25 avril 2004
Garnison d'Angers
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Embarras
Les Apôtres paraissait devant le Grand Conseil (Ac 5,27) il s’agit du
même Grand Conseil, le Sanhédrin, qui a fait condamner Jésus pour blasphème
il y a quelques semaines ; le même qui a suscité de faux témoins
pour pouvoir l’accuser plus facilement ; le même qui a menti à Pilate
en présentant Jésus comme un agitateur qui soulevait les foules contre
Rome.
Ce Grand Conseil est bien embarrassé devant la prédication des Apôtres :
la rumeur de la Résurrection commence à se répandre et dépasse le phénomène
du bavardage, de nouveaux disciples sont séduits par l’annonce de la Bonne
Nouvelle et en comprennent la continuité avec l’Alliance promise à Abraham,
Isaac et Jacob, renouvelée avec Moïse, proclamée par les prophètes.
Unanimement, Pierre et les Apôtres ont rétorqué pendant leur comparution
qu’il valait mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ce qui a dû contribuer
à déstabiliser le Grand Conseil, bien qu’il reste hostile ; parmi
eux se lève Gamaliel, le pharisien qui forme Saül, le futur saint Paul,
et ce sage affirme : « Ecartez-vous de ces hommes, laissez-les !
Car si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle sera détruite ;
mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez les détruire. Ne risquez pas
de vous trouver en guerre avec Dieu ! »
La décision est mitigée : les Apôtres seront fouettés et interdits
de prédication. Ce qui est soit trop clément, soit trop sévère, un jugement
en demi-teinte montrant le trouble du Grand Conseil devant cette prédication
qui ne semble pas humainement contrôlable.
Mais l’entêtement du Grand Conseil continue et après cet épisode persécutera
tous ceux qui proclament le Nom de Jésus comme Seigneur, c’est à dire
à l’égal de Dieu.
La pointe de ce texte, pour nous aujourd’hui est de nous savoir de quel
côté nous nous trouvons. Sommes-nous de ceux qui taisent la Bonne Nouvelle,
ou l’annonçons-nous à temps et à contretemps
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de la Garnison d’Angers
et du Groupement de Gendarmerie du Maine & Loire
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22 avril 2007
Brigade Franco-Allemande
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Primauté de la chaire de saint Pierre vue au XIVème
siècle
La foi nous oblige instamment à croire et à tenir une Eglise, sainte,
catholique et apostolique. Nous y croyons fermement, nous la confessons
simplement. Hors d'elle, il n'y a pas de salut ni de rémission des péchés,
puisque l'époux proclame dans le Cantique : "Unique est ma colombe,
unique ma parfaite, l'unique de sa mère, préférée de celle qui l'enfanta
"[Cantique 6,9]. Elle représente l'unique Corps mystique dont le
Christ est la tête, Dieu étant celle du Christ. En elle, il y a "un
Seigneur, une foi, un baptême " [Ephésiens 4,5]. Unique fut, en effet,
l'arche de Noé au temps du déluge ; elle figurait par avance l'unique
Eglise. Achevée "à une coudée" [Genèse 6,16], elle eut un unique
pilote et un unique chef Noé. Hors d'elle, nous l'avons lu, tout ce qui
existait sur terre fut détruit.
Elle, l'unique, nous la vénérons, comme le Seigneur dit par son prophète
: "Dieu, délivre mon âme de l'épée, et de la patte du chien, mon
unique " [Psaume 22,21]. Car il a prié à la fois pour l'âme, c'est-à-dire
pour lui-même, la tête, et pour le corps, puisqu'il a appelé le corps
son unique, c'est-à-dire l'Eglise, à cause de l'unité de l'Eglise en son
époux, dans la foi, dans les sacrements et dans la charité. Elle est la
tunique sans couture [Jean 19,23] du Sauveur, qui n'a pas été déchirée,
mais tirée au sort.
