31 décembre 2006
Brigade Franco-Allemande
n°297
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Jésus, Marie, Joseph !
Combien de fois ai-je entendu ma grand-mère et ma mère à sa suite utiliser
cette oraison jaculatoire ? Sans doute des milliers de fois !
Souvent sur un ton de léger découragement. Cette évocation brève de la
Sainte Famille est une façon de remettre une petite difficulté entre les
mains du Seigneur.
Nous avons un peu perdu ces habitudes où chaque moment de notre vie se
plaçait naturellement sous les yeux de Dieu. Il y a des explications,
la vie plus trépidante, l’Angélus qui n’est plus sonné par les églises
ou qui n’est plus perçu en raison des bruits ambiants ou des soucis qui
accaparent notre esprit.
Il est temps de réveiller ces pauses spirituelles quotidiennes en particulier
en regardant l’exemple de la Sainte Famille : Jésus, Fils unique
de Dieu, incarné parmi les hommes pour les sauver, se soumet à l’autorité
de sa Mère et de son père putatif ; Marie, Mère de Dieu, médite constamment
la mission que le Père lui a confiée par l’entremise de l’archange Gabriel ;
Joseph, père nourricier du Créateur de l’univers, lui apprend le B.A.BA
de la vie.
Cette fête que l’Eglise nous propose huit jours après Noël, nous invite
à nous mettre à la place de chacun des membres de cette Sainte Famille :
Nous nous mettons à la place de Jésus puisque par notre Baptême nous
avons été configuré à lui et que nous annonçons par notre vie et nos paroles
à tous les êtres humains que le Père les aime et leur propose de venir
dans son intimité ;
A la place de Marie lorsque nous acceptons, après avoir donné le Fils
Unique de Dieu aux autres, de nous retirer humblement et discrètement
pour Le laisser agir ;
Comme Joseph nous donnons une partie de notre vie à nourrir et éduquer
les petits, en premier lieu dans notre propre famille, mais aussi vers
ceux dont la faiblesse et la pauvreté crient vers le Seigneur.
Pour alimenter cette volonté de suivre le chemin tracé par la Sainte
Famille, n’oublions par de demander leur aide de temps en temps par cette
oraison : Jésus, Marie, Joseph !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire
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30 décembre 2012
Secteur Vermandois
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n°652
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Le recouvrement au Temple
Avec sa précision habituelle, saint Luc situe l’épisode de Jésus avec
les docteurs du Temple ‘Lorsqu’il eut douze ans’. Cela correspond
exactement à ce que les personnes de religion juive appellent aujourd’hui
la ‘Bar-mitsva’ c'est-à-dire la cérémonie où le jeune garçon va
lire publiquement un passage de la Torah et en faire un bref commentaire ;
c’est l’étape de sa vie où il quitte l’espace réservé aux femmes et aux
enfants dans les synagogues pour être admis dans le cercle des hommes.
Ainsi les parents du jeune Jésus ne cherchent pas à se soustraire aux
traditions et ils viennent avec lui à Jérusalem pour qu’il accomplisse
ce rite auprès des docteurs de la Loi. Mais ce jeune homme est ‘Le
Verbe fait chair’ (cf. Jean 1,14) de nature humaine car né d’une femme,
de nature divine car conçu de l’Esprit. Il maîtrise d’autant mieux les
Ecritures qu’il en est l’inspirateur et il sidère ceux qui devraient l’interroger
par ses réponses et les questions qu’il leur pose en retour au point qu’aucun
ni les examinateurs ni l’impétrant ne voient le temps passer ; sans
doute les docteurs de la Loi avaient-ils la même pensée que les compagnons
d’Emmaüs : « Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au-dedans
de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les
Écritures ? » (Luc 24,32)
Marie et Joseph connaissant l’importance de Jésus pour le Salut du monde
étaient inquiets de ne pas le retrouver : le démon n’aurait-il pas
tendu un piège à l’enfant pour empêcher que l’Homme soit sauvé ?
Soulagés de le retrouver sain et sauf, ils lui font un simple reproche :
« Pourquoi nous as-tu fait cela ? » Par sa réponse :
« C’est chez mon Père que je dois être. » Jésus les rassure :
rien ne peut lui arriver tant qu’il est dans la maison de son Père. Par
sa venue dans le monde, il a déjà vaincu le démon.
L’évangéliste ajoute : « Il leur était soumis. »
comme un fils doit être soumis à ses parents (4ème commandement de Dieu)
Marie, qui « gardait tous ces évènements dans son cœur »
et Joseph ont continué à transmettre à Jésus ce qu’ils savaient comme
ils avaient appris à marcher, à parler et à prier au Fils Unique du Père.
