5 mars 2003
Forces Armées de Guyane
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Nous sommes les ambassadeurs du Christ
Un ambassadeur est une personne envoyée par un pays, une société ou une
personne privée pour le représenter auprès d’un pays, d’une société ou
une personne privée avec tout pouvoir pour parler en son nom est place.
Cette expression de saint Paul est donc très forte, ambassadeur du Christ,
cela signifie que chacun d’entre nous parle au nom du Christ. Avec tout
pouvoir !
Vers qui sommes-nous envoyés ? Vers tous les hommes et toutes les
femmes qu’ils soient croyants ou non, qu’ils soient disposés à nous écouter
ou non.
Le message que nous avons à délivrer au nom du Christ n’est pas agréable
à entendre : ‘Convertissez-vous !’ car il signifie que
la vie de mon interlocuteur n’est pas appropriée au projet de Dieu sur
l’homme ; et il est d’autant plus difficile à transmettre que la
mienne non plus n’est pas conforme à l’appel divin. La tentation serait
forte d’attendre que je sois moi-même parfait avant d’appeler les autres
à la conversion, mais dans ce cas le message du Christ ne serait jamais
délivré (‘Mais ce trésor, nous le portons en des vases d'argile, pour
que cet excès de puissance soit de Dieu et ne vienne pas de nous’
2Co 4,7)
En appelant les autres à se convertir, je me prêche à moi-même et mon
discours s’adresse à tous y compris à celui qui le prononce : moi !
Plus j’appellerai les autres à se convertir plus je sentirai en moi la
nécessité de cette conversion. Les mots que l’Esprit Saint met dans ma
bouche pour proclamer la Bonne Nouvelle du Salut sont d’abord pour moi.
Les discours sont utiles mais pas exclusifs, l’Evangile passe d’abord
par un changement de vie et cette modification de ma façon de vivre quotidiennement
qui sera la meilleure prédicatrice de l’appel chrétien.
Enfin souvenons-nous de la phrase de sainte Bernadette de Lourdes qui
disait à son curé qui refusait de la croire : « La Dame m’a
chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire ! »
Nous devons parler au nom du Christ, nous ne forçons pas les gens à nous
croire
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier militaire de Guyane
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25 février 2004
Garnison d'Angers
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Carême
L’évènement important de ce mois ci pour l’Eglise Catholique est le début
du Carême, un temps de quarante jours pour que le croyant se prépare au
fait inouï de la Résurrection du Christ. Ce n’est pas un temps triste,
même s’il est une période de pénitence pour mieux s’approprier le Salut
qui nous est donné.
Quarante jours de méditation, de prières, pour nous identifier au Christ
Jésus qui est resté quarante jours dans le désert avant d’entamer sa mission,
annoncer à tous les hommes que Dieu ne les oublie pas mais qu’il est toujours
proche d’eux, même s’ils s’éloignent de lui.
Il est conseillé de choisir un effort de Carême sur lequel va porter
toute notre attention. Il est nécessaire de prendre un effort qui nous
coûte mais qui soit dans nos possibilités, pas quelque chose d'irréalisable.
Si nous prenons une décision qui est en dehors de nos forces, immanquablement
nous n’irons pas au bout de cette épreuve trop importante, et nous culpabiliserons
de notre manque de foi. Par contre si nous choisissons une facilité, cela
ne servira à rien.
Nous devons donc discerner, avec l’aide d’un conseiller spirituel par
exemple, la juste mesure de l’effort réalisable. Puisse le Seigneur nous
aider à le trouver pour que ce Carême 2004 soit profitable.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers
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25 février 2009
Brigade Franco-Allemande
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La confession
On doit confesser tous les péchés graves qui n’ont pas encore été
confessés et dont on se souvient après un sérieux examen de conscience.
La confession des péchés graves est l’unique moyen ordinaire pour obtenir
le pardon. (1456)
Tout fidèle ayant atteint l’âge de raison est tenu à l’obligation
de confesser ses péchés graves au moins une fois dans l’année et, de toute
façon, avant de recevoir la Communion. (1457)
Bien que la confession des péchés véniels ne soit pas nécessaire au
sens strict, elle est vivement recommandée par l’Église, parce qu’elle
contribue à former la conscience droite et à lutter contre les inclinations
mauvaises, pour se laisser guérir par le Christ et progresser dans la
vie de l’Esprit. (1458)
Le Christ a confié le ministère de la Réconciliation à ses Apôtres,
aux Évêques, leurs successeurs, et aux prêtres, leurs collaborateurs,
qui deviennent ainsi les instruments de la miséricorde et de la justice
de Dieu. Ils exercent le pouvoir de pardonner les péchés au nom du Père
et du Fils et du Saint-Esprit. (1461-1466 ; 1495)
L’absolution de certains péchés particulièrement graves (comme ceux
qui sont punis d’excommunication) est réservée au Siège apostolique ou
à l’Évêque du lieu ou aux prêtres autorisés par eux, bien que tout prêtre
puisse absoudre de tout péché et de toute excommunication quiconque est
en danger de mort. (1463)
Étant donné la délicatesse et la grandeur de ce ministère et le respect
dû aux personnes, tout confesseur est tenu, sans exception aucune et sous
peine de sanctions très sévères, de garder le sceau sacramentel, c’est-à-dire
l’absolu secret au sujet des péchés dont il a connaissance par la confession.
(1467)
Les effets du sacrement de la Pénitence sont : la réconciliation avec
Dieu, et donc le pardon des péchés; la réconciliation avec l’Église; le
retour dans l’état de grâce s’il avait été perdu; la rémission de la peine
éternelle méritée à cause des péchés mortels et celle, au moins en partie,
des peines temporelles qui sont les conséquences du péché; la paix et
la sérénité de la conscience, ainsi que la consolation spirituelle; l’accroissement
des forces spirituelles pour le combat chrétien. (1468-1470 ; 1496)
Compodium du catéchisme de l’Eglise Catholique
(Les chiffres renvoient aux articles du catéchisme)
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17 février 2010
Fort Neuf de Vincennes
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Ils ont leur récompense !
Comme il est facile de fustiger les exemples que Jésus donne à ses disciples !
Mais nous ne devons pas nous arrêter à la première partie de ces exemples,
il faut continuer les propositions par le ‘Mais toi…’ qui complète
l’instruction de Dieu le Fils.
