2 mai 1999
Lycée Militaire d'Autun
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Cherchez sept d'entre vous…
La tradition chrétienne voit dans ces sept hommes institués
pour le service des frères de langues grecque l'origine du diaconat,
un des trois ordres majeurs du Sacrement de l'Ordre. Les sept noms sont
grecs et montrent une communauté chrétienne qui s'étend
déjà au-delà de Jérusalem.
Après des vicissitudes diverses, cet ordre a été
rétabli à titre permanent dans l'Eglise Latine par le Concile
Vatican II en 1965. Entre le XIIème et le XXème siècle,
le diaconat n'était conçu que comme un passage obligé
vers le presbytérat : tous les prêtres ont été
ordonnés diacres comme tous les évêques ont été
ordonnés prêtres.
Pourtant le diacre est un ministre à part entière, même
s'il reste souhaitable que les futurs prêtres exerce pendant un
certain temps ce ministère, le diacre n'est pas un "sous-prêtre",
pas plus qu'un prêtre n'est un "sous-évêque".
La plénitude du sacerdoce du Christ a été confiée
à ses Apôtres et à travers eux, par l'imposition des
mains à leurs successeurs les évêques. Très
vite la communauté chrétienne s'est étendue et les
évêques ne pouvaient plus assurer seuls la charge du peuple,
ils ont donc choisi des hommes pour les seconder : d'une part les prêtres
pour rassembler la communauté, en particulier le dimanche pour
la célébration de la messe et pour le pardon des péchés
qui conduit à la communion ; d'autre part les diacres pour le service,
l'accroissement et l'édification de la communauté, en particulier
dans la célébration des Baptêmes et des Mariages.
En schématisant beaucoup, on pourrait dire que, dans leur communion
au ministère de l'évêques, dépositaire du sacerdoce
du Christ, les prêtres sont plutôt configurés au Christ
prêtre et les diacres plutôt au Christ serviteur.
Depuis 1965, date de la restauration du diaconat permanent, les Eglises
locales ont appelé un grand nombre d'hommes à se mettre
au service de l'Eglise en tant que diacres, certains sont mariés
d'autres restent célibataires.
N'ayant pas encore quarante ans de pratique, ce ministère reste
encore un peu nébuleux dans l'esprit des chrétiens, sans
doute de la même façon le ministère du prêtre
devait sembler superfétatoire aux yeux des chrétiens du
début de notre ère puisque le prêtre concélébrait
toujours la messe avec son évêque. Ce n'est qu'à l'usage
que l'on s'apercevra du don que l'esprit saint a fait à l'Eglise
en inspirant aux pères du Concile Vatican II cette restauration.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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28 avril 2002
Forces Armées de Guyane
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Le diaconat
Dimanche dernier, nous fêtions les vocations dans l'Eglise à
propos de l'évangile du Bon Pasteur. Aujourd'hui ce sont les Actes
des Apôtres qui attirent notre attention sur le ministère
du service avec les Sept qui sont choisis pour épauler la partie
de la communauté chrétienne qui s'exprime dans la langue
grecque. Traditionnellement, nous y voyons l'inauguration du diaconat.
Ce ministère est extrêmement présent dans les premiers
siècles de l'Eglise. Les diacres participent à la messe
de l'évêque et après la messe vont porter la communion
aux malades et à ceux qui pour une raison majeure n'ont pas pu
venir à l'assemblée. Ils gèrent la paroisse ou le
diocèse afin que l'Eglise puisse remplir son devoir de charité
et d'assistance tant matérielle que spirituelle. Pour cette raison,
les évêques étaient choisis parmi les diacres et non
parmi les prêtres dont le rôle était essentiellement
de réunir, au nom de l'évêque, la communauté
locale le dimanche pour la célébration de la messe.
Ce ministère est ensuite tombé dans un demi-oubli, les
prêtres étaient d'abord ordonnés diacres ce qui a
contribué à faire perdre le sens du diaconat : puisque tous
les prêtres exerçaient le diaconat, pourquoi avoir un ministère
spécifique ? Si saint François d'Assise était diacre,
c'est parce qu'il a refusé d'être ordonné prêtre
ce qui était le souhait de l'évêque.
