Dimanche de la Résurrection

Actes 10,34a.37-43b - Psaume 118 - Colossiens 3,1-4
Jour : Jean 20,1-9 & Soir : Luc 24,13-35

1

Saint Charles de Monceau

Avril 1992

Il est vraiment ressuscité

2

Avril 1995

Il est ressuscité comme il l'a promis !

3

Forces Armées de Guyane

31 mars 2002

"Il vit et il crut"

4

20 avril 2003

Il vit et il crut

5

Garnison d'Angers

11 avril 2004

Témoignage

6

Brigade Franco-Allemande

8 avril 2007

Le disciple que Jésus aimait - L'autre disciple

7

12 avril 2009

Dessin

8

Fort Neuf de Vincennes

24 avril 2011

Annonce

9

8 avril 2012

Modèle de la messe

10

Secteur Vermandois

31 mars 2013

Vitalité de l’Eglise

11

20 avril 2014

Impétuosité

12

5 avril 2015

C’était encore les ténèbres

13

Athies & Nesle

16 avril 2017

Le Tombeau est vide !

12

21 avril 2019

Voir et Comprendre

13

12 avril 2020

Pierre aperçoit – Le Disciple voit

14

4 avril 2021

Vision de l’autre disciple

15

17 avril2022

La révélation du disciple que Jésus aimait

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Avril 1992

Saint Charles de Monceau

n° 20

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Il est vraiment Ressuscité !

Cette nouvelle inouïe court sur les lèvres des disciples de proches en proches. Marie Madeleine, Jeanne, et Marie la mère de Jacques, Pierre, le disciple que Jésus aimait, les Apôtres, les compagnons d'Emmaüs. Tous ils sont surpris. Comme le dit Jésus aux compagnons d'Emmaüs : "Comme votre coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!"

Mais pour nous, aujourd'hui, cette nouvelle n'est plus surprenante : la plupart d'entre nous la connaissent depuis la naissance, elle fait partie de notre éducation. Nous savons seulement d'une façon intellectuelle, réfléchie, que Jésus est mort sur la Croix, nous savons qu'il est Ressuscité. Mais cela ne change pas notre façon de vivre.

Si nous laissons courir notre imagination, si nous envisageons un instant que nous sommes le jour de Pâques avec les Apôtres, réunis dans le Cénacle, cachés parce que nous avons peur des représailles de la part des Romains ou des Juifs. Et nous apprenons cet événement : celui que nous connaissons bien pour avoir vécu avec lui pendant des mois, celui que nous avons vu mort sur la croix, celui que certains d'entre nous ont descendu de la croix pour le mettre dans un tombeau, qui l'ont touché, mort. C'est celui-là qui est vivant, libéré de la mort!

Quelle joie!

Cette joie qui est la même aujourd'hui. Bien sûr nous n'avons pas vécu avec Jésus pendant son ministère en Galilée et en Judée, mais nous avons le témoignage des Apôtres : quatre évangiles écrits par quatre personnes totalement différentes (bien des événements de l'histoire n'ont pas autant de témoignage écrits).

Alors pourquoi ces visages défaits? Pourquoi cette atonie dans nos célébrations? Lorsque le cierge pascal signe de la Résurrection du Christ, prémices de notre propre résurrection entre dans l'église le soir de Pâques nous chantons : ``Qu'éclate dans l'Eglise la joie des fils de Dieu''

Que cette joie ne soit pas seulement un chant sur le papier, mais que ce soit réellement un chant de toute notre vie!

Père JeanPaul Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau - Paris

Avril 1995

n° 30

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Il est ressuscité comme il l'avait promis

Ces paroles sont le dernier verset du "Regina Cœli" que nous allons chanter pendant tout le temps de Pâques à la fin de la journée. Ce n'est pas seulement une phrase extraite d'un chant, c'est avant tout l'affirmation de base des chrétiens, ce que Pierre dit le jour de la Pentecôte depuis la terrasse du Cénacle : "Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l'a ressuscité et fait Christ et Seigneur".

Jésus, le Christ, le Fils Unique de Dieu, est Vivant.

Cette foi de l'Eglise est constante depuis ce jour de Pâque où les femmes ont trouvé un tombeau vide.

Cette affirmation est réellement universelle : tout homme est concerné par ce message et cette réalité, Dieu est venu comme un homme pour nous montrer quel était le sens de l'Homme, jusqu'où nous, vivant au XXème siècle, nous sommes appelés.

Si nous avons une certaine conscience de cette Bonne Nouvelle, comme Paul, nous ne pouvons pas nous empêcher de l'annoncer et par notre vie, nous montrerions comment vit une personne sauvée par le Christ.

Les exigences de l'Evangile sont en nous, ce n'est pas une loi extérieure. Nous sommes libérés de tout esclavage, c'est l'Amour de Dieu qui dirige notre vie par trois affirmations de Jésus simples à retenir, faciles à vivre par l'Esprit Saint qui nous est donné :

Aimez Dieu par-dessus tout.

Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.