Ce sont plus que des conseils c’est ce qui nous permet de vivre la foi
dans l’esprit de l’évangile ! Reprenons-les un par un
L’aumône n’est pas un prêt, lorsque je donne un peu d’argent à une personne,
je ne dois pas exiger qu’elle en fasse ce que je voudrais, dans ce cas
ce ne serait plus un don et je ferais mieux d’acheter directement ce dont
j’estime qu’elle a besoin. Dieu a créé l’être humain libre, qui suis-je
pour m’ériger en censeur ? La personne qui a reçu le don est libre
d’en faire ce qu’elle veut, même si je pense qu’elle a tort de l’utiliser
de cette façon. Si j’exigeais qu’elle en use comme je le veux, je serais
dans la même situation que ceux « qui font sonner la trompette »
mais au contraire « que ta main gauche ignore ce que donne ta
main droite. » !
La prière personnelle est un rapport d’amour entre la Sainte Trinité
et moi et, à ce titre, elle est intime et ne doit pas être exposée en
public : elle doit rester dans un cœur à cœur, suivant l’expression
de Jean-Jacques Olier (fondateur des prêtres de saint Sulpice) Autre chose
est la prière communautaire qui, par définition, est l’expression publique
de l’Eglise et dans laquelle les chrétiens doivent montrer la joie qu’ils
retirent de cette communion avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. L’oraison
que je fais me prépare à cette allégresse communautaire ; la méditation
personnelle des textes offerts par l’Eglise contribuera à une meilleure
participation aux célébrations qu’elle propose.
Le jeûne chrétien ne se réduit pas une privation de nourriture, l’Eglise
indique qu’une journée de jeûne est composée d’un repas léger et d’une
collation ; en sont dispensés – s’ils le désirent – les mineurs,
les malades et les personnes de plus de 65 ans. Quelques jours seulement
sont souhaitables : le Mercredi des Cendres, les Vendredis de Carême
et le Samedi Saint jusqu’à l’office de la Résurrection. Les autres jours
sont laissés à la conscience et à la dévotion de chacun, mais le dimanche,
jour de la Résurrection, ne peut pas être un jour de jeûne : « Pouvez-vous
faire jeûner les compagnons de l'époux pendant que l'époux est avec eux ? »
(Luc 5,34)
Ainsi l’aumône, la prière personnelle et le jeûne sont trois façons particulières
d’être intimement unis avec Dieu, ne les gâchons pas en en faisant des
motifs de gloriole éphémère !
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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9 mars 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Ne laissez pas sans effet la grâce reçue de Dieu !
Cette exhortation de saint Paul aux Corinthiens provoque une réflexion
en nous aujourd’hui et nous aurions bien besoin d’une mise au point sur
la grâce donnée par les Sacrements dont il est peu parlé dans nos catéchismes
et nos homélies.
Chaque Sacrement, vécu dans la foi, comporte en lui-même une grâce particulière.
Nous sommes – à peu près – à l’aise avec la grâce du Baptême qui fait
de nous des enfants de Dieu, frères et sœurs de Jésus Christ, configurés
à lui prêtre, prophète et roi (cf. rituel du Baptême) et héritiers du
Royaume. Malheureusement, cet état ne transparaît pas toujours de façon
évidente dans nos vies…
L’Ordination ne pose pas non plus de problèmes majeurs, d’abord parce
que ce Sacrement s’adresse à des hommes qui ont été formés pour cela,
ensuite parce que nous voyons ce qu’ils font et, éventuellement, ce qu’ils
ne peuvent pas faire par manque de vocations – sans pour autant chercher
à appeler soit directement soit par la manifestation habituelle de notre
vie chrétienne. La profession religieuse, quoique non sacramentelle, procure
une grâce identique pour la mission qui est propre à l’ordre religieux.
Combien de parents proposent-ils cette vie consacrée à leurs fils ou leurs
filles ?
Dès que nous abordons les autres Sacrements, notre approche est beaucoup
plus floue, pourtant nous en vivons deux de façon régulière : la
Communion et le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence. Il est donc
important de s’y arrêter.
Le pape saint Pie X préconisait la Communion fréquente, le Concile Vatican
II a repris ce conseil lors de l’aggiornamento de la liturgie de la messe.
Les catholiques communient maintenant à toutes les messes auxquelles ils
assistent au lieu de ne communier que lors des grandes fêtes – voire même
qu’à Pâques. Ce geste, en devenant habituel, fait s’émousser le désir
de recevoir le Corps du Christ, moment privilégié où nous sommes présents
autour de la table de la Cène. Il serait nécessaire de nous rappeler :
« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas communion
au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion
au corps du Christ ? » (1 Corinthiens 10,16) pour profiter
de la grâce qui nous est donnée dans ce Sacrement où le Seigneur se met
entre nos mains.
Autre aspect de la Communion : l’assemblée est essentielle. Mis
à part la Communion portée aux malades qui se fait toujours en lien avec
la communauté locale, l’Eucharistie ne peut être célébrée que dans une
assemblée, en d’autres termes, le Corps du Christ (hostie consacrée) ne
peut être donné que dans le Corps du Christ (Eglise)
La grâce qui est donnée est également double : elle constitue l’église
locale et elle permet à chaque membre de se construire en tant que chrétien.
Le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, aussi appelé confession,
est connu des catholiques. Il est perçu comme un Sacrement désagréable
puisqu’il nous impose de regarder notre vie sans complaisance et de la
raconter à une tierce personne. Double erreur ! Ce sacrement n’est
pas tourné vers le passé mais vers l’avenir : si nous avouons des
péchés avec leurs circonstances et le regret de les avoir commis, Dieu
s’engage à nous rappeler que, si les mêmes circonstances se produisent,
ce péché a été pardonné et que nous avons pris la « ferme résolution
de ne plus recommencer » (Acte de Contrition) nous conférant
ainsi une force qui permet de ne pas retomber dans les mêmes errements.
Quant à la ‘tierce personne’, c’est in personna Christi
c'est-à-dire dans la personne du Christ qu’il intervient. La grâce de
l’Ordination comprend aussi la grâce de l’oubli lors des confessions.
Baptême, Ordination, Communion et Confession sont les quatre Sacrements
auxquels les catholiques participent le plus souvent et même si leur compréhension
n’est pas parfaite, ils en ont une certaine perception. Les trois restants,
Confirmation, Mariage et Sacrement des Malades ont davantage de difficultés
à être connus parce qu’ils sont occultés par des éléments externes.
