1er janvier 2004
Garnison d'Angers
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n°211
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Les vœux !
Dans ce début d’année civile où nous échangeons des vœux avec toute personne
rencontrée, les chrétiens devraient réfléchir sur leur souhait profond.
Quelle est l’attente d’un chrétien pour l’avenir ? La réponse est :
le retour du Christ ! C’est pour cet événement que nous prions chaque
jour ! La première préface de l’Avent nous le dit clairement :
Car il est déjà venu, en prenant la condition des hommes, pour accomplir
l'éternel dessein de ton amour et nous ouvrir le chemin du salut ; Il
viendra de nouveau, revêtu de sa gloire, afin que nous possédions dans
la pleine lumière les biens que tu nous as promis et que nous attendons
en veillant dans la foi ; et cette affirmation est soulignée
par les différentes anamnèses de la liturgie.
Nous vivons dans l’attente du retour du Christ, la difficulté est de
transmettre cette espérance à ceux qui nous entourent. Chacun nous dira :
« Je ne suis pas pressé ! », même parmi les baptisés !
Et pourtant, ne demandons-nous pas plusieurs fois par jour Que ton
règne vienne ?
Puisque tout le monde nous dit : « … et tout ce que vous
souhaitez ! » Cela nous invite à nous poser la question :
« Qu’est-ce que je souhaite au fond de moi ? »
La réponse se trouve dans notre vie quotidienne.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers
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1er janvier 2006
Bosnie Herzégovine
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n°276
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Notre fils, l'empereur Justinien, comme le contenu de sa lettre vous
l'a appris, a fait savoir que des discussions s'étaient élevées sur trois
questions :
- Le Christ notre Dieu peut-il être dit un de la Trinité, c'est-à-dire
une Personne sainte des trois Personnes de la sainte Trinité ?
- Le Christ Dieu, impassible en sa divinité, a-t-il souffert en sa
chair ?
- Marie, toujours Vierge, mère de notre Seigneur et Dieu, le Christ,
doit-elle être appelée, en un sens propre et véritable, mère de Dieu
et mère de Dieu le Verbe incarné en elle ?
Nous avons approuvé la foi catholique de l'empereur sur ces questions
et nous avons montré clairement qu'il en était ainsi, d'après les témoignages
des prophètes, des Apôtres ou des Pères.
Le Christ est vraiment un de la sainte Trinité, c'est-à-dire que,
des trois de la sainte Trinité, il est une personne ou une subsistance,
que les Grecs appellent hypostase, nous l'avons montré clairement par
ces témoignages [suivent des citations de : Gn 3,22 ; 1Co 8,6 ; symbole
de Nicée]...
Que Dieu a souffert dans la chair, nous le confirmons par ces témoignages
[suivent des citations de : Dt 28,66 ; Jn 14,6 ; Ml 3,8 ; Ac 3,15 ; 1Co
2,8 ; Ps 24,8 : Ac 20,28]..
Nous enseignons qu'il est juste que Marie, glorieuse, sainte et toujours
vierge, soit appelée par les catholiques, en un sens propre et véritable,
mère de Dieu et mère de Dieu le Verbe incarné en elle. Car, en un sens
propre et véritable, c'est le même, incarné en ces derniers temps, qui
a daigné naître de la sainte et glorieuse Vierge sa mère. C'est pourquoi,
le Fils de Dieu s'étant, en un sens propre et véritable, incarné en elle
et étant né d'elle, nous confessons qu'en un sens propre et véritable
elle est la mère de Dieu qui s'est incarné en elle et qui est né d'elle.
En un sens propre, pour qu'on ne croie pas que le Seigneur Jésus ait reçu
le nom de Dieu comme un titre d'honneur ou de faveur, comme l'a pensé
Nestorius en sa sottise. En un sens véritable, pour qu'on ne croie pas
qu'il ait pris une chair imaginaire ou irréelle en quelque façon, comme
l'a affirmé Eutychès en son impiété
lettre du pape Jean II aux sénateurs de Constantinople
(mars 534)
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1er janvier 2011
Fort Neuf de Vincennes
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n°513
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La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu, dans le
mystère du Christ et de l'Eglise
52. La Sainte Vierge dans le mystère du Christ
Ayant résolu, dans sa très grande bonté et sagesse, d'opérer la rédemption
du monde, Dieu "quand vint la plénitude du temps, envoya son Fils
né d'une femme... pour faire de nous des fils adoptifs" (Galates
4,4-5) C'est ainsi que son Fils, "à cause de nous les hommes et pour
notre salut, descendit du ciel et prit chair de la Vierge Marie par l'action
du Saint-Esprit". Ce divin mystère de salut se révèle pour nous et
se continue dans l'Eglise, que le Seigneur a établie comme son Corps et
dans laquelle les croyants, attachés au Christ chef et unis dans une même
communion avec tous ses saints, se doivent de vénérer, "en tout premier
lieu la mémoire de la glorieuse Marie, toujours vierge, Mère de notre
Dieu et Seigneur Jésus Christ.