Et moi, je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

Père JeanPaul Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau

31mars 2002

Forces Armées de Guyane

n° 142

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" Il vit et il crut "

Dans la course folle animée par le témoignage des femmes, le jeune homme distance l'homme mûr, mais par respect, il laisse le chef des Apôtres entrer le premier, peut-être même est-il retenu par le souci de ne pas se rendre impur en côtoyant un cadavre. Simon-Pierre ayant constaté la vacuité du tombeau, il peut entrer sans crainte, mais à la différence du premier qui reste hébété, l'auteur du IVème Evangile comprend tout de suite les conséquences de cette absence apparente : ce n'est pas un vol de cadavre, ni même une réanimation comme celle de Lazare, il s'agit de la Résurrection annoncée dans les Ecritures pour la fin des temps. Le Maître montre l'exactitude de la Parole de Dieu en étant, selon l'expression de saint Paul le Premier-né d'entre les morts.

L'évangile de Jean est le plus tardif des écrits concernant Jésus, sans doute à la fin du Ier ou tout début du IIème siècle. L'auteur a eu le temps de méditer cette révélation qui lui a été faite dans le tombeau vide, mais le souvenir de ce moment reste le fondement de sa foi. C'est à cet endroit et à cet instant qu'il a perçu l'amour de Dieu pour tous les hommes et le message délivré par le Christ.

Des événements qui auraient pu paraître sans importance vont s'ancrer dans sa mémoire en prenant leur pleine dimension. Ainsi est-il le seul à parler de l'entretien avec Nicodème et celui avec la Samaritaine qui donnent un éclairage sur le Baptême chrétien, porte vers le Royaume de Dieu ; à rapporter l'épisode des noces de Cana où la surabondance montre la multiplication de son Corps et de son Sang dans la communion eucharistique sans commune mesure avec la foi des participants.

Nous nous disons sans doute que cet évangéliste a eu beaucoup de chance en recevant cette révélation ! Pourtant, nous aussi, nous constatons l'œuvre de Dieu dans nos vies, non pas sous l'aspect négatif d'une absence, celle du tombeau, mais sous l'aspect positif d'une présence réelle du Christ à son Eglise, dans l'eucharistie bien sûr, mais aussi dans les personnes baptisées, confirmées et ordonnées qui sont configurées au Christ par ces Sacrements, au Christ roi par le Baptême, au Christ prophète par la Confirmation et au Christ prêtre par l'Ordination, ces trois Sacrements, non renouvelables, imprimant une marque nouvelle chez celui qui les reçoit, marque signifiée par le Saint Chrême qui n'est utilisé que dans ces célébrations.

Vivons pleinement les Sacrements que nous avons reçus et nous serons signes pour aujourd'hui de la Résurrection du Christ et de sa présence éternelle dans le monde.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

20 avril 2003

Forces Armées de Guyane

n° 194

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Il vit et il crut

Le disciple que Jésus aimait était un tout jeune homme lorsqu’il suivait l’enseignement de Jésus, c’est pourquoi il court beaucoup plus vite que Simon-Pierre. Suivant l’usage, il attend l’aîné pour entrer dans le tombeau. Pierre est le chef des Apôtres, il est normal qu’il entre pour constater l’absence du corps de Jésus ; si jamais il y a eu vol de cadavre il serait le seul habilité à aller se plaindre au procureur, s’il en a le courage.

Pierre entre donc le premier : il regarde le linceul et le suaire mais il ne voit pas ! L’autre disciple entre à son tour et lui il voit ! La vision de ces linges lui fait comprendre immédiatement que celui qu’il avait vu mourir sur la croix est ressuscité : il est vivant comme il l’a promis.

Pourtant il y a une distinction entre le verbe voir et le verbe regarder. Cette différence est due à l’attention : lorsque je vois, je ne prête pas l’application nécessaire à une chose importante ; lorsque je regarde au contraire je suis attentif pour mémoriser chaque détail. Je vois une publicité, je regarde un tableau.

Simon-Pierre est donc attentif à chaque détail de la scène qui est décrite, mais il est incapable de comprendre cet ensemble à la lumière de la prédication de Jésus. L’autre disciple appréhende la globalité du tombeau et l’intègre à l’enseignement qui leur a été donné.

Simon-Pierre n’était pas au calvaire, il n’a pas assisté à la mort de Jésus, terrorisé qu’il était par ce qui était arrivé, il s’était caché pour échapper aux représailles éventuelles des prêtres et de la foule. Jésus n’avait-il pas été condamné comme émeutier ? Il pouvait craindre le même châtiment ayant été le chef de ses disciples. Mais n’ayant pas été témoin, il pourrait douter de la réalité de la mort de son rabbi et penser qu’il avait été sauvé ou descendu de la croix avant la mort. Toutes ces pensées se mêlant dans son esprit, il ne peut faire une synthèse.

L’autre disciple avait accompagné Marie, la mère de Jésus, au pied de la croix. Ils avaient constaté l’agonie de cet homme, à la fracture des jambes des autres condamnés, au coup de lance qui avait percé le cœur. Aucun doute possible il était bien mort lorsqu’il a été descendu de la croix. Trois jours après le tombeau est vide, avec les linges restés à leur place, comme s’ils contenaient encore le corps, mais le corps n’était pas là ! Il n’a pas besoin de regarder les détails, la vision globale lui suffit, s’il n’y a plus de cadavre présent dans le tombeau, c’est qu’il n’est plus un cadavre mais un homme revenu d’entre les morts, il est ressuscité.

