17 février 2002
Forces Armées de Guyane
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" Ils connurent qu'ils étaient nus "
Que peut vouloir dire cette phrase ajoutée sous l'inspiration
divine ?
Il est évident que le premier couple, Adam et Eve, n'a pas attendu
de manger le fruit défendu pour remarquer qu'ils ne portaient pas
de vêtements. Il faut donc pousser la réflexion un peu plus
loin que la simple nudité physique.
La nudité, ou plutôt l'absence de vêtement, a ceci
de particulier que nous ne pouvons rien cacher au regard de l'autre :
nous apparaissons tels que Dieu nous a créés : une femme,
un homme sans fard, sans rien pour améliorer notre apparence physique,
pour dissimuler tel ou tel aspect qui ne nous plaît pas ou que nous
estimons inesthétique.
C'est la situation d'Adam et Eve, en croquant dans le fruit de la connaissance
du bien et du mal, ils comprennent qu'ils viennent de se couper de la
relation d'amour qu'ils avaient avec Dieu : ils ont préféré
faire confiance à une créature plutôt qu'au Créateur.
Et ils voudraient que Dieu ne le sache pas. Or ils sont nus, physiquement
bien sûr, mais aussi spirituellement devant Dieu. Pour éviter
le regard du Père, ils se cachent.
Le Fils, homme au milieu des hommes, va aller jusqu'au bout de cette
logique, mais en l'inversant. Le premier couple se cachait pour ne pas
montrer sa nudité physique et spirituelle à Dieu, Jésus
va accepter d'être crucifié, exposé nu aux regards
de tous les hommes pour mourir et racheter cette faute.
Sauvés par ce sacrifice du Christ, nous ne devrions plus avoir
peur de nous montrer nus devant le Père, dans l'Esprit Saint. Lorsque
nous péchons, nous allons vers le Père, guidés par
le Fils pour recevoir l'Esprit dans le Sacrement de Réconciliation
et de Pénitence en confessant nos péchés. Loin de
nous cacher comme nos premiers parents, nous nous présentons devant
Dieu pour accepter son pardon.
Mais est-ce bien notre démarche habituelle ?
Trop souvent nous estimons que les péchés que nous avons
faits sont si véniels qu'ils en perdent tout intérêt
et que nous ne pensons pas devoir ennuyer Dieu avec si peu. Comme si le
petit bobo d'un enfant n'avait pas d'importance pour sa mère !
L'esprit du Carême nous propose un retour sur nous-mêmes,
de réveiller activement notre conscience, de ne pas nous cacher
de Dieu et de revenir vers Lui, même - et peut-être surtout
- dans nos petits péchés quotidiens.
Profitons de ces quarante jours pour faire cet effort vers l'amour de
Dieu.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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13 février 2005
Garnison d'Angers
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Carême
Le pape Jean-Paul II a invité les chrétiens catholiques à vivre une année
de méditation eucharistique (octobre 2004-octobre 2005) Dans sa dernière
lettre apostolique Mane Nobiscum Domine (Reste avec nous Seigneur)
il insiste sur la participation à la messe dominicale. Participation qui
n’est pas seulement une présence habituelle à la messe mais un véritable
temps de conversion pour notre existence quotidienne.
Le Carême de cette année entre dans cette perspective eucharistique.
Les croyants sont appelés à vivre ce temps de préparation au mystère de
Pâque d’une façon particulière en se posant la question de la place de
l’Eucharistie dans leur vie spirituelle.
Le seul commandement que le Christ a laissé à ses Apôtres est :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
La communion, l’adoration, sont des grâces qui sont données pour que les
disciples du Fils de Dieu aient la force de l’Esprit Saint pour mettre
en application ce précepte. Les résolutions que nous pouvons prendre pour
vivre ce Carême ne seront que des aiguillons qui nous pousseront vers
davantage de participation réelle à l’Eucharistie.
JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers
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10 février 2008
Brigade Franco-Allemande
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Saint Cyrille et Méthode (fête le 14 février)
Apôtres des Slaves (9ème s.)
