5ème dimanche de Carême - Année B

Jérémie 31,31-34 - Psaume 50 - Hébreux 5,7-9 - Jean 12,20-33

1

Forces Armées de Guyane

6 avril 2003

Les grecs

2

Brigade Franco-Allemande

25 mars 2009

Philippe de Bethsaïde

3

Fort Neuf de Vincennes

25 mars 2012

Voir Jésus

4

Secteur Vermandois

22 mars 2015

Tous me connaîtront

5

Athies & Nesle

18 mars 2018

Miserere (Psaume 50[51])

6

21 mars 2021

Philippe de Brthsaïde

7

Maison Marie-Thérèse

17 mars 2024

Nous sommes des "Philippe"

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6 avril 2003

Forces Armées de Guyane

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Les grecs

Les juifs de la diaspora sont ceux qui ne sont déjà plus dans la Palestine à l’époque de Jésus, mais disséminés tout autour du bassin méditerranéen. Ils ont reçu le nom générique de ‘grecs’ en raison de la langue couramment parlée dans cette région. Ils sont juifs de naissance, descendants d’Abraham ou convertis et ils viennent régulièrement en pèlerinage à Jérusalem, principalement pour fêter la Pâque.

Ce sont donc ces personnes qui entendent parler de Jésus dans la rumeur publique et ils demandent à Philippe de voir cet homme dont la réputation fait l’objet de toutes les conversations. Sans doute Philippe qui a un nom grec parle-t-il cette langue et c’est pourquoi ils s’adressent à lui, mais l’essentiel est qu’ils veuillent rencontrer cet homme qui est décrit comme exceptionnel.

Le premier mouvement est une curiosité, ils veulent voir ce thaumaturge vers qui les malades se précipitent, ce prédicateur qui attire des foules et elles le suivent dans les endroits déserts sans même se soucier d’avoir à manger. Cet homme est un monument qu’il faut visiter pendant le séjour à Jérusalem.

Le second mouvement est sans doute plus profond puisqu’il s’agit d’une adhésion le début des Actes des Apôtres nous montre que l’importance numérique de la communauté chrétienne de langue grecque est telle qu’elle oblige les Apôtres à désigner sept d’entre eux pour servir à la distribution de nourriture et à la prédication à ces personnes qui ne parlent pas l’araméen.

Il en est de même aujourd’hui

Lorsque nous sommes connus comme chrétiens, disciples du Christ Jésus, de nombreuses personnes nous demandent qui il est pour que nous croyons en lui. Souvent la question est plus une surprise qu’une véritable question : comment un homme, une femme, sensé peut-il adhérer à de telles choses au XXIème siècle ? Si nous ne nous sentons pas assez forts pour répondre à cet étonnement, nous pouvons toujours faire comme Philippe : aller chercher un autre chrétien pour mener ces personnes vers le Christ et satisfaire leur curiosité.

Le second mouvement est sans doute plus difficile à saisir puisqu’il s’agit de conversion du cœur et quelque soit la qualité de nos discours, c’est avant tout une relation personnelle de l’individu avec Dieu, Père, Fils et Esprit, le témoignage de notre vie de chrétien fournira la matière à réflexion pour les curieux qui veulent découvrir le Christ.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées de Guyane

25 mars 2009

Brigade Franco-Allemande

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Philippe de Bethsaïde

Saint Jean précise que l’Apôtre Philippe est de Bethsaïde sur la rive Nord du lac de Tibériade et où les habitants parlaient le grec ; c’est pour cela que les Grecs venus en pèlerinage pour la Pâque à Jérusalem s’adressent à lui.

Or la suite de ce passage de l’évangile ne nous dit rien de plus sur la rencontre entre ces grecs et Jésus. Les a-t-il reçus ? A-t-il répondu à leurs questions ? Nous ne le saurons pas ! Il  est important pour l’auteur du IVème évangile de montrer que la renommée de Jésus comme prédicateur, avant même sa Résurrection dépasse les frontières et aussi la barrière de la langue.

Le discours de Jésus qui suit cette affirmation et la théophanie qui l’accompagne est dans le droit fil de cette constatation saint Jean montre la glorification de Jésus pour toutes les nations, sans limitation au peuple juif. La voix n’est pas destinée à Jésus pour le réconforter mais à la foule qui l’entend afin qu’elle croie.

Vingt siècles plus tard, cette péricope est toujours actuelle, à plusieurs niveaux.

