Messe de la veille de Noël - 24 décembre

Isaïe 62,1-5 - Psaume 88 - Actes 13,16-17.22-25 - Matthieu 1,1-25

1

Secteur Vermandois

2013

Généalogie de Jésus

2

Athies & Nesle

2016

Abraham, David, Exil, Jésus

3

2017

Le songe de Joseph

4

2018

Saint Joseph

5

2019

La foi de Joseph

6

2020

Femme remarquable

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24 décembre 2013

Secteur Vermandois

n°792

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Généalogie de Jésus

La lecture (fastidieuse) des ancêtres de Joseph, le père putatif de Jésus, est souvent omise dans la liturgie paroissiale. Cette généalogie figure chez deux évangélistes : Matthieu et Luc qui ont deux objectifs différents.

Matthieu commence à Abraham, le père des croyants et descend jusqu’à Joseph « l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. » (1,16) Pour le juif Matthieu, il est particulièrement important que Jésus s’inscrive dans le Peuple de Dieu, qu’il soit héritier des promesses faites à Abraham. La litanie des ancêtres est en même temps un rappel des moments importants de l’histoire de la révélation faite au Peuple : Abraham, David, l’Exil à Babylone qui aboutissent au Christ.

Luc prend un chemin différent : il part du Christ Jésus et remonte à Adam donné comme ‘fils de Dieu’. Abraham n’est qu’une étape nécessaire. Pour cet évangéliste, scientifique grec, ce qui est le plus important à souligner pour ‘l’excellent Théophile’ est que Jésus, Dieu le Fils est un homme puisqu’il descend du premier homme créé, Adam. Luc met ainsi en avant la double nature, divine et humaine, de la deuxième personne de la sainte Trinité.

Pour les deux auteurs, la paternité de Joseph ne pose aucun problème : la ‘généalogie’ n’est pas la ‘génétique’, peu importe les chromosomes, est père celui qui élève l’enfant et qui lui donne un nom ; adoption et filiation sont synonymes dans le monde Juif. Il est tout aussi important que Joseph accepte ce rôle de père de l’enfant que Marie accepte de le porter.

En rappelant le nom d’Emmanuel (Dieu avec nous) révélé au prophète Isaïe (14,7b) l’ange confirme à Joseph que cet enfant sera le Sauveur attendu par Israël. Joseph comprend le message et assume la mission confiée par le Père en donnant le nom de Jésus (Dieu sauve) à l’enfant né de sa femme.

Joseph pouvait assumer cette mission avec l’aide de l’Esprit car il avait en lui les qualités exceptionnelles de confiance et d’humilité qui étaient nécessaires. L’exemple de saint Joseph permet à chacun de nous de mettre les qualités qui nous sont propres au service du Seigneur : Il ne nous confiera jamais une mission hors de nos capacités et Il nous aidera à la réaliser.

« Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » (Marc10,49)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

24 décembre 2016

Paroisses Nesle & Athies

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n°911

Abraham, David, Exil, Jésus

Dans beaucoup de sociétés, un homme est défini par sa lignée. C’est ce que fait saint Matthieu en détaillant la filiation de Jésus depuis Abraham. Le Fils du  Père céleste sera identifié dans sa vie terrestre : il appartient à la descendance d’Abraham, il est considéré comme fils de Joseph. Dans le monde juif, il n’y pas de différence entre la paternité et l’adoption : le père est celui qui éduque l’enfant quels que soient les liens génétiques. Joseph transmet à Jésus tout ce qu’il sait, il lui permet de devenir un homme.

