Fête de l'Annonciation 25 mars

Isaïe 7,10-14;8,10 - Psaume 39 - Hébreux 10,4-10 - Luc 1,26-38

1

Garnison d'Angers

2005

Angelus

2

Brigade Franco-Allemande

2007

La Vierge Marie Modèle de l'Eglise (Mystici Corporis Pie XII)

3

Fort Neuf de Vincennes

2012

Le silence de la Vierge Marie

4

Secteur Vermandois

2013

La jeune fille est enceinte

5

2014

Mère de Dieu

6

Athies & Nesle

2019

Voici la servante du Seigneur

7

2020

Marie à l’Annonciation

8

2021

Comblée de grâce

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28 mars 2005

Garnison d'Angers

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n°258

Angelus

Cette année la fête de l’Annonciation est célébrée le 4 avril, rappelons la prière de l’Angélus

L’Ange du Seigneur porta l’annonce à Marie
- Et elle conçut du Saint Esprit. Je vous salue Marie…

« Voici la servante du Seigneur ;
- Qu’il me soit fait selon ta parole ! » Je vous salue Marie…

Et le verbe s’est fait chair
- Et il a habité parmi nous. Je vous salue Marie…

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu :
- Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre Seigneur Jésus-Christ

Prions le Seigneur ! Que ta grâce, Seigneur notre Dieu, se répande en nos cœurs et maintenant que nous connaissons, par le message de l’Ange, l’incarnation de ton Fils bien-aimé, fais que nous soyons conduits par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la Résurrection. Lui qui vit et règne pour les siècles des siècles.

- Amen

prière traditionnelle dite à 7h00, 12h00 et 19h00

25 mars 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°306

25 mars Fête de l’Annonciation
La Vierge Marie, modèle de l’Eglise

Puisse la Vierge Mère de Dieu, Vénérables Frères, réaliser Nos vœux qui sont assurément aussi les vôtres, et nous obtenir à tous le véritable amour envers l'Eglise ! Puisse nous exaucer la Vierge Mère, dont l'âme très sainte fut, plus que toutes les autres créatures de Dieu réunies, remplie du divin Esprit de Jésus-Christ ; elle qui accepta « à la place de la nature humaine tout entière » qu' « un mariage spirituel unît le Fils de Dieu et la nature humaine. » Ce fut elle qui, par un enfantement admirable, donna le jour au Christ Notre-Seigneur, source de toute vie céleste et déjà revêtu en son sein virginal de la dignité de Chef de l'Eglise ; ce fut elle qui le présenta nouveau-né aux premiers d'entre les juifs et les païens qui étaient venus l'adorer comme Prophète, Roi et Prêtre. En outre, son Fils unique, cédant à ses maternelles prières, à Cana de Galilée, opéra le miracle merveilleux par lequel ses disciples crurent en lui  Ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, toujours très étroitement unie à son Fils, le présenta sur le Golgotha au Père Eternel, en y joignant l'holocauste de ses droits et de son amour de mère, comme une nouvelle Eve, pour tous les fils d’Adam qui portent la souillure du péché originel ; ainsi celle qui, corporellement, était la mère de notre Chef, devint spirituellement la mère de tous ses membres, par un nouveau titre de souffrance et de gloire. Ce fut elle qui obtint par ses prières très puissantes que l'Esprit du divin Rédempteur, déjà donné sur la Croix, fût communiqué le jour de la Pentecôte en dons miraculeux à l'Eglise qui venait de naître. Ce fut elle enfin qui, en supportant ses immenses douleurs d'une âme pleine de force et de confiance, plus que tous les chrétiens, vraie Reine des martyrs, compléta ce qui manquait aux souffrances du Christ... pour son Corps qui est l'Eglise; elle qui entoura le Corps mystique du Christ, né du Cœur percé de notre Sauveur, de la même vigilance maternelle et du même amour empressé avec lesquels elle avait réchauffé et nourri de son lait l'Enfant Jésus de la Crèche.