Nous sommes alternativement l’un ou l’autre de ces disciples, soit dans une démarche intellectuelle où nous ne comprenons pas forcément le sens du Salut, soit dans une démarche spontanée où nous voyons l’amour de Dieu pour les hommes. Puisse la grâce de Pâques nous apporter un mélange des deux.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

11 aril 2004

Garnison d'Angers

n° 218

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Témoignages

Il est parfois de ‘bon ton’ de mettre en cause la véracité des évangiles, notamment en ce qui concerne la résurrection de Jésus. Cela dépasse le cartésianisme contemporain : ce n’est pas scientifique, donc ce n’est pas possible. Pourtant nous avons quatre témoins indépendants (ils ne racontent pas exactement les mêmes choses et ne les rapportent pas de la même façon, chacun ayant son approche et sa culture personnelle) Ces auteurs affirment avoir réellement vu un homme mourir sur la croix et tout aussi réellement l’avoir vu vivant le troisième jour après son décès clinique.

Peu de faits reconnus historiques de cette époque ont autant de d’écrits concordants et ce sont souvent des mémoires des participants. Par exemple la guerre des Gaules où César parle de lui-même dans ses commentaires, en se donnant le beau rôle du vainqueur incontesté ; ou bien Flavius Josèphe qui dans son Histoire des Juifs raconte les dernières batailles contre les romains qu’il a livrées lui-même comme général de l’armée juive.

Alors pourquoi nos contemporains refusent-ils d’accepter ces témoignages pour lesquels tant d’hommes et de femmes sont morts ? Sans doute parce que nous ne mettons pas suffisamment en avant le seul commandement que Jésus nous a laissé : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers

8 avril 2007

Brigade Franco-Allemande

n° 312

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Le disciple que Jésus aimait
l’autre disciple

La tradition a donné à ce disciple le nom de Jean et a voulu y voir l’auteur du quatrième évangile.

Nous savons qu’il est le propriétaire de la pièce où a eu lieu la Cène (cf. 13,23) puisqu’il est placé à table, malgré son jeune âge, entre le Christ Jésus  et le premier des disciples, Pierre..

Nous savons qu’il est connu du grand-prêtre de Jérusalem (cf. Jn 18,15) et qu’il peut entrer dans la cour sans être inquiéter, mieux, il peut faire entrer Simon-Pierre en disant un mot à la gardienne de la porte

Nous savons également que c’est à lui que Jésus, mourant sur la croix, confie sa mère et qu’il le remet à Marie (cf. Jn 19,26)

Le passage lu aujourd’hui le montre courant au tombeau avec Simon-Pierre, plus impétueusement encore que le chef des Apôtres en raison de sa jeunesse, mais que par respect pour l’ancien, il le laisse entrer en premier. Par contre, Simon-Pierre en entrant reste pantois, il se demande ce qui a pu se passer, pourquoi le corps du Maître n’est pas là. L’autre disciple, dès qu’il pénètre dans le tombeau, en voyant la même chose que le chef des Apôtres croit tout de suite avec cette expression magnifique dans son évangile : Il vit et il crut !

Un peu plus tard lors de l’apparition de Jésus ressuscité au bord du lac, c’est lui encore qui s’exclamera : « C’est le Seigneur ! » (Cf. Jn 21,7) Lorsque Jésus confiera la primauté de l’Eglise à Pierre en revenant sur ses reniements et en lui demandant par trois fois s’il l’aime (cf. Jn 21,1-17) l’autre disciple aura une mission différente mais qui n’est pas précisée.

A aucun moment, ce jeune homme n’est appelé Apôtre et il ne se donne pas ce titre dans ses lettres ni dans l’Apocalypse qui sont de son école si ce n’est de sa main.

La leçon que nous en tirons aujourd’hui est surtout cette spontanéité dans la foi. : comme lui, nous voyons le Christ ressuscité dans son Corps et nous croyons.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire

12 avril 2009

Brigade Franco-Allemande

n° 430

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Il vit et il crut

24 avril 2011

Fort Neuf de Vincennes

n° 536

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Annonce

Marie-Madeleine est partie de ‘grand matin’ pour aller au tombeau du crucifié ; elle voulait nettoyer le corps du  ‘Maître’ qui avait été déposé à la hâte avant la grande fête de la Pâque encore couvert de sang, de sueur et de crachats. Puis elle allait oindre à nouveau celui dont elle avait arrosé de parfum les pieds et essuyé avec ses cheveux. Elle ne pouvait pas oublier qu’à la suite de son geste Il lui avait pardonné ses péchés, sans la juger.

La pierre a été roulée ! Le corps a disparu ! Affolée, sans comprendre, elle court prévenir le chef des Apôtres, Simon-Pierre, qui se cachait au Cénacle avec l’autre disciple. En entrant dans le tombeau, Simon-Pierre constate l’absence sans comprendre davantage que Marie-Madeleine alors que l’autre disciple entré à son tour « voit et croit ! »

Le rôle de cette femme est pourtant essentiel : c’est elle qui prévient Sans le savoir elle annonce la Résurrection : elle est la première à avoir vu le tombeau vide et elle en témoigne.

