Dimanche de la Passion et des Rameaux Année A

Matthieu21,1-11 - Isaïe 50,4-7 - Psaume 21 - Philippiens 2,6-11 - Matthieu 26,14-27,66

1

Forces Armées de Guyane

24 mars 2002

Versatilité

2

Garnison d'Angers

20 mars 2005

Semaine Sainte

3

Brigade Franco-Allemande

16 mars 2008

Un double dimanche

4

Fort Neuf de Vincennes

17 avril 2011

Judas et Pierre

6

Secteur Vermandois

17 avril 2014

Le Nom qui surpasse tout nom

7

Athies & Nesle

9 avril 2017

Qui est cet homme ?

8

5 avtil 2020

Hosanna ! - Crucifie-le !

9

2 avril 2023

L’importance du pardon°

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24 mars 2002

Forces Armées de Guyane

n°139

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Versatilité

Quel contraste entre les deux passages de l'Evangile qui nous sont proposés par la liturgie de ce dimanche ! D'un côté une acclamation, semble-t-il unanime, de tous les habitants de Jérusalem et les pèlerins venus pour la Grande Fête et de l'autre l'abandon total, y compris de des proches de Jésus et même de ses Apôtres. Saint Matthieu, que nous lisons cette année ne parle pas des personnes au pied de la croix.

Il serait facile de jeter la pierre à cette foule aussi inconstante dans ses admirations, mais ce serait oublier l'histoire du peuple de Dieu où se succèdent moment de ferveur et instants d'incroyance et de refus. Ce serait aussi oublier l'histoire de l'Eglise où se sont aussi mêlés piété et superstition, inspiration et obscurantisme, foi et apostasie… Et, si nous nous intéressons aux personnes, dans la vie de tout croyant se suivent périodes de dévotion et d'indifférence.

La pointe de la liturgie d'aujourd'hui est dans cette juxtaposition de ces deux textes. Elle nous signifie que nous sommes présents à cette messe pour adorer notre Seigneur et communier à son Corps dans la foi, l'espérance et la charité, que, même si dans notre vie quotidienne nous nous écartons de ces vertus cardinales, le sacrifice du Christ et son dénuement total nous donne le pardon et nous rétablit dans notre dignité d'homme à part entière, fils et filles de Dieu, tels que Dieu nous a voulus dans sa Création.

Cet accès à la dernière semaine de Carême nous invite à offrir au Seigneur non seulement les pauvres efforts que nous avons pu faire, mais aussi nos échecs, nos culpabilités, nos soucis et nos peines. Nos efforts seront davantage du côté de l'acclamation de l'entrée à Jérusalem Céleste, le reste sera davantage du côté de l'abandon voire du mépris manifesté au Christ en croix.

Il ne s'agit ni de se gonfler ni de se dévaluer, notre salut est d'être nous-mêmes simplement : " Dieu ne juge pas selon les apparences, mais il voit le cœur " Je me présente au Seigneur tel que je suis et c'est lui qui fait de moi un être ressuscité.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

20 mars 2005

Garnison d'Angers

n°256

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La Semaine Sainte

La Semaine Sainte est le sommet de la liturgie catholique. Toute la foi est résumée en ces quelques jours, de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem jusqu’à la Passion et la résurrection.

Mais c’est par un souci pédagogique que l’Eglise a tenu à marquer ainsi le cœur de la révélation. Tous les dimanches sont des fêtes de Pâques. Ainsi les ajouts qui sont faits lors de la messe des dimanches dans les prières eucharistiques : ‘Nous célébrons le jour où le Christ est ressuscité d’entre les morts’ soulignent que nous fêtons la Résurrection chaque semaine.

Il ne s’agit donc pas d’une commémoration, comme un événement important, mais d’une participation de chaque croyant à la Résurrection du Sauveur. C’est pourquoi l’Eglise, après avoir hésité à garder une date fixe pour toutes les années, a choisi de conserver le calcul juif de la Pâque : le Sabbat qui suit la première lunaison de l’équinoxe de printemps, au moment où la lumière devient prédominante sur les ténèbres.

Le choix de conserver le comput israélite invite le catholique à faire un parallèle entre la libération de l’esclavage d’Egypte du peuple Juif dont la Pâque est l’actualisation et la libération du péché obtenue par le sacrifice du Christ, véritable agneau pascal.

JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers

16 mars 2008

Brigade Franco-Allemande

n°363

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Un double dimanche

Dans la liturgie issue du Concile de Trente (1545-1565), les célébrations de la Passion et des Rameaux étaient  étalées sur deux jours différents : le Dimanche de la Passion était situé au cinquième dimanche de Carême et la fête des Rameaux était une semaine avant Pâques.

