28 mars 2005
Garnison d'Angers
retour en haut de la page
n°258
|
Angelus
Cette année la fête de l’Annonciation est célébrée le 4 avril, rappelons
la prière de l’Angélus
L’Ange du Seigneur porta l’annonce à Marie
- Et elle conçut du Saint Esprit. Je vous salue Marie…
« Voici la servante du Seigneur ;
- Qu’il me soit fait selon ta parole ! » Je vous salue Marie…
Et le verbe s’est fait chair
- Et il a habité parmi nous. Je vous salue Marie…
Priez pour nous, sainte Mère de Dieu :
- Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre Seigneur
Jésus-Christ
Prions le Seigneur ! Que ta grâce, Seigneur notre Dieu, se répande
en nos cœurs et maintenant que nous connaissons, par le message de l’Ange,
l’incarnation de ton Fils bien-aimé, fais que nous soyons conduits par
sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la Résurrection. Lui qui
vit et règne pour les siècles des siècles.
- Amen
prière traditionnelle dite à 7h00, 12h00 et 19h00
|
25 mars 2007
Brigade Franco-Allemande
retour en haut de la page
n°306
|
25 mars Fête de l’Annonciation
La Vierge Marie, modèle de l’Eglise
Puisse la Vierge Mère de Dieu, Vénérables Frères, réaliser Nos vœux qui
sont assurément aussi les vôtres, et nous obtenir à tous le véritable
amour envers l'Eglise !
Puisse nous exaucer la Vierge
Mère, dont l'âme très sainte fut, plus que toutes les autres créatures
de Dieu réunies, remplie du divin Esprit de Jésus-Christ ; elle qui accepta
« à la place de la nature humaine tout entière » qu' « un
mariage spirituel unît le Fils de Dieu et la nature humaine. » Ce
fut elle qui, par un enfantement admirable, donna le jour au Christ Notre-Seigneur,
source de toute vie céleste et déjà revêtu en son sein virginal de la
dignité de Chef de l'Eglise ; ce fut elle qui le présenta nouveau-né aux
premiers d'entre les juifs et les païens qui étaient venus l'adorer comme
Prophète, Roi et Prêtre. En outre, son Fils unique, cédant à ses maternelles
prières, à Cana de Galilée, opéra le miracle merveilleux
par lequel ses disciples crurent en
lui Ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle
ou héréditaire, toujours très étroitement unie à son Fils, le présenta
sur le Golgotha au Père Eternel, en y joignant l'holocauste de ses droits
et de son amour de mère, comme une nouvelle Eve, pour tous les fils d’Adam
qui portent la souillure du péché originel ; ainsi celle qui, corporellement,
était la mère de notre Chef, devint spirituellement la mère de tous ses
membres, par un nouveau titre de souffrance et de gloire. Ce fut elle
qui obtint par ses prières très puissantes que l'Esprit du divin Rédempteur,
déjà donné sur la Croix, fût communiqué le jour de la Pentecôte en dons
miraculeux à l'Eglise qui venait de naître. Ce fut elle enfin qui, en
supportant ses immenses douleurs d'une âme pleine de force et de confiance,
plus que tous les chrétiens, vraie Reine des martyrs, compléta ce qui manquait aux souffrances du Christ... pour son Corps qui
est l'Eglise; elle qui entoura le Corps mystique du Christ, né
du Cœur percé de notre Sauveur, de la même vigilance maternelle et du
même amour empressé avec lesquels elle avait réchauffé et nourri de son
lait l'Enfant Jésus de la Crèche.
Supplions donc la très sainte Mère de tous les membres du Christ, au
Cœur immaculé de laquelle Nous avons consacré avec confiance tous les
hommes et qui maintenant au ciel resplendit dans la gloire de son corps
et de son âme et règne avec son Fils, de multiplier ses instances auprès
de lui, pour que les plus abondants ruisseaux de grâces découlent sans
interruption de la Tête dans tous les membres du Corps mystique et que
son patronage très efficace protège l'Eglise aujourd'hui comme jadis et
lui obtienne enfin de Dieu, ainsi qu'à l'universelle communauté humaine,
des temps plus tranquilles.
Fort de cet espoir d'En Haut, comme gage des grâces célestes et témoignage
de Notre particulière bienveillance, Nous accordons de tout Notre cœur
à chacun d'entre vous, Vénérables Frères, et aux troupeaux confiés à vos
soins, la Bénédiction Apostolique.
