24 mars 2002
Forces Armées de Guyane
n°139
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Versatilité
Quel contraste entre les deux passages de l'Evangile qui nous sont proposés
par la liturgie de ce dimanche ! D'un côté une acclamation,
semble-t-il unanime, de tous les habitants de Jérusalem et les
pèlerins venus pour la Grande Fête et de l'autre l'abandon
total, y compris de des proches de Jésus et même de ses Apôtres.
Saint Matthieu, que nous lisons cette année ne parle pas des personnes
au pied de la croix.
Il serait facile de jeter la pierre à cette foule aussi inconstante
dans ses admirations, mais ce serait oublier l'histoire du peuple de Dieu
où se succèdent moment de ferveur et instants d'incroyance
et de refus. Ce serait aussi oublier l'histoire de l'Eglise où
se sont aussi mêlés piété et superstition,
inspiration et obscurantisme, foi et apostasie… Et, si nous nous intéressons
aux personnes, dans la vie de tout croyant se suivent périodes
de dévotion et d'indifférence.
La pointe de la liturgie d'aujourd'hui est dans cette juxtaposition de
ces deux textes. Elle nous signifie que nous sommes présents à
cette messe pour adorer notre Seigneur et communier à son Corps
dans la foi, l'espérance et la charité, que, même
si dans notre vie quotidienne nous nous écartons de ces vertus
cardinales, le sacrifice du Christ et son dénuement total nous
donne le pardon et nous rétablit dans notre dignité d'homme
à part entière, fils et filles de Dieu, tels que Dieu nous
a voulus dans sa Création.
Cet accès à la dernière semaine de Carême
nous invite à offrir au Seigneur non seulement les pauvres efforts
que nous avons pu faire, mais aussi nos échecs, nos culpabilités,
nos soucis et nos peines. Nos efforts seront davantage du côté
de l'acclamation de l'entrée à Jérusalem Céleste,
le reste sera davantage du côté de l'abandon voire du mépris
manifesté au Christ en croix.
Il ne s'agit ni de se gonfler ni de se dévaluer, notre salut est
d'être nous-mêmes simplement : " Dieu ne juge pas selon
les apparences, mais il voit le cœur " Je me présente au Seigneur
tel que je suis et c'est lui qui fait de moi un être ressuscité.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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20 mars 2005
Garnison d'Angers
n°256
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La Semaine Sainte
La Semaine Sainte est le sommet de la liturgie catholique. Toute la foi
est résumée en ces quelques jours, de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem
jusqu’à la Passion et la résurrection.
Mais c’est par un souci pédagogique que l’Eglise a tenu à marquer ainsi
le cœur de la révélation. Tous les dimanches sont des fêtes de Pâques.
Ainsi les ajouts qui sont faits lors de la messe des dimanches dans les
prières eucharistiques : ‘Nous célébrons le jour où le Christ
est ressuscité d’entre les morts’ soulignent que nous fêtons la Résurrection
chaque semaine.
Il ne s’agit donc pas d’une commémoration, comme un événement important,
mais d’une participation de chaque croyant à la Résurrection du Sauveur.
C’est pourquoi l’Eglise, après avoir hésité à garder une date fixe pour
toutes les années, a choisi de conserver le calcul juif de la Pâque :
le Sabbat qui suit la première lunaison de l’équinoxe de printemps, au
moment où la lumière devient prédominante sur les ténèbres.
Le choix de conserver le comput israélite invite le catholique à faire
un parallèle entre la libération de l’esclavage d’Egypte du peuple Juif
dont la Pâque est l’actualisation et la libération du péché obtenue par
le sacrifice du Christ, véritable agneau pascal.
JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers
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16 mars 2008
Brigade Franco-Allemande
n°363
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Un double dimanche
Dans la liturgie issue du Concile de Trente (1545-1565), les célébrations
de la Passion et des Rameaux étaient étalées sur deux jours différents :
le Dimanche de la Passion était situé au cinquième dimanche de Carême
et la fête des Rameaux était une semaine avant Pâques.
Le travail sur la liturgie avait déjà été abordé lors des documents préparatoires
au Concile Vatican I (1870) mais n’avait pas pu être mis en délibération
par les évêques du fait de la guerre franco-prussienne. Pendant le siècle
qui a suivi les évêques ont pu élaborer leurs remarques quant à la Liturgie
du diocèse de Rome imposée au monde entier par saint Pie V à la suite
du Concile de Trente (Constitution ‘Quo Primum’ du 14 juillet 1570)
C’est pourquoi le document ‘Sacrosanctum Concilium’ sur la sainte
Liturgie a été le premier document élaboré par le Concile Vatican II et
publié le 4 décembre 1963 dès la fin de la première session.
