14 mars 1999
Lycée Militaire d'Autun
n° 75
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Les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde
le cœur.
Cette parole que Dieu délivre à Samuel est une constatation.
Même les premiers chrétiens se laisseront prendre à
ce travers humain, saint Paul les fustigera parce qu'ils font attention
aux personnes portant des vêtements somptueux et leur donnent les
meilleures places dans les assemblées dominicales.
Les choses n'ont pas beaucoup changé ! Nous sommes toujours sensibles
à l'apparence alors que l'homme est plus important que son aspect
extérieur. Que nous soyons bossus, aveugles, richement habillés
ou non, nous sommes à l'image de Dieu. Et c'est cela qu'il faut
rechercher en tout être humain.
Nous condamnons facilement les pharisiens pour les quolibets dont ils
ont abreuvé Jésus, pour leur manque d'ouverture de cœur,
pour les questions pièges qu'ils lui posent.
Mais ne faisons-nous pas la même chose lorsque nous nous gaussons
de quelqu'un parce qu'il ne pense pas comme nous, parce qu'il ne s'habille
pas comme nous ou parce qu'il n'a pas la même culture ? La catégorisation
de nos congénères est un passe-temps auquel nous nous adonnons
aisément. Les ragots, les bruits, les conversations de couloir
sont aussi sources de dépréciation de nos prochains.
Le Carême nous invite à demander à Dieu un cœur nouveau,
de renouveler l'Esprit qui est en nous depuis notre Baptême et surtout
d'ouvrir nos cœurs à ceux qui nous entourent.
Jésus nous dit "je suis la lumière du monde ".
Cette lumière nous permet de voir les choses différemment.
Le monde qui nous entoure est transformé car grâce à
ce nouvel éclairage, nous le voyons tel que Dieu le voudrait, tel
qu'il sera lors du retour glorieux du Christ. Et si nous le voyons par
l'Esprit Saint tel qu'il devrait être, nous devons tout mettre en
œuvre pour construire, le mieux possible un monde où tout homme,
toute femme pourra trouver SA place dans le respect et l'amour.
Bien sûr, cette vision angélique trouve beaucoup d'opposants
qui diront que les chrétiens font toujours les premiers pas mais
qu'ils ne sont pas suivis. C'est vrai ! Mais en cela ne sommes-nous pas
davantage configurés au Christ ?
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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10 mars 2002
Forces Armées de Guyane
n° 137
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" Que je vois ! "
L'homme qui fait cette demande à Jésus est aveugle de naissance
! Il demande une chose qu'il ne connaît pas, qu'il ne peut même
pas imaginer ; comment pourrait-il imaginer une couleur ou une lumière,
lui qui n'a jamais vu ? Les descriptions ne suffisent pas pour ces éléments
! Par contre, cet homme sait que la vision lui permettrait d'être
autonome, de pouvoir se diriger, même dans un environnement inconnu
ou semé d'embûches. Et c'est cela qu'il demande : être
pleinement homme avec toutes ses facultés et tous ses sens en alerte.
Le dialogue finale du passage du quatrième évangile est
tout aussi significatif : Jésus demande à cet homme :
- Crois-tu au Fils de l'homme ?
- Qui est-il, Seigneur que je croie en lui ?
- Tu le vois !
Il le voit !
L'acquisition de la vision est un instrument qui lui permet de voir le
Fils de l'homme. Le miracle n'est pas celui auquel le lecteur avait pensé
en premier. Qu'est-ce qui est le plus important, voir ou voir le Fils
de l'homme ? Or si le don de la vision corporelle n'est que pour un seul
homme, la vision du Fils de l'homme est pour tous.
La leçon pour nous, aujourd'hui, deux mille ans après ce
miracle, est double. D'une part, nous devons demander ce que nous ne connaissons
peut-être pas, mais que d'autres connaissent : la vision de l'œuvre
de Dieu, et, dans la prière que le Christ a enseigné à
ses Apôtres, ne demandons-nous pas que ton règne vienne ?