Si le Concile de Trente (1545-1565) insiste sur les trois ordres majeurs
(diaconat, presbytérat et épiscopat) du Sacrement de L'Ordre,
face aux allégations protestantes qui nient l'existence même
d'un tel Sacrement, et si le Concile Vatican I (1869-1871) avait dans
ses documents préparatoires une étude sur le diaconat mais
n'a pas eu le temps de la traiter à cause de la guerre franco-prussienne,
ce n'est que le Concile Vatican II (1963-1965) qui a rétabli le
diaconat d'une façon permanente. Les Pères du Concile, inspirés
par l'Esprit Saint, ont estimé que dans notre époque un
tel ministère propre était important, non pour remplacer
des prêtres mais pour revaloriser l'Eglise servante ; d'autant plus
que, si le nombre de prêtres diminue en Europe occidentale, il ne
cesse de croître dans le monde, et nous constatons que les pays
qui forment et ordonnent le plus de diacres sont aussi ceux qui forment
et ordonnent le plus de prêtres !
La richesse du Sacrement de l'Ordre est telle que ces trois ministères
peuvent et doivent cohabiter et même sont interdépendants,
on imagine difficilement un évêque sans prêtre, on
devrait imaginer aussi difficilement un évêque sans diacre.
En schématisant à l'extrême, nous pourrions dire
que le prêtre est davantage configuré au Christ prêtre
en offrant le sacrifice en son nom, en célébrant le Sacrement
de Réconciliation et de Pénitence logiquement qui conduit
à la communion et en enseignant le peuple chrétien, le diacre
est davantage configuré au Christ serviteur en étant attentif
à la charité qui entoure l'Eglise et en l'accroissant en
célébrant les Mariages et les Baptêmes, l'évêque
est davantage configuré au Christ pasteur en ayant soin de l'ensemble
du troupeau qui lui est confié.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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20 avril 2008
Brigade Franco-Allemande
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Vous êtes les pierres vivantes
Il y a quelques années, les évêques de France ont proposé de faire un
recueil d’un choix de textes permettant à tous d’avoir une vue globale
du projet de Dieu depuis la Création jusqu’à nos jours ; ce recueil
s’appelait Pierres Vivantes et avait comme sous-titre Les évêques
de France aux enfants du CM.
Cette décision était ambitieuse et n’a pas obtenu l’accueil qu’elle aurait
méritée : la plupart des chrétiens ont pensé que c’était un nouveau
catéchisme alors que c’est essentiellement un ouvrage de référence, même
si un florilège de textes est toujours discutable quand aux choix qui
sont faits.
Derrière cette réalisation, il y avait l’idée de rappeler à tous, enfants
des CM et surtout leurs parents, que l’histoire du Peuple de Dieu ne s’arrête
pas à la fin des Ecritures mais que l’Esprit de Dieu est à l’œuvre depuis
la Pentecôte. L’Eglise ne cesse de se construire et de s’étendre sous
l’impulsion de l’Esprit Saint.
Saint Paul avait utilisé l’image du corps humain pour faire comprendre
que chacun était indispensable. En écrivant cette lettre saint Pierre
prend l’image d’un bâtiment dont chaque pierre a sa place unique. Tous
ne sont pas appelés à être dans une colonne ou dans un mur, mais tous
son nécessaire. Comme le Christ est la tête du Corps pour saint Paul ;
il est la Pierre angulaire de la construction pour saint Pierre.
Ce passage de l’Ecriture invite chaque croyant à être à sa place et à
la tenir toute entière, c’est à dire à trouver notre vocation propre dans
un esprit de prière et d’adoration. Etre à l’écoute de la Parole que le
Père me donne aujourd’hui pour y discerner la mission qu’il me confie.
L’édifice dépasse la pierre qui le compose, seul l’architecte en a une
véritable vue d’ensemble avant même qu’il soit fini. De la même façon
l’Eglise dépasse le croyant, seule le Père en connaît l’aboutissement.
Mais la comparaison a ses limites, une pierre est passive dans un édifice,
alors que nous sommes des pierres vivantes donc actives. A moi
de trouver comment le Seigneur me demande, aujourd’hui et là où je suis,
de participer à la construction de la Maison de Dieu.
Père JeanPaul Bouvier
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22 mai 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père
Dès le début de la communauté chrétienne de Jérusalem, cette phrase de
Jésus devait résonner dans la tête des Apôtres ; en effet, des croyants
de langue grecque s’estiment désavantagés par rapport aux autres. Désavantagés
sur deux plans, le premier est matériel : les secours ne sont pas
distribués équitablement ; le second est plus spirituel, ne comprenant
pas la langue des Apôtres, ils ne profitent pas complètement de leurs
enseignements. Les Apôtres décident alors de désigner des personnes qui
seront dévoués à cette partie de la communauté et de leur imposer les
mains pour leur transmettre l’Esprit Saint afin qu’ils mènent à bien ces
deux tâches. Grâce à cela la communauté chrétienne gagne du terrain et
le nombre des disciples continue d’augmenter, y incluant une ‘grande
foule de prêtres juifs’.