En premier lieu la Confirmation est mal située par les catholiques. Elle
est présentée quelquefois comme le don de l’Esprit Saint en complément
du Baptême ce qui entraîne une incompréhension, le Baptême ne confère-t-il
pas l’Esprit Saint ? Les liturgies orientales célèbrent en même temps,
quel que soit l’âge, les trois Sacrements Baptême, Confirmation, Communion
manifestant ainsi le lien étroit qui les unit. La liturgie latine a préféré
que la Confirmation soit un lien avec l’église représentée par l’évêque :
« [Les Samaritains] avaient seulement été baptisés au nom
du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean se mirent à leur imposer les mains,
et ils recevaient l'Esprit Saint. » (cf. Actes des Apôtres 8,14-17)
La réception de ce Sacrement permet aux confirmés d’être adultes dans
l’Eglise, porteurs de la Bonne Nouvelle. Trop souvent cette proposition
est inversée et il est demandé à la personne d’être adulte dans la foi
avant d’être confirmé, oubliant ainsi la force de grâce du Sacrement.
Le Mariage est perçu – dans le meilleur des cas – comme un moment indispensable
pour les catholiques qui désirent une vie commune sous le regard de Dieu :
l’homme et la femme s’engagent l’un envers l’autre, c’est leur ‘OUI’
mutuel qui constitue le Sacrement. Mais Dieu n’est pas un simple témoin,
il s’engage lui aussi envers les époux pour être dans leur couple, les
aider à chaque fois qu’ils le demanderont et à leur donner la grâce d’abandonner
leur vie célibataire pour construire un foyer ‘bâti sur le roc’
et passer outre les difficultés.
Le Sacrement des Malades a souffert du nom qu’il portait avant la réforme
liturgique : ‘Extrême-Onction’ ! Le sens même d’extrême
signifiait pour la plupart des gens qu’il fallait vraiment attendre le
dernier moment de la vie pour recevoir de Sacrement, trop souvent le prêtre
est appelé trop tard et fait l’onction sur un mourant, malheureusement
cette conception a la vie dure et persiste encore.. Ce Sacrement est un
don de la grâce de Dieu pour permettre à une personne atteinte d’une maladie
grave de vivre avec cette épreuve et de trouver une dimension nouvelle
où exercer sa foi. Il peut-être reçu autant de fois que nécessaire lorsqu’une
autre maladie apparaît ; ce n’est pas à proprement parler un Sacrement
pour les vieillards encore qu’ils peuvent en tirer un grand profit spirituel
pour vivre la diminution de leurs moyens physiques. Toute personne atteinte
dans l’intégrité de son corps et de sa santé devrait le demander pour
recevoir ce don de grâce si particulier.
Les Sacrements sont pour les vivants ! Ce ne sont que des signes
qui nous sont donnés en attendant que nous soyons dans le Royaume des
Cieux. La grâce qui est donnée par chacun d’entre eux est spécifique à
des moments précis de la vie humaine. Sachons profiter de ces signes qui
manifestent l’amour de Dieu sans s’y habituer de façon qui serait routinière
et spirituellement infructueuse.
« Un Sacrement est un signe efficace de la grâce de
Dieu »
(définition du catéchisme du Concile de Trente)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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22 février 2012
Fort Neuf de Vincennes
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Cheminement
De même que les hébreux libérés de l’esclavage d’Egypte ont eu quarante
ans pour se préparer à l’entrée dans la Terre Promise, nous avons quarante
jours pour nous préparer à cet événement inouï : la Résurrection
du Fils de Dieu, premier-né d’entre les morts. Dans les deux cas, il s’agit
d’une purification des habitudes et de la foi.
Les hébreux ont cru devoir sculpter une idole, un veau en or, pour représenter
Dieu comme ils avaient vu faire en Egypte où des dieux innombrables étaient
statufiés ; ils avaient besoin d’un laps de temps pour changer de
mentalité et pour comprendre que Dieu ne peut être représenté par un objet,
fut-il en matière précieuse. La pédagogie de Dieu les a nourris avec la
manne et abreuvés avec des sources vives sur le long chemin entre l’esclavage
et la liberté du peuple de Dieu.
Les chrétiens profitent de ce temps spirituel pour détruire les idoles
qu’ils se sont confectionnées parce qu’ils ont vu, et quelquefois admiré
ou envié, leurs contemporains glorifiant de faux dieux. La pédagogie de
Dieu, Père, Fils et Esprit nourrit les chrétiens et les abreuve par le
Sacrement du Corps et du Sang du Christ sur le long chemin qui mène à
la sainteté.
Les hébreux récriminaient contre Moïse et contre Dieu parce qu’ils regrettaient
le confort qu’ils avaient en Egypte malgré l’esclavage, ils ne voyaient
pas l’intérêt immédiat de cette transhumance qui ne finissait pas ;
il a fallu toute une génération pour que le Peuple de Dieu puisse être
prêt à entrer dans cette Terre promise à Abraham où ‘ruisselait le
lait et le miel’.
Les chrétiens placent quelquefois leur foi au second rang parce qu’ils
n’en voient pas l’intérêt dans le monde contemporain : c’est du domaine
privé, comme dit l’évangile ils ‘prient dans le secret’ mais, contrairement
à l’exhortation de saint Paul, ils ‘laissent sans effet la grâce reçue
de Dieu’. La prière dans le secret est un ressourcement pour aller
vers l’autre et non un moment égoïste d’intimité avec le Père.
Pour être au milieu de son peuple, Dieu a fait construire la ‘Tente
de la Rencontre’ pour être sous la tente comme les hébreux :
Il n’était plus au loin sur la montagne mais tout proche, au centre du
campement des hébreux.
Pour être au milieu des hommes, le Père a envoyé le Fils, né d’une femme
« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! »
(Jean 1,14) Il n’est plus au loin dans un Temple mais au cœur même de
l’humanité.
Nous avons ces quarante jours de Carême pour nous convertir afin d’accueillir
avec un cœur nouveau la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Fils, nouvelle
promesse faite à tous les hommes de nous donner l’entrée au Royaume.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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13 février 2013
Secteur Vermandois
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Dans le secret
Jésus remarque ces personnes qui agissent ostensiblement afin
que chacun sache qu'ils respectent scrupuleusement les prescriptions données
par Dieu à Moïse et aux prophètes. En disant qu'ils
« ont touché leur récompense »
Jésus souligne qu'ils ne font cela que par forfanterie, pour une
gloriole fugace et strictement humaine ; ils n'attendent rien de
Dieu et ils sont satisfaits de l'admiration de leurs contemporains.
En s'adressant à ses disciples, Jésus les invite à
se mettre en face du Père et de rechercher - non pas une célébrité
temporelle - mais une réelle relation d'amour avec le Père.