D'autre part, la vision de l'œuvre de Dieu nous amènera à
contempler le Fils, envoyé par le Père pour nous donner
l'Esprit.
Dans la période de conversion qu'est le Carême, ne faisons
pas confiance à nos propres forces, ne mettons pas notre orgueil
dans les efforts que nous ferions, au contraire, dans l'humilité,
demandons au Seigneur de voir pour que nous nous convertissions.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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6 mars 2005
Garnison d'Angers
n° 255
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Aveuglement
La guérison de l’aveugle de naissance qui est rapportée dans l’évangile
de saint Jean est significative par la réaction des pharisiens :
ils refusent tellement de croire que Jésus est réellement un envoyé de
Dieu qu’ils ne peuvent pas accepter le témoignage de cet homme et pensent
à une mystification. Ils voudraient prendre en faute le témoignage de
cet homme miraculé. Mais il se défend habilement en leur retournant la
question pour leur demander ironiquement s’ils veulent devenir ses disciples.
Le comportement des parents de cet homme est tout aussi explicite que
l’entêtement de ceux qui nient le miracle. Sachant qu’ils risquent d’être
expulsés de la synagogue s’ils affirment que leur fils ne ment pas, ils
rejettent toute responsabilité sur son témoignage en spécifiant qu’il
est assez grand pour savoir ce qu’il dit.
Les chrétiens d’aujourd’hui sont en butte à ces deux attitudes, négation
de l’évidence et mollesse de ceux qui devraient défendre la foi.
Combien de nos contemporains nient la véracité de l’évangile ? Ils
acceptent sans discuter et même sans esprit critique, les écrits de Jules
César qui est le seul à rapporter la guerre des Gaules dans laquelle il
est acteur et refusent complètement le témoignage de quatre évangélistes
différents sur l’enseignement d’un autre homme ! Ce n’est pas un
comportement honnête et rationnel !
Cela n’empêche pas l’aveugle guéri de reconnaître le Messie en Jésus
et de le proclamer haut et fort. Son expérience personnelle et sa guérison
le poussent à partager cette joie qui est désormais en lui : il voit !
Les croyants qui ont la possibilité de rencontrer leur sauveur dans les
sacrements qu’ils vivent ont aussi cette envie irréfragable de prodiguer
autour d’eux cette communion avec le Père par le Fils dans l’Esprit. Mais
trop souvent la pusillanimité nous interdit d’être les vecteurs de la
propagation de la Bonne Nouvelle du Salut.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de la Garnison d’Angers
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2 mars 2008
Brigade Franco-Allemande
n° 361
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N’as-tu pas d’autre garçon ?
Demande surprenante du prophète à Jessé, un père pourrait-il oublier
un de ses fils ? pourtant elle s’avère judicieuse, il reste le plus
jeune et si Jessé ne l’a pas présenté devant Samuel c’est qu’il est trop
jeune pour être considéré comme un homme et comme un fils ; il garde
les troupeaux, c’est tout ce qu’il est capable de faire pour l’instant,
il n’a pas encore la force nécessaire pour les travaux des champs ou la
guerre.
Cet enfant est le huitième garçon de Jessé. Le chiffre huit est le symbole
d’un nouveau départ après les séries complètes de sept, sept jours de
la Création (cf. Genèse 1) sept jours de la semaine, sept fois sept années
pour l’année jubilaire (cf. Lévitique 25)
L’onction de David est présentée, dans ce passage des livres de Samuel,
comme un renouveau : une période s’achève avec le roi Saül, un autre
s’ouvre pour le Peuple de Dieu avec la consécration de David.