Supplions donc la très sainte Mère de tous les membres du Christ, au Cœur immaculé de laquelle Nous avons consacré avec confiance tous les hommes et qui maintenant au ciel resplendit dans la gloire de son corps et de son âme et règne avec son Fils, de multiplier ses instances auprès de lui, pour que les plus abondants ruisseaux de grâces découlent sans interruption de la Tête dans tous les membres du Corps mystique et que son patronage très efficace protège l'Eglise aujourd'hui comme jadis et lui obtienne enfin de Dieu, ainsi qu'à l'universelle communauté humaine, des temps plus tranquilles.

Fort de cet espoir d'En Haut, comme gage des grâces célestes et témoignage de Notre particulière bienveillance, Nous accordons de tout Notre cœur à chacun d'entre vous, Vénérables Frères, et aux troupeaux confiés à vos soins, la Bénédiction Apostolique.

Finale de la Lettre encyclique de Pie XII Mystici Corporis
du 29 juin de l'an 1943 (n°845-846)

  26 mars 2012

Fort Neuf de Vincennes

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n°599

Le silence de la Vierge Marie

Depuis la prophétie d’Isaïe, toute jeune fille juive est préparée spirituellement à être choisie par Dieu pour être celle qui donnera le Messie au monde. Aussi lorsque la Vierge Marie entend la salutation de l’ange, elle est bouleversée, et si elle se demande ce que cela signifie, elle a déjà une réponse mais elle attend ce que l’ange lui donne le message de Dieu.

La surprise qu’elle manifeste n’est donc pas due au message lui-même mais plutôt au fait que ce soit elle qui ait été choisie et la question qu’elle pose est déjà une acceptation, car ce n’est pas au conditionnel mais au futur immédiat que l’interrogation est posée : « Comment cela va-t-il se faire ? » Nombre de questions doivent se bousculer dans son esprit, mais la confiance prédomine : le Seigneur lui dira ce qu’Il attend d’elle lorsqu’il le jugera opportun.

Après la réponse et la ‘preuve’ qui lui est donnée, Marie dit simplement : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » acceptation sans limite du projet de Dieu, participation consciente et volontaire au Salut donné au monde.

Dans toute sa vie, la venue de l’ange Gabriel était dans l’esprit de la mère de Jésus, que ce soit lors de la visite des mages, des prophéties de Siméon et d’Anne au moment de la présentation ou du recouvrement dans le Temple de Jésus adolescent. La Vierge garde « tous ces évènements dans son cœur. » Comme beaucoup de Juifs croyants, elle devait plus ou moins attendre un messie davidique, mais elle a confiance en son fils, effrayée sans doute des risques qu’il prend, abasourdie par sa condamnation et sa mort, mais elle reste à prier au Cénacle avec les Apôtres car elle sait que ce n’est pas fini : l’ange lui a dit : « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père [..] et son règne n’aura pas de fin. »

L’attitude de la Vierge Marie lors de l’Annonciation et pendant toute sa vie est faite de confiance et d’abnégation, elle répond toujours : « Je suis la servante du Seigneur ! » Les chrétiens au cours des siècles ont compris le rôle essentiel de la Vierge et la prient d’intercéder pour eux, en particulier par le ‘Je vous salue Marie’ reprenant les paroles de l’ange et d’Elisabeth afin d’avoir dans leur vie un peu de ce don de soi.

Aujourd’hui encore nous recevons des messages du Seigneur, notre mission est aussi de porter le Seigneur et de le donner aux autres ; comme la Vierge répondons en confiance « qu’il me soit fait selon ta parole. »

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

8 avril 2013

Secteur Vermandois

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n°674

La jeune fille est enceinte

Lorsque Isaïe prononce cette prophétie au nom du Seigneur il la présente comme une bonne nouvelle. Pourtant le roi Acaz n’a pas pour souci immédiat la venue du Messie quelques siècles après son règne : il se trouve dans Jérusalem assiégée par l’ennemi et il cherche un moyen de conclure une trêve qui ne soit pas totalement à ses dépens.

Cette prophétie a donc une réponse directe pour la demande précise du roi : dans le judaïsme les hommes ne pouvaient pas aller vers les femmes pendant le temps où le pays était en guerre pour des questions de pureté rituelle. Si une jeune fille est enceinte, cela signifie que la guerre est terminée. Les hommes n’ayant pas été faits prisonniers ou tués, cela signifie qu’une paix a été signée sans être désastreuse pour Israël. La Parole de Dieu transmise par Isaïe est donc une bonne nouvelle.