C'étaient de purs enfants de Byzance, la capitale de l'Orient chrétien.
Nés à Thessalonique, Méthode et son petit frère surdoué, Constantin (qui
recevra sur son lit de mort l'habit monastique sous le nom de Cyrille)
sont envoyés en mission par le patriarche de Constantinople, tout d'abord
chez les Khazars, peuple venu de l'Asie lointaine et qui ont adhéré au
judaïsme. Puis ils sont envoyés en Moravie où les Allemands s'installaient
en maître. Pour évangéliser les peuples slaves, Cyrille crée un alphabet
adapté à leur langue. Les Eglises qui utilisent le slavon se remplissent
et les autres se vident. Ce n'est pas l'actuel alphabet cyrillique qu'un
autre religieux bulgare adaptera en se mettant sous le patronyme du célèbre
moine. Cyrille traduit les textes biblique et liturgiques. Mais ils sont
très vite attaqués par des clercs germaniques qui leur reprochent de brader
les textes sacrés et d'y mettre des germes d'hérésies en utilisant une
langue vulgaire. Le Pape Hadrien II les soutient. C'est d'ailleurs à Rome
que meurt Cyrille en 869. Son corps fut rapatrié à Salonique en 1976,
en signe de la volonté de communion entre l'Eglise latine et les Eglises
orientales. Méthode va reprendre le flambeau. Moins brillant que Cyrille,
mais d'une persévérance à toute épreuve, il enracine et fait fructifier,
au milieu des tribulations, l'oeuvre évangélisatrice de son frère. Dénoncé
comme hérétique par ses adversaires, il sera mis en prison pendant deux
ans par les Allemands. Lui aussi aura la confiance des papes qui l'ont
nommé évêque de Moravie et Pannonie. Ils sont ainsi tous deux témoins
de l'Eglise indivise dans la pluralité des rites et des langues, fidèles
au pape comme au patriarche de Constantinople dont ils étaient les fils,
Cyrille et Méthode ont été nommés co-patrons de l'Europe, avec saint Benoît,
sainte Catherine de Sienne, sainte Brigitte de Suède, et Soeur Thérèse
Bénédicte de la Croix - Sainte Edith Stein.
Les saints, site de la Conférence Episcopale Française
"De culture grecque et de tradition orientale, d'une mission
à l'origine très politique, les deux frères vont faire un stage
d'immersion culturelle permettant l'émancipation culturelle, concevant
le nouvel alphabet le cyrillique. Ils adoptent la langue slave pour
les offices. Ils ont rendus les slaves membres à part entière de
l'Eglise, refusant de choisir Rome ou Constantinople."
La Croix 08/04
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13 mars 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Le témoignage du ‘diable’
Le texte grec de l’évangile de saint Matthieu parle du ‘diable’
(diabolos) c'est-à-dire, littéralement ‘celui qui divise’
et les trois tentations qu’il va présenter à Jésus, Fils de Dieu incarné,
sont des propositions de puissance personnelle afin de diviser l’union
qui existe dans la Sainte Trinité :
- Proposition de manifester son rôle de Créateur divin en transformant
des pierres en pains ;
- Proposition de manifester sa puissance éternelle de vie en se jetant
du haut du Temple de Jérusalem, où réside la Présence de Dieu ;
- Proposition de manifester la puissance temporelle en étant glorifié
par tous les royaumes du monde.
A chaque fois, Jésus repousse ces propositions en citant des Paroles
de l’Ecriture qui a été inspirée par le Père le Fils et l’Esprit, il refuse
la division en s’appropriant quoi que ce soit de personnel dans la puissance
divine.
Contrairement à ce qu’il désirait, le diable fait donner à Jésus un véritable
témoignage sur sa personne au début de sa mission : Jésus ne refuse
pas les titres de roi, de Dieu ou d’éternel, il les remet dans la volonté
du Père.
