1er dimanche de Carême - Année "B"

Genèse 9,8-15 - Psaume 24 - 1 Pierre 3,18-22 - Marc 1,12-15

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Lycée Militaire d'Autun

12 mars 2000

Je confesse à Dieu...

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Forces Armées de Guyane

9 mars 2003

Noé

3

Brigade Franco-Allemande

1er mars 2009

Etre baptisé c’est participer à la Résurrection de Jésus Christ

4

Fort Neuf de Vincennes

26 février 2012

Vie chrétienne

5

Secteur Vermandois

22 février 2015

Pédagogie de la liturgie

6

Athies & Nesle

18 février 2018

Passage au désert

7

21 février 2021

Thèse – Antithèse

8

Maison Marie-§thérèse

18 février 2024

Entendre l'appel

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12 mars 2000

Lycée Militaire d'Autun

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Je confesse à Dieu tout-Puissant,
je reconnais devant mes frères que j'ai péché
en pensée, en parole, par action et par omission; oui, j'ai vraiment péché.
C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie,
les anges et tous les saints et vous aussi mes frères
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu

Que Dieu tout-Puissant nous fasse miséricorde,
qu'il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle

Ce sont là des paroles que nous disons fréquemment au début de la messe, nous les disons, d'une façon machinale, distraite. Et pourtant que de richesses spirituelles dans ces textes!

1. Confesser

Le verbe " Confesser " est, en premier lieu, utilisé dans le sens de " Confesser la foi ". Les premiers martyrs étaient appelés les " Confesseurs de la foi ".

Cela a un sens pour nous aujourd'hui lorsque nous commençons la messe par ces paroles. Ensemble nous venons devant le Seigneur pour confesser son amour envers nous : Je confesse à Dieu tout-Puissant.

Je m'engage vis à vis de Dieu en le reconnaissant tout-Puissant, mais sa puissance réside dans son amour, sa puissance s'efface devant notre liberté : Dieu s'offre, il ne s'impose pas. De même, moi qui suis image de Dieu, je ne cherche pas la puissance temporelle mais la puissance de l'amour.

2. Je reconnais devant mes frères.

Je viens devant le Seigneur comme un homme, ou une femme, conscient d'être marqué par le péché, mais également conscient que le Christ est mort pour mes péchés, qu'il m'a libéré.

C'est pourquoi cette reconnaissance est une profession de foi : c'est le Dieu tout-Puissant qui me permet de faire cette démarche. Grâce à son amour, il m'a ouvert les yeux, il me rend conscient que je me suis séparé de Lui, mais il m'offre de combler le fossé que j'ai creusé. "Je ne mérite plus d'être appelé ton fils" dit le fils dépensier, "Faisons la fête car mon fils était mort et il est revenu à la vie" dit le père.

Je reconnais ma faute, mais je ne me juge pas : seul Dieu est un Dieu de Justice, c'est à dire un Dieu qui rend juste et non un juge dans le sens humain.

Je reconnais devant mes frères, je les prends comme témoins de l'amour de Dieu pour moi, pour eux. Par cette formule, j'invite ceux qui sont autour de moi à regarder leur vie, à reconnaître qu'eux aussi sont pécheurs pardonnés. Je ne les juge pas, ils ne me jugent pas : nous nous mettons ensemble en adoration devant l'amour de Dieu.

3. En pensée, en parole, par action et par omission

Tous les domaines de la vie humaines sont ainsi exposés devant l'amour de Dieu. Même si, effectivement, le péché par pensée peut sembler aléatoire puisque par définition il n'est pas passé aux actes, nous mettons ces pensées devant Dieu pour lui demander son aide. (cf. Mt 5,27-30)

4. C'est pourquoi je supplie

Dans la prière du ''Je confesse à Dieu'' vient ensuite toute une série d'intercession que nous demandons. A la Vierge Marie d'abord en raison de son rôle irremplaçable et de son intimité avec son fils, mais aussi aux anges et à tous les saints.

Nous retrouvons ici une autre allusion au " Je crois en Dieu " qui nous rappelle le monde visible et invisible. Nous évoquons ainsi toute la communion qui est avec Dieu.

Rien de ce qui touche l'homme n'est étranger à la sphère divine : toute la Création est concernée par le péché de l'homme. Toute la Création intercède pour le pardon des péchés de chacun d'entre nous.

