Le Rosaire médité


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Mystères joyeux

  1. L'Annonciation
  2. La Visitation
  3. La Nativité
  4. La présentation au Temple
  5. Le Rcouvrement au Temple

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Mystères lumineux

  1. Le Baptême de Jésus
  2. Les Noces de Cana
  3. L'Annonce de la Bonne Nouvelle
  4. La Transfiguration de Notre Seigneur
  5. L'Institution de l'Eucharistie

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Mystères douloureux

  1. L'Agonie au jardin des Oliviers
  2. La Flagellation de Jésus
  3. Le Couronnement d'épines
  4. Le portement de la Croix
  5. La Crucifixion et la mort de Jésus

4

Mystères glorieux

  1. La Résurrection de Jésus
  2. L'Ascension
  3. La Pentecôte
  4. L'assomption de la Vierge Marie
  5. Le Couronnement de la Vierge au Ciel

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Mystères joyeux

1er mystère joyeux : l’Annonciation (Luc 1,26-38)

L’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à u homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’Ange entra chez elle et dit : « Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’Ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’Ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge? » L’Ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Elisabeth, ta couine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l’Ange la quitta.

Toute jeune fille juive est préparée à recevoir la mission de donner le jour au Messie, mais la mission que l’Ange transmet à Marie est différente de ce qu’elle pouvait attendre : Dieu lui demande de porter son Fils ! Pas seulement un messie paré de l’onction royale, mais le Verbe, Celui qui était dès avant le commencement : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. » (Jean 1,1-3) Marie est appelée à être Mère de Dieu, mère de son Créateur ! Son acceptation sans limite : ‘que tout se passe pour moi selon ta parole’ entraîne la fin de la mission de l’Ange, il la quitte sans autre explication ou mise en garde.

En méditant cette dizaine, soulignons davantage la phrase, ‘Sainte Marie, Mère de Dieu’ et demandons l’Esprit Saint pour avoir la même humilité et la même confiance que celles de la Vierge Marie pour être nous aussi des ‘porteurs du Fils de Dieu’ et le donner au monde comme elle a accepté de le faire.

2ème mystère joyeux : la Visitation (Luc 1,39-45)

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Elisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : «Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

En venant chez Elisabeth, sa cousine, Marie ne cherche pas à vérifier la preuve que l’Ange lui a donnée, mais sachant que sa cousine âgée est enceinte, elle vient se mettre à son service pour l’aider dans les dernières semaines de grossesse. Le futur Jean-Baptiste réagit à la présence de Marie et fait comprendre à sa mère qu’un événement extraordinaire est sur le point de se réaliser. La naissance miraculeuse du fils de ‘Celle qu’on appelait la femme stérile’ et de Zacharie n’est rien à côté de la venue du Fils de Dieu porté par Marie : « Lui étant dans la forme de Dieu n'a pas usé de son droit d'être traité comme un dieu  mais il s'est dépouillé prenant la forme d'esclave. Devenant semblable aux hommes et reconnu à son aspect comme un homme il s'est abaissé devenant obéissant jusqu'à la mort à la mort sur une croix. » (Philippiens 1,6-8)

En méditant cette dizaine, soulignons davantage l’expression ‘Le fruit de tes entrailles’, pour triviale qu’elle puisse paraître cette formule insiste sur la réalité de l’humanité assumée par Jésus-Christ, Fils de Dieu. Demandons la grâce de considérer l’humanité avec le même amour et le même respect que le Seigneur manifeste en venant s’incarner : « Et le Verbe s'est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient du Père comme Unique-Engendré, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14)

3ème mystère joyeux : la Nativité (Luc 2,1-7)

En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre. - Ce premier recensement eu lieu lorsque Quirinus était gouverneur de Syrie. - Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine. Joseph, lui aussi quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

L’auberge à laquelle Joseph et Marie s’adressent ne comporte qu’une salle commune qui sert à la fois de réfectoire et de chambre, il n’est pas possible pour la jeune femme d’accoucher dans cette pièce ; l’aubergiste leur indique l’étable où elle sera tranquille et au chaud pour l’accouchement. Marie et Joseph admirent cet enfant, rien ne le distingue des autres nourrissons et pourtant ils savent qu’il est Dieu, le Fils éternel du Père, le Messie promis par la Loi et les prophètes.

