30 décembre 2011
Fort Neuf de Vincennes
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La fête de la Sainte Famille est célébrée
le dimanche entre Noël et le 1er janvier
s'il n'y a pas de dimanche, comme c'est le cas en 2011, elle est célébrée
le 30 décembre
Marie et Joseph s’étonnent !
Marie et Joseph sont venus au Temple de Jérusalem conformément à la Loi
de Moïse pour une double raison : la purification de la Vierge Marie
considérée comme rendue impure par le sang répandu lors de l’accouchement
(cf. Lévitique 12,2-5) et le rachat de Jésus en tant que premier-né (cf.
Exode 13,13-15) ils ne pensaient pas que cela attirerait l’attention de
quiconque : ce genre de cérémonie était courant.
Survient cet homme, Syméon dont saint Luc précise qu’il est rempli de
l’Esprit Saint et qu’il a reçu l’assurance de Dieu de voir le Messie avant
de mourir. Syméon reconnaît la réalisation de cette promesse dans le petit
enfant amené par ses parents Celui qui est l’envoyé de Dieu, Celui qui
apporte le Salut pour tous les peuples.
La Vierge Marie et saint Joseph s’étonnent de ce que le vieillard dit
de Jésus ! Pourtant ils savent qui est Jésus et combien sa conception
est surnaturelle, combien sa naissance a été entourée de manifestations
qui montraient qui il est, ils se souviennent des anges qui sont apparus
aux bergers pour leur annoncer la naissance du Sauveur ; ils entrevoient
la mission pour laquelle le Fils éternel du Père s’est incarné.
Ils ne devraient donc pas être étonnés que dans la Maison de son Père
céleste, des hommes et des femmes soient inspirés par l’Esprit Saint et
se mettent à prophétiser… Cet étonnement indique que – spontanément –
ils pensent être une famille ‘ordinaire’ : un père, une mère,
un fils. Bien sûr chacun d’eux a reçu un message et une mission particulière
délivrés par l’Archange Gabriel, le messager de Dieu : le Fils du
Père est dans une famille unie qui l’aime et qui va lui enseigner tout
ce qu’un enfant doit apprendre pour avancer dans la vie.
Ils ne tirent aucune fierté, aucun orgueil de ce que disent de l’enfant
Syméon et Anne, ils continuent leur pèlerinage en respectant tout ce que
prescrit la Loi, puis ils retournent discrètement à Nazareth où, grâce
à Marie et Joseph, l’enfant pourra grandir et se fortifier avant de partir
pour annoncer le Salut.
La fête de la Sainte famille nous montre des parents qui aiment leur
enfant mais qui lui permettent se développer afin qu’il devienne lui-même,
sans le monter au pinacle mais sans le déprécier. C’est un exemple de
respect mutuel qui devrait inspirer toutes nos familles.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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28 décembre 2014
Secteur Vermandois
n°796
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L’enfant grandissait
Après la fête de la Nativité, l’Eglise nous propose de méditer sur les
évènements liés la Sainte Famille ; suivant les années liturgiques,
il nous est présenté une réflexion sur la fuite en Egypte (Matthieu 2,13-15.19-23
année ‘A’) sur la présentation au Temple (Luc 2,22-40 année ‘B’) et sur
le recouvrement au Temple (Luc 2,41-52 année ‘C’) Ce choix complète la
révélation de l’Incarnation : non seulement « le Verbe s’est
fait chair et il a habité parmi nous » (Jean 1,14) mais il a
une famille et une vie d’enfant correspondant à la société dans laquelle
il a vu le jour.
Dieu le Fils a voulu avoir la même vie que n’importe lequel de ses frères
humains et en particulier respecter les coutumes et les rites du monde
juif. La présentation au Temple et la purification de sa mère font partie
des cérémonies prescrites par Dieu et inscrites dans la Loi de Moïse.
Il n’a pas voulu se dispenser de ces actes religieux dont lui-même ou
sa mère immaculée n’ont nul besoin.
