3ème dimanche de Pâques - année C

Actes 5,27-41 - Psaume 29 - Apocalypse 5,11-14 - Jean 21,1-19

1

Garnison d'Angers

25 avril 2004

Embarras

2

Brigade Franco-Allemande

22 avril 2007

Primauté de la chaire de saint Pierre (Boniface VIII)

3

Fort Neuf de Vincennes

18 avril 2010

Heureux d’avoir été jugés dignes...

4

Secteur Vermandois

14 avril 2013

M’aimes-tu ?

5

10 avril 2016

Simon-Pierre

6

Athies & Nesle

5 mai 2019

IcquV (Ichtus) – Poisson

7

1er mai 2022

Trois fois !

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25 avril 2004

Garnison d'Angers

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Embarras

Les Apôtres paraissait devant le Grand Conseil (Ac 5,27) il s’agit du même Grand Conseil, le Sanhédrin, qui a fait condamner Jésus pour blasphème il y a quelques semaines ; le même qui a suscité de faux témoins pour pouvoir l’accuser plus facilement ; le même qui a menti à Pilate en présentant Jésus comme un agitateur qui soulevait les foules contre Rome.

Ce Grand Conseil est bien embarrassé devant la prédication des Apôtres : la rumeur de la Résurrection commence à se répandre et dépasse le phénomène du bavardage, de nouveaux disciples sont séduits par l’annonce de la Bonne Nouvelle et en comprennent la continuité avec l’Alliance promise à Abraham, Isaac et Jacob, renouvelée avec Moïse, proclamée par les prophètes.

Unanimement, Pierre et les Apôtres ont rétorqué pendant leur comparution qu’il valait mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ce qui a dû contribuer à déstabiliser le Grand Conseil, bien qu’il reste hostile ; parmi eux se lève Gamaliel, le pharisien qui forme Saül, le futur saint Paul, et ce sage affirme : « Ecartez-vous de ces hommes, laissez-les ! Car si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle sera détruite ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez les détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre avec Dieu ! »

La décision est mitigée : les Apôtres seront fouettés et interdits de prédication. Ce qui est soit trop clément, soit trop sévère, un jugement en demi-teinte montrant le trouble du Grand Conseil devant cette prédication qui ne semble pas humainement contrôlable.

Mais l’entêtement du Grand Conseil continue et après cet épisode persécutera tous ceux qui proclament le Nom de Jésus comme Seigneur, c’est à dire à l’égal de Dieu.

La pointe de ce texte, pour nous aujourd’hui est de nous savoir de quel côté nous nous trouvons. Sommes-nous de ceux qui taisent la Bonne Nouvelle, ou l’annonçons-nous à temps et à contretemps 

père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de la Garnison d’Angers
et du Groupement de Gendarmerie du Maine & Loire

22 avril 2007

Brigade Franco-Allemande

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Primauté de la chaire de saint Pierre vue au XIVème siècle

La foi nous oblige instamment à croire et à tenir une Eglise, sainte, catholique et apostolique. Nous y croyons fermement, nous la confessons simplement. Hors d'elle, il n'y a pas de salut ni de rémission des péchés, puisque l'époux proclame dans le Cantique : "Unique est ma colombe, unique ma parfaite, l'unique de sa mère, préférée de celle qui l'enfanta "[Cantique 6,9]. Elle représente l'unique Corps mystique dont le Christ est la tête, Dieu étant celle du Christ. En elle, il y a "un Seigneur, une foi, un baptême " [Ephésiens 4,5]. Unique fut, en effet, l'arche de Noé au temps du déluge ; elle figurait par avance l'unique Eglise. Achevée "à une coudée" [Genèse 6,16], elle eut un unique pilote et un unique chef Noé. Hors d'elle, nous l'avons lu, tout ce qui existait sur terre fut détruit.

Elle, l'unique, nous la vénérons, comme le Seigneur dit par son prophète : "Dieu, délivre mon âme de l'épée, et de la patte du chien, mon unique " [Psaume 22,21]. Car il a prié à la fois pour l'âme, c'est-à-dire pour lui-même, la tête, et pour le corps, puisqu'il a appelé le corps son unique, c'est-à-dire l'Eglise, à cause de l'unité de l'Eglise en son époux, dans la foi, dans les sacrements et dans la charité. Elle est la tunique sans couture [Jean 19,23] du Sauveur, qui n'a pas été déchirée, mais tirée au sort.