Finale de la Lettre encyclique de Pie XII Mystici Corporis
du 29 juin de l'an 1943 (n°845-846)
|
26 mars 2012
Fort Neuf de Vincennes
retour en haut de la page
n°599
|
Le silence de la Vierge Marie
Depuis la prophétie d’Isaïe, toute jeune fille juive est préparée spirituellement
à être choisie par Dieu pour être celle qui donnera le Messie au monde.
Aussi lorsque la Vierge Marie entend la salutation de l’ange, elle est
bouleversée, et si elle se demande ce que cela signifie, elle a déjà une
réponse mais elle attend ce que l’ange lui donne le message de Dieu.
La surprise qu’elle manifeste n’est donc pas due au message lui-même
mais plutôt au fait que ce soit elle qui ait été choisie et la question
qu’elle pose est déjà une acceptation, car ce n’est pas au conditionnel
mais au futur immédiat que l’interrogation est posée : « Comment
cela va-t-il se faire ? » Nombre de questions doivent se
bousculer dans son esprit, mais la confiance prédomine : le Seigneur
lui dira ce qu’Il attend d’elle lorsqu’il le jugera opportun.
Après la réponse et la ‘preuve’ qui lui est donnée, Marie dit
simplement : « Voici la servante du Seigneur ; que tout
se passe pour moi selon ta parole. » acceptation sans limite
du projet de Dieu, participation consciente et volontaire au Salut donné
au monde.
Dans toute sa vie, la venue de l’ange Gabriel était dans l’esprit de
la mère de Jésus, que ce soit lors de la visite des mages, des prophéties
de Siméon et d’Anne au moment de la présentation ou du recouvrement dans
le Temple de Jésus adolescent. La Vierge garde « tous ces évènements
dans son cœur. » Comme beaucoup de Juifs croyants, elle devait
plus ou moins attendre un messie davidique, mais elle a confiance en son
fils, effrayée sans doute des risques qu’il prend, abasourdie par sa condamnation
et sa mort, mais elle reste à prier au Cénacle avec les Apôtres car elle
sait que ce n’est pas fini : l’ange lui a dit : « Le
Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père [..] et son règne
n’aura pas de fin. »
L’attitude de la Vierge Marie lors de l’Annonciation et pendant toute
sa vie est faite de confiance et d’abnégation, elle répond toujours :
« Je suis la servante du Seigneur ! » Les chrétiens
au cours des siècles ont compris le rôle essentiel de la Vierge et la
prient d’intercéder pour eux, en particulier par le ‘Je vous salue
Marie’ reprenant les paroles de l’ange et d’Elisabeth afin d’avoir
dans leur vie un peu de ce don de soi.
Aujourd’hui encore nous recevons des messages du Seigneur, notre mission
est aussi de porter le Seigneur et de le donner aux autres ; comme
la Vierge répondons en confiance « qu’il me soit fait selon ta
parole. »
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
|
8 avril 2013
Secteur Vermandois
Retour en haut de la page
n°674
|
La jeune fille est enceinte
Lorsque Isaïe prononce cette prophétie au nom du Seigneur il la présente
comme une bonne nouvelle. Pourtant le roi Acaz n’a pas pour souci immédiat
la venue du Messie quelques siècles après son règne : il se trouve
dans Jérusalem assiégée par l’ennemi et il cherche un moyen de conclure
une trêve qui ne soit pas totalement à ses dépens.
Cette prophétie a donc une réponse directe pour la demande précise du
roi : dans le judaïsme les hommes ne pouvaient pas aller vers les
femmes pendant le temps où le pays était en guerre pour des questions
de pureté rituelle. Si une jeune fille est enceinte, cela signifie que
la guerre est terminée. Les hommes n’ayant pas été faits prisonniers ou
tués, cela signifie qu’une paix a été signée sans être désastreuse pour
Israël. La Parole de Dieu transmise par Isaïe est donc une bonne nouvelle.
Après cet épisode de l’histoire d’Israël, la prophétie demeure et elle
est relue dans la foi comme une annonce qui dépasse la simple réponse
donnée par Dieu au roi Acaz. Les ‘rabbi’ l’interprète comme une
promesse beaucoup plus importante, celle du Messie, celui qui va remettre
Israël dans son rôle de Peuple de Dieu, lumière des nations. Dans cette
évolution de la pensée, chaque fillette juive est préparée à être – éventuellement
– cette jeune fille enceinte qui donnera le jour au roi incontesté.