C'est pourquoi cette Eglise, une et unique, n'a qu'un corps, une tête,
non deux têtes comme les aurait un monstre c'est le Christ et Pierre,
vicaire du Christ, et le successeur de Pierre, selon ce que le Seigneur
a dit à Pierre lui-même "Pais mes brebis" [Jean 21,17]. Il dit
"mes " en général, et non telle ou telle en particulier, ce
qui fait comprendre que toutes lui ont été confiées. Si donc les Grecs
ou d'autres disent qu'ils n'ont pas été confiés à Pierre et à ses successeurs,
il leur faut reconnaître qu'ils ne font pas partie des brebis du Christ,
puisque le Seigneur dit dans saint Jean "Il y a un seul bercail et
un seul pasteur" [Jean 10,16].
Les paroles de l'Evangile nous l'enseignent cette puissance comporte
deux glaives, à savoir le spirituel et le temporel... Tous deux sont donc
au pouvoir de l'Eglise, le glaive spirituel et le glaive matériel. Mais
celui-ci doit être manié pour l'Eglise, celui-là par l'Eglise. Celui-là
par la main du prêtre, celui-ci par celle des rois et des chevaliers,
au consentement et au gré du prêtre. Le glaive doit donc être subordonné
au glaive et l'autorité temporelle soumise à l'autorité spirituelle...
La puissance spirituelle doit l'emporter en dignité et en noblesse sur
toute espèce de puissance terrestre, nous devons le reconnaître d'autant
plus nettement que les choses spirituelles ont le pas sur les temporelles...
La vérité l'atteste la puissance spirituelle peut établir la puissance
terrestre et la juger si elle n'est pas bonne... Si donc, la puissance
terrestre dévie, elle sera jugée par la puissance spirituelle, mais si
la puissance spirituelle inférieure dévie, elle le sera par la puissance
supérieure. Si la puissance suprême dévie, Dieu seul pourra la juger et
non pas l'homme. L'Apôtre en témoigne "L'homme spirituel juge de
tout et n'est jugé par personne " [1Corinthiens 2,15].
Cette autorité, bien que donnée à un homme et exercée par un homme,
n'est pas de l'homme, mais de Dieu. Elle est donnée à Pierre de la bouche
de Dieu et fondée pour lui et ses successeurs en celui que lui, le roc,
a confessé, lorsque le Seigneur dit à Pierre "Tout ce que tu lieras...
" [Matthieu 16,19]. Quiconque donc résiste à cette puissance ordonnée
par Dieu "résiste à l'ordre de Dieu " [Romains 13,2], à moins
qu'il n'imagine deux principes comme Manès, opinion que nous jugeons fausse
et hérétique car, selon Moïse, ce n'est pas dans les principes, mais "dans
le principe que Dieu a créé le ciel et la terre" [Genèse 1,1].
Dès lors, nous déclarons, disons, définissons et prononçons qu'il
est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d'être
soumise au Pontife romain.
Bulle "Unam sanctam " de Boniface VIII
(18 novembre 1302)
Cette bulle, fulminée pendant le conflit qui mit aux prises le pape
Boniface VIII et le roi de France Philippe le Bel, expose d'abord les
principes de la foi au sujet de l'Eglise son unité, sa nécessité pour
le salut, ainsi que le fondement de ces privilèges, le Christ, chef de
l'Eglise. Les conséquences en sont surtout les pleins pouvoirs de l'Eglise,
d'abord au spirituel, ensuite au temporel. Les éléments de politique ecclésiastique
contenus en cette bulle, qui pousse à l’extrême la théorie hiérocratique,
n'ont plus qu'un intérêt historique. Ils sont à interpréter dans le contexte
de la chrétienté du Moyen Age, comme aussi la conclusion qui étend au
Pontife romain l'adage "Hors de l'Eglise pas de salut ". Cette
définition, très dépendante des conditions historiques, prendra d'autres
formes, plus spirituelles, au cours des temps.