Ensemble l'Eglise de la terre et la Jérusalem céleste sont tendues vers Dieu en prière, en adoration, pour l'amour qu'il manifeste aux hommes dans le pardon des péchés. (cf. Ap 21,22-27

5. Et à vous aussi mes frères

Nous sommes concernés par cette intercession. Le but du ''Je confesse à Dieu'' n'est pas seulement personnel : c'est une démarche d'Eglise, de communauté. Si je demande aux autres chrétiens présents de prier le Seigneur pour moi, je m'engage en même temps à prier pour eux.

Plus tard dans la messe, nous serons invités, ensemble, à communier par une nouvelle béatitude : ''Heureux les invités au repas du Seigneur''. Dans le ''Je confesse à Dieu'' la communauté est invitée, dans son ensemble, à prier pour que chaque chrétien retrouve dans sa propre vie la miséricorde de Dieu.

Cette dimension ecclésiale, nous la retrouvons dans la célébration communautaire du sacrement de Réconciliation et de Pénitence. C'est pourquoi ces célébrations sont un moment fort de la vie du chrétien, un développement important de cette prière de début de messe.

Là encore nous sommes réunis, Eglise de la terre et du ciel, pour prier pour le salut du monde. Non seulement de nos propres péchés mais dans un rôle d'intercesseur pour tous les hommes et toutes les femmes. (cf. Mt 18, 19-20)

Père JeanPaul Bouvier
aumônier du LycéeMilitaire d'Autun

9 mars 2003

Forces Armées de Guyane

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Noé

Qui de nous n’a pas joué à reconstituer l’arche de Noé avec tous les animaux que nous pouvions trouver ou inventer ? Quelquefois un vague bout de bois faisait office d’animaux rares qui ne se trouvaient pas le coffre à jouets. Appariés deux à deux allant vers un espace délimité par des brindilles qui symbolisait l’arche. Avec l’imagination enfantine, nous voyions réellement les bêtes sauvages et domestiques entrer dans le bateau et Noé refermant consciencieusement la porte.

Malheureusement, nous en sommes souvent restés à cette approche du texte de la Genèse, sans chercher à mieux le comprendre !

Le premier élément important réside dans l’attitude des hommes contemporains de Noé : ils vivent sans conscience, profitant de l’immédiat, dans une vie sans Dieu. Une telle vie conduit à la mort, non pas tant une mort physique que la mort spirituelle : la séparation totale d’avec Dieu. Ils n’ont pas écouté les mises en garde de Noé et ont été noyés, c’est à dire dans la symbolique Biblique, ils sont tombés complètement dans le péché, l’eau et plus spécialement la mer est considérée comme le domaine du mal absolu.

Ainsi, à ne pas écouter la Parole de Dieu et à ne pas la prendre au sérieux, l’être humain se sépare de Dieu et risque lui aussi de se retrouver privé de la présence de Dieu.

Un deuxième élément consiste en l’arc-en-ciel, le signe que Dieu donne à Noé pour affirmer qu’il n’y aura plus de déluge. Scientifiquement, nous savons que l’arc-en-ciel est une diffraction de la lumière blanche du soleil dans les gouttes d’eau de la pluie. Mais ce n’est pas l’explication scientifique qui intéresse le lecteur de la Bible, c’est l’alliance que Dieu fait avec l’humanité. Après avoir montré qu’il pourrait détruire l’ensemble de son oeuvre, Dieu dévoile son amour pour le sommet de sa création : l’homme et la femme. Quoi que l’homme fasse, il ne sera pas détruit.

Il nous a été donné un signe plus grand encore que l’arc-en-ciel : Dieu n’a pas refusé le sacrifice de son Fils unique pour le rachat de nos péchés. Loin de supprimer l’homme, il le laisse mettre son Fils à mort en sacrifice expiatoire. Non seulement nous sommes sûrs de ne pas être détruit, mais le Fils nous permet d’être sauvés et d’entrer en présence du Père.

Nous n’aurons pas trop de quarante jours pour méditer cela !

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées de Guyane

1er mars 2009

Brigade Franco-Allemande

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Etre baptisé c’est participer à la Résurrection de Jésus Christ

Le Carême est un temps de préparation à la grande fête de Pâques, célébration de la Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est aussi pour les catéchumènes qui seront baptisés pendant la nuit de Pâques une dernière période de formation. Les dimanches seront marqués par des étapes vers leur Baptême.