Au moment de la mort du Christ en croix, le rideau du Temple de Jérusalem séparant le saint du Saint des saints s’était déchiré (cf. Matthieu 27,51 ; Marc 15,38 ; Luc 23,45) montrant la vacuité de l’espace sacré : Dieu n’était plus au milieu de son peuple. A cela répond le tombeau vide qui est le signe que Le Fils est ressuscité, qu’il est à nouveau parmi nous, non pas dans une localisation restreinte mais en chaque personne croyante.

C’est une grande leçon pour tous les chrétiens, à travers l’Histoire le message nous est parvenu : au matin de Pâque, le tombeau était vide ! Ceux qui nous ont transmis la ‘Bonne Nouvelle’ ne la comprenaient pas toujours, comme Marie-Madeleine, mais ils nous ont alertés sur cet événement.

A notre tour, nous ne comprenons pas tout le message du Christ, mais nous avons reçu l’Esprit Saint qui nous donne la force et le courage pour annoncer le message de la Résurrection, comme Marie-Madeleine, nous avons le devoir d’aller dire ce que nous vivons à nous frères pour les inviter à venir voir. Alors nous entendrons peut-être ce que les habitants de Sykar disaient à la Samaritaine : « Ce n'est plus sur tes dires que nous croyons; nous l'avons nous-mêmes entendu et nous savons que c'est vraiment lui le sauveur du monde. » (Jean 4,42)

Père JeanPaul Bouvier
aumônier du Fort Neuf de Vincennes

8 avril 2012

Fort Neuf de Vincennes

n° 606

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Modèle de la messe

Il y a une très grande similitude entre le récit des ‘compagnons d’Emmaüs’ le soir du dimanche de la Résurrection et la liturgie de la messe telle que nous la connaissons

Ces deux hommes repartent de Jérusalem désespérés : celui qu’ils pensaient être le Messie a été crucifié et il est mort ; leur espoir d’un monde nouveau s’est écroulé et dès la fin du Sabbat, ils retournent à leurs occupations habituelles. Un inconnu les rejoint sur leur chemin et leur demande la raison de leurs soucis. De même, nous venons à la messe dominicale, chargés de toutes nos préoccupations quotidiennes, porteurs de nos péchés et le Christ, Fils unique du Père, vient à notre rencontre en nous demandant de lui confier nos inquiétudes nous lui répondons : « Je confesse à Dieu… »

« Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » Les lectures bibliques qui nous sont proposées par la liturgie catholique, commençant par l’Ancien Testament et jusqu’à l’Evangile nous permettent de mieux saisir la pédagogie de Dieu et la grâce qu’il nous fait dans le sacrifice perpétuel du Fils. L’explication que nous en donne le prédicateur nous incité à approfondir le sens de ces textes pour notre vie chrétienne : ces écrits ne sont pas de la simple littérature, ils sont Parole de Dieu

Subjugués par l’interprétation de l’Ancien Testament que leur donne l’inconnu qui marche avec eux, les deux compagnons insistent pour qu’il reste avec eux, « le soir est déjà là » disent-ils pour le retenir ; « comme il était à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent... mais il avait disparu de devant eux. » Ainsi, comme pour eux, les yeux des fidèles s’ouvrent lors de la consécration, ils reconnaissent le Corps et le Sang du Christ dans le pain et le vin transsubstantiés : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde ! »

« A cette heure même, ils partirent et s'en retournèrent à Jérusalem. » Il fait nuit, le retour est difficile mais la Nouvelle qu’ils portent ne souffre aucun retard : ils ont un besoin impérieux d’aller l’annoncer aux Douze : « Il est vraiment ressuscité ! » De même, la fin de la messe : « Allez dans la paix du Christ » ne signifie nullement une débandade individuelle mais un envoi en mission ; ayant vu de nos yeux le Christ ressuscité, nous sentons en nous « le cœur tout brûlant » qui nous pousse à aller annoncer au monde qu’il est sauvé

Quatre temps dans le récit des ‘Compagnons d’Emmaüs’ quatre temps dans la messe, quatre présences du Christ unies et inséparables :

  • Présence du Christ fraternel qui vient partager les soucis et les agréments, les peines et les joies de chaque membre de son peuple, communauté unie autour de Lui
  • Présence du Christ enseignant  dans la Parole la mettant à notre portée
  • Présence du Christ grand-Prêtre de la Nouvelle Alliance dans le sacrifice eucharistique qui offre « le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait, pain de la vie éternelle et coupe du Salut. »
  • Présence du Christ Roi qui envoie ses émissaires dans le monde pour porter la Bonne Nouvelle en son Nom : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples ! »

Les deux disciples qui partaient découragés de Jérusalem y reviennent dans la joie. Puissions-nous avoir la même attitude en venant à la messe dominicale avec nos préoccupations et repartant tout joyeux du message que nous avons à délivrer

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

31 mars 2013

Secteur Vermandois

n° 672

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Vitalité de l’Eglise

Tous les ans pendant le temps de Pâques qui va de la Vigile Pascale à la fête de la Pentecôte, la liturgie catholique propose en première lecture dominicale des extraits du livre des Actes des Apôtres là où les autres dimanches présentent un passage de l’Ancien Testament.