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18 avril 2010
Fort Neuf de Vincennes
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Heureux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations
pour le Nom de Jésus !
Le sens propre du mot ‘martyr’ est témoin ; lorsque les Apôtres
sont conduits devant le Sanhédrin, ils témoignent de la Résurrection de
Jésus en face de juifs croyants qui, malgré leur science de l’Ecriture
et de son interprétation n’ont pas eu la même perception que les Apôtres
des évènements de Pâques. Bien que fouettés, ces derniers ignorent l’interdiction
qui leur a été faite et recommencent à prêcher la Bonne Nouvelle du Salut,
« Heureux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour
le Nom de Jésus » !
Ce passage des Actes des Apôtres prend un sens fort aujourd’hui où l’Eglise
est en butte à de nombreuses attaques directes ou indirectes et où le
rôle du pape est dévalorisé, discrédité voire même la personne de Benoît
XVI ridiculisée. Toutes ces attaques, relayées abondamment par les média
– notamment en France – ne tiennent aucun compte des déclarations de l’Eglise,
non pas pour justifier des actes répréhensibles mais pour affirmer la
foi en Jésus Christ et ce qui en découle l’amour de l’homme.
Loin d’être rebutés par ces attaques, les chrétiens d’aujourd’hui doivent
avoir la même disposition d’esprit que les Apôtres sortant du Sanhédrin :
« Heureux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour
le Nom de Jésus ! » et annoncer à temps et à contre temps
la foi qui sauve l’homme en lui redonnant la place que Dieu a préparée
pour lui.
C’est le rôle de chacun d’entre nous : défendre l’Eglise comme notre
Mère commune, ne pas laisser passer telle ou telle forme d’humour qui
dévalorise le message évangélique en lisant nous-mêmes les documents qui
viennent de la Conférence Episcopale Française, de Rome et du souverain
pontife, en les lisant attentivement, éventuellement à plusieurs pour
mieux en saisir la ‘substantifique moelle’ afin de pouvoir énoncer
clairement l’esprit de ces documents au-delà de la lettre. Ne pas se contenter
des sous-titres mis par les média qui sont manipulés en fonction de l’orientation
de ces moyens de communication, mais aller au fond de la pensée qui est
exprimée.
Nous sommes aujourd’hui des martyrs, cela ne veut pas dire que nous souffrons
de tortures physiques cela veut simplement dire que nous sommes des témoins
de l’amour du Père exprimé dans le Sacrifice du Christ et le don de l’Esprit
Saint.
Si nous voulons être dignes de subir des humiliations, suivons la route
tracée par nos anciens qui n’ont pas eu peur de transmettre ce message
d’amour.
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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14 avril 2013
Secteur Vermandois
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M’aimes-tu ?
Par trois fois, au bord du lac, Jésus Ressuscité pose cette question
à Simon-Pierre, la réponse est immédiate : « Seigneur, tu
sais bien que je t’aime ! » et l’auteur du IVème évangile
précise que Simon-Pierre est peiné que Jésus lui pose cette question avec
tant d’insistance. Aurait-il oublié que, dans l’obscurité du prétoire
avant que le coq chante, il a renié par trois fois appartenir aux disciples
de ‘cet homme’ (cf. Marc 14,67-72) ? A la suite de ces questions
et de ces réponses Jésus dit à Simon-Pierre : « Sois le Pasteur
de mes brebis. » et il lui encore : « Suis-moi. »
Lors de leur première rencontre, Jésus avait déjà appelé Simon à le suivre
en lui faisant une promesse : « il vit deux frères, Simon,
appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient l'épervier dans la mer ;
car c'étaient des pêcheurs. Et il leur dit : "Venez à ma suite,
et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes." » (Matthieu
4,18-19) La réalisation de cette promesse pour Simon-Pierre est beaucoup
plus importante que la promesse elle-même, il ne s’agit plus de ‘pécher
des hommes’ sans distinction, et de façon désordonnée mais de ‘paître
les brebis du Seigneur’ ; c’est à dire garder la « foule
immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et
langue... » (Apocalypse 7,9) composée des disciples du Fils envoyé
par le Père pour sauver l’humanité.