Toutes les communautés chrétiennes sont invitées à se joindre à ces célébrations, occasion pour chacun de se rappeler de son propre Baptême pour pouvoir le vivre quotidiennement

Chaque dimanche est une instruction progressive vers les éléments constitutifs de la célébration du Baptême :

Le thème de l’eau vient en premier avec le rappel de Noé, le juste sauvé des eaux du déluge, et le signe que Dieu donne comme promesse qu’il n’y aura plus de déluge.

Le thème de la lumière est illustré par le récit de la Transfiguration où Jésus apparaît dans une clarté éblouissante à ses disciples Pierre, Jacques et Jean.

Le thème du nouveau Temple, Corps du Christ relevé d’entre les morts et toujours présent dans le monde, Temple constitué des baptisés qui en sont les ‘pierres vivantes

Le thème du pardon avec l’épisode du serpent de bronze qu’il suffisait regarder avec foi pour être guéri des brûlures de la morsure.

Le thème de la Nouvelle Alliance annoncée par les prophètes qui se réalise dans la personne du Fils unique du Père qui lui donne sa propre gloire.

Toute cette pédagogie de la liturgie aboutit à la nuit de Pâques où tous les chrétiens fêtent la Résurrection du Christ, se rappellent de leur Baptême et profitent déjà du  Salut qui leur est offert par la grâce.

Alors pourra éclater l’exultet de Pâques !

Père JeanPaul Bouvier
curé de la paroisse militaire

26 février 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Vie chrétienne

« Dès aujourd'hui, frères, faisons pénitence : jeûnons pour faire le bien, car nous sommes repus de déraison et de malice. Effaçons nos péchés passés, et sauvons-nous en nous repentant du fond de l'âme. Ne soyons pas des flatteurs, cherchons à plaire non seulement aux nôtres, mais encore à ceux du dehors, en vue de la justice, pour éviter que le nom de Dieu ne soit blasphémé, à cause de nous.

Le Seigneur dit en effet : « Sans cesse mon nom est blasphémé parmi toutes les nations » (Isaïe 52,5) Et ailleurs : « Malheur à celui par qui mon nom est blasphémé » (cf. Matthieu 18,7) En quoi est-il blasphémé ? En ce que vous ne faites pas ce que je veux.

Les païens, en effet, lorsqu'ils entendent de notre bouche la parole de Dieu, en admirent la beauté et l'élévation ; mais lorsque, par la suite, ils apprennent que nos oeuvres ne répondent pas à nos paroles, ils se mettent à blasphémer et à dire qu'il n'y avait là que fable et aberration.

Lorsqu'ils nous entendent dire : « A aimer vos amis, vous n'avez pas de mérite, mais si vous aimez vos ennemis et ceux qui vous haïssent, alors on vous en saura gré... » (Luc 6,32-35) Oui, lorsqu'ils écoutent ces paroles, ils sont pleins d'admiration pour cette extrême bonté. Mais lorsqu'ils voient que nous n'aimons pas ceux qui nous haïssent, et pis encore, que nous n'aimons pas même nos amis, ils se moquent de nous et le nom de Dieu est blasphémé.

Ainsi donc, frères, si nous faisons la volonté de Dieu, nous appartiendrons à la première Eglise, à celle qui est spirituelle, et qui fut créée avant le soleil et la lune. Mais si nous ne faisons pas la volonté du Seigneur, notre part sera ce passage de l'Écriture qui dit : " Ma maison est devenue une caverne de voleurs" (Jérémie 7,11) Préférons donc appartenir à l'Eglise de Vie, afin d'être sauvés. »

Homélie anonyme du IIème siècle (13,1-14,1)

Un siècle après la venue dans notre monde du Fils de Dieu, un prédicateur anonyme reprend les chrétiens sur leur vie qui n’est pas conforme à ce qu’ils proclament haut et fort. Vingt siècles après que « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » nous constatons que rien n’a changé : ces reproches pourraient tout aussi bien s’adresser à nous aujourd’hui !

Nous sommes nourris de l’Evangile et pourtant nous lanternons à le mettre en pratique dans notre vie de façon simple et concrète ; les beaux discours sont sans doute nécessaires mais s’ils ne sont pas suivis d’effets ils ne sont « que cymbales qui résonnent » (cf. 1Corinthiens 13,1)

Le meilleur effort de Carême que nous puissions décider n’est-il pas d’accorder notre vie avec notre discours – au moins sur un point particulier ?

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

18 février 2015

n°805

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Pédagogie de la liturgie

Pendant le Carême, l’Alléluia et le Gloria ne sont pas chantés pendant les célébrations eucharistiques dominicales afin de les réserver à la manifestation de la joie de la résurrection lors de la vigile de Pâques. Toutefois, la lecture de l’Evangile est acclamée par le chant d’une phrase différente chaque semaine.