60. Marie, servante du Seigneur
Unique est notre Médiateur selon les paroles de l'Apôtre : "Car,
il n'y a qu'un Dieu, il n'y a aussi qu'un Médiateur entre Dieu et les
hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s'est donné en rançon pour
tous" (1Timothée 2,5-6) Mais le rôle maternel de Marie à l'égard
des hommes n'offusque et ne diminue en rien cette unique médiation du
Christ : il en manifeste au contraire la vertu.. . Car toute influence
salutaire de la part de la bienheureuse Vierge sur les hommes a sa source
dans une disposition purement gratuite de Dieu : elle ne naît pas d'une
nécessité objective, mais découle de la surabondance des mérites du Christ
; elle s'appuie sur sa médiation, dont elle dépend en tout et d'où elle
tire toute sa vertu ; l'union immédiate des croyants avec le Christ ne
s'en trouve en aucune manière empêchée, mais au contraire aidée.
61. La bienheureuse Vierge, prédestinée de toute éternité, à l'intérieur
du dessein d'incarnation du Verbe, pour être la Mère de Dieu, fut sur
la terre, en vertu d'une disposition de la Providence divine, la vénérable
Mère du divin Rédempteur, généreusement associée à son œuvre à un titre
absolument unique, humble servante du Seigneur. En concevant le Christ,
en le mettant au monde, en le nourrissant, en le présentant dans le Temple
à son Père, en souffrant avec son Fils qui mourrait sur la croix, elle
apporta à l'œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille
par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que
soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C'est pourquoi elle est devenue
pour nous, dans l'ordre de la grâce, notre Mère.
62. A partir du consentement qu'elle apporta par sa foi au jour de
l'Annonciation et qu'elle maintint dans sa fermeté sous la croix, cette
maternité de Marie dans l'économie de la grâce se continue sans interruption
jusqu'à la consommation définitive de tous les élus. En effet, après son
Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas: par son
intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent
notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de
son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés
dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie
bienheureuse. C'est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans
l'Eglise sous les titres d'avocate, d'auxiliatrice, de secourable, de
médiatrice, tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation,
nulle addition n'en résulte quant à la dignité et à l'efficacité de l'unique
Médiateur, le Christ. Aucune créature en effet ne peut jamais être mise
sur le même pied que le Verbe incarné et rédempteur. Mais tout comme le
sacerdoce du Christ est participé sous des formes diverses, tant par les
ministres que par le peuple fidèle, et tout comme l'unique bonté de Dieu
se répand réellement sous des formes diverses dans les créatures, ainsi
l'unique médiation du Rédempteur n'exclut pas, mais suscite au contraire
une coopération variée de la part des créatures, en dépendance de l'unique
source.. Ce rôle subordonné de Marie, l'Eglise le professe sans hésitation
; elle ne cesse d'en faire l'expérience ; elle le recommande au cœur des
fidèles pour que cet appui et ce secours maternels les aident à s'attacher
plus intimement au Médiateur et Sauveur.
63. Marie, modèle de l'Eglise
La bienheureuse Vierge, de par le don et la charge de sa maternité
qui l'unissent à son fils, le Rédempteur, et de par les grâces et les
fonctions singulières qui sont les siennes, se trouve également en intime
union avec l'Eglise : de l'Eglise, selon l'enseignement de saint Ambroise,
la Mère de Dieu est le modèle dans l'ordre de la foi, de la charité et
de la parfaite union au Christ. En effet, dans le mystère de l'Eglise,
qui reçoit elle aussi à juste titre le nom de Mère et de Vierge, la bienheureuse
Vierge Marie occupe la première place, offrant, à un titre éminent et
singulier, le modèle de la vierge et de la mère : c'est dans sa foi et
dans son obéissance qu'elle a engendré sur la terre le Fils du Père, sans
connaître d'homme, enveloppée par l'Esprit-Saint, comme une nouvelle Eve
qui donne, non à l'antique serpent, mais au messager de Dieu, une foi
que nul doute n'altère. Elle engendra son Fils, dont Dieu a fait le premier-né
parmi beaucoup de frères (Romains 8,29), c'est-à-dire parmi les croyants,
à la naissance et à l'éducation desquels elle apporte la coopération de
son amour maternel.