C'est pourquoi cette Eglise, une et unique, n'a qu'un corps, une tête, non deux têtes comme les aurait un monstre c'est le Christ et Pierre, vicaire du Christ, et le successeur de Pierre, selon ce que le Seigneur a dit à Pierre lui-même "Pais mes brebis" [Jean 21,17]. Il dit "mes " en général, et non telle ou telle en particulier, ce qui fait comprendre que toutes lui ont été confiées. Si donc les Grecs ou d'autres disent qu'ils n'ont pas été confiés à Pierre et à ses successeurs, il leur faut reconnaître qu'ils ne font pas partie des brebis du Christ, puisque le Seigneur dit dans saint Jean "Il y a un seul bercail et un seul pasteur" [Jean 10,16].

Les paroles de l'Evangile nous l'enseignent cette puissance comporte deux glaives, à savoir le spirituel et le temporel... Tous deux sont donc au pouvoir de l'Eglise, le glaive spirituel et le glaive matériel. Mais celui-ci doit être manié pour l'Eglise, celui-là par l'Eglise. Celui-là par la main du prêtre, celui-ci par celle des rois et des chevaliers, au consentement et au gré du prêtre. Le glaive doit donc être subordonné au glaive et l'autorité temporelle soumise à l'autorité spirituelle... La puissance spirituelle doit l'emporter en dignité et en noblesse sur toute espèce de puissance terrestre, nous devons le reconnaître d'autant plus nettement que les choses spirituelles ont le pas sur les temporelles... La vérité l'atteste la puissance spirituelle peut établir la puissance terrestre et la juger si elle n'est pas bonne... Si donc, la puissance terrestre dévie, elle sera jugée par la puissance spirituelle, mais si la puissance spirituelle inférieure dévie, elle le sera par la puissance supérieure. Si la puissance suprême dévie, Dieu seul pourra la juger et non pas l'homme. L'Apôtre en témoigne "L'homme spirituel juge de tout et n'est jugé par personne " [1Corinthiens 2,15].

Cette autorité, bien que donnée à un homme et exercée par un homme, n'est pas de l'homme, mais de Dieu. Elle est donnée à Pierre de la bouche de Dieu et fondée pour lui et ses successeurs en celui que lui, le roc, a confessé, lorsque le Seigneur dit à Pierre "Tout ce que tu lieras... " [Matthieu 16,19]. Quiconque donc résiste à cette puissance ordonnée par Dieu "résiste à l'ordre de Dieu " [Romains 13,2], à moins qu'il n'imagine deux principes comme Manès, opinion que nous jugeons fausse et hérétique car, selon Moïse, ce n'est pas dans les principes, mais "dans le principe que Dieu a créé le ciel et la terre" [Genèse 1,1].

Dès lors, nous déclarons, disons, définissons et prononçons qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d'être soumise au Pontife romain.

Bulle "Unam sanctam " de Boniface VIII (18 novembre 1302)

Cette bulle, fulminée pendant le conflit qui mit aux prises le pape Boniface VIII et le roi de France Philippe le Bel, expose d'abord les principes de la foi au sujet de l'Eglise son unité, sa nécessité pour le salut, ainsi que le fondement de ces privilèges, le Christ, chef de l'Eglise. Les conséquences en sont surtout les pleins pouvoirs de l'Eglise, d'abord au spirituel, ensuite au temporel. Les éléments de politique ecclésiastique contenus en cette bulle, qui pousse à l’extrême la théorie hiérocratique, n'ont plus qu'un intérêt historique. Ils sont à interpréter dans le contexte de la chrétienté du Moyen Age, comme aussi la conclusion qui étend au Pontife romain l'adage "Hors de l'Eglise pas de salut ". Cette définition, très dépendante des conditions historiques, prendra d'autres formes, plus spirituelles, au cours des temps.

18 avril 2010

Fort Neuf de Vincennes

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Heureux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le Nom de Jésus !