Il ne s'agit donc pas tant de se cacher aux yeux des autres que de le
faire simplement sans esprit de récompense : « que
ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. »
Dans ces exercices de piété, aumône, prière,
jeûne, Dieu demande à ce que l'homme ne soit pas humilié,
l'aumône doit être faite par amour du prochain et non pas
par condescendance ni exigence : ce qui est donné est donné,
le donateur n'a plus de ‘droit de regard' sur ce qui va être
fait avec ce qu'il a offert sinon ce n'est plus un don. La prière
que Jésus apprend à ses disciples est de retrouver leur
dignité en appelant Dieu ‘Père' et en reconnaissant
dans le prochain un frère en disant 'Notre Père'.
Le jeûne qui plaît à Dieu est une action envers l'autre
qui peut éventuellement entraîner une privation pour celui
qui effectue ce geste : « Est-ce là le jeûne
qui me plaît, le jour où l'homme se mortifie ? Courber
la tête comme un jonc, se faire une couche de sac et de cendre,
est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour agréable
au Seigneur ? N'est-ce pas plutôt ceci, le jeûne que
je préfère: défaire les chaînes injustes, délier
les liens du joug; renvoyer libres les opprimés, et briser tous
les jougs ? N'est-ce pas partager ton pain avec l'affamé,
héberger chez toi les pauvres sans abri, si tu vois un homme nu,
le vêtir, ne pas te dérober devant celui qui est ta propre
chair ? » (Isaïe 58,5-7) ce qui est repris dans
la description du 'Jugement dernier' (cf. Matthieu 25,31-46)
Il est bon d'admirer les personnes dont les actions retentissantes font
le bien de leurs contemporains, mais il ne faut pas être obnubilés
par elles au point d'oublier de rendre grâces à Dieu pour
tous les anonymes qui - dans le secret - font bien plus que ces quelques
personnes mises en exergue.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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5 mars 2014
Secteur Vermandois
n° 733
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Pour vivre l'Eucharistie pendant le Carême
« Pour l'usage, nos Pères ont justement et sagement distingué
trois manières de recevoir ce saint sacrement. Ils enseignent que les
uns ne le reçoivent que sacramentellement ce sont les pécheurs. D'autres
ne le reçoivent que spirituellement, ce sont ceux qui, mangeant en désir
le pain céleste qui leur est offert avec cette "foi" vive qui
opère par la charité" [Galates 5,6], en ressentent le fruit et l'utilité.
D'autres encore le reçoivent à la fois sacramentellement et spirituellement,
ce sont ceux « qui s'éprouvent et se préparent de telle sorte que,
vêtus de la robe nuptiale [Matthieu 22,11sv.), ils s'approchent de cette
table divine » (Concile de Trente 13ème session – 11 octobre
1551 – Décret sur la très sainte Eucharistie chap. 8)
Dans le voyage vers le cœur de l’Eucharistie que nous propose ce Carême
2014, il est essentiel de reconsidérer notre façon de communier et cette
citation du Concile de Trente nous en donne quelques pistes.
Lorsque, le dimanche, nos distractions, nos préoccupations, nos péchés
nous entraînent à entrer dans la procession de communion de façon quasi-automatique,
nous ne communions que sacramentellement, c'est-à-dire que nous
avons le signe de notre Salut mais notre esprit est ailleurs. C’est
sans doute e cas le plus fréquent ; notre foi nous enseigne qu’il
est important même dans ces conditions de recevoir le Corps du Christ :
la grâce du Sacrement est efficace par elle-même et elle agit sans que
nous en ayons conscience. Cette grâce nous permet d’avancer vers le cœur
de l’Eucharistie bien que nous ne le percevions encore qu’imparfaitement.
Lorsque nous sommes empêchés de participer à la messe dominicale par
la maladie, la distance, des occupations légitimes, l’absence de prêtres,
nous pouvons prendre un temps de méditation pour exacerber notre désir
de recevoir la communion. Nous recevons alors la grâce spirituellement.
Lors des assemblées dominicales en absence de prêtre, il n’est pas nécessaire
de recevoir une hostie consacrée car notre participation au sacrifice
du Christ n’est pas matérielle mais elle est tout aussi réelle. L’aspiration
à vivre pleinement une messe nous permet d’avancer vers le cœur de l’Eucharistie.
Lorsque nous sommes saisis par l’Esprit Saint et que nous suivons attentivement
le crescendo de la célébration Eucharistique : pardon des péchés
véniels, enseignement de Dieu par sa Parole, actualisation de la Cène,
nous sommes parmi les Apôtres, comme eux nous recevons de la main du Seigneur
son Corps et, par la grâce, nous sommes rendus forts, prêts à être envoyés
en mission pour annoncer le salut à tous les hommes obéissant ainsi aux
consignes du Christ : « Partez ; voici, je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups. » (Luc 10,3) et, après
sa Résurrection – c'est-à-dire aujourd’hui – : « Allez, faites
de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous
ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin
du monde. » (Matthieu 28,19-20)
En conclusion relisons la catéchèse du pape François sur l’Eucharistie :
« L’Eucharistie constitue le sommet de l’action de salut de Dieu
: le Seigneur Jésus, se faisant pain rompu pour nous, déverse en effet
sur nous toute sa miséricorde et son amour, de manière à renouveler notre
cœur, notre existence et notre façon de nous mettre en relation avec Lui
et avec nos frères. C’est pourquoi communément, quand on s’approche de
ce sacrement, on dit « recevoir la communion », « faire la communion »
: cela signifie que dans la puissance du Saint-Esprit, la participation
à la table eucharistique nous configure de manière unique et profonde
au Christ, en nous faisant goûter dès à présent la pleine communion avec
le Père » (audience du 5 février 2014)
Abbé JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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5 mars 2014
Secteur Vermandois
n° 734
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Carême et liturgie
Un participant peu attentif ou occasionnel ne verrait pas les différences
entre les célébrations lors des différents temps liturgiques de l’Eglise ;
elles paraissent minimes mais pourtant elles sont chargées d’un sens profond
quelquefois oublié. Au moment d’entrer en Carême, il n’est peut-être pas
inutile de les rappeler
En premier lieu la couleur liturgique est le changement le plus visible
mais peu de personnes, même parmi celles qui pratiquent régulièrement,
se posent la question du sens de ces variations de couleur… Quatre principales
sont utilisées au long de l’année liturgique : Vert, Blanc, Rouge
et Violet, quatre autres sont plus rares Rose (3ème dimanche
de l’Avent et 4ème dimanche de Carême) Bleu (fêtes de la Vierge
Marie) Noir (deuils) et Doré (à la place du blanc pour les solennités)
- Le Vert, couleur de l’espérance, est la couleur du ‘Temps
Ordinaire’. Les pays anglo-saxons préfèrent parler de ‘Temps
de l’Eglise’. C’est la période où l’évangélisation suit son cours