Toutefois, malgré la foule qui se presse quotidiennement dans le Temple
de Jérusalem, cet enfant, Fils du Père, ne passe pas inaperçu de ceux
qui sont inspirés par l’Esprit Saint : « Sous l’action de
l’Esprit, Syméon vint au Temple. » Cet homme reconnaît dans ce
bébé la réalisation de la promesse du Seigneur : « qu’il
ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur »
De même la prophétesse Anne, entièrement dévouée au service du Seigneur,
en voyant la Sainte Famille « proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. »
Après cet épisode au Temple, la Sainte Famille retourne à l’anonymat de
Nazareth où « L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli
de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »
Le mystère de l’Incarnation s’épanouit dans cette méditation de la Sainte
Famille : le Christ a assumé parfaitement la vie de l’homme ;
il peut se désigner lui-même indifféremment par les deux locutions :
‘Fils de Dieu’ ou ‘Fils de l’homme’ car il est pleinement
les deux. Il n’est pas nécessaire de multiplier les anecdotes de la vie
de Jésus avant son baptême par Jean, mais il est indispensable de noter
la réalité matérielle de l’Incarnation correspondant au projet d’amour
du Père. Saint Paul développe cette idée lorsqu’il affirme : « Le
Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le
rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition
de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect »
(Philippiens 2,5-7)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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31 déceembre 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n° 983
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Premier pèlerinage au Temple
Marie et Joseph savent pertinemment que Jésus n’a nul besoin d’être ‘consacré’
(cf. Exode 13,2) puisqu’il est Dieu-le-Fils ; au contraire, ce sont
eux qui ont été consacrés au Seigneur par les visites de l’ange que chacun
d’eux a reçues. De même, Marie n’a pas besoin d’être ‘purifiée’
(cf. Lévitique 12,6) puisque elle a enfanté dans sa virginité. Tous les
deux, ils ont reçu la mission d’élever Jésus dans le Peuple que le Père
s’est choisi et qu’il a préparé pour la venue de son Fils.
A l’inverse du premier couple qui a préféré la désobéissance (cf. Genèse
3) Joseph et Marie font confiance aux prescriptions de Dieu et ils observent
fidèlement ce qui a été dit de la part du Seigneur en ce qui concerne
les naissances et particulièrement celles concernant les premiers-nés
qui doivent être ‘rachetés’.
L’Esprit Saint qui repose sur la sainte Famille irradie ; il éclaire
‘deux cœurs purs’ :
- Syméon, ‘homme juste et religieux’, a reçu une promesse venant
de Dieu (v. 26) il est poussé au Temple par l’Esprit et il reconnait
dans cet enfant apparemment anonyme la réalisation du projet de Dieu,
la « lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton
peuple Israël. » (v.32)
- Anne, ‘femme prophète’ reconnue comme telle (v.36) voit également
dans cet enfant la ‘délivrance de Jérusalem’ et elle prophétise
à tous ceux qui l’entendent en chantant ‘les louanges de Dieu’.
Joseph et Marie ne cherchent pas à profiter de ces révélations faites
publiquement dans le Temple de Jérusalem, au contraire, ils retournent
dans leur ville de Nazareth où ils continuent discrètement et humblement
la mission qui leur a été confiée : faire que ‘l’enfant grandisse
et se fortifie’ (v.40)
L’exemple qui nous est donné par l’attitude de la Sainte Famille au Temple
de Jérusalem est double :
- D’une part montrer le Fils à ceux qui le reconnaîtront par la grâce
de l’Esprit Saint en ayant une attitude d’obéissance à Dieu dans notre
vie ;
- En même temps, discrètement, dans l’intimité, permettre au Fils de
grandir et de s’affermir en nous par la prière et la fréquentation des
Sacrements.
C’est de cette façon que nous pourrons mener à bien la mission personnelle
que le Seigneur nous confie aujourd’hui
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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28 déceembre 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1190
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Une famille comme les autres ?
Grâce à l’enquête qu’il a faite pour écrire son évangile (cf. Luc 1,1-4)
saint Luc peut relater ce passage où deux prescriptions de la Loi juive
sont intimement mêlées : la Purification de la Vierge et le rachat
du premier-né de la famille, Jésus, au Temple de Jérusalem.
Il peut paraître surprenant pour les catholiques qui affirment que la
Vierge Marie a été préservée du péché originel de parler de ‘purification
de la Vierge’. La Sainte Famille a toujours respecté les prescriptions
légales de la Loi de Moïse qui précise en particulier : « Si
une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant
sept jours comme au temps de la souillure de ses règles. Au huitième jour
on circoncira le prépuce de l'enfant et pendant trente-trois jours encore
elle restera à purifier son sang. […] Quand sera achevée la période de
sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, elle apportera
au prêtre, à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, un agneau d'un an pour
un holocauste et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché.
Le prêtre l'offrira devant Yahvé, accomplira sur elle le rite d'expiation
et elle sera purifiée de son flux de sang. Telle est la loi concernant
la femme qui enfante un garçon ou une fille. » (Lévitique 12,2-7)
Si une telle prescription peut paraître surprenante aujourd’hui, il ne
faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps, le même rite existait dans
l’Eglise où la femme qui avait accouché devait s’abstenir d’aller à l’église
jusqu’à son ‘retour de couches’ et devait se présenter devant le
curé pour être purifiée de l’épanchement de sang avant de pouvoir revenir
à la messe.