Le sens propre du mot ‘martyr’ est témoin ; lorsque les Apôtres sont conduits devant le Sanhédrin, ils témoignent de la Résurrection de Jésus en face de juifs croyants qui, malgré leur science de l’Ecriture et de son interprétation n’ont pas eu la même perception que les Apôtres des évènements de Pâques. Bien que fouettés, ces derniers ignorent l’interdiction qui leur a été faite et recommencent à prêcher la Bonne Nouvelle du Salut, « Heureux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le Nom de Jésus » !

Ce passage des Actes des Apôtres prend un sens fort aujourd’hui où l’Eglise est en butte à de nombreuses attaques directes ou indirectes et où le rôle du pape est dévalorisé, discrédité voire même la personne de Benoît XVI ridiculisée. Toutes ces attaques, relayées abondamment par les média – notamment en France – ne tiennent aucun compte des déclarations de l’Eglise, non pas pour justifier des actes répréhensibles mais pour affirmer la foi en Jésus Christ et ce qui en découle l’amour de l’homme.

Loin d’être rebutés par ces attaques, les chrétiens d’aujourd’hui doivent avoir la même disposition d’esprit que les Apôtres sortant du Sanhédrin : « Heureux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le Nom de Jésus ! » et annoncer à temps et à contre temps la foi qui sauve l’homme en lui redonnant la place que Dieu a préparée pour lui.

C’est le rôle de chacun d’entre nous : défendre l’Eglise comme notre Mère commune, ne pas laisser passer telle ou telle forme d’humour qui dévalorise le message évangélique en lisant nous-mêmes les documents qui viennent de la Conférence Episcopale Française, de Rome et du souverain pontife, en les lisant attentivement, éventuellement à plusieurs pour mieux en saisir la ‘substantifique moelle’ afin de pouvoir énoncer clairement l’esprit de ces documents au-delà de la lettre. Ne pas se contenter des sous-titres mis par les média qui sont manipulés en fonction de l’orientation de ces moyens de communication, mais aller au fond de la pensée qui est exprimée.

Nous sommes aujourd’hui des martyrs, cela ne veut pas dire que nous souffrons de tortures physiques cela veut simplement dire que nous sommes des témoins de l’amour du Père exprimé dans le Sacrifice du Christ et le don de l’Esprit Saint.

Si nous voulons être dignes de subir des humiliations, suivons la route tracée par nos anciens qui n’ont pas eu peur de transmettre ce message d’amour.

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

14 avril 2013

Secteur Vermandois

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M’aimes-tu ?

Par trois fois, au bord du lac, Jésus Ressuscité pose cette question à Simon-Pierre, la réponse est immédiate : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ! » et l’auteur du IVème évangile précise que Simon-Pierre est peiné que Jésus lui pose cette question avec tant d’insistance. Aurait-il oublié que, dans l’obscurité du prétoire avant que le coq chante, il a renié par trois fois appartenir aux disciples de ‘cet homme’ (cf. Marc 14,67-72) ? A la suite de ces questions et de ces réponses Jésus dit à Simon-Pierre : « Sois le Pasteur de mes brebis. » et il lui encore : « Suis-moi. »

Lors de leur première rencontre, Jésus avait déjà appelé Simon à le suivre en lui faisant une promesse : « il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient l'épervier dans la mer ; car c'étaient des pêcheurs. Et il leur dit : "Venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes." » (Matthieu 4,18-19) La réalisation de cette promesse pour Simon-Pierre est beaucoup plus importante que la promesse elle-même, il ne s’agit plus de ‘pécher des hommes’ sans distinction, et de façon désordonnée mais de ‘paître les brebis du Seigneur’ ; c’est à  dire garder la « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue... » (Apocalypse 7,9) composée des disciples du Fils envoyé par le Père pour sauver l’humanité.

Par cette délégation, Simon-Pierre reçoit la mission d’être le ‘Vicaire du Christ’, ce qui signifie suivant l’origine latine de ce mot - ‘vicarius’ - le suppléant ou le remplaçant ; il n’est pas le « mercenaire, qui n'est pas le pasteur et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s'enfuit, et le loup s'en empare et les disperse. » (Jean 10,12) Il est le Pasteur légitime du Peuple de la Nouvelle Alliance, lui à qui le Seigneur a dit : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32) l’assurant ainsi de l’aide de l’intercession du Fils auprès du Père pour remplir cette mission.