Saint Matthieu divise cette généalogie en trois parties séparées par quatorze générations et dont les débuts sont soulignés par des hommes ou des événements importants :

  • Abraham est le premier homme qui écoute la voix de Dieu et qui obéit à son appel : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. » (Genèse 12,1) Il fait confiance à Dieu et ne refuse pas d’offrir son propre fils en holocauste (cf. Genèse 22,2-14) Par sa foi en Dieu, il est le père d’une ‘multitude’ et sa postérité par Isaac et Jacob constituera le Peuple Elu, signe parmi les nations de l’amour de Dieu pour tous les hommes.
  • David est le ‘messie’, celui qui a reçu l’onction royale par les mains de Samuel, le petit dernier des huit fils de Jessé, celui qui avait été oublié. C’est celui-là que Dieu choisit : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1Samuel 16,7) Et l’Esprit de Dieu reposa sur David qui dans sa faiblesse bénéficie de la force que Seigneur.
  • L’Exil à Babylone (587-538 av.JC.) est une période tragique pour le peuple de Dieu, ils ont perdu tout ce qui constituait la Promesse faite à Abraham : leur peuple réduit à quelques familles prisonnières, une terre dont ils sont proscrits, la présence de Dieu puisque le Temple a été détruit, les sacrifices sont impossibles. Mais une nouvelle approche de Dieu apparait : le peuple est ceux qui se soumettent à la volonté de Dieu, la terre promise est partout où la volonté de Dieu est faite, la présence de Dieu et les sacrifices sont en toute personne qui écoute la volonté de Dieu.
  • Jésus est ainsi présenté comme l’aboutissement de ces générations. Comme Abraham il est celui qui va écouter et accepter la mission confiée par le Père ; Comme David il est oint pour monter la force du Père dans la faiblesse de l’homme ; comme pendant l’Exil, il montre le véritable sacrifice : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. » (Psaume 50(51),19).

La lecture de ces quarante-deux filiations est fastidieuse, mais elle est le résumé de toute l’histoire d’amour entre Dieu et l’homme. C’est ainsi qu’il faut l’écouter

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

24 déceembre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n° 978

Le songe de Joseph

Bien que publicain, Matthieu est un juif nourri dès sa plus tendre enfance par le chant des Psaumes, les prophètes et les récits bibliques. Reconnaissant en Jésus l’accomplissement des Ecritures, il n’hésite pas à quitter son emploi de collecteur d’impôts et à le suivre dès que celui-ci l’appelle. Il est toujours avec Jésus et, malgré la désertion au Jardin des Oliviers, il est présent à l’ascension et à la Pentecôte.

Pour cet évangéliste de culture juive, Dieu s’adresse à Joseph pour lui demander d’assurer une famille au sein de laquelle le Fils pourra recevoir un nom et un environnement favorable au projet de salut du Père pour l’humanité. Il est important dans le contexte social que l’enfant qui va naître ait un homme qui assure la puissance paternelle. Aux yeux de tous, Joseph sera ce père, tout le monde à Nazareth pense qu’il est le père génétique de Jésus : « N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? » (Matthieu 13,55a) « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » (Luc 4,22b)

L’Ange de Dieu se manifeste à Joseph dans un ‘songe’, mais ce n’est pas un rêve ordinaire. De nombreux personnages bibliques ont eu des révélations par des ‘songes’ : l’alliance est passée avec Abraham lors d’un ‘sommeil mystérieux’ (cf. Genèse 15,12sq.) ; Joseph, fils de Jacob voit sa destinée lors de ‘songes’ qui le montre dominant ses frères (cf. Genèse 37,5sq.) et par l’interprétation des songes de Pharaon, il devient intendant de l’Egypte (cf. Genèse 41,39sq.)…

Joseph, fiancé à Marie, ne doute pas que cette révélation vienne de Dieu. Il accepte la mission que Dieu lui confie : « il prit chez lui son épouse, mais il ne s’unit pas à elle. » (vv.24-25). Joseph prend alors la place d’un véritable père pour Jésus : il lui transmet tout ce que lui-même a reçu. Grâce à Marie le Fils éternel prend notre chair humaine ; grâce à l’éducation de Joseph il est perçu comme homme dans la société contemporaine : « devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect » (Philippiens 2,7b)

Le dernier épisode où Joseph apparaît est lors de la Bar-Mitsva de Jésus, au Temple de Jérusalem ; par cette cérémonie l’enfant devient adulte dans la foi juive en montrant qu’il connaît les Ecritures sacrées et qu’il est capable de les comprendre et de les appliquer. Dans les synagogues, il quitte l’espace réservée aux femmes pour prendre sa place parmi les hommes, il n’est plus dépendant de ses parents, la mission de Joseph est achevée : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (Luc 2,49b)