Par cette délégation, Simon-Pierre reçoit la mission d’être le ‘Vicaire
du Christ’, ce qui signifie suivant l’origine latine de ce mot - ‘vicarius’
- le suppléant ou le remplaçant ; il n’est pas le « mercenaire,
qui n'est pas le pasteur et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit-il
venir le loup, il laisse les brebis et s'enfuit, et le loup s'en empare
et les disperse. » (Jean 10,12) Il est le Pasteur légitime du
Peuple de la Nouvelle Alliance, lui à qui le Seigneur a dit : « Simon,
Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ;
mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc,
quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32) l’assurant
ainsi de l’aide de l’intercession du Fils auprès du Père pour remplir
cette mission.
Chaque jour, le Christ nous pose la même question : « M’aimes-tu ? »
mais notre réponse n’est pas toujours aussi immédiate que celle de Simon-Pierre,
pourtant c’est de la spontanéité de notre réponse que dépend la mission
qui nous sera donnée par le Seigneur ; si, engoncés dans le confort
de l’habitude, nous répondons du bout des lèvres ‘oui, Seigneur tu
le sais’, nous manifestons un doute quant à l’efficacité de l’intercession
du Christ pour nous aider à réaliser la tâche qui nous est confiée.
Simon-Pierre « fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième
fois: "M'aimes-tu?" » Sommes-nous aussi peinés que
le Christ nous pose cette question chaque jour ? Le temps de Pâques
nous re-suscite en nous montrant le Christ Vivant dans son Eglise nous
pourrons alors affirmer avec Simon-Pierre : « Seigneur, tu
sais tout, tu sais bien que je t'aime. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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14 avril 2013
Secteur Vermandois
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n° 870
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Simon-Pierre
Il est classique de rapprocher la triple interrogation de Jésus du triple
reniement de Simon-Pierre lors de l’arrestation de Jésus. Par trois fois,
Jésus lui demande d’affirmer son amour et par trois fois lui redonne la
mission d’être le pasteur du troupeau que le Seigneur lui confie comme
il l’avait fait auparavant : « Simon, Simon, voici que
Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi
j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu
seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32)
Toutefois, lorsque Jésus s’adresse à lui, il lui dit « Simon,
fils de Jean » alors que l’évangéliste le nomme constamment « Simon-Pierre »
voire « Pierre » tout court. Dans ce même IVème évangile,
Jésus donne ce surnom à Simon dès leur première rencontre, avant même
de le connaître : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras
Kèphas – ce qui veut dire : Pierre ! » (Jean 1,42).
Les autres évangélistes ne donnent pas l’instant où Jésus lui donne ce
nouveau nom ; saint Matthieu en donne le sens profond après que Simon-Pierre
ait proclamé que Jésus est le Messie : « Alors Simon-Pierre
prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
[…] Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre
je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la Mort ne l’emportera
pas sur elle. » (Matthieu 16,16.18)
Le IVème évangéliste ne retient pas d’être ‘le disciple que Jésus
aimait’ pour revendiquer une place particulière, au contraire, il
rapporte cet épisode pour montrer le rôle essentiel que le Christ ressuscité
donne à celui à qu’il dit « Sois le pasteur de mon troupeau ! »
comme il s’était effacé pour laisser Simon-Pierre entrer dans le tombeau
en premier après avoir entendu le témoignage des femmes (cf. Jean 20,1-8)
Par ces paroles, le Christ institue Simon-Pierre comme celui qui continue
la mission que le Père a confiée au Fils : être « le bon
pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. »
(Jean 10,11) mais aussi d’accroître le troupeau en y agrégeant d’autres
personnes qui sont éloignées : « J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les
conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et
un seul pasteur. » (Jean 10,14)
En proclamant une ‘Année de la Miséricorde’ et en publiant l’exhortation
apostolique ‘Amoris Lætitia’ le pape François est dans le droit
fil de cette mission confiée à Pierre il rappelle à toute personne dans
le monde qu’il y a une place spécifique pour elle dans le troupeau.