Dans le souci de remettre le Sacrifice Pascal au centre de la foi des
croyants et de la pratique de l’Eglise, l’accent a été mis sur la Semaine
Sainte. Déjà Pie XII avait restauré la Vigile Pascale (décret ‘Dominicae
Ressurectionis’ 9 février 1951) la congrégation des Rites et de la
Liturgie a continué dans cette voie et a voulu respecter une chronologie
plus proche de la réalité vécue par le Christ.
Ainsi l’entrée triomphale à Jérusalem est inséparable de la Passion,
les mêmes foules acclamant leur Roi, une fois positivement en agitant
les Rameaux dans la liesse, une seconde fois négativement en réclamant
sa mort.
La Liturgie en célébrant ces deux événements le même jour nous demande
de considérer notre propre attitude devant le Seigneur : le reconnaissons-nous
comme Roi éternel ou comme un événement du passé ayant besoin d’être actualisé
ou remis au goût du jour ? Ses préceptes sont-ils au centre de notre
vie ou accessoires ?
C’est bien la conclusion d’une démarche de Carême et une ouverture vers
le Mystère de la Rédemption.
Père JeanPaul Bouvier
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10 avril 2011
Fort Neuf de Vincennes
n° 530
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Judas et Pierre
Le comportement de Judas, l’un des Douze, est étrange : il livre
Jésus contre trente pièces d’argent, mais apprenant qu’il est condamné,
alors qu’il devait s’y attendre, il vient rendre cette somme en la jetant
dans le Temple et en proclamant que Jésus est innocent. Peut-être voulait-il
simplement forcer Jésus à se manifester aux prêtres. Alors ceux-ci l’entendant
prêcher la Bonne Nouvelle sans intermédiaire reconnaîtraient qu’il vient
de Dieu et ils cesseraient de Lui être hostiles. Constatant qu’il s’est
fait berner par les chefs des prêtres, il se rend compte du péché qu’il
a commis et va se pendre.
Pierre de son côté, après avoir juré qu’il n’abandonnerait jamais Jésus
mais qu’il mourrait avec lui, s’enfuit avec tous les autres disciples
lors de l’arrestation de Jésus, puis il Le renie trois fois dans la cour
du prétoire par peur d’être arrêté et condamné lui aussi. Lorsque le coq
chante, il se souvient de la prédiction de Jésus et sort pour pleurer
sur sa lâcheté.
L’attitude de ces deux hommes, deux Apôtres qui ont suivi Jésus, vu ses
actions et entendu sa Parole, est à la fois similaire et profondément
différente. Tous les deux sont pris de remords de s’être comportés ainsi,
mais leur conclusion est à l’opposé : Judas ne croit pas qu’il puisse
être pardonné de son acte et se suicide : Pierre accepte de vivre
avec son péché et rejoint le groupe des Apôtres qui se cachent au Cénacle
où les femmes viendront leur annoncer la Résurrection.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à ces deux attitudes dans notre vie
quotidienne.
Nous livrons le Christ lorsque nous livrons sans discernement, sans pardon
possible et sans pitié telle ou telle personne à la vindicte populaire
ou bien en laissant courir tel ragot, médisance ou calomnie sans intervenir.
Souvenons-nous que les remords de Judas ne sont venus que trop tard pour
changer les événements.
Nous renions le Christ lorsque nous ne réagissons pas à une ‘certaine
forme d’humour’ qui est blasphématoire n’ayant pour seul but que de
discréditer le christianisme et de ridiculiser le Christ et les disciples
que nous sommes - ou devrions être. Nous pouvons alors aller nous cacher
dans une église parmi d’autres disciples aussi pécheurs et faire semblant
qu’il ne s’est rien passé.
Mais aussi nous savons aussi être au pied de la croix comme la Vierge
Marie et le ‘disciple que Jésus aimait’ et braver l’opinion comme
Joseph d’Arimathie.
La différence avec Judas et Pierre est nous avons la certitude du Pardon.
Cela ne justifie pas les péchés que nous avons pu faire, ‘en pensée,
en paroles, par action et par omission’, mais cela nous permet de
nous régénérer dans la force de l’Esprit Saint pour avancer toujours plus
avant sur le chemin du Christ.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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13 avril 2014
Secteur Vermandois
n° 742
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Le Nom qui surpasse tout nom
Pour le peuple d’Israël, donner un nom à quelque chose, ou à quelqu’un,
c’est avoir ‘puissance’ sur cette chose ou cette personne. Ainsi
lors de la Création Dieu amène à l’homme tous les animaux pour qu’il les
nomme : « Avec de la terre, le
Seigneur Dieu modela toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du
ciel, et il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait.
C’étaient des êtres vivants, et l’homme donna un nom à chacun. »
(Genèse 2,19) mais pour la femme, l’homme ne donna pas un nouveau nom
(‘Ish’) il féminisa son propre nom (‘Isha’) pour montrer
qu’ils étaient semblables.
