mars 1995
Saint Charles de Monceau
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n°29
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Le Nom de Dieu
La révélation de son nom par Dieu à Moïse est
une grande preuve de confiance qui lui est donnée. En effet, connaître
le nom de quelqu'un c'est avoir le pouvoir de l'appeler, et donc un certain
ascendant sur lui. C'est ainsi que Dieu donne à l'homme le pouvoir
de nommer tous les animaux pour qu'il domine sur la création (Gn
2,19-20).
En donnant son nom, sous la forme des quatre lettres YHWH, Dieu donne
à Moïse un pouvoir d'invocation et de communication. Moïse
est le seul être humain à être désigné
comme celui qui parlait face à face avec Dieu, comme un ami parle
à son ami (Ex 33,11).La traduction habituelle est un temps verbal
hébreu ancien du verbe ETRE, un présent inaccompli ou présent
intemporel "je suis [toujours]". Faute d'équivalent,
la traduction grecque, latine et française nous donne souvent "Celui
qui est, qui était et qui sera".
Ce nom de Dieu, ou du moins sa prononciation, va être gardé
secret à travers les siècles. C'est cela qui est visé
dans le commandement de Dieu : "Le nom du Seigneur tu ne prononceras
en vain". Seul le Grand-Prêtre connaît ce Nom et a le
droit de le prononcer, une fois par an, dans le Saint des Saints du Temple
de Jérusalem, le jour du Yum-Kippur pour appeler Dieu au pardon
des péchés de son peuple. Depuis la destruction du Temple
(en 70 après Jésus-Christ), nul n'a prononcé ce Nom.
Mais Jésus lui-même s'applique ce nom par deux fois.
La première fois lors de son arrestation au Jardin des Oliviers
: "Qui cherchez-vous? - Jésus de Nazareth. - Je suis!"
(Jn 18,4) Devant la puissance du nom de Dieu, ceux qui venaient l'arrêter
reculent et tombent.
La seconde fois lors de sa comparution devant Caïphe : "Es-tu
le fils du Béni? - Je suis, et vous verrez le fils de l'homme siéger
à la droite de la Puissance et revenir sur les nuées du
ciel." Le grand-Prêtre déchire alors ses vêtements
et déclare devant le Sanhédrin qui n'a pas bougé
: N'avez-vous pas entendu le blasphème? Jésus ayant dit
le nom de Dieu, Je Suis, seul le grand-Prêtre pouvait comprendre
le blasphème de cet homme qui se donne le nom de Dieu.
Pour nous aujourd'hui ce nom est perdu, mais pas la possibilité
de l'appel. Le Fils unique de Dieu nous a donné un autre nom pour
appeler Celui qui est : Notre Père. Il a voulu signifier ainsi
que nous sommes, ensemble, aimés de Dieu et héritiers du
Royaume puisque par le Baptême nous sommes configurés au
Christ, le Premier né d'entre les morts, vivant aujourd'hui dans
le Royaume et nous guidant pour que nous-mêmes en prenions possession.
Père JeanPaul Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau
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15 mars 1998
Lycée Militaire d'Autun
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n°49
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Le Nom de Dieu, tu ne prononceras pas en vain.
"Je suis celui qui suis". Cette traduction liturgique du Nom
hébreu, quatre consonnes YHWH, qui figure dans le cadre est plus
qu'une extrapolation. En effet, ce mot, d'après les exégètes
compétents, serait d'une origine très ancienne, avec un
temps verbal qui a disparu du langage hébreu. Il s'agit d'un présent
inaccompli, c'est à dire une action qui est mais qui n'a ni début
ni fin.
Le Nom de Dieu ne pouvait pas être autre ! Dieu est celui qui est
de toute éternité !
En livrant son Nom à Moïse, Dieu se donne à lui. Moïse
connaissant le Nom de Dieu peut l'appeler, voire l'interpeller. Le livre
de l'Exode nous montre les relations que Moïse entretenait avec Dieu,
les demandes, et même les exigences que Moïse avait vis-à-vis
de Celui qui est.
Dans la religion juive, la prononciation du Nom de Dieu est interdite,
seul le grand-Prêtre le disait, une fois pas an, le jour du Yum-Kippur
(le jour du grand pardon) pour demander à Dieu le pardon des fautes
du peuple ; il le faisait dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem.
Depuis 70 ap.JC le Temple est détruit, nulle personne n'a pu entrer
dans le Saint des Saints pour prononcer le nom de Dieu.