Dans le même évangile de saint Matthieu, Jésus avait déjà reçu des témoignages
identiques sur ses titres de roi, Dieu et éternel par les présents que
les mages avaient apportés à la crèche, au début de sa vie terrestre :
l’or, symbole de la puissance temporelle, l’encens, symbole de la divinité
et la myrrhe, symbole de l’éternité.
Ce sont trois tentations bien humaines qui sont suggérées par le démon
à Jésus dans le désert, mais aussi à toute l’humanité, à chacun d’entre
nous. La sainteté consiste à résister à ces propositions en les remettant
simplement entre les mains de notre intercesseur qui a été victorieux
au désert. Comme le père de l’enfant possédé nous pouvons dire avec force :
« Je crois! Viens en aide à mon peu de foi ! » (Marc
9,24)
La lecture de cet évangile au début du temps de Carême invite le croyant
à regarder sa vie en se posant les mêmes questions que celles du démon ;
Comment y répondre ? La réponse est dans la Parole inspirée qui peut
permettre une victoire totale sur les tentations. En particulier, le croyant
devra profiter de ce temps privilégié dans l’année liturgique pour accroître
sa connaissance de la Parole de Dieu par une lecture suivie et méditée.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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9 mars 2014
Secteur Vermandois
n° 735
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Manipulation
Dans sa question insidieuse : « Alors, Dieu vous a dit :
'Vous ne mangerez le fruit d’aucun arbre du jardin' », (Genèse
3,1) le démon attire le regard de la femme sur le seul arbre qui est interdit.
Elle découvre que son fruit est attirant et qu’il « devait être
savoureux » Jusqu’à présent, l’homme et la femme ne prêtaient
pas de véritable attention à cet arbre, ils faisaient confiance à l’avertissement
de Dieu de ne pas en manger afin de ne pas mourir. L’affirmation du serpent :
« Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! […] vous serez comme des
dieux, connaissant le bien et le mal. » (Genèse 3,4-5) introduit une
notion de méfiance vis-à-vis des dons faits par leur Créateur. Dieu aurait-il
pu leur mentir ? Voudrait-il les garder en dépendance, les empêcher
d’être libres comme lui ? Quoi d’autre les empêche-t-il de connaître ?
Toutes ces questions se pressent dans l’esprit de l’homme et la femme ;
ils mangent le fruit défendu pour avoir des réponses.
Fort de cette victoire sur le premier couple, le démon ne doute pas qu’en
utilisant un stratagème identique, il provoquera aussi une séparation
entre le Père et le Fils lequel est envoyé comme un nouvel Adam pour restaurer
l’humanité dans la confiance. Mais, « personne ne connaît le Fils,
si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce
n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » (Matthieu
11,27) Le détournement de la Parole ne peut avoir d’influence sur Celui
qui est le ‘Verbe fait chair’ (cf. Jean 1,14) Ni la tentation de
satiété (les pierres changées en pain) ni la tentation de s’identifier
à Dieu (être porté par les anges) ni la tentation de puissance (dominer
toute la terre) ne peuvent infléchir la confiance et la communion entre
le Père et le Fils. Le Diable (littéralement celui qui divise) « après
l’avoir tenté de toutes ces manières, s’éloigna de lui jusqu’à un moment
favorable. » (Luc 4,13)
Après avoir tenté le premier couple et le Fils du Père, le démon n’en
reste pas là : il continue à tenter les fils et filles du Père céleste
que nous sommes. Sa méthode est toujours identique : instiller la
méfiance vis-à-vis de la Révélation. « Le plus rusé de tous les
animaux » (Genèse 3,1) utilise les mêmes armes qu’avec Jésus :
richesse, être Dieu, domination sont les tentations les plus fréquentes
auxquelles il en ajoute une nouvelle : la négation de Dieu. Par l’Esprit
Saint, par la Passion et la Résurrection du Christ, par la grâce des Sacrements
que nous vivons, par la connaissance de l’Ecriture les chrétiens ont toutes
les possibilités de rejeter ces allégations et redire avec confiance l’acte
de foi : « Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités
que vous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Eglise, parce
que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. »
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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4 mars 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°926
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Distorsion de la parole
Que ce soit dans le récit de la chute (Genèse 3) ou dans la péricope
des tentations de Jésus au désert (Matthieu 4) le Diable (Diabolos
= celui qui divise) montre qu’il connaît la Parole de Dieu et il l’utilise
pour semer le doute dans l’esprit des hommes.