Lors de sa rencontre avec le ‘Buisson ardent’,
Moïse demande à connaître le Nom de Dieu : « Dieu dit à Moïse :
« Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël :
“Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. » avec
défense de prononcer ce Nom sacré : « Tu n’invoqueras pas
le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas
impuni celui qui invoque son nom pour le mal. » (Deutéronome
5,11) Ce Nom n’était connu que du grand prêtre de Jérusalem qui le prononçait
dans le Saint des saints du Temple, une fois par an, le jour du Yum Kippur
pour que Dieu pardonne à son peuple.
Jésus s’appliquera ce Nom lors de son procès
devant le grand prêtre : « ‘Es-tu le Christ,
le Fils du Dieu béni ?’ Jésus lui dit : ‘Je le suis.’ »
(Marc 14,61-62) provoquant ainsi la fureur : « Alors, le
grand prêtre déchire ses vêtements et dit : ‘Pourquoi nous faut-il
encore des témoins ? Vous avez entendu le blasphème.’ »
(Marc 14,63-64)
Saint Paul en s’adressant aux Philippiens rappelle que Dieu « lui
a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom. » (2,9) leur
montrant de cette façon que Jésus est Dieu, il est « Le Seigneur »
(2,11) En bon juif pharisien, saint Paul ne peut pas prononcer le Nom,
il utilise les pérpihrases habituelles : le ‘Nom qui est au-dessus
de tout nom’ et ‘Le Seigneur’ sont des locutions utilisées
pour éviter de blasphémer en prononçant le Nom de Dieu. appliquer ces
noms à Jésus est une affirmation directe de sa divinité, retour à son
point de départ de la démonstration : « Le Christ Jésus,
lui qui était de la condition de Dieu… » (2,6)
Cette lecture juste avant celle de la Passion dirige notre esprit vers
l’action de grâce et l’émerveillement devant l’amour du Père qui nous
donne la vie de son Fils unique et éternel pour la rémission de nos péchés.
Comme nous y invite saint Paul, tombons à genoux et proclamons que le
Christ est le Seigneur pour la Gloire de Dieu le Père (cf. 2,11)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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9 avril 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°931
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Qui est cet homme ?
Cette question posée lors de l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem
provient probablement des juifs de la diaspora arrivés à la ville Sainte
pour le pèlerinage de la Pâque ; ils n’ont pas encore entendu parler
de Jésus et encore moins suivi ses enseignements. La foule des habitants
de Jérusalem leur répond sans aucune ambiguïté : « C’est
le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. » (Matthieu 21,11)
Mais les ovations qui précédaient son arrivée étaient encore plus explicites :
« Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au
nom du Seigneur ! » (Matthieu 21,9) Les Juifs acclamaient
ainsi un retour de la royauté davidique, un descendant de celui qui avait
été choisi par le Seigneur et à qui Samuel avait conféré l’onction.
Quelques temps plus tard, ce sont à peu près les mêmes hommes qui sont
devant Pilate. Le gouverneur leur pose une autre question : « Que
ferai-je donc de Jésus appelé Christ ? » (Matthieu 27,22)
Ce n’est plus une ovation qui lui répond mais, par deux fois, une vocifération
haineuse : « Crucifie-le ! » Ils ne demandent
pas la condamnation d’un blasphémateur pour le lapider, ils exigent la
peine de la Croix réservée aux émeutiers et aux meurtriers !
Pour revenir à la question initiale : « Qui est cet homme ? »
(Mattieu 21,10) la réponse sera donnée par le centurion qui garde le calvaire :
« Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu ! » (Matthieu
27,54) Un païen ! Mais un homme qui est inspiré par l’Esprit Saint
pour délivrer ce message. La révélation devient universelle : « toute
langue proclame : ‘Jésus Christ est Seigneur’ à la gloire de Dieu
le Père. » (Philippiens 2,11)
L’enchaînement des deux textes de l’entrée messianique et de la Passion
est à l’image de notre vie avec des passages où nous acclamons le Seigneur
par toute notre attitude et d’autres moments où, en actes et en paroles
nous condamnons tel ou tel de nos frères qui sont des images du Christ
livré à la vindicte populaire. Pourtant nous proclamons comme le centurion :
‘Jésus est le Fils de Dieu !’ et, avec saint Paul, nous affirmons
‘Jésus-Christ est Seigneur’.
La lecture de la Passion, ouverture de la Semaine Sainte, nous invite
à aligner notre vie quotidienne sur ce que nous annonçons : « un
Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes.
Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie,
ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. » (1Corinthiens
1,23-24)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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5 avril 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1140
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CoVid-19 :
22ème jour sans assemblées
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Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts
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Ils regarderont vers Celui
qu’ils ont transpercé (Zacharie 12,10)
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Hosanna ! – Crucifie-le !