Ainsi pour le premier dimanche de Carême, la lecture des tentations au désert – brièvement – racontées par saint Marc est acclamée par la phrase : ‘Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance’. Même si saint Marc ne détaille pas le dialogue entre Jésus et Satan, nous savons que c’est une joute verbale où Satan essaie de détourner la Parole de Dieu pour tenter le Fils du Père éternel. Les réponses de Jésus, également basées sur la Parole, démontrent le mensonge du démon et rétablissent la Vérité ce qui le délivre des tentations. L’acclamation utilisée pour ce dimanche a été particulièrement choisie pour cela.

Il en est de même du verset lu entre les deux phrases d’acclamation : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4,4) Cette citation évoque ce que ne dit pas l’évangile de Marc : la Parole est une source de vie aussi indispensable à l’homme pour son esprit que l’alimentation l’est pour son corps. Comme l’anorexie menace la santé physique, l’acédie menace la santé spirituelle.

L’association de l’acclamation et du verset met en exergue la pointe de ce passage d’Evangile, la méditation de la Parole qui s’achève par la conclusion : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile »

Si saint Marc ne relate que très brièvement les tentations de Jésus : « Il resta quarante jours au désert  tenté par Satan » c’est parce qu’il veut nous conduire tout de suite à la mission de Jésus, annoncer la proximité du Règne de Dieu, d’abord en Galilée où il appelle ses disciples puis dans tout Israël. L’auteur considère que la retraite au désert et les tentations sont des passages nécessaires pour une annonce du Royaume efficace ; comme Jésus, tout chrétien doit profiter de moments d’isolement et de méditation de la Parole pour que l’Esprit Saint lui inspire la juste prédication de la Bonne Nouvelle.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

14 février 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°994

Passage au désert

Les trois évangélistes synoptiques (Matthieu – Marc – Luc) signalent que la durée du séjour de Jésus au désert est de quarante jours. C’est une allusion évidente aux quarante ans où le Peuple de Dieu erre dans le désert entre la libération de l’esclavage qu’il vivait au Pays d’Egypte et l’entrée dans la Terre Promise. Quarante ans de préparation et de purification de la foi afin qu’il se détourne définitivement des idoles. Un temps pour une structuration du véritable culte à donner au Seigneur. Un temps où le Seigneur est visiblement présent au milieu de son peuple sous la forme d’une nuée ou d’une colonne de feu.

La nature divine du Fils n’a nul besoin de préparation mais la nature humaine de Jésus ressent la nécessité de vivre les tentations des hommes afin de leur montrer qu’il est possible de refuser les propositions peccamineuses et par la grâce d’être avec le Père dans l’objectif d’annoncer le Règne de Dieu.

Dans le langage courant, un passage au désert évoque une période de mise à l’écart, où être ignoré dans les capacités propres à chaque individu, en d’autres termes ‘être mis au placard’. Rien de tel pour les chrétiens, au contraire un passage au désert doit être vécu comme un ressourcement, un retour vers Dieu, Père, Fils et Esprit. C’est un temps indispensable pour faire le point afin de donner un nouveau souffle et mener à bien la mission qui est confiée.

Comme le Christ, nous sommes poussés par l’Esprit de notre Baptême pour vivre un désert qui ‘porte du fruit et un fruit qui demeure’ (cf. Jean 15,16). Comme lui, je prends le temps de confronter mon idée de l’évangélisation à la volonté du Père, ici et maintenant. Car ce n’est pas mon évangile que je proclame mais celui de Jésus Christ, il n’en est pas d’autre (cf. 1Corinthiens 11,4 # Galates 1,6-7). Deux choses sont nécessaires pour cela : d’une part un temps de prière au Père pour demander l’Esprit au nom de Jésus (cf. Jean 14,26) ; d’autre part l’aval du Corps Mystique du Christ, l’Eglise, pour que mon interprétation de la Parole de Dieu et mon action soient conformes à la foi révélée.