En méditant cette dizaine, pensons à imiter l’adoration simple des parents de ce petit enfant ; la mission pour eux est simple : faire de ce bébé un homme qui sauvera l’humanité, ils ignorent ‘comment’ mais ils savent le ‘pourquoi’ : l’amour de Dieu pour tous les hommes sans distinction pour qu’ils aient la vie en plénitude. Notre mission est de transmettre ce message d’amour et de salut.

4ème mystère joyeux : La présentation au Temple (Luc 2,29-32)

Maintenant, ô Maître souverain, Tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut que tu préparais à la face des peuples : Lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël.

Ce vieil homme venait tous les jours pour prier au Temple, pour y rencontrer la présence de Dieu qui est dans le Saint des saints. L’Esprit Saint lui fait découvrir une autre présence de Dieu, surprenante, dans un petit d’homme. Aussitôt l’action de grâce jaillit de ses lèvres : le salut préparé depuis le début de l’humanité, promis aux patriarches, présenté par les prophètes se concrétise : le Messie tant attendu et espéré est là !

En méditant cette dizaine, pensons à toutes les fois où nous aurions dû reconnaître la présence de Dieu, dans le Saint Sacrement, dans la parole de Dieu, dans les frères et sœurs qui nous sont donnés. L’Esprit nous désigne toutes ces présences mais nous ne réagissons pas toujours comme Siméon et, loin de laisser l’action de grâce venir à nos lèvres, nous renâclons à nous laisser guider. ‘Priez pour nous, pauvres pécheurs

5ème mystère joyeux : Le recouvrement au Temple (Luc 2,41-47)

Ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Et lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent, comme c'était la coutume pour la fête. Une fois les jours écoulés, alors qu'ils s'en retournaient, l'enfant Jésus resta à Jérusalem à l'insu de ses parents. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le rechercher parmi leurs parents et connaissances. Ne l'ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem. Et il advint, au bout de trois jours, qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant; et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses.

Pour cet examen que tous les garçons juifs doivent passer dans leur douzième année, Jésus, Fils de Dieu, véritable inspirateur de toute la Bible, semble renverser la situation et c’est lui qui interroge les docteurs de la Loi ; en tant qu’auteur premier de ces textes, il les comprend mieux que quiconque et ses explications sont claires et sans ambiguïté. Interrogé pour estimer sa connaissance de la Parole de Dieu, il montre à ses examinateurs qu’ils la connaissent mais qu’ils ne la comprennent pas.

En méditant cette dizaine, demandons au Seigneur de nous inspirer la véritable lecture de sa Parole, de ne pas nous attacher à la lettre mais d’en saisir tout l’esprit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Matthieu 22,37-40)

 

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Mystères lumineux

1er mystère lumineux : le Baptême de Jésus (Jean 1,32-36)

Et Jean rendit témoignage en disant : « J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, celui-là m'avait dit : "Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit Saint. Et moi, j'ai vu et je témoigne que celui-ci est l'Élu de Dieu. » Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples. Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l'agneau de Dieu. »

Le témoignage de Jean le Baptiste est important : il a vu l’Esprit descendre sur Jésus au moment où il sortait du Jourdain où il venait de le baptiser. Ce signe lui a suffit pour reconnaître l’‘Elu de Dieu’ ; à partir de ce moment, il sait que son rôle est terminé, il ne cherche pas à garder ses propres disciples mais il leur désigne celui qu’il faut suivre maintenant. Il dira plus tard, : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse. » (Jean 3,30) mais il continuera son ministère de conversion jusqu’à son exécution.