Aujourd’hui encore, Dieu nous invite à mettre en œuvre sa Parole pour des missions particulières, sachons y répondre avec la même spontanéité et la même humilité que saint Joseph…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

24 déceembre 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n° 1049

Saint Joseph

L’homonyme de saint Joseph, Joseph, fils préféré de Jacob dans l’Ancien Testament (cf. Genèse 37-50), voyait en songe sa suprématie sur ses frères (cf. 37,7-10). Ceux-ci, jaloux le vendirent comme esclave. Mais, après bien des péripéties, il était devenu l’homme le plus important d’Egypte par l’interprétation des songes de Pharaon. Lors d’une sécheresse qui dura sept ans, il peut grâce à sa position, sauver son père et ses frères de la famine. Du mal que lui avaient fait ses frères, Dieu avait fait un bien en sauvant Jacob et toute sa descendance.

Saint Joseph, comme le patriarche, voit en songe la mission que Dieu lui confie. Ce rôle est exaltant : avoir une participation humble au Salut que Dieu propose aux hommes, mais en même temps un rôle difficile : permettre à la personne du Fils de devenir pleinement un homme inséré dans son temps en lui transmettant tout ce qui est nécessaire pour cela. Saint Joseph assure la sécurité, la nourriture et le bien-être de l’enfant et de sa mère. S’il n’est pas LE père de Jésus, il est véritablement un père pour lui : il lui apprend à marcher, à parler, et même comment recevoir les livres sacrés et prier avec eux…

Pas une seule parole de saint Joseph n’est transmise par les évangélistes ! Il a assuré jusqu’au bout la discrétion humble et l’obéissance confiante dans la Parole de Dieu dont il fait preuve lors du message délivré par l’ange.

Saint Joseph a une place particulière dans la dévotion de l’Eglise : il est le seul saint à être fêté deux fois : le 19 mars, les fidèles sont invités à la méditation sur son rôle d’époux de la Vierge et père putatif de l’enfant auquel elle a donné le jour ; le 1er mai, les chrétiens réfléchissent à la façon de travailler comme lui au bien de Dieu-le-Fils et aux enfants que ce dernier a donnés à la Vierge Marie au moment de mourir à travers  l’anonymat du ‘disciple que Jésus aimait’ : « Femme voici ton fils » (cf. Jean 19,26)

Lors d’une refonte mineure du missel romain en 1962, saint Jean XXIII a exigé que saint Joseph fût mentionné avec son épouse la Vierge Marie dans le canon de la messe (devenu après la Concile Vatican II, la première prière eucharistique)

Moins de deux mois après son élection à la chaire de saint Pierre (13 mars 2013), le pape François demande à ce que saint Joseph figure également dans les autres prières eucharistiques qui l’avaient oublié (1er mai 2013)

Ainsi il a été attendu le XXème siècle pour que le rôle de saint Joseph soit proposé à la dévotion des fidèles à chaque messe comme modèle de discrétion et d’humilité !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

24 déceembre 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n° 1120

La foi de Joseph

Il y a un parallélisme évident entre la dernière ligne de ce texte : Joseph « fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. » (v.24) et la réponse de la Vierge Marie lors de l’Annonciation : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38). C’est la même acceptation humble et confiante de se mettre totalement à la disposition du Seigneur pour faire sa volonté.

Marie et Joseph envisageaient une vie simple sous le regard de Dieu, mais ils ont été choisis, la première pour porter Dieu-le-Fils comme ‘fruit de ses entrailles’ (cf. Luc 1,42), le second pour donner le nom à l’enfant (v. 23) conçu de l’Eprit Saint et le faire grandir. Grâce à eux, Jésus vit pleinement sa vie d’homme, comme tout enfant il respecte ses parents même après l’épisode avec les docteurs de la Loi dans le Temple, « il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. » (Luc 2,51a)