Ce choix n’a pas été fait au hasard mais pour souligner le changement radical dont la source est la Résurrection du Fils du Père : l’Ancien Testament préparait le Peuple de Dieu à la révélation ultime de l’amour du Père pour toute l’humanité, le livre des Actes des Apôtres montre l’élargissement de cette révélation à tous les hommes et femmes ; au Psaume « Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant toi, Seigneur et rendre gloire à ton nom » (Psaume 86,9) répond le dernier commandement de Jésus Ressuscité à ses Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. » (Matthieu 28,19)

Le livre des Actes des Apôtres montre la vitalité de l’Eglise naissante pour autant il n’occulte pas pour autant les difficultés auxquelles elle s’est heurtée tant de la part des institutions juives, sanhédrin et grands-prêtres que de la part de convertis au christianisme qui ont des options quelquefois très affirmées. Les Apôtres et les ‘anciens’ de Jérusalem sont appelés à trancher entre des opinions différentes qui entraînent des dissensions dans les communautés locales.

Cette lecture de passages du livre des Actes des Apôtres suscite en nous aujourd’hui une méditation sur l’Eglise contemporaine, aussi bien l’Eglise dans son ensemble avec toutes ses différences en fonction des cultures où elle s’est insérée que les communautés locales qui n’ont pas moins de diversité. Comme à cette époque, chaque personne a ‘son’ rapport à Dieu, ‘sa’ vision de l’évangélisation, ‘sa’ conception de ce que devrait être l’Eglise ; il nous faut donc avoir la sagesse et l’humilité de s’en remettre au jugement des Apôtres et de leurs successeurs les évêques pour annoncer fidèlement l’évangile que nous avons reçu : « Dieu nous ayant confié l'Evangile après nous avoir éprouvés, nous prêchons en conséquence, cherchant à plaire non pas aux hommes mais à Dieu qui éprouve nos cœurs. » (1Thessaloniciens 2,4)

Les Apôtres n’ont pas cherché à créer une institution humaine mais ils ont annoncé le règne de Dieu et l’Eglise terrestre s’est constituée comme étant le signe visible de l’Eglise céleste. Si nous cessons de prêcher l’Evangile le signe deviendra stérile pour nos contemporains.

Saint Paul résume cela en écrivant : « Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! Si j'avais l'initiative de cette tâche, j'aurais droit à une récompense; si je ne l'ai pas, c'est une charge qui m'est confiée. » (1Corinthiens 9,16-17) Pouvons-nous dire cela aujourd’hui ?

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

20 avril 2014

Secteur Vermandois

n° 748

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Impétuosité

A l’annonce de Marie-Madeleine : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau ! » Simon-Pierre et ‘l’autre disciple’ se précipitent pour vérifier ses dires. ‘Le disciple que Jésus aimait’ beaucoup plus jeune que Pierre arrive le premier ; sa jeunesse n’est sans doute pas la raison essentielle de son empressement, il était au pied de la croix avec Marie. Pétri par la Parole de Dieu, il constate la réalisation des Ecritures. Il note dans son évangile plusieurs fois au moment de la mort de Jésus en Croix : « pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : ‘J’ai soif.’ » (Jean 19,28) avec le parallèle : « quand j'avais soif, ils m'ont donné du vinaigre. » (Psaume 68[69],22b) ; « Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. » (Jean 19,36) qui évoque : « Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé. » (Psaume 33[34],20) ; également : « Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jean 19,37) préfiguré par : « Et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, Ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. » (Zacharie 12,10)

Ayant été le témoin de cet accomplissement des Ecritures, le ‘disciple que Jésus aimait’ comprend que la disparition du corps de Jésus n’est pas due à un enlèvement perpétré par des hommes. Il laisse le chef des Apôtres entrer en premier dans le tombeau vide, mais dès qu’il y pénètre : « Il vit et il crut ! »

Le ‘disciple que Jésus aimait’ voit « le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. » il comprend l’importance du linceul qui ne contient plus de corps : le Fils de Dieu est ressuscité, non pas comme Lazare qui était ressorti « les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. » (Jean 11,44) le Christ est sorti de son tombeau libre de toute entrave, ayant vaincu la mort. Alors « Il vit et il crut ! »

Cette scène, facilement imaginable, nous la vivons aujourd’hui : comme Simon-Pierre, les baptisés de longue date sont lents à comprendre la portée du tombeau vide, face à eux (à nous ?) il y a les baptisés de Pâques, ceux qui ont reçu le Sacrement alors qu’ils étaient adultes. Leur compréhension et leur adhésion au message de la Résurrection bousculent les traditions routinières ; leurs exigences de vivre selon l’Evangile irritent souvent les chrétiens ‘installés’ dans la foi qui se contentent de leurs habitudes de vie chrétienne.