Nous ne sommes ni Simon-Pierre, ni le pape François, mais chacun d’entre
nous doit relayer la Bonne Nouvelle de cet amour du Père pour chacun de
ses enfants. Dans l’action de grâce de sa mission, le Christ n’oublie
pas les générations futures mais il prie pour elles, pour nous :
« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore
pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jean
17,20) Forts de cette prière du Fils, nous annonçons la Parole.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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1er mai 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1269
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Trois fois !
Par trois fois, au bord du lac, Jésus Ressuscité pose cette question
à Simon-Pierre, la réponse est immédiate : « Seigneur, tu
sais bien que je t’aime ! » et l’auteur du IVème évangile
précise que Simon-Pierre est peiné que Jésus lui pose cette question avec
tant d’insistance. Aurait-il oublié que, dans l’obscurité du prétoire
avant que le coq chante, il a renié par trois fois appartenir aux disciples
de ‘cet homme’ (cf. Marc 14,67-72) ? A la suite de ces questions
et de ces réponses Jésus dit à Simon-Pierre : « Sois le Pasteur
de mes brebis. » et il lui encore : « Suis-moi. »
Lors de leur première rencontre, Jésus avait déjà appelé Simon à le suivre
en lui faisant une promesse : « il vit deux frères, Simon, appelé
Pierre, et André son frère, qui jetaient l'épervier dans la mer ;
car c'étaient des pêcheurs. Et il leur dit : "Venez à ma suite,
et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes." » (Matthieu 4,18-19)
La réalisation de cette promesse pour Simon-Pierre est beaucoup plus importante
que la promesse elle-même, il ne s’agit plus de ‘pécher des hommes’ sans
distinction, et de façon désordonnée mais de ‘paître les brebis du Seigneur’ ;
c’est à dire garder la « foule immense, que nul ne pouvait
dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue... » (Apocalypse
7,9) composée des disciples du Fils envoyé par le Père pour sauver l’humanité.
Par cette délégation, Simon-Pierre reçoit la mission d’être le ‘Vicaire
du Christ’, ce qui signifie suivant l’origine latine de ce mot - ‘vicarius’
- le suppléant ou le remplaçant ; il n’est pas le « mercenaire,
qui n'est pas le pasteur et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit-il
venir le loup, il laisse les brebis et s'enfuit, et le loup s'en empare
et les disperse. » (Jean 10,12) Il est le Pasteur légitime du
Peuple de la Nouvelle Alliance, lui à qui le Seigneur a dit : « Simon,
Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ;
mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc,
quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22,32) l’assurant
ainsi de l’aide de l’intercession du Fils auprès du Père pour remplir
cette mission.
Chaque jour, le Christ nous pose la même question : « M’aimes-tu ? »
mais notre réponse n’est pas toujours aussi immédiate que celle de Simon-Pierre,
pourtant c’est de la spontanéité de notre réponse que dépend la mission
qui nous sera donnée par le Seigneur ; si, engoncés dans le confort
de l’habitude, nous répondons du bout des lèvres ‘oui, Seigneur tu
le sais’, nous manifestons un doute quant à l’efficacité de l’intercession
du Christ pour nous aider à réaliser la tâche qui nous est confiée.
Simon-Pierre « fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième
fois: "M'aimes-tu?" » Sommes-nous aussi peinés que
le Christ nous pose cette question chaque jour ? Le temps de Pâques
nous re-suscite en nous montrant le Christ Vivant dans son Eglise nous
pourrons alors affirmer avec Simon-Pierre : « Seigneur, tu
sais tout, tu sais bien que je t'aime. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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