La présentation de Jésus au Temple devait s’accompagner également d’une
offrande pour racheter le premier-né d’un couple : « Tous
les premiers-nés de tes fils, tu les rachèteras, et l'on ne se présentera
pas devant moi les mains vides. » (Exode 34,20b)« Car
tout premier-né m'appartient. Le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés
en terre d'Égypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël,
aussi bien ceux des hommes que ceux du bétail. Ils sont à moi; je suis
Le Seigneur. »
(Nombres 3,13) Les premiers-nés du bétail devaient être offerts à Dieu
en holocauste, mais les premiers-nés des hommes devaient être rachetés
par le sacrifice d’un animal.
La Sainte Famille ne profite pas de son état privilégié mais respecte
tous les éléments de la Loi de Dieu donnée à Moïse sur le mont Sinaï.
La Vierge Immaculée accepte de se soumettre à la purification, le Fils
Unique du Père céleste est racheté comme tous les autres premiers-nés.
Ces deux rites étaient inutiles pour eux mais indispensables pour les
croyants qui les entouraient.
La leçon pour nous qui cherchons toujours à nous affranchir de ce que
nous considérons comme inutiles pour nous est d’accepter avec humilité
que nous ne sommes pas meilleurs que les autres et que ce qui est bon
pour eux l’est aussi pour nous.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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31 décembre 2023
Maison Marie-Thérèse
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Incarnation (s)
Les évangélistes Matthieu et
Luc montrent dès le commencement de leur témoignage, l’aspect très physiologique
de l'Incarnation de Dieu-le-Fils : « Voici que tu vas concevoir
et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. » (Luc 1,31) ; « Joseph,
fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque
l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;
elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. »
(Matthieu 1,20-21). Cet aspect est souligné dans l’accueil d’Elisabeth :
« Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles
est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à
moi ? » (Luc 1,42-43). En même temps ils accentuent
la notion que l’enfant qui viendra est Dieu-le-Fils, une personne divine.
Le quatrième évangéliste souligne les deux natures du Christ, divine
et humaine, avec la formule choc « Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire » (Jean 1,14) il
utilise pour cela mot un traduit par ‘Chair’ qui a un sens très
trivial.
La Vierge Marie a transmis un corps et la vie à l’enfant comme cela avait
été promis par l’ange ; avec son chaste époux Joseph, ils forment
une vraie famille. Mais, s’il était nécessaire que Dieu-le-Fils s’incarnât
dans la chair, il devait également s’incarner dans un peuple. Joseph procure
à Jésus une place dans la société : « N’est-il pas le fils du charpentier » (Matthieu 13,55) et il
lui transmet l’appartenance à la descendance de David : « Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis
la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée
Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David »
(Luc 2,4). Ce que reconnaitront
les foules : « Hosanna
au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux ! » (Matthieu 21,9), ainsi
que les personnes qui implorent sa miséricorde, comme l’aveugle de Jéricho :
« Fils de David, Jésus,
prends pitié de moi ! » (Marc 10,47)
La mission que le Seigneur confie
à Marie et à Joseph ne s’arrête pas à la crèche de Bethléem !
Joseph, chef de famille, suit
avec foi les préceptes de la Loi juive : avec la mère et l’enfant,
il va au Temple de Jérusalem pour la cérémonie de purification, rituel
dont la Vierge Marie n’a nul besoin, mais ils tiennent à accomplir les
gestes religieux en tous points. Ils rencontrent le vieillard Siméon et
la prophétesse Anne qui les confortent dans leur mission.
Lorsque le roi Hérode décide
de tuer tous les enfants du même âge approximatif que Jésus (cf. Matthieu
2,18), Joseph, guidé par l’Esprit Saint, part en Egypte avec sa famille
pour les protéger de la folie du roi (cf. 2,19).
Installés à Nazareth au retour
d’Egypte (cf. Matthieu 2,21) avec l’aide de Marie et de Joseph, Jésus
s’imprègne des habitudes de la vie courante. « Chaque année, les
parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand
il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. »
(Luc 2,41-42). Devenu adulte dans la foi par ‘l’examen de passage’
de la ‘Bar Mitzvah’ devant les docteurs de la Loi du Temple de
Jérusalem, Jésus se révèle à eux par sa parfaite connaissance des Ecritures :
« assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait
et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient
sur son intelligence et sur ses réponses. » (Luc 2,45-47). Jésus
n’est pas debout devant les docteurs, il est assis au milieu d’eux, comme
l’un d’entre eux, discutant et argumentant comme les rabbins en ont l’habitude.
La mission de la sainte Famille laisse place à une nouvelle période de
silence, dans la société de Palestine du premier siècle, Jésus de Nazareth
doit attendre d’avoir un âge auquel sa voix puisse être entendue et prise
en compte : « Quand il commença, Jésus avait environ trente
ans » (Luc 3,23)
La prière jaculatoire ‘Jésus, Marie, Joseph’ prends tout son sens dans cette méditation de la Sainte Famille
en montrant la pédagogie du Seigneur qui se révèle par petites touches,
tout en douceur et par amour.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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