La seule question que pose la Vierge Marie est « Comment cela
va-t-il se faire ? » (v.34) parce qu’elle pense avoir compris
ce que l’Ange lui demandait. Les détails que l’Ange apporte à la demande
précisent les circonstances de cette conception : « L’Esprit
Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son
ombre. C’est pourquoi celui qui va naître sera Saint, et Il sera appelé
Fils du Très-Haut ! » (v.35) L’enfant sera conçu sans l’intervention
d’un homme mais par l’Esprit Saint ; il sera Saint parce que seul
Dieu est Saint. La prophétie d’Isaïe se réalise à un autre plan :
non seulement la jeune fille est enceinte mais elle est enceinte d’un
Sauveur bien plus important qu’un simple roi terrestre.
Après la Résurrection de Jésus, cette prophétie reprend pour les chrétiens
son rôle de promesse, celle du retour du Christ dans la Gloire comme l’indique
saint Jean : « La Femme mit au monde un enfant mâle, celui
qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son
enfant fut enlevé jusqu'auprès de Dieu et de son trône. » (Apocalypse
12,5-6)
Cette prophétie – comme toutes les autres prophéties de l’Ancien Testament
– a quatre niveaux de lecture : réalisation immédiate, promesse d’une
intervention divine, réalisation par le Christ, attente de la fin glorieuse.
Cette fête de l’Annonciation demande à chacun de nous d’accueillir le
message de Dieu en notre cœur pour que nous puissions – à notre niveau
– réaliser les promesses que les prophètes avaient annoncées.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
|
25 mars 2014
Secteur Vermandois
n°739
Retour en haut de la page
|
Mère de Dieu
« Car nous ne disons pas que la nature du Verbe est devenue
chair en étant changée, ni qu'elle a été transformée en un homme
complet, constitué d'une âme et d'un corps, mais nous affirmons
que le Verbe, en s'unissant selon l'hypostase à une chair animée
par une âme rationnelle, est devenu homme d'une manière inexprimable
et incompréhensible et qu'il a été appelé Fils de l'homme ; cette
union n'est due ni à la volonté ni au bon plaisir seulement ;
elle ne s'est pas faite en assumant une personne seulement. Et
bien que les natures, réunies par une véritable unité, soient
différentes, d'elles deux résulte un Christ et un Fils ; non que
l'union ait supprimé la différence des natures, mais parce que
la divinité et l'humanité ont constitué pour nous, par cette rencontre
inexprimable et mystérieuse en l'unité, un seul Seigneur, Christ
et Fils... Ce n'est pas que d'abord un homme ordinaire soit né
de la Sainte Vierge et que sur lui, ensuite, le Verbe soit descendu,
mais nous disons que, sorti du sein maternel uni à la chair, il
a accepté une naissance charnelle, parce qu'il revendique cette
naissance charnelle comme la sienne propre... Ainsi [les saints
Pères] n'hésitèrent pas à appeler la Sainte Vierge mère de Dieu. »
Concile d’Ephèse (431)
|
Cette déclaration du Concile d’Ephèse est une explication de texte du
récit de l’Annonciation relaté dans l’évangile de saint Luc. En effet
des théologies se développaient parallèlement à celle de l’Eglise catholique :
les uns pensaient qu’il était impossible qu’une femme puisse être mère
de son Créateur et donc l’enfant qui est sorti de ‘ses entailles’
n’était pas Dieu mais avait été ‘adopté par Dieu’, d’autres suggéraient
que ce n’était qu’un ‘apparence d’homme’ qui avait été confié à
Marie.
S’appuyant sur les déclarations de l’ange Gabriel a faites à Marie, le
Concile affirme que l’enfant dont elle a accouché est bien totalement
Dieu : « Celui qui va naître sera saint, et il sera appelé
Fils de Dieu. » (Luc 1,35) et totalement un homme qui nait naturellement
d’une femme : « Tu vas concevoir et enfanter un fils »
(Luc 1,31) Réalisant ainsi l’union de la nature divine et de la nature
humaine en une seule personne, le Fils Unique du Père montre l’importance
portée à toute l’humanité.