Chaque jour, le Christ nous pose la même question : « M’aimes-tu ? » mais notre réponse n’est pas toujours aussi immédiate que celle de Simon-Pierre, pourtant c’est de la spontanéité de notre réponse que dépend la mission qui nous sera donnée par le Seigneur ; si, engoncés dans le confort de l’habitude, nous répondons du bout des lèvres ‘oui, Seigneur tu le sais’, nous manifestons un doute quant à l’efficacité de l’intercession du Christ pour nous aider à réaliser la tâche qui nous est confiée.

Simon-Pierre « fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois: "M'aimes-tu?" » Sommes-nous aussi peinés que le Christ nous pose cette question chaque jour ? Le temps de Pâques nous re-suscite en nous montrant le Christ Vivant dans son Eglise nous pourrons alors affirmer avec Simon-Pierre : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. »

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

14 avril 2013

Secteur Vermandois

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n° 870

Simon-Pierre

Il est classique de rapprocher la triple interrogation de Jésus du triple reniement de Simon-Pierre lors de l’arrestation de Jésus. Par trois fois, Jésus lui demande d’affirmer son amour et par trois fois lui redonne la mission d’être le pasteur du troupeau que le Seigneur lui confie comme il l’avait fait auparavant : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32)

Toutefois, lorsque Jésus s’adresse à lui, il lui dit « Simon, fils de Jean » alors que l’évangéliste le nomme constamment « Simon-Pierre » voire « Pierre » tout court. Dans ce même IVème évangile, Jésus donne ce surnom à Simon dès leur première rencontre, avant même de le connaître : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas – ce qui veut dire : Pierre ! » (Jean 1,42). Les autres évangélistes ne donnent pas l’instant où Jésus lui donne ce nouveau nom ; saint Matthieu en donne le sens profond après que Simon-Pierre ait proclamé que Jésus est le Messie : « Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » […] Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Matthieu 16,16.18)

Le IVème évangéliste ne retient pas d’être ‘le disciple que Jésus aimait’ pour revendiquer une place particulière, au contraire, il rapporte cet épisode pour montrer le rôle essentiel que le Christ ressuscité donne à celui à qu’il dit « Sois le pasteur de mon troupeau ! » comme il s’était effacé pour laisser Simon-Pierre entrer dans le tombeau en premier après avoir entendu le témoignage des femmes (cf. Jean 20,1-8)

Par ces paroles, le Christ institue Simon-Pierre comme celui qui continue la mission que le Père a confiée au Fils : être « le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. » (Jean 10,11) mais aussi d’accroître le troupeau en y agrégeant d’autres personnes qui sont éloignées : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jean 10,14)

En proclamant une ‘Année de la Miséricorde’ et en publiant l’exhortation apostolique ‘Amoris Lætitia’ le pape François est dans le droit fil de cette mission confiée à Pierre il rappelle à toute personne dans le monde qu’il y a une place spécifique pour elle dans le troupeau.

Nous ne sommes ni Simon-Pierre, ni le pape François, mais chacun d’entre nous doit relayer la Bonne Nouvelle de cet amour du Père pour chacun de ses enfants. Dans l’action de grâce de sa mission, le Christ n’oublie pas les générations futures mais il prie pour elles, pour nous : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jean 17,20) Forts de cette prière du Fils, nous annonçons la Parole.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies

5 mai 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1081

IcquV (Ichtus) – Poisson

Le IVème évangile est écrit très tardivement par le ‘Disciple que Jésus aimait’ (cf. Jean 21,24), au début du IIème siècle. Les chrétiens de plus en plus nombreux sont déjà rejetés par les Juifs qui les considèrent comme des sacrilèges et des hérétiques et ils commencent à être persécutés par les Romains qui les estiment dangereux pour l’Empire en raison de leur intransigeance quant aux cultes païens.

Pour se protéger, les rassemblements doivent être discrets en particulier pour ‘rompre le  pain’ (cf. Actes 2,42 ; 20,7 ; 27,35) c'est-à-dire pour célébrer la Sainte Cène comme Jésus leur a dit de le faire : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » (Luc 22,19b). Pour prévenir tous les chrétiens de la ville – y compris ceux qui seraient simplement de passage – un chemin était tracé sur les murs sous la forme d’un poisson stylisé :  dont la tête désignait la route à suivre.