En méditant cette dizaine, demandons au Seigneur de savoir désigner le Christ à nos ‘disciples’ sans chercher à les garder, notre mission est de montrer Celui qui nous sauve, l’‘Agneau de Dieu’, et non pas de les conserver autour de notre personne, « Nous sommes de simples serviteurs; nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17,10) mais notre mission ne s’arrête pas lorsque quelques-uns uns ont suivi le Christ.

2ème mystère lumineux : les noces de Cana (Jean 2,1-10)

Il y avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples. Or, on manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : "Ils n'ont plus de vin." Jésus lui répond : "Femme que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue." Sa mère dit aux serviteurs : "Faites tout ce qu'il vous dira." Or, il y avait là six cuves de pierre pour les ablutions rituelles des Juifs ; chacune contenait environ cent litres. Jésus dit aux serviteurs : "Remplissez d'eau les cuves." Et ils les remplirent jusqu'au bord. Il leur dit : "Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas." Le maître du repas goûta l'eau changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l'eau. Alors le maître du repas interpelle le marié et lui dit : "Tout le monde sert le bon vin en premier, et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant."

En fin de repas, Marie s’aperçoit que le vin vient à manquer, pleine de confiance, elle en avertit son fils et, malgré la réponse dure qu’elle reçoit, elle garde cette confiance en disant aux serviteurs « Faites tout ce qu'il vous dira. » Elle sait que le Fils de Dieu ne peut pas rester insensible à sa demande même pour une chose aussi futile. Jésus va au-delà de cette demande, il va transformer une quantité considérable d’eau en vin : lorsque la supplication est sincère, la réalisation est surabondante.

En méditant cette dizaine, demandons à la Vierge Marie, d’intercéder pour nous, même dans les petites choses car il n’y a rien de petit aux yeux de Dieu. ‘Priez pour nous sainte Mère de Dieu

3ème mystère lumineux : l’annonce du Royaume et l’appel à la conversion (Matthieu 21,31-32)

Jésus leur dit : "Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole, tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole."

La parole de Jésus est dure mais compréhensible : un enfant guéri d’une longue maladie procure davantage de joie à ses parents que ceux qui n’ont jamais eu de problème de santé ; ainsi en est-il pour le Père éternel des pécheurs qui se sont convertis. Se réjouir de la guérison de l’un n’enlève rien à l’amour porté aux autres : chaque enfant est aimé pleinement malgré ses défauts, la façon de le manifester varie mais pas son intensité.

En méditant cette dizaine, réjouissons-nous de l’entrée des publicains et des prostituées dans le Royaume car nous en faisons certainement partie : notre vie n’est pas conforme à l’Evangile mais nous avons cru à la Parole. ‘Priez pour nous maintenant et à l’heure de notre mort !

4ème mystère lumineux : la Transfiguration du Seigneur (Marc 9,2-8)

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Elie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus. Pierre prend alors la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ; dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. » De fait il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée, une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

Lorsqu’ils sont spectateurs de la Transfiguration, voyant Jésus dans sa gloire, et constatant que Moïse – représentant la Loi – et Elie – représentant les prophètes lui rendent témoignage, les Apôtres voudraient rester dans cette vision béatifique et ils proposent de s’installer ; le monde qui les entoure n’a plus d’importance pour eux, seule compte cette révélation de la présence de Dieu en Jésus Christ. Le Paradis leur semble s’ouvrir devant eux, ils désirent ardemment  rester. Mais la vision s’efface et Jésus reste seul avec eux comme d’habitude.

En méditant cette dizaine, pensons aux temps extraordinaires que nous avons pu vivre dans une prière, une adoration, ou un Sacrement ; nous aurions voulu que le temps s’arrête pour rester dans cette symbiose avec le Ciel. Demandons que ces temps soient fréquents mais que nous sachions redescendre sur terre avec le Christ incarné pour annoncer la Bonne Nouvelle et permettre à d’autres de vivre ces moments précieux

5ème  mystère lumineux : l’institution de l’Eucharistie (Marc 14,22-25)

Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna en disant : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis, je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. »

La vie du Christ culmine dans l’institution de l’Eucharistie ; les sacrifices de l’Ancien Testament qu’il fallait refaire régulièrement mènent au Sacrifice perpétuel. Le grand-prêtre humain qui sacrifiait des animaux sur l’autel dans le Temple de Jérusalem laisse la place Fils éternel qui a ‘pris chair’ pour être le Grand-Prêtre qui s’offre lui-même en Sacrifice expiatoire sur l’autel de la Croix dans le Temple Céleste.