David était un petit garçon que rien ne distinguait des autres avant
l’intervention du prophète, c’est le choix de Dieu qui va faire de lui
son oint (messie en hébreu) « L’Esprit du Seigneur s’empara de
David à partir de ce jour-là. » (1Samuel 16,13)
La lecture qui nous est faite pour ce quatrième dimanche de Carême nous
invite à réfléchir sur les onctions que nous avons reçues : au Baptême,
à la Confirmation et éventuellement à l’Ordination. A partir de ce jour-là
l’Esprit du Seigneur s’est emparé de nous et nous a confié une mission.
Aucun des sept frères de David n’était choisi pour la mission de David,
de même aucun autre homme ou femme ne peut remplir la mission que Dieu
m’a confiée ; il m’a choisi spécialement entre tous pour elle.
David a fait des erreurs et commis des péchés durant sa vie de roi mais
toujours Dieu lui a rappelé la mission initiale : être son représentant
au milieu de son peuple. De même, nous faisons des erreurs et nous commettons
des péchés, mais le Seigneur est toujours avec nous pour nous inviter
à revenir vers lui.
David avait le prophète Samuel, puis le prophète Nathan pour le guider
dans son rôle de roi ; nous avons mieux que Samuel, mieux que Nathan,
nous avons l’Esprit Saint, les Ecritures et le magistère de l’Eglise pour
nous assister dans notre vie quotidienne.
David n’aimait pas toujours entendre les paroles de Dieu transmises par
les prophètes, nous n’aimons pas toujours entendre les reproches du Seigneur
mais ce sont eux qui nous font avancer dans la sainteté. Profitons de
ce Carême pour ouvrir notre cœur plus grand encore.
Père JeanPaul Bouvier
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3 avril 2011
Fort Neuf de Vincennes
n° 528
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Le miracle de l’aveugle-né, sacrement précurseur
Comme aujourd’hui à propos des tremblements de terre japonais ou des
tsunamis, les disciples de Jésus, en voyant un mendiant aveugle de naissance,
cherchent à connaître l’origine du mal. Cette infirmité ne peut être que
la conséquence d’un péché ! Mais qui a péché ? Les parents ou
l’homme lui-même ? Jésus ne répond pas directement à la question,
il va simplement montrer qu’il est le Fils de Dieu en effectuant un miracle
en donnant la vue à cet homme handicapé.
Cet anonyme de l’évangile de saint Jean pourrait être n’importe lequel
d’entre nous car nous aussi nous vivons la même expérience de rencontre
avec Jésus Christ. Pour la plupart d’entre nous, nous avons été signalés
à Jésus par d’autres en particulier par nos parents pour le Baptême et
nous avons reçu ce jour-là la ‘lumière du Christ’ (rituel romain
du Baptême n° 100) venant du cierge pascal allumé lors de la fête de la
Résurrection. Si nous vivons dans cette lumière nouvelle, nous serons
comme cet homme en butte aux questionnements de notre entourage, voisins,
légalistes, voire même nos proches parents
Notre humanité, enracinée dans la chair, demande des signes visibles
de l’action de Dieu en plus des simples paroles. C’est pourquoi Jésus
utilise de la boue et l’ordre d’aller se laver dans l’eau de la piscine
de Siloé, au lieu de dire simplement ‘Je le veux, Vois’ ;
de même, dans les Sacrements de l’Eglise où le Fils unique du Père se
manifeste à nous, il y a des signes visibles et matériels qui manifestent
cette œuvre du, Père, Fils et Esprit Saint :
- L’eau dans le Baptême ;
- Le saint Chrême dans la Confirmation ;
- Le pain et le vin dans l’Eucharistie
- L’aveu des péchés dans la Réconciliation
- L’huile des malades dans le Sacrement
- L’échange des consentements et les alliances dans le mariage
- L’onction des mains et la transmission des vases sacrés dans l’ordination
Ces signes sont accompagnés d’une parole qui précise l’action du Sacrement
et l’engagement du Père à nos côtés.