Ces nouveaux ‘disciples que Jésus aime’ nous invitent à suivre leur impétuosité et, non seulement à les accueillir avec des cœurs ouverts, mais aussi à écouter ce qu’ils nous disent des merveilles de la foi : ils nous annoncent la Bonne Nouvelle. Leur enthousiasme à suivre le Fils du Père n’est pas un reproche qu’ils nous adresseraient, ils nous invitent à un réveil de notre Baptême ensommeillé comme les Apôtres au jardin de Gethsémani à qui Jésus a dit : « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l'esprit est ardent, mais la chair est faible. » (Matthieu 26,40-41)

« France qu’as-tu fait de ton Baptême ? » demandait le bienheureux Jean-Paul II en 1980. A chacun d’entre nous les baptisés de Pâques nous disent : ‘Et toi ? Que fais-tu de ton Baptême ?

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

5 avril 2015

Secteur Vermandois

n° 811

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C’était encore les ténèbres

Lorsque Marie-Madeleine monte au tombeau, le IVème évangéliste précise que « c’était encore les ténèbres » il veut signifier par-là qu’elle est dans la disposition d’esprit d’aller nettoyer et parfumer le corps de Jésus, une personne morte qui ne peut plus rien pour elle mais à qui elle doit cette dernière manifestation d’amour et de reconnaissance.

La façon dont elle présente sa découverte du tombeau vide aux Apôtres est dans la même lignée : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Elle pense à un vol de cadavre pour empêcher les disciples de venir faire des dévotions à celui qui a subjugué les foules. Elle ne peut pas imaginer ce qui s’est passé, que cet homme soit vivant alors qu’elle a vu – de loin – mourir sur la croix.

Le jour s’est levé quand Pierre et le ‘disciple que Jésus aimait’ arrivent au tombeau ouvert puisqu’ils peuvent voir à l’intérieur. Les ténèbres ont disparu, « Dieu dit : ‘que la lumière soit ! et la Lumière fut’ » (Genèse 1,3) Un monde nouveau peut commencer, un monde où la mort est vaincue laissant la place à la Vie inaugurée par le Fils incarné, premier-né d’entre les morts : « Il est aussi la tête du corps, la tête de l’Église : c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté. » (Colossiens 1,18)

Marie-Madeleine constate que la pierre a été roulée et pense à un vol de cadavre ; Pierre entre dans le tombeau vide et ne sait quoi penser ; ‘Le disciple que Jésus aimait’ voit les linges posés à plat et il croit.

L’attitude de ces trois personnes montre différents passages de nos vies. Quelquefois, envahis par le doute, comme Marie-Madeleine, nous refusons d’envisager l’impossible : cet homme ne pouvait pas ressusciter, le message qu’il a délivré est un message pour que les hommes vivent en paix : « Aimez-vous les uns les autres... » un message identique à celui que délivrent les sages de toutes les époques et de toutes les cultures. D’autres fois, comme Pierre, nous voyons ce que le Fils du Père a fait en s’offrant en sacrifice propitiatoire pour le pardon individuel de chaque homme et chaque femme mais, quant à la Vie et au Salut éternels, nous ne comprenons pas. Le plus souvent, comme ‘le disciple que Jésus aimait’, nous, chrétiens, reconnaissons dans notre vie terrestre les appels que le Seigneur nous fait vers la Vie et nous voyons dans le Christ celui qui est : « Le chemin, la Vérité et la Vie. » (Jean 14,6)

A travers l’anonymat du ‘disciple que Jésus aimait’, c’est chacun de nous, baptisés, qui sommes visés : le Christ nous a confié à sa Mère et il nous l’a donnée comme Mère, en nous faisant voir et comprendre le tombeau vide, il affirme notre résurrection. Il reconnaît le Christ au bord de l’eau (cf. Jean 21,7) et comme promis, ‘les disciples que Jésus aimait’ « resteront ‘jusqu'à ce qu’il vienne » (Jean 21,22)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

16 avril 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°937

Le Tombeau est vide !

Le vendredi avant la Pâque, il y a affluence au Temple pour faire égorger et rôtir l’agneau pascal conformément aux prescriptions que Dieu avait données à Moïse, le soir du départ d’Egypte (cf. Exode 12) Vers la neuvième heure, au moment où Jésus expire sur la Croix, « le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas » (Matthieu 27,51)

Les officiants depuis la ‘cour des prêtres’, les juifs, habitants de Jérusalem et pèlerins, depuis le ‘parvis des hommes’, tous, ils découvrent le ‘Saint des Saints’, la deuxième pièce du Temple réservée jusque-là à Dieu, seul le Grand-Prêtre pouvait y pénétrer une fois par an, le jour du grand Pardon. Devant les yeux de tous, cet espace apparaît : il est vide !