Maintenant qu’il était admis dans la communauté des hommes en quittant
l’enfance, humblement ils se mettent à l’arrière plan en le laissant prendre
son envol et Jésus « grandissait en taille et en grâce »
Double leçon pour nous : en tant que parents et/ou d’éducateurs
nous sommes invités à accepter que ceux qui nous sont confiés par le Seigneur
soient un jour ceux qui pourront nous enseigner ; en tant qu’enfants
et/ou d’élèves respecter ceux qui nous ont transmis la vie et le savoir
et ne pas les écraser d’une pseudo supériorité. Guidés par l’Esprit Saint,
en particulier dans la fréquentation régulière des Saintes Ecritures et
des Sacrements, nous ne faillirons pas en comme notre Seigneur, nous ‘grandirons
en taille et en grâce’.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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28 décembre 2015
Paroisses Nesle & Athies
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n°796
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L'enfant grandissait
près la fête de la Nativité, l'Eglise nous propose de méditer sur les
évènements liés la Sainte Famille ; suivant les années liturgiques, il
nous est présenté une réflexion sur la fuite en Egypte (Matthieu 2,13-15.19-23
année 'A') sur la présentation au Temple (Luc 2,22-40 année 'B') et sur
le recouvrement au Temple (Luc 2,41-52 année 'C') Ce choix complète la
révélation de l'Incarnation : non seulement " le Verbe s'est fait chair
et il a habité parmi nous " (Jean 1,14) mais il a une famille et une vie
d'enfant correspondant à la société dans laquelle il a vu le jour.
Dieu le Fils a voulu avoir la même vie que n'importe lequel de ses frères
humains et en particulier respecter les coutumes et les rites du monde
juif. La présentation au Temple et la purification de sa mère font partie
des cérémonies prescrites par Dieu et inscrites dans la Loi de Moïse.
Il n'a pas voulu se dispenser de ces actes religieux dont lui-même ou
sa mère immaculée n'ont nul besoin.
Toutefois, malgré la foule qui se presse quotidiennement dans le Temple
de Jérusalem, cet enfant, Fils du Père, ne passe pas inaperçu de ceux
qui sont inspirés par l'Esprit Saint : " Sous l'action de l'Esprit, Syméon
vint au Temple. " Cet homme reconnaît dans ce bébé la réalisation de la
promesse du Seigneur : " qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu
le Christ, le Messie du Seigneur " De même la prophétesse Anne, entièrement
dévouée au service du Seigneur, en voyant la Sainte Famille " proclamait
les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient
la délivrance de Jérusalem. " Après cet épisode au Temple, la Sainte Famille
retourne à l'anonymat de Nazareth où " L'enfant, lui, grandissait et se
fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. "
Le mystère de l'Incarnation s'épanouit dans cette méditation de la Sainte
Famille : le Christ a assumé parfaitement la vie de l'homme ; il peut
se désigner lui-même indifféremment par les deux locutions : 'Fils de
Dieu' ou 'Fils de l'homme' car il est pleinement les deux. Il n'est pas
nécessaire de multiplier les anecdotes de la vie de Jésus avant son baptême
par Jean, mais il est indispensable de noter la réalité matérielle de
l'Incarnation correspondant au projet d'amour du Père. Saint Paul développe
cette idée lorsqu'il affirme : " Le Christ Jésus, ayant la condition de
Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il
s'est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux
hommes. Reconnu homme à son aspect " (Philippiens 2,5-7)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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30 décembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1053
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Trois jours
Tous les ans la Sainte Famille va en pèlerinage à Jérusalem, mais celui-ci
est particulièrement important : Jésus doit rencontrer des docteurs
de la Loi pour faire sa ‘profession de foi’, c'est-à-dire lire
un passage de la Torah et en faire un bref commentaire. Cette tradition
est un examen de passage entre l’état d’enfance et l’âge adulte. A partir
de ce moment, Jésus sera parmi les hommes dans les synagogues et le rabbin
pourra lui demander de proclamer la Parole et de dire un mot sur le texte
lu (cf. Luc 4,16).
Habituellement cet examen de ‘catéchisme’ est purement formel,
il ne dure qu’une quinzaine de minutes. Jésus reste trois jours avec les
docteurs de la Loi qui « s’extasiaient sur son intelligence et
sur ses réponses. » (v.47) En soulignant ce laps de temps, l’évangéliste
saint Luc fait un parallèle entre ce passage de l’enfance à l’âge adulte
et le passage de Jésus de la vie mortelle à la Vie éternelle au moment
de sa Passion et sa Résurrection.