C’est le Christ qui vient à cet homme pour lui demander : « Crois-tu
au Fils de l’homme ? » Puis il lui dit : « Tu
le vois et c’est lui qui te parle ! » Lorsqu’il entend ces
paroles, l’homme qui avait été aveugle se prosterne en disant « Je
crois ! » Guéris de notre cécité spirituelle après avoir
reçu un Sacrement, nous pouvons voir le Christ dans son œuvre sur la terre,
à travers nos frères, à travers la mission et les moyens de la réaliser
qu’il nous donne.
Nous pourrons alors dire : « Je crois ! »
même si nous ajoutons intérieurement : « Je crois !
Viens en aide à mon peu de foi ! » comme le père de l’enfant
possédé (cf. Marc 9,24)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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30 mars 2014
Secteur Vermandois
n° 740
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Donne-lui l’onction
Et l’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir
de ce jour-là
Partout dans le monde, des catéchumènes adultes seront baptisés dans
l’eau bénite, confirmés par l’onction du saint Chrême et ils recevront
la communion lors de la vigile de Pâques. Pour chacun, comme le prophète
Samuel, l’évêque entend Dieu lui dire par la voix des responsables du
catéchuménat : « Donne-lui l’onction ! » L’Eglise
tout entière peut ensuite témoigner que « L’Esprit du Seigneur
s’empare d’eux à partir de ce jour-là. » (1Samuel 16,13a) Comme
Jésus remontant du Jourdain après le Baptême de Jean, ils reçoivent l’Esprit
Saint par l’onction et ils entendent dans leur cœur la voix du Seigneur
qui leur dit : « Tu es mon fils bien-aimé en qui je mets
tout mon amour. » (cf. Matthieu 3,17)
Ceci n’est pas réservé aux baptisés adultes, les chrétiens qui ont été
baptisés dans l’enfance ont également été choisis par le Père pour être
configurés au Fils dans l’Esprit. A ceux-là s’applique la parole que Seigneur
avait adressée à Jérémie : « Avant de te former dans le sein
de ta mère je te connaissais, avant ta naissance je t'avais consacré,
je t'avais désigné comme prophète pour les nations. » (Jérémie 1,5)
Ainsi configurés ‘prêtres, prophètes et rois’ (rituel du Baptême)
nous sommes devenus des ‘christs’, des hommes et des femmes qui
ont reçu l’onction et qui sont envoyés dans le monde, des disciples à
qui le Seigneur confie la mission : « Voici, je vous envoie
comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents,
et simples comme les colombes. » (Matthieu 10,16) Pour mettre
en œuvre cette mission, nous pouvons dire avec force comme Jésus dans
la synagogue de Nazareth : « L’Esprit du Seigneur est sur
moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. »
(Luc 4,18 # Isaïe 61,1)
Chacun d’entre nous se voit confier une mission personnelle en fonction
de son âge, de ses capacités, de ses forces, mais tous annoncent Jésus
Christ mort et ressuscité pour le salut de l’humanité, déjà saint Paul
l’annonçait aux première communautés : « Il y a diversité
de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même
Seigneur ; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout
en tous. » (1Corinthiens 12,4-6) Aujourd’hui encore la diversité
des dons et des missions fait la richesse d’une Eglise Une et multiple.
L’onction que le prophète Samuel fait à David est une annonce de l’onction
du Baptême et de la confirmation ; le roi David reste un homme pécheur
mais il est investi pour une mission spécifique : unifier le peuple
de Dieu. Grâce à l’Esprit qui repose sur lui, il mène à bien cette tâche.
Grâce à l’Esprit qui repose sur nous depuis notre Baptême, nous avons
les moyens d’annoncer la Bonne Nouvelle aux hommes. N’ayez pas peur nous
dit le Christ ressuscité : « je suis avec vous tous les jours,
jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,20)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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26 mars 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°929
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Samuel oint David
Dieu dit qu’il choisit les hommes en fonction de leur cœur et non de
leur apparence. C’est bien le cas de ces deux personnages, Samuel et David
choisis par Dieu avant l’âge adulte :
- Samuel est l’enfant accordé à Anne et Elkana par la prière
fervente d’Anne au Temple (cf. 1Samuel 1-2) Pour remercier le Seigneur,
les parents consacrent le garçon au service du Temple et le confie au
prêtre Eli dès qu’il est sevré. Samuel dormait dans la Tente de la Rencontre
lorsque le Seigneur l’a appelé (cf. 1Samuel 3,4-14) et lui a donné le
rôle de prophète de l’Eternel pour diriger son peuple ce qu’il fera
avec force tout au long de sa vie.