Le travail sur la liturgie avait déjà été abordé lors des documents préparatoires au Concile Vatican I (1870) mais n’avait pas pu être mis en délibération par les évêques du fait de la guerre franco-prussienne. Pendant le siècle qui a suivi les évêques ont pu élaborer leurs remarques quant à la Liturgie du diocèse de Rome imposée au monde entier par saint Pie V à la suite du Concile de Trente (Constitution ‘Quo Primum’ du 14 juillet 1570) C’est pourquoi le document ‘Sacrosanctum Concilium’ sur la sainte Liturgie a été le premier document élaboré par le Concile Vatican II et publié le 4 décembre 1963 dès la fin de la première session.

Dans le souci de remettre le Sacrifice Pascal au centre de la foi des croyants et de la pratique de l’Eglise, l’accent a été mis sur la Semaine Sainte. Déjà Pie XII avait restauré la Vigile Pascale (décret ‘Dominicae Ressurectionis’ 9 février 1951) la congrégation des Rites et de la Liturgie a continué dans cette voie et a voulu respecter une chronologie plus proche de la réalité vécue par le Christ.

Ainsi l’entrée triomphale à Jérusalem est inséparable de la Passion, les mêmes foules acclamant leur Roi, une fois positivement en agitant les Rameaux dans la liesse, une seconde fois négativement en réclamant sa mort.

La Liturgie en célébrant ces deux événements le même jour nous demande de considérer notre propre attitude devant le Seigneur : le reconnaissons-nous comme Roi éternel ou comme un événement du passé ayant besoin d’être actualisé ou remis au goût du jour ? Ses préceptes sont-ils au centre de notre vie ou accessoires ?

C’est bien la conclusion d’une démarche de Carême et une ouverture vers le Mystère de la Rédemption.

Père JeanPaul Bouvier

10 avril 2011

Fort Neuf de Vincennes

n° 530

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Judas et Pierre

Le comportement de Judas, l’un des Douze, est étrange : il livre Jésus contre trente pièces d’argent, mais apprenant qu’il est condamné, alors qu’il devait s’y attendre, il vient rendre cette somme en la jetant dans le Temple et en proclamant que Jésus est innocent. Peut-être voulait-il simplement forcer Jésus à se manifester aux prêtres. Alors ceux-ci l’entendant prêcher la Bonne Nouvelle sans intermédiaire reconnaîtraient qu’il vient de Dieu et ils cesseraient de Lui être hostiles. Constatant qu’il s’est fait berner par les chefs des prêtres, il se rend compte du péché qu’il a commis et va se pendre.

Pierre de son côté, après avoir juré qu’il n’abandonnerait jamais Jésus mais qu’il mourrait avec lui, s’enfuit avec tous les autres disciples lors de l’arrestation de Jésus, puis il Le renie trois fois dans la cour du prétoire par peur d’être arrêté et condamné lui aussi. Lorsque le coq chante, il se souvient de la prédiction de Jésus et sort pour pleurer sur sa lâcheté.

L’attitude de ces deux hommes, deux Apôtres qui ont suivi Jésus, vu ses actions et entendu sa Parole, est à la fois similaire et profondément différente. Tous les deux sont pris de remords de s’être comportés ainsi, mais leur conclusion est à l’opposé : Judas ne croit pas qu’il puisse être pardonné de son acte et se suicide : Pierre accepte de vivre avec son péché et rejoint le groupe des Apôtres qui se cachent au Cénacle où les femmes viendront leur annoncer la Résurrection.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à ces deux attitudes dans notre vie quotidienne.

Nous livrons le Christ lorsque nous livrons sans discernement, sans pardon possible et sans pitié telle ou telle personne à la vindicte populaire ou bien en laissant courir tel ragot, médisance ou calomnie sans intervenir. Souvenons-nous que les remords de Judas ne sont venus que trop tard pour changer les événements.

Nous renions le Christ lorsque nous ne réagissons pas à une ‘certaine forme d’humour’ qui est blasphématoire n’ayant pour seul but que de discréditer le christianisme et de ridiculiser le Christ et les disciples que nous sommes - ou devrions être. Nous pouvons alors aller nous cacher dans une église parmi d’autres disciples aussi pécheurs et faire semblant qu’il ne s’est rien passé.

Mais aussi nous savons aussi être au pied de la croix comme la Vierge Marie et le ‘disciple que Jésus aimait’ et braver l’opinion comme Joseph d’Arimathie.