En méditant cette dizaine, pensons aux communions que nous avons vécues, souvent distraitement, rarement en ayant conscience que le Seigneur s’offre dans le sacrifice de la messe pour le pardon de mes péchés. Demandons à la Vierge Marie qui ‘conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur’ (Luc 2,19) la clairvoyance dans le mystère de l’Eucharistie.

 

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Mystères douloureux

1er mystère douloureux : l’agonie de Jésus au jardin des Oliviers (Luc 22,39-46)

Il sortit et se rendit, comme de coutume, au mont des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent. Parvenu en ce lieu, il leur dit : « Priez, pour ne pas entrer en tentation. » Puis il s'éloigna d'eux d'environ un jet de pierre et, fléchissant les genoux, il priait en disant : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse ! » Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. Se relevant de sa prière, il vint vers les disciples qu'il trouva endormis de tristesse, et il leur dit : « Qu'avez-vous à dormir ? Relevez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation. »

Modèle de tous les chrétiens, Jésus ne recherche pas le martyre : il l’accepte parce que c’est la volonté du Père. La tentation l’assaille comme dans le désert après son baptême par Jean. Comme dans le désert où : « des anges s'approchèrent, et ils le servaient. » (Matthieu 4,11) Un ange vient le réconforter. Jésus, dans son agonie nous donne la clef pour résister à la tentation : la prière.

En méditant cette dizaine, pensons à notre façon de prier et à notre désir de faire la ‘Volonté du Père’ même si cela nous coûte. Le Fils nous montre que toute prière est épaulée : il est avec nous sous le joug mais c’est lui qui en porte le plus grand poids.

2ème mystère douloureux : la Flagellation de Jésus (Matthieu 26,26)

Quant à Jésus, après l'avoir fait flageller, il le livra pour être crucifié

Après avoir été rejeté par la foule, les brutalités envers Jésus vont se succéder. La flagellation faisait partie de la sentence de condamnation à la croix, le fouet utilisé comporte plusieurs lanières de cuir alourdies par des billes d’acier qui arrachaient la chair à chaque impact. Ce supplice avait pour but d’affaiblir le condamné afin que la mort sur la croix survienne plus rapidement.

En méditant cette dizaine, pensons à tous les blessés de la vie, qui ont été condamnés injustement par des circonstances qui leur étaient étrangères et que la société voudrait voir disparaître rapidement. Confions-les à l’amour maternel de la Vierge Marie.

3ème mystère douloureux : le Couronnement d’épines (Matthieu 26,27-31)

Alors les soldats du gouverneur prirent avec eux Jésus dans le Prétoire et ameutèrent sur lui toute la cohorte. L'ayant dévêtu, ils lui mirent une chlamyde écarlate, puis, ayant tressé une couronne avec des épines, ils la placèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main droite. Et, s'agenouillant devant lui, ils se moquèrent de lui en disant : "Salut, roi des Juifs !" et, crachant sur lui, ils prenaient le roseau et en frappaient sa tête. Puis, quand ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent la chlamyde, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier.

La couleur écarlate était plus ou moins réservée aux notables, aux sénateurs de Rome. Les soldats romains ne retiennent que le motif de condamnation : il s’est dit le roi des juifs et donc hostile à Rome. Les moqueries dont il fait l’objet ne sont que des dérisions de personnes qui – d’une certaine façon – se vengent d’être en butte à des attentats et des meurtres : les juifs sont contre nous montrons ce que nous faisons de celui qui se dit être leur roi.