Pour se faire reconnaître, Jésus va s'attribuer par deux
fois ce Nom sacré. La première fois au Jardin des Oliviers,
lors de son arrestation : " Qui cherchez-vous ? - Jésus le
Nazaréen ! - JE SUIS ! " (cf. Jn 18,4-5). A ces mots les gardes
reculent et tombent, nul ne peut rester debout devant le Nom, c'est pourquoi
à la deuxième fois, Jésus utilise une périphrase
: " Je vous ai dit c'est moi " ; ils peuvent alors l'arrêter.
La seconde fois est plus importante, elle est devant le grand-Prêtre
: " C'est toi le Christ, le fils du Béni ? - JE SUIS, et vous
verrez le fils de l'homme venir assis à la droite de la Puissance
et venant avec les nuées du ciel. " (cf. Mc 14,62). Devant
le blasphème, le grand-Prêtre, le seul à connaître
la prononciation du Nom déchire ses vêtements alors que le
sanhédrin ne semble pas réaliser ce que Jésus a dit.
Il y a donc un parallélisme entre ces deux révélations.
En donnant son Nom à Moïse, Dieu lui permet de l'appeler ;
en donnant son Nom et en faisant connaître sa substance divine au
grand-Prêtre, Jésus se livre totalement à lui. Dans
ce temps de carême, nous sommes invités à méditer
sur ce Dieu, Père, Fils et Esprit qui se donne ainsi à nous,
totalement, sans rien nous demander en échange. Pensons-y lorsque
nous recevons le Corps du Christ qui se donne aussi totalement à
nous, sans nous demander d'être parfaits mais en nous acceptant
tels que nous sommes, pécheurs.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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11 mars 2007
Brigade Franco-Allemande
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n°304
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Figuier et vigne
Sans être de grands phytobiologistes, il peut nous paraître étrange de
mettre un figuier au milieu d’une vigne. Cela était étrange aussi pour
les contemporains de Jésus et cette anomalie captait leur attention, montrant
que la parabole qui suivait était une analogie et non pas une historiette.
La vigne dans la Bible est le symbole constant du peuple d’Israël
dont Dieu prend autant de soin qu’un vigneron s’occupe de sa vigne, émondant
et bêchant la terre avec amour pour qu’elle produise autant de fruits
que possible (voir les nombreuses paraboles utilisant la vigne et les
vignerons, e.g. les vignerons homicides en Matthieu 21,34-41)
Le figuier est symbole de la Parole de Dieu en comparant l’ombre
propice à la méditation et au recueillement qu’il procure pendant les
jours d’été et la douceur du fruit que l’on peut cueillir sur l’arbre.
(voir l’appel de Nathanaël en Jean 1,45-49 et l’épisode du figuier desséché
en Marc 11,13-20)
Ainsi la portée de la parabole utilisée par Jésus n’échappe pas aux auditeurs :
la parole de Dieu pourtant au cœur de son Peuple ne porte pas de fruits !
Le Fils de Dieu lui-même vient pour entretenir cette Parole, l’expliquer
et rendre la révélation complète. Cette parabole venant dans l’évangile
de Luc après un certain nombre de reproches que Jésus faisait aux juifs,
elle n’en est que plus significative.
Mais si nous lisons ce passage aujourd’hui au cœur du Carême, il faut
aussi que nous en fassions notre profit. Cette Parole de Dieu qui est
à notre portée, que nous lisons chaque jour, ou au moins chaque dimanche,
la laissons-nous se développer seule, sans soins et donc sans fruits ;
ou bien est-ce que nous la méditons dans le souci de l’appliquer dans
notre vie quotidienne ?
Comme le vigneron de cette parabole, nous devons creuser (bêcher) le
sens spirituel profond en nous dégageant de l’aspect anecdotique des récits
bibliques. Trop souvent nous lisons ces textes sacrés d’une façon cursive
sans même essayer de voir ce que Dieu nous indique pour que nous allions
vers Lui.
Le temps du Carême est propice pour confronter notre vie personnelle,
familiale et professionnelle à cette Parole offerte aux croyants, en particulier
la réflexion spirituelle, seul ou à plusieurs des textes choisis par L’Eglise
pour les dimanches qui nous préparent à l’événement de Pâques.
Essayons en Eglise de faire cet effort.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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7 mars 2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°464
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Le Buisson ardent
Encore un tableau très connu ! Moïse se déchaussant pour aller voir
de plus près ce phénomène est dans tous les esprits. Dieu lui révèle son
Nom !
Mais à côté de cette révélation importante, essentielle, il y a des phrases
qui marquent aussi des éléments supplémentaires dans la pédagogie de Dieu.