- David est le dernier fils de Jessé, il est encore dans l’enfance
et c’est pourquoi son père ne pense pas à le présenter à Samuel :
le prophète cherche un homme au Nom de Dieu, il ne peut pas être question
d’un enfant ! David est le huitième fils, chiffre symbolique :
après une série ‘parfaite’ de sept, le huit représente un renouveau,
une nouvelle base de départ.
Lorsqu’il pose la question à Jessé : « n’as-tu pas d’autre
garçon ? » Samuel se souvient peut-être que lui-même a été
choisi alors qu’il n’était qu’un jeune enfant. Le Seigneur n’attache pas
d’importance à la force des aînés adultes car c’est sa puissance qui se
révélera dans la faiblesse apparente du ‘petit’. A la demande de
Dieu, Samuel donne l’onction à David et « L’Esprit du Seigneur
s’empara de David à partir de ce jour-là. » (v. 13a) Toute sa
vie David, malgré ses écarts, sera conscient de l’importance de son rôle
de vice-roi de Dieu et confiant dans la présence du Seigneur auprès de
lui comme lorsqu’il se proposera pour aller combattre Goliath, le géant,
seul et sans armes autre que sa fronde de berger (cf. 1Samuel 17,32)
Ce texte nous propose une double réflexion.
- Sur nous-mêmes pour voir les merveilles que le Seigneur a faites
pour nous en nous permettant de le connaitre dès notre plus jeune âge ;
l’Esprit qui s’est emparé de nous par les onctions du Baptême et de
la Confirmation nous donne l’intelligence des Ecritures et nous guide
dans la vie quotidienne.
- Sur les autres que nous jugeons si rapidement et sommairement, nous
sommes appelés à reconnaître que – eux aussi – ils sont choisis par
Dieu pour une mission particulière : « Les activités sont
variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. A
chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. »
(1Corinthiens 12,6-7)
La diversité des dons est la véritable richesse de l’Eglise, loin d’imposer
ce que je pense, l’Esprit m’appelle à me réjouir que d’autres ont une
approche différente du message, ainsi l’Evangile peut être annoncé à tous.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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22 mars 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°929
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CoVid-19 : 8ème jour de confinement
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Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts
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Si nous accueillons le bonheur comme venant de
Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur ? (Job 2,10)
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Perceptions
La perception du monde qui nous entoure varie en fonction des sens que
nous utilisons ; chacun de ces sens, la vision, l’ouïe, l’odorat,
le toucher, le goût, nous révèle une interprétation différente de notre
espace de vie. Les informations combinées de ces sens nous donnent l’illusion
de connaître et de maitriser tout ce qui nous environne. Mais c’est une
erreur, notre perception est leurrée par ces sens justement parce qu’il
n’y en a que cinq. Les chauves-souris explorent et chassent par écholocation
dans les grottes où elles vivent grâce aux ultrasons qu’elles émettent
et reçoivent ; à l’inverse, les éléphants sont capables de produire
des infrasons et de les reconnaître sur de très longues distances ;
d’autres exemples pourraient être pris dans la nature.
L’homme est limité par son corps, mais il n’y a pas que cet aspect :
il est créé à l’image de Dieu (cf. Genèse 1,27) qui met en lui son Esprit
pour le discernement (cf. Genèse 2,7) pour l’émerveillement du psalmiste :
« qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui, le fils d'un
homme, que tu en prennes souci ? Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu,
le couronnant de gloire et d'honneur. » (Psaume 8,5-6)
Les trois lectures de ce dimanche nous guident pour que nous sachions
ne pas nous laisser abuser par la limite de nos sens :
- « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent
l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1Samuel 16,7b).