Au fil des ans et des siècles, l’Esprit Saint n’a cessé d’inspirer aux
successeurs des Apôtres, les évêques, des moyens pour propager la Bonne
Nouvelle : ils forment des théologiens qui continuent la prédication
des Apôtres en précisant la foi de l’Eglise, mais aussi, et dans le même
temps, ils suscitent des personnes qui sont plus adaptées pour répondre
à telle ou telle situation nouvelle dans un esprit évangélique.
Ainsi des mouvements se forment à la suite de fondateurs inspirés tout
au long de l’histoire de l’Eglise, certains ont eu une vie éphémère si
la situation qui les avait fait naître cessait, d’autres au contraire
ont perduré jusqu’à nos jours en se réformant fréquemment pour répondre
toujours mieux aux besoins du peuple chrétien.
Cela ne va pas sans risques car chaque groupe, comme au temps des Apôtres,
a une tendance naturelle à ne voir que ses semblables et à exclure les
autres ; comme au Ier siècle les successeurs des Apôtres ont la responsabilité
d’assurer la cohésion de l’Eglise en montrant aux différentes sensibilités
spirituelles qu’elles sont animées du même Esprit Saint reçu lors de leur
baptême et qu’avec leurs particularités elles font partie d’un tout qui
est l’Eglise locale guidée par l’évêque.
Les lectures de ce cinquième dimanche après Pâques invitent les groupes
de chrétiens et chaque personne de ces groupes à une réflexion sur l’exclusion
que nous pouvons faire des autres qui ne nous sont pas semblables dans
la forme. N’oublions que le fond est le même, nous sommes tous en route
sur le ‘Chemin, la Vérité et la Vie’ qu’est le Fils et par Lui
chacun de nous voit le Père. Loin d’exclure, réjouissons-nous d’une telle
prolifération dans l’Eglise de voix qui s’élèvent pour annoncer l’Evangile
avec des accents différents.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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18 mai 2014
Secteur Vermandois
n° 752
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Questions des Apôtres
Le quatrième évangéliste évoque les questions de deux des Apôtres particuliers :
Thomas et Philippe. Cela ne veut pas dire qu’ils sont les seuls à avoir
de telles interrogations, mais ce sont ceux qui vont oser les poser au
Maître. Ces questions sont également dans nos esprits et nous écoutons
les réponses sans beaucoup mieux comprendre ce qu’elles veulent dire.
« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous
savoir le chemin ? » Cette phrase est davantage une constatation
qu’une question et elle dénote une certaine tristesse : les Apôtres
désirent rester avec Jésus, ils ne veulent pas le voir partir, son enseignement
les passionne, ils n’ont jamais entendu une telle justesse dans l’interprétation
des Ecritures. Ce ‘Rabbi’ n’est pas comme les autres qui n’enseignent
que ce qu’ils ont appris ; Lui, il connaît et explique les Ecritures
de l’intérieur. La réponse de Jésus est sibylline : « Moi,
je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans
passer par moi. » mais elle indique aux Apôtres qu’il va vers
le Père et que le chemin qu’ils pensent ignorer, en fait ils le connaissent :
ce n’est pas une route terrestre mais l’enseignement qu’il leur dispense
pendant qu’il est avec eux. L’évangéliste nous fait comprendre que ce
dialogue entre Thomas et Jésus s’adresse également à tous ceux qui chercheront
la voie vers le Père : c’est par la lecture et la méditation de l’enseignement
de Jésus que nous trouverons ce ‘chemin’.
« Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Cette demande de Philippe prouve sa foi en Jésus comme Fils de Dieu puisqu’il
l’appelle ‘Seigneur’ terme utilisé pour Dieu mais il n’a pas compris
que l’approche du Père ne dépend pas des organes de la vue, il ne s’agit
pas de ‘voir’ mais d’être en communion avec Dieu. Jésus lui donne
la réponse, similaire à celle donnée à Thomas : « je suis
dans le Père et le Père est en moi ! » Par sa venue parmi nous
et par son enseignement, Jésus montre l’amour du Père pour les hommes.