Dès que cela est possible – après le sabbat – « Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin » (Jean 20,1) La lourde pierre qui fermait le tombeau a été enlevée ! Prévenus, Pierre et ‘l’autre disciple’ accourent au sépulcre. Pierre entre, le tombeau est vide ! Il voit les linges posés à leur place mais il ne comprend pas. ‘L’autre disciple’ entre à son tour et en constatant que le corps de Jésus n’est pas là, ‘Il voit et il croit’ (cf. Jean 20,8)

La Résurrection du Fils dans notre chair glorifiée ouvre une nouvelle perspective à la foi : le ‘Saint des Saints’ vide et le tombeau vide indique que Dieu n’est pas localisable. « Où faut-il adorer ? » demandait la Samaritaine (cf. Jean 4,5-42) « Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » fut la réponse de Jésus. Il n’est pas nécessaire d’aller dans un lieu particulier, Jérusalem ou autre, pour adorer Dieu : « quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret » (Matthieu 6,6)

Désormais, ce n’est plus un bâtiment construit par l’homme qui assure la présence et le trône de Dieu dans le monde, c’est l’assemblée des croyants : « En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Matthieu 18,20) Les dsiciples ensemble constituent le véritable Temple où le Père est adoré : « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint » (1Pierre 2,5a)

Le ‘Verbe fait chair’, né d’une femme, est présent en tout homme, en particulier ceux qui ont besoin d’être aidés : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40)

La Résurrection de Dieu le Fils est le garant de notre propre résurrection lorsque le Christ reviendra dans la Gloire du Père : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jean 14,3) Dans la joie de cette espérance, nous faisons mémoire de Lui : « chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1Corinthiens 11,26)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

21 avril 2019

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n°1079

Voir et Comprendre

L’autre disciple est celui qui était au pied de la Croix avec Marie : il a vu le Christ expirer dans un grand cri, le coup de lance porté dans le cœur par le soldat, le corps sans vie descendu de la Croix et Joseph d’Arimathie emporter le cadavre pour le mettre au tombeau. A la suite de l’annonce de Marie-Madeleine, il part en courant avec Simon-Pierre. S’il arrive en premier, c’est peut-être grâce à sa jeunesse, mais aussi sans doute poussé par une espérance encore plus forte que celle de l’Apôtre.

Par déférence à son âge et à son rôle de chef des Apôtres, il laisse Pierre entrer en premier. Celui-ci entre et « il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » Pierre ne fait qu’apercevoir les linges, il ne s’y intéresse pas, il cherche ce qui a pu se passer, qui a pu enlever le corps. Il est littéralement sidéré.

Dès l’entrée, l’autre disciple voit la même chose que Pierre mais, constatant la disposition des linges, immédiatement il croit, c’est-à-dire qu’il sait que Jésus est ressuscité ; il ne cherche pas le pourquoi ou le comment, par une grâce qui lui est propre, cela s’impose à lui comme une évidence : il sait !

Bien des années après cette révélation, il pourra écrire : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14) La Gloire du Fils s’est montrée à lui dans l’obscurité de cette grotte où il est entré le matin de Pâques.

« C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. » (Jean 21,24) Nous ne sommes pas entrés dans le tombeau vide avec Pierre et l’autre disciple, nous avons leurs témoignages. C’est à notre tour de témoigner de notre foi : nous voyons les œuvres du Fils par la grâce de l’Esprit Saint, nous devons en faire profiter tous ceux qui nous entourent.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

12 avril 2020

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n°1145

CoVid-19 :
29ème jour sans assemblées

Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts

Vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. (Romains 6,11)

Pierre aperçoit – Le Disciple voit

Dans le texte grec du IVème évangile les deux verbes sont différents, même si un traducteur peu attentif pourrait les traduire tous les deux par ‘voir’. Le premier celui qui s’applique à Pierre, traduit ici par ‘apercevoir’ est voir en spectateur, poser son regard ; le second pour l’autre Disciple’ signifie voir en analysant, discerner, découvrir.

Cela correspond à l’attitude de ces deux hommes : Pierre contemple la scène avec étonnement, il constate ce que Marie-Madeleine leur a dit, le tombeau est vide, le corps de Jésus n’est pas là, où peut-il avoir été mis ? Pour l’autre Disciple, au contraire, l’évidence saute aux yeux, si le Christ n’est pas dans le linceul bien étalé à sa place, il est ressuscité ! Non pas comme Lazare avait été réanimé : « Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : ‘Déliez-le, et laissez-le aller.’ » (Jean 11,44). Le Christ est sorti d’une façon tout à fait différente, ayant abandonné les linges mortuaires à leur place. L’autre Disciple perçoit ainsi la révélation du mystère de la Résurrection.

Pierre est un des disciples de la première heure, choisi parmi les Apôtres puis établi comme berger des brebis du Seigneur. Il a été témoin de la Transfiguration de Jésus parlant avec Moise et Elie (cf. Marc 9,2) tout en se demandant ce que voulait dire ressusciter d’entre les morts (cf. Marc 9,10). Mais il n’a pas pu veiller avec le Christ au jardin de l’agonie (cf. Marc 14,37) et il va jusqu’à renier Celui dont il disait être prêt à mourir pour Lui (cf. Marc 14,72).