La différence avec Judas et Pierre est nous avons la certitude du Pardon. Cela ne justifie pas les péchés que nous avons pu faire, ‘en pensée, en paroles, par action et par omission’, mais cela nous permet de nous régénérer dans la force de l’Esprit Saint pour avancer toujours plus avant sur le chemin du Christ.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

13 avril 2014

Secteur Vermandois

n° 742

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Le Nom qui surpasse tout nom

Pour le peuple d’Israël, donner un nom à quelque chose, ou à quelqu’un, c’est avoir ‘puissance’ sur cette chose ou cette personne. Ainsi lors de la Création Dieu amène à l’homme tous les animaux pour qu’il les nomme : « Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait. C’étaient des êtres vivants, et l’homme donna un nom à chacun. » (Genèse 2,19) mais pour la femme, l’homme ne donna pas un nouveau nom (‘Ish’) il féminisa son propre nom (‘Isha’) pour montrer qu’ils étaient semblables.

Lors de sa rencontre avec le ‘Buisson ardent’, Moïse demande à connaître le Nom de Dieu : « Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. » avec défense de prononcer ce Nom sacré : « Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal. » (Deutéronome 5,11) Ce Nom n’était connu que du grand prêtre de Jérusalem qui le prononçait dans le Saint des saints du Temple, une fois par an, le jour du Yum Kippur pour que Dieu pardonne à son peuple.

Jésus s’appliquera ce Nom lors de son procès devant le grand prêtre : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ?’ Jésus lui dit : ‘Je le suis.’ » (Marc 14,61-62) provoquant ainsi la fureur : « Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : ‘Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous avez entendu le blasphème.’ » (Marc 14,63-64)

Saint Paul en s’adressant aux Philippiens rappelle que Dieu « lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom. » (2,9) leur montrant de cette façon que Jésus est Dieu, il est « Le Seigneur » (2,11) En bon juif pharisien, saint Paul ne peut pas prononcer le Nom, il utilise les pérpihrases habituelles : le ‘Nom qui est au-dessus de tout nom’ et ‘Le Seigneur’ sont des locutions utilisées pour éviter de blasphémer en prononçant le Nom de Dieu. appliquer ces noms à Jésus est une affirmation directe de sa divinité, retour à son point de départ de la démonstration : « Le Christ Jésus, lui qui était de la condition de Dieu… » (2,6)

Cette lecture juste avant celle de la Passion dirige notre esprit vers l’action de grâce et l’émerveillement devant l’amour du Père qui nous donne la vie de son Fils unique et éternel pour la rémission de nos péchés.

Comme nous y invite saint Paul, tombons à genoux et proclamons que le Christ est le Seigneur pour la Gloire de Dieu le Père (cf. 2,11)

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

9 avril 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°931

Qui est cet homme ?

Cette question posée lors de l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem provient probablement des juifs de la diaspora arrivés à la ville Sainte pour le pèlerinage de la Pâque ; ils n’ont pas encore entendu parler de Jésus et encore moins suivi ses enseignements. La foule des habitants de Jérusalem leur répond sans aucune ambiguïté : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. » (Matthieu 21,11) Mais les ovations qui précédaient son arrivée étaient encore plus explicites : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Matthieu 21,9) Les Juifs acclamaient ainsi un retour de la royauté davidique, un descendant de celui qui avait été choisi par le Seigneur et à qui Samuel avait conféré l’onction.

Quelques temps plus tard, ce sont à peu près les mêmes hommes qui sont devant Pilate. Le gouverneur leur pose une autre question : « Que ferai-je donc de Jésus appelé Christ ? » (Matthieu 27,22) Ce n’est plus une ovation qui lui répond mais, par deux fois, une vocifération haineuse : « Crucifie-le ! » Ils ne demandent pas la condamnation d’un blasphémateur pour le lapider, ils exigent la peine de la Croix réservée aux émeutiers et aux meurtriers !

Pour revenir à la question initiale : « Qui est cet homme ? » (Mattieu 21,10) la réponse sera donnée par le centurion qui garde le calvaire : « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu ! » (Matthieu 27,54) Un païen ! Mais un homme qui est inspiré par l’Esprit Saint pour délivrer ce message. La révélation devient universelle : « toute langue proclame : ‘Jésus Christ est Seigneur’ à la gloire de Dieu le Père. » (Philippiens 2,11)

L’enchaînement des deux textes de l’entrée messianique et de la Passion est à l’image de notre vie avec des passages où nous acclamons le Seigneur par toute notre attitude et d’autres moments où, en actes et en paroles nous condamnons tel ou tel de nos frères qui sont des images du Christ livré à la vindicte populaire. Pourtant nous proclamons comme le centurion : ‘Jésus est le Fils de Dieu !’ et, avec saint Paul, nous affirmons ‘Jésus-Christ est Seigneur’.

La lecture de la Passion, ouverture de la Semaine Sainte, nous invite à aligner notre vie quotidienne sur ce que nous annonçons : « un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. » (1Corinthiens 1,23-24)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

5 avril 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1140

CoVid-19 :
22ème jour sans assemblées

Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts

Ils regarderont vers  Celui qu’ils ont transpercé (Zacharie 12,10)

Hosanna ! – Crucifie-le !