Après cet épisode de l’histoire d’Israël, la prophétie demeure et elle est relue dans la foi comme une annonce qui dépasse la simple réponse donnée par Dieu au roi Acaz. Les ‘rabbi’ l’interprète comme une promesse beaucoup plus importante, celle du Messie, celui qui va remettre Israël dans son rôle de Peuple de Dieu, lumière des nations. Dans cette évolution de la pensée, chaque fillette juive est préparée à être – éventuellement – cette jeune fille enceinte qui donnera le jour au roi incontesté.

La seule question que pose la Vierge Marie est « Comment cela va-t-il se faire ? » (v.34) parce qu’elle pense avoir compris ce que l’Ange lui demandait. Les détails que l’Ange apporte à la demande précisent les circonstances de cette conception : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. C’est pourquoi celui qui va naître sera Saint, et Il sera appelé Fils du Très-Haut ! » (v.35) L’enfant sera conçu sans l’intervention d’un homme mais par l’Esprit Saint ; il sera Saint parce que seul Dieu est Saint. La prophétie d’Isaïe se réalise à un autre plan : non seulement la jeune fille est enceinte mais elle est enceinte d’un Sauveur bien plus important qu’un simple roi terrestre.

Après la Résurrection de Jésus, cette prophétie reprend pour les chrétiens son rôle de promesse, celle du retour du Christ dans la Gloire comme l’indique saint Jean : « La Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fut enlevé jusqu'auprès de Dieu et de son trône. » (Apocalypse 12,5-6)

Cette prophétie – comme toutes les autres prophéties de l’Ancien Testament – a quatre niveaux de lecture : réalisation immédiate, promesse d’une intervention divine, réalisation par le Christ, attente de la fin glorieuse.

Cette fête de l’Annonciation demande à chacun de nous d’accueillir le message de Dieu en notre cœur pour que nous puissions – à notre niveau – réaliser les promesses que les prophètes avaient annoncées.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

25 mars 2014

Secteur Vermandois

n°739

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Mère de Dieu

« Car nous ne disons pas que la nature du Verbe est devenue chair en étant changée, ni qu'elle a été transformée en un homme complet, constitué d'une âme et d'un corps, mais nous affirmons que le Verbe, en s'unissant selon l'hypostase à une chair animée par une âme rationnelle, est devenu homme d'une manière inexprimable et incompréhensible et qu'il a été appelé Fils de l'homme ; cette union n'est due ni à la volonté ni au bon plaisir seulement ; elle ne s'est pas faite en assumant une personne seulement. Et bien que les natures, réunies par une véritable unité, soient différentes, d'elles deux résulte un Christ et un Fils ; non que l'union ait supprimé la différence des natures, mais parce que la divinité et l'humanité ont constitué pour nous, par cette rencontre inexprimable et mystérieuse en l'unité, un seul Seigneur, Christ et Fils... Ce n'est pas que d'abord un homme ordinaire soit né de la Sainte Vierge et que sur lui, ensuite, le Verbe soit descendu, mais nous disons que, sorti du sein maternel uni à la chair, il a accepté une naissance charnelle, parce qu'il revendique cette naissance charnelle comme la sienne propre... Ainsi [les saints Pères] n'hésitèrent pas à appeler la Sainte Vierge mère de Dieu. »

Concile d’Ephèse (431)

Cette déclaration du Concile d’Ephèse est une explication de texte du récit de l’Annonciation relaté dans l’évangile de saint Luc. En effet des théologies se développaient parallèlement à celle de l’Eglise catholique : les uns pensaient qu’il était impossible qu’une femme puisse être mère de son Créateur et donc l’enfant qui est sorti de ‘ses entailles’ n’était pas Dieu mais avait été ‘adopté par Dieu’, d’autres suggéraient que ce n’était qu’un ‘apparence d’homme’ qui avait été confié à Marie.

S’appuyant sur les déclarations de l’ange Gabriel a faites à Marie, le Concile affirme que l’enfant dont elle a accouché est bien totalement Dieu : « Celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 1,35) et totalement un homme qui nait naturellement d’une femme : « Tu vas concevoir et enfanter un fils » (Luc 1,31) Réalisant ainsi l’union de la nature divine et de la nature humaine en une seule personne, le Fils Unique du Père montre l’importance portée à toute l’humanité.