de façon habituelle, le chrétien vit sa foi comme un élément constitutif
de son existence, naturellement
- Le Blanc, couleur de fête dans nos pays, est quelquefois remplacé
par le jaune dans les endroits où le blanc est signe de deuil. Il est
utilisé pour les fêtes importantes : Temps de Noël et Temps de
Pâques, mais aussi fêtes des saints, mariages. Le chrétien vit sa foi
en mémoire d’un événement important
- Le Rouge, couleur du feu et du sang, est le signe de l’Esprit
Saint et des martyrs. C’est pourquoi il est choisi pour souligner la
Passion du Christ, la Pentecôte, les fêtes de martyrs mais aussi les
Sacrements de Baptême, de Confirmation et Ordination où l’onction par
le Saint Chrême marque l’effusion de l’Esprit Saint. Le chrétien vit
sa foi en recevant l’Esprit qui guide sa vie
- Le Violet, couleur de l’attente, sera revêtu dans l’attente
des grandes fêtes chrétiennes : l’Avent où l’Eglise attend l’Incarnation
du Seigneur ; le Carême où l’Eglise attend la Résurrection d’entre
les morts. Il est aussi revêtu par l’officiant lors des célébrations
d’obsèques (de préférence au Noir, signe de deuil) dans l’attente
de notre propre résurrection, de l’Onction des malades dans l’espoir
de la guérison et dans le Sacrement du Pardon. Le chrétien vit sa foi
en anticipant la venue du Royaume
A côté de cette ‘visibilité’ d’autres éléments de la célébration
eucharistique vont être modifiés :
- Le ‘Gloire à Dieu’ n’est pas chanté dans le Temps de l’Avent
ni le Temps du Carême. Le chrétien attend la révélation de la Nativité
et de la Résurrection pour montrer sa joie et manifester la Gloire de
Dieu dans sa vie
- L’‘Alléluia’ qui est un mot hébreu signifiant ‘Vive Dieu’
est remplacé pendant le Temps du Carême par une autre acclamation de
l’Evangile pour qu’il éclate à nouveau au soir de la Vigile Pascale.
Le chrétien vit sa foi en proclamant que Jésus, le Fils de Dieu, est
vivant
Ainsi ces variations liturgiques rappellent aux chrétiens de vivre leur
foi dans la méditation de ces temps particuliers. La pédagogie de l’Eglise
rejoint la pédagogie de Dieu qui a préparé l’humanité pendant des siècles
à la totalité de la Révélation
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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18 février 2015
n°804
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Mais toi…
Par trois exemples – l’aumône, la prière et le jeûne – Jésus montre à
ses disciples que la relation à Dieu n’est pas une représentation publique
que nous pourrions exhiber vis-à-vis des autres hommes pour être valorisés
à leurs yeux. La relation à Dieu doit être intime, ‘dans le secret’,
car c’est de cette façon qu’elle peut être vraie.
L’aumône ne saurait être que financière, le jugement dernier (cf. Matthieu
25) indique que le souci de l’autre est premier ; si je veux discerner
ce dont mon prochain a besoin afin de le secourir efficacement dans ce
qui lui manque, je ne peux le faire que dans un esprit de prière et non
pas avec un esprit calculateur. Je pourrai alors entendre le Christ dire :
« chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de
mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40)
Le jeûne ne saurait être une démarche qui avilit ou qui humilie l’homme,
image de Dieu : « Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites
aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix. Est-ce là
le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il
de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ?
Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le
jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes
injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés,
briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec
celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui
que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? »
(Isaïe 58,4b-7)
La prière ne saurait être une succession de paroles apprises et récitées
sans penser aux mots qui sont utilisés ; elle est une ouverture du
cœur et de l’esprit pour dialoguer avec le Père dans l’Esprit par l’intercession
du Fils. Quel dialogue pourrait exister si je parle tout le temps sans
laisser un peu de silence pour entendre la réponse à mes questions ?
Configurés au Christ par mon Baptême je dois avoir la même attitude de
prière que lui : « non pas ce que moi, je veux, mais ce que
toi, tu veux ! » (Marc 14,36)
Ainsi avec ces trois exemples, le christ montre à ces disciples ce que
le monde fait en succombant aux tentations humaines de gloriole et d’admiration,
mais il nous dit qu’il ne doit pas en être ainsi pour celui qui veut suivre
le chemin qui mène à Dieu. Cette expression « Mais toi… »
doit changer mon regard pour me permettre d’avoir une relation au Père
qui soit vraie, sincère et désintéressée.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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10 février 2016
n°859
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L’esprit du Carême
Quel meilleur temps liturgique pourrions-nous envisager pour relancer
notre cœur dans l’année jubilaire de la Miséricorde proposée par le pape
François ? Elle prend dans cette période tout son sens : la
réflexion menée pour ‘monter’ jusqu’à Pâques est toute entière
sous-tendue par la miséricorde du Père qui « a tellement aimé
le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3,16) par l’amour
du Fils qui « ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait
à Dieu […] devenant obéissant jusqu'à la mort » (Philippiens
2,5.8) et par le don de l’Esprit Saint qui « distribue ses dons,
comme il le veut, à chacun en particulier. » (1Corinthiens 12,11)
Les quarante jours de Carême veulent refléter les quarante jours que
Jésus a passés au désert pour se préparer à la mission que le Père lui
a confiée. Un temps de pleine communion entre le Père et le Fils dans
l’Esprit. Pour nous, ce temps liturgique est une préparation à l’événement
source de notre Salut : la mort de l’homme ancien, l’Adam et l’Eve
désobéissants (cf. Genèse 3) par la mort de Jésus en Croix et la naissance
de l’homme nouveau, l’homme et la femme créés à l’image de Dieu (cf. Genèse
1,27) par la résurrection du Fils, « premier-né d’entre les morts »
(Colossiens 1,18) Un temps où nous allons rechercher plus intensément
que d’habitude cette communion avec le Père et le Fils dans l’Esprit.
Jésus donne à ses disciples des pistes pour que cette recherche soit
fructueuse. Trois d’entre elles sont soulignées dans l’évangile de ce
jour : l’aumône, la prière et le jeûne. Jésus ajoute une condition
à ces trois voies vers la communion, la gratuité : l’aumône doit
être discrète, la prière doit être personnelle et le jeûne doit être secret.
Toute personne qui entourerait ces gestes d’une grande publicité manquerait
son objectif de faire la volonté de Dieu ; en montrant ostensiblement
ses œuvres personnelles, une telle personne s’exhiberait elle-même, mais
elle défigurerait l’action de Dieu.