En relisant et en méditant le message de l’ange, le chrétien d’aujourd’hui
est saisi par cet amour où « Le Verbe se fait chair et il a habité
parmi nous. » (Jean 1,14) La nature humaine n’est pas une limite
pour aller vers la Trinité mais au contraire le moyen par lequel nous
rendons gloire à Dieu, c’est ainsi que : « toute langue proclame
que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »
(Philippiens 2,11)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
|
25 mars 2019
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1069
|
Voici la servante du Seigneur
Lorsque la Vierge Marie donne cette réponse pleine d’humilité à l’ange
venu la trouver, elle a certainement dans l’esprit la révélation du prophète
Isaïe (cf. première lecture). Elle a conscience d’être cette Vierge que
le Seigneur suscite au milieu de son peuple pour porter cet enfant attendu
depuis plusieurs siècles. Celui dont le prophète dira également :
« Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse
et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance
et de crainte du Seigneur » (Isaïe 11,2)
Sans doute avait-elle une notion personnelle du rôle de ce Messie que
le Seigneur envoie, mais c’est en pleine confiance qu’elle donne sa réponse :
« que tout m’advienne selon ta parole. » sans poser davantage
de questions. Tout au long de la vie de son fils, constatant ce qu’il
fait et ce que les gens disent de lui, elle ‘méditera toutes ces choses
dans son cœur.’ Elle est à l’origine du commencement de la vie publique
de Jésus en lui signalant le manque de vin aux noces de Cana : « Tel
fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de
Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. »
(Jean 2,11)
La Vierge Marie seule sait que son enfant est le Fils de Dieu venu dans
notre chair : « ayant la condition de Dieu, il ne retint
pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant
la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme
à son aspect. » (Philippiens 2,6-7). Elle n’est jamais loin de
celui à qui elle a donné le jour : elle est et elle reste ‘la
servante du Seigneur’ jusqu’à la Croix, la Résurrection et la Pentecôte.
Le message de l’ange à Marie ne s’arrête pas à l’annonce de sa grossesse
pour donner son humanité au Fils, implicitement cela signifie qu’elle
devra aussi veiller sur son Corps Mystique, l’Eglise, qui lui est confiée
lorsqu’elle est au pied de la Croix, à travers l’anonymat du ‘disciple
que Jésus aimait’, chacun de nous est donné comme enfant à la Vierge
Marie individuellement et communautairement : « Voici ton
fils ! »
‘Servante du Seigneur’, Marie est aussi servante de l’Eglise par
son intercession constante pour tous ses enfants auprès de son fils. De
notre côté, nous l’implorons : « Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
|
25 mars 2020
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1138
|
CoVid-19 :
11ème jour de confinement
|
Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts
|
Si nous accueillons le bonheur
comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur ?
(Job 2,10)
|
Marie à l’Annonciation
Mais le Père des miséricordes a voulu que l'Incarnation fût précédée
par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, en sorte que,
une femme ayant contribué à l'œuvre de mort, de même une femme contribuât
aussi à la vie. Ce qui est vrai à un titre exceptionnel de la Mère de
Jésus donna au monde la vie, la vie même qui renouvelle tout, et fut pourvue
par Dieu de dons à la mesure d'une si grande tâche. Rien d'étonnant, par
conséquent, à ce que l'usage se soit établi chez les saints Pères, d'appeler
la Mère de Dieu la Toute Sainte, indemne de toute tache de péché, ayant
été pétrie par l'Esprit-Saint, et formée comme une nouvelle créature.
Enrichie dès le premier instant de sa conception d'une sainteté éclatante
absolument unique, la Vierge de Nazareth est saluée par l'ange de l'Annonciation,
qui parle sur l'ordre de Dieu, comme "pleine de grâce" (cf.
Luc 1,28). Au messager céleste elle fait elle-même cette réponse : "Voici
la servante du Seigneur, qu'il en soit de moi selon ta parole" (Luc
1,38). Ainsi Marie, fille d'Adam, donnant à la parole de Dieu son consentement,
devient Mère de Jésus et, épousant à plein cœur, sans que nul péché ne
la retienne, la volonté divine de salut, se livra elle-même intégralement,
comme la servante du Seigneur, à la personne et à l'œuvre de son Fils,
pour servir, dans sa dépendance et avec lui, par la grâce du Dieu tout-puissant
au mystère de la Rédemption. C'est donc à juste titre que les saints Pères
considèrent Marie comme apportant au salut des hommes non pas simplement
la coopération d'un instrument passif aux mains de Dieu, mais la liberté
de sa foi et de son obéissance. En effet, comme dit saint Irénée, "par
son obéissance elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre
humain, cause de salut". Aussi avec lui, bon nombre d'anciens Pères
disent volontiers dans leurs prédications : "Le nœud dû à la désobéissance
d'Eve, s'est dénoué par l'obéissance de Marie ; ce que la vierge Eve avait
noué par son incrédulité, la Vierge Marie l'a dénoué par sa foi"
; comparant Marie avec Eve, ils appellent Marie "la Mère des vivants"
et déclarent souvent : "par Eve la mort, par Marie la vie".