Nous sommes appelés à regarder comme le Seigneur, et à voir le cœur
de l’autre pour l’aimer !
- « Frères, autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant,
dans le Seigneur, vous êtes lumière » (Ephésiens 5,8). Nous
sommes lumière lorsque nous sommes comme des phares qui attirent nos
frères et sœurs, en toute sécurité puisque bien éclairés, vers le Seigneur.
- « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »
(Jean 9,36) Nous ne finirons jamais de découvrir le Seigneur c’est pourquoi
cette demande revient sans cesse dans nos prières : ‘Seigneur
revête-toi à moi‘
Dans les circonstances actuelles (CoVid-19) ne laissons pas nos sens
occulter la présence du Père à tous ses enfants souffrants, en attendant
la reprise des assemblées eucharistiques utilisons pleinement la lumière
que le Christ nous donne dans la méditation de son évangile pour que puissions
ouvrir notre cœur.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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19 mars 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1313
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Le Seigneur n’a choisi aucun de ceux-là !
Le prophète Samuel demande à Jessé : « N’as-tu pas d’autre
garçon ? » <Un père pourrait-il oublier un de ses fils ?
Pourtant cette question s’avère judicieuse : il reste le plus jeune
et si Jessé ne l’a pas présenté devant Samuel c’est qu’il est trop jeune
pour être considéré comme un homme et comme un fils ; il garde les
troupeaux, c’est tout ce qu’il est capable de faire pour l’instant, il
n’a pas encore la force nécessaire pour les travaux des champs ou la guerre.
Cet enfant est le huitième garçon de Jessé. Le chiffre huit est le symbole
d’un nouveau départ après des séries complètes de sept comme les sept
jours de la Création (cf. Genèse 1), les sept jours de la semaine, sept
fois sept années pour l’année jubilaire (cf. Lévitique 25)
L’onction de David est présentée, dans ce passage du livre de Samuel,
comme un renouveau : une période s’achève avec le roi Saül, un autre
s’ouvre pour le Peuple de Dieu avec la consécration de David.
David était un petit garçon que rien ne distinguait des autres avant
l’intervention du prophète, c’est le choix de Dieu qui va faire de lui
son oint (messie en hébreu – christ en grec) « L’Esprit du Seigneur
s’empara de David à partir de ce jour-là. » (1Samuel 16,13)
Cette lecture nous invite à réfléchir sur les onctions que nous avons
reçues : au Baptême, à la Confirmation et, éventuellement, à l’Ordination.
Comme pour David, à partir de ce jour-là l’Esprit du Seigneur s’est emparé
de nous.
Aucun des sept frères de David n’était choisi pour la mission de David,
de même aucun autre homme ou femme ne peut remplir la mission que Dieu
me confie ; il m’a choisi spécialement entre tous pour mener à bien
cette tâche.
David a fait des erreurs et commis des péchés durant sa vie de roi mais
toujours Dieu lui a rappelé sa mission initiale : être son représentant
au milieu de son peuple. De même, nous faisons des erreurs et nous commettons
des péchés, mais le Seigneur est toujours avec nous pour nous inviter
à revenir vers lui.
David avait le prophète Samuel, puis le prophète Nathan pour le guider
dans son rôle de roi ; nous avons mieux que Samuel, mieux que Nathan,
nous avons l’Esprit Saint, les Ecritures et le magistère de l’Eglise pour
nous assister dans notre vie quotidienne.
David n’aimait pas toujours entendre les paroles de Dieu transmises par
les prophètes, nous n’aimons pas toujours entendre les reproches du Seigneur
mais ce sont eux qui nous font avancer dans la sainteté. Profitons de
ce Carême pour ouvrir notre cœur plus grand encore.
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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