Mais il ne faudrait pas que ces conseils de discrétion nous servent d’excuses
pour ne rien faire du tout, ni aumône, ni prière, ni jeûne. Parallèlement
à nos actions menées dans l’intimité avec le Père, c’est en communauté
chrétienne que ces actions doivent être montrées à nos contemporains :
une collecte financière aidera telle ou telle population moins favorisée ;
des prières communes montreront la foi et la vitalité du message de l’Evangile ;
des soirées de jeûne aboutissant à un partage avec ceux qui ont faim seront
témoins de l’amour de Dieu pour les pauvres et les petits. En tout cela
nous serons « les ambassadeurs du Christ » (2Corinthiens
5,20) c'est-à-dire ceux qui le rendent présent au monde d’aujourd’hui.
Ces deux attitudes, apparemment opposées, se répondent l’une à l’autre :
dans le secret de la solitude, je suis charitable, je prie et je jeûne ;
en communauté, dans l’Eglise, et j’agis publiquement en tant que membre
du Corps du Christ : « le Verbe de Dieu a voulu se servir
de notre nature pour racheter les hommes par ses souffrances et ses tourments,
il se sert de même de son Eglise au cours des siècles pour perpétuer l'œuvre
commencée » (Pie XII Mystici Corporis Christi)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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1er mars 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°925
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‘Mardi gras’ et Mercredi des Cendres
La religion chrétienne – et en particulier le catholicisme – a tellement
marqué notre société qu’elle subsiste dans les esprits sous des formes
qui semblent anodines :
- Noël, malgré l’interdiction des crèches ‘publiques’, reste
un temps de paix et de joie dans l’ensemble du monde et le 2 février
les crêpes, symboles du « soleil levant qui vient nous visiter »,
« lumière qui se révèle aux nations » (cf. Luc 1,76
& 2,32), sont au menu ;
- Pâques, l’Ascension et la Pentecôte, même si dans la perception générale
ce ne sont que des Week-End prolongés, rythment l’année civile ;
- Le 1er novembre demeure un jour où nos pensées vont vers
ceux qui nous ont précédés et qui, au moins de cette façon, sont toujours
avec nous.
L’exemple du ‘mardi gras’ est intéressant. A l’origine
les chrétiens se préparaient à vivre un temps de jeûne et d’abstinence
de quarante jours et ils profitaient de ce dernier jour avant le début
du Carême en prenant des repas aussi somptueux que possible. C’était
aussi fin débridée du carnaval. La société, y compris les chrétiens, n’a
retenu que l’aspect déguisement et festivités occultant ainsi le sens
profond de la préparation au jour de pénitence du Mercredi des Cendres.
Même si toutes les fêtes chrétiennes semblent avoir perdu le sens que
leur donne la foi, elles restent présentes dans la mémoire collective ;
les prophéties de l’Ancien Testament étaient connues depuis longtemps
mais elles n’ont eu leur pleine signification que lors de la venue du
Christ. De même ces fêtes connues ainsi célébrées de façon laïque auront
pour tous les hommes leur pleine révélation lors de la venue du Fils dans
la gloire.
Quant à nous, dans notre façon de vivre intensément ces différents moments
liturgiques nous sommes les intendants fidèles tant vantés par le Seigneur.
Pendant la célébration de l’imposition des Cendres, le Christ me dit :
« Convertis-toi et crois à l’Evangile ! » ce n’est
pas une simple formule, c’est le signe qu’il me donne sa force pour me
convertir et croire. Ainsi, il ne faut pas choisir des ‘efforts de
Carême’ mais laisser le Christ me désigner les actions qui me seront
bénéfiques et que je pourrais mettre en œuvre, non pas sans difficultés,
mais par la grâce.
Comme le prophète Joël nous entendons dire : « Où donc est
leur Dieu ? » (2,17) Nous répondons : ‘Dieu est
dans la force qui me permet de faire ces œuvres que vous voyez’ car
« C’est le Christ qui vit en moi : » (Galates 2,20)
encore faut-il qu’il y ait des œuvres !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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14 février 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°993
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Toi !
Habituellement, lorsque Jésus s’adresse à ses disciples, il leur parle
collectivement comme au début du passage d’évangile proposé pour ce jour :
« Ce que vous faites pour devenir des justes… » (v.6,1)
Ici, il commence par exposer des situations où des hommes veulent donner
des leçons aux autres en se mettant en avant par forfanterie, pour être
vantés dans leur façon de pratiquer ce que Dieu demande. L’admiration
de leurs contemporains sera leur seule récompense avertit Jésus.
Après chacun des trois exemples qu’il donne, Jésus change de ton et débute
ses phrases par l’apostrophe : « Mais toi,… » En
commençant ainsi, il montre à ses disciples qu’il ne leur donne pas un
enseignement mais que les attitudes qu’il indique sont dirigées vers chacun
d’entre eux non plus de façon collective mais que tous sont visés individuellement.
Le Fils dirige l’homme vers le Père de façon personnelle. Il fait des
commandements une question de conscience. L’attitude du croyant n’est
plus une question d’obligation à une Loi étrangère à l’homme, mais par
grâce elle devient une réponse d’amour !
Les destinataires de ces exhortations sont bien au-delà des disciples
présents ce jour-là. A travers eux, Jésus parle au cœur de tous ceux qui
le reconnaitront comme le Fils venu pour donner l’Esprit de discernement
à l’humanité et la remettre ainsi en communion avec le Père.
La personnification de ce message dépasse largement les trois exemples
donnés par le Christ, la Parole de Dieu a été donnée pour tous les croyants,
mais elle m’est adressée tout particulièrement à moi personnellement !
A côté de la lecture de l’Eglise qui affirme la foi, il y a ma méditation
propre de ces textes dans lesquels Dieu me parle aujourd’hui, il me dit :
‘Mais toi, quand tu lis ma parole, comprends-la et mets-la en pratique
à ton niveau.’
Jésus ne condamne pas ce qui est fait en public, l’aumône, la prière
et le jeûne, dans la mesure où c’est fait avec sincérité et non pas par
un exhibitionnisme dans le seul but est de savourer l’admiration provoquée.
Il demande à ses disciples de toutes les époques d’être vrais dans leur
façon de vivre l’Evangile. Mais il serait facile de se retrancher derrière
cette péricope pour ne rien faire que ce soit en public ou dans le secret.