L’autre disciple n’apparaît qu’au moment de la Cène. Il est placé entre Pierre et Jésus (cf. Jean 13,23-24). Au pied de la Croix, il reçoit la Vierge Marie comme Mère et il devient son fils. C’est lui parmi tous les disciples qui reconnaîtra et montrera à Pierre le Seigneur Ressuscité présent au bord du lac (cf. Jean 21,7)

Chacun d’entre nous a, comme Pierre et l’autre disciple, son propre charismr pour annoncer l’Evangile et nous nous retrouvons avec eux dans l’immense communion des saints, « une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. » (Apocalypse 7,9). Dans l’atmosphère de confinement actuel, nous ressentons plus encore cette présence intemporelle de l’Eglise.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

4 avril 2021


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n°1211

Vision de l’autre disciple

Deux hommes sont dans le tombeau, ils voient exactement la même chose : un sépulcre vide, « un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. » (Jean 19,41b) Les seuls indices sont « les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » (Jean 20,6b-7) Le IVème évangéliste ne dit rien de l’attitude de Pierre mais il tient à préciser la réaction immédiate de l’autre disciple : « Il vit et il crut ! » (Jean 20,8c).

Qu’a-t-il donc vu qui ait échappé aux yeux de Simon-Pierre ? Il a vu ce qui reste : les linges. Lors de la résurrection de Lazare l’ami de Jésus, frère de Marthe et Marie, le défunt revenu à la vie « sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : ‘Déliez-le, et laissez-le aller.’ » (Jean 11,44) Il n’y a pas de point commun entre la réanimation de Lazare qui sort du tombeau encore entravé par les linges funéraires et la Résurrection du Fils dont le corps libéré de tout lien avec la vie terrestre est entré dans la Vie.

L’autre disciple a eu cette révélation, lui le disciple anonyme alors que le chef des Apôtres, Simon-Pierre, ne comprend pas ce qu’il voit er il retourne sans attendre se cacher au Cénacle : « Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, » (Jean 20,19) Là le Christ Ressuscité entrant dans une pièce fermée de toutes parts leur apparait et se révèle à eux dans toute sa gloire.

La Seigneur a choisi Simon-Pierre pour mener son Eglise : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Matthieu 16,18-19) mais il a choisi l’autre disciple pour recevoir et veiller sur sa mère, Marie : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère.’ Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »  (Jean 19,26-27)

Ces deux hommes ne sont pas mis en opposition mais ils marquent chacun à sa façon la Gloire de Dieu Père, Fils et Esprit, tous les deux veillent sur l’Eglise : l’autre disciple sur Marie modèle de l’Eglise dans son acceptation humble de porter le Messie, Pierre dans le souci du troupeau où le pasteur va rechercher la brebis perdues.

Chacun de nous a ces deux aspects à la foi de méditation et d’action vers les autres, laissons le Seigneur ressuscité nous orienter vers la mission que nous puissions le mieux accomplir

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

17 avril 2022


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n°1268

La révélation du disciple que Jésus aimait

Animée par le témoignage des femmes, course folle s’ensuit le jeune homme distance l’homme mûr, mais par respect, il laisse le chef des Apôtres entrer le premier, peut-être même est-il retenu par le souci de ne pas se rendre impur en côtoyant un cadavre. Simon-Pierre ayant constaté la vacuité du tombeau, il peut entrer sans crainte, mais à la différence du premier qui reste hébété, l’auteur du IVème Evangile comprend tout de suite les conséquences de cette absence apparente : ce n’est pas un vol de cadavre, ni même une réanimation comme celle de Lazare, il s’agit de la Résurrection annoncée dans les Ecritures pour la fin des temps. Le Maître montre l’exactitude de la Parole de Dieu en étant, selon l’expression de saint Paul le Premier-né d’entre les morts.

L’évangile de Jean est le plus tardif des écrits concernant Jésus, sans doute à la fin du Ier ou tout début du IIème siècle. L’auteur a eu le temps de méditer cette révélation qui lui a été faite dans le tombeau vide, mais le souvenir de ce moment reste le fondement de sa foi. C’est à cet endroit et à cet instant qu’il a perçu l’amour de Dieu pour tous les hommes et le message délivré par le Christ.

Des événements qui auraient pu paraître sans importance vont s’ancrer dans sa mémoire en prenant leur pleine dimension. Ainsi est-il le seul à parler de l’entretien avec Nicodème et celui avec la Samaritaine qui donnent un éclairage sur le Baptême chrétien, porte vers le Royaume de Dieu ; à rapporter l’épisode des noces de Cana où la surabondance du vin montre la multiplication de son Corps et de son Sang dans la communion eucharistique sans commune mesure avec la foi des participants.

Nous nous disons sans doute que cet évangéliste a eu beaucoup de chance en recevant cette révélation ! Pourtant, nous aussi, nous constatons l’œuvre de Dieu dans nos vies, non pas sous l’aspect négatif d’une absence, celle du tombeau, mais sous l’aspect positif d’une présence réelle du Christ à son Eglise, dans l’eucharistie bien sûr, mais aussi dans les personnes baptisées, confirmées et ordonnées qui sont configurées au Christ par ces Sacrements, au Christ roi par le Baptême, au Christ prophète par la Confirmation et au Christ prêtre par l’Ordination, ces trois Sacrements, non renouvelables, imprimant une marque nouvelle chez celui qui les reçoit, marque signifiée par le Saint Chrême qui n’est utilisé que dans ces célébrations.

Vivons pleinement les Sacrements que nous avons reçus et nous serons signes pour aujourd’hui de la Résurrection du Christ et de sa présence éternelle dans le monde.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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