Concile Vatican II Constitution dogmatique "
Lumen Gentium " chapitre 8 (21 novembre 1964)
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1er janvier 2012
Fort Neuf de Vincennes
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n°582
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Marie retenait et méditait ces événements
A la visite des bergers, le soir de la Nativité, Marie revivait dans
son cœur la visite de l’Archange Gabriel, la grossesse qu’elle venait
de vivre, l’amour que lui portait Joseph son mari et la confiance qu’il
lui avait témoignée, tous ces événements qui découlaient de la demande
que le Père avait formulée et de la réponse qu’elle lui avait faite :
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta
parole ! » (Luc 1,38)
Elle entendait les bergers raconter la manifestation des chœurs célestes,
l’annonce faite du Sauveur et elle regardait l’enfant qu’elle avait porté
en son sein en se demandant sans doute comment il fera pour sauver tous
les hommes…
Cette attitude devant son fils vagissant dans le berceau improvisé dans
une mangeoire, la Vierge Marie l’a gardée toute sa vie, retenant et méditant
les événements au fur et à mesure qu’ils arrivaient. L’hommage des bergers
et des gens de Bethléem (Luc 2,20) ; les cadeaux des mages, personnages
savants et importants, venus d’Orient (Matthieu 2,1-12) ; l’exclamation
de Syméon et les prophéties d’Anne lors de la présentation au Temple (Luc
2,23-39) ; l’étonnement des docteurs de la Loi lors de l’examen au
Temple (Luc 2,41-50) ; l’eau changée en vin à Cana (Jean 2,1-11) ;
la crainte dans le développement de sa mission (Marc 3,31-33) ; la
crucifixion (Jean 19,25-27) ; la Pentecôte (Actes 2)
Tout cela, la Vierge Marie l’acceptait, le retenait et le méditait sans
faillir dans la confiance qu’elle portait à son fils, le Fils Unique du
Père. La phrase qui commence son action de grâce devant sa cousine Elisabeth :
« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! »
(Luc 1,48) restait toujours d’actualité même dans les moments les plus
difficiles.
La prière des vingt mystères du rosaire permet à chaque personne qui
le récite avec foi, sincérité et attention nous permet de rejoindre la
Vierge Marie dans sa méditation au long de sa vie. A travers les mystères
Joyeux, lumineux, douloureux et glorieux nous nous mettons à côté de la
Vierge Marie, Mère de Dieu, dans les événements qu’elle a vécus et, comme
elle a su intercéder à Cana pour une chose accessoire, elle intercédera
pour nous dès que nous ferons appel à son cœur de mère.
Confiée au ‘disciple que Jésus aimait’ (cf. Jean 19,26-27) et
le recevant comme son fils, la Mère de Dieu devient la mère de tous les
hommes, nouvelle Eve d’une nouvelle Alliance. Elle est présente à tous
les moments de notre vie comme elle l’était auprès du Fils de Dieu.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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1er janvier 2014
Secteur Vermandois
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n° 723
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Mère de Dieu
En 313, l’édit de l’empereur Constantin institue la liberté religieuse
dans tout l’empire ce qui entraîne la fin des persécutions contre les
chrétiens. Jusque-là l’Eglise n’avait pas de réelle unité et même si les
églises locales partageaient la même profession de foi attribuée aux Apôtres
des divergences existaient notamment sur la conception du Fils :
était-il co-éternel au Père (foi de l’Eglise catholique) ou bien avait-il
été créé par le Père établissant ainsi une hiérarchie dans la Sainte Trinité
(théorie d’Arius)
Les évêques réunis dans les Conciles Œcuméniques de Nicée (325) et de
Constantinople (341) insistent sur l’identité de nature des trois personnes
de la Sainte Trinité qui « reçoivent même adoration et même gloire »
Le Fils est « engendré et non pas créé » et l’Esprit
« procède du Père et du Fils »
Les querelles christologiques ne s’arrêtent pas avec les déclarations
de ces Conciles et face à la foi catholique qui professe deux natures
en Jésus totalement Dieu et totalement homme d’autres options sont prêchées :
- Jésus est un ‘super-prophète’ mais n’est pas Dieu qui ne peut