Le livre de l’Exode s’ouvrait sur la comptabilité des descendants d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob, en soulignant qu’ils proliféraient par la grâce de
Dieu. En s’adressant à Moïse Dieu dit : « J’ai vu les souffrances
de mon peuple » Ce n’est plus seulement une famille bénie de
Dieu mais SON peuple, celui qu’il a choisi entre tous pour
montrer à toute l’humanité sa puissance et son amour pour tous les êtres
humains. La Parole de Dieu fait changer le titulaire du pronom possessif :
Abraham et sa descendance, Dieu et son peuple !
La révélation du Nom va de pair : ce n’est plus seulement le Dieu
d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Il « Est Celui qui Est »
l’Eternel, créateur du monde visible et invisible.
Ces révélations s’accompagnent d’une mission : aller libérer le
peuple appartenant à Dieu et que Pharaon a réduit en esclavage ;
rôle dont Moïse ne se sent pas capable : « Qui suis-je ? »
Annoncer à Pharaon que Dieu est le seul roi du peuple et qu’il passe avant
les rois terrestres fait peur à Moïse, il en craint les conséquences,
grâce à l’aide de Dieu et par l’élocution de son frère Aaron, il mènera
à bien la mission qui lui est confiée.
Cette lecture, bien loin de n’être qu’un récit circonstancié ne touchant
que Moïse est aussi valable pour nous aujourd’hui, chaque croyant rencontre
un jour ou l’autre son buisson ardent, sans doute pas aussi spectaculaire
que celui du désert, mais une réelle confrontation avec Dieu qui nous
parle. En complément de cet instant d’intimité avec le Père, une mission
nous est donnée ; une mission qui nous fait peur et que nous ne pensons
pas pouvoir remplir. L’aide qui nous est octroyée n’est pas un frère terrestre
comme Aaron pour Moïse mais le Fils unique du Père et l’Esprit qui nous
inspire les paroles justes au moment où nous en avons besoin : « Ne
cherchez pas avec inquiétude comment parler ou que dire: ce que vous aurez
à dire vous sera donné sur le moment. » (Matthieu 10,19) C’est
ce qui s’est passé pour Moïse, c’est ce qui se passe pour chacun d’entre
nous.
Comme Moïse a la curiosité d’aller voir de plus près le phénomène du
Buisson ardent alors qu’il aurait pu s’en détourner ; ainsi devons-nous
avoir la curiosité d’aller à la rencontre du Père, sans savoir ce qu’il
va nous demander mais avec confiance dans la grâce qui accompagnera cette
demande.
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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3 mars 2013
Secteur Vermandois
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n°662
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Allégories
La connaissance actuelle des textes et des symboles bibliques nous empêche
de discerner tout le sens des paraboles utilisées par Jésus afin que ses
auditeurs comprennent le message d’amour et de salut qu’il leur délivre
au Nom du Père.
Ainsi le symbole de la vigne est souvent utilisé dans la Bible pour désigner
le Peuple de Dieu. Ce n’est pas parce son fruit produit le vin qui « réjouit
le cœur de l’homme » (Psaume 104,15) que cette plante est choisie,
c’est surtout parce qu’une vigne ‘sauvage’ ne produit pas de fruits
bons à manger, la vigne doit être plantée, cultivée, émondée, traitée
avec beaucoup de soins pour produire un fruit qui soit utilisable. L’allégorie
est alors plus transparente : Dieu a choisi le peuple en devenant
« le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob »
(Exode 3,6 ; Matthieu 22,32) et tout au long de son histoire, il
a cultivé et soigné ce peuple en faisant une Alliance plusieurs fois renouvelée,
il l’a émondé – guidé – par en lui inspirant des prophètes pour le ramener
à lui et enfin en envoyant son propre Fils : « Demeurez en
moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter
du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous
ne demeurez pas en moi. » (Jean 15,4)
De la même façon le figuier est le symbole de la Parole de Dieu ;
dans la Bible, cet arbre est toujours associé à la vigne et les fruits
du figuier sont toujours en parallèle avec le fruit de la vigne ;
au moment de l’Exil, le prophète peut dire au nom de Dieu : « Je
vais les supprimer – oracle du Seigneur – plus de raisins à la vigne,
plus de figues au figuier, même le feuillage se flétrit: je leur ai fourni
des gens qui les piétinent ! » (Jérémie 8,13)
Dans la parabole utilisée par Jésus, le ‘figuier’ est au milieu
de la ‘vigne’, la Parole de Dieu est au milieu du peuple :
« Car la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche
et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. » (Exode
30,14) Mais cette parole reste stérile au milieu du peuple et le ‘vigneron’
Jésus est venu pour la soigner, l’expliquer et affirmer à ses disciples :
« Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais c'est moi qui vous
ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit
et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez au Père
en mon nom, il vous le donne. » (Jean 15,16)
Si l’allégorie de la vigne et du figuier nous semble obscure, nous comprenons
que la Parole est la source de la vitalité du Peuple de Dieu ; écouter
(dans le meilleur des cas) quatre petits textes bibliques le dimanche
n’est pas suffisant pour maintenir notre santé spirituelle, il serait
souhaitable de les méditer avant de les entendre et de reprendre cette
méditation après les avoir entendus pour les mettre à profit dans notre
vie quotidienne. Le temps du carême est tout-à-fait indiqué pour cet effort.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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28 février 2016
Secteur Vermandois
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n°862
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Programme de Carême
Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde
vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le
jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse :
nous avons conscience de nos fautes ; patiemment relève-nous
avec amour…
(prière d’ouverture du 3ème dimanche de
Carême)
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La prière d’ouverture, lue juste avant que les fidèles s’assoient pour
écouter les lectures, passe souvent inaperçue car elle est écoutée d’une
oreille distraite et la réponse de la foule, ‘Amen’, est faite
machinalement dans le brouhaha des chaises.