Munis de ces deux forces – l’Esprit Saint et la prière de l’Eglise – nous pourrons avancer en enfants de lumière et proclamer avec le Christ : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (v.15) Les premiers bénéficiaires de cette prédication seront nous-mêmes. Le temps du Carême proposé par l’Eglise est notre passage au désert pour nous préparer pour que nous soyons vrais dans notre annonce…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

21 février 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1201

Thèse – Antithèse

« Ne fermez pas votre cœur comme au désert, comme au jour de tentation et de défi, où vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit.  Quarante ans leur génération m'a déçu,  et j'ai dit : Ce peuple a le cœur égaré, il n'a pas connu mes chemins. Dans ma colère, j'en ai fait le serment Jamais ils n'entreront dans mon repos. » (Psaume 94[95],8-10)

La conclusion du Psaume 94 est l’antithèse du passage de Jésus au désert :

  • Le Fils résiste aux tentations que Satan lui propose, au désert mais aussi jusqu’au bout : « Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » (Matthieu 26,39)
  • Le Fils ne peut pas décevoir le Père «  « il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » (Philippiens 2,8)
  • Le Fils est toujours dans le repos du Père : « Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler » (Matthieu 11,27).
  • Non seulement le Fils connaît les chemins du Père mais il est le chemin : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jean 14,6).

Le passage au désert du Christ montre que le peuple issu de l’Exode est pardonné mais aussi qu’il est élargi à l’ensemble de l’humanité.

L’attitude de Jésus au désert est une piste que nous pouvons suivre pendant cette période de préparation au mystère de Pâques. En participant à notre place à la communion du Père du Fils et de l’Esprit Saint, nous sortons du désert pour annoncer l’Evangile là où nous sommes pour qu’il puisse se répandre dans le cœur de tous les hommes et femmes. Jésus retourne dans son pays natal après le désert, La Parole de Dieu nous rappelle sans cesse que les premiers à convertir c’est nous-mêmes : nous sommes notre Galilée retournons en notre esprit pour qu’il entende l’appel à la conversion.

« Convertis-toi et crois à l’Evangile »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

18 février 2024

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n°1369

Entendre l’appel

L’histoire de Noé peut paraître anecdotique ou un pieux récit pour enfants et âmes simples, mais pour toute personne qui cherche à percer les Ecritures, chaque histoire biblique prend un sens particulier.

Un premier élément important réside dans l’attitude des hommes contemporains de Noé : ils vivent sans conscience, profitant de l’immédiat, dans une vie sans Dieu. Une telle vie conduit à la mort, non pas tant une mort physique que la mort de leur humanité : « La méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées de son cœur se portaient uniquement vers le mal à longueur de journée. » (Genèse 6,5). Ils ont choisi la séparation totale d’avec Dieu. Ils n’ont pas écouté les mises en garde de Noé et ont été noyés, c’est à dire dans la symbolique Biblique, ils sont complètement tombés dans le péché : l’eau et plus spécialement la mer sont considérées comme le domaine du mal absolu. Ainsi, à ne pas écouter la Parole de Dieu et à ne pas la prendre au sérieux, l’être humain se sépare de Dieu.

Un deuxième élément consiste en l’arc-en-ciel, le signe que Dieu donne à Noé pour affirmer qu’il n’y aura plus de déluge. La science explique que l’arc-en-ciel est une diffraction de la lumière blanche du soleil dans les gouttes d’eau de la pluie. Cette explication scientifique n’intéresse pas le lecteur de la Bible, c’est l’alliance que Dieu fait avec l’Homme qui est essentielle. Après avoir montré qu’il pourrait détruire l’ensemble de l’humanité, Dieu dévoile son amour pour ceux qu’il a créés à son image : l’homme et la femme. Quoi que l’homme fasse, il ne sera pas détruit.

En tant que pharisien, saint Paul connait bien les récits de l’Ancien Testament et il voit dans l’histoire de Noé une préfiguration du Baptême. Comme les contemporains du patriarche, beaucoup d’hommes de l’époque de Paul refusent d’entendre l’appel à la conversion lancé par le Christ puis à sa suite par les chrétiens. En recevant cette parole dans leur cœur et en étant baptisés selon la demande de Jésus ressuscité : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,19-20). Les hommes et les femmes entrent dans un nouveau bâtiment qui n’est pas faite de main d’homme mais « comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle » (1Pierre 2,5), l’Eglise.

L’interprétation de saint Paul de l’histoire de Noé nous invite aujourd’hui à relire avec soin les textes bibliques. Chaque jour nous serons touchés par tel ou tel aspect qui nous avait échappé jusqu’à présent et nous ressentons alors que le Seigneur nous parle personnellement. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre dit le proverbe. N’ayons pas cette attitude : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur » (Psaume 94,7b-8a) Faisons nôtre l’avertissement : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Marc 1,15)

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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