n’être qu’UN (unitarisme)
- Jésus est seulement un homme qui a été investi par le Fils après
sa naissance (Nestorianisme)
- Jésus n’a qu’une nature divine qui a absorbé la nature humaine (Monophysisme)
La conséquence de ces trois affirmations est que – contrairement à une
dévotion populaire déjà bien affirmée – la Vierge Marie ne peut en aucun
cas être appelée ‘Mère de Dieu’ (Théotokos = porteuse de Dieu)
Le troisième Concile Œcuménique se réunit à Ephèse (431) pour affirmer
la foi de l’Eglise catholique en la matière. Cyrille d’Alexandrie écrit
à Nestorius pour lui donner la doctrine officielle quant à la maternité
de la Vierge Marie : « Ce n'est pas que d'abord un homme
ordinaire soit né de la Sainte Vierge et que sur lui, ensuite, le Verbe
soit descendu, mais nous disons que, sorti du sein maternel uni à la chair,
il a accepté une naissance charnelle, parce qu'il revendique cette naissance
charnelle comme la sienne propre... Ainsi [les saints Pères] n'hésitèrent
pas à appeler la Sainte Vierge mère de Dieu (théotokos). » C’est
une explicitation de l’affirmation du IVème évangéliste : « Le
Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! » (Jean
1,14)
La foi catholique permet donc une grande dévotion à celle qui a porté
le Fils éternel du Père en son sein : « Sainte Marie, mère
de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de notre
mort. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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1er janvier 2015
Secteur Vermandois
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n°797
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Il est né d’une femme
Dans la lignée de la fête de la Nativité, l’Eglise propose pour le premier
jour de l’année une méditation à propos de la maternité de la Vierge Marie.
Cette incise dans l’épître aux hébreux est particulièrement importante
pour deux raisons principales. L’auteur écrivant à des hébreux sait qu’ils
connaissent les prophéties de Nathan (cf. 2Samuel 7,14) et d’Isaïe (cf.
Isaïe 14,7) concernant la venue du Messie, il leur annonce la réalisation
de cette promesse de Dieu ; cet auteur a précisé juste avant d’évoquer
ces prophéties que ce Messie, né d’une femme, était Fils de Dieu. La réalisation
des prophéties est donc bien supérieure à la promesse qui avait été faite.
L’affirmation de ce texte sur cette femme ‘Mère de Dieu’ permet
de lire les passages des évangiles concernant la Vierge Marie d’un autre
œil. Certaines de ces évocations du rôle de Marie soulignent son attitude
de mère soucieuse pour l’enfant qu’elle a mis au monde : son inquiétude
lorsque Jésus est resté au Temple de Jérusalem lors que pèlerinage de
sa bar-mitsva (cf. Luc 2,42-52) et qu’elle et Joseph le cherchent partout,
lorsque la foule enserre Jésus et qu’elle a peur pour sa sécurité (cf.
Marc 3,32-35), lorsqu’elle reste au pied de la Croix (cf. 19,26) D’autre
évocations évangéliques vont souligner la confiance de Marie envers son
fils, Fils de Dieu, elle ‘médite dans son cœur’ tout ce qui arrive
à Jésus lorsque des personnes viennent l’adorer, des berges, des mages,
ou simplement être étonnés comme les docteurs de la Loi à Jérusalem. A
Cana (cf. Jean 2,1-10) elle fait confiance au Fils de Dieu qu’elle a élevé
et elle lui transmet une simple information.
Ainsi l’attitude de la Vierge Marie oscille entre l’amour d’une mère
pour son fils et l’adoration du Fils de Dieu, cela souligne également
la double nature de Jésus : pleinement homme par sa mère, pleinement
Dieu par le Père. Selon la formule de Cyrille d’Alexandrie à la suite
du Concile d’Ephèse (431) : « engendré du Père avant les
siècles selon la divinité, né en ces derniers jours, pour nous et pour
notre salut, de la Vierge Marie selon l'humanité, consubstantiel au Père
selon la divinité, consubstantiel à nous selon l'humanité. »
(lettre aux évêques d’Antioche – 433)
La fête de Marie, Mère de Dieu, est célébrée à la fin de l’octave de
la fête de la Nativité ; en choisissant cette date, bien avant qu’elle
soit instituée comme le premier jour de l’année, l’Eglise catholique latine
a voulu en faire une harmonique de la célébration du Fils du Père ‘venu
dans notre chair’.