Le Fils, le Père et l’Esprit sont UN.
Le IVème évangéliste ne cherche pas à faire un ‘reportage’ sur
la vie de Jésus, il dirige les regards vers le Fils dès le début de son
évangile : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi
nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme
Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14) et jusqu’à
la conclusion : « Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits
dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus
est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie
en son nom. » (Jean 20,30-31)
En lisant ces passages les semaines qui suivent le dimanche de la Résurrection,
nous entendons ce qui nous est dit, nous croyons et nous avons la Vie
au Nom de Jésus, Fils du Père, dans l’Esprit.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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14 mai 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°941
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Une grande foule de prêtres juifs
Coincée entre les récriminations des disciples de langue grecque et le
récit du martyre d’Etienne, cette incise à propos de la conversion d’un
grand nombre de prêtres juifs a de quoi surprendre ! Pourquoi saint
Luc ressent-il le besoin de préciser cet aspect de l’évangélisation à
ce moment de son deuxième livre ?
Les prêtres de l’Ancienne Alliance ne répondent pas à un appel spécifique
de Dieu : ils sont prêtres de naissance en appartenant la famille
d’Aaron, le frère de Moïse. Ils exercent la mission des sacrifices qui
leur a été confiée : « Tu leur mettras des ceintures, tu
les coifferas de tiares, et le sacerdoce leur appartiendra en vertu d’un
décret perpétuel. Tu conféreras l’investiture à Aaron et à ses fils. »
(Exode 29,9) Leur seul rôle est d’offrir des sacrifices et des holocaustes
à Dieu pour le peuple et pour les personnes qui les demandent. Ils n’ont
aucune fonction – ni compétences – pour annoncer et commenter les Ecritures.
L’interprétation de la Parole revient aux docteurs de la Loi et aux rabbis
dans les synagogues.
Dans ce court passage, saint Luc veut faire un tour d’horizon des nouveaux
disciples et il met l’accent sur deux groupes opposés :
- D’une part des démunies : des veuves parlant grec, sans doute
venues en pèlerinage à Jérusalem. Ce sont des personnes dépendantes
qui forment une caste isolée par l’absence d’homme pour les protéger
et par une langue qu’elles ne comprennent pas.
- D’autre part des nantis, les prêtres du Temple de Jérusalem qui bénéficient
d’une part sur tous les sacrifices offerts. Ce sont des hommes intouchables
en vertu de leur rôle essentiel dans la vie d’Israël ; ils sont
respectés et même courtisés.
Tous sont désignés comme ‘disciples’, sans distinction !
La première communauté chrétienne discerne la conversion en chacun, ce
qui importe n’est ni le rang social, ni la dépendance, ni l’opulence,
ni l’origine, c’est l’adhésion à Jésus-Christ, mort et ressuscité pour
le pardon des péchés. En quelques versets, saint Luc montre l’extension
rapide du groupe des disciples et, surtout, il décrit à la fois sa diversité
et son union autour du message transmis par les Apôtres.
Les adultes baptisés à Pâques nous montrent que cette extension ne s’est
pas achevée avec la mort des Apôtres, leurs successeurs ont œuvré pour
que l’Eglise se développe partout dans le monde conformément à la demande
du Christ : « Allez de toutes les nations faites des disciples,
baptisez-les au nom du Père du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu
28,19) Ce sont la vie et la foi des chrétiens qui faisaient que ‘le
nombre des disciples se multipliait fortement’ (v.7) Il est important
que ma vie et ma foi puisse avoir le même effet !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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10 mai 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1149
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CoVid-19 :
57ème jour sans assemblées
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Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts
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« Je suis le Chemin,
la Vérité et la Vie » (Jean 14,6).
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Les Apôtres leur imposèrent les mains
La tradition chrétienne voit dans ces sept hommes institués pour le service
des frères de langue grecque l’origine du diaconat, un des trois ordres
majeurs du Sacrement de l’Ordre. Les sept noms sont grecs et montrent
une communauté chrétienne qui s’étend déjà au-delà de Jérusalem.
Après des vicissitudes diverses, cet ordre a été rétabli à titre permanent
dans l’Eglise Latine par le Concile Vatican II en 1965 : « Comme
la discipline actuellement en vigueur dans l'Eglise latine rend difficile,
en plusieurs régions, l'accomplissement extrêmement nécessaire à la vie
de l'Eglise, le diaconat pourra, dans l'avenir, être rétabli en tant que
degré propre et permanent de la hiérarchie. » (Lumen Gentium
n°29) Entre le XIIème et le XXème siècle, le diaconat
n’était conçu que comme un passage obligé vers le presbytérat : tous
les prêtres ont été ordonnés diacres comme tous les évêques ont été ordonnés
prêtres.