  • Comme pour Philippe, des personnes viennent à nous en nous demandant de leur présenter Jésus, de leur faire connaître cette prédication de la Bonne Nouvelle du Salut.
  • Ce n’est pas une réponse personnelle que nous donnons, Philippe ne va-t-il pas consulter André ? Avec l’Eglise toute entière nous répondons aux questionnements des foules qui nous entourent.
  • Comme la foule qui est autour de Jésus, nous entendons la voix, par la lecture régulière et méditée de l’Ecriture, cette voix nous révèle la glorification du Fils Unique de Dieu.
  • Comme Corps du Christ dont il est la tête, ce message n’est pas destiné à l’Eglise elle-même mais à tous ceux qui cherchent à rencontrer le Fils de Dieu.
  • Comme le Christ, l’Eglise doit souffrir pour attirer à Lui tous les hommes, être incomprise et même rejetée mais elle sera élevée de terre.

Ainsi la réflexion théologique qui sous-tend le IVème évangile est toujours actuelle et elle permet une approche de l’annonce de la Bonne Nouvelle pour notre siècle animée par l’Esprit comme les premiers disciples.

Père JeanPaul Bouvier

25 mars 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Voir Jésus

Les ‘grecs’ qui viennent voir Philippe sont des juifs de la diaspora, c’est à dire venant de tout le pourtour du Bassin Méditerranéen, la plupart parlent le grec, langue vernaculaire de l’époque, d’où le surnom qui leur est donné. Ils sont venus en pèlerinage à Jérusalem à l’occasion d’une fête juive et ils entendent des rumeurs sur un homme dont les prédications sont exceptionnelles. S’adressant à un des Apôtres dont le nom grec suggère qu’il parle aussi cette langue, ils demandent à voir cet homme.

Voir est très important dans l’évangile de Jean ; lorsque deux disciples de Jean Baptiste lui demandent où il demeure, Jésus répond : « Venez et voyez ! » (cf. Jean 1,38-39) C’est par la vision que Jésus définit sa mission : « C'est pour un discernement que je suis venu en ce monde: pour que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles. » (Jean 9,39)

Jésus développe cette idée en affirmant à ce même Philippe : « Jésus lui dit: Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire: ‘Montre-nous le Père !’ ? » (Jean 14,9)

Lorsque Pierre et ‘l’autre disciple’ se précipitent au tombeau le dimanche de Pâques après avoir entendu le témoignage des femmes, le premier entre mais ne comprend pas, « Alors entra aussi l'autre disciple, arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. » (Jean 20,8)

Pour nous aujourd’hui, nous souhaitons voir Jésus, entendre ses paroles, être au tombeau vide avec les Apôtres… Le Fils de Dieu ne nous a pas abandonnés le jour de l’Ascension, au contraire il nous réservait la Pentecôte : « Cependant je vous dis la vérité: c'est votre intérêt que je parte; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous; mais si je pars, je vous l'enverrai. » (Jean 16,7)

L’Esprit que nous avons reçu au Baptême, à la Confirmation et également dans les autres Sacrements nous donne la force et les moyens de montrer le Christ dans notre monde contemporain en attendant le moment où nous pourrons voir le Fils dans la Gloire du Père : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. » (1Jean 3,2)

Enfants de Dieu, configurés au Christ, nous devons dire : « Venez et voyez ! » et avoir une vie digne des disciples du Fils de Dieu venu dans le monde pour offrir le Salut à tous les hommes. « Il vit et il crut » n’est pas réservé à l’Apôtre dans le saint Sépulcre, mais s’applique à tous ceux qui découvrent le Christ dans Son Eglise et dans l’action des chrétiens.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

22 mars 2015

n°809

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Tous me connaîtront

Par la bouche du prophète Jérémie, Dieu promet à son peuple une nouvelle Alliance qui ne sera pas étayée par une loi externe comme celle qui avait été donnée à Moïse sur la montagne, une Loi intangible, gravée sur deux tables de pierres ; cette Alliance nouvelle sera à l’intérieur des hommes, une loi gravée dans leur cœur par la grâce du Père qui permettra à tout homme d’interpréter et d’appliquer la volonté de Dieu dans sa propre vie.

Cette prophétie trouve son accomplissement dans la mort et la Résurrection du Fils Eternel avant d’aller vers le Père, il donne l’ordre à ses Apôtres de baptiser toutes les nations « au nom du Père du Fils et du Saint Esprit » (cf. Matthieu 28,19) La formulation qui accompagne le geste du Baptême n’est plus « Convertis-toi » comme lors du Baptême de Jean mais bien la nouvelle naissance que Jésus annonçait à Nicodème : « Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. » (Jean 3,5)

L’Esprit Saint qui est reçu lors du Baptême fait de nous des membres du Corps du Christ – l’Eglise – des héritiers du Royaume, fils et filles du Père comme le Fils nous l’a promis : « Là où je suis vous serez aussi ! » (Jean 12,26) ; la Confirmation transfigure les baptisés en apôtres : en recevant l’Esprit comme les disciples l’ont reçu au jour de la Pentecôte (cf. Actes 2) ils deviennent des personnes qui annoncent l’Evangile pour ‘apprendre aux nations tout de ce que Jésus a commandé’ (cf. Matthieu 28,20)

La Loi mosaïque n’est pas pour autant abolie mais elle est accomplie par le Christ (cf. Matthieu 5,17) Elle doit être lue avec les yeux du Ressuscité, c'est-à-dire à la lumière de l’Esprit Saint qui permet de discerner, non plus de façon légaliste mais en fonction de la conscience et des circonstances, la voie sur laquelle le Seigneur nous appelle.