Ainsi par la question faussement naïve qu’il pose à la femme : « Vous
ne mangerez d’aucun arbre du jardin ? » (Genèse 3,2) il
pousse celle-ci à regarder l’arbre de ‘la Connaissance du bien et du
mal’ avec davantage d’attention et elle découvre « qu’il était
agréable à regarder et qu’il était désirable » (v. 6) En transgressant
le commandement que Dieu leur avait donné par amour, l’homme et la femme
perdent la communion qu’ils avaient avec Dieu : ils ont quelque chose
à lui dissimuler alors qu’ils sont ‘nus’ devant lui. Ce n’est pas
tant l’absence de vêtements qui compte, mais la transparence de tout leur
être devant Dieu : « ton Père qui
voit au plus secret te le rendra.
» (Matthieu 6,18) Connaissant désormais le Bien et le Mal, ils savent
que ce qu’ils ont fait est ‘mal’ et ils vont se cacher.
Confiant dans son stratagème qui a si bien fonctionné avec l’homme et
la femme, le Diable, face à Jésus, cherche à lui faire transgresser l’Incarnation.
L’humanité ne pourra être sauvée que si le Fils éternel est réellement
un homme, s’il ne triche pas avec la ‘chair’ qu’il a revêtue. Par
deux fois, le ‘Tentateur’ l’incite, par l’utilisation déformée
de la Parole, à mettre sa nature divine au service de sa nature humaine
mais : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne
retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur » (Philippiens 2,6-7) Devant
l’échec de ses tentatives, le Diable essaie de rompre la communion entre
le Père et le Fils, en attisant l’esprit de domination et l’orgueil de
la nature humaine de Jésus : posséder le monde s’il se sépare du
Père mais : « Le Père et moi, nous sommes UN. »
(Jean 10,30) « Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu
dire : “Montre-nous le Père” ? » (Jean 14,9)
Ces deux récits sont à l’image de toutes nos vies. Chaque homme ou chaque
femme est perpétuellement ballotté entre le doute et la confiance en Dieu.
Le Diable le sait et vient tenter chacun d’entre nous car il est animé
du désir de nous séparer du Père. Comme dans ces pages bibliques, il utilise
souvent les Ecritures pour nous tenter. Mais ce n’est pas une Parole morte
qui nous est donnée, elle est vivante en nous : « Elle est
tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur,
afin que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,14) C'est-à-dire
que pour la mettre en pratique, il est nécessaire que nous la lisions
ici et maintenant : loin d’être un faisceau d’interdits elle
est la lumière qui éclaire notre conscience.
La prière et le jeûne sincères nous permettront toujours d’avoir l’Esprit
Saint pour nous aider à discerner le Bien du Mal.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er mars 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1133
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Confiance en Dieu
L’Acte de Foi nous enseigne dans une formule lapidaire : « Mon
Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées et
que vous nous enseignez par votre Eglise, parce que vous ne pouvez ni
vous tromper, ni nous tromper. »
Les lectures de ce premier dimanche de Carême nous mettent en face de
la façon de vivre la foi dans les paroles de Dieu :
- Dans le livre de la Genèse, l’humanité est amenée à penser que Dieu
veut la maintenir en dépendance et en état d’infériorité alors que,
par amour, il l’a laissée libre devant l’arbre de la connaissance du
Bien et du Mal ; encore aujourd’hui de nombreuses personnes estiment
que la foi en Dieu est un obstacle à l’épanouissement de la nature humaine.