La dévotion envers la Vierge Marie conduit à l’adoration du ‘fruit
de ses entrailles’ : le Sauveur dont la naissance avait été annoncée
par l’ange aux bergers.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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1er janvier 2016
Secteur Vermandois
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n°852
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Après avoir vu, ils racontèrent
En conclusion de l’octave de la Nativité, la liturgie catholique reprend
l’évangile de saint Luc lu à la messe de l’aurore du 25 décembre :
l’adoration des bergers. Conformément à la révélation faite par l’ange
dans la nuit, « ils découvrirent […] le nouveau-né couché dans
une mangeoire. »
Nous sommes toujours surpris par les ‘preuves’ que Dieu donne
pour appuyer les révélations qu’il fait aux hommes. A Zacharie, il donne
pour indication qu’il sera muet jusqu’à ce que l’enfant soit né et nommé ;
à Marie, il annonce que sa cousine Elisabeth, considérée comme stérile,
est enceinte ; il avise les bergers qu’ils trouveront un nouveau-né
dans une mangeoire.
Bien que ces ‘preuves’ nous paraissent bien faibles, ceux qui
reçoivent la révélation y souscrivent avec joie et spontanéité. Zacharie
retrouvant la parole prophétise ce que sera l’enfant que le Seigneur lui
donne (cf. Luc 1,68-79) ; Marie se met en route pour aider sa cousine
dans ses derniers mois de grossesse et sans doute de l’accouchement (cf.
Luc 1,39.56) ; les bergers à leur tour annoncent les merveilles de
Dieu en chantant sa Gloire (cf. Luc 2,20)
« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait
dans son cœur. » (Luc 2,19) La Vierge Marie, elle-même, a du
mal à reconnaître les signes de Dieu sur le moment, ‘elle retient tous
ces événements dans son cœur’. Elle, qui a porté Dieu en son sein,
découvre progressivement les desseins de son fils, le Verbe éternel par
qui tout a été créé (cf. Jean 1,3), tout au long de son ministère et de
ses prédications sur les routes de Palestine jusqu’à Jérusalem ;
ne va-t-elle pas le chercher lorsqu’elle le croit en danger ? (cf.
Matthieu 12,47)
La Mère de Dieu est le dernier don que Dieu le Fils fait à l’humanité
avant de mourir. « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple
qu’il aimait, dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils’ Puis il dit
au disciple : ‘Voici ta mère.’ » (Jean 19,26-27) Or ‘le
disciple que Jésus aime’ c’est chaque homme et chaque femme qui croit
en lui. Chacun d’entre nous a ainsi reçu Marie comme mère, et comme telle,
elle aide chacun à trouver la voie que laquelle il est appelé.
C’ets ce que rappelle la prière d’ouverture de la messe en l’homme de
Marie, Mère de Dieu : « Dieu tout-Puissant, par la maternité
virginale de la bienheureuse Marie, tu as offert au genre humain les trésors
de la vie éternelle ; accorde-nous de sentir qu’intervient en notre
faveur celle qui nous permet d’accueillir l’auteur de la vie, Jésus Christ,
ton Fils, notre Seigneur »
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
& Administrateur de Nesle et Athies (secteur Haute Somme
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1er janvier 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°915
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Dieu le Fils, né d’une femme et soumis à la loi de Moïse
Le Fils n’a voulu bénéficier d’aucun passe-droit : il s’est incarné
dans un peuple et dans une histoire et il a adhéré aux us et coutumes
du pays et du temps. Lui qui avait donné, avec son Père dans l’Esprit
Saint la Loi au peuple qu’il s’était choisi a voulu observer cette Loi :
- Il a été circoncis comme tous les enfants males du peuple (cf. Luc
2,21), selon la prescription donnée à Abraham (cf. Genèse 17,10)
- Il a été présenté au Temple lorsque le temps était venu (cf. Luc
2,23), pour être ‘racheté’ comme tous les fils aînés d’Israël
(cf. Exode 13,13)
- Il a vécu l’examen de la Bar Mitzva devant les docteurs de la loi
comme n’importe quel adolescent, mais « tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. » (cf.
Luc 2,42-49)
- Il était semblable aux hommes (cf. Philippiens 2,7)
Marie, en mère attentive, vivait toutes ces étapes, avec Joseph d’abord
et seule ensuite et toujours « Elle méditait ces événements dans
son cœur. » (Luc 2,19) La prophétie de l’Ange était présente
dans sa mémoire : « Il régnera pour toujours sur la maison
de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » (Luc 1,32-33) Le
peuple Juif attendait la venue du Messie promis. Elle, elle savait que
le Messie était là et elle ne pouvait que constater qu’il n’était pas
écouté comme il aurait dû l’être si le peuple avait accepté le message
délivré par les prophètes.