Dieu-le-Fils s’est incarné, « Le Verbe s’est fait chair »
(Jean 1,14), il a dit : « Me voici, je suis venu pour faire
ta volonté. » (Hébreux 10,7 # Psaume 39[40],7-8) et il explique :
« Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le
Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai
au dernier jour. (Jean 6,40). En assumant notre humanité, il
montre l’amour du Père qui nous appelle à le rejoindre. Il vit les deux
passages de la vie humaine : le premier de l’enfance à l’âge adulte
qui est donné à tout garçon juif grâce à la connaissance de la Parole ;
le second de la vie mortelle à la Vie éternelle grâce au sacrifice du
Fils, « premier-né d’entre les morts » (Colossiens 1,18),
qui montre le chemin à tous les hommes.
A douze ans, Jésus sait que son ‘heure n’est pas encore venue’
comme il dira à Marie lors des noces de Cana (cf. Jean 2,4) : il
rentre à Nazareth avec Joseph et Marie « et il leur était soumis »
(v.51) conformément aux commandements que Dieu a donné aux hommes :
« Honore ton père et ta mère. » (Exode 20,12)
Nous qui avons été configurés au Christ par le Baptême, nous pouvons
avoir la même intelligence des Ecritures par la grâce de l’Esprit Saint
qui nous est donnée. C’est dans la Parole que nous trouverons les forces
lorsque notre heure sera venue d’annoncer la Bonne Nouvelle.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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26 décembre 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1251
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La paternité de Joseph
Personnage discret du Nouveau Testament, saint Joseph a pourtant un rôle
indispensable dans le projet de Dieu et tout particulièrement dans la
réalité de l’Incarnation. Pour vivre pleinement la vie de tous les hommes,
Jésus a dû apprendre le comportement humain comme tous les enfants. Cette
éducation reposait sur les connaissances que Joseph et Marie Lui ont transmises.
Quiconque a adopté un enfant sait que la paternité familiale est au moins
aussi importante que la paternité biologique ; le vrai père élève
un enfant, l’aime, lui transmet ce qui paraît bon pour lui et, preuve
suprême de l’amour paternel, l’aide à évoluer sur le chemin que l’enfant
choisit, même si ce n’est pas ce que le père aurait désiré.
Ainsi saint Joseph n’a pas seulement nourri Jésus et protégé Marie, il
Lui a appris ce qu’il savait. En particulier il a enseigné le chant des
Psaumes au Verbe qui les avait inspirés ; il a raconté le récit de
la Création au Créateur, l’histoire du Peuple de Dieu à Celui qui en était
le guide. Grâce à l’enseignement de base donné par saint Joseph « l'enfant
grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse. » (Luc 2,40 ; cf. Luc 1,80)
Lors de Sa ‘Bar-mitsva’ au Temple de Jérusalem devant les docteurs
de la Loi, Jésus montre à quel point Il a intégré l’enseignement de Joseph
et que Sa nature divine lui donne une compréhension tout à fait particulière
des Ecritures : « C’est au bout de trois jours qu’ils le
trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. » (Luc
2,46-47)
L’humilité de saint Joseph lui fait comprendre à cet instant que son
rôle est achevé, l’Enfant qui lui a été confié est le Fils éternel du
Père céleste, Il est devenu adulte dans la foi par cette célébration,
son père terrestre doit maintenant s’effacer et Le laisser accomplir Sa
mission. Comme Marie, il doit méditer tout cela dans son cœur, heureux
d’avoir participé au salut de l’humanité, discrètement, à sa place.
L’exemple que saint Joseph donne aux croyants est avant tout dans cette
discrétion humble. Aucun évangile ne rapporte une parole de cet homme
dont la mission était pourtant si nécessaire, source de méditation pour
nous qui ressentons toujours un besoin de reconnaissance ; une deuxième
source de réflexion se trouve dans la liberté que Joseph laisse à Jésus
de poursuivre Sa route car Il doit « être dans la maison de Son
Père ? » même si « eux ne comprirent pas la parole
qu'il venait de leur dire. » (Luc 2,49-50) une troisième piste
se trouve dans son acceptation de la mission, le Seigneur en confie à
chacun d’entre nous saint Joseph nous montre comment l’assumer, même si
elle nous paraît impossible à nos forces humaines, la grâce nous en sera
donnée.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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