En relisant et en méditant le message de l’ange, le chrétien d’aujourd’hui est saisi par cet amour où « Le Verbe se fait chair et il a habité parmi nous. » (Jean 1,14) La nature humaine n’est pas une limite pour aller vers la Trinité mais au contraire le moyen par lequel nous rendons gloire à Dieu, c’est ainsi que : « toute langue proclame que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Philippiens 2,11)

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

25 mars 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1069

Voici la servante du Seigneur

Lorsque la Vierge Marie donne cette réponse pleine d’humilité à l’ange venu la trouver, elle a certainement dans l’esprit la révélation du prophète Isaïe (cf. première lecture). Elle a conscience d’être cette Vierge que le Seigneur suscite au milieu de son peuple pour porter cet enfant attendu depuis plusieurs siècles. Celui dont le prophète dira également : « Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur » (Isaïe 11,2)

Sans doute avait-elle une notion personnelle du rôle de ce Messie que le Seigneur envoie, mais c’est en pleine confiance qu’elle donne sa réponse : « que tout m’advienne selon ta parole. » sans poser davantage de questions. Tout au long de la vie de son fils, constatant ce qu’il fait et ce que les gens disent de lui, elle ‘méditera toutes ces choses dans son cœur.’ Elle est à l’origine du commencement de la vie publique de Jésus en lui signalant le manque de vin aux noces de Cana : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » (Jean 2,11)

La Vierge Marie seule sait que son enfant est le Fils de Dieu venu dans notre chair : « ayant la condition de Dieu, il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect. » (Philippiens 2,6-7). Elle n’est jamais loin de celui à qui elle a donné le jour : elle est et elle reste ‘la servante du Seigneur’ jusqu’à la Croix, la Résurrection et la Pentecôte.

Le message de l’ange à Marie ne s’arrête pas à l’annonce de sa grossesse pour donner son humanité au Fils, implicitement cela signifie qu’elle devra aussi veiller sur son Corps Mystique, l’Eglise, qui lui est confiée lorsqu’elle est au pied de la Croix, à travers l’anonymat du ‘disciple que Jésus aimait’, chacun de nous est donné comme enfant à la Vierge Marie individuellement et communautairement : « Voici ton fils ! »

Servante du Seigneur’, Marie est aussi servante de l’Eglise par son intercession constante pour tous ses enfants auprès de son fils. De notre côté, nous l’implorons : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

25 mars 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1138

CoVid-19 :
11ème jour de confinement

Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts

Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur ? (Job 2,10)

Marie à l’Annonciation

Mais le Père des miséricordes a voulu que l'Incarnation fût précédée par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, en sorte que, une femme ayant contribué à l'œuvre de mort, de même une femme contribuât aussi à la vie. Ce qui est vrai à un titre exceptionnel de la Mère de Jésus donna au monde la vie, la vie même qui renouvelle tout, et fut pourvue par Dieu de dons à la mesure d'une si grande tâche. Rien d'étonnant, par conséquent, à ce que l'usage se soit établi chez les saints Pères, d'appeler la Mère de Dieu la Toute Sainte, indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l'Esprit-Saint, et formée comme une nouvelle créature. Enrichie dès le premier instant de sa conception d'une sainteté éclatante absolument unique, la Vierge de Nazareth est saluée par l'ange de l'Annonciation, qui parle sur l'ordre de Dieu, comme "pleine de grâce" (cf. Luc 1,28). Au messager céleste elle fait elle-même cette réponse : "Voici la servante du Seigneur, qu'il en soit de moi selon ta parole" (Luc 1,38). Ainsi Marie, fille d'Adam, donnant à la parole de Dieu son consentement, devient Mère de Jésus et, épousant à plein cœur, sans que nul péché ne la retienne, la volonté divine de salut, se livra elle-même intégralement, comme la servante du Seigneur, à la personne et à l'œuvre de son Fils, pour servir, dans sa dépendance et avec lui, par la grâce du Dieu tout-puissant au mystère de la Rédemption. C'est donc à juste titre que les saints Pères considèrent Marie comme apportant au salut des hommes non pas simplement la coopération d'un instrument passif aux mains de Dieu, mais la liberté de sa foi et de son obéissance. En effet, comme dit saint Irénée, "par son obéissance elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre humain, cause de salut". Aussi avec lui, bon nombre d'anciens Pères disent volontiers dans leurs prédications : "Le nœud dû à la désobéissance d'Eve, s'est dénoué par l'obéissance de Marie ; ce que la vierge Eve avait noué par son incrédulité, la Vierge Marie l'a dénoué par sa foi" ; comparant Marie avec Eve, ils appellent Marie "la Mère des vivants" et déclarent souvent : "par Eve la mort, par Marie la vie".