Le don de l’Esprit Saint dans les Sacrements est la réalisation de ce que le Seigneur annonçait par le prophète Jérémie : l’Esprit permet à tous de connaître le Seigneur non pas par un ‘enseignement’ mais par le cœur : « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. » (Luc 10,21) Ce n’est pas par la science et l’étude que je peux m’approcher de Dieu mais en gardant une attitude d’enfant et en étant attentif à la façon dont le Père se révèle à moi, personnellement.

Lorsqu’il écrit sa Loi au plus profond de mon cœur par les sacrements du Baptême et de la Confirmation, le Seigneur me donne le discernement de la Vie et il s’engage à pardonner les péchés et même à les oublier. Ce discernement est nourri par le Sacrement de l’Eucharistie reçu dignement et régénéré par le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence vécu avec contrition.

Le temps du Carême est propice à cette intériorisation et à l’action de grâce pour cette connaissance que le Seigneur nous offre gratuitement.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

18 mars 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°998

Miserere (Psaume 50[51])

3 Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
4 Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
5 Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
6 Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
7 Moi, je suis né dans la faute,
j’étais pécheur dès le sein de ma mère.
8 Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret, tu m’apprends la sagesse.
9 Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;
lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
10 Fais que j’entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
11 Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.
12 Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
13 Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
14 Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
15 Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
16 Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,
et ma langue acclamera ta justice.
17 Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
18 Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
19 Le sacrifice qui plaît à Dieu,
c’est un esprit brisé ; *
tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un cœur brisé et broyé.
20 Accorde à Sion le bonheur,
relève les murs de Jérusalem.
21 Alors tu accepteras de justes sacrifices,
oblations et holocaustes ; *
alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Il n’y a que six versets de ce Psaume qui seront lus – ou chantés – pendant la messe, coincés entre les lectures du prophète Jérémie et de l’épître aux Hébreux. C’est bien peu pour méditer un tel texte de confiance en Dieu !

Le début de ce Psaume pourrait paraître démoralisant et dévaloriser l’humanité qui ne serait que pécheresse. Mais rapidement le ton change et  devient une louange de Dieu qui, malgré tous les défauts de l’homme, propose son amour et le relèvement de ceux qui sont tombés.

En priant ce texte, le croyant s’en remet à cet amour. C’est une véritable profession de foi : je me reconnais personnellement aimé de Dieu. Tout ce chant est à la première personne : JE m’applique ce qui est dit et les merveilles que Dieu fait sont pour MOI.

Les sacrifices et holocaustes sont inutiles s’ils sont faits dans un esprit d’échange : ‘si je t’offre… tu me dois…’, c’est l’intention du cœur qui compte : « Ton Père qui voit dans le secret… » (Matthieu 6) Mes forces seules ne sont pas efficaces et  c’est par la grâce de Dieu que mon cœur peut être pur

Lorsque je réalise l’amour que Dieu me porte, je ne peux rester insensible : purifié par la grâce, soutenu par l’Esprit, je suis poussé à enseigner les chemins du Seigneur et mon exemple, ma joie d’être sauvé, fera revenir à Dieu ceux qui s’en sont éloignés.

La méditation chrétienne de ce Psaume apporte une nouvelle dimension sur le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est celui du Fils : « Le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle versé pour vous et pour la multitude » L’obéissance du Fils qui a voulu offrir sa vie pour racheter nos propres désobéissances.

Ce Psaume et une – petite – réponse d’amour à l’amour du Père. Ecoutons-le avec attention pour calquer notre vie sur ce qu’il nous dit aujourd’hui.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

21 mars 20121

Paroisses Nesle & Athies

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n°1205

Philippe de Bethsaïde

Saint Jean précise que l’Apôtre Philippe est de Bethsaïde sur la rive Nord du lac de Tibériade et où les habitants parlaient le grec ; c’est pour cela que les Grecs venus en pèlerinage pour la Pâque à Jérusalem s’adressent à lui.

Or la suite de ce passage de l’évangile ne nous dit rien de plus sur la rencontre entre ces grecs et Jésus. Les a-t-il reçus ? A-t-il répondu à leurs questions ? Nous ne le saurons pas ! Mais il est important pour l’auteur du IVème évangile de montrer que la renommée de Jésus comme prédicateur, avant même sa Résurrection dépasse les frontières et aussi la barrière de la langue.