Pourtant le diaconat est un ministère à part entière, l’Eglise a trouvé
souhaitable que les futurs prêtres exercent pendant un certain temps ce
ministère de service, le diacre n’est pas un «sous-prêtre», pas
plus qu’un prêtre n’est un «sous-évêque».
La plénitude du sacerdoce du Christ a été confiée à ses Apôtres et à
travers eux, par l’imposition des mains à leurs successeurs les évêques.
Très vite la communauté chrétienne s’est étendue et les évêques ne pouvaient
plus assurer seuls la charge du peuple, ils ont donc choisi des hommes
pour les seconder : d’une part les prêtres pour présider au nom du
Christ la communauté, en particulier le dimanche pour le rassemblement
autour de l’Eucharistie et pour pardonner les péchés, geste qui conduit
à la communion ; d’autre part les diacres pour le service, l’accroissement
et l’édification de la communauté, en particulier dans la célébration
des Baptêmes et des Mariages.
En schématisant beaucoup, on pourrait dire que, dans leur communion au
ministère de l’évêque, dépositaire du sacerdoce du Christ, les prêtres
sont plutôt configurés au Christ prêtre et les diacres plutôt
au Christ serviteur.
Au bout de soixante ans, ce ministère reste encore un peu nébuleux dans
l’esprit des chrétiens, mais à l’usage l’Eglise s’aperçoit petit à petit
du don que l’Esprit Saint lui a fait à en inspirant aux pères du Concile
Vatican II cette restauration.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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7 mai 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1320
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Institution du diaconat ? …
La tradition chrétienne voit dans ces sept hommes institués pour le service
des frères de langue grecque l’origine du diaconat, un des trois ordres
majeurs du Sacrement de l’Ordre. Les noms des sept personnes choisies
sont tous des noms grecs et montrent une communauté chrétienne qui s’étend
déjà au-delà de Jérusalem.
Après des vicissitudes diverses, cet ordre a été rétabli à titre permanent
dans l’Eglise Latine par le Concile Vatican II en 1965. Entre le XIIème
et le XXème siècle, le diaconat n’était conçu que comme un
passage obligé vers le presbytérat : tous les prêtres ont été ordonnés
diacres comme tous les évêques ont été ordonnés prêtres.
Pourtant le diaconat est un ministère à part entière, même s’il reste
souhaitable que les futurs prêtres exercent pendant un certain temps cette
fonction ordonnée, le diacre n’est pas un « sous-prêtre »,
pas plus qu’un prêtre n’est un « sous-évêque ».
La plénitude du sacerdoce du Christ a été confiée à ses Apôtres et à
travers eux, par l’imposition des mains à leurs successeurs les évêques.
Très vite la communauté chrétienne s’est étendue et les évêques ne pouvaient
plus assurer seuls la charge du peuple, ils ont donc choisi des hommes
pour les seconder : d’une part les prêtres pour rassembler la communauté,
en particulier le dimanche, pour la célébration de la messe et pour la
célébration du Sacrement de Réconciliation et de Pénitence pour le pardon
des péchés ; d’autre part les diacres pour le service, l’accroissement
et l’édification de la communauté, en particulier dans la célébration
des Baptêmes et des Mariages.
En schématisant beaucoup, on pourrait dire que, dans leur communion au
ministère des l’évêques, dépositaires du sacerdoce du Christ, les prêtres
sont plutôt configurés au Christ prêtre et les diacres plutôt
au Christ serviteur.
Depuis 1965, date de la restauration du diaconat permanent, les Eglises
locales ont appelé un grand nombre d’hommes à se mettre au service de
l’Eglise en tant que diacres, certains sont mariés d’autres restent célibataires.
Ce ministère reste encore un peu nébuleux dans l’esprit des chrétiens,
sans doute de la même façon le ministère du prêtre devait sembler inutile
aux yeux des chrétiens du début de notre ère puisque le prêtre concélébrait
toujours la messe avec son évêque. Ce n’est qu’à l’usage que l’on s’apercevra
du don que l’esprit saint qui a été fait à l’Eglise en inspirant aux pères
du Concile Vatican II cette restauration.
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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