Vatican II – Lumen Gentium n°56

A la suite des grands auteurs chrétiens et de la tradition, le Concile Vatican II met en évidence les attitudes opposées d’Eve et de la Vierge Marie ; la première refuse la responsabilité de ses actes : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé. » (Genèse 3,13), la seconde assume pleinement la mission que le Seigneur lui confie : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38). Par cette réponse l’ère de la Rédemption est ouverte. Marie devient ‘Théotokos’ = porteuse de Dieu (concile d’Ephèse 431) véritablement Mère de Dieu.

En ces heures difficiles, la fête d’aujourd’hui nous rappelle que le Fils Eternel a voulu être l’un d’entre nous, né d’une femme, pour manifester que nous sommes ses frères et sœurs, aussi bien par la chair que par l’esprit. Notre vocation, comme la Vierge Marie, est de faire la volonté du Seigneur : « celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Matthieu 12,50) « Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » – Jean 6,40)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

25 mars 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1206

Comblée de grâce

Si nous voulons réfléchir sur ce texte, pourtant médité par les Pères de l’Eglise et les auteurs chrétiens, il faut se rappeler que toute jeune fille dans le monde juif se prépare depuis les temps de la fin de la royauté en Israël et surtout d’Isaïe et encore de nos jours, à être la mère du messie.

En particulier à l’époque de Marie, les jeunes filles s’attendent à porter un messie temporel suivant les conceptions de l’époque : un nouveau David qui rétablira les frontières instaurées par son ancêtre. Un roi suscité par Dieu qui libérera le pays du joug et de l’occupation romains et qui purifiera les mœurs du peuple pour le ramener au Seigneur.

Une telle naissance aurait dû s’entourer de merveilleux, comme par le passé : une femme stérile qui enfante dans la vieillesse, la femme d’Abraham, Sarah, la mère du fils de la promesse ou bien la femme de Tsorea, la mère de Samson, libérateur de l’emprise philistine ou encore la femme de Elkana, Anne, la mère de Samuel, le grand prophète qui sacre les rois. Le cas d’Elisabeth, la mlère de Jean-Baptiste, aurait correspondu davantage à ces critères. Mais les desseins de Dieu étaient différents.

Compte-tenu de ces conceptions Marie n’est donc pas surprise par la venue de l’ange, elle est étonnée. Deux éléments sont à la base de son étonnement, la première est que ce soit elle qui soit choisie par Dieu pour cette mission si importante ; le second est que ce soit maintenant le moment de la réalisation de la Promesse.

La question qu’elle pose est purement formelle, elle sait qu’elle doit ‘connaître’ un homme, donc elle demande simplement si le père du messie doit être Joseph auquel elle est fiancée, un autre homme qui serait choisi par Dieu pour engendrer le futur roi. Dans son interrogation, elle donne déjà son accord à la décision de Dieu quelle qu’elle soit.

L’Archange lui répond que celui qui va naître ne sera pas conçu par un homme mais par l’Esprit Saint ; il ne sera pas un simple roi terrestre : il sera le Fils du Très Haut. Il lui donne une preuve de la véracité de ce qu’il annonce : sa cousine Elisabeth, bien qu’âgée, est enceinte, signe évident que Dieu est à l’œuvre en ces temps pour sauver son peuple, mais son fils, pour exceptionnel qu’il sera n’est pas le messie promis.

Le message délivré et accepté, l’Archange quitte la jeune fille, la laissant dans l’expectative et l’action de grâce.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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