Pourtant cette prière donne, en général, l’accent principal des lectures
et l’orientation spirituelle du dimanche. Ainsi celle de ce dimanche rappelle
le déroulement du Carême mais aussi la patience de Dieu comme l’indique
l’évangile avec l’intercession faite par le vigneron en faveur du figuier.
Les symboles sont forts : la vigne est une représentation du Peuple
de Dieu : « La vigne que tu as prise à l'Egypte, tu la replantes
en chassant des nations. » (Psaume 79(80),9) et le figuier qui
donne des fruits doux et sucrés lorsqu’ils sont travaillés est une figure
de la Parole de Dieu lorsque elle est méditée comme Jésus le montre à
Nathanaël : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais
sous le figuier, je t’ai vu. » (Jean 1,48)
La patience du vigneron n’en ressort que mieux, cela fait trois ans que
ce figuier ne donne pas de fruit, mais cela n’est pas une raison pour
abandonner… au contraire, il faut lui donner de nouveaux nutriments. Jésus,
comme ce serviteur, ajoute un enseignement à la Parole de Dieu qui a été
donnée au cours des âges et les auditeurs « était frappés par
son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas
comme les scribes. » (Marc 1,22) Cet enseignement nouveau, d’autorité,
est prodigué dans l’espoir que la Parole entre enfin dans le cœur des
hommes, pour cela Jésus intercède auprès du Père afin qu’il montre sa
miséricorde.
Chaque croyant est ce figuier car la Parole est en nous : « Elle
est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton
cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,14
# Romains 10,8) mais nous avons besoin du fertilisant de l’Esprit que
le Fils a promis d’envoyer lorsqu’il serait retourné auprès du Père :
« il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en
vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je
vous l’enverrai. » (Jean 16,7) Ainsi lorsqu’il reviendra il nous
trouvera portant du fruit : « Et il y a ceux qui ont reçu
la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils
l’accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent,
pour un. » (Marc 4,20)
Le Carême est un temps favorable pour accueillir la Parole et la mette
en pratique !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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24 mars 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1068
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Miséricorde et patience du Seigneur
Si la parabole que Jésus propose à ses disciples est claire comme de
l’eau de source pour les auditeurs juifs de l’époque qui connaissent bien
les textes sacrés, elle l’est sans doute beaucoup moins pour nous aujourd’hui.
En effet le Christ utilise deux symboles forts de l’Ancien Testament :
la vigne et le figuier.
L’identification de la Vigne au Peuple de Dieu est fréquente chez les
prophètes : « La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la
maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda.
Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la
justice, et voici les cris. » (Isaïe 5,7). Les vignerons homicides
(cf. Luc 20,9-15) rejettent le fils du propriétaire venu réclamer le produit
de la récolte et le tuent ‘hors de la Vigne’.