- L’auteur du Psaume 50(51) a au contraire une parfaite conscience des
limites qui l’empêchent d’être pleinement homme et il se confie à Dieu
en espérant pouvoir les dépasser par la grâce.
- Saint Paul présente l’universalité du message porté par le Fils, aucune
personne n’est exclue de l’amour du Père, tous sont remplis de l’Esprit
selon leurs capacités ; la multitude est rapprochée de Dieu ;
par son incarnation, le Fils assume et porte toute l’humanité
- Le récit des tentations de Jésus au désert (auquel il est poussé par
l’Esprit) montre la victoire de la Parole donnée aux hommes sur les
tromperies et le mensonge grâce à la confiance fervente : « C’est
le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »
Ce premier dimanche de Carême se présente comme une invitation à nous
laisser guider par la Parole, en la lisant, en la méditant, en l’intégrant
dans notre esprit pour qu’elle soit la source de toutes nos actions et
de toutes nos pensées. En particulier, en préparant, personnellement ou
en petits groupes, les lectures du dimanche, surtout si vous êtes appelés
pour lire publiquement telle ou telle. Si la lecture a été méditée, vous
pourrez aussi vous proposer spontanément comme lecteur(trice). Votre communauté
mérite une lecture claire et fluide.
Cette familiarité avec les textes bibliques permet de distinguer dans
notre vie les tentations que nous pouvons avoir, celles auxquelles nous
avons succombées, mais aussi celles auxquelles nous avons su résister,
les premières pour savoir en demander le pardon, les secondes pour en
rendre grâce.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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26 février 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1310
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Echec du ‘Tentateur’
Le texte grec de l’évangile de saint Matthieu parle du ‘diable’
(o diaboloV) c'est-à-dire, littéralement ‘celui qui
divise’ et les trois tentations qu’il présente à Jésus, Fils de Dieu
incarné, sont des propositions de puissance personnelle afin de diviser
l’union qui existe dans la Sainte Trinité :
- Proposition de manifester son rôle de Créateur divin en métamorphosant
des pierres en pains ;
- Proposition de manifester sa puissance éternelle de vie en se jetant
du haut du Temple de Jérusalem, où réside la Présence de Dieu ;
- Proposition de manifester la puissance temporelle en étant glorifié
par tous les royaumes du monde.
A chaque fois, Jésus repousse ces propositions
en citant des Paroles de l’Ecriture qui a été inspirée par le Père le
Fils et l’Esprit, il refuse la division en s’appropriant quoi que ce soit
de personnel dans la puissance divine.
Contrairement à ce qu’il désirait, le diable fait donner à Jésus un véritable
témoignage sur sa personne au début de sa mission : Jésus ne refuse
pas les titres de roi, de Dieu ou d’éternel, il les remet dans la volonté
du Père.
Dans le même évangile de saint Matthieu, Jésus avait déjà reçu des témoignages
identiques sur ses titres de roi, Dieu et éternel par les présents que
les mages avaient apportés à la crèche, au début de sa vie terrestre :
l’or, symbole de la puissance temporelle, l’encens, symbole de la divinité
et la myrrhe, symbole de l’éternité.
Ce sont trois tentations bien humaines qui sont suggérées par le démon
à Jésus dans le désert, mais aussi à toute l’humanité, à chacun d’entre
nous. La sainteté consiste à résister à ces propositions en les remettant
simplement entre les mains de notre intercesseur qui a été victorieux
au désert. Comme le père de l’enfant possédé nous pouvons dire avec force :
« Je crois ! Viens en aide à mon peu
de foi ! » (Marc 9,24)
La lecture de cet évangile au début du temps
de Carême invite le croyant à regarder sa vie en se posant les mêmes questions
que celles que le démon pose à Jésus ; La réponse se trouve toujours
dans la Parole inspirée qui peut permettre une victoire totale sur les
tentations. En particulier, le croyant devra profiter de ce temps privilégié
dans l’année liturgique pour accroître sa connaissance de la Parole de
Dieu par une lecture suivie et méditée.
+Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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