Vatican II – Lumen Gentium n°56
A la suite des grands auteurs chrétiens et de la tradition, le Concile
Vatican II met en évidence les attitudes opposées d’Eve et de la Vierge
Marie ; la première refuse la responsabilité de ses actes :
« Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé. » (Genèse 3,13),
la seconde assume pleinement la mission que le Seigneur lui confie :
« Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon
ta parole. » (Luc 1,38). Par cette réponse l’ère de la Rédemption
est ouverte. Marie devient ‘Théotokos’ = porteuse de Dieu (concile
d’Ephèse 431) véritablement Mère de Dieu.
En ces heures difficiles, la fête d’aujourd’hui nous rappelle que le
Fils Eternel a voulu être l’un d’entre nous, né d’une femme, pour manifester
que nous sommes ses frères et sœurs, aussi bien par la chair que par l’esprit.
Notre vocation, comme la Vierge Marie, est de faire la volonté du Seigneur :
« celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là
est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Matthieu 12,50)
« Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le
Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai
au dernier jour. » – Jean 6,40)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
|
25 mars 2021
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1206
|
Comblée de grâce
Si nous voulons réfléchir sur ce texte, pourtant médité par les Pères
de l’Eglise et les auteurs chrétiens, il faut se rappeler que toute jeune
fille dans le monde juif se prépare depuis les temps de la fin de la royauté
en Israël et surtout d’Isaïe et encore de nos jours, à être la mère du
messie.
En particulier à l’époque de Marie, les jeunes filles s’attendent à porter
un messie temporel suivant les conceptions de l’époque : un nouveau
David qui rétablira les frontières instaurées par son ancêtre. Un roi
suscité par Dieu qui libérera le pays du joug et de l’occupation romains
et qui purifiera les mœurs du peuple pour le ramener au Seigneur.
Une telle naissance aurait dû s’entourer de merveilleux, comme par le
passé : une femme stérile qui enfante dans la vieillesse, la femme
d’Abraham, Sarah, la mère du fils de la promesse ou bien la femme
de Tsorea, la mère de Samson, libérateur de l’emprise philistine ou encore
la femme de Elkana, Anne, la mère de Samuel, le grand prophète qui sacre
les rois. Le cas d’Elisabeth, la mlère de Jean-Baptiste, aurait correspondu
davantage à ces critères. Mais les desseins de Dieu étaient différents.
Compte-tenu de ces conceptions Marie n’est donc pas surprise par la venue
de l’ange, elle est étonnée. Deux éléments sont à la base de son étonnement,
la première est que ce soit elle qui soit choisie par Dieu pour cette
mission si importante ; le second est que ce soit maintenant le moment
de la réalisation de la Promesse.
La question qu’elle pose est purement formelle, elle sait qu’elle doit
‘connaître’ un homme, donc elle demande simplement si le père du
messie doit être Joseph auquel elle est fiancée, un autre homme qui serait
choisi par Dieu pour engendrer le futur roi. Dans son interrogation, elle
donne déjà son accord à la décision de Dieu quelle qu’elle soit.
L’Archange lui répond que celui qui va naître ne sera pas conçu par un
homme mais par l’Esprit Saint ; il ne sera pas un simple roi terrestre :
il sera le Fils du Très Haut. Il lui donne une preuve de la véracité de
ce qu’il annonce : sa cousine Elisabeth, bien qu’âgée, est enceinte,
signe évident que Dieu est à l’œuvre en ces temps pour sauver son peuple,
mais son fils, pour exceptionnel qu’il sera n’est pas le messie promis.
Le message délivré et accepté, l’Archange quitte la jeune fille, la laissant
dans l’expectative et l’action de grâce.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
|