Marie est à l’origine de la première manifestation de la Puissance de
Dieu qui réside en son fils à Cana en lui signalant « Ils n’ont
plus de vin » pour la fête des noces : « Tel
fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de
Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. »
(Jean 2,11) Ainsi, après donné naissance à l’homme, elle donne naissance
au prédicateur de la Bonne Nouvelle mais toujours dans l’esprit :
« Je suis la servante du Seigneur. » (Luc 1,38)
Veuve sans enfant, Marie n’aurait eu aucun statut social après la mort
de Jésus sur la Croix. Il la confie au ‘disciple qu’il aimait’,
non pas comme une personne à protéger mais comme une mère. Mais au-delà
d’assurer une place dans la société à sa mère, il se dépouille de tout :
nu, cloué sur une croix, il n’a plus qu’elle et il la donne à toute l’humanité,
à tous ceux qui croiront en lui qui seront des enfants de Marie.
Lorsque nous vénérons la Vierge Marie comme une mère nous sommes ces
disciples que Jésus aime.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er janvier 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°984
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Marie, porteuse de Dieu
Nous confessons donc notre Seigneur Jésus-Christ, Fils unique
de Dieu, Dieu parfait et homme parfait, composé d'une âme raisonnable
et d'un corps, engendré du Père avant les siècles selon la divinité,
né en ces derniers jours, pour nous et pour notre salut, de la Vierge
Marie selon l'humanité, consubstantiel au Père selon la divinité,
consubstantiel à nous selon l'humanité. Car de deux natures l'union
s'est faite. C'est pourquoi nous affirmons un Christ, un Fils, un
Seigneur. En raison de cette union sans confusion, nous confessons
la sainte Vierge Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe s'est incarné
et s'est fait homme, et que, dès l'instant de sa conception, il
s'est uni le temple qu'il avait pris d'elle. (Profession de
foi issue du Concile d’Ephèse – 433)
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La période de troubles et de persécutions des premiers siècles avait
empêché les églises de communiquer entre elles, elles étaient plus ou
moins coupées les unes des autres et les interprétations des évangiles
variaient de communauté en communauté. Les variations étaient le plus
souvent mineures et n’entachaient pas la foi, mais quelquefois des prédicateurs
isolés sortaient de la doctrine chrétienne.
Après l’édit de Milan (13 juin 313) qui autorise le culte chrétien –
sous réserve de prier pour l’Etat, les églises locales commencent à pouvoir
échanger librement leurs coutumes propres et leurs conceptions de l’Evangile ;
les différences apparaissent alors. Les plus importantes concernent la
personne de Jésus et sa naissance parmi les hommes.
Des extrêmes s’affrontent : entre ceux qui estiment que Jésus n’est
qu’un homme inverti par le Fils après une naissance ‘normale’ ou
même miraculeuse et ceux qui pensent que le fils n’a pris qu’une apparence
d’homme sans réelle corporéité, toutes sortes de théories sont prêchées
dans des groupes plus ou moins importants. Mais tous rejettent que Marie
puisse être appelée Mère de Dieu.
L’affirmation des Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (341) :
« Par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s'est
fait homme. » n’a pas suffi à calmer les esprits. C’est les troisième
et quatrième Conciles Œcuméniques qui se tiennent à Ephèse (431) et à
Chalcédoine (451) qui trancheront la question en affirmant que Marie est
bien ‘Théotokos’, porteuse de Dieu dès la conception par l’action
de l’Esprit Saint. Jésus est bien ‘Dieu né de Dieu’ et ‘homme
né d’une femme’. En sa personne sont les deux natures divine et humaine.
En fêtant la Vierge Marie Mère de Dieu à l’octave de la naissance de
son fils, l’Eglise Catholique reconnaît son rôle de mère intercédant pour
tous ses enfants qui lui ont été confiés par le Christ en crois à travers
le disciple anonyme pour lequel il dit à sa mère : « Femme !
Voici ton fils ! » (cf. Jean 19,26) Nous continuons à la
prier : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, maintenant
et à l’heure de notre mort »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er janvier 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1054
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L’enfant reçu le nom de Jésus
Ni saint Joseph, ni la Vierge Marie n’ont eu le choix du nom à donner
à l’enfant : il leur avait été spécifié par l’ange lors de son apparition :
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie,
ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit
Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus
(c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son
peuple de ses péchés. » (Matthieu 1,20-21) et « Voici
que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom
de Jésus. » (Luc 1,31) Marie méditait cela dans son cœur.