En méditant cette dizaine, pensons à nos rancunes personnelles souvent non fondées, à nos désirs de vengeance, au déferlement de l’effet de foule qui devient vite incontrôlable. Demandons que la force de l’Esprit nous donne la sérénité du pardon.

4ème mystère douloureux : le Portement de la Croix (Luc 23,26-32)

Quand ils l'emmenèrent, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. Une grande masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit : "Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici venir des jours où l'on dira : Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n'ont pas enfanté, et les seins qui n'ont pas nourri ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines: Couvrez-nous ! Car si l'on traite ainsi le bois vert, qu'adviendra-t-il du sec ?" On emmenait encore deux malfaiteurs pour être exécutés avec lui.

Le rôle de Simon de Cyrène est significatif : les Apôtres ne sont pas là pour aider Jésus, ils ont fui au jardin des oliviers. Cet homme ne savait rien de ce qui s’était passé dans la journée à Jérusalem, le procès et la condamnation de cet homme : il était aux champs depuis le matin, il n’est même pas sûr qu’il ait connu Jésus avant ce jour pourtant c’est lui qui est pris pour porter la barre de la croix à la place du condamné qui est déjà épuisé !

En méditant cette dizaine, pensons à toutes les personnes non-chrétiennes qui nous montrent ce que nous devrions faire pour suivre le chemin du Christ, prions pour elles afin qu’elles découvrent le Rédempteur à travers leur service auprès des hommes et prenons exemple sur leur dévouement.

5ème mystère douloureux : le Crucifiement et la mort de Jésus en Croix (Luc 23,39-47)

L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : "N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi." Mais l'autre, le reprenant, déclara : "Tu n'as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes; mais lui n'a rien fait de mal." Et il disait : "Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume." Et il lui dit : "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis." C'était déjà environ la sixième heure quand, le soleil s'éclipsant, l'obscurité se fit sur la terre entière, jusqu'à la neuvième heure. Le voile du Sanctuaire se déchira par le milieu, et, jetant un grand cri, Jésus dit : "Père, en tes mains je remets mon esprit." Ayant dit cela, il expira. Voyant ce qui était arrivé, le centenier glorifiait Dieu, en disant : "Sûrement, cet homme était un juste !"

Le malfaiteur qui demande à Jésus de ne pas être oublié se voit promettre le Royaume ‘aujourd’hui même’ ! Il ne manifeste pourtant aucun repentir, il avoue simplement la justice de son châtiment, mais il fait un acte de foi, dans l’innocent qui est crucifié à côté de lui, il reconnaît Celui qui a le pouvoir de l’admettre au Paradis. L’autre homme qui voit l’action de Dieu est le centurion qui gardait le lieu du supplice. Ces deux personnes révèlent chacun à sa façon la Gloire de Dieu qui est venu pour sauver les hommes.

En méditant cette dizaine, faisons le même acte de foi : cet homme mort sur la Croix il y a presque deux mille ans est le Fils du Père, Ressuscité pour nous ouvrir la Vie et il nous a appris à prier : ‘Notre Père…

 

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Mystères glorieux

1er mystère glorieux : la Résurrection de Jésus (Jean 20,1-9)

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu’il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils courraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courrait plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part, à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

L’‘Autre disciple’, vraisemblablement l’auteur du IVème évangile, a cette révélation qui résume tout : « Il vit et il crut ! » Cela paraît tellement simple que cela est une évidence : si le tombeau est vide, ce n’est pas parce qu’il a été enlevé, c’est parce qu’il est ressuscité comme il l’avait dit.

