du Seigneur sur le mont Garizim (#330 av.J.C.) a matérialisé la séparation : « les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. » (Jean 4,9) Malgré cette rancœur, sur l’assurance que les habitants ont bien reçu le message du Christ, les Apôtres Pierre et Jean viennent partager avec eux le don du Saint Esprit qu’ils ont reçu à la Pentecôte. « Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. » (Actes 8,17)

Les Apôtres ont été ainsi mis à part pour transmettre l’Esprit Saint par l’imposition des mains afin d’envoyer en mission ceux qui en bénéficient. A chaque fois les Apôtres précisent cet envoi : pour les ‘Sept’ aller vers ceux qui parlent grec, pour les Baptisés, être porteurs de la Bonne Nouvelle par une vie nouvelle. Paul et Barnabé recevront la mission pour fonder des églises là où ils iront (cf. Actes 13,2-3) et y établirent des personnes veillant sur la foi (episcopos) : « Ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. » (2Timothée 1,6)

La ‘Tradition apostolique’ est l’affirmation que les évêques sont dépositaires de ce don de transmettre l’Esprit Saint par l’imposition des mains afin de guider au Nom du Seigneur le peuple qui leur est confié : ils sont missionnés par les Apôtres comme à travers un arbre généalogique spirituel. A l’instar des Apôtres, ils s’entourent de ministères spécifiques pour mener à bien la mission de veiller sur la foi du troupeau dont ils sont les pasteurs. Des diacres reçoivent l’imposition des mains de l’évêque pour accroître l’église locale par les Sacrements du Baptême et du Mariage et par l’annonce et l’explication de la Parole ; des prêtres reçoivent l’imposition des mains pour faire vivre la communauté chrétienne en la nourrissant par le Sacrement de l’Eucharistie, en éclairant les consciences par le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence et en aidant les personnes affaiblies à supporter les épreuves par le Sacrement des Malades.

Ainsi l’Eglise du XXIème siècle vit toujours de la prédication des Apôtres. La formulation de la foi s’est affinée au cours des siècles par le discernement des Conciles Œcuméniques mais elle revient toujours à l’essentiel : « Le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair ; mais vivifié dans l’Esprit. » (1Pierre 3,18)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

17 mai 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1150

CoVid-19 :
64ème jour sans assemblées

Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts

Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint (Actes 8,17)

Grâce d’états

Pour éviter toute confusion saint Luc précise que Philippe est l’un des sept à qui les Apôtres ont imposées les mains pour les mettre au service des chrétiens de langue grecque (cf. Actes 6,1-7). Il ne s’agit pas de l’Apôtre homonyme Philippe, l’un des Douze que Jésus a choisi parmi ses disciples (cf. Luc 6,13-16).

Dans ce passage, saint Luc montre un homme qui ne s’occupe pas seulement du « service des tables » mais un propagateur de l’Evangile dont les prédications entraînent la conversion des auditeurs qui demandent alors le Baptême « au Nom du Seigneur Jésus »

La rumeur parvient à Jérusalem où les Apôtres résident encore. Deux d’entre eux, Pierre et Jean, sont délégués pour aller conforter ces communautés naissantes. Le peu de sympathie que les Juifs ont envers les Samaritains ne les arrête pas ; sans doute ont-ils à l’esprit la rencontre auprès du puits de Jacob à Sykar où Jésus se manifesta d’abord à une femme puis à tous les habitants de la ville (cf. Jean 4,5-42). Arrivés sur place, ils complètent le Baptême « au nom du Seigneur Jésus » par le don de l’Esprit manifesté par une imposition des mains.

Deux impositions des mains de la part d’Apôtres, deux conséquences apparemment différentes mais toujours un don spécifique de l’Esprit Saint.

Dans les Sacrements de l’Eglise Catholique, le Père s’engage à donner l’Esprit Saint à ceux qui le demandent par le Fils : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11,13) Cet engagement du Père est manifesté par l’imposition des mains d’un ministre ordonné, elle est accompagnée d’une prière particulière qui donne le sens du don de l’Esprit Saint.

A ceux qui reçoivent ces impositions des mains, le Seigneur donne la force et la capacité de vivre pleinement le Sacrement qu’ils ont reçu. Conscients de cette grâce qui nous est faite, nous pouvons proclamer la Gloire de Dieu devant tous nos frères et sœurs. Pensons à ce don lorsque nous pourrons à nouveau nous réunir pour communier au Corps du Christ !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde


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