Pourquoi avoir choisi un tel symbole ? Le mot poisson a une place particulière dans les évangiles : pour les pêches miraculeuses (e.g. Jean 21,6ss) mais aussi pour la multiplication des pains et des poissons (cf. Matthieu 14,17ss). Et – en grec – le terme ‘poisson’ « IcquV »  forme l’acrostiche d’une véritable profession de la foi : IesuV CristoV Qew UioV Soter : « Jésus Christ de Dieu le Fils Sauveur ».

Ainsi, en suivant la piste indiquée par les poissons dessinés sur les murs, les premiers chrétiens faisaient comme une litanie en se répétant intérieurement qu’ils allaient rencontrer leur Sauveur, le Fils éternel du Père et vivre le sacrifice rédempteur du genre humain. Ils se préparaient à être « assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Actes 2,42)

Et aujourd’hui ? Quels moyens prenons-nous pour nous préparer à cette rencontre extraordinaire ? Comment sommes-nous attentifs à l’enseignement des Apôtres ? Notre communion est-elle suffisamment fraternelle ou bien est-elle une satisfaction personnelle voire même une simple habitude ? Quelle est la sincérité de ma prière ?

Autant de questions auxquelles chacun de nous a sa propre réponse. Le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence  nous permet de faire le point pour retrouver la joie de fêter la Résurrection et de participer pleinement à l’action de grâce = Eucharistie !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

1er mai 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1269

Trois fois !

Par trois fois, au bord du lac, Jésus Ressuscité pose cette question à Simon-Pierre, la réponse est immédiate : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ! » et l’auteur du IVème évangile précise que Simon-Pierre est peiné que Jésus lui pose cette question avec tant d’insistance. Aurait-il oublié que, dans l’obscurité du prétoire avant que le coq chante, il a renié par trois fois appartenir aux disciples de ‘cet homme’ (cf. Marc 14,67-72) ? A la suite de ces questions et de ces réponses Jésus dit à Simon-Pierre : « Sois le Pasteur de mes brebis. » et il lui encore : « Suis-moi. »

Lors de leur première rencontre, Jésus avait déjà appelé Simon à le suivre en lui faisant une promesse : « il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient l'épervier dans la mer ; car c'étaient des pêcheurs. Et il leur dit : "Venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes." » (Matthieu 4,18-19) La réalisation de cette promesse pour Simon-Pierre est beaucoup plus importante que la promesse elle-même, il ne s’agit plus de ‘pécher des hommes’ sans distinction, et de façon désordonnée mais de ‘paître les brebis du Seigneur’ ; c’est à  dire garder la « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue... » (Apocalypse 7,9) composée des disciples du Fils envoyé par le Père pour sauver l’humanité.

Par cette délégation, Simon-Pierre reçoit la mission d’être le ‘Vicaire du Christ’, ce qui signifie suivant l’origine latine de ce mot - ‘vicarius’ - le suppléant ou le remplaçant ; il n’est pas le « mercenaire, qui n'est pas le pasteur et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s'enfuit, et le loup s'en empare et les disperse. » (Jean 10,12) Il est le Pasteur légitime du Peuple de la Nouvelle Alliance, lui à qui le Seigneur a dit : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32) l’assurant ainsi de l’aide de l’intercession du Fils auprès du Père pour remplir cette mission.

Chaque jour, le Christ nous pose la même question : « M’aimes-tu ? » mais notre réponse n’est pas toujours aussi immédiate que celle de Simon-Pierre, pourtant c’est de la spontanéité de notre réponse que dépend la mission qui nous sera donnée par le Seigneur ; si, engoncés dans le confort de l’habitude, nous répondons du bout des lèvres ‘oui, Seigneur tu le sais’, nous manifestons un doute quant à l’efficacité de l’intercession du Christ pour nous aider à réaliser la tâche qui nous est confiée.

Simon-Pierre « fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois: "M'aimes-tu?" » Sommes-nous aussi peinés que le Christ nous pose cette question chaque jour ? Le temps de Pâques nous re-suscite en nous montrant le Christ Vivant dans son Eglise nous pourrons alors affirmer avec Simon-Pierre : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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