Quel contraste entre les deux passages de l’Evangile qui nous sont proposés
par la liturgie de ce dimanche ! D’un côté une acclamation qui semble
unanime : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui
qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
(21,9) par une foule enthousiaste composée de tous les habitants de Jérusalem
et des pèlerins de la Diaspora venus pour la Grande Fête et de l’autre
une foule haineuse exigeant la mort de l’Innocent. C’est un abandon total,
y compris de la part de ses Apôtres et même des proches de Jésus. Saint
Matthieu, que nous lisons cette année ne parle pas des personnes au pied
de la croix.
Il serait facile de jeter la pierre à cette foule aussi inconstante dans
ses admirations, mais ce serait oublier l’histoire du peuple de Dieu où
se succèdent moments de ferveur et instants d’incroyance et de refus.
Ce serait aussi oublier l’histoire de l’Eglise où se sont aussi mêlés
piété et superstition, inspiration et obscurantisme, foi et apostasie…
Et, si nous nous intéressons aux personnes, dans la vie de tout croyant
se suivent périodes de dévotion et temps d’indifférence.
La pointe de la liturgie d’aujourd’hui est dans cette juxtaposition de
ces deux textes ; ils nous signifient que nous sommes présents à
cette messe pour adorer notre Seigneur et communier à son Corps dans la
foi, l’espérance et la charité, que, même si dans notre vie quotidienne
nous nous écartons de ces vertus cardinales, le sacrifice du Christ et
son dénuement total nous donne le pardon et nous rétablit dans notre dignité
d’homme à part entière, fils et filles de Dieu, tels que Dieu nous a voulus
dans sa Création.
Cet accès à la dernière semaine de Carême nous invite à offrir au Seigneur
non seulement les efforts que nous avons pu faire pour nous rapprocher
du Seigneur, mais aussi nos échecs, nos culpabilités, nos soucis et nos
peines. Nos efforts seront davantage du côté de l’acclamation de l’entrée
à Jérusalem, le reste sera davantage du côté de l’abandon du Christ crucifié.
Il ne s’agit ni de se gonfler ni de se dévaluer, notre salut est d’être
nous-mêmes simplement : « Dieu ne juge pas selon les apparences,
mais il voit le cœur » (1Samuel 16,7) Je me présente au Seigneur
tel que je suis et c’est lui qui fait de moi un être ressuscité.
Cette année nous n’avons pas la possibilité d’entrer dans les églises
agitant nos rameaux et chantant Hosanna ! Notre communion sera dans
notre cœur, là où nous sommes mais plus forte que jamais : « Car
là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. »
(Matthieu 18,20)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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2 avril 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1315
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L’importance du pardon
Lire dans la même célébration l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem
et le récit de la Passion est véritablement un résumé du mystère de Pâques :
Jésus, le Fils Unique de Dieu ; à la fois acclamé par des foules,
admiré, recherché mais presqu’en même temps il est hué, vilipendé et rejeté
par la même foule.
Il est important de comparer l’attitude de Judas et de Pierre cette comparaison
est instructive pour nous. Il y a des similitudes et des oppositions entre
les actions et réactions de ces deux Apôtres
Au point de vue de la similitude : Tous les deux vont trahir Jésus :
- Le premier trahit Jésus en le vendant aux grands prêtres et en le
désignant à ceux qui viennent pour l’arrêter par un baiser.
- Le second refuse par trois fois de reconnaître qu’il fait partie de
ses disciples, malgré les allégations qu’il avait faites de ne jamais
abandonner Jésus, même au risque de sa vie.
Au point de vue de l’opposition :
- Judas croyait peut-être qu’une rencontre entre les grands prêtres
et Jésus lèverait les incompréhensions et que ceux-ci se rallieraient
au message de la Bonne Nouvelle ; mais s’apercevant que Jésus est
livré à la vindicte populaire et à la mort infamante de la croix, il
va se suicider, ne pensant pas un seul instant qu’un pardon est possible.
- Au contraire Pierre va accepter le pardon de Jésus ressuscité lorsqu’ils
sont au bord du lac et que Jésus lui demande par trois fois : « Pierre,
m’aimes-tu ? »
L’enseignement qui nous est donné par cette comparaison est que le refus
du pardon conduit à la désespérance. Le Christ a donné sa vie pour que
les péchés soient pardonnés. Ne pas croire que le pardon est possible
est une négation du sacrifice du Fils de Dieu et donc une négation totale
de la foi.
La Semaine Sainte qui s’ouvre n’est pas une méditation négative sur la
souffrance mais une révélation de l’amour du Père qui va jusqu’au bout.
Vivons donc quotidiennement comme des hommes et des femmes pardonnés.
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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