Pourtant le Messie de Dieu avait été promis sous un autre nom :
« Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle
appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). » (Isaïe
7,14). La réalisation de la promesse dépasse la prophétie, Dieu-le-Fils
ne s’incarne pas seulement pour être ‘avec’ son peuple, il est
venu pour ‘sauver’ par amour non pas un peuple mais toute l’humanité.
Marie méditait cela dans son cœur.
Le nom de Jésus, en hébreu, est Josuah, que nous interprétons dans l’Ancien
Testament ‘Josué’ comme pour l’assistant de Moïse (cf. exode 24,13).
Moïse meurt après avoir vu depuis le mont Nebo l’ensemble de la Terre
Promise par Dieu et Josué, successeur de Moïse, fait entrer le peuple
dans le ‘pays ruisselant de lait et de miel’ (cf. Deutéronome 8,7-10).
Installé sur sa terre, le peuple promet de vivre selon la Loi que Dieu
a donnée par Moïse (cf. Josué 24,24). Jésus, fils de Marie, ne vient pas
abolir cette Loi, il vient pour la rendre complète (cf. Matthieu 5,17)
et le IVème évangéliste précise : « La Loi fut donnée par
Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. »
(Jean 1,17). Comme celle de Josué, c’est une nouvelle entrée en ‘Terre
Promise’ que propose Jésus, non plus dans un espace terrestre mais
une entrée dans le ‘Royaume de Dieu’. Marie méditait cela dans
son cœur.
La méditation de la Vierge Marie n’est pas une recherche d’explications
comme elle les avait demandées à l’ange : « Comment cela
va-t-il se faire ? (Luc 1,34) mais un abandon à la volonté du
Seigneur : « Voici la servante du Seigneur ; que tout
m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38). Elle seule voit dans
cet enfant Dieu incarné ET le fruit de ses entrailles : adoration
du Dieu et amour maternel du fils. En portant Dieu-le-Fils dans son sein,
elle participe au Salut donné par Dieu-le-Père.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er janvier 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1123
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Souvenez-vous
« Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a
jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection,
imploré vos suffrages et réclamé votre secours, ait été abandonné.
Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des Vierges, ô ma mère, je
viens à vous et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne
à vos pieds.
O Marie, Mère du Verbe incarné, ne méprisez pas mes prières, mais
écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. »
Saint Bernard de Clairvaux (1050-1153)
Cette prière simple a rapidement été adoptée par les croyants. Mais à
côté de son aspect simpliste, des éléments de foi importants sont soulignés
dans cette dévotion populaire :
- Bien que Marie ait mis au monde ‘son fils premier-né’, la prière
la présente comme la ‘Vierge des vierges’ ;
- Le Fils éternel ayant accepté l’incarnation dans toutes ses dimensions,
Marie ‘Mère du Verbe Incarné’ peut être en toute rigueur
dite Mère de Dieu ;
- Saint Bernard n’hésite pas à s’approprier la Mère de Dieu en l’appelant
‘ma mère’ conformément à ce que Jésus dit avant de mourir sur
la croix : « Femme voici ton fils […] Voici ta mère »
(Jean 19,25-26))
- La Vierge Marie est présentée comme celle qui intercède par excellence,
celle qui connait nos demandes sans même que nous les formulions comme
à Cana : « ils n’ont plus de vin ! » (Jean
2,3)
Au XIIème siècle, la dévotion à la Vierge Marie s’est considérablement
développée : elle semblait plus ‘abordable’ que le Christ
et encore plus que le Père ou l’Esprit Saint parce qu’elle est une mère
attentive à tous ses enfants.
Il est temps que nous retrouvions la simplicité de ces prières séculaires
à la Vierge Marie : la prière n’a pas à être compliquée, c’est juste
une question de confiance en l’amour.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er janvier 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1192
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Son enfant
Dans la période de Noël, pendant la seconde guerre mondiale, dans un
stalag, des chrétiens auraient demandé à un philosophe athée : « Toi
qui parle bien et qui écrit facilement, tu devrais nous écrire une prière
pour la Vierge Marie, Mère de Dieu » Voici ce qu’il leur aurait
donné :
Prière à la Vierge de Noël
La Vierge est pâle et elle regarde l'enfant.
Ce qu'il faudrait peindre sur son visage, c'est un émerveillement anxieux.