Au lieu de juger les personnes dont je trouve la piété trop ostentatoire,
je dois demander à l’Esprit Saint le discernement de mes propres actes
et sur ma manière de témoigner de l’amour de Dieu…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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3 mars 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1065
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Le moment favorable
Saint Paul demande à ses correspondants : « Laissez-vous
réconcilier avec Dieu » cette expression semble dénoter une certaine
réticence de la part des Corinthiens, mais aussi sûrement de nous-mêmes.
En effet pour se réconcilier, il faut que les deux parties soient sur
la même longueur d’onde. Le pardon de Dieu-le-Père est toujours offert
à celui qui le désire, mais le désirons-nous vraiment ? Nous savons
pertinemment que si nous acceptons ce pardon, notre vie va changer et
cela nous inquiète au point d’hésiter à le recevoir. Le pardon est là,
mais il n’y a pas de réconciliation tant que je la refuse.
Pour insister sur cette dimension, saint Paul ajoute de « ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. » Cette grâce qui nous a été faite par le sacrifice
de Dieu-le-Fils qui est venu parmi nous pour que nous profitions de la
‘justice’ de Dieu, c'est-à-dire de la Sainte Trinité qui rend juste
et non pas celle qui prononcerait un jugement. C’est cette même grâce
qui donne la force de changer de vie, de se convertir et d’être à l’écoute
de la volonté de Dieu, ici et maintenant.
Ainsi, nous devenons des ‘ambassadeurs du
Christ’ auprès de nos frères et sœurs et des ‘coopérateurs de Dieu’
dans l’annonce de la Bonne Nouvelle, non pas par nos propres forces mais
par l’action de l’Esprit Saint qui nous est donnée par notre acceptation
de réconciliation.
Saint Paul conclut ce petit paragraphe en écrivant
que c’est « maintenant le moment favorable » c'est-à-dire
depuis que le Christ est venu ‘accomplir les Ecritures’ (cf. Matthieu
5,17). Ce qu’il affirme aux Corinthiens, il nous le fait connaître aussi
à nous, aujourd’hui : nous sommes dans ce temps favorable.
Que l’Eglise ait choisi de mettre ce texte,
avec ses expressions qui interpellent les croyants, pour ouvrir le temps
du Carême montre l’actualité de cette lettre ; elle réveille en nous
le désir de cette réconciliation et de recevoir la grâce qui l’accompagne.
Elle nous demande aussi de passer du simple désir à la réalisation. Partout
où nous sommes, des célébrations pénitentielles sont organisées, et, en
dehors de ces temps privilégiés, des prêtres sont toujours à notre disposition
pour vivre ensemble le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence par
lequel nous recevons cette « grâce qui ne reste pas sans effets »
Rendu fort de l’exemple de saint Paul, je peux
écrire :
« Frères, nous sommes les ambassadeurs
du Christ, et par nous c’est Dieu lui- même qui lance un appel : nous
le demandons au nom du Christ, laissez- vous réconcilier avec Dieu. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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26 février 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1132
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Continuité
Cette année, nous lisons l’évangile de saint Matthieu (année liturgique
‘A’) et le hasard du calendrier conjugué au calcul de la date de Pâques
fait que le texte proposé pour le Mercredi des Cendres est exactement
la suite des lectures d’évangile de ces derniers dimanches. Les conseils
que Jésus donne à ses disciples viennent compléter les explications qui
précèdent sur l’esprit de la Loi et son l’application.
L’articulation entre le commentaire de la Loi et les préceptes sur l’attitude
du disciple par rapport à l’aumône, le jeûne et la prière se fait par
ce commandement que le Christ donne à ceux qui veulent le suivre :
« Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ! »
(Matthieu 5,48) La suite du discours concerne donc une mise en œuvre de
cette perfection : il s’agit que nos actions soient tournées vers
Dieu et non pas dans l’espoir d’une récompense de reconnaissance sociale
immédiate.
Le Fils éternel lui-même se met à l’écart pour prier son Père :
« Quand il eut renvoyées les foules, il gravit la montagne, à
l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. » (Matthieu
14,23) Son exemple montre que la prière ne réside pas dans des paroles
mais dans une profonde intimité avec le Père. Le fruit de cette communion
est la perfection : « L’Esprit Saint vient au secours de
notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit
lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. »
(Romain 8,26)
Si cette intimité avec le Père est évidente pour la prière, elle ne l’est
pas moins pour le jeûne et l’aumône. Le jeûne ne réside pas uniquement
dans la privation de nourriture mais aussi dans la mise en œuvre de la
volonté de Dieu : « Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci :
faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre
la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? » (Isaïe
28,6) ; quant à la charité, elle doit être un don de soi et un partage
de nos pauvretés : « Elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
(Marc 12,44)
En ce début de Carême, notre front va être marqué ‘une croix avec de
la cendre. Nous arborons ce signe avec fierté, il montre notre désir de
mieux vivre de l’Evangile pour être « Parfaits comme le Père céleste
est parfait ». L’hypocrisie guette l’homme si sa vie et ses relations
à ses frères ne correspondent pas à ce signe extérieur, il faut rester
attentif t cela ne peut se faire qu’avec l’aide de l’Esprit Saint :
« Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme
un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec la force
de la foi. » (1Pierre 5,8-9a)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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17 février 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1200
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Oui, je connais mon péché !
Lorsque nous disons au début de la messe : « Je confesse
à Dieu… », Nous faisons le même aveu que celui de cet auteur
du Psaume 50(51) Mais connaître son péché, ce n’est pas forcément faire
quoi que ce soit pour le regretter ou chercher à l’éviter. Quelque fois
au contraire, le pécheur se satisfait dans cette situation considérant
que cela fait partie de sa personnalité voire même en rejetant la faute
sur Dieu ou sur ses parents ; je suis construit ainsi… Dieu m’aime
tel que je suis... Ce raisonnement spécieux tient plus du sophisme que
de la réalité.
En effet, reconnaître son péché, c’est constater que je vais volontairement
contre l’amour de Dieu qui me propose le mieux pour moi car le péché est
un acte (pensée – parole – omission) conscient qui entraine un refus de
la communion avec mon Créateur. Le Seigneur ne se sépare jamais de moi,
je suis entièrement responsable de cette rupture.
Je pourrai lire, réciter, chanter cent ou mille fois le Psaume 50(51)
si le cœur et l’attention n’y est pas je serai comme les hypocrites que
sont dénoncés par le Christ dans l’Evangile : « s’il me manque
l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. »
(1Corinthiens 13,1b).