Joseph « était un homme juste » (v.19). Le mot, ‘juste’, est beaucoup plus fort pour les juifs qu’il ne peut l’être dans la langue française, c’est un don de Dieu : « Abraham eut foi en Dieu ; aussi, il lui fut accordé d’être juste, et il reçut le nom d’ami de Dieu. » (Jacques 2,23). La similitude entre Joseph et Abraham n’est pas seulement dans l’utilisation du même adjectif pour les désigner : Abraham avait accepté l’idée de sacrifier son fils Isaac (cf. Genèse 22,1-12) ; en acceptant de protéger la virginité de Marie et d’être le père nourricier de Dieu-le-Fils, Joseph offre à Dieu le sacrifice de sa propre descendance.

La promesse explicite que Dieu fait à Abraham : « Voici l’alliance que je fais avec toi : tu deviendras le père d’une multitude de nations. » (Genèse 17,4) devient implicite pour Joseph : nourrissant le corps physique de Jésus, il permettra de nourrir aussi son Corps Mystique, la multitude de l’Eglise, cette nourriture spirituelle se trouve dans l’exemple qu’il donne à toute personne par sa grande humilité et sa confiance totale dans la parole de Dieu.

Si l’Eglise propose la lecture de l’appel de Joseph à quelques jours de la fête de Noël et non pas au premier dimanche de l’Avent, c’est pour montrer aux croyants que l’acceptation des hommes est comme une apothéose du projet de Dieu : le Salut ne peut advenir qu’avec l’entière adhésion de Marie et de Joseph.

La naissance du Fils de Dieu, sa prédication, sa Passion et sa Résurrection sont désormais remises entre nos mains et attendent notre ‘OUI’ libre et confiant…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

24 déceembre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n° 1187

Femmes remarquables

L’évangile de saint Matthieu commence par l’arbre généalogique de Joseph, transmis par l’adoption à Jésus. Cet arbre prend racine en Abraham, le premier à avoir reconnu une révélation de Dieu. Dans une civilisation où les enfants sont nommés par leur père : fils ou fille de, les mères ne sont pas citées. Mais dans celle-ci, il y a des exceptions que saint Matthieu n’a pas voulu édulcorer :

« Juda de son union avec Thamar » Thamar était la belle-fille de Juda. Devenue veuve sans enfant, Juda lui avait promis selon la loi du lévirat qu’un frère de son mari viendrait coucher avec elle pour que le défunt ait une postérité. Mais il ne tint pas sa promesse. Déguisée en prostituée, elle coucha avec Juda et fut enceinte. Lorsqu’il voulut faire brûler sa belle-fille pour adultère, elle se fit reconnaître, Juda admira ce subterfuge et prit Thamar chez lui (cf. Genèse 38,6-30)

« Salmone, de son union avec Rahab » Rahab était une prostituée de la ville de Jéricho. Lorsque les espions hébreux vinrent estimer les défenses de la ville, elle les cacha et en récompense, elle et toute sa famille eurent la vie sauve lors de la mise à sac de la ville (cf. Josué 2,1-22 ; 6,17-25)

« Booz, de son union avec Ruth » Ruth était une moabite qui avait épousé un juif. Mais lorsque son beau-père, son mari et son beau-frère sont morts laissant sa belle-mère, Noémi, seule, sans mari et sans fils, elle n’a pas voulu l’abandonner et elles sont reparties toutes les deux à Bethléem. Booz était un parent de Noémi et il n’avait pas le droit de rachat de Noémi et de Ruth. Séduit par la beauté et la fidélité de Ruth vis-à-vis de Noémi, il acquit le droit de rachat de celui qui le possédait et épousa Ruth (livre de Ruth)

« David, de son union avec la femme d’Ourias » Le nom de Bethsabée n’est pas cité, au contraire saint Matthieu souligne l’adultère commis par David, coupable également du meurtre d’Ourias. Mais il reconnait que la royauté de David passe à Salomon, fils de Bethsabée ; celle-ci intrigua avec le prophète Nathan pour que la succession lui revienne. (cf.1Rois)

Quatre femmes différentes mais dont le rôle et la pugnacité ont été suffisamment importants pour être mentionnées par saint Matthieu.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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