Car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses
entrailles.
Elle l'a porté neuf mois et lui donnera le sein et son lait deviendra
le sang de Dieu.
Et par moment la tentation est si forte qu'elle oublie qu'il est Dieu.
Elle le serre dans ses bras et elle dit : «Mon petit... »
Mais je pense qu'il y a aussi d'autres moments, rapides
et glissants,
où elle sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle, et
qu'il est Dieu.
Elle le regarde et elle pense : « Ce Dieu est mon enfant, cette chair
divine est ma chair.
Il est fait de moi, il a mes yeux
et cette forme de sa bouche, c'est la forme de la mienne, il me ressemble,
il est Dieu et il me ressemble... »
Je ne sais pas si cette histoire est vraie, mais cet auteur a essayé
de discerner quelle pourrait être la méditation de Marie bienheureuse
à la fois dans son amour maternel et dans sa dévotion envers Dieu.
Les bergers qui sont venus à l’étable ont vu cet enfant né d’une femme ;
ils ont pu vérifier ce que les anges avaient annoncé : « Ne
craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera
une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville
de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici
le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté
et couché dans une mangeoire. » (Luc 2,10-12) Ils ont vu un être
humain qui leur ressemblait et ils ont deviné à travers ce petit enfant
le Seigneur dont les anges avaient parlé.
C’est un axe principal de la foi chrétienne : avec les bergers nous
reconnaissons un nouveau-né tel que nous avons pu être et comme eux nous
adorons Dieu-le-Fils, avec eux nous « glorifions et louons Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été
annoncé. » (cf. v. 20). Mais avec Marie nous « retenons
tous ces événements et les méditons dans notre cœur. » (cf. v.
19)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er janvier 2023
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n°1302
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Marie retenait et méditait ces événements
A la visite des bergers, le soir de la Nativité, Marie revivait dans
son cœur la visite de l’Archange Gabriel, la grossesse qu’elle venait
de vivre, l’amour que lui portait Joseph son mari et la confiance qu’il
lui avait témoignée, tous ces événements qui découlaient de la demande
que le Père avait formulée et de la réponse qu’elle lui avait faite :
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta
parole ! » (Luc 1,38)
Elle entendait les bergers raconter la manifestation des chœurs célestes,
l’annonce faite du Sauveur et elle regardait l’enfant qu’elle avait porté
en son sein en se demandant sans doute comment il fera pour sauver tous
les hommes…
Cette attitude devant son fils vagissant dans le berceau improvisé dans
une mangeoire, la Vierge Marie l’a gardée toute sa vie, retenant et méditant
les événements au fur et à mesure qu’ils arrivaient. L’hommage des bergers
et des gens de Bethléem (Luc 2,20) ; les cadeaux des mages, personnages
savants et importants, venus d’Orient (Matthieu 2,1-12) ; l’exclamation
de Syméon et les prophéties d’Anne lors de la présentation au Temple (Luc
2,23-39) ; l’étonnement des docteurs de la Loi lors de l’examen au
Temple (Luc 2,41-50) ; l’eau changée en vin à Cana (Jean 2,1-11) ;
la crainte dans le développement de sa mission (Marc 3,31-33) ; la
crucifixion (Jean 19,25-27) ; la Pentecôte (Actes 2)
Tout cela, la Vierge Marie l’acceptait, le retenait et le méditait sans
faillir dans la confiance qu’elle portait à son fils, le Fils Unique du
Père. La phrase qui commence son action de grâce devant sa cousine Elisabeth :
« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! »
(Luc 1,48) restait toujours d’actualité même dans les moments les plus
difficiles.
La prière des vingt mystères du rosaire permet à chaque personne qui
le récite avec foi, sincérité et attention nous permet de rejoindre la
Vierge Marie dans sa méditation au long de sa vie. A travers les mystères
Joyeux, lumineux, douloureux et glorieux nous nous mettons à côté de la
Vierge Marie, Mère de Dieu, dans les événements qu’elle a vécus et, comme
elle a su intercéder à Cana pour une chose accessoire, elle intercédera
pour nous dès que nous ferons appel à son cœur de mère.
Confiée au ‘disciple que Jésus aimait’ (cf. Jean 19,26-27) et
le recevant comme son fils, la Mère de Dieu devient la mère de tous les
hommes, nouvelle Eve d’une nouvelle Alliance. Elle est présente à tous
les moments de notre vie comme elle l’était auprès du Fils de Dieu.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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