Le discours de Jésus qui suit cette affirmation et la théophanie qui l’accompagne est dans le droit fil de cette constatation saint Jean montre la glorification de Jésus pour toutes les nations, sans limitation au peuple juif. La voix n’est pas destinée à Jésus pour le réconforter mais à la foule qui l’entend afin qu’elle croie.

Vingt siècles plus tard, cette péricope est toujours actuelle, à plusieurs niveaux.

  • Comme pour Philippe, des personnes viennent à nous en nous demandant de leur présenter Jésus, de leur faire connaître cette prédication de la Bonne Nouvelle du Salut.
  • Ce n’est pas une réponse personnelle que nous donnons, Philippe ne va-t-il pas consulter André ? Avec l’Eglise toute entière nous répondons aux questionnements des foules qui nous entourent.
  • Comme la foule qui est autour de Jésus, nous entendons la voix, par la lecture régulière et méditée de l’Ecriture, cette voix nous révèle la glorification du Fils Unique de Dieu.
  • Comme Corps du Christ dont il est la tête, ce message n’est pas destiné à l’Eglise elle-même mais à tous ceux qui cherchent à rencontrer le Fils de Dieu.
  • Comme le Christ, l’Eglise doit souffrir pour attirer à Lui tous les hommes, être incomprise et même rejetée mais elle sera élevée de terre.

Ainsi la réflexion théologique qui sous-tend le IVème évangile est toujours actuelle et elle permet une approche de l’annonce de la Bonne Nouvelle pour notre siècle animée par l’Esprit comme les premiers disciples.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

17 mars 2024

Maison Marie-Thérèse

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n°1373

Nous sommes des ‘Philippe

Des pèlerins juifs venant de la diaspora viennent à Jérusalem conformément à la Loi pour célébrer la pâque. Quel que soit leur pays d’origine, ils sont appelés ‘grecs’ car ils s’expriment dans cette langue comme tous les pays autour de la Méditerranée. Ils s’adressent à Philippe qui est de Bethsaïde : dans cette région le grec est couramment parlé. Ces visiteurs veulent ‘voir’ Jésus car ils ont entendu ce que la rumeur disait de lui. Philippe, conscient de l’importance de cette demande, va trouver André, le disciple de Jean Baptiste qui avait été le premier à reconnaître le Christ en disant : « Nous avons trouvé le Messie » (cf. Jean 1,41) Philippe choisit donc de porter la requête des pèlerins avec un homme dont la foi et une certaine primauté sont manifestes.

La demande de ces pèlerins de la diaspora est un signe pour Jésus : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. » (Jean 12,23) Le message d’amour de Dieu pour tous les hommes dépasse les frontières. Le IVème évangéliste continue avec l’exemple du grain de blé qui meurt pour porter du fruit : l’enseignement de la proximité du Royaume a été entendue par tous et produira la conversion selon la promesse faite au prophète : « Ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Isaïe 55,11)

Le discours de Jésus qui suit cette affirmation et la théophanie qui l’accompagne est dans le droit fil de cette constatation : saint Jean montre la glorification de Jésus pour toutes les nations, sans limitation au peuple juif. Comme lors de son baptême dans le Jourdain (cf. Matthieu 3,17) la voix n’est pas destinée à Jésus pour le réconforter mais à la foule qui l’entend afin qu’elle croie.

Ce passage d’évangile est essentiel pour chacun de nous : comme pour l’Apôtre Philippe, des personnes viennent à nous et nous demandent de leur présenter Jésus, de leur faire connaître cette prédication de la Bonne Nouvelle du Salut. Ce n’est pas une réponse personnelle que nous donnons, Philippe ne va-t-il pas consulter André ? C’est ensemble qu’ils vont vers Jésus ; avec l’Eglise tout entière nous répondons aux questionnements des foules qui nous entourent. Nous aussi, nous entendons la voix qui vient du ciel par la lecture régulière et méditée de l’Ecriture, cette voix nous révèle la glorification du Fils Unique de Dieu.

Ce message est destiné à tous ceux qui cherchent à rencontrer le Fils de Dieu. L’Eglise est le hérault qui proclame et explique la Parole ; mais comme le Christ, l’Eglise doit souffrir pour attirer à Lui tous les hommes, être incomprise et même rejetée mais elle sera élevée de terre. Ainsi la réflexion théologique qui sous-tend le IVème évangile est toujours actuelle et elle permet une approche de l’annonce de la Bonne Nouvelle pour notre siècle : par elle et grâce à elle nous sommes animée pas l’Esprit comme les premiers disciples.

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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