- Depuis la création Dieu révèle aux hommes l’essence de sa relation
avec nous : son amour de l’humanité. Cela se traduit dans la Bible
par un langage d’alliance :
- Dieu fait alliance avec l’homme et la femme en leur confiant la terre
et tout ce qu’elle contient (cf. Genèse 1,28-29)
- Dieu donne un signe à Noé « Je mets mon arc au milieu
des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. »
(Genèse 9,13)
- Dieu s’engage avec Abraham : « Moi, voici l’alliance
que je fais avec toi : tu deviendras le père d’une multitude de
nations. » (Genèse 17,9)
- Avec le peuple sorti d’Egypte « Moïse prit le sang, en aspergea
le peuple, et dit : ‘Voici le sang de l’Alliance que, sur la base
de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous.’ »
(Exode 24,8)
- Souvent rappelée et actualisée par la voix des prophètes par ex. :
« Moi, je rétablirai mon alliance avec toi. Alors tu sauras
que Je suis le Seigneur. » (Ezéchiel 16,62)
- Enfin conclue de façon perpétuelle par le Fils : « Et
pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette
coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. »
(Luc 22,20)
Voyant cette Alliance d’amour que le Père conclut par le Sang du Fils,
comment pouvons encore refuser de suivre le chemin que l’Esprit Saint
nous indique ? L’Eglise nous a donné une prière pour en faire une
règle de vie : « Mon Dieu, j'ai le très grand regret de vous
avoir offensé car vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que
le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution avec le secours de
votre sainte grâce de ne plus vous offenser et de faire pénitence. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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2 mars 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1261
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Laissez-vous réconcilier avec Dieu !
Aujourd'hui encore, nous pourrions laisser ce cri jaillir de notre cœur
vis-à-vis de nos contemporains : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu
! » Les personnes qui nous entourent, y compris les chrétiens, n'ont
pas cette confiance en Dieu à laquelle nous exhorte saint Paul : le Père
éternel a accepté la vie de son propre Fils en sacrifice propitiatoire
pour le salut de l’humanité et la restaurer la communion parfaite dans
laquelle il a voulu que l’homme soit créés.
Le pardon de Dieu nous n’est acquis que par les mérites de Jésus Christ
dès l’instant même où nous péchons ; mais pour se réconcilier il faut
être deux, celui qui pardonne et le fautif qui accepte le pardon de l'offensé.
Or, bien souvent, les chrétiens pensent que leurs péchés sont bien trop
peu importants pour nécessiter une démarche spécifique, voire même qu'ils
ne sont pas réellement des péchés.
Le péché est une pensée, une parole, un acte ou une omission volontaire
et circonstancié qui nous sépare de Dieu. Combien de fois dans une journée
faisons-nous de tels péchés ?
Volontaire : un péché ne peut pas être un accident,
l'être humain est responsable de ses actes, s'il n'y a pas de volonté,
il ne peut pas y avoir de péché ; mais l'accident peut être le résultat
non prévu d'un acte responsable, d'où l'importance de peser ce que nous
faisons avec l'aide de la prière.
Circonstancié : ce qui peut être un péché dans certaines
cas peut s'avérer être bon dans d'autres circonstances, c'est pourquoi
lorsque je vis le Sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation, il
est nécessaire de préciser l'environnement des péchés que je présente
devant l'amour de Dieu. Ainsi, si des circonstances similaires se présentent
à nouveau, j'aurais la force de l'Esprit pour résister et ne pas réitérer
ce péché.
Le meilleur examen de conscience qui puisse être fait est de se poser
la question : « Qu'est-ce que je voudrais que Dieu ne sache pas ? »
car c'est justement cela que je dois lui confier.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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14 février 2024
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n°1368
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Intimité
« Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent
l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1Samuel 16,7)
La dévotion personnelle ne saurait reposer sur des actions ostentatoires
effectuées devant un public le plus nombreux possible, celles-ci sont
faites uniquement afin que celui qui les pratique en tire une gloriole
passagère, « ce sera leur récompense » dit Jésus. Même
si ces actions, aumônes, prières et jeûne, sont faites dans le souci de
vivre selon la Loi de Dieu, elles sont entachées par la satisfaction produite
par l’admiration des témoins de telles actions. Aux yeux du Christ, les
deux petites pièces de monnaie déposées discrètement par la pauvre veuve
ne valent-elles pas beaucoup plus que les grosses sommes prises sur l’opulence
des notables ? (Cf. Marc 12,41-44)
Dans les exemples choisis par Jésus, il ne s’agit pas tant de se cacher
que de montrer que la foi permet de vivre ces actions dans la joie et
la liberté : ce n’est pas par une obligation extérieure mais parce
que la Loi a été acceptée et intégrée dans toute la vie. Pour que ce soit
complet, il est nécessaire de vivre des temps d’aumônes, de prière et
de jeûne dans une relation particulière avec Dieu. Le Fils lui-même se
met à l’écart pour prier dans l’intimité du Père.
C’est avec beaucoup de tendresse que le Christ s’adresse à ses Apôtres.
L’expression qu'il utilise : « Mais toi, » est dite
comme à un ami. Ces deux mots signifient que son interlocuteur vaut bien
mieux que ces hypocrites qui se pavanent sur les places pour bénéficier
d’une admiration passagère qui est tout aussi superficielle que le spectacle
outrancier qui l’a provoquée.
L’enseignement du Christ est avant tout tourné vers la façon de vivre
la relation au Père en se détachant de tout ce qui encombre afin de rester
dans l’intimité, dans le secret de la pièce la plus retirée de la maison.
Seul à seul, face à face avec Dieu. Que ce soit l’aumône, la prière ou
le jeûne cela doit être vécu non pas pour l’action elle-même mais avec
l’Esprit promis par le Christ.
L’aumône n’est pas une question d’argent : chacun donne ce qu’il
possède dans un esprit de partage : « L’homme les observait,
s’attendant à recevoir quelque chose de leur part. Pierre déclara :
« De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai,
je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et
marche. » (Actes 3,5-6) La prière est fonction de notre culture
et de notre éducation ; pour certains la musique, en particulier
le chant est source de relation à Dieu, pour d’autres ce sera la danse
ou la peinture, pour la plupart la prière se situera plutôt dans la parole.
Le jeûne peut aussi prendre plusieurs formes que la diminution de nourriture,
cela peut être une diminution d’autres éléments qui tiendraient plus à
cœur à celui qui veut jeûner que les aliments, les écrans par exemple.
Ces exhortations ne sont pas propres au Mercredi
des Cendres ni même au Carême, ce sont des indications pour toute la vie
chrétienne. Vivre ces instants dans l’intimité de Dieu permet l’application
directe de l’Evangile : « À ceci, tous reconnaîtront que
vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les
autres. » (Jean 13,35)
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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