En méditant cette dizaine, pensons aux multiples moments où nous avons vu dans notre vie l’action de Dieu, et nous avons cru ! A d’autres moments de doute, nous ne voyions plus et nous étions perdus. Demandons au Seigneur comme le père de l’enfant à l’esprit impur : « Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi ! » (Marc 9,24)

2ème mystère glorieux : l’Ascension de Jésus au Ciel (Actes 16-11)

Étant donc réunis, ils l'interrogeaient ainsi : « Seigneur, est-ce maintenant, le temps où tu vas restaurer la royauté en Israël ? » Il leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moments que le Père a fixés de sa seule autorité. Mais vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. » A ces mots, sous leurs regards, il s'éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés ; ils leur dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Ce Jésus qui, d'auprès de vous, a été enlevé au ciel viendra comme cela, de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. »

Les Apôtres sont déconcertés par l’attitude de Jésus ressuscité, ne devrait-il pas profiter de la manifestation de sa puissance pour mettre en déroute l’occupant et restaurer le royaume de David ? Au lieu de cela, Jésus ressuscité leur demande d’être ses témoins à travers le monde et afin qu’ils puissent mener à bien cette mission, il leur promet l’Esprit Saint. Les ‘deux hommes vêtus de blanc’ viennent leur préciser qu’ils ne doivent pas rester à attendre ébahis : Jésus reviendra dans la Gloire mais pour l’instant la mission attend.

En méditant cette dizaine, pensons à la mission qui nous a été donnée par le Christ ; confiants dans l’Esprit Saint que nous recevons dans les Sacrements, nous pouvons annoncer cette Résurrection et proclamer le Royaume. Comme la Vierge Marie, nous sommes ‘pleins de grâces’, comme elle répondons « qu’il me soit fait selon ta parole. »

3ème mystère glorieux : la Descente du Saint Esprit sur les Apôtres le jour de la Pentecôte (Actes 2,1-4)

Quand  arriva la Pentecôte (le cinquantième jour après Pâque), ils se trouvaient réunis, tous ensemble. Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux. Alors, ils furent tous remplis de l'Esprit Saint : ils se mirent à parler en d'autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit.

Lorsque les hommes ont voulu construire une tour suffisamment haute pour atteindre les cieux et ainsi pénétrer dans le Royaume de Dieu par effraction, sans passer par Lui, Dieu confondit leur langage et ils ne purent mener leur projet à bien. A l’inverse le jour de la Pentecôte, tous les hommes comprennent l’annonce de la Bonne Nouvelle et ils peuvent ainsi chanter sa Gloire.

En méditant cette dizaine, pensons que, ‘selon de don de l’Esprit’ qui est en chacun de nous, nous pouvons annoncer l’Evangile à notre façon, parmi les autres chrétiens qui l’annonceront d’une façon différente mais que l’ensemble de la communauté chrétienne sera comprise par les hommes ‘chacun dans sa langue’.

4ème mystère glorieux : l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel

Nous, les apôtres, ayant vu le transfert soudain et précieux de son saint corps, nous avons glorifié Dieu, qui nous a montré ses merveilles à l'occasion du départ de la mère de notre Seigneur Jésus-Christ. Que par ses prières et son intercession nous soient accordés, à nous tous, sa protection, son soutien et son aide, dans ce siècle et dans l'avenir. Nous rendons ensemble gloire en tout temps et en tout lieu à son Fils unique avec son Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen !

Discours de Jean le Théologien sur la Dormition de la Vierge Marie v.50

Tous les Apôtres ont été miraculeusement transportés auprès de la Vierge Marie à la fin de sa vie terrestre pour être témoins de l’enlèvement de son corps au ciel. Jésus mourant sur la Croix « dit à sa mère: "Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple: "Voici ta mère." » (Jean 19,26-27) A travers ‘le disciple que Jésus aimait’ c’est tous ceux qui se revendiqueront de son Nom que le Fils du Père éternel confie à sa mère. Comme à Cana, il écoutera lorsqu’elle intercédera pour les hommes.

En méditant cette dizaine, confions à la Vierge Marie nos soucis quotidiens comme nous les confierions à notre propre mère, nous savons qu’elle nous écoute avec une grande tendresse maternelle.

5ème mystère glorieux : le Couronnement de la Vierge Marie dans le Ciel (Apocalypse 12,1)

Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme ! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête.

Nous te saluons, Ô toi notre Dame
Marie, Vierge Sainte que drape le soleil
Couronnée d’étoiles, la lune est sous tes pas
En toi nous est donnée l’aurore du Salut.

 


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