Le figuier est indissociable de la vigne, il représente la Parole de
Dieu : elle est au milieu de son peuple comme le figuier est au milieu
de la vigne. Lorsque le figuier porte du fruit la vigne est florissante :
« Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale
sa bonne odeur. » (Cantique des cantiques 2,13) et lorsqu’ils
sont stériles, ils périclitent ensemble : « Elle [une nation] a fait de ma vigne un désert ;
mon figuier, elle l’a réduit en pièces, l’a écorcé, abattu ; ses
rameaux ont blanchi. » (Joël 1,7)
Dans la parabole, le maître menace de couper le figuier stérile :
Dieu-le-Père constate que Sa Parole ne porte plus de fruits alors que
Dieu-le-Fils la proclame à tout le peuple ! Mais le vigneron intercède
pour le soigner encore afin qu’il ne soit plus infructueux : le Fils
offre sa prédication et sa vie au Père pour rendre la Parole efficace.
Configurés au Christ par le Baptême, c’est à nous aujourd’hui de prendre
la place du vigneron et de soigner la Parole pour qu’elle soit vivante,
mais si nous la protons en nous et nous la méditons, le Seigneur la rendra
plus que fructueuse : « La pluie et la neige qui descendent
des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir
fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain
à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans
avoir accompli sa mission. » (Isaïe 55,10-11)
Dès le commencement Dieu dit à son peuple : « Car cette
loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni
hors de ton atteinte. Elle n’est pas dans les cieux, pour que tu dises :
« Qui montera aux cieux nous la chercher ? Qui nous la fera
entendre, afin que nous la mettions en pratique ? » Elle n’est
pas au-delà des mers, pour que tu dises : « Qui se rendra au-delà
des mers nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous
la mettions en pratique ? » Elle est tout près de toi, cette
Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes
en pratique. » (Deutéronome 30,11-14) Profitons de cette Parole
et proclamons-la comme de bons disciples de Jésus-Christ.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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20 mars 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1264
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Dieu se révèle
La révélation de son nom par Dieu à Moïse est une grande preuve de confiance
qui lui est donnée. En effet, connaître le nom de quelqu'un c'est avoir
le pouvoir de l'appeler, et donc un certain ascendant sur lui. C'est ainsi
que Dieu donne à l'homme le pouvoir de nommer tous les animaux pour qu'il
domine sur la création (cf. Genèse 2,19-20).
En donnant son nom, sous la forme des quatre lettres YHWH, Dieu donne
à Moïse un pouvoir d'invocation et de communication. Moïse est le seul
être humain à être désigné comme celui qui parlait face à face avec Dieu,
comme un ami parle à son ami (Exode 33,11).La traduction habituelle de
ce Nom qui est un temps verbal hébreu ancien du verbe ETRE, un présent
inaccompli ou présent intemporel « je suis [toujours] ».
Faute d'équivalent, les traductions grecque, latine et française l’exprime
souvent Paer : « Celui qui est, qui était et qui vient ».
Ce nom de Dieu, ou du moins sa prononciation, a été gardé secret à travers
les siècles. Cela explique l’interdiction qui est exprimée dans le commandement
de Dieu : « Le nom du Seigneur tu ne prononceras en vain ».
Seul le Grand-Prêtre connaît ce Nom et a le droit de le prononcer, une
fois par an, dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem, le jour
du Yum-Kippur (le grand Pardon) pour appeler Dieu afin qu’il pardonne
les péchés de son peuple. Depuis la destruction du Temple (en 70 après
Jésus-Christ), nul n'a prononcé ce Nom.
Mais Jésus lui-même s'applique ce nom par deux fois.
La première fois lors de son arrestation au Jardin des Oliviers : « Qui
cherchez-vous ? - Jésus de Nazareth. - Je suis ! »
Devant la puissance du nom de Dieu, ceux qui venaient l'arrêter reculent
et tombent. (Jean 18,4)
La seconde fois lors de sa comparution devant Caïphe : « Es-tu
le fils du Béni? - Je suis, et vous verrez le fils de l'homme siéger à
la droite de la Puissance et revenir sur les nuées du ciel. »
(Marc 14,62) Le grand-Prêtre déchire alors ses vêtements et déclare devant
le Sanhédrin qui n'a pas bougé : N'avez-vous pas entendu le blasphème?
Jésus ayant dit le nom de Dieu, Je Suis, seul le grand-Prêtre pouvait
comprendre le blasphème de cet homme qui se donne le nom de Dieu.
Pour nous aujourd'hui ce nom est perdu, mais pas la possibilité d'appeler.
Le Fils unique de Dieu nous a donné un autre nom pour appeler Celui qui
est : Notre Père. Il a voulu signifier ainsi que nous sommes,
ensemble, aimés de Dieu et héritiers du Royaume puisque par le Baptême
nous sommes configurés au Christ, le Premier né d'entre les morts, vivant
aujourd'hui dans le Royaume et nous guidant pour que nous-mêmes en prenions
possession.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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