Quel contraste entre les deux passages de l’Evangile qui nous sont proposés par la liturgie de ce dimanche ! D’un côté une acclamation qui semble unanime : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » (21,9) par une foule enthousiaste composée de tous les habitants de Jérusalem et des pèlerins de la Diaspora venus pour la Grande Fête et de l’autre une foule haineuse exigeant la mort de l’Innocent. C’est un abandon total, y compris de la part de ses Apôtres et même des proches de Jésus. Saint Matthieu, que nous lisons cette année ne parle pas des personnes au pied de la croix.

Il serait facile de jeter la pierre à cette foule aussi inconstante dans ses admirations, mais ce serait oublier l’histoire du peuple de Dieu où se succèdent moments de ferveur et instants d’incroyance et de refus. Ce serait aussi oublier l’histoire de l’Eglise où se sont aussi mêlés piété et superstition, inspiration et obscurantisme, foi et apostasie… Et, si nous nous intéressons aux personnes, dans la vie de tout croyant se suivent périodes de dévotion et temps d’indifférence.

La pointe de la liturgie d’aujourd’hui est dans cette juxtaposition de ces deux textes ; ils nous signifient que nous sommes présents à cette messe pour adorer notre Seigneur et communier à son Corps dans la foi, l’espérance et la charité, que, même si dans notre vie quotidienne nous nous écartons de ces vertus cardinales, le sacrifice du Christ et son dénuement total nous donne le pardon et nous rétablit dans notre dignité d’homme à part entière, fils et filles de Dieu, tels que Dieu nous a voulus dans sa Création.

Cet accès à la dernière semaine de Carême nous invite à offrir au Seigneur non seulement les efforts que nous avons pu faire pour nous rapprocher du Seigneur, mais aussi nos échecs, nos culpabilités, nos soucis et nos peines. Nos efforts seront davantage du côté de l’acclamation de l’entrée à Jérusalem, le reste sera davantage du côté de l’abandon du Christ crucifié. Il ne s’agit ni de se gonfler ni de se dévaluer, notre salut est d’être nous-mêmes simplement : « Dieu ne juge pas selon les apparences, mais il voit le cœur » (1Samuel 16,7) Je me présente au Seigneur tel que je suis et c’est lui qui fait de moi un être ressuscité.

Cette année nous n’avons pas la possibilité d’entrer dans les églises agitant nos rameaux et chantant Hosanna ! Notre communion sera dans notre cœur, là où nous sommes mais plus forte que jamais : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Matthieu 18,20)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

2 avril 2023

Paroisses Nesle & Athies

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n°1315

L’importance du pardon

Lire dans la même célébration l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et le récit de la Passion est véritablement un résumé du mystère de Pâques : Jésus, le Fils Unique de Dieu ; à la fois acclamé par des foules, admiré, recherché mais presqu’en même temps il est hué, vilipendé et rejeté par la même foule.

Il est important de comparer l’attitude de Judas et de Pierre cette comparaison est instructive pour nous. Il y a des similitudes et des oppositions entre les actions et réactions de ces deux Apôtres

Au point de vue de la similitude : Tous les deux vont trahir Jésus :

  • Le premier trahit Jésus en le vendant aux grands prêtres et en le désignant à ceux qui viennent pour l’arrêter par un baiser.
  • Le second refuse par trois fois de reconnaître qu’il fait partie de ses disciples, malgré les allégations qu’il avait faites de ne jamais abandonner Jésus, même au risque de sa vie.

Au point de vue de l’opposition :

  • Judas croyait peut-être qu’une rencontre entre les grands prêtres et Jésus lèverait les incompréhensions et que ceux-ci se rallieraient au message de la Bonne Nouvelle ; mais s’apercevant que Jésus est livré à la vindicte populaire et à la mort infamante de la croix, il va se suicider, ne pensant pas un seul instant qu’un pardon est possible.
  • Au contraire Pierre va accepter le pardon de Jésus ressuscité lorsqu’ils sont au bord du lac et que Jésus lui demande par trois fois : « Pierre, m’aimes-tu ? »

L’enseignement qui nous est donné par cette comparaison est que le refus du pardon conduit à la désespérance. Le Christ a donné sa vie pour que les péchés soient pardonnés. Ne pas croire que le pardon est possible est une négation du sacrifice du Fils de Dieu et donc une négation totale de la foi.

La Semaine Sainte qui s’ouvre n’est pas une méditation négative sur la souffrance mais une révélation de l’amour du Père qui va jusqu’au bout. Vivons donc quotidiennement comme